Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-05-04
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 mai 1925 04 mai 1925
Description : 1925/05/04 (A26,N67). 1925/05/04 (A26,N67).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63969130
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEE. NQ 67
ta mJMBRO : 20 CENTIME»
LUNDI SOIR, 4 MAI 190
- 0 -
Les Annales Coloniales
4
JOURNAL - QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
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Le problème de l'Inde
«♦«
Les journaux nous ont appris, il y a quel-
ques jours, que le vice-roi de l'inde s'était em-
barqué à Bombay à destination de l'Angleterre
afin d'entretenir le Gouvernement de la métro-
pole des difficultés qu'il rencontre dans la pé-
ninsule.
On a prêté au Gouvernement unioniste l'in-
tention de resserrer les liens de l'Empire qui
menaçaient de se relâcher d'une fqçon inquié-
tante. Je ne pense pas qu'on lui ait supposé à
tort de semblables intentions. La manière dont
il a traité rEgypte" et dont nous avons eu
l'occasion de parler ici-même, témoigne de la
volonté ferme de faire sentir aux peuples sujets
ou amis les effets de la puissance britannique.
Allons-nous assister à quelque chose de sem-
blable dans l'Inde) Ce n'est pas invraisembla-
ble. Je notais, voici tantôt un mois, les efforts
qui sont faits en vue de faire de Trincomalie
une base navale aussi puissante que Singapour.
Deu renseignements, parvenus depuis lors au
public, nous montrent que les travaux dont nous
avons parlé prennent une ampleur et sont pous-
sés avec une activité que nous n avons que fai-
blement indiquées.
L'on comprend facilement les inquiétudes
que donne à la métropole le Gouvernement
de cet immense empire de 320 millions d'jndl.
vidus qui n'ont pour ainsi dire rien de com-
mun avec les Anglais, ni race, ni religioh. ni
conception de la vie.
Les Dominions comme l'Australie, la Nou-
velle Zélande, le Canada 'ont"Pû. à diverses
reprises, se trouver en différend avec la mère-
patrie, revendiquer avec âpre té?" leurs droii.
mais ils avaient toujours conscience qu'il exis-
tait entre eille et eux quelques Iralts qui les unis-
saient. Ce facteur d union n'existe pas Jans
l'Inde, Ses habitants, ses lansues, ses mœurs,
ses modes de vie sont autres que ceux de l' Lu-
rope. f
Durant dei longues années l'Angleterre n'eut
pas à se préoccuper de cette différence de ci-
vilisation qui dès le début aurait dû opposer dt
façon irréductible les conquérants et les con-
quis. Elle compta sur la diversité des peuples
qui s'entassent dans les riches vallées ou se dis-
persent sur les plateaux entre l'Himalaya et le
cap Comorin, la mer du. Bengale et le golfe
d'Oman ; sur leur insouciance politique, la fa-
cilité qu'ils avaient montrée depuis des siècles
à accepter des dominations étrangères, sur l'ab-
sence de patriotisme vrai, qui avait fait que les
Européens avaient pu réaliser la conquête de
l'Inde, grâce aux troupes recrutées dans l'Inde
mêtiiè, --
Mais le temps a changé tout cela. Les élé-
ments de vie, d'unité nationale se sont dévelop-
pés peu à peu, lentement tout d'abord, mais
depuis la guerre avec une rapidité qui a troublé
la quiétude dee gouvernants 3e Londres.
Les Anglais y ont pour leur, part contribué,
involontairement peut-être, en développant les
moyens de communication qui ont vulgarisé les
voyages, multiplié les contacts entre les diffé-
rents éléments d.e la vie hindoue, créé des
nouveaux courants de vie et de pensée et con-
tribué ainsi à éveiller la conscience nationale,
Ils ont fondé des écoles qui sont devenues des
foyers de nationalisme. La guerre a considéra-
blement hâté cette évolution. Elle a déterminé
une crise qui ouvre une période nouvelle dans
l'histoire des rapports de l'Inde et de l'Angle-
terre.
Le Gouvernement anglais qui avait besoin des
soldats de l'Inde faisait, durant les hostilités,
à celle-ci des promesses de libération. Le
2 août 1918, M. Lloyd George, dans un dis-
cours dont il n'avait peut-être pas t:alculê toutes
Jes conséquences, laissait luire aux yeux du
peuple hindou des espoirs d'indépendance pro-
chaine.
Mais la paix ht envoler toutes ces promesses
en fumée. C'est alors qu'apparut Mahatmaj
Gandhi qui se met à la tête du mouvement
protestataire. 11 proclame les droits imprescriploo
tibles de l'Inde, La méthode qu'il conseille est
toute de douceur. Pour obtenir du Gouverne-
ment anglais la "liberté promise, il préconise
mon pas la violence, mais une attitude de rési-
gnation qui doit exercer une pression morale
sur T oppresseur. 11 taut se détourner de lui,
ne participer au fonctionnement d'aucune insti-
tution, n'avoir rien de commun avec l'étranger,
refuser d'acheter des produits anglais, se pas-
ser totalement de l'industrie anglaise, en un
mot, la 'boycotter aussi bien dans le domaine
économique que dans le domaine politique.
L'Inde prêta l'oreille à cet Evangile et
trut à une ère nouvelle. Malheureusement, une
émeute éclata .qui fut réprimée avec une vi-
gueur remarquable. Cette rigueur détermina
d'autres révoltes qui furent, elles aussi, noyées
dans le sang.
En même temps la politique anglaise à
l'égard du sultan provoquait un mouvement fort
vif di* irritation parmi la population musulmane.
Le Gouvernement anglais qui sait ne pas
s'obstiner quand il est convaincu qu'il est en-
gagé dans une mauvaise voie, se ravisa et fit
de nouvelles promesses à l'lndè qui se traduisi-
rent par le vote d'un bill qui rétonne l'organi-.
sation politique de l'Inde.
A côté du vice-roi est instituée une représen-
tation nationale limitée et sans responsabilité.
Le nombre des citoyens qui sont appelés à par-
ticiper à l'élection des membres de cette re-
présentation est infime. Sur une population mâle
de 164 millions il n'y a que 909.874 électeurs,
rt un électeur pour 180 habitants mIles.
Les réformes furent plus étendues en ce qui
concerne le Gouvernement provincial dont
l'autonomie fut sérieusement accrue. Le Gou-
vernement de Londres estima qu'il n'était pas
poesible d'appeler à la vie politique, même
dans le cadre de la province, toute la popula-
tion mâle de l' Inde. Il n'y a pas d'autre part
parmi les indigènes un personnel expérimenté
assez nombreux pour lui confier la totalité de
J'administration locale. 11 imagina ralors un sys-
tème qui consiste à soustraire aux assemblées
locales un certain nombre de questions qui res-
sortissent uniquement aux gouverneurs, tandis
que d'autres comme l'instruction publique, l'ad-
ministration rurale et urbaine, les travaux pu.
publics d'ordre secondaire sont transférés aux
conseils provincîaùx et administrés par des mi-
nistres choisis parmi leurs membres.
Cette réforme a une plus grande portée que
celle qui touche le Gouvernement central. Les
députés des assemblées provinciales sont dési-
gnés par un corps électoral beaucoup plus nom-
breux que le précédent puisqu'il comprend
5.345.670 personnes, soit un électeur par 30
habitants mâles.
Cette réforme marque la fin d'une période :
celle de l'autocratie que la Grande-Bretagne
avait héritée du Grand Mogol. Elle inaugure
un régime où les affaires de l'Inde seront con-
duites conformément aux vœux do ses représen-
tants, où les décisions aussi bien en ce qui con-
ceme la politique extérieure que la politique
intérieure ne seront plus prises uniquement par
Londres. En outre, dans l'administration, les
fonctionnaires anglais seront de plus en plus
remplacés par des indigènes.
L Inde va vers I indépendance ou tout au
moins l'autonomie pdfkfqùe, -
Elle s'achemine parallèlement vers l'inaé.
pendance économique. Par le développement
de ses ressources si nombreuses, par la création
d'industries qui commencent à concurrencer
celles de la métropole, elle se prépare à se pas-
ser dans une mesure qui grandit chaque jour,
des concours économiques de 1" Angletene et
ceci est particulièrement grave.
Cependant il ne faut pas nous faire d'illu-
sions : le jour de cette séparation n'est pas en-
core proche. Je n'ignore que les griefs que les
habitants de J'lnde nourrissent contre la
Grande-Bretagne sont nombreux et fondés,
qu- ils sont d ordre économique, fiscal, moral,
politique, que le Gouvernement anglais traité
durement les opposants. Mais l'opposition
pour être vigoureuse n'en est pas moins'encore
loin du but. Certains événements extérieurs
comme la laïcisation de la Turquie l'ont affai-
blie dans les milieux musulmans. L'accord
d'autre part n'existe pas entre les partisans de
la non coopération et ceux de l'opposition dans
les assemblées dans lesquelles on accepterait
naturellement de figurer. Et bien que l'inter-
vention du bolchevisme, qui là comme ailleurs
s'efforce de réveiller les nationalismes latents,
se produise avec quelques succès, je ne pense
pas que le « crépuscule descende sur l'empire
britannique »;
La situation est évidemment digne d'atten-
tion. Les libéraux ont eu recours aux réformes
que nous avons notées au cours de cet exposé.
Les socialistes avec Macdbnald s'en préoccu-
pent de leur côté. Le leader travailliste dans
les notes qu'il pûbha à son retour de l'Inde
est d'avis qu'il faut consulter les populations
sur leur Gouvernement, et leur assurer la li-
berté. Bien des difficultés sont à prévoir,
ajoute-t-il, nous pouvons avoir bien des crain-
tes. Mais cette route n'en reste pas moins la
seule qui assure la durée de la paix et l'achè
vement de notre oeuvre.
Quelle voie vont suivre les conservateurs ?
Nous le saurons bientôt. Quoi qu'il en soit nous
avons le plus grand intérêt à voir de près las
mesures qu'ils prendront. Notre expérience co-
loniale ne pourra qu'y gagner.
Henry Fontanier,
Député du Cantal, secrétaire de la
Commission des Allaires étran-
gères, membre de la Commission
des Colonies.
•
Les évènements au Maroc
00
M. Painlevé, Président du 'Conseil, minis-
tre de la Guerre, a fait hier les déclarations
suivantes concernant les opérations -militai-
res :
Entre la zone espagnole et notre ligne
de blockhaus, sur le territoire qui fait par-
tie de notre protectorat, les Riffains se sont
répandus parmi les tribus fidèles, ils les ont
menacées et excitées contre nous.
« Nous avions le devoir de préserver ces
tribus dans leurs biens autant que de préser-
ver notre prestige. Les opérations qui se pré-
parent actuellement n'ont donc à aucun de-
gré un caractère de conquête et notamment
de conquête du Riff.
« Ce sont si l'on peut dire des opérations
offensives sur notre territoire. Elles cons-
tituent la meilleure sauvegarde contre une
infiltrajtiort qui deviendrait singulièrement
dangereuse si on la laissait se poursuivre
indéfiniment.
« J'ai enfin le devoir d'affirmer que la
volonté formelle de M. le Maréchal Lyautey,
conforme d'ailleurs à la politique du gouver-
nement, est de se borner strictement aux opé-
rations nécessaires pour dégager notre zone
et s'opposer à l'invasion des Harkas enne-
mies. n
TAUX OFFICIEL DE LA ROUPIE
8llli()-
Le Gouverneur des Etablissements fran-
çais dans l'Inde vient de faire connaître au
ministre des Colonies l qu'à la date * du 29
avril 1925 le taux officiel de la roupie était
de 6 francs.
L'article 7
00
Le fameux « article 7 'b,
dont l'application vient de
bouleverser les cadres des
administrations publiques,
a posé la question du
temps de service légal des
Français résidant aux co-
lonies où la loi sur le re-
crutement a été suspendue
ou a fait l'objet d'aménagements particuliers,
lorsque ces Français ont été rappelés sous les
drapeaux au cours de la guerre.
J'ai moi-même soumis au Ministre compé-
tent, par la voie de l'Officiel, un certain nom-
bre de cas concrets qui se ramènent tous à
une question pouvant se formuler de la façon
suivante :
41 Un Français résidant aux 'colonies et
ayant été, avant l'âge de 30 ans, rappelé sous
les drapeaux au cours des hostilités doit-il
être considéré comme ayant complété la pé-
riode légale de service à laquelle il se trouvait
astreint en vertu des dispositions de la loi
sur le recrutement (au même titre que le
Français résidant dans la Métropole), mais
qu'il rtavait pu accomplir par suite des mo-
dalités d'aPPlication de ladite loi aux colo-
nies ? D *
Voici un Français qui, par suite des dispo-
sitions de Varticle 90 de la loi sur le recrute-
ment, n'avait fait que trois mois de service,
mais qui, mobilisé pendant la guerre, est
resté quatre ans au front. Le rappel pour ser-
vice militaire auquel il a droit en vertu de
tartide 7 lui sera-t-il décompté pour trois
mois ou pour une durée égale à celle dont se
trouvent bénéficier les fonctionnaires de sa
classe ayant effectué l'intégralité de leur ser-
vice avant la guerre?
Le Ministère des Colonies a 'opté pour la
première solution. Je doute qu'il 'soit bien
assuré de sa légalité.
Un autre Français, né aux colonies, a été
recensé avec sa classe, mais n'a pas fait de
service avant la guerre, la loi sur le recrute-
ment ayant été à ce moment suspendue 'dans
sa colonie d'origine. Reconnu bon pour le
service armé au début des hostilités, il a re-
joint son-régiment avant l'âge de 30 ans. Re-
lèvera-t-il de l'application de la loi du 17
avril 1924 accordent certains avantages aux
fonctionnaires mobilisés, ou peut-il préten-
dre d'abord à l'application de l'article 7,
pour la période légale à laquelle il était
astreint et qui se trouve comprise dans ses
quatre années de services de guerre?
La question qui se pose intéresse un très
grand nombre de fonctionnaires coloniaux.
La solution qui lui sera donnée peut entraîner
une révision profonde des tableaux d'avance-
ment récemment partis. En raison même 'de
ses répercussions, elle ne doit intervenir
qu après un examen très attentif du problème
dont je me borne aujourd' hui à préciser les
termes, mais qui demande un règlement de
justice.
Auguste Brunet
Député de la Réunion.
4680
Les Mous munlcipalos aux colonies
uioCHUUo mumutpdioo ou& uUtUUtoo
Le Ministère des Colonies n'a pas encore
reçu les câblogrammes fournissant les résul-
tats des élections municipales dans nos pos-
sessions d'outre-mer.
A la Réunion, deux listes sont en présence,
comportant des éléments d'union républicaine
et radicaux.
A la Martinique, la campagne électorale a
créé dans l'île une vive agitation politique, et
M. André Hesse adressait il y a peu de jours
à M. le Gouverneur Richard un câblo-
gramme ¡.ui rappelant « de n'agir qu'avec
la plus grande prudence JI.
Mais c'est sans nul doute à la Guadeloupe
que la situation politique a soulevé la plus
vive effervescence. Malgré la haute impartia-
lité et les qualités de modération de M. le
Gouverneur Beurnier, les partisans de MM.
Candace et Jean François ont fait œuvre de
provocation, molestant les électeurs et trou-
blant les réunions électorales, Candace a es-
sayé de tirer gros effet des ridicules pour-
suites en 50.000 francs de dommages-inté-
rêts contre M. Labrousse, avocat, M. Graeve,
industriel, et le journal La Petite Pa-
trie, pour avoir adressé ou publié un télé-
gramme indiquant qu'il était 0 discrédité D,
Le Phare Républicain et le Nouvelliste sont
également l'objet de poursuites en 50.000
francs de dommages-intérêts.
Les électeurs ne se laisseront pas prendre
à d'aussi puériles manœuvres.
A la Guyane et au Sénégal, la période élec-
torale n'a pas soulevé d'incidents notables.
.,..
Mesures vexatoires
--0-0-
En France, l'obtention d'une carte d'iden-
tité est subordonnée au visa donné par le
maire ou le commissaire de police, sur la pièce
portant la photogmphie et la signature du re-
quérant.
A Pnom-Penh, une pareille carte n'aurait
aucune valeur sans le visa de la Sûreté qui, par
surcroît de précautions, vous envoie au service
de l'identité qui y fait apposer les empreintes
digitales certifiées par le chef de service.
Ainsi en a décidé M. let Résident Supérieur
Beaudoin, dont on retrouve là les procédés ha-
bituels. flétris, d'ailleurs, récemment. par le
Parlement à l'occasion de l'affaire Bellan.
Scandaleuses prétentions
La Compagnie du Chemin de fer de Dakar
à Saint-Louis prend, semble-t-il, un malin plai-
sir à mécontenter le public, déjà disposé à peu
de bienveillance à son égard.
Ne se préoccupant que de ses commodités
personnelles, sans aucun égard pour les besoins
des commerçants, elle ne cesse de solliciter des
pouvoirs publics des restrictions au trafic et des
avantages pour elle.
C'est ainsi qu'elle vient de demander au
ministre d'homologuer de nouvelles conditions
pour l'application du tarif spécial P. V. n° 4,
dont voici l'énoncé :
Conditions d'application des Tarifs gé-
néraux pour les transports en Petite
vitesse.
Chapitre V. - Dispositions générales.
Art. 53
Réception des arachides sur les terre-pleins
des quais des gares.
En cas d'affluence des aracliiàes, la Com-
pagnie n. est pas tenue de recevoir plus de sacs
que ne peut en contenir le terre-plein du quai
.de-_,chaque gare.
Les quantités maxima pouvant être reçues sont
les suivantes"':
10.000 sacs dans les gares de Thiès, Ti-
vaouane, Mekhé, Kébémer, Guéoul et Louga ;
5.000 sacs dans les gares de Pire, Kelle et
N'Dande. -
3.000 sacs dans les gares de Sébikotane,
Pout, Sakal, M'Pal et Rao.
Lorsque ces quantités sont atteintes, les expé-
ditions suivantes sont inscrites sur une liste dans
l'ordre des demandes présentées par les expé-
diteurs ; dans ce cas, chaque expéditeur n a
droit journellement qu'à l'inscription d'une
expédition ne dépassant pas 24 tonnes.
Les emplacements devenant disponibles sur
le terre-plein du quai sont attribués au fur et à
mesure de leur dégagement aux expéditions por-
tées sur la liste et dans l'ordre rigoureux de
leur inscription.
De plus; elle a obtenu que le pourcentage de
déchet soit élevé à 3
Ces prétentions soulèvent dans la colonie un
mécontentement général, et noæ-. le compre-
nons, -.
11 serait peut-être bon de penser que les Com-
pagnies de Chemins de fer sont chargées d'un
service public et que celui-ci doit être établi de
manière à répondre aux nécessités commerciales
et économiques du pays.
Les chemins de fer sont faits pour les usagers
et non pas les usagers pour les chemins de fer.
C'est une vérité élémentaire à laquelle fe-
raient bien de penser les Compagnies et les
Gouvernements.
A la S. D. N.
ce
Le trafic des armes
M. Panil-Boneour, député, président du
Comité d'études du Conseil supérieur de la
Défense nationale, a été nommé déléigué de
la République française à la conférence du
trafic des armes, munitions et matériel de
guerre qui s'ouvre aujourd'hui à Genève.
M. Clauzel, ministre plénipotentiaire,
chef du service français de la Société des
Nations, a été nommé déûiéjgué suppléant.
Ont été nommés délégués adjoints :
M. Léon Jouhaux, secrétaire général de
la Confédération générale du Travail.
M. Serruys, directeur des accords com-
merciaux et de l'information économique
au ministère du Commerce. M. Serruys se-
ra suppléé ,par M. Maurice de Tugny, sous-
chef de bureau au ministère du Commerce.
M. Duchénc, directeur des affaires politi-
ques au ministère des Colonies. M. Duchè-
ne sera suippléé par M. Budin, chef de bu-
reau au ministère des Colonies.
Le coloneil Requin, représentant militaire
à la Commission permanente consultative
de la Société des Nations.
Le capitaine de corvette Deleuze, du Ser-
vice français do la Société des Nations.
M .Maignan, administrateur des douanes
au ministère des Finances.
M. Pépin, chef de section au Service fran-
çais de la Société des Nations.
Aux Arts Décoratifs
La salle réservée, sous la galerie des
nations étrangères, rue Fabert, aux pays
du Levant placés sous mandat français, a
été inaugurée cet après-midi.
t *
L'inauguration de la section coloniale des
Arts Décoratifs qui avait été annoncée
comme devant avoir lieu le 2 mai vient
d'être reportée à une date ultérieure non
encore fixée.
pmiementatres mMens en Afrique
Un groupe dea quitté le 30 avril Brindisi, (pour se ren-
dre d'abord à Rhodes et aux îles de la mer
Egée, puis en Cyrénaïque et en Tri'politai-
ne, où il passera quelques jours pour étu-
dier le développement économique, com-
mercial et politique de ces deux dernières
colonies. Les parlementaires italiens ren-
treront par Syracuse vers le 12 mai.
A L'OFFICIEL
--.G-
Le Journal Officiai du 2 mai a publié :
Un décret, sur -la proposition du ministre
des Affaires étrangères, nommant secré-
taire général du Protectorat français au
Maroc -M. Doynol (Te Saint-Quentin (René)
conseiller d'ambassade.
Le goundou
-0-0---
Une étrange maladie observée en Afrique et
principalement dans les régions de la Côte
d'Or et de la Côte d'lyoire, a attiré, depuis
quelque temps et d'une façon toute spéciale,
l'attention des médecins coloniaux : cette ma-
ladie est Io goundou.
Elle est caractérisée par une tumeur qui ap-
paraît principalement dans la région du visage
avoisinant le nez. En général, cette tumeur est
double et s'élève sur les contreforts osseux qui
forment la partie inférieure de l'arcade sour-
cilière.
Du reste. elle ne se localise pas à cet em-
placement ; elle peut parfaitement bien se gé-
néraliser et gagner d'autres parties du squelette,
marquant toutefois une préférence pour les os
composant les articulations.
Le goundou n'est pas une maladie dange-
reuse, mettant brusquement ses victimes en
danger de mort. Mais c'est une véritable infir-
mité qui annihile ceux qui en sont atteints,
d'abord par la gêne qu'elle apporte soit à la
vue, soit aux mouvements, et ensuite par l' ané-
mie qui - en résulte.
Dès longtemps, cette maladie est connue.
Elle a été étudiée par de nombreux savants
tels que Macalistu, Lamp Maclaud, Chal-
mers, Mendès, Jeanselme, Friedrichsen, Mes-
nil, Marchoux, Gouzien et quantité d'autres
éminents docteurs qui, tous, ont apporté leur
contribution à la connaissance approfondie du
goundou.
- Mais si, à l'heure actuelle, la maladie est
parfaitement connue dans ses manifestations, les
controverses continuent en ce qui a trait à son
étiologie et à la thérapeutique qu'il convient
de lui appliquer.
Cependant, dans ces derniers temps, le D1
Roy, professeur agrégé à l'Université de Mon-
réal, paraît avoir jeté une certaine lumière sur
ces questions derfleurées jusqu'à présent fort
obscures.
Dans une communication faite au Congrès
Français d'oto-rhino-Iaryngologie de Paris, il a
résumé les résultats de ses recherches, et il
semble bien qu'on soit, à l'heure actuelle, tout
près d'arriver à la solution définitive.
D'après le Dr Roy, la soi-disant tumeur
osseuse, caractéristique du goundou, n'est, en
réalité, qu'une ostéite chronique spongieuse,
vraie, exubérante, dont la cause, du reste, de-
meure encore inconnue. Ce savant ns pense
pas qu on puisse l'attribuer au pian ou à la
syphilis. Il considère cette maladie comme ac-
quise et non congénitale, et n' admet comme
traitement efficace que l'intervention chirurgi -
cale. Il étaie ses conclusions sur toute une série
d'observations des plus sérieuses, de telle sorte
qu'il est évident que le corps médical va se
trouver entraîné à sa suite vers un nouveau
champ d'expériences.
En tout état de cause et sans vouloir préju-
ger de l'avenir, on peut déjà dire que le Dr
Roy a rendu un signalé service à la science par
le seul fait qu'il a procuré au Dr Durante les
éléments qui ont permis à ce dernier d'isoler
un parasite non encore décrit, parasite qui pour-
rait bien être l'auteur de tout le mal.
-$a- -
Courses de dromadaires
-0
C'est dans le sud tunisien quelles vien-
nent d'avoir lieu.
Elles comportaient une épreuve de vitesse
de 5 kilomètres réunissant cinquante par-
tants ; le parcours fut accompli par le pre-
mier en 12 minutes 7/10. Il était suivi à une
longueur par trois autres coureurs. L'épreu-
ve de demi-fond comportait 22 kilomètres et
fut gagnée ep 1 heure 5 minutes.
La course de fond, enfin, a" eu lieu sur 120
kilomètres, qui furent couverts en 8 heures,
le premier étant suivi à une longueur par le
second. L'allure des concurrents fut si ho-
mogène que dix coureurs sur vingt-trois
firent le trajet en moins de huit heures et de-
mie.
Cinéma colonial
L'Arabe, qui paraît ces jours-ci sur les
écrans parisiens, a été tourné en terre tu-
nisienne par le einégrapliistc américain
Rex Tngram.
C'est l'histoire d'un pasteur américain
et de sa fille venus en terre d'Islam pour
porter la bonne parole aux. petites adeptes
de Mahomet. Ils se heurtent à l'hostilité
du gouverneur du pays et n'échappent aux
traquenards que celui-ci leur tend que par-
ce qu'ils sont protégés par un jeune Arabe,
amoureux de la jeune Américaine.
- - -. -
Quelquc sympathie qu'inspire reuort de
Rex Tngrami on regrette que son film soit
si peu original et qu'en outre, le rôle anti-
pathique soit tenu par un haut fonctionnai-
re qui pratique de façon si particulière les
devoirs de l'hospilalité, aidé en cela par
des soldats portant l'uniformé des troupes
beylicales.
La maréchale Lyautey à Paris
--()-Q-
Une vente de eh n ri lé aura lieu le 7 mai,
10, avenue d'Téun,, dans l'hôtel du pi in
Roland Rouaparto, au profit de la Société
de secours des blessés militaires
Mme. la maréchale Lvautey est venue,
tout spécialement, pour y organiser le
Comptoir Marocain uniquement composé
d'objets marocains, dont le produit sera,
affecté aux œuvres S. R. M. du Manu-,
c'csl-à-rlirc : (Euvre de l'Enfance (Euro-
péens cl indigènes) et Œuvres concernant
.es troupt's, qui opposent, fi celle heure,
une barrière contre les Riffains.
L'AVIATION COLONIALE
Le trafic France-Maroc
Pendant le mois de mars dernier, les."
avions des lignes aériennes Latécoère onu
transporté : 333 passagers, 429.897 lettres,
représentant un fret postal de : 9.024 k. 653..
Le succès croissant des lignes aérien-
nes Latecoère s'affirme plus particulière-
ment dans le transport du courrier postal.
Dans le premier trimestre de cette an-
née, le nombre de lettres transportées par.
avion entre la France, le Maroc et l'Al-
gérie s'est élevé à : 1.223.892 lettres.
Il est facile, par la 'Comparaison des ré-
sultats obtenus au cours des trois premiers.
mois des années 1920 à 1925, de mesurer
le développement du trafic postal sur les
lignes Latecoère :
1er trimestre 1920 17.425 lettres
lor brimestire 1921 .1.2A07 lettres
lot trimestre 1922 180.459 lettres
1er trimestre 1923 584.944 lettres
lw trimestre 1924 850.567 lettres
&W. 567 lettres
1er trimestre 1925 1.223.892 lettres
Rappelons que depuis le 15 avril et jus-
qu'au 15 septembre, les parcours Toulouse
ou Marseille et Casablanca, Toulouse ou
Marseille et Oran - et -vice-versa sont cou-
verts dans la même. journée.
Paris se trouve, ainsi, relié en vingt-
quatre heures au Maroc et à l'Algérie.
Casablanca-Dakar
Une escadrille de cinq avions, placée se us
la conduite de J'aviateur Roig, a effectué
hier le trajet Toulouse-Casablanca en deux
étapes, avec escale à Alicante.
Ces avions sont destinés au service Casa-
blanca-Dnlwr, dont l'ouverture a lieu au
jourd'liui.
La Belgique fête
le lieutenant Thieffry
Le lieutenant-aviateur Thieffry a débar-
qué le 30 avril à Anvers, où il à été accla-
mé par une foule nombreuse. Bruxelles lui
a fait le même accueil chaleureux.
Une manifestation organisée à Etter-
beck, en l'honneur de l'aviateur a été par-
ticulièrement brililante.
Le Conseil communal d'Etterbeek a
décidé de dénommer une des rues de la
commune : « rue de l'Aviateur-Thieffry », en
souvenir du raid aérien Bruxelles-Kins-
hasa.
Une manifestation d'admiration des habi-
tants de la ville a eu lieu ensuite à la salle-
des fêtes, où un .vin d'honneur a été offert
à l'aviateur.
-640 L
La foire-exposition de Kaolack
0-0
Les 12 et 13 avril s'est tenue à Kaolack,
chef-lieu du cercle du Siné-Saloum, une. grande
foire-exposition placée sous le patronage du
Gouverneur Général de l'Afrique Occidentale
française et des principales personnalités de la
colonie du Sénégal et de la Chambre de Com-
merce du Siné-Saloum.
Cette manifestation comportait la présenta-
tion de produits agricoles et forestiers tels que
mil en épis, arachides, niébés. etc. ; des pro-
duits de cultures vivrières eL de culture indus-
trielle parmi lesquels le coton, figurant ew
bonne place.
L'élevage était largement représenté par des
animaux de boucherie, des bêtes laitières et
des animaux reproducteurs ; les chevaux du
Sénégal et les juments poulinières formaient
éga lement dec groupes très intéressants et re-
marqués.
Cette fête, dont le succès a été complet,
s'est clôturée par la distribution de primes di-
verses d'un total de 15.000 francs, remises aux
exposants les plus méritants.
Au Conseil d'État
Rétrogradation d'un tonctionnaire
par mesure disciplinaire
Le Conseil cl'Eta, du Contentieux)
a statué comme il suit sur la requête pré-
seulée par le sieur l alcueci, demeurant à.
Marseille, tendant 'ù. Co- qu'il plût au Con-
seil annuler pour excès ilv pouvoirs un
arrêlé en date du 9 février 1914 par lequel
le Gouvernement Général de l'Indochine
l'avait rétrogradé de la 3e à. la 4e classe des
commis des Douanes .1 Hégies de l'Indo-
chine.
•( La mesure, prise ronlrc- un fonction-
naire à la suite do. sa comparution devant
un Conseil d'enquête, et tendant à le rétro-
grader ck classe doit •jtre précédée de la
communication de smi imssier, conformé-
ment à Varticle G5 de la lui dtt 22 avril 1905.
Si iAdministration (III! possédait certaines
pièces essentielles relatives aux faits rc-
vroches, a omis de les communiquer, la
communication du dossin a été. incomplète
et la mesure disciplinaire, prise à la suita-
rI'unc procédure irrégulièi <\ doit être annu-
lée. JI
;
Inspection des colonies
--().o--
Un nrnMé du ministre d. ? r.,.ionien vient,
de décider qu'un c>v,uliiïs pour le grade
d'inspecteur adjoint des toUuucs sera ou-
vert à Paris le 17 mai Ili.
Pourront prendre par1 à ce concours les
candidats réunissant, le-^ conditions fixées
par l'article premier du di-crct du 1er avril
1921.
Les demandes d'insn îphon, accomipa-
gnées des pièces, devront parvenir au mi-
nistère des Colonies sous le timbre de la.
« Direction du Contrôle 1), avant le 10T octo*
bre 1925.
ta mJMBRO : 20 CENTIME»
LUNDI SOIR, 4 MAI 190
- 0 -
Les Annales Coloniales
4
JOURNAL - QUOTIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Lei stnnonce» et Réclames sont reçue» aux Bureaux dujournalaldam lu Agence* dePubUclli
DIRECTEURS ; MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
Rédaction et Administration : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-1" Téléphone s LOUVRE 19-17
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,.wJÏÏc ®i!*1518!L* J France et Colonie». 80 » 45 p- 25 1
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On •'•bonoe dam toot lw Bvrmmx de potto «t «hw 1m prtedpuis HMtm
Le problème de l'Inde
«♦«
Les journaux nous ont appris, il y a quel-
ques jours, que le vice-roi de l'inde s'était em-
barqué à Bombay à destination de l'Angleterre
afin d'entretenir le Gouvernement de la métro-
pole des difficultés qu'il rencontre dans la pé-
ninsule.
On a prêté au Gouvernement unioniste l'in-
tention de resserrer les liens de l'Empire qui
menaçaient de se relâcher d'une fqçon inquié-
tante. Je ne pense pas qu'on lui ait supposé à
tort de semblables intentions. La manière dont
il a traité rEgypte" et dont nous avons eu
l'occasion de parler ici-même, témoigne de la
volonté ferme de faire sentir aux peuples sujets
ou amis les effets de la puissance britannique.
Allons-nous assister à quelque chose de sem-
blable dans l'Inde) Ce n'est pas invraisembla-
ble. Je notais, voici tantôt un mois, les efforts
qui sont faits en vue de faire de Trincomalie
une base navale aussi puissante que Singapour.
Deu renseignements, parvenus depuis lors au
public, nous montrent que les travaux dont nous
avons parlé prennent une ampleur et sont pous-
sés avec une activité que nous n avons que fai-
blement indiquées.
L'on comprend facilement les inquiétudes
que donne à la métropole le Gouvernement
de cet immense empire de 320 millions d'jndl.
vidus qui n'ont pour ainsi dire rien de com-
mun avec les Anglais, ni race, ni religioh. ni
conception de la vie.
Les Dominions comme l'Australie, la Nou-
velle Zélande, le Canada 'ont"Pû. à diverses
reprises, se trouver en différend avec la mère-
patrie, revendiquer avec âpre té?" leurs droii.
mais ils avaient toujours conscience qu'il exis-
tait entre eille et eux quelques Iralts qui les unis-
saient. Ce facteur d union n'existe pas Jans
l'Inde, Ses habitants, ses lansues, ses mœurs,
ses modes de vie sont autres que ceux de l' Lu-
rope. f
Durant dei longues années l'Angleterre n'eut
pas à se préoccuper de cette différence de ci-
vilisation qui dès le début aurait dû opposer dt
façon irréductible les conquérants et les con-
quis. Elle compta sur la diversité des peuples
qui s'entassent dans les riches vallées ou se dis-
persent sur les plateaux entre l'Himalaya et le
cap Comorin, la mer du. Bengale et le golfe
d'Oman ; sur leur insouciance politique, la fa-
cilité qu'ils avaient montrée depuis des siècles
à accepter des dominations étrangères, sur l'ab-
sence de patriotisme vrai, qui avait fait que les
Européens avaient pu réaliser la conquête de
l'Inde, grâce aux troupes recrutées dans l'Inde
mêtiiè, --
Mais le temps a changé tout cela. Les élé-
ments de vie, d'unité nationale se sont dévelop-
pés peu à peu, lentement tout d'abord, mais
depuis la guerre avec une rapidité qui a troublé
la quiétude dee gouvernants 3e Londres.
Les Anglais y ont pour leur, part contribué,
involontairement peut-être, en développant les
moyens de communication qui ont vulgarisé les
voyages, multiplié les contacts entre les diffé-
rents éléments d.e la vie hindoue, créé des
nouveaux courants de vie et de pensée et con-
tribué ainsi à éveiller la conscience nationale,
Ils ont fondé des écoles qui sont devenues des
foyers de nationalisme. La guerre a considéra-
blement hâté cette évolution. Elle a déterminé
une crise qui ouvre une période nouvelle dans
l'histoire des rapports de l'Inde et de l'Angle-
terre.
Le Gouvernement anglais qui avait besoin des
soldats de l'Inde faisait, durant les hostilités,
à celle-ci des promesses de libération. Le
2 août 1918, M. Lloyd George, dans un dis-
cours dont il n'avait peut-être pas t:alculê toutes
Jes conséquences, laissait luire aux yeux du
peuple hindou des espoirs d'indépendance pro-
chaine.
Mais la paix ht envoler toutes ces promesses
en fumée. C'est alors qu'apparut Mahatmaj
Gandhi qui se met à la tête du mouvement
protestataire. 11 proclame les droits imprescriploo
tibles de l'Inde, La méthode qu'il conseille est
toute de douceur. Pour obtenir du Gouverne-
ment anglais la "liberté promise, il préconise
mon pas la violence, mais une attitude de rési-
gnation qui doit exercer une pression morale
sur T oppresseur. 11 taut se détourner de lui,
ne participer au fonctionnement d'aucune insti-
tution, n'avoir rien de commun avec l'étranger,
refuser d'acheter des produits anglais, se pas-
ser totalement de l'industrie anglaise, en un
mot, la 'boycotter aussi bien dans le domaine
économique que dans le domaine politique.
L'Inde prêta l'oreille à cet Evangile et
trut à une ère nouvelle. Malheureusement, une
émeute éclata .qui fut réprimée avec une vi-
gueur remarquable. Cette rigueur détermina
d'autres révoltes qui furent, elles aussi, noyées
dans le sang.
En même temps la politique anglaise à
l'égard du sultan provoquait un mouvement fort
vif di* irritation parmi la population musulmane.
Le Gouvernement anglais qui sait ne pas
s'obstiner quand il est convaincu qu'il est en-
gagé dans une mauvaise voie, se ravisa et fit
de nouvelles promesses à l'lndè qui se traduisi-
rent par le vote d'un bill qui rétonne l'organi-.
sation politique de l'Inde.
A côté du vice-roi est instituée une représen-
tation nationale limitée et sans responsabilité.
Le nombre des citoyens qui sont appelés à par-
ticiper à l'élection des membres de cette re-
présentation est infime. Sur une population mâle
de 164 millions il n'y a que 909.874 électeurs,
rt un électeur pour 180 habitants mIles.
Les réformes furent plus étendues en ce qui
concerne le Gouvernement provincial dont
l'autonomie fut sérieusement accrue. Le Gou-
vernement de Londres estima qu'il n'était pas
poesible d'appeler à la vie politique, même
dans le cadre de la province, toute la popula-
tion mâle de l' Inde. Il n'y a pas d'autre part
parmi les indigènes un personnel expérimenté
assez nombreux pour lui confier la totalité de
J'administration locale. 11 imagina ralors un sys-
tème qui consiste à soustraire aux assemblées
locales un certain nombre de questions qui res-
sortissent uniquement aux gouverneurs, tandis
que d'autres comme l'instruction publique, l'ad-
ministration rurale et urbaine, les travaux pu.
publics d'ordre secondaire sont transférés aux
conseils provincîaùx et administrés par des mi-
nistres choisis parmi leurs membres.
Cette réforme a une plus grande portée que
celle qui touche le Gouvernement central. Les
députés des assemblées provinciales sont dési-
gnés par un corps électoral beaucoup plus nom-
breux que le précédent puisqu'il comprend
5.345.670 personnes, soit un électeur par 30
habitants mâles.
Cette réforme marque la fin d'une période :
celle de l'autocratie que la Grande-Bretagne
avait héritée du Grand Mogol. Elle inaugure
un régime où les affaires de l'Inde seront con-
duites conformément aux vœux do ses représen-
tants, où les décisions aussi bien en ce qui con-
ceme la politique extérieure que la politique
intérieure ne seront plus prises uniquement par
Londres. En outre, dans l'administration, les
fonctionnaires anglais seront de plus en plus
remplacés par des indigènes.
L Inde va vers I indépendance ou tout au
moins l'autonomie pdfkfqùe, -
Elle s'achemine parallèlement vers l'inaé.
pendance économique. Par le développement
de ses ressources si nombreuses, par la création
d'industries qui commencent à concurrencer
celles de la métropole, elle se prépare à se pas-
ser dans une mesure qui grandit chaque jour,
des concours économiques de 1" Angletene et
ceci est particulièrement grave.
Cependant il ne faut pas nous faire d'illu-
sions : le jour de cette séparation n'est pas en-
core proche. Je n'ignore que les griefs que les
habitants de J'lnde nourrissent contre la
Grande-Bretagne sont nombreux et fondés,
qu- ils sont d ordre économique, fiscal, moral,
politique, que le Gouvernement anglais traité
durement les opposants. Mais l'opposition
pour être vigoureuse n'en est pas moins'encore
loin du but. Certains événements extérieurs
comme la laïcisation de la Turquie l'ont affai-
blie dans les milieux musulmans. L'accord
d'autre part n'existe pas entre les partisans de
la non coopération et ceux de l'opposition dans
les assemblées dans lesquelles on accepterait
naturellement de figurer. Et bien que l'inter-
vention du bolchevisme, qui là comme ailleurs
s'efforce de réveiller les nationalismes latents,
se produise avec quelques succès, je ne pense
pas que le « crépuscule descende sur l'empire
britannique »;
La situation est évidemment digne d'atten-
tion. Les libéraux ont eu recours aux réformes
que nous avons notées au cours de cet exposé.
Les socialistes avec Macdbnald s'en préoccu-
pent de leur côté. Le leader travailliste dans
les notes qu'il pûbha à son retour de l'Inde
est d'avis qu'il faut consulter les populations
sur leur Gouvernement, et leur assurer la li-
berté. Bien des difficultés sont à prévoir,
ajoute-t-il, nous pouvons avoir bien des crain-
tes. Mais cette route n'en reste pas moins la
seule qui assure la durée de la paix et l'achè
vement de notre oeuvre.
Quelle voie vont suivre les conservateurs ?
Nous le saurons bientôt. Quoi qu'il en soit nous
avons le plus grand intérêt à voir de près las
mesures qu'ils prendront. Notre expérience co-
loniale ne pourra qu'y gagner.
Henry Fontanier,
Député du Cantal, secrétaire de la
Commission des Allaires étran-
gères, membre de la Commission
des Colonies.
•
Les évènements au Maroc
00
M. Painlevé, Président du 'Conseil, minis-
tre de la Guerre, a fait hier les déclarations
suivantes concernant les opérations -militai-
res :
Entre la zone espagnole et notre ligne
de blockhaus, sur le territoire qui fait par-
tie de notre protectorat, les Riffains se sont
répandus parmi les tribus fidèles, ils les ont
menacées et excitées contre nous.
« Nous avions le devoir de préserver ces
tribus dans leurs biens autant que de préser-
ver notre prestige. Les opérations qui se pré-
parent actuellement n'ont donc à aucun de-
gré un caractère de conquête et notamment
de conquête du Riff.
« Ce sont si l'on peut dire des opérations
offensives sur notre territoire. Elles cons-
tituent la meilleure sauvegarde contre une
infiltrajtiort qui deviendrait singulièrement
dangereuse si on la laissait se poursuivre
indéfiniment.
« J'ai enfin le devoir d'affirmer que la
volonté formelle de M. le Maréchal Lyautey,
conforme d'ailleurs à la politique du gouver-
nement, est de se borner strictement aux opé-
rations nécessaires pour dégager notre zone
et s'opposer à l'invasion des Harkas enne-
mies. n
TAUX OFFICIEL DE LA ROUPIE
8llli()-
Le Gouverneur des Etablissements fran-
çais dans l'Inde vient de faire connaître au
ministre des Colonies l qu'à la date * du 29
avril 1925 le taux officiel de la roupie était
de 6 francs.
L'article 7
00
Le fameux « article 7 'b,
dont l'application vient de
bouleverser les cadres des
administrations publiques,
a posé la question du
temps de service légal des
Français résidant aux co-
lonies où la loi sur le re-
crutement a été suspendue
ou a fait l'objet d'aménagements particuliers,
lorsque ces Français ont été rappelés sous les
drapeaux au cours de la guerre.
J'ai moi-même soumis au Ministre compé-
tent, par la voie de l'Officiel, un certain nom-
bre de cas concrets qui se ramènent tous à
une question pouvant se formuler de la façon
suivante :
41 Un Français résidant aux 'colonies et
ayant été, avant l'âge de 30 ans, rappelé sous
les drapeaux au cours des hostilités doit-il
être considéré comme ayant complété la pé-
riode légale de service à laquelle il se trouvait
astreint en vertu des dispositions de la loi
sur le recrutement (au même titre que le
Français résidant dans la Métropole), mais
qu'il rtavait pu accomplir par suite des mo-
dalités d'aPPlication de ladite loi aux colo-
nies ? D *
Voici un Français qui, par suite des dispo-
sitions de Varticle 90 de la loi sur le recrute-
ment, n'avait fait que trois mois de service,
mais qui, mobilisé pendant la guerre, est
resté quatre ans au front. Le rappel pour ser-
vice militaire auquel il a droit en vertu de
tartide 7 lui sera-t-il décompté pour trois
mois ou pour une durée égale à celle dont se
trouvent bénéficier les fonctionnaires de sa
classe ayant effectué l'intégralité de leur ser-
vice avant la guerre?
Le Ministère des Colonies a 'opté pour la
première solution. Je doute qu'il 'soit bien
assuré de sa légalité.
Un autre Français, né aux colonies, a été
recensé avec sa classe, mais n'a pas fait de
service avant la guerre, la loi sur le recrute-
ment ayant été à ce moment suspendue 'dans
sa colonie d'origine. Reconnu bon pour le
service armé au début des hostilités, il a re-
joint son-régiment avant l'âge de 30 ans. Re-
lèvera-t-il de l'application de la loi du 17
avril 1924 accordent certains avantages aux
fonctionnaires mobilisés, ou peut-il préten-
dre d'abord à l'application de l'article 7,
pour la période légale à laquelle il était
astreint et qui se trouve comprise dans ses
quatre années de services de guerre?
La question qui se pose intéresse un très
grand nombre de fonctionnaires coloniaux.
La solution qui lui sera donnée peut entraîner
une révision profonde des tableaux d'avance-
ment récemment partis. En raison même 'de
ses répercussions, elle ne doit intervenir
qu après un examen très attentif du problème
dont je me borne aujourd' hui à préciser les
termes, mais qui demande un règlement de
justice.
Auguste Brunet
Député de la Réunion.
4680
Les Mous munlcipalos aux colonies
uioCHUUo mumutpdioo ou& uUtUUtoo
Le Ministère des Colonies n'a pas encore
reçu les câblogrammes fournissant les résul-
tats des élections municipales dans nos pos-
sessions d'outre-mer.
A la Réunion, deux listes sont en présence,
comportant des éléments d'union républicaine
et radicaux.
A la Martinique, la campagne électorale a
créé dans l'île une vive agitation politique, et
M. André Hesse adressait il y a peu de jours
à M. le Gouverneur Richard un câblo-
gramme ¡.ui rappelant « de n'agir qu'avec
la plus grande prudence JI.
Mais c'est sans nul doute à la Guadeloupe
que la situation politique a soulevé la plus
vive effervescence. Malgré la haute impartia-
lité et les qualités de modération de M. le
Gouverneur Beurnier, les partisans de MM.
Candace et Jean François ont fait œuvre de
provocation, molestant les électeurs et trou-
blant les réunions électorales, Candace a es-
sayé de tirer gros effet des ridicules pour-
suites en 50.000 francs de dommages-inté-
rêts contre M. Labrousse, avocat, M. Graeve,
industriel, et le journal La Petite Pa-
trie, pour avoir adressé ou publié un télé-
gramme indiquant qu'il était 0 discrédité D,
Le Phare Républicain et le Nouvelliste sont
également l'objet de poursuites en 50.000
francs de dommages-intérêts.
Les électeurs ne se laisseront pas prendre
à d'aussi puériles manœuvres.
A la Guyane et au Sénégal, la période élec-
torale n'a pas soulevé d'incidents notables.
.,..
Mesures vexatoires
--0-0-
En France, l'obtention d'une carte d'iden-
tité est subordonnée au visa donné par le
maire ou le commissaire de police, sur la pièce
portant la photogmphie et la signature du re-
quérant.
A Pnom-Penh, une pareille carte n'aurait
aucune valeur sans le visa de la Sûreté qui, par
surcroît de précautions, vous envoie au service
de l'identité qui y fait apposer les empreintes
digitales certifiées par le chef de service.
Ainsi en a décidé M. let Résident Supérieur
Beaudoin, dont on retrouve là les procédés ha-
bituels. flétris, d'ailleurs, récemment. par le
Parlement à l'occasion de l'affaire Bellan.
Scandaleuses prétentions
La Compagnie du Chemin de fer de Dakar
à Saint-Louis prend, semble-t-il, un malin plai-
sir à mécontenter le public, déjà disposé à peu
de bienveillance à son égard.
Ne se préoccupant que de ses commodités
personnelles, sans aucun égard pour les besoins
des commerçants, elle ne cesse de solliciter des
pouvoirs publics des restrictions au trafic et des
avantages pour elle.
C'est ainsi qu'elle vient de demander au
ministre d'homologuer de nouvelles conditions
pour l'application du tarif spécial P. V. n° 4,
dont voici l'énoncé :
Conditions d'application des Tarifs gé-
néraux pour les transports en Petite
vitesse.
Chapitre V. - Dispositions générales.
Art. 53
Réception des arachides sur les terre-pleins
des quais des gares.
En cas d'affluence des aracliiàes, la Com-
pagnie n. est pas tenue de recevoir plus de sacs
que ne peut en contenir le terre-plein du quai
.de-_,chaque gare.
Les quantités maxima pouvant être reçues sont
les suivantes"':
10.000 sacs dans les gares de Thiès, Ti-
vaouane, Mekhé, Kébémer, Guéoul et Louga ;
5.000 sacs dans les gares de Pire, Kelle et
N'Dande. -
3.000 sacs dans les gares de Sébikotane,
Pout, Sakal, M'Pal et Rao.
Lorsque ces quantités sont atteintes, les expé-
ditions suivantes sont inscrites sur une liste dans
l'ordre des demandes présentées par les expé-
diteurs ; dans ce cas, chaque expéditeur n a
droit journellement qu'à l'inscription d'une
expédition ne dépassant pas 24 tonnes.
Les emplacements devenant disponibles sur
le terre-plein du quai sont attribués au fur et à
mesure de leur dégagement aux expéditions por-
tées sur la liste et dans l'ordre rigoureux de
leur inscription.
De plus; elle a obtenu que le pourcentage de
déchet soit élevé à 3
Ces prétentions soulèvent dans la colonie un
mécontentement général, et noæ-. le compre-
nons, -.
11 serait peut-être bon de penser que les Com-
pagnies de Chemins de fer sont chargées d'un
service public et que celui-ci doit être établi de
manière à répondre aux nécessités commerciales
et économiques du pays.
Les chemins de fer sont faits pour les usagers
et non pas les usagers pour les chemins de fer.
C'est une vérité élémentaire à laquelle fe-
raient bien de penser les Compagnies et les
Gouvernements.
A la S. D. N.
ce
Le trafic des armes
M. Panil-Boneour, député, président du
Comité d'études du Conseil supérieur de la
Défense nationale, a été nommé déléigué de
la République française à la conférence du
trafic des armes, munitions et matériel de
guerre qui s'ouvre aujourd'hui à Genève.
M. Clauzel, ministre plénipotentiaire,
chef du service français de la Société des
Nations, a été nommé déûiéjgué suppléant.
Ont été nommés délégués adjoints :
M. Léon Jouhaux, secrétaire général de
la Confédération générale du Travail.
M. Serruys, directeur des accords com-
merciaux et de l'information économique
au ministère du Commerce. M. Serruys se-
ra suppléé ,par M. Maurice de Tugny, sous-
chef de bureau au ministère du Commerce.
M. Duchénc, directeur des affaires politi-
ques au ministère des Colonies. M. Duchè-
ne sera suippléé par M. Budin, chef de bu-
reau au ministère des Colonies.
Le coloneil Requin, représentant militaire
à la Commission permanente consultative
de la Société des Nations.
Le capitaine de corvette Deleuze, du Ser-
vice français do la Société des Nations.
M .Maignan, administrateur des douanes
au ministère des Finances.
M. Pépin, chef de section au Service fran-
çais de la Société des Nations.
Aux Arts Décoratifs
La salle réservée, sous la galerie des
nations étrangères, rue Fabert, aux pays
du Levant placés sous mandat français, a
été inaugurée cet après-midi.
t *
L'inauguration de la section coloniale des
Arts Décoratifs qui avait été annoncée
comme devant avoir lieu le 2 mai vient
d'être reportée à une date ultérieure non
encore fixée.
pmiementatres mMens en Afrique
Un groupe de
dre d'abord à Rhodes et aux îles de la mer
Egée, puis en Cyrénaïque et en Tri'politai-
ne, où il passera quelques jours pour étu-
dier le développement économique, com-
mercial et politique de ces deux dernières
colonies. Les parlementaires italiens ren-
treront par Syracuse vers le 12 mai.
A L'OFFICIEL
--.G-
Le Journal Officiai du 2 mai a publié :
Un décret, sur -la proposition du ministre
des Affaires étrangères, nommant secré-
taire général du Protectorat français au
Maroc -M. Doynol (Te Saint-Quentin (René)
conseiller d'ambassade.
Le goundou
-0-0---
Une étrange maladie observée en Afrique et
principalement dans les régions de la Côte
d'Or et de la Côte d'lyoire, a attiré, depuis
quelque temps et d'une façon toute spéciale,
l'attention des médecins coloniaux : cette ma-
ladie est Io goundou.
Elle est caractérisée par une tumeur qui ap-
paraît principalement dans la région du visage
avoisinant le nez. En général, cette tumeur est
double et s'élève sur les contreforts osseux qui
forment la partie inférieure de l'arcade sour-
cilière.
Du reste. elle ne se localise pas à cet em-
placement ; elle peut parfaitement bien se gé-
néraliser et gagner d'autres parties du squelette,
marquant toutefois une préférence pour les os
composant les articulations.
Le goundou n'est pas une maladie dange-
reuse, mettant brusquement ses victimes en
danger de mort. Mais c'est une véritable infir-
mité qui annihile ceux qui en sont atteints,
d'abord par la gêne qu'elle apporte soit à la
vue, soit aux mouvements, et ensuite par l' ané-
mie qui - en résulte.
Dès longtemps, cette maladie est connue.
Elle a été étudiée par de nombreux savants
tels que Macalistu, Lamp Maclaud, Chal-
mers, Mendès, Jeanselme, Friedrichsen, Mes-
nil, Marchoux, Gouzien et quantité d'autres
éminents docteurs qui, tous, ont apporté leur
contribution à la connaissance approfondie du
goundou.
- Mais si, à l'heure actuelle, la maladie est
parfaitement connue dans ses manifestations, les
controverses continuent en ce qui a trait à son
étiologie et à la thérapeutique qu'il convient
de lui appliquer.
Cependant, dans ces derniers temps, le D1
Roy, professeur agrégé à l'Université de Mon-
réal, paraît avoir jeté une certaine lumière sur
ces questions derfleurées jusqu'à présent fort
obscures.
Dans une communication faite au Congrès
Français d'oto-rhino-Iaryngologie de Paris, il a
résumé les résultats de ses recherches, et il
semble bien qu'on soit, à l'heure actuelle, tout
près d'arriver à la solution définitive.
D'après le Dr Roy, la soi-disant tumeur
osseuse, caractéristique du goundou, n'est, en
réalité, qu'une ostéite chronique spongieuse,
vraie, exubérante, dont la cause, du reste, de-
meure encore inconnue. Ce savant ns pense
pas qu on puisse l'attribuer au pian ou à la
syphilis. Il considère cette maladie comme ac-
quise et non congénitale, et n' admet comme
traitement efficace que l'intervention chirurgi -
cale. Il étaie ses conclusions sur toute une série
d'observations des plus sérieuses, de telle sorte
qu'il est évident que le corps médical va se
trouver entraîné à sa suite vers un nouveau
champ d'expériences.
En tout état de cause et sans vouloir préju-
ger de l'avenir, on peut déjà dire que le Dr
Roy a rendu un signalé service à la science par
le seul fait qu'il a procuré au Dr Durante les
éléments qui ont permis à ce dernier d'isoler
un parasite non encore décrit, parasite qui pour-
rait bien être l'auteur de tout le mal.
-$a- -
Courses de dromadaires
-0
C'est dans le sud tunisien quelles vien-
nent d'avoir lieu.
Elles comportaient une épreuve de vitesse
de 5 kilomètres réunissant cinquante par-
tants ; le parcours fut accompli par le pre-
mier en 12 minutes 7/10. Il était suivi à une
longueur par trois autres coureurs. L'épreu-
ve de demi-fond comportait 22 kilomètres et
fut gagnée ep 1 heure 5 minutes.
La course de fond, enfin, a" eu lieu sur 120
kilomètres, qui furent couverts en 8 heures,
le premier étant suivi à une longueur par le
second. L'allure des concurrents fut si ho-
mogène que dix coureurs sur vingt-trois
firent le trajet en moins de huit heures et de-
mie.
Cinéma colonial
L'Arabe, qui paraît ces jours-ci sur les
écrans parisiens, a été tourné en terre tu-
nisienne par le einégrapliistc américain
Rex Tngram.
C'est l'histoire d'un pasteur américain
et de sa fille venus en terre d'Islam pour
porter la bonne parole aux. petites adeptes
de Mahomet. Ils se heurtent à l'hostilité
du gouverneur du pays et n'échappent aux
traquenards que celui-ci leur tend que par-
ce qu'ils sont protégés par un jeune Arabe,
amoureux de la jeune Américaine.
- - -. -
Quelquc sympathie qu'inspire reuort de
Rex Tngrami on regrette que son film soit
si peu original et qu'en outre, le rôle anti-
pathique soit tenu par un haut fonctionnai-
re qui pratique de façon si particulière les
devoirs de l'hospilalité, aidé en cela par
des soldats portant l'uniformé des troupes
beylicales.
La maréchale Lyautey à Paris
--()-Q-
Une vente de eh n ri lé aura lieu le 7 mai,
10, avenue d'Téun,, dans l'hôtel du pi in
Roland Rouaparto, au profit de la Société
de secours des blessés militaires
Mme. la maréchale Lvautey est venue,
tout spécialement, pour y organiser le
Comptoir Marocain uniquement composé
d'objets marocains, dont le produit sera,
affecté aux œuvres S. R. M. du Manu-,
c'csl-à-rlirc : (Euvre de l'Enfance (Euro-
péens cl indigènes) et Œuvres concernant
.es troupt's, qui opposent, fi celle heure,
une barrière contre les Riffains.
L'AVIATION COLONIALE
Le trafic France-Maroc
Pendant le mois de mars dernier, les."
avions des lignes aériennes Latécoère onu
transporté : 333 passagers, 429.897 lettres,
représentant un fret postal de : 9.024 k. 653..
Le succès croissant des lignes aérien-
nes Latecoère s'affirme plus particulière-
ment dans le transport du courrier postal.
Dans le premier trimestre de cette an-
née, le nombre de lettres transportées par.
avion entre la France, le Maroc et l'Al-
gérie s'est élevé à : 1.223.892 lettres.
Il est facile, par la 'Comparaison des ré-
sultats obtenus au cours des trois premiers.
mois des années 1920 à 1925, de mesurer
le développement du trafic postal sur les
lignes Latecoère :
1er trimestre 1920 17.425 lettres
lor brimestire 1921 .1.2A07 lettres
lot trimestre 1922 180.459 lettres
1er trimestre 1923 584.944 lettres
lw trimestre 1924 850.567 lettres
&W. 567 lettres
1er trimestre 1925 1.223.892 lettres
Rappelons que depuis le 15 avril et jus-
qu'au 15 septembre, les parcours Toulouse
ou Marseille et Casablanca, Toulouse ou
Marseille et Oran - et -vice-versa sont cou-
verts dans la même. journée.
Paris se trouve, ainsi, relié en vingt-
quatre heures au Maroc et à l'Algérie.
Casablanca-Dakar
Une escadrille de cinq avions, placée se us
la conduite de J'aviateur Roig, a effectué
hier le trajet Toulouse-Casablanca en deux
étapes, avec escale à Alicante.
Ces avions sont destinés au service Casa-
blanca-Dnlwr, dont l'ouverture a lieu au
jourd'liui.
La Belgique fête
le lieutenant Thieffry
Le lieutenant-aviateur Thieffry a débar-
qué le 30 avril à Anvers, où il à été accla-
mé par une foule nombreuse. Bruxelles lui
a fait le même accueil chaleureux.
Une manifestation organisée à Etter-
beck, en l'honneur de l'aviateur a été par-
ticulièrement brililante.
Le Conseil communal d'Etterbeek a
décidé de dénommer une des rues de la
commune : « rue de l'Aviateur-Thieffry », en
souvenir du raid aérien Bruxelles-Kins-
hasa.
Une manifestation d'admiration des habi-
tants de la ville a eu lieu ensuite à la salle-
des fêtes, où un .vin d'honneur a été offert
à l'aviateur.
-640 L
La foire-exposition de Kaolack
0-0
Les 12 et 13 avril s'est tenue à Kaolack,
chef-lieu du cercle du Siné-Saloum, une. grande
foire-exposition placée sous le patronage du
Gouverneur Général de l'Afrique Occidentale
française et des principales personnalités de la
colonie du Sénégal et de la Chambre de Com-
merce du Siné-Saloum.
Cette manifestation comportait la présenta-
tion de produits agricoles et forestiers tels que
mil en épis, arachides, niébés. etc. ; des pro-
duits de cultures vivrières eL de culture indus-
trielle parmi lesquels le coton, figurant ew
bonne place.
L'élevage était largement représenté par des
animaux de boucherie, des bêtes laitières et
des animaux reproducteurs ; les chevaux du
Sénégal et les juments poulinières formaient
éga lement dec groupes très intéressants et re-
marqués.
Cette fête, dont le succès a été complet,
s'est clôturée par la distribution de primes di-
verses d'un total de 15.000 francs, remises aux
exposants les plus méritants.
Au Conseil d'État
Rétrogradation d'un tonctionnaire
par mesure disciplinaire
Le Conseil cl'Eta, du Contentieux)
a statué comme il suit sur la requête pré-
seulée par le sieur l alcueci, demeurant à.
Marseille, tendant 'ù. Co- qu'il plût au Con-
seil annuler pour excès ilv pouvoirs un
arrêlé en date du 9 février 1914 par lequel
le Gouvernement Général de l'Indochine
l'avait rétrogradé de la 3e à. la 4e classe des
commis des Douanes .1 Hégies de l'Indo-
chine.
•( La mesure, prise ronlrc- un fonction-
naire à la suite do. sa comparution devant
un Conseil d'enquête, et tendant à le rétro-
grader ck classe doit •jtre précédée de la
communication de smi imssier, conformé-
ment à Varticle G5 de la lui dtt 22 avril 1905.
Si iAdministration (III! possédait certaines
pièces essentielles relatives aux faits rc-
vroches, a omis de les communiquer, la
communication du dossin a été. incomplète
et la mesure disciplinaire, prise à la suita-
rI'unc procédure irrégulièi <\ doit être annu-
lée. JI
;
Inspection des colonies
--().o--
Un nrnMé du ministre d. ? r.,.ionien vient,
de décider qu'un c>v,uliiïs pour le grade
d'inspecteur adjoint des toUuucs sera ou-
vert à Paris le 17 mai Ili.
Pourront prendre par1 à ce concours les
candidats réunissant, le-^ conditions fixées
par l'article premier du di-crct du 1er avril
1921.
Les demandes d'insn îphon, accomipa-
gnées des pièces, devront parvenir au mi-
nistère des Colonies sous le timbre de la.
« Direction du Contrôle 1), avant le 10T octo*
bre 1925.
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