Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-05-05
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 mai 1925 05 mai 1925
Description : 1925/05/05 (A26,N68). 1925/05/05 (A26,N68).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396914d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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VlNGT-SIXIBMB ANNEE), - N" 68 MX NUMWO : 30 CENTIME* MARDI SOIR, 5 MAI 1025
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Les Annales Coloniales
- JOURNAL QUOTIDIEN »
LES AItTICLU PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
La Annmctt elRécbmet toni reçues aux Bwwujr dujovnald au ktAgenccs de Publicité
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Le Rarité en A. O. F.
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AVENIR DE LA PRODUCTION
Les dernières statistiques publiées
nous apprennent que l'Afrique Occiden-
- tale française a exporté, au cours de
l'année 1924, 258.686 kilogs d'amandes
et 774.782 kilogs de graisse ou huile de
Karité. Ces chiffres marquent un pro-
grès appréciable sur ceux des années pré-
cédentes, et certaines personnes, qui ont
entendu parler jdes immenses peuple-
mentl d'arbres à Karité (existant en
Afriaue occidentale, envisagent dès
- maintenant la possibilité de sortir an-
nuellement de la colonie, plusieurs di-
zaines de milliers de tonnes de beurre
ou d'amandes.. Cmse;Mong-leur au
moins la prudence dans leurs évalua-
tions.
Il est incontestable que les procédés
au moyen desquels on traite actuellement
le Karité, permettent d'obtenir une
graisse alimentaire de tout premier choix,
supérieure, peut-être, aux cocoses du
commerce ; qu'ils permettent, par con-
séquent, de payer, à des prix relative-
ment élevés, le produit brut aux indigè-
nes ; que le développement des voies et
moyens de communication permet d'al-
ler chercher jusque dans les principaux
centres producteurs et d'amener à la
côte les amandes ou les graisses pré-
parées par les populations. autochtones
et que, de ces deux faits, les exporta-
tions pourraient augmenter très sensible-
ment avant qu'il soit longtemps, Nous
le reconnaissons bien volontiers. Avant
que ces exportations atteignent toutefois
des dizaines de milliers de tonnes il
s'écoulera pas mal de temps. Il faudra,
iatt préalable, faire l'éducation des indi-
gènes, aménager lesl peuplements en
vue de leur production. Et ce n'est que
Uix ou quinze ans après que l'on com-
mencera à constater les résultats.
La production totale de beurre de
Karité en A. 0. Fr doit atteindre ac-
tuellement, sinon dépasser, 3.000 ton-
nes par an, dont 2.500 tonnes environ
sont consommées sur place. La majeure
partie des populations du Soudan, de
a Haute-Volta, du Nord de la Guinée
et de la Côte d'Ivoire, au total 7 à 8
millions d'habitants, utilisent presque
exclusivement en effet ce produit, com-
me corps gras, pour la préparation de
leurs aliments. La fabrication du beurre
est défectueuse ; une partie des aman-
des, dans les années d abondance, reste
tous les arbres. La production pourrait
donc assez rapidement doubler, ce qui
n'empêcherait pas qu'elle resterait ex-
cessivement faible eu égard à la super-
ficie des régions productrices et à la den-
sité des peuplements d'arbres à karité.
C'est pourquoi certains parlent tout de
suite de chiffres fantastiques !
On ignore, en général, que la pro-
portion des arbres donnant des fruits est
à peine de 1 ou 2 0/0, dans les régions
à peuplements denses, et que ces arbres
sont loins de fructifier tous les ans ; que
les feux de brousse leur sont très nui-
sibles, malgré leur écorce épaisse, et que
les niantes Darasites' dont Ils sont en-
vahis atténuent considérablement leur
vitalité et leurs possibilités de ftuctifi-
cation. Sauf auprès des villages, où ils
sont mieux protégés, la majeure partie
des vieux arbres sont complètement im-
productifs. C'est par le dégagement des
jeunes sujets, leur protection contre les
incendies périodiques et les plantes pa-
rasites qu'on arrivera à constituer des
peuplements susceptibles- de donner une
production abondante et régulière.
- Les régions les plus favorisées - au
point de vue de la richesse des; peuple-
ments sont celles qui bordent, au nord,
les colonies de la Guinée, et surtout de
la Côte d'Ivoire (cercle de Bougonni,
Sikasso, Bobo-Dioulasso, Gaoua). Au
fur et à mesure que l'on s'éloigne de
cette zone, les peuplements deviennent
moins importants. Le Mossi, au Nord-
Est (1), et les cercles de Koutiala et
San, au Nord, sont néanmoins partnl
les régions qui fournissent les plus for-
tes quantités de beurre au commerce eu-
ropéen ou indigène ; cela: tient beau-
coup à ce que les populations sont plus
denses et plus laborieuses là qu'ail-
leurs et que le nombre d'arbres isolés,
protégés par les cultures, sont relative-
ment plus nombreux. Là aussi, cepen-
dant, de grands progrès sont à réaliser.
En résumé, si le Karité est suscepti-
ble de devenir un élément important du
commerce de l'Afrique Occidentale, sa
(1) Le Nord de la Ciold-Goast oontient égale-
ment des peuplements très denses.
production n'est appelée à croître qu'as-
sez lentement, et ce n'est pas sur elle
que l'on doit compter pour alimenter,
dès qu'ils seront construits, les chemins
de fer qui desserviront bientôt la partie
centrale de notre grand domaine ouest-
africain. Il est d'autres produits, comme
l'arachide dont la culture et l'exportation
peuvent prendre là comme au Sénégal,
un essor autrement rapide (2). Cela ne
veut pas dire que le karité soit négligea-
ble, mais ne comptons pas trop immé-
diatement sur lui, afin de ne pas éprou-
ver des déceptions.
Pierre Taittinger,
Députb de Parie. Vice président
de ta Commission de l'Algérie,
des Colonie, et des Protectorats.
Décrets et Arrêtés
00
Décret portant ouverture pour l'exercice
1924 de crédits supplémentaires à divers
chapitres du budget général de l'Afrique
Occidentale Française et des budgets an-
nexes de ce budget.
Ce dOCreL approuve les nirétés du Gouver-
neur Général ac l'Afrique Occidentale Fran-
çaise en date des 24 juillet, 28 août, 17 octo-
bre, 22 novembre, 9 décembre et 30 décembre
j,yî £ 4 portant ouverture de crédits supplémen-
taires fit divers chapitres du budget général et
des budgets annexes de ce budget de l'exer-
cice 1W4.
Décret portant ouverture d'un crédit sup-
plémentaire au budget des fonds des em-
prunta de 66 et 100 millions exercice 1923.
Ce décret porte approbation de X arrêté du
Uouvemeur Général do l'Afrique Occidentale
Française en date du 20 juin lm portant,
ouverture d'un crédit supplémentaire de
406 92 au chapitre 1 du budget des fonds des
emprunts de 65 et 100 millions, exercice 1923,
annexe du budget général.
U est fait face & 1 ouverture de ce crédit par
un prélèvement d'égale somme au oompte
chef desdits emprunts présentant les dispo-
nibilités nécessaires.
Décret organisant les Chambres d'Agricul-
ture en Indochine.
Décret portant création d'un poste d'adjoint
spécial au Guillaume (commune de Saint.
Paul-Réunion).
Décret portant approbation du plan du
bourg du Vauclin (Martinique), dans la
atone des 80 pas géométriques.
Décret rendant applicable à la Martinique
et à la Guadeloupe la loi du 28 mars 1907
relative - aux réunions publiques.
La Martinique et la Guadeloupe, oo-lonies a
représentation parlementaire, sont encore sou-
mises, en ce qui) concerne les réunions pubJi-
ques,au régime de la loi du 30 juin 1881. C'est-
à-dire que toute réunion do4, obligatoirement,
faire l'objet d'une déclaration préalable.
Cependant la loi du 28 mars 1907 qui a sup-
primé cette déclaration pour la Métropole, sti-
pule en son article 3, que des règlements d'ad-
ministration publique détermineront les con-
ditions dans lesquelles la présente loi et celle
du 2 janvier 1907 seront applicables fi l'Algérie
et aux colonies. Un décret du 11 septembre
1907 a étendu cette disposition à l'Algérie et
le présent décret décide que les réunions publi-
ques, quel qu'en soit l'objet, pourront être dé-
sormais tenues, à ,la Martinique et ù, la Gua-
deloupe, sans déclaration préalable.
Décret portant établissement d'un impôt,
général sur le revenu en Guyane fran-
çaise.
- Désirant faire contribuer la population entière
de la Guyane française au rétablissement des fi-
nances locales, le Conseil général, sur la pro-
position de l'Administration et en s'inspirant
de la réglementation en vigueur en France, a
voté, dans sa séance du 22 août 1924, une
délibération établissant, dans toute l'étendue
de la Colonie, un impôt général sur le re-
venu.
Cette mesure fiscale, il la fois équitable et
démocratique, approuvée par le Conseil d'Etat,
fait l'objet de ce décret.
Décret réglementant la vente de l'alcool à
Saint-Pierre et Miquelon, pendant la cam-
pagne de pêche.
- A de nombreuses reprises le Comité des Ar-
mateurs de France a demandé que des me-
sures soient prises en vue de restreindre la
vente des spiritueux dans nos établissements
de Saint-Pierre et Miquelon pendant la cam-
pagne de pchc. De plus, les autorités mari-
times signalent, en tes déplorant, les fâcheu-
ses conséquences de la consommation des spi-
ritueux sur la santé des équipages et leur
bonne tenue.
- Le Gouverneur des établissements de Saint-
Pierre et Miquelon, d'accord "avec la Chambre
de Commerce de Saint-Pierre, a ainsi été amené
il proposer une réglementation stricte de la
vente au détail des alcools, pendant la saison
do pêche.
Le nouveau décret dispose que du 15 mai
au 1er novembre, dans l'tle Saint-Pierre et
l'Iux-Chien5, la vente au détail de toute
bdïsson alcoolique titrant plus de 20e est sou-
mise aux prescriptions suivantes :
Tout commerçant titulaire d'une licence
pour la vente de spiritueux au détail ne pourra
délivrer ce5 boissons que sur production d'une
carte délivrée par l'autorité municipale, rvô-
tue de la signature du Maire et remise A tous
les habitants des deux communes susmen-
tionnées. sans», distinction.
Arrêté ministériel -- nommant Af. Jourda,
Econome de l'Ecole Coloniale, Secrétaire-
Econome à l'Ecole Coloniale.
J. O. du 5 mai.
TAUX OFFTGIEL DE LA ROUPIE
0
Le Gouverneur des Etablissements fran-
çais dans l'Inde vient de faire connaître au
ministre des Colonies, qu'à la dnte du 1er
mai 1925, le taux officiel de la roupie était
de 6 fr. 00.
(2) Cest ce qu'a fait Tessorttr la mission di-
rigée par M. l'Administrateur, Jean Méniaud,
en 1923. pour l'étioclg des Chemins de fer à cons-
truire dans iJIa Boucle du Niger.
A propos ? lapis MrM
lIxO
La fabrication des ta..
pis d if n s les pays
d'Orient, plus exactement
dans les pays à popula-
tion musulmane, est le fait
d'une industrie surtout
familiale. Il n'y a pas
très longtemps que de vé-
ritables ateliers industriels
se sont créés, en Perse, en Turquie, en
Egypte, en Afrique du Nord, et ils sont du
reste en assez petit nombre. Les opérations
de tissage, qu'il s'agisse d'étoffes à burnous,
de heftek ou de tapis, ce sont en général
les femmes qui s'y emploient et cest, en
pays musulman, leur principale occupation,
avec les soins du ménage. Elles y trouvent
un moyen d'accrottre les gains de la com-
munauté et leur assemblage autour des mé-
tiers à tisser leur permet de satisfaire, tout
en s'occupant, leur goût si prononcé pour les
commérages.
C'est aux petites industries de famille,
aux Pf/Océdés, aux recettes transmises de
mère en fille, que la fabrication des tapis
doit une partie de sa valeur. On obtient,
par l'emploi du baquet aux teintures végé-
tales, sur le métier de famille, des produits
qui conservent une valeur particulière, pré-
sentent des agencements et une texture pour
ainsi dire personnels, sont pourvus d'un ca-
chet original et particulier qui les font tout
spécialement rechercher et que Von ne re-
trouve plus dans les produits de fabrication
mécanique et en série. Les amateurs de ta-
pis anciells, turcs ou persans, savent toute
l'importance d'une telle distinction.
Aussi, nous sommes-nous efforcés de faire
refleurir Vindustrie familiale des tissages
parmi les populations musulmanes soumises
à notre obédience. Nous avons ouvert des
écoles où nous apprenons aux petites filles
à teindre les laines, à les tisser, avec l'espoir
qtCelles continueront à œuvrer quand, nu-
biles, elles rentreront au gynécée.
D'tfutre part, des industriels ont installé
des ateliers qui ont pris depuis la guerrer
une grande importance. Au point que VAl-
gérie, par exemple, a exporté en 1924,
10.000 mètres carrés de tapis de plus que
les années précédentes. Nos possessions font
donc une certaine Concurrence aux autres
pays orientaux, et, un moment, elles ont
espéré remplacer sur le marché deux des
pays qui avaient, comme la Turquie, fait
l-i guerre aux côtés de nos Clmcmis. Cette
concurrence qui s'exerce sur l'article courant
a peu d'action quand on aborde le tapis de
luxe. Aussi la Turquie a-t-elle pu fadle-
ment placer un contingent de 60.000 mè.
tres carrés de tapis qu'elle avait été autorisée
à exporter chez nous.
La fabrication des tapis ordinaires, celle
qui se fait dans"VAfrique dti Nord surtout,
est à son tour menacée. Les Chambres de
Commerce de Marseille ct d'Aurillac ont dé-
cidé d'appeler dans cette dernière ville 300
ouvrières turques ou grecques, qu'on loge-
rait dans une caserne désaffectée, qui fabri-
queraient des tapis d'Orient, et dresseraient
a cette fabrication des ouvrières du pays.
Que Von éduque de la main-d'œuvre Iç-
cale, passe encore, bien que ce doive être un
coup porte au travail de nos 3.000 ouvrières
africaines. Mais que Von importe en France
des ouvrières étrangères pour y effectuer des
travaux aux dépens des ouvrières similaires,
nos compatriotes, le fait mérite d'être livré
aux méditations de ceux qui pensent que
nos industries nationales doivent être proté-
gées avant toutes autres.
0 J. Gasser,
Sénateur d'Oran.
̃ «
Le traité franco-espagnol de 1912
sera-t il revisé ?
O-C>-
Un journal de Ceuta, la Revista de Uopas
cOlOlliales, dirigé par le colonel Franco,
chef de la légion étrangère, publie un arti-
cle sur la collaboration franco-espagnole au
Maroc. L'organe du corps expéditionnaire
demande que la France « bloque les limi-
tes sud du Djebala et du Rif, débarrasse
Tanger et Oujda des agents de la rébellion,
empêche l'émigration rifaine en Algérie et
intercepte la correspondance
Si parallèlement, ajoute-t-il, l'Espagne ac-
centue la guerre aérienne, perfectionne -- le
blocus maritime et terrestre, et, en cas de
nécessité, utilise les éléments de la future
armée coloniale, on pourra venir à bout de
la rébellion rifaine en six mois.
« C'est cette sorte de collaboration que
nous avons toujours demandée. Pour l'obte-
nir, nous devons nous imposer toutes sortes
de sacrifices, inclus une nouvelle délimita-
tion des zones, si c'est nécessaire. Cette col-
laboration apporterait la paix aux Espagnols
comme aux Français et ferait disparaître le
principal motif de discorde entre les deux
peuples appelés par la géograjphie, l'His-
toire et leurs intérêts à vivre fraternelle-
ment. »
En- somme, cet article pose le problème
d'une revision du traité franco-espagnol de
1912 après avoir déclaré nécessaires toutes
sortes de sacrifices.
Les élBctionsmpnicipales
--4M)--
Le très grand nombre des ballottages,
20i .pour les chefs lieux d'arrondissement
contre 191 élections définitives empêche
d'apprécier l'orientation définitive donnée
par les élections-du 3 mai.
Toutefois, on peut dès maintenant établir
que du fait du pourcentage des suffrages
exprimés, le Cartel des Gauches présente
une progression de 33 à 38 des voix.
149 sénateurs et 282 députés se présen-
taient aux élections.
On compte pour les sénateurs :
Elus nouveaux. 4
'Réélus. 121
Battus. 3
En ballottage" 15
Pour les députés, voici les chiffres :
Elus nouveaux 36
Réélus. 194
Battus 12
En ballottage. 40
ALGERIE
Alger
M. Hooft, maire sortant, liste d'union des
gauches, 5.816 voix ; M. PerTnguey, Bloc
national se présentant sous le patronage
de M. Millerand, 6.727 ; liste Daloni, dite
du Cartel des Gauches, 3.334 ; liste Ma-
zoyer, communiste, 4..321.
Les opérations électorales n'ont donné
lieu à aucun incident. --
Constantine
Notre ami, M. Morimaud, député, est réé-
lu. Sont élus : 1 républicain socialiste ; 13
républicains de gauche ; 1 républicain de
l'U. R. D. et, 1 conservateur. Balilottage
pour 14 sièges.
La majorité -qui appartenait aux radi-
caux-socialistes, passe aux républicains de
gauche.
Oran
La liste de M. Molle, dite de l'Union
Républicaine Démocratique, liste anti-jui-
ve, arrive en tête avec 2.500 voix de ma-
jorité sur 14.000 votants.
Dès la proclamation des résultat&, des
manifestants ont parcouru la ville.
Les bureaux de la rédaction du journal
Le Petit Oranais ont été mis à sac.
Au cours des bagarres, une cinquantaine
de personnes ont été blossées.
De rigoureuses, mesures d'ordre ont été
aussitôt prises et la troupe est venue ren-
forcer la police et la gendarmerie.
Des barrages ont été établis à tous les
correfours. Dagitation s'est étendue à la
population iniligène, dont un certain nom-
bre d'éléments ont participé, armés de
matraques, aux manifestations contre les
juifs.
Sidi-Bel-Abbès
Sont élus : 4 républicains socialistes, 16
radicaux et radicaux-socialistes, 7 fI'é'm-
blicains de l'union Irépuhlicuinc démocra-
tique.
Sétii
Sont élus : 5 radicaux-socialistes, 6 radi-
caux, 4 républicains de gauche, 1 républi-
cain de l'union démocratiquc, 1 conserva-
teur. La majorité reste acquise aux radi-
caux ot radicaux-socialistes,
Bône
Los radicaux obtiennent 6 sièges, les
républicains de gauche 10 sièges. Il y a
ballottage pouir 11 sièges. La majorité, qui
appartenait aux républicains aoctaUstes,Mt
acquise aux républicains de gauche.
Philippeville
Sont élus : 26 républiclains de gauche ;
1 siège en ballottage.
Tlemcen
Sont éJus : 3 radicaux-socialistes, 3 radi-
caux, 3 républicains de gauche, 3 républi-
cains de !l'union républicaine démocrati-
que. Ballottage pour 15 sièges.
GUADELOUPE
Basse-Terre
La liste sortante de M. Lignièrcs, l'un
La liste sortante de M. K4 Caiidace-,
des artisans de la victoire de M. Candace,
le 11 mai, est tout entière battue.
Pointe-à-Pitre
La liste de M.. Jean-François, député,
maire sortant qui avait fait alliance avec
M. Légitimus est mise en minorité ; loin
demère la liste de M. Boisneuf, ancien
député. *
MARTINIQUE
Fort-de-France
Les élections ont été marquées par
divers incidents.
A Diamant, à Saint-Luce, à Ajonpa-Bouil-
Ion et à Saint-Pierre, des bagarres se sont
produites ; il y a plusieurs blossés. Le
vote n'a pas pu avoir lieu dans ces quatre
communes.
A GENÈVE
i
Hier s'est ouverte la conférence sur la
contrebande des armes pour remplacer la
convention de 1919 et permettre un con-
trôle efficace du commerce des armes et
des munitions par la Société des Nations.
Les Etats-Unis qui n'avaient jamais ra-
tifié la convention de 1919, siègent aujour-
d'hui à Genève. M., Paul-Bonçour repré-
sente la France avec la délégation dont
nous avons donné hier la composition. La
Russie est absente. Elle n'admet. pas, a fait
dire Tchitcherine, que la S. D. N. se mêle
des affaires intérieures.
D'après le nouveau projet, le Conseil de
la S. D. N. constituerait un organisme in-
ternational, lequel serait chargé de donner
une large publicité au commerce des ar-
mes, avec l'aide des documents que lui re-
mettraient les parties contractantes.
Réorganisation
des Chambres d'Agriculture
en Indooinin^
0
A l' « Officiel » de ce jour, parait un im-
portant décret qui a pour -objet de régler le
statut des Chambres d'Agriculture en Indo-
chine rnii sont, auprès des pouvoirs publics
de la Colonie, les organes, consultatifs et
professionnels des intérêts agricoles.
Ces assemblées ont été régies jusqu'à ce
jour par un arrêté du Gouverneur Général
en date du 30 novembre 1909, qui n'est plus
en harmonie avec le développement de
l'agriculture et l'évolution de la population
annamite.
Le nouveau statut qui s'inspire du décret
du 27 mai 1922 réorganisant les Chambres
de Commerce en Indochine et de la loi du
3 janvier 192f relative aux Chambres
d'Agriculture métropolitaines, donne satis-
faction aux vœux des assemblées agricoles
en les dotant de la (personnalité civile.
Voici les dispositions essentielles du décret :
Les Chambres d'Agriculture en Indouhine sont
des établissements publics, acceptant et refu-
sant, sans autorisation de l'administration su-
périeure, les dons et legs qui leur sont faits sans
Charges, conditions ni affectations immobilières.
Lorsque ces dons et legs sont grevés de char-
Ces, conditions et d'affectations hypothécaires,
l'acceptation ou le refus est autorisé par arrêté
du chef de l'administration locale.
Les Chambres d'Agriculture ne peuvent faire
auçun acte d'acquisition ou d'aliénation de biens
immobiliers qu'après y 'avoir été autorisées par
décisions du chef de l'administration locale.
Les Chambres d'Agriculture sont instituées
par aiTêté du Gouverneur général en Conseil de
Gouvernement..
L arrêté d'institution détermine la circonscrip-
tion de chaque Chambre d'Agriculture et en fixe
la composition sans que toutefois le nombre des
membres titulaires puisse être inférieur à onze,
ni excéder vingt et un. Elles comprennent des
membres français et des membres indigènes.
Les membres des Chambres d'Agriculture sont
élus pour quatre ans ; ils sont indéfiniment réé-
hgibles. Le renouvellement a lieu par moitié
tous les deux ans. à
Les membres français de chaque Oiambrc
d Agriculture sont élus au sein d'un collège
composé de tous les citoyens français et les
françaises exploitant un domaine dans la cir-
ccnscription. Un .!wrêté du Gouverneur général
réglera la procédure des élections.
Les membres indigènes des Chambres d'Agri-
culture sont élus par un collège formé de pro-
priétaires ou usufruitiers d'exploitations rurales
et dont la composition sera fixée par le Gouver-
neur général qui déterminera également toute
la procédure des élections.
Lorsqu'une Chambre d'Agriculture se trouve,
par 1 effet des vacances survenues pour une
cause quelconque, réduite aux trois quarts de
ses membres, il est, dans le délai de deux mois
il dater de la dernière vacance, procédé fi des
élections complémentaires.
Les Chambres d'Agricultuoe nomment parmi
leurs membres :
Un président, un vice-présidenl, un secrétaire
et un trésorier.
Ces nominations sont faites à la majorité des
voix des membres présents ti la première séance.
Les fonctions des membres des Chambres
d'Agriculture sont gratuites, Néanmoins, ceux
qui habitent hors du siège de ces assemblées
auront le droit de recevoir, à. titre de frais de
déplacement et de séjour, une indemnité jour-
nalière dont le montant sera fixé par arrêté du
chef de l'administration IltCalc. Les dépenses ré-
sultant de l'attribution de cette indemnité seront
à la charge des budgets des Chambres.
Les Chambres d'Agriculture en Indochine ont
pour attributions :
1° IDe donner au Gouvernement teus les ren-
seignements et. avis qui leur sont. demandés sur
les questions intéressant l'agriculture ;
2n De transmettre aux pouvoirs publics leurs
vœux sur toutes matières d'inlôrf t agricole;
3° D'assurer l'administration des"services qui
leur auront été confiés.
L'avjs des Chambres d'Agriculture doit être
demandé :
1° Sur la créa lion, dans leurs circonscriptions,
de nouvelles Chambres d'Agricullurc ;
20 Sur toutes les matières pour lesquelles cet
avis est exigé par les lois et règlements en vi-
gueur.
Les Chambres d'Agriculture peuvent être nu-
torisées à fonder, administrer ou subventionner,
dans leur circonscription, tous établissements,
institutions ou services d'utilité agricole, toutes
entreprises collectives d'intérêt agricole.
Les autorisations sont données aux Chambres
d'Agriculture par le Gouverneur général, sur la
proposition du chef de l'administration locale,
à moins que, eu égard fi la nature de l'établis-
sement, un décret ne soit nécessaire.
Les séances des Chambres d'Agriculture ne
sont pas publiques, mais les Chambres pourront
décider que leurs procès-verbaux seront publiés.
-0081
Le graphite à Madagascar
--{)-o-
Les mines de graphite prennent une telle im-
portance à Madagascar que le Gouvernement
de Ceylan s'en est ému et a cru utile d'envoyer
dans la Grande Ile son inspecteur des Mines,
M. Hunter, dans le but de se rendre compte de
la concurrence qui pouvait résulter pour le gra-
phite de Ceylan de l'exploitation des gisements
malgaches.
Comparant nos gisements à ceux de Ceylan,
il note en faveur des premiers un affleurement
au sol presque constant, une longueur et une
importance des vèines exploitables que n'ont
pas les gisements cinghalais. De p lus, il constate
que notre graphite se présente à l'état brut,
comme une matière tendre et d'extraction facile,
tandis qu'à Ceylan, on doit la plupart du temps
employer la dynamite pour l'extraire du quartz
auquel il est amalgamé.
Mais M. Hunter espère que, grâce à la
main-d'œuvre supérieure dont dispose l'île de
..ceyl an, celle-ci pourra longtemps encore avoir
la prépondérance sur sa rivale de l'Océan In-
dien.
La main-d'œuvre est actneUement fort abon-
dante à Ambatolampy, à Votomandry, à Brie-
kaville, partout, et enregistrons que la produc-
tion de Madagascar augmente, tandis que celle
de Ceylan diminue : en 1924, paraît-il, cette
dernière n'a produit que 8.000 tonnes, tandis
que nous produisions 12.000 tonnes.
Ces chiffres sont la meilleure preuve que,
sur ce point, tout au moins, nous pouvons envi-
sager la lutte avec sérénité.
COURM DE L'UfiERM
---0-0--
LA VIE ADMINISTRATIVE
Examen d'interprètes.
Une session spéciale d'examen des candi-
dats aux fonctions d'interprète judiciaire
pour la langue arabe en Algérie, réservée
aux militaires et anciens militaires fran-
çuis ou naturalisés français, s'ouvrira a Al-
ger, le 6 juin 1925, à 8 heures du matin,
dans une des salles du Palais de justice.
Les militaires ou anciens militaires fran-
çais, candidats à cet examen, devront faire
parvenir au parquet général une demande
d'inscription avant le 29 mai 1925, dernier
délai.
LA VIE ECONOMIQUE
L'alcool
Le Syndicat commercial algérien a adop-
té la motion suivante :
« Considérant que seul l'alcool de vin
pouira servir en principe, aux mutages et
vinages (c'est-à-dire à la préparation des
vins de liqueur et d'imitation), à l'exclu-
sion des autres alcools de fruits ou de
cidre ;
« Considérant qu'il est souhaitable, néan-
moins, que le commerce puisse faire apel
aux autres sources d'alcool ;
u Considérant que les muteurs et vi-
neurs doivent obtenir deux garanties :
1° Celle d'avoir des quantités d'alcool dis-
ponibles à l'heure des besoins ; 2<' celle
d'un prix maximum.
« Emet le vœu : Que le commerce puisse
faire appel aux alcoola d'industrie lorsque
l'alcool de vin atteindra un prix maximum
it déterminer. »
Les orges
Sur la proposition de la Chambre de
Commerce d'Oran, le gouverneur générai
a autorisé, sur demandes individuelles, la
sortie du département. d'Oran à destination
de l'étranger d'un contingent de quatre
mille tonnes d'orge pour la période avril-
mai 1926
Le port d'Alger
Du 8 au 15 avril, il est entré dans le
port 76 navires de différentes nationalités,
il en est sorti 84. Trente et un rclàchuI's
étrangers ont pris 11.0W tonnes de charbon
de soute.
Le port d'Oran 16
Sont entrés pendant la semaine du 20
au 27 avinil G3 bâtiments français et étran-
gers, formant y compris les caboteurs
algériens un tonnage de 98.281 dont 52.906
pour lqs bâtiments français, représentés
par 39 unités.
Les navires étrangers se sont chiffrés
par 23 vapeurs se décomposant comme
suit : pour les vapeurs : 9 anglais, 5 espa-
gnols, 3 italiens, 2 grecs, 1 danois, 1 alle-
mand et 1 belge.
Les bûcheurs ont été très nombreux
cel,tii semaine, ICi vapeurs ont pris 8.620
tonnes de charbon de soute. Trois vapeurs
étrangers ont débarqué 3.200 tonnes de
charbon.
CcLle période a élé caractérisée par une
sensible augmentai ion du lnuic.
Les richesses minérales
Le nombre augmente des prospecteurs
qui s'intéressent aux richesses du souS^ol
algérien. Les demandes de permis de re-
cherches affluent el, un peu partout, des
travaux sont en cours pour la mise en va-
leur de gisements reconnus. D'anciennes
exploitations abandonnées depuis la guerre
sont reprises ; dans les trois départements
algériens, une véritable activité se mani-
feste dans tout ce qui touche à l'industrie
extractive.
Nouvelle cabine téléphonique
Une cabine téléphonique publique entre
en service aujourd'hui, Alger, village
d'Isly, lieu dit « Sept-Merveilles ».
LES EVENEMENTS ET LES HOMMES
Nouveau groupement artistique
Un nouveau groupement d'artistes pro-
fessionnels vient do se fonder à Alger, sous
la dénomination d'Union Artistique de
l'Afrique du Nord. Son but est de concou-
rir à l'établissement d'expositions à Alger
et en Franco et de faire connaître ainsi
leurs œuvres et les beautés et sites de l'Al-
gérie.
Tout prochainement les statuts de la nou-
velle société seront soumis à l'approbation
préfectorale.
Dépôts de liège incendiés
Un très viollent incendie s'est déclaré
dans les importants dépôts de lié-go de la
Société des Lièges et Produits Nord-Afri-
cains, près do la collino d'Hippone.
L'immense brasier, de 250 mètres de lon-
gueur et 8« de profondeur, projetait ses
lueurs sinistres sur toute la banlieue et la
ville.
Les ùÚgÙLs déliassent un million de
francs.
Le grand prix automobile
Le Conseil d'administration de l'Automo-
bile Club d'Algérie ayant ratifié le projet
de la Commission sportive, le Graind Prix
Automobile de l'Afrique du Nord se courra
(ÜlX) km.) sur circuit fermé de 15 km. lie 26
et le ,!j décembre prochain.
Ces épreuves ont été dotées de plus de
cent mille francs de prix.
Les accidents
Une femme indigène de 70 ans, Khédija.
bent Hadj Ahmed ben Manapur pjemaïl, a.
été heurtée sur la route de Tunis' à MouIlin-
ville par une motocyclette, sur laquelle se
trouvaient deux européens, qui se sont en-
fuis aussitôt après l'accident.
La malheureuse victime est morte quel-
ques heures plus tard.
M. Homani, commissaire de police, chef
de la 11e brigade mobile, a ouvert une an-
quète.
Un enfant nommé Larbi bon Ahmcd bon
Daou el Dib, Agé de 11 ans, a été écrasé
VlNGT-SIXIBMB ANNEE), - N" 68 MX NUMWO : 30 CENTIME* MARDI SOIR, 5 MAI 1025
d79
1. 15 il il ci - 1 e
Les Annales Coloniales
- JOURNAL QUOTIDIEN »
LES AItTICLU PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
La Annmctt elRécbmet toni reçues aux Bwwujr dujovnald au ktAgenccs de Publicité
DIRECTEURS : MARCEL RUKPEL et L.-G. THÉBAULT
Rédaction et AUdalatraUoD 1 34* Rue du Mont-Th.llop. PARIS-1" Téléphone : LOOfRK W-57
v.
.l'W.,=,, ( France et Colonie9. 80 » 46 » as 1
ghA ( Étranger taO. M* M*
Os ̃'•bonae daas too* les BorMu d« poato «t «Imb Ua pHadpMB UbrairM
a
Le Rarité en A. O. F.
*♦«
AVENIR DE LA PRODUCTION
Les dernières statistiques publiées
nous apprennent que l'Afrique Occiden-
- tale française a exporté, au cours de
l'année 1924, 258.686 kilogs d'amandes
et 774.782 kilogs de graisse ou huile de
Karité. Ces chiffres marquent un pro-
grès appréciable sur ceux des années pré-
cédentes, et certaines personnes, qui ont
entendu parler jdes immenses peuple-
mentl d'arbres à Karité (existant en
Afriaue occidentale, envisagent dès
- maintenant la possibilité de sortir an-
nuellement de la colonie, plusieurs di-
zaines de milliers de tonnes de beurre
ou d'amandes.. Cmse;Mong-leur au
moins la prudence dans leurs évalua-
tions.
Il est incontestable que les procédés
au moyen desquels on traite actuellement
le Karité, permettent d'obtenir une
graisse alimentaire de tout premier choix,
supérieure, peut-être, aux cocoses du
commerce ; qu'ils permettent, par con-
séquent, de payer, à des prix relative-
ment élevés, le produit brut aux indigè-
nes ; que le développement des voies et
moyens de communication permet d'al-
ler chercher jusque dans les principaux
centres producteurs et d'amener à la
côte les amandes ou les graisses pré-
parées par les populations. autochtones
et que, de ces deux faits, les exporta-
tions pourraient augmenter très sensible-
ment avant qu'il soit longtemps, Nous
le reconnaissons bien volontiers. Avant
que ces exportations atteignent toutefois
des dizaines de milliers de tonnes il
s'écoulera pas mal de temps. Il faudra,
iatt préalable, faire l'éducation des indi-
gènes, aménager lesl peuplements en
vue de leur production. Et ce n'est que
Uix ou quinze ans après que l'on com-
mencera à constater les résultats.
La production totale de beurre de
Karité en A. 0. Fr doit atteindre ac-
tuellement, sinon dépasser, 3.000 ton-
nes par an, dont 2.500 tonnes environ
sont consommées sur place. La majeure
partie des populations du Soudan, de
a Haute-Volta, du Nord de la Guinée
et de la Côte d'Ivoire, au total 7 à 8
millions d'habitants, utilisent presque
exclusivement en effet ce produit, com-
me corps gras, pour la préparation de
leurs aliments. La fabrication du beurre
est défectueuse ; une partie des aman-
des, dans les années d abondance, reste
tous les arbres. La production pourrait
donc assez rapidement doubler, ce qui
n'empêcherait pas qu'elle resterait ex-
cessivement faible eu égard à la super-
ficie des régions productrices et à la den-
sité des peuplements d'arbres à karité.
C'est pourquoi certains parlent tout de
suite de chiffres fantastiques !
On ignore, en général, que la pro-
portion des arbres donnant des fruits est
à peine de 1 ou 2 0/0, dans les régions
à peuplements denses, et que ces arbres
sont loins de fructifier tous les ans ; que
les feux de brousse leur sont très nui-
sibles, malgré leur écorce épaisse, et que
les niantes Darasites' dont Ils sont en-
vahis atténuent considérablement leur
vitalité et leurs possibilités de ftuctifi-
cation. Sauf auprès des villages, où ils
sont mieux protégés, la majeure partie
des vieux arbres sont complètement im-
productifs. C'est par le dégagement des
jeunes sujets, leur protection contre les
incendies périodiques et les plantes pa-
rasites qu'on arrivera à constituer des
peuplements susceptibles- de donner une
production abondante et régulière.
- Les régions les plus favorisées - au
point de vue de la richesse des; peuple-
ments sont celles qui bordent, au nord,
les colonies de la Guinée, et surtout de
la Côte d'Ivoire (cercle de Bougonni,
Sikasso, Bobo-Dioulasso, Gaoua). Au
fur et à mesure que l'on s'éloigne de
cette zone, les peuplements deviennent
moins importants. Le Mossi, au Nord-
Est (1), et les cercles de Koutiala et
San, au Nord, sont néanmoins partnl
les régions qui fournissent les plus for-
tes quantités de beurre au commerce eu-
ropéen ou indigène ; cela: tient beau-
coup à ce que les populations sont plus
denses et plus laborieuses là qu'ail-
leurs et que le nombre d'arbres isolés,
protégés par les cultures, sont relative-
ment plus nombreux. Là aussi, cepen-
dant, de grands progrès sont à réaliser.
En résumé, si le Karité est suscepti-
ble de devenir un élément important du
commerce de l'Afrique Occidentale, sa
(1) Le Nord de la Ciold-Goast oontient égale-
ment des peuplements très denses.
production n'est appelée à croître qu'as-
sez lentement, et ce n'est pas sur elle
que l'on doit compter pour alimenter,
dès qu'ils seront construits, les chemins
de fer qui desserviront bientôt la partie
centrale de notre grand domaine ouest-
africain. Il est d'autres produits, comme
l'arachide dont la culture et l'exportation
peuvent prendre là comme au Sénégal,
un essor autrement rapide (2). Cela ne
veut pas dire que le karité soit négligea-
ble, mais ne comptons pas trop immé-
diatement sur lui, afin de ne pas éprou-
ver des déceptions.
Pierre Taittinger,
Députb de Parie. Vice président
de ta Commission de l'Algérie,
des Colonie, et des Protectorats.
Décrets et Arrêtés
00
Décret portant ouverture pour l'exercice
1924 de crédits supplémentaires à divers
chapitres du budget général de l'Afrique
Occidentale Française et des budgets an-
nexes de ce budget.
Ce dOCreL approuve les nirétés du Gouver-
neur Général ac l'Afrique Occidentale Fran-
çaise en date des 24 juillet, 28 août, 17 octo-
bre, 22 novembre, 9 décembre et 30 décembre
j,yî £ 4 portant ouverture de crédits supplémen-
taires fit divers chapitres du budget général et
des budgets annexes de ce budget de l'exer-
cice 1W4.
Décret portant ouverture d'un crédit sup-
plémentaire au budget des fonds des em-
prunta de 66 et 100 millions exercice 1923.
Ce décret porte approbation de X arrêté du
Uouvemeur Général do l'Afrique Occidentale
Française en date du 20 juin lm portant,
ouverture d'un crédit supplémentaire de
406 92 au chapitre 1 du budget des fonds des
emprunts de 65 et 100 millions, exercice 1923,
annexe du budget général.
U est fait face & 1 ouverture de ce crédit par
un prélèvement d'égale somme au oompte
chef desdits emprunts présentant les dispo-
nibilités nécessaires.
Décret organisant les Chambres d'Agricul-
ture en Indochine.
Décret portant création d'un poste d'adjoint
spécial au Guillaume (commune de Saint.
Paul-Réunion).
Décret portant approbation du plan du
bourg du Vauclin (Martinique), dans la
atone des 80 pas géométriques.
Décret rendant applicable à la Martinique
et à la Guadeloupe la loi du 28 mars 1907
relative - aux réunions publiques.
La Martinique et la Guadeloupe, oo-lonies a
représentation parlementaire, sont encore sou-
mises, en ce qui) concerne les réunions pubJi-
ques,au régime de la loi du 30 juin 1881. C'est-
à-dire que toute réunion do4, obligatoirement,
faire l'objet d'une déclaration préalable.
Cependant la loi du 28 mars 1907 qui a sup-
primé cette déclaration pour la Métropole, sti-
pule en son article 3, que des règlements d'ad-
ministration publique détermineront les con-
ditions dans lesquelles la présente loi et celle
du 2 janvier 1907 seront applicables fi l'Algérie
et aux colonies. Un décret du 11 septembre
1907 a étendu cette disposition à l'Algérie et
le présent décret décide que les réunions publi-
ques, quel qu'en soit l'objet, pourront être dé-
sormais tenues, à ,la Martinique et ù, la Gua-
deloupe, sans déclaration préalable.
Décret portant établissement d'un impôt,
général sur le revenu en Guyane fran-
çaise.
- Désirant faire contribuer la population entière
de la Guyane française au rétablissement des fi-
nances locales, le Conseil général, sur la pro-
position de l'Administration et en s'inspirant
de la réglementation en vigueur en France, a
voté, dans sa séance du 22 août 1924, une
délibération établissant, dans toute l'étendue
de la Colonie, un impôt général sur le re-
venu.
Cette mesure fiscale, il la fois équitable et
démocratique, approuvée par le Conseil d'Etat,
fait l'objet de ce décret.
Décret réglementant la vente de l'alcool à
Saint-Pierre et Miquelon, pendant la cam-
pagne de pêche.
- A de nombreuses reprises le Comité des Ar-
mateurs de France a demandé que des me-
sures soient prises en vue de restreindre la
vente des spiritueux dans nos établissements
de Saint-Pierre et Miquelon pendant la cam-
pagne de pchc. De plus, les autorités mari-
times signalent, en tes déplorant, les fâcheu-
ses conséquences de la consommation des spi-
ritueux sur la santé des équipages et leur
bonne tenue.
- Le Gouverneur des établissements de Saint-
Pierre et Miquelon, d'accord "avec la Chambre
de Commerce de Saint-Pierre, a ainsi été amené
il proposer une réglementation stricte de la
vente au détail des alcools, pendant la saison
do pêche.
Le nouveau décret dispose que du 15 mai
au 1er novembre, dans l'tle Saint-Pierre et
l'Iux-Chien5, la vente au détail de toute
bdïsson alcoolique titrant plus de 20e est sou-
mise aux prescriptions suivantes :
Tout commerçant titulaire d'une licence
pour la vente de spiritueux au détail ne pourra
délivrer ce5 boissons que sur production d'une
carte délivrée par l'autorité municipale, rvô-
tue de la signature du Maire et remise A tous
les habitants des deux communes susmen-
tionnées. sans», distinction.
Arrêté ministériel -- nommant Af. Jourda,
Econome de l'Ecole Coloniale, Secrétaire-
Econome à l'Ecole Coloniale.
J. O. du 5 mai.
TAUX OFFTGIEL DE LA ROUPIE
0
Le Gouverneur des Etablissements fran-
çais dans l'Inde vient de faire connaître au
ministre des Colonies, qu'à la dnte du 1er
mai 1925, le taux officiel de la roupie était
de 6 fr. 00.
(2) Cest ce qu'a fait Tessorttr la mission di-
rigée par M. l'Administrateur, Jean Méniaud,
en 1923. pour l'étioclg des Chemins de fer à cons-
truire dans iJIa Boucle du Niger.
A propos ? lapis MrM
lIxO
La fabrication des ta..
pis d if n s les pays
d'Orient, plus exactement
dans les pays à popula-
tion musulmane, est le fait
d'une industrie surtout
familiale. Il n'y a pas
très longtemps que de vé-
ritables ateliers industriels
se sont créés, en Perse, en Turquie, en
Egypte, en Afrique du Nord, et ils sont du
reste en assez petit nombre. Les opérations
de tissage, qu'il s'agisse d'étoffes à burnous,
de heftek ou de tapis, ce sont en général
les femmes qui s'y emploient et cest, en
pays musulman, leur principale occupation,
avec les soins du ménage. Elles y trouvent
un moyen d'accrottre les gains de la com-
munauté et leur assemblage autour des mé-
tiers à tisser leur permet de satisfaire, tout
en s'occupant, leur goût si prononcé pour les
commérages.
C'est aux petites industries de famille,
aux Pf/Océdés, aux recettes transmises de
mère en fille, que la fabrication des tapis
doit une partie de sa valeur. On obtient,
par l'emploi du baquet aux teintures végé-
tales, sur le métier de famille, des produits
qui conservent une valeur particulière, pré-
sentent des agencements et une texture pour
ainsi dire personnels, sont pourvus d'un ca-
chet original et particulier qui les font tout
spécialement rechercher et que Von ne re-
trouve plus dans les produits de fabrication
mécanique et en série. Les amateurs de ta-
pis anciells, turcs ou persans, savent toute
l'importance d'une telle distinction.
Aussi, nous sommes-nous efforcés de faire
refleurir Vindustrie familiale des tissages
parmi les populations musulmanes soumises
à notre obédience. Nous avons ouvert des
écoles où nous apprenons aux petites filles
à teindre les laines, à les tisser, avec l'espoir
qtCelles continueront à œuvrer quand, nu-
biles, elles rentreront au gynécée.
D'tfutre part, des industriels ont installé
des ateliers qui ont pris depuis la guerrer
une grande importance. Au point que VAl-
gérie, par exemple, a exporté en 1924,
10.000 mètres carrés de tapis de plus que
les années précédentes. Nos possessions font
donc une certaine Concurrence aux autres
pays orientaux, et, un moment, elles ont
espéré remplacer sur le marché deux des
pays qui avaient, comme la Turquie, fait
l-i guerre aux côtés de nos Clmcmis. Cette
concurrence qui s'exerce sur l'article courant
a peu d'action quand on aborde le tapis de
luxe. Aussi la Turquie a-t-elle pu fadle-
ment placer un contingent de 60.000 mè.
tres carrés de tapis qu'elle avait été autorisée
à exporter chez nous.
La fabrication des tapis ordinaires, celle
qui se fait dans"VAfrique dti Nord surtout,
est à son tour menacée. Les Chambres de
Commerce de Marseille ct d'Aurillac ont dé-
cidé d'appeler dans cette dernière ville 300
ouvrières turques ou grecques, qu'on loge-
rait dans une caserne désaffectée, qui fabri-
queraient des tapis d'Orient, et dresseraient
a cette fabrication des ouvrières du pays.
Que Von éduque de la main-d'œuvre Iç-
cale, passe encore, bien que ce doive être un
coup porte au travail de nos 3.000 ouvrières
africaines. Mais que Von importe en France
des ouvrières étrangères pour y effectuer des
travaux aux dépens des ouvrières similaires,
nos compatriotes, le fait mérite d'être livré
aux méditations de ceux qui pensent que
nos industries nationales doivent être proté-
gées avant toutes autres.
0 J. Gasser,
Sénateur d'Oran.
̃ «
Le traité franco-espagnol de 1912
sera-t il revisé ?
O-C>-
Un journal de Ceuta, la Revista de Uopas
cOlOlliales, dirigé par le colonel Franco,
chef de la légion étrangère, publie un arti-
cle sur la collaboration franco-espagnole au
Maroc. L'organe du corps expéditionnaire
demande que la France « bloque les limi-
tes sud du Djebala et du Rif, débarrasse
Tanger et Oujda des agents de la rébellion,
empêche l'émigration rifaine en Algérie et
intercepte la correspondance
Si parallèlement, ajoute-t-il, l'Espagne ac-
centue la guerre aérienne, perfectionne -- le
blocus maritime et terrestre, et, en cas de
nécessité, utilise les éléments de la future
armée coloniale, on pourra venir à bout de
la rébellion rifaine en six mois.
« C'est cette sorte de collaboration que
nous avons toujours demandée. Pour l'obte-
nir, nous devons nous imposer toutes sortes
de sacrifices, inclus une nouvelle délimita-
tion des zones, si c'est nécessaire. Cette col-
laboration apporterait la paix aux Espagnols
comme aux Français et ferait disparaître le
principal motif de discorde entre les deux
peuples appelés par la géograjphie, l'His-
toire et leurs intérêts à vivre fraternelle-
ment. »
En- somme, cet article pose le problème
d'une revision du traité franco-espagnol de
1912 après avoir déclaré nécessaires toutes
sortes de sacrifices.
Les élBctionsmpnicipales
--4M)--
Le très grand nombre des ballottages,
20i .pour les chefs lieux d'arrondissement
contre 191 élections définitives empêche
d'apprécier l'orientation définitive donnée
par les élections-du 3 mai.
Toutefois, on peut dès maintenant établir
que du fait du pourcentage des suffrages
exprimés, le Cartel des Gauches présente
une progression de 33 à 38 des voix.
149 sénateurs et 282 députés se présen-
taient aux élections.
On compte pour les sénateurs :
Elus nouveaux. 4
'Réélus. 121
Battus. 3
En ballottage" 15
Pour les députés, voici les chiffres :
Elus nouveaux 36
Réélus. 194
Battus 12
En ballottage. 40
ALGERIE
Alger
M. Hooft, maire sortant, liste d'union des
gauches, 5.816 voix ; M. PerTnguey, Bloc
national se présentant sous le patronage
de M. Millerand, 6.727 ; liste Daloni, dite
du Cartel des Gauches, 3.334 ; liste Ma-
zoyer, communiste, 4..321.
Les opérations électorales n'ont donné
lieu à aucun incident. --
Constantine
Notre ami, M. Morimaud, député, est réé-
lu. Sont élus : 1 républicain socialiste ; 13
républicains de gauche ; 1 républicain de
l'U. R. D. et, 1 conservateur. Balilottage
pour 14 sièges.
La majorité -qui appartenait aux radi-
caux-socialistes, passe aux républicains de
gauche.
Oran
La liste de M. Molle, dite de l'Union
Républicaine Démocratique, liste anti-jui-
ve, arrive en tête avec 2.500 voix de ma-
jorité sur 14.000 votants.
Dès la proclamation des résultat&, des
manifestants ont parcouru la ville.
Les bureaux de la rédaction du journal
Le Petit Oranais ont été mis à sac.
Au cours des bagarres, une cinquantaine
de personnes ont été blossées.
De rigoureuses, mesures d'ordre ont été
aussitôt prises et la troupe est venue ren-
forcer la police et la gendarmerie.
Des barrages ont été établis à tous les
correfours. Dagitation s'est étendue à la
population iniligène, dont un certain nom-
bre d'éléments ont participé, armés de
matraques, aux manifestations contre les
juifs.
Sidi-Bel-Abbès
Sont élus : 4 républicains socialistes, 16
radicaux et radicaux-socialistes, 7 fI'é'm-
blicains de l'union Irépuhlicuinc démocra-
tique.
Sétii
Sont élus : 5 radicaux-socialistes, 6 radi-
caux, 4 républicains de gauche, 1 républi-
cain de l'union démocratiquc, 1 conserva-
teur. La majorité reste acquise aux radi-
caux ot radicaux-socialistes,
Bône
Los radicaux obtiennent 6 sièges, les
républicains de gauche 10 sièges. Il y a
ballottage pouir 11 sièges. La majorité, qui
appartenait aux républicains aoctaUstes,Mt
acquise aux républicains de gauche.
Philippeville
Sont élus : 26 républiclains de gauche ;
1 siège en ballottage.
Tlemcen
Sont éJus : 3 radicaux-socialistes, 3 radi-
caux, 3 républicains de gauche, 3 républi-
cains de !l'union républicaine démocrati-
que. Ballottage pour 15 sièges.
GUADELOUPE
Basse-Terre
La liste sortante de M. Lignièrcs, l'un
La liste sortante de M. K4 Caiidace-,
des artisans de la victoire de M. Candace,
le 11 mai, est tout entière battue.
Pointe-à-Pitre
La liste de M.. Jean-François, député,
maire sortant qui avait fait alliance avec
M. Légitimus est mise en minorité ; loin
demère la liste de M. Boisneuf, ancien
député. *
MARTINIQUE
Fort-de-France
Les élections ont été marquées par
divers incidents.
A Diamant, à Saint-Luce, à Ajonpa-Bouil-
Ion et à Saint-Pierre, des bagarres se sont
produites ; il y a plusieurs blossés. Le
vote n'a pas pu avoir lieu dans ces quatre
communes.
A GENÈVE
i
Hier s'est ouverte la conférence sur la
contrebande des armes pour remplacer la
convention de 1919 et permettre un con-
trôle efficace du commerce des armes et
des munitions par la Société des Nations.
Les Etats-Unis qui n'avaient jamais ra-
tifié la convention de 1919, siègent aujour-
d'hui à Genève. M., Paul-Bonçour repré-
sente la France avec la délégation dont
nous avons donné hier la composition. La
Russie est absente. Elle n'admet. pas, a fait
dire Tchitcherine, que la S. D. N. se mêle
des affaires intérieures.
D'après le nouveau projet, le Conseil de
la S. D. N. constituerait un organisme in-
ternational, lequel serait chargé de donner
une large publicité au commerce des ar-
mes, avec l'aide des documents que lui re-
mettraient les parties contractantes.
Réorganisation
des Chambres d'Agriculture
en Indooinin^
0
A l' « Officiel » de ce jour, parait un im-
portant décret qui a pour -objet de régler le
statut des Chambres d'Agriculture en Indo-
chine rnii sont, auprès des pouvoirs publics
de la Colonie, les organes, consultatifs et
professionnels des intérêts agricoles.
Ces assemblées ont été régies jusqu'à ce
jour par un arrêté du Gouverneur Général
en date du 30 novembre 1909, qui n'est plus
en harmonie avec le développement de
l'agriculture et l'évolution de la population
annamite.
Le nouveau statut qui s'inspire du décret
du 27 mai 1922 réorganisant les Chambres
de Commerce en Indochine et de la loi du
3 janvier 192f relative aux Chambres
d'Agriculture métropolitaines, donne satis-
faction aux vœux des assemblées agricoles
en les dotant de la (personnalité civile.
Voici les dispositions essentielles du décret :
Les Chambres d'Agriculture en Indouhine sont
des établissements publics, acceptant et refu-
sant, sans autorisation de l'administration su-
périeure, les dons et legs qui leur sont faits sans
Charges, conditions ni affectations immobilières.
Lorsque ces dons et legs sont grevés de char-
Ces, conditions et d'affectations hypothécaires,
l'acceptation ou le refus est autorisé par arrêté
du chef de l'administration locale.
Les Chambres d'Agriculture ne peuvent faire
auçun acte d'acquisition ou d'aliénation de biens
immobiliers qu'après y 'avoir été autorisées par
décisions du chef de l'administration locale.
Les Chambres d'Agriculture sont instituées
par aiTêté du Gouverneur général en Conseil de
Gouvernement..
L arrêté d'institution détermine la circonscrip-
tion de chaque Chambre d'Agriculture et en fixe
la composition sans que toutefois le nombre des
membres titulaires puisse être inférieur à onze,
ni excéder vingt et un. Elles comprennent des
membres français et des membres indigènes.
Les membres des Chambres d'Agriculture sont
élus pour quatre ans ; ils sont indéfiniment réé-
hgibles. Le renouvellement a lieu par moitié
tous les deux ans. à
Les membres français de chaque Oiambrc
d Agriculture sont élus au sein d'un collège
composé de tous les citoyens français et les
françaises exploitant un domaine dans la cir-
ccnscription. Un .!wrêté du Gouverneur général
réglera la procédure des élections.
Les membres indigènes des Chambres d'Agri-
culture sont élus par un collège formé de pro-
priétaires ou usufruitiers d'exploitations rurales
et dont la composition sera fixée par le Gouver-
neur général qui déterminera également toute
la procédure des élections.
Lorsqu'une Chambre d'Agriculture se trouve,
par 1 effet des vacances survenues pour une
cause quelconque, réduite aux trois quarts de
ses membres, il est, dans le délai de deux mois
il dater de la dernière vacance, procédé fi des
élections complémentaires.
Les Chambres d'Agricultuoe nomment parmi
leurs membres :
Un président, un vice-présidenl, un secrétaire
et un trésorier.
Ces nominations sont faites à la majorité des
voix des membres présents ti la première séance.
Les fonctions des membres des Chambres
d'Agriculture sont gratuites, Néanmoins, ceux
qui habitent hors du siège de ces assemblées
auront le droit de recevoir, à. titre de frais de
déplacement et de séjour, une indemnité jour-
nalière dont le montant sera fixé par arrêté du
chef de l'administration IltCalc. Les dépenses ré-
sultant de l'attribution de cette indemnité seront
à la charge des budgets des Chambres.
Les Chambres d'Agriculture en Indochine ont
pour attributions :
1° IDe donner au Gouvernement teus les ren-
seignements et. avis qui leur sont. demandés sur
les questions intéressant l'agriculture ;
2n De transmettre aux pouvoirs publics leurs
vœux sur toutes matières d'inlôrf t agricole;
3° D'assurer l'administration des"services qui
leur auront été confiés.
L'avjs des Chambres d'Agriculture doit être
demandé :
1° Sur la créa lion, dans leurs circonscriptions,
de nouvelles Chambres d'Agricullurc ;
20 Sur toutes les matières pour lesquelles cet
avis est exigé par les lois et règlements en vi-
gueur.
Les Chambres d'Agriculture peuvent être nu-
torisées à fonder, administrer ou subventionner,
dans leur circonscription, tous établissements,
institutions ou services d'utilité agricole, toutes
entreprises collectives d'intérêt agricole.
Les autorisations sont données aux Chambres
d'Agriculture par le Gouverneur général, sur la
proposition du chef de l'administration locale,
à moins que, eu égard fi la nature de l'établis-
sement, un décret ne soit nécessaire.
Les séances des Chambres d'Agriculture ne
sont pas publiques, mais les Chambres pourront
décider que leurs procès-verbaux seront publiés.
-0081
Le graphite à Madagascar
--{)-o-
Les mines de graphite prennent une telle im-
portance à Madagascar que le Gouvernement
de Ceylan s'en est ému et a cru utile d'envoyer
dans la Grande Ile son inspecteur des Mines,
M. Hunter, dans le but de se rendre compte de
la concurrence qui pouvait résulter pour le gra-
phite de Ceylan de l'exploitation des gisements
malgaches.
Comparant nos gisements à ceux de Ceylan,
il note en faveur des premiers un affleurement
au sol presque constant, une longueur et une
importance des vèines exploitables que n'ont
pas les gisements cinghalais. De p lus, il constate
que notre graphite se présente à l'état brut,
comme une matière tendre et d'extraction facile,
tandis qu'à Ceylan, on doit la plupart du temps
employer la dynamite pour l'extraire du quartz
auquel il est amalgamé.
Mais M. Hunter espère que, grâce à la
main-d'œuvre supérieure dont dispose l'île de
..ceyl an, celle-ci pourra longtemps encore avoir
la prépondérance sur sa rivale de l'Océan In-
dien.
La main-d'œuvre est actneUement fort abon-
dante à Ambatolampy, à Votomandry, à Brie-
kaville, partout, et enregistrons que la produc-
tion de Madagascar augmente, tandis que celle
de Ceylan diminue : en 1924, paraît-il, cette
dernière n'a produit que 8.000 tonnes, tandis
que nous produisions 12.000 tonnes.
Ces chiffres sont la meilleure preuve que,
sur ce point, tout au moins, nous pouvons envi-
sager la lutte avec sérénité.
COURM DE L'UfiERM
---0-0--
LA VIE ADMINISTRATIVE
Examen d'interprètes.
Une session spéciale d'examen des candi-
dats aux fonctions d'interprète judiciaire
pour la langue arabe en Algérie, réservée
aux militaires et anciens militaires fran-
çuis ou naturalisés français, s'ouvrira a Al-
ger, le 6 juin 1925, à 8 heures du matin,
dans une des salles du Palais de justice.
Les militaires ou anciens militaires fran-
çais, candidats à cet examen, devront faire
parvenir au parquet général une demande
d'inscription avant le 29 mai 1925, dernier
délai.
LA VIE ECONOMIQUE
L'alcool
Le Syndicat commercial algérien a adop-
té la motion suivante :
« Considérant que seul l'alcool de vin
pouira servir en principe, aux mutages et
vinages (c'est-à-dire à la préparation des
vins de liqueur et d'imitation), à l'exclu-
sion des autres alcools de fruits ou de
cidre ;
« Considérant qu'il est souhaitable, néan-
moins, que le commerce puisse faire apel
aux autres sources d'alcool ;
u Considérant que les muteurs et vi-
neurs doivent obtenir deux garanties :
1° Celle d'avoir des quantités d'alcool dis-
ponibles à l'heure des besoins ; 2<' celle
d'un prix maximum.
« Emet le vœu : Que le commerce puisse
faire appel aux alcoola d'industrie lorsque
l'alcool de vin atteindra un prix maximum
it déterminer. »
Les orges
Sur la proposition de la Chambre de
Commerce d'Oran, le gouverneur générai
a autorisé, sur demandes individuelles, la
sortie du département. d'Oran à destination
de l'étranger d'un contingent de quatre
mille tonnes d'orge pour la période avril-
mai 1926
Le port d'Alger
Du 8 au 15 avril, il est entré dans le
port 76 navires de différentes nationalités,
il en est sorti 84. Trente et un rclàchuI's
étrangers ont pris 11.0W tonnes de charbon
de soute.
Le port d'Oran 16
Sont entrés pendant la semaine du 20
au 27 avinil G3 bâtiments français et étran-
gers, formant y compris les caboteurs
algériens un tonnage de 98.281 dont 52.906
pour lqs bâtiments français, représentés
par 39 unités.
Les navires étrangers se sont chiffrés
par 23 vapeurs se décomposant comme
suit : pour les vapeurs : 9 anglais, 5 espa-
gnols, 3 italiens, 2 grecs, 1 danois, 1 alle-
mand et 1 belge.
Les bûcheurs ont été très nombreux
cel,tii semaine, ICi vapeurs ont pris 8.620
tonnes de charbon de soute. Trois vapeurs
étrangers ont débarqué 3.200 tonnes de
charbon.
CcLle période a élé caractérisée par une
sensible augmentai ion du lnuic.
Les richesses minérales
Le nombre augmente des prospecteurs
qui s'intéressent aux richesses du souS^ol
algérien. Les demandes de permis de re-
cherches affluent el, un peu partout, des
travaux sont en cours pour la mise en va-
leur de gisements reconnus. D'anciennes
exploitations abandonnées depuis la guerre
sont reprises ; dans les trois départements
algériens, une véritable activité se mani-
feste dans tout ce qui touche à l'industrie
extractive.
Nouvelle cabine téléphonique
Une cabine téléphonique publique entre
en service aujourd'hui, Alger, village
d'Isly, lieu dit « Sept-Merveilles ».
LES EVENEMENTS ET LES HOMMES
Nouveau groupement artistique
Un nouveau groupement d'artistes pro-
fessionnels vient do se fonder à Alger, sous
la dénomination d'Union Artistique de
l'Afrique du Nord. Son but est de concou-
rir à l'établissement d'expositions à Alger
et en Franco et de faire connaître ainsi
leurs œuvres et les beautés et sites de l'Al-
gérie.
Tout prochainement les statuts de la nou-
velle société seront soumis à l'approbation
préfectorale.
Dépôts de liège incendiés
Un très viollent incendie s'est déclaré
dans les importants dépôts de lié-go de la
Société des Lièges et Produits Nord-Afri-
cains, près do la collino d'Hippone.
L'immense brasier, de 250 mètres de lon-
gueur et 8« de profondeur, projetait ses
lueurs sinistres sur toute la banlieue et la
ville.
Les ùÚgÙLs déliassent un million de
francs.
Le grand prix automobile
Le Conseil d'administration de l'Automo-
bile Club d'Algérie ayant ratifié le projet
de la Commission sportive, le Graind Prix
Automobile de l'Afrique du Nord se courra
(ÜlX) km.) sur circuit fermé de 15 km. lie 26
et le ,!j décembre prochain.
Ces épreuves ont été dotées de plus de
cent mille francs de prix.
Les accidents
Une femme indigène de 70 ans, Khédija.
bent Hadj Ahmed ben Manapur pjemaïl, a.
été heurtée sur la route de Tunis' à MouIlin-
ville par une motocyclette, sur laquelle se
trouvaient deux européens, qui se sont en-
fuis aussitôt après l'accident.
La malheureuse victime est morte quel-
ques heures plus tard.
M. Homani, commissaire de police, chef
de la 11e brigade mobile, a ouvert une an-
quète.
Un enfant nommé Larbi bon Ahmcd bon
Daou el Dib, Agé de 11 ans, a été écrasé
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