Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-04-28
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 avril 1925 28 avril 1925
Description : 1925/04/28 (A26,N65). 1925/04/28 (A26,N65).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEE. N° 65
LE NUMERO : 20 CEN TtMD
MARDI SOIn, 28 AVRIL 1925.
Les Annales Coloniales
..es. x ilici là t
JOURNAL QUOTIDIEN
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Le régime des armes et munitions
en Afrique Occidentale Française
«»«
Des mesures récentes prises par M. Daladier
avant d'abandonner la direction des services de
la rue Oudinot, de l' A. O. f of viennent de
préciser la jurisprudence du régimei des armes
et munitions dans cette vaste colonie.
L'importation, la circulation et la vente des
armes à feu dans les colonies constituent un des
problèmes les plus délicats de la législation
coloniale, car les règles qui déterminent leur ré-
gime doivent tenir compte de la nécessité de
maintenir là sécurité et la paix dans des régions
où, autrefois, la vie des habitants était conti-
nuellement menacée soit du fait d'envahisseurs,
soit même du fait de factions locales qui es-
sayaient d'asservir à leur domination les petits
groupements épars. L'histoire de l'Afrique,
jusqu'à l'arrivée de l'Européen pacificateur,
n'est, en effet, qu'une longue suite de conflits
sanglants au cours desquels 'es peuplades pai-
sibles v i vant des produits de leurs champs ou de
leurs troupeaux étaient périodiquement pillées et
même décimées par des bandes armées que
leurs chefs conduisaient à la conquête des ré-
gions les plus prospères du pays.
D'autre part, la réglementation des armes
doit également permettre aux indigènes de dé-
fendre leurs troupeaux et leurs cultures contre
les attaques et les déprédations des animaux
sauvages ; dans les pays giboyeux, ils doivent)
pouvoir, grâce à la chasse, remédier à la pénu-
rie de bétail et améliorer leur nourriture.
L'extrême importance du régime des , armes
dans les colonies a caus é l'internationalité des
mesures à prendre. Déjà, les stipulations con-
ventionnelles de l'Acte de Bruxelles du 2 juil-
let 1890 avaient réglementé le trafic des armes
et des munitions dans certaines régions africai-
nes. Après la guerre, les puissances signataires
de la Convention de Saint-Germain-en-Laye
Vu 10 septembre 1919, estimant que l'Acta en
question ne conespondait plus aux circonstances
nouvelles, conciliaient, dans cette Convention,
des dispositions plus développées portant sur
des territoires plus étendus de l'Afrique et éta-
blissant un régime anal ogue sur certains terri-
toires d' Asie.
La réglementation spédalo à FAfnaue Occi-
dentale française, s'inspirant des stipulations
internationales ci-dessus, a fait l'objet d'un
premier décret en date du 4 mai, 1903.
Ce, têtre édictait l'interdiction de l'impor-
tation, la vente, le transport et la détention des
armes à feu, des baltes. des cartouches et des
poudres quelconques dan» toute l'étendue des
Territoires du Gouvernement Général, sauf
(Jans certains cas ou sous des conditions déter-
minées.
Une première exception était prévue à l'égard
de l'armement destiné aux troupes, à la police
ou à toute autre force publique. En outre, le
Gouverneur Général pouvait autoriser, à titre
purement individuel, 1 importation, le transport
et la détention des armes à feu perfectionnées
et de leurs munitions en faveur de personnes
offrant une garantie suffisante que l'arme et les
munitions délivrées ne seraient pas données, cé-
dées ou vendues à des tiers. j)e même?, les
voyageurs munis d'une déclaration de leur Gou-
vernement, constatant que l'arme et les muni-
tions étaient exclusivement destinées à leur dé-
fense personnelle, pouvaient être autorisés à les
conserver avec eux pendant leur séjour en Afri-
que Occidentale française.
Le décret dont il s'agit stipulait que de-
vaient être considérées comme perfectionnées
toutes les armes autres que les fusils à silex non
rayés. L'importation, la vente. le transport et
la détention de ces fusils à silex et des poudres
communes dites « poudres de traite » pouvaient
être autorisés par le Gouverneur Général. Leur
interdiction pouvait être prononcée par la même
autorité, selon les circonstances, pour tout ou
partie du territoire de la colonie. Par ailleurs,
tout indigène) détenteur d'une arme à feu quel-
conque devait en faire la déclaration au repré -
sentant de l'Administration dans les trois mois
après la promulgation du décret dans la colo-
nie. Cette disposition avait pour but d'opérer le
recensement aussi exact que possible des armes
détenues par les indigènes et 'appose¡' sur cel-
les-ci une empreinte destinée, tant à faciliter le
contrôle des armes qu'à permettre la saisie éven-
tuelle de celles qui n'auraient pas été décla-
rées en temps utile, ou qui auraient été, par la
suite, introduites frauduleusement dans le pays.
Les contraventions aux formalités de décla-
ration étaient punies d'une amende de 100
francs et d'un emprisonnement de 15 jours ou
de l'une de ces deux peines seulement. L'intro-
duction, la cession ou la vente sans autorisation
des armes prohibées ou de leurs munitions, ainsi
que la transformation des armes dé traite en ar-
mes perfectionnées, étaient pun ies d'une amen-
de de 500 à 1.000 francs. Toute condamnation
entraînait la confiscation des armes et des muni-
tions. Enfin, les dispositions de l'article 463 diu
Code pénal pouvaient être appliquées aux con-
damnations ci-dessus ; en cas de récidive les
peines étaient susceptibles d'être doublées.
Telle était, dans ses grandes lignes, récono-
mie clu décret du 4 mai 1903.
Cet acto avait bien reçu quelques modifica-
tions de détail. Notamment, aux armes à feu
perfectionnées, ont été ajoutées les amtes à air
comprimé. D'autre part, des actes locaux sont
fréquemment intervenus pour réglementer la d'é-
tention des armes à feu, le fonctionnement des
entrepôts dans lesquels les armes et les muni-
tions devaient être déposées, la circulation, la
vente des armes non perfectionnées et des pou-
dres dites de traite, etc. Mais les lacunes qui se
sont révélées dans l'application du décret de
1903, ainsi que la nécessité de codifier en un
texte unique les divers actes en vigueur dans les
colonies du Groupe, ont amené le Département
des Colonies à effectuer une refonte de cette
réglementation.
Celle-ci a été réalisée par le Décret du 4
avril 1925.
Il convient, tout d'abord, de remarquer que
cet avis étend aux Lieutenants-Gouverneurs des
Colonies de l'Afrique Occidentale française
les pouvoirs d'autoriser dans leur territoire l'inu-
,portation, le transport, la vente et la détention
des armes à feu perfectionnées et de leurs mu-
nitions, de déterminer les régions dans lesquel-
les des armes et munitions de traite pourront être
délivrées aux indigènes, les quantités pouvant
être introduites ainsi que les localités ouvertes
à ces importations.
Ces pouvoirs étaient précédemment réservés
au Gouverneur Général. Le nouveau texte
poursuit ainsi l' œuvre de décentralisation admi-
nistrative qui a donné, ces dernières années, en
Afrique Occidentale française les meilleurs ré-
sultats Décentralisation qui était dans l'esprit
de M. Daladier non seulement pour l'A.O.F.,
mais aussi pour l'Indochine, ainsi qu'en témoi-
gnent toute une série de mesures réalisées dans
notre Ejnpire asiatique, et plus particulièrement
le budget de l'Indochine de 1925.
Par ailleurs, alors que le décret de 1903 con-
sidérait comme perfectionnées toutes les armes
à feu autres que les fusils à silex non rayés, le
nouveau règlement fait entrer dans la catégorie
des armes non perfectionnées, dites armes de
traite, les fusils à pierre et les fusils à piston.
Le décret du 4 avril 1925, d'autre part, pré-
cise mieux que ne le faisait celui* de 1903, les
conditioni dans lesquelles les armes et munitions
dont l'importation est subordonnée à une auto-
risation du Lieutenant-Gouverneur, seront trans-
portées et emmagasiné», ainsi que le fonction-
nement de*.dépôt?. LcCfrôUdrières et magasins,
i s et magpsilns,
publics ou privés, toéciqlcfiient aménagés à cet
effet, seront considjêM-comme des entrepôts
réels des dou.
Le nouveau texte stipule, en outre, que ses
dispositions sont applicables, non seulement aux
armes et aux munitions, mais encore aux pièces
détachées des armes et à tous objets pouvant
servir à la confection de cartouches.
Cette précision n' existait pas dans l'ancien
règlement. -
Pour ce qui concerne les mesures de répres-
sion, la nouvelle réglementation est plus coin;
plète et plus précise que la précédente, Calle-
ci, en dehors des contraventions pour infraction
aux formalités de déclaration d' armes détenues
- -. - -
par les indigènes qui n ont plus à être actuel-
lement appliquées, ne punissait et seulement
d'une amende de 500 à 1.000 francs que le
fait d'avoir introduit, cédé ou vamdu, sans au-
torisation, des armes prohibées. Le nouveau
décret, en - - dehors - des contraventions ci-dessus
qui sont frappées plus sévèrement (amenda de
Î.000 à 2.000 francs et emprisonnement de
trois mois à un an), punit la tentative d'impor-
tation comme l'importation elle-même. Da plus.
les infractions autres sont punies d'une amende
- de 500 à 1.000 francs, et d'un emprisonne-
ment d'un à six mois. L'article 463 du Code
pénal reste toujours applicable, hjnnn, en cas
de condamnation, T autorisation d'importer,
d'entreposer ou de tenir dépôt d'armes et muni-
tions peut être retirée temporairement par ar-
rêté du Lieutenant-Gouverneur, et même défi-
nitivement en cas de récidive.
Les détails d'application du décret du 4 avril
1925 seront déterminés par des arrêtés du Gou-
verneur Général, ou du Lieutenant-Gouverneur
agissant par délégation.
William Bertrand,
Député de la Charente-Inférieure,
membre de la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats.
Au quai d'Orsay
--0-0---
M. Philippe Berthelot, ambassadeur, est
nommé secrétaire général du ministère des
Affaires étrangères.
M. Théodore Tissier, président de section
au Conseil d'Etat, est chargé, à titre de mis-
sion, des .affaires relevant du haut-commissa-
riat dans les provinces du Rhin et des inté-
rêts français dans la Sarre. --
Sont désignés pour les fonctions de cnet de
cabinet : M. Léger, secrétaire d'ambassade de
première classe ; chef adjoint du cabinet : M.
Suard, conseiller - référendaire à la Cour des
comptes ; chef du secrétariat particulier : M.
Bilhau (Charles); chargé de mission : M.
Aimé Leroy, consul de première classe.
Combat meurtrier en Mauritanie
0-0-
Un combat a eu lieu, au début du mois
d'avril, en Mauritanie, à environ ioo kilomè-
tres d'AtaT, entre un « rezzou » venu, du Rio
del Oro et un détachement français. Le « rez-
zou », fort de 350 fusils, fut repoussé, après
un combat de trois jours, laissant 40 cada-
vres sur le terrain.
De notre côté, nous avons à déplorer la
mort du capitaine de Girval et de six tirail-
leurs.
PAS ÇA
Mon ami Henry Fon-
tanier a très bien précisé
la question et le Ministre
des Colonies, en réponse
à M. Gaudin de Villaine,
a montré ce qu'il y avait
àtodieux à suivre les sug-
gestions qui nous incite-
raient à abandonner con-
tre espèces sonnantes une parcelle, quelle
qu'elle soit, du territoire français, qu'il soit
en Europe ou hors deurope.
Il faut cependant en finir avec ces bruits
qui courent, trop vite et trop longtemps.
D'abord, il a été question de monnayer
aux Etats-Unis la Guadeloupe, la Martini-
que, la Guyane, voire Saint-Pierre-et-Mi-
quelon. MAI, Eugène Lautier, député de la
Guyane, et Henry Lémery, sénateur de la
Martinique, ont été les représentants protes-
tataires et indignés d'une population unani-
mement hostile à une telle opération.
Puis on a parlé de VIndochine, a Yen
dons VIndochine », a dit M. GaudÍtt de Vit-
laine au Sénat, reprenant depuis quelques
années une idée chère à M. Onésime Reclus.
Certes, ce leit-motiv petit séduire les igno-
rants de la grande œuvre accomplie par la
France en Extrême-Orient. Mais le sénateur
de la Manche n'aura pas de nombreux
adeptes, et nul doute que sa grande idée
fasse fiasco.
le me suis laissé dire que M. Henry
Paté, député du Bloc National de Paris et
ancien Commissaire à l'Education Physique,
avait d:autres idées et qu'il les soumet-
trait sous peu aux Assemblées et Commis-
sions délibérantes auxquelles il appartient.
Jne donne donc que sous toutes réserves
les idées de M. Henry Pâté. L'une consiste
à vendre Madagascar cent cinquante mil-
liards de francs papier ou or, la rumeur
ne le dit pas à qui? A VAmérique peut-
être. Et l'autre aurait pour objet de céder
un bon prix à l'Allemagne les fractions du
Togo et du Cameroun que le traité de Ver-
sailles a bien voulu nous laisser pour y intro-
duire la civilisation et la paix française.
Je distingue bien dans les opérations pro-
posées par les honorables représentants
conservateurs le but, je ne dis pas atteint,
mais cherché. On éviterait à la France mé-
tropolitaine de nouvelles mesures fiscales
très onéreuses pour les contribuables, -
accroissement d'impôts sur le revenu, prélè-
vement sur le capital, que sais-je encore ?
et ce seraient les colonies françaises qui fe-
raient les frais de la puerre.
Je me souviens avoir entendu, avant la
guerre victorieuse du Droit et de la Civilisa-
tion, des choses toutes semblables. On envi-
sageait de donner au Reich VIndochine en
échange de VAlsace-Lorraine, ou bien Mada-
gascar. Tout cela a fait long feu et nous
n'avions pas alors au passif de la France
dix-sept cent mille morts, un million de
grands blessés et quelques centaines de mil-
liards de dettes intérieure et extérieure.
Aujourd'hui, on nous suggère un marche
semblable plus onéreux encore, un véritable
marché de dupes.
Comment 1 On nous propose de vendre 1
l'Indochine ou Madagascar, et non pas
seulement la terre et son sous-sol, mais aussi 1
des populations indigènes qui, depuis trente
ou quarante ans, sont attacfiées à nous, quoi
qu'on en dise dans certains milieux, Qui pré-
fèrent la tutelle de la France, qui, si elles ne
Vont pas toujours volontairement appelée
ou clloisie, l'ont subie loyalement, en accep-
tent les bienfaits et en attendent de plus
grands encore. Et le droit des peuples de
disposer d'eux-mêmes? Qu'en fait-on en la
circonstance ?
Je n'ajouterai qu'un mot en ce qui con-
cerne le Togo et le Cameroun. Ces territoi-
res à mandats qui relèvent de la Société des
Nations, nous ont été confiés pour y instau-
rer les méthodes coloniales françaises. Je
crois qu'elles ont assez réussi, grâce à
l'activité et à Vintelligence des Hauts Com-
missaires que le Gouvernement de la Répu-
blique V a envoyés.
Faut-il rappeler que Vœuvre de M. G.
Carde au Cameroun est unanimement con-
nue et admirée aux Etats-Unis, où le Gou-
verneur Général actuel de l'A. O. F. était,
il y a deux ans, le colonial français le plus
connu et le plus populaire?
N OtiS avons un rôle à jouer dans le 1
monde. Une question de gros sous, une 1
gêne momentanée ne doit pas nous faire dé-
vier de la voie que la Révolution française
nous a tracée.
Au lendemain d'une guerre universelle, -
vendre une parcelle quelconque du territoire,*
ce serait une déchéance morale sans exemple
dans notre histoire.
Marcel Ruedel
0%,e
La compagnie irancaise immobilière
aes nouveiies-Hebrides
--()-o-
M. Trochon, maître des requêtes au Con-
seil d'Etat, ancien chef du Cabinet de M.
Daladier, ex-ministre des Colonies, a été
nommé Commissaire du Gouvernement au-
près de la Compagnie Française Immolbi-
llière des Nouvelles-Hébrides.
La question forestière
au Dahomey
u
Les questions forestières passent en A. O. F.
parmi les problèmes dont la solution présente
un caractère particulier d'urgence; certaines ré-
gions commençant à-souffrir des conséquences
bien connues d'une déforastation inconsidérée.
Au Dahomey, ces problèmes n'avaient ja-
mais été perdus de vue, bien que cette colonie
jouisse d'une situation très spéciale à cet égard.
En effet, si la .forêt primitive a disparu do-
puis longtemps du Bas-Dahomey, elle y a été
remplacée, pour la plus grande partie des .sur-
faces qu elle occupait, par une vaste palmeraie,
créée par les cultivateurs indigènes, exploitée
par eux, et dont on mesurera -l'importance en
songeant qu'après avoir assuré les besoins d'une
population qui s'alimente largement, on a pu
en exporter en 1924, 45 mille tonnes d'amandes
et 17 mille tonnes d'huile représentant une va-
leur de cent millions de francs.
- - - -- ----- --- - --- -- ----- --.
Il reste cependant dans cette région des sour-
ces et des thalwegs qu'il convient de reboiser.
Dans les territoires du Moyen et du Haut-Daho-
mey, il est nécessaire de veiller à la conserva-
tion dès peuplements composés en grande partie
de Karités et de Kapokiers ; sur le cordon lit-
toral , bourrelet de sable séparant la mer de la
zone des lagunes, il fallut fixer les sables et les
transformer peu à peu en sol capable d'entrete-
nir la vie vegetaie.
Enfin, bien que possédant de très belles es
sences de bois-d' œuvre, roccos, acajous, triplo-
chiton, rôniers, etc., les sujets constituent des
peuplements trop lâches pour être exploités, et
la colonie est importatrice de bois-d' oeuvre.
Depuis dix ans, le service de l'Agriculture et
dea Forêts a fait sur de nombreux ooints des
plantations d'essais, notamment de tecks, qui
paraissent devoir donner les meilleurs résultats.
Les sources et les thalvegs ont été, en partie.
plantés en cacaoyers, qui maintiennent l'hwni-
dité du sol ; la fixation des sables du littoral a
été commencée par les plantations de filaos à
Cotonou, do cocotiers partout où cela a été pos-
sible.
Cette année, un nouveau programme forestier
est mis en oeuvre, continuant, en l'intensifiant,
l'effort des années précédentes ; il prévoit, outre
de nombreuses plantations de tecks et de filaos,
et la création de nouveaux peuplements d'es-
sences précieuses citées plus haut, la formation
de réserves forestières, qui serviront en même
temps de réserves pour le gibier.
En vue d'assurer l'exécution de ce program-
me, un inspecteur des Forêts a été adjoint au
Service do l'Agriculture. L'Ecole profession-
nelle d'Agriculture de Porto-Novo spécialise
une partie de SM élèves moniteurs pour en faire
des agents forestiers ; déjà, de nombreuses pé-
pinières sont prêtes dans les divers cercles et
stations agricoles, et on espère planter, cet an-
née, entra autres plus de 150.000 tecks et
600.000 filaos, 15.000 cocotiers - des Roc-
cos, des Rôniers, des Kapokiers.
Ois-
Au Grand Conseil Tunisien
-0-0-
Le Gouvernement a proposé au Grand Con-
seil.
1° D'adopter le principe de l'attribution
aux fonctionnaires : d'abotrd d'une allocation
exceptionnelle forfaitaire de 500 francs pour
l'exercice 1924; puis d'une allocation pour
l'exercice 1925 ;
20 D imputer la moitié de l'allocation for-
faitaire de 500 francs, pour l'exercice 1924,
soit une somme de 2.250.000 francs, sur l'ex-
cédent de recettes du budget de cet exercice ;
iO D'inscrire au budget de l'exercice 1925,
pour le paiement de l'autre moitié de cette
allocation forfaitaire de 1924, un crédit de
2.250.000 francs ; pour le paiement de l'allo-
cation d'attente de 1925, un crédit de 8 mil-
lions de francs ; soit au total 10.250.000 fr.
Cette -somme de 10.250.000 francs serait de-
mandée à des majorations de taxes devant
fournir les suppléments de recettes ci-après :
Tabacs Fr. 3-.333-300 1
Allumettes 666.700
Timbre. 2.000.000
Redevances de mines. 2.200.000
Produits de l'Office des postes.. 700.000
Alcool t.350.000
«
Total Fr. 10.250.000
Le Grand Conseil a décidé, sur la propo-
sition de sa Commission des Finances, qu'il
convenait de régler la question des fonction-
naires d'une manière définitive et non frag-
mentaire et provisoire.
0060- -1
Décart de M. Lucien Saint
ci
'Comme nous l'avions annoncé, M. Lucien
Saint, Résident Général en Tunisie, a quitté
Paris hier soir, se rendant à Marseille. 11
s'embarquera demain pour Tunis, avec Mme
Lucien Saint.
ues son arrivée a lunis, M. Lucien saint,
d'accord avec la « Commission des études
tunisiennes » étudiera, les conditions d'appli-
cation de mesures nouvelles touchant l'ora
nisation municipale.. le modo de désignation
des assemblées élue. la législation sociale.
M
Tempête en Méditerranée
0
Le, vent souffla rn tempête depuis qua-
ranlr-fmil heures Pl la. température s'est
très .('nMIJ[(J.rnefl.t abaissée. Sans la violence
des rafales, des arbres (m.f rM brisés dans
les campaqnns. La mer est d/mnntée et les
baleaihr fie faible tonnage ont dù sr. réju-
gier dans les ports de la Ni/p,
(Par dépêche.)
L'exposition
des Arts Décoratifs
Dans l'activité intense de la dernière heure,
point de désordre. Sur le chemin prévu, le
Président de la République trouvera la preuve
de tant d'efforts multiples et si divers. Cette
première inauguxation ne sera pas la seule.
Une série de quatre ou cinq visites présiden-
tielles suivront, chaque fois que de nouveaux
groupes auront terminé leurs travaux.
Dans le Grand Palais, le vestibule, la salle
des fêtes sont prêts, mais les nombreux dé.
tails d'éclairage, de décorations occupent tout
un monde affairé d'ouvriers et d'ouvrières.
La silhouette de la Porte d'Honneur ap-
paraît enfin, dégagée des échelles et des
planches. Le pont Alexandre est particuliè-
rement animé ; les boutiques se garnissent, et
c'est un perpétuel va et vient de camions dé-
bordant de verdure, car aujourd'hui l'espla-
nade appartient aux jardiniers, partout les
fleurs surgissent de terre ; cette apparition
de la nature nous fait oublier les gravats et
les chantiers.
Il est intéressant de noter comment et a
quel degré l'originalité de chaque pays se
manifeste car il y avait une difficulté,
celle d'accorder avec succès une conception
d'art moderne à l'ensemble des traditions et
coutumes orotires à chaaue nation.
Il serait téméraire d'entrer dès maintenant
dans les détails d'intérieur que nous connaî-
trons mieux dans quelques jours ; cependant,
en prenant au hasard, nous dirons par exem-
ple que le pavillon italien nous offre à pro-
fusion le marbre le plus pur accompagné de
briques dorées et de peintures murales comme
on les fait en Italie, avec un jeu étourdissant
de tons et de lumière.
Le pavillon britannique vaut surtout par
l'effort sincère de vouloir réaliser un ensem-
ble strictement moderne.
Le pavillon soviétique, rouge, oblique sous
un certain angle, semble une manière d'usine
dont on ne voit pas encore les machines.
Les pots de géraniums rouges égaient déjà
le chalet suisse, habillé d'un travail de bois
de deux tons qui témoigne d'une patience ha-
bile. Ce sera surtout un pavillon touristique.
Signalons encore la Suède dont l'ensemble
est heureux dans sa simplicité et le raffine-
ment de certains travaux en bois. Il y a là
une « atmosphère » qui nous paraît bien cor-
respondre à l'esprit d'un artiste suédois.
Mais les lecteurs des Annales Coloniales
s'attendent plutôt à une visite au pavillon
indochinois, par exemple. Nous y voici. C'est
un nlodèle dont l'interprétation est de style
indochinois. Le projet est de M. A. Dela.
vai, l'architecte est M. Charles Blanche.
Tout d'abord, un atrium bordé de colon-
nes de bois naturel. Sur la droite, un ensem-
ble décoratif : c'est le salon d'attente d'une
demeure mandarinale. Ici, tout est luxe et
richesse. Le parquet est fait de bois rares,
les murs sont revêtus de panneaux sculptés
qui encadrent des compositions décoratives,
et les plafonds à caissons sont également très
cxrnés. Les portes sont en bronze damasquiné
rehaussé d'or. Les meubles indiquent un souci
l'adaptation aux usages d'aujourd'hui.
A gauche du pavillon, M. Marcel Berna-
lose, délégué du Tonkin, a conçu un autre
ensemble décoratif. Une salle à manger et
un fumoir bont garnis de meubles et de bi-
belots exécutés par les meilleurs ouvriers
d'art indigène. Le sol disparaît sous les nat-
tes de Phat Dien. Ces deux ensembles très
réussis sont le résultat d'une formule qui est
la règle dans les ateliers d'Hanoï accorder
les exigences d'une société modernisée avec
les traits caractéristiques de l'ancien ameu-
blement annamite.
Plus loin, une exposition d'objets d'art nous
apprend la variété des industries du Tonkin :
broderies, tissage, Laque, bronze, incrusta-
tions, lutherie, etc. et l'habileté des arti-
sans.
Au premier étage où l'on accède par un es-
calier décoré de brûle-parfums en bronze,
nous trouvons l'exposition du Cambodge, or-
ganisée par le Service des Arts Cambodgiens
que dirige M. G. Groslier. L'ensemble dont
la richesse n'exclut pas la simplicité, prouve
le bon goût qui a su créer une harmonie ; les
bijoux et l'orfèvrerie dans les vitrines, les
tissus tendus sur les murs, retiennent notre
attention.
Le Laos nous offre ,aussi toute une collec-
tion de parures, de boîtes, de coupes, otc. Le
stand qui sépare le Cambodge du Laos est
consacré à l'école professionnelle du Ton-
kin ; nous y voyons quelles sont les métho-
des employées pour diriger les jeunes indi-
gènes vers la pratique des techniques en ébé-
nisterie, fonderie, ferronnerie, etc.
Dans une belle galerie est installée l'école
des Arts indigènes de Cochinchine. Ce sont
les produits des écoles d'art de Bien-Hoa, de
Thuoaumot, de (ïia Dinh, réunis par M.
Joyeux, inspocteur général de l'enseignement
des Beaux-Arts. Les populations primitives
qui peuplent les régions montagneuses du
Haut-Tonkin et du Haut-Laos, sont aussi
représentées par une exposition des arts
primitifs de l'Indochine », armes, outils, bi-
joux et parures d'inspiration naïve, offrent le
double intérêt du point de vue artistique et
ethnographiqu-c.
Une très longue visite sera nécessaire si
l'on veut jouir, et mieux comprendre l'art
qui fleuiit aujourd'hui dans notre domaine
asiaticiue.
Nous consacrerons une prochaine esquisse
à la visite dos pavillons de l'Afrique du
NorcT, Tunisie, Algérie, sur lesquels un pre-
mier coup d'ail nous fait entrevoir des su-
jets d'étuclos do premier ordre. La céramique
et le bois rivalisent dans un art où tout est
finesse et élégance.
Nos amis japonais ont eu HF"i notre vi-
site, il nous faudra dire en détail? mut l'es-
prit et l'art très Achevé de leurs travaux.
Et si l'on pense à l'échange incessant des
relations qui vont se poursuivre cet été. on
ne peut s'empêcher de souhaitor (iiie l'expo-
sition qui s'ouvre aujourd'hui "oit un instru-
ment do bonne entente entre les peuples dont
la pensée d'art converge vers Paris.
J. Aytet
L'inauguration
--o-()--
Voici quelques renseignements sur l'inau-
guration d'aujourd'hui.
M. Gaston Doumergue est arrivé à 3 h. 10
au Grand Palais, où il a été reçu par M. Char-
les Chaume t, ministre du Commerce, M.
Fernand David, commissaire général et les
membres du Gouvernement.
A l'heure où nous imprimons, nous ne pou-
vons que donner le programme prévu pour
la suite de la cérémonie.
Après audition de la musique de la Gardet
de l'orchestre de la Société du Conservatoire
et des chœurs de l'Opéra, M. Fernand Da-
vid, commissaire général, prononcera un dis-
cours. Après lui, le président des délégués
étraltgers, les ministres de VInstruction publi-
que et du Commerce prendront également la
parole. Le Président de la République décla-
rera ensuite VExposition de 1925 ouverte.
Un cortège se formera et sortira du Grand
Palais par la porte centrale de l'avenue Ni-
colas-Il et, Par l'avenue Génhal-Gallieni, se
rendra à la Cour des Métiers.
L'Exposition sera ouverte aux porteurs de
cartes aujourd'hui jusqu'à six heures.
L'AVIATION COLONIALE
Un nouveau raid de l'aviation indochinoise
Un appareil d'une de nu-i escadrilles de
l'aviation intlochincisc piloté par le Comman-
dant Glaize, vient d'effectuer toute une série
de reconnaissances dans la région du Mékong
moyen où des avions n'avaient pas été vus
depuis longtemps.
Parti d'Hanoi, le commandant Glaize a suc-
cessivement visité les centres de Thakkhek,
Pakse, Khong, Pleiku, Quang-N'gaï, Hué,
Roon, Vinh. Son avion a parcouru plus de
2.500 kilomètres malgré des conditions at-
mosphériques très défavorables.
La performance accomplie par le Comman-
dant Glaize est un fleuron de plus à enregis-
trer à l'actif de l'aviation indochinoise qui
exécute sans bruit une tâche très souvent in-
grate.
PHILATÉLIE
L'ALGERIE AURA BIENTOT
SES TIMBRES
Nous avons déjà parlé dans les Annales
Coloniales du- concours ouvert entre tous les
artistes français en vue de l'exécution de
dessins devant servir à l'émission de quatre
types de timbres-poste spéciaux en Algérie.
Voici quelques indications complémentaires :
Les types seront repartis ainsi qu'il suit :
Premier type : timbres-poste de 1, 2, 3, 4,
5 et 10 centimes; 28 type ; timbres-poste à
15, 20, 25, 30, 35 et 40 tClltimes; 30 type :
timbres-poste de 45, 50, 60, 70, 75 et 85 cen-
1 times; 48 type : timores-boste à 1, 2 et q fr.
Ce concours sera clos le 31 mai 1925.
Toute liberté est laissée aux concurrents
pour le choix des sujets des vignettes, mais
les sujets devront obligatoirement s'appliquer,
à l'Algérie {Tues, paysages, monuments, etc.).
Chaque vienctte devra comprendre dans sa
composition : 10 les mots eu toutes lettres
(c Poste-Algérie », « République Française ou
R. F. » ; 20 l'emplacement propre à recevoir
l'indication de la valeur du timbre sous
forme d'un cartouche détache du dessin pro-
prement dit.
Les chiffres indiquant le prit. da chaque
timbre auront tilt minimum 4 millimètres de
hauteur.
Aucun genre d'exécution n'est prescrit. Ce-
pendant, les concurrents ne devront pas per-
dre de vue que les vignettes sont destinées à
être gravées puis reproduites tar la tyfogra-
phie.
Les concurrents auront à fournit :
io a) Pour les trois premiers types : un
dessin d'un ou de plusieurs timbres-poste
mis ait concoltrs, chacun de ces dessins ayant
huit fois linéairement la dimension du tim-
bre-poste métropolitain Uy/)(' <̃ Semeuse »,
soit 176 m/m de hauteur sur 144 mfm de
largeur.
b) Pour le quatrième type : un dessin du
timbre-poste mis au concours, ce dessin ayant
huit fois linéairement la dimension du tim-
bre-poste métropolitain C( L. -O. Mersoti »,
soit 176 mlm de hauteur sur 288 1il¡JJl de tar.
eeur.
- 2" La réduction par un procédé photogra-
phique, ou tout autre procédé, de chacun des
dessins, aux dimensions du type « Semeuse «
pour les trois premiers types, soit 22 tnfm
de hauteur sur 18 mjm de largeur; du type
L.-O.-M ersoti 11. pour le quatriènii type,
soit 22 millimétrés de hauteur :no 300 mfm
de lor peur.
-- - Cette réduction derra et'e eoll.ee sur la
manie inférieure du dessin correspondant.
Les projets devront parvenir, avant le 31
mai 1025. dernier délai au Service central
des postes de l'Algérie, Hôtel des Postes, 4"
étage, Alger. _, ,
Il sera, d(l1ll1.; teçu des projets ou envoyes
par la poste sous pli recommande.
,, Chacun des projets portera au verso, soit
une devise, soit une maxime, soit une citation
d'auteur. En ouïre~ chacun des projets pré-
ullirs devra être accom pagné d'une enve-
loppe cachetée contenant le nom et l'adresse
Jr Fauteur et Portant extérieurement le texte
écrit au verso du dessin.
Seules, les enveloppes correspondant aux
compositions primées seront awf?trs far le
jH ry
Les projets primés (composition et pro-
duction) deviendront la propriété de l'admi-
nistration des Postes de l'Algérie qui pourra
en faire usage pour les besoins de son ser-
vice.
Les autres 'projets seront remis à leurs au-
teurs sur leur demanda et cotitre remise du
reçu qut leur aura été délkcé lors du dépfit
des dessins.
En aucun cas, le classement n'entraînera
pour Vadministration algérienne, Vobligation
de procéder à une commande.
LE NUMERO : 20 CEN TtMD
MARDI SOIn, 28 AVRIL 1925.
Les Annales Coloniales
..es. x ilici là t
JOURNAL QUOTIDIEN
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Le régime des armes et munitions
en Afrique Occidentale Française
«»«
Des mesures récentes prises par M. Daladier
avant d'abandonner la direction des services de
la rue Oudinot, de l' A. O. f of viennent de
préciser la jurisprudence du régimei des armes
et munitions dans cette vaste colonie.
L'importation, la circulation et la vente des
armes à feu dans les colonies constituent un des
problèmes les plus délicats de la législation
coloniale, car les règles qui déterminent leur ré-
gime doivent tenir compte de la nécessité de
maintenir là sécurité et la paix dans des régions
où, autrefois, la vie des habitants était conti-
nuellement menacée soit du fait d'envahisseurs,
soit même du fait de factions locales qui es-
sayaient d'asservir à leur domination les petits
groupements épars. L'histoire de l'Afrique,
jusqu'à l'arrivée de l'Européen pacificateur,
n'est, en effet, qu'une longue suite de conflits
sanglants au cours desquels 'es peuplades pai-
sibles v i vant des produits de leurs champs ou de
leurs troupeaux étaient périodiquement pillées et
même décimées par des bandes armées que
leurs chefs conduisaient à la conquête des ré-
gions les plus prospères du pays.
D'autre part, la réglementation des armes
doit également permettre aux indigènes de dé-
fendre leurs troupeaux et leurs cultures contre
les attaques et les déprédations des animaux
sauvages ; dans les pays giboyeux, ils doivent)
pouvoir, grâce à la chasse, remédier à la pénu-
rie de bétail et améliorer leur nourriture.
L'extrême importance du régime des , armes
dans les colonies a caus é l'internationalité des
mesures à prendre. Déjà, les stipulations con-
ventionnelles de l'Acte de Bruxelles du 2 juil-
let 1890 avaient réglementé le trafic des armes
et des munitions dans certaines régions africai-
nes. Après la guerre, les puissances signataires
de la Convention de Saint-Germain-en-Laye
Vu 10 septembre 1919, estimant que l'Acta en
question ne conespondait plus aux circonstances
nouvelles, conciliaient, dans cette Convention,
des dispositions plus développées portant sur
des territoires plus étendus de l'Afrique et éta-
blissant un régime anal ogue sur certains terri-
toires d' Asie.
La réglementation spédalo à FAfnaue Occi-
dentale française, s'inspirant des stipulations
internationales ci-dessus, a fait l'objet d'un
premier décret en date du 4 mai, 1903.
Ce, têtre édictait l'interdiction de l'impor-
tation, la vente, le transport et la détention des
armes à feu, des baltes. des cartouches et des
poudres quelconques dan» toute l'étendue des
Territoires du Gouvernement Général, sauf
(Jans certains cas ou sous des conditions déter-
minées.
Une première exception était prévue à l'égard
de l'armement destiné aux troupes, à la police
ou à toute autre force publique. En outre, le
Gouverneur Général pouvait autoriser, à titre
purement individuel, 1 importation, le transport
et la détention des armes à feu perfectionnées
et de leurs munitions en faveur de personnes
offrant une garantie suffisante que l'arme et les
munitions délivrées ne seraient pas données, cé-
dées ou vendues à des tiers. j)e même?, les
voyageurs munis d'une déclaration de leur Gou-
vernement, constatant que l'arme et les muni-
tions étaient exclusivement destinées à leur dé-
fense personnelle, pouvaient être autorisés à les
conserver avec eux pendant leur séjour en Afri-
que Occidentale française.
Le décret dont il s'agit stipulait que de-
vaient être considérées comme perfectionnées
toutes les armes autres que les fusils à silex non
rayés. L'importation, la vente. le transport et
la détention de ces fusils à silex et des poudres
communes dites « poudres de traite » pouvaient
être autorisés par le Gouverneur Général. Leur
interdiction pouvait être prononcée par la même
autorité, selon les circonstances, pour tout ou
partie du territoire de la colonie. Par ailleurs,
tout indigène) détenteur d'une arme à feu quel-
conque devait en faire la déclaration au repré -
sentant de l'Administration dans les trois mois
après la promulgation du décret dans la colo-
nie. Cette disposition avait pour but d'opérer le
recensement aussi exact que possible des armes
détenues par les indigènes et 'appose¡' sur cel-
les-ci une empreinte destinée, tant à faciliter le
contrôle des armes qu'à permettre la saisie éven-
tuelle de celles qui n'auraient pas été décla-
rées en temps utile, ou qui auraient été, par la
suite, introduites frauduleusement dans le pays.
Les contraventions aux formalités de décla-
ration étaient punies d'une amende de 100
francs et d'un emprisonnement de 15 jours ou
de l'une de ces deux peines seulement. L'intro-
duction, la cession ou la vente sans autorisation
des armes prohibées ou de leurs munitions, ainsi
que la transformation des armes dé traite en ar-
mes perfectionnées, étaient pun ies d'une amen-
de de 500 à 1.000 francs. Toute condamnation
entraînait la confiscation des armes et des muni-
tions. Enfin, les dispositions de l'article 463 diu
Code pénal pouvaient être appliquées aux con-
damnations ci-dessus ; en cas de récidive les
peines étaient susceptibles d'être doublées.
Telle était, dans ses grandes lignes, récono-
mie clu décret du 4 mai 1903.
Cet acto avait bien reçu quelques modifica-
tions de détail. Notamment, aux armes à feu
perfectionnées, ont été ajoutées les amtes à air
comprimé. D'autre part, des actes locaux sont
fréquemment intervenus pour réglementer la d'é-
tention des armes à feu, le fonctionnement des
entrepôts dans lesquels les armes et les muni-
tions devaient être déposées, la circulation, la
vente des armes non perfectionnées et des pou-
dres dites de traite, etc. Mais les lacunes qui se
sont révélées dans l'application du décret de
1903, ainsi que la nécessité de codifier en un
texte unique les divers actes en vigueur dans les
colonies du Groupe, ont amené le Département
des Colonies à effectuer une refonte de cette
réglementation.
Celle-ci a été réalisée par le Décret du 4
avril 1925.
Il convient, tout d'abord, de remarquer que
cet avis étend aux Lieutenants-Gouverneurs des
Colonies de l'Afrique Occidentale française
les pouvoirs d'autoriser dans leur territoire l'inu-
,portation, le transport, la vente et la détention
des armes à feu perfectionnées et de leurs mu-
nitions, de déterminer les régions dans lesquel-
les des armes et munitions de traite pourront être
délivrées aux indigènes, les quantités pouvant
être introduites ainsi que les localités ouvertes
à ces importations.
Ces pouvoirs étaient précédemment réservés
au Gouverneur Général. Le nouveau texte
poursuit ainsi l' œuvre de décentralisation admi-
nistrative qui a donné, ces dernières années, en
Afrique Occidentale française les meilleurs ré-
sultats Décentralisation qui était dans l'esprit
de M. Daladier non seulement pour l'A.O.F.,
mais aussi pour l'Indochine, ainsi qu'en témoi-
gnent toute une série de mesures réalisées dans
notre Ejnpire asiatique, et plus particulièrement
le budget de l'Indochine de 1925.
Par ailleurs, alors que le décret de 1903 con-
sidérait comme perfectionnées toutes les armes
à feu autres que les fusils à silex non rayés, le
nouveau règlement fait entrer dans la catégorie
des armes non perfectionnées, dites armes de
traite, les fusils à pierre et les fusils à piston.
Le décret du 4 avril 1925, d'autre part, pré-
cise mieux que ne le faisait celui* de 1903, les
conditioni dans lesquelles les armes et munitions
dont l'importation est subordonnée à une auto-
risation du Lieutenant-Gouverneur, seront trans-
portées et emmagasiné», ainsi que le fonction-
nement de*.dépôt?. LcCfrôUdrières et magasins,
i s et magpsilns,
publics ou privés, toéciqlcfiient aménagés à cet
effet, seront considjêM-comme des entrepôts
réels des dou.
Le nouveau texte stipule, en outre, que ses
dispositions sont applicables, non seulement aux
armes et aux munitions, mais encore aux pièces
détachées des armes et à tous objets pouvant
servir à la confection de cartouches.
Cette précision n' existait pas dans l'ancien
règlement. -
Pour ce qui concerne les mesures de répres-
sion, la nouvelle réglementation est plus coin;
plète et plus précise que la précédente, Calle-
ci, en dehors des contraventions pour infraction
aux formalités de déclaration d' armes détenues
- -. - -
par les indigènes qui n ont plus à être actuel-
lement appliquées, ne punissait et seulement
d'une amende de 500 à 1.000 francs que le
fait d'avoir introduit, cédé ou vamdu, sans au-
torisation, des armes prohibées. Le nouveau
décret, en - - dehors - des contraventions ci-dessus
qui sont frappées plus sévèrement (amenda de
Î.000 à 2.000 francs et emprisonnement de
trois mois à un an), punit la tentative d'impor-
tation comme l'importation elle-même. Da plus.
les infractions autres sont punies d'une amende
- de 500 à 1.000 francs, et d'un emprisonne-
ment d'un à six mois. L'article 463 du Code
pénal reste toujours applicable, hjnnn, en cas
de condamnation, T autorisation d'importer,
d'entreposer ou de tenir dépôt d'armes et muni-
tions peut être retirée temporairement par ar-
rêté du Lieutenant-Gouverneur, et même défi-
nitivement en cas de récidive.
Les détails d'application du décret du 4 avril
1925 seront déterminés par des arrêtés du Gou-
verneur Général, ou du Lieutenant-Gouverneur
agissant par délégation.
William Bertrand,
Député de la Charente-Inférieure,
membre de la Commission de l'Algérie
des Colonies et des Protectorats.
Au quai d'Orsay
--0-0---
M. Philippe Berthelot, ambassadeur, est
nommé secrétaire général du ministère des
Affaires étrangères.
M. Théodore Tissier, président de section
au Conseil d'Etat, est chargé, à titre de mis-
sion, des .affaires relevant du haut-commissa-
riat dans les provinces du Rhin et des inté-
rêts français dans la Sarre. --
Sont désignés pour les fonctions de cnet de
cabinet : M. Léger, secrétaire d'ambassade de
première classe ; chef adjoint du cabinet : M.
Suard, conseiller - référendaire à la Cour des
comptes ; chef du secrétariat particulier : M.
Bilhau (Charles); chargé de mission : M.
Aimé Leroy, consul de première classe.
Combat meurtrier en Mauritanie
0-0-
Un combat a eu lieu, au début du mois
d'avril, en Mauritanie, à environ ioo kilomè-
tres d'AtaT, entre un « rezzou » venu, du Rio
del Oro et un détachement français. Le « rez-
zou », fort de 350 fusils, fut repoussé, après
un combat de trois jours, laissant 40 cada-
vres sur le terrain.
De notre côté, nous avons à déplorer la
mort du capitaine de Girval et de six tirail-
leurs.
PAS ÇA
Mon ami Henry Fon-
tanier a très bien précisé
la question et le Ministre
des Colonies, en réponse
à M. Gaudin de Villaine,
a montré ce qu'il y avait
àtodieux à suivre les sug-
gestions qui nous incite-
raient à abandonner con-
tre espèces sonnantes une parcelle, quelle
qu'elle soit, du territoire français, qu'il soit
en Europe ou hors deurope.
Il faut cependant en finir avec ces bruits
qui courent, trop vite et trop longtemps.
D'abord, il a été question de monnayer
aux Etats-Unis la Guadeloupe, la Martini-
que, la Guyane, voire Saint-Pierre-et-Mi-
quelon. MAI, Eugène Lautier, député de la
Guyane, et Henry Lémery, sénateur de la
Martinique, ont été les représentants protes-
tataires et indignés d'une population unani-
mement hostile à une telle opération.
Puis on a parlé de VIndochine, a Yen
dons VIndochine », a dit M. GaudÍtt de Vit-
laine au Sénat, reprenant depuis quelques
années une idée chère à M. Onésime Reclus.
Certes, ce leit-motiv petit séduire les igno-
rants de la grande œuvre accomplie par la
France en Extrême-Orient. Mais le sénateur
de la Manche n'aura pas de nombreux
adeptes, et nul doute que sa grande idée
fasse fiasco.
le me suis laissé dire que M. Henry
Paté, député du Bloc National de Paris et
ancien Commissaire à l'Education Physique,
avait d:autres idées et qu'il les soumet-
trait sous peu aux Assemblées et Commis-
sions délibérantes auxquelles il appartient.
Jne donne donc que sous toutes réserves
les idées de M. Henry Pâté. L'une consiste
à vendre Madagascar cent cinquante mil-
liards de francs papier ou or, la rumeur
ne le dit pas à qui? A VAmérique peut-
être. Et l'autre aurait pour objet de céder
un bon prix à l'Allemagne les fractions du
Togo et du Cameroun que le traité de Ver-
sailles a bien voulu nous laisser pour y intro-
duire la civilisation et la paix française.
Je distingue bien dans les opérations pro-
posées par les honorables représentants
conservateurs le but, je ne dis pas atteint,
mais cherché. On éviterait à la France mé-
tropolitaine de nouvelles mesures fiscales
très onéreuses pour les contribuables, -
accroissement d'impôts sur le revenu, prélè-
vement sur le capital, que sais-je encore ?
et ce seraient les colonies françaises qui fe-
raient les frais de la puerre.
Je me souviens avoir entendu, avant la
guerre victorieuse du Droit et de la Civilisa-
tion, des choses toutes semblables. On envi-
sageait de donner au Reich VIndochine en
échange de VAlsace-Lorraine, ou bien Mada-
gascar. Tout cela a fait long feu et nous
n'avions pas alors au passif de la France
dix-sept cent mille morts, un million de
grands blessés et quelques centaines de mil-
liards de dettes intérieure et extérieure.
Aujourd'hui, on nous suggère un marche
semblable plus onéreux encore, un véritable
marché de dupes.
Comment 1 On nous propose de vendre 1
l'Indochine ou Madagascar, et non pas
seulement la terre et son sous-sol, mais aussi 1
des populations indigènes qui, depuis trente
ou quarante ans, sont attacfiées à nous, quoi
qu'on en dise dans certains milieux, Qui pré-
fèrent la tutelle de la France, qui, si elles ne
Vont pas toujours volontairement appelée
ou clloisie, l'ont subie loyalement, en accep-
tent les bienfaits et en attendent de plus
grands encore. Et le droit des peuples de
disposer d'eux-mêmes? Qu'en fait-on en la
circonstance ?
Je n'ajouterai qu'un mot en ce qui con-
cerne le Togo et le Cameroun. Ces territoi-
res à mandats qui relèvent de la Société des
Nations, nous ont été confiés pour y instau-
rer les méthodes coloniales françaises. Je
crois qu'elles ont assez réussi, grâce à
l'activité et à Vintelligence des Hauts Com-
missaires que le Gouvernement de la Répu-
blique V a envoyés.
Faut-il rappeler que Vœuvre de M. G.
Carde au Cameroun est unanimement con-
nue et admirée aux Etats-Unis, où le Gou-
verneur Général actuel de l'A. O. F. était,
il y a deux ans, le colonial français le plus
connu et le plus populaire?
N OtiS avons un rôle à jouer dans le 1
monde. Une question de gros sous, une 1
gêne momentanée ne doit pas nous faire dé-
vier de la voie que la Révolution française
nous a tracée.
Au lendemain d'une guerre universelle, -
vendre une parcelle quelconque du territoire,*
ce serait une déchéance morale sans exemple
dans notre histoire.
Marcel Ruedel
0%,e
La compagnie irancaise immobilière
aes nouveiies-Hebrides
--()-o-
M. Trochon, maître des requêtes au Con-
seil d'Etat, ancien chef du Cabinet de M.
Daladier, ex-ministre des Colonies, a été
nommé Commissaire du Gouvernement au-
près de la Compagnie Française Immolbi-
llière des Nouvelles-Hébrides.
La question forestière
au Dahomey
u
Les questions forestières passent en A. O. F.
parmi les problèmes dont la solution présente
un caractère particulier d'urgence; certaines ré-
gions commençant à-souffrir des conséquences
bien connues d'une déforastation inconsidérée.
Au Dahomey, ces problèmes n'avaient ja-
mais été perdus de vue, bien que cette colonie
jouisse d'une situation très spéciale à cet égard.
En effet, si la .forêt primitive a disparu do-
puis longtemps du Bas-Dahomey, elle y a été
remplacée, pour la plus grande partie des .sur-
faces qu elle occupait, par une vaste palmeraie,
créée par les cultivateurs indigènes, exploitée
par eux, et dont on mesurera -l'importance en
songeant qu'après avoir assuré les besoins d'une
population qui s'alimente largement, on a pu
en exporter en 1924, 45 mille tonnes d'amandes
et 17 mille tonnes d'huile représentant une va-
leur de cent millions de francs.
- - - -- ----- --- - --- -- ----- --.
Il reste cependant dans cette région des sour-
ces et des thalwegs qu'il convient de reboiser.
Dans les territoires du Moyen et du Haut-Daho-
mey, il est nécessaire de veiller à la conserva-
tion dès peuplements composés en grande partie
de Karités et de Kapokiers ; sur le cordon lit-
toral , bourrelet de sable séparant la mer de la
zone des lagunes, il fallut fixer les sables et les
transformer peu à peu en sol capable d'entrete-
nir la vie vegetaie.
Enfin, bien que possédant de très belles es
sences de bois-d' œuvre, roccos, acajous, triplo-
chiton, rôniers, etc., les sujets constituent des
peuplements trop lâches pour être exploités, et
la colonie est importatrice de bois-d' oeuvre.
Depuis dix ans, le service de l'Agriculture et
dea Forêts a fait sur de nombreux ooints des
plantations d'essais, notamment de tecks, qui
paraissent devoir donner les meilleurs résultats.
Les sources et les thalvegs ont été, en partie.
plantés en cacaoyers, qui maintiennent l'hwni-
dité du sol ; la fixation des sables du littoral a
été commencée par les plantations de filaos à
Cotonou, do cocotiers partout où cela a été pos-
sible.
Cette année, un nouveau programme forestier
est mis en oeuvre, continuant, en l'intensifiant,
l'effort des années précédentes ; il prévoit, outre
de nombreuses plantations de tecks et de filaos,
et la création de nouveaux peuplements d'es-
sences précieuses citées plus haut, la formation
de réserves forestières, qui serviront en même
temps de réserves pour le gibier.
En vue d'assurer l'exécution de ce program-
me, un inspecteur des Forêts a été adjoint au
Service do l'Agriculture. L'Ecole profession-
nelle d'Agriculture de Porto-Novo spécialise
une partie de SM élèves moniteurs pour en faire
des agents forestiers ; déjà, de nombreuses pé-
pinières sont prêtes dans les divers cercles et
stations agricoles, et on espère planter, cet an-
née, entra autres plus de 150.000 tecks et
600.000 filaos, 15.000 cocotiers - des Roc-
cos, des Rôniers, des Kapokiers.
Ois-
Au Grand Conseil Tunisien
-0-0-
Le Gouvernement a proposé au Grand Con-
seil.
1° D'adopter le principe de l'attribution
aux fonctionnaires : d'abotrd d'une allocation
exceptionnelle forfaitaire de 500 francs pour
l'exercice 1924; puis d'une allocation pour
l'exercice 1925 ;
20 D imputer la moitié de l'allocation for-
faitaire de 500 francs, pour l'exercice 1924,
soit une somme de 2.250.000 francs, sur l'ex-
cédent de recettes du budget de cet exercice ;
iO D'inscrire au budget de l'exercice 1925,
pour le paiement de l'autre moitié de cette
allocation forfaitaire de 1924, un crédit de
2.250.000 francs ; pour le paiement de l'allo-
cation d'attente de 1925, un crédit de 8 mil-
lions de francs ; soit au total 10.250.000 fr.
Cette -somme de 10.250.000 francs serait de-
mandée à des majorations de taxes devant
fournir les suppléments de recettes ci-après :
Tabacs Fr. 3-.333-300 1
Allumettes 666.700
Timbre. 2.000.000
Redevances de mines. 2.200.000
Produits de l'Office des postes.. 700.000
Alcool t.350.000
«
Total Fr. 10.250.000
Le Grand Conseil a décidé, sur la propo-
sition de sa Commission des Finances, qu'il
convenait de régler la question des fonction-
naires d'une manière définitive et non frag-
mentaire et provisoire.
0060- -1
Décart de M. Lucien Saint
ci
'Comme nous l'avions annoncé, M. Lucien
Saint, Résident Général en Tunisie, a quitté
Paris hier soir, se rendant à Marseille. 11
s'embarquera demain pour Tunis, avec Mme
Lucien Saint.
ues son arrivée a lunis, M. Lucien saint,
d'accord avec la « Commission des études
tunisiennes » étudiera, les conditions d'appli-
cation de mesures nouvelles touchant l'ora
nisation municipale.. le modo de désignation
des assemblées élue. la législation sociale.
M
Tempête en Méditerranée
0
Le, vent souffla rn tempête depuis qua-
ranlr-fmil heures Pl la. température s'est
très .('nMIJ[(J.rnefl.t abaissée. Sans la violence
des rafales, des arbres (m.f rM brisés dans
les campaqnns. La mer est d/mnntée et les
baleaihr fie faible tonnage ont dù sr. réju-
gier dans les ports de la Ni/p,
(Par dépêche.)
L'exposition
des Arts Décoratifs
Dans l'activité intense de la dernière heure,
point de désordre. Sur le chemin prévu, le
Président de la République trouvera la preuve
de tant d'efforts multiples et si divers. Cette
première inauguxation ne sera pas la seule.
Une série de quatre ou cinq visites présiden-
tielles suivront, chaque fois que de nouveaux
groupes auront terminé leurs travaux.
Dans le Grand Palais, le vestibule, la salle
des fêtes sont prêts, mais les nombreux dé.
tails d'éclairage, de décorations occupent tout
un monde affairé d'ouvriers et d'ouvrières.
La silhouette de la Porte d'Honneur ap-
paraît enfin, dégagée des échelles et des
planches. Le pont Alexandre est particuliè-
rement animé ; les boutiques se garnissent, et
c'est un perpétuel va et vient de camions dé-
bordant de verdure, car aujourd'hui l'espla-
nade appartient aux jardiniers, partout les
fleurs surgissent de terre ; cette apparition
de la nature nous fait oublier les gravats et
les chantiers.
Il est intéressant de noter comment et a
quel degré l'originalité de chaque pays se
manifeste car il y avait une difficulté,
celle d'accorder avec succès une conception
d'art moderne à l'ensemble des traditions et
coutumes orotires à chaaue nation.
Il serait téméraire d'entrer dès maintenant
dans les détails d'intérieur que nous connaî-
trons mieux dans quelques jours ; cependant,
en prenant au hasard, nous dirons par exem-
ple que le pavillon italien nous offre à pro-
fusion le marbre le plus pur accompagné de
briques dorées et de peintures murales comme
on les fait en Italie, avec un jeu étourdissant
de tons et de lumière.
Le pavillon britannique vaut surtout par
l'effort sincère de vouloir réaliser un ensem-
ble strictement moderne.
Le pavillon soviétique, rouge, oblique sous
un certain angle, semble une manière d'usine
dont on ne voit pas encore les machines.
Les pots de géraniums rouges égaient déjà
le chalet suisse, habillé d'un travail de bois
de deux tons qui témoigne d'une patience ha-
bile. Ce sera surtout un pavillon touristique.
Signalons encore la Suède dont l'ensemble
est heureux dans sa simplicité et le raffine-
ment de certains travaux en bois. Il y a là
une « atmosphère » qui nous paraît bien cor-
respondre à l'esprit d'un artiste suédois.
Mais les lecteurs des Annales Coloniales
s'attendent plutôt à une visite au pavillon
indochinois, par exemple. Nous y voici. C'est
un nlodèle dont l'interprétation est de style
indochinois. Le projet est de M. A. Dela.
vai, l'architecte est M. Charles Blanche.
Tout d'abord, un atrium bordé de colon-
nes de bois naturel. Sur la droite, un ensem-
ble décoratif : c'est le salon d'attente d'une
demeure mandarinale. Ici, tout est luxe et
richesse. Le parquet est fait de bois rares,
les murs sont revêtus de panneaux sculptés
qui encadrent des compositions décoratives,
et les plafonds à caissons sont également très
cxrnés. Les portes sont en bronze damasquiné
rehaussé d'or. Les meubles indiquent un souci
l'adaptation aux usages d'aujourd'hui.
A gauche du pavillon, M. Marcel Berna-
lose, délégué du Tonkin, a conçu un autre
ensemble décoratif. Une salle à manger et
un fumoir bont garnis de meubles et de bi-
belots exécutés par les meilleurs ouvriers
d'art indigène. Le sol disparaît sous les nat-
tes de Phat Dien. Ces deux ensembles très
réussis sont le résultat d'une formule qui est
la règle dans les ateliers d'Hanoï accorder
les exigences d'une société modernisée avec
les traits caractéristiques de l'ancien ameu-
blement annamite.
Plus loin, une exposition d'objets d'art nous
apprend la variété des industries du Tonkin :
broderies, tissage, Laque, bronze, incrusta-
tions, lutherie, etc. et l'habileté des arti-
sans.
Au premier étage où l'on accède par un es-
calier décoré de brûle-parfums en bronze,
nous trouvons l'exposition du Cambodge, or-
ganisée par le Service des Arts Cambodgiens
que dirige M. G. Groslier. L'ensemble dont
la richesse n'exclut pas la simplicité, prouve
le bon goût qui a su créer une harmonie ; les
bijoux et l'orfèvrerie dans les vitrines, les
tissus tendus sur les murs, retiennent notre
attention.
Le Laos nous offre ,aussi toute une collec-
tion de parures, de boîtes, de coupes, otc. Le
stand qui sépare le Cambodge du Laos est
consacré à l'école professionnelle du Ton-
kin ; nous y voyons quelles sont les métho-
des employées pour diriger les jeunes indi-
gènes vers la pratique des techniques en ébé-
nisterie, fonderie, ferronnerie, etc.
Dans une belle galerie est installée l'école
des Arts indigènes de Cochinchine. Ce sont
les produits des écoles d'art de Bien-Hoa, de
Thuoaumot, de (ïia Dinh, réunis par M.
Joyeux, inspocteur général de l'enseignement
des Beaux-Arts. Les populations primitives
qui peuplent les régions montagneuses du
Haut-Tonkin et du Haut-Laos, sont aussi
représentées par une exposition des arts
primitifs de l'Indochine », armes, outils, bi-
joux et parures d'inspiration naïve, offrent le
double intérêt du point de vue artistique et
ethnographiqu-c.
Une très longue visite sera nécessaire si
l'on veut jouir, et mieux comprendre l'art
qui fleuiit aujourd'hui dans notre domaine
asiaticiue.
Nous consacrerons une prochaine esquisse
à la visite dos pavillons de l'Afrique du
NorcT, Tunisie, Algérie, sur lesquels un pre-
mier coup d'ail nous fait entrevoir des su-
jets d'étuclos do premier ordre. La céramique
et le bois rivalisent dans un art où tout est
finesse et élégance.
Nos amis japonais ont eu HF"i notre vi-
site, il nous faudra dire en détail? mut l'es-
prit et l'art très Achevé de leurs travaux.
Et si l'on pense à l'échange incessant des
relations qui vont se poursuivre cet été. on
ne peut s'empêcher de souhaitor (iiie l'expo-
sition qui s'ouvre aujourd'hui "oit un instru-
ment do bonne entente entre les peuples dont
la pensée d'art converge vers Paris.
J. Aytet
L'inauguration
--o-()--
Voici quelques renseignements sur l'inau-
guration d'aujourd'hui.
M. Gaston Doumergue est arrivé à 3 h. 10
au Grand Palais, où il a été reçu par M. Char-
les Chaume t, ministre du Commerce, M.
Fernand David, commissaire général et les
membres du Gouvernement.
A l'heure où nous imprimons, nous ne pou-
vons que donner le programme prévu pour
la suite de la cérémonie.
Après audition de la musique de la Gardet
de l'orchestre de la Société du Conservatoire
et des chœurs de l'Opéra, M. Fernand Da-
vid, commissaire général, prononcera un dis-
cours. Après lui, le président des délégués
étraltgers, les ministres de VInstruction publi-
que et du Commerce prendront également la
parole. Le Président de la République décla-
rera ensuite VExposition de 1925 ouverte.
Un cortège se formera et sortira du Grand
Palais par la porte centrale de l'avenue Ni-
colas-Il et, Par l'avenue Génhal-Gallieni, se
rendra à la Cour des Métiers.
L'Exposition sera ouverte aux porteurs de
cartes aujourd'hui jusqu'à six heures.
L'AVIATION COLONIALE
Un nouveau raid de l'aviation indochinoise
Un appareil d'une de nu-i escadrilles de
l'aviation intlochincisc piloté par le Comman-
dant Glaize, vient d'effectuer toute une série
de reconnaissances dans la région du Mékong
moyen où des avions n'avaient pas été vus
depuis longtemps.
Parti d'Hanoi, le commandant Glaize a suc-
cessivement visité les centres de Thakkhek,
Pakse, Khong, Pleiku, Quang-N'gaï, Hué,
Roon, Vinh. Son avion a parcouru plus de
2.500 kilomètres malgré des conditions at-
mosphériques très défavorables.
La performance accomplie par le Comman-
dant Glaize est un fleuron de plus à enregis-
trer à l'actif de l'aviation indochinoise qui
exécute sans bruit une tâche très souvent in-
grate.
PHILATÉLIE
L'ALGERIE AURA BIENTOT
SES TIMBRES
Nous avons déjà parlé dans les Annales
Coloniales du- concours ouvert entre tous les
artistes français en vue de l'exécution de
dessins devant servir à l'émission de quatre
types de timbres-poste spéciaux en Algérie.
Voici quelques indications complémentaires :
Les types seront repartis ainsi qu'il suit :
Premier type : timbres-poste de 1, 2, 3, 4,
5 et 10 centimes; 28 type ; timbres-poste à
15, 20, 25, 30, 35 et 40 tClltimes; 30 type :
timbres-poste de 45, 50, 60, 70, 75 et 85 cen-
1 times; 48 type : timores-boste à 1, 2 et q fr.
Ce concours sera clos le 31 mai 1925.
Toute liberté est laissée aux concurrents
pour le choix des sujets des vignettes, mais
les sujets devront obligatoirement s'appliquer,
à l'Algérie {Tues, paysages, monuments, etc.).
Chaque vienctte devra comprendre dans sa
composition : 10 les mots eu toutes lettres
(c Poste-Algérie », « République Française ou
R. F. » ; 20 l'emplacement propre à recevoir
l'indication de la valeur du timbre sous
forme d'un cartouche détache du dessin pro-
prement dit.
Les chiffres indiquant le prit. da chaque
timbre auront tilt minimum 4 millimètres de
hauteur.
Aucun genre d'exécution n'est prescrit. Ce-
pendant, les concurrents ne devront pas per-
dre de vue que les vignettes sont destinées à
être gravées puis reproduites tar la tyfogra-
phie.
Les concurrents auront à fournit :
io a) Pour les trois premiers types : un
dessin d'un ou de plusieurs timbres-poste
mis ait concoltrs, chacun de ces dessins ayant
huit fois linéairement la dimension du tim-
bre-poste métropolitain Uy/)(' <̃ Semeuse »,
soit 176 m/m de hauteur sur 144 mfm de
largeur.
b) Pour le quatrième type : un dessin du
timbre-poste mis au concours, ce dessin ayant
huit fois linéairement la dimension du tim-
bre-poste métropolitain C( L. -O. Mersoti »,
soit 176 mlm de hauteur sur 288 1il¡JJl de tar.
eeur.
- 2" La réduction par un procédé photogra-
phique, ou tout autre procédé, de chacun des
dessins, aux dimensions du type « Semeuse «
pour les trois premiers types, soit 22 tnfm
de hauteur sur 18 mjm de largeur; du type
L.-O.-M ersoti 11. pour le quatriènii type,
soit 22 millimétrés de hauteur :no 300 mfm
de lor peur.
-- - Cette réduction derra et'e eoll.ee sur la
manie inférieure du dessin correspondant.
Les projets devront parvenir, avant le 31
mai 1025. dernier délai au Service central
des postes de l'Algérie, Hôtel des Postes, 4"
étage, Alger. _, ,
Il sera, d(l1ll1.; teçu des projets ou envoyes
par la poste sous pli recommande.
,, Chacun des projets portera au verso, soit
une devise, soit une maxime, soit une citation
d'auteur. En ouïre~ chacun des projets pré-
ullirs devra être accom pagné d'une enve-
loppe cachetée contenant le nom et l'adresse
Jr Fauteur et Portant extérieurement le texte
écrit au verso du dessin.
Seules, les enveloppes correspondant aux
compositions primées seront awf?trs far le
jH ry
Les projets primés (composition et pro-
duction) deviendront la propriété de l'admi-
nistration des Postes de l'Algérie qui pourra
en faire usage pour les besoins de son ser-
vice.
Les autres 'projets seront remis à leurs au-
teurs sur leur demanda et cotitre remise du
reçu qut leur aura été délkcé lors du dépfit
des dessins.
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