Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-04-27
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 avril 1925 27 avril 1925
Description : 1925/04/27 (A26,N64). 1925/04/27 (A26,N64).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396910r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
ViNGT-SIXIEME ANNEE. N» 61
LE NUMERO : 20 CEN rIMES
LUNDI. 27 AVRIL 1926
e s J lr j r 4
Les Annales Coloniales
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t. - luw U IL .5
JOURNAL - QUO,TIDIEN
LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
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LES COMMUNICATIONS
entre la Cochinchine et le Tonkin
l" 1
Le tragique disparition de VHat-Phong,
qui a si vivement impressionné les esprits, en
ndochine, appelle de nouveau l'attention sur
les moyens de transport, tout à fait défec-
tueux, qui existent, aujourd'hui encore, entre
la Cochinchine et le Tonkin. Depuis fort
longtemps déjà nos compatriotes de l'Annam
et du Tonkin se sont plaints de l'isolement
dans lequel ils se trouvaient, par suite de
la pénurie toujours plus grande des bateaux
faisant le service entre Saïgon et les divers
ports de la côte. indochinoise. Alors, qu'au
point de vue international, la Compagnie des
Messageries Maritimes entretient des unités
qui peuvent rivaliser de confort et de vitesse
avec les grands paquebots étrangers, elle n'a
jamais accordé beaucoup d'attention a.yx
communications intérieures de la colonie.
Pendant longtemps, les grands courriers
postaux venant de France, après avoir tou-
ché Saigon, deux fois par mois, se dirigeaient
immédiatement sur Hong-Kong et sur
Shanghaï pour atteindre leur point terminus
de Yokohama. Dans leur voyage de retour
en France, ils laissaient également de côté
la plus grande partie de l'Indochine en tou-
chant de nouveau Saigon. Le service des
voyageurs et des marchandises à destination
'des autres localités de l'Indochine était as-
suré par de petits bateaux annexes, la plu-
part du temps vieux et fatigués, souvent très
insuffisants et ne présentant même pas quel-
quefois les qualités nautiques désirables. Les
débris de ces petits courriers sont mainte-
nant éparpillés sur la plupart des récifs ou
'des îlots rocheux de la côte d'Annam.On peut
affirmer qu'ils ont presque tous fini plus ou
moins tragiquement, et le triste sort de l'Hai-
Phong ne vient malheureusement pas dépa-
reiller la collection.
Lorsque le mouvement commercial entre la
France et ses possessions indochinoises se
fut développé, la Compagnie des Messageries
Maritimes s'est décidée à envoyer, tous les
mois, en voyage libre, un de ses cargos qui,
après avoir touché la Cochinchine remontait
directement jusqu'à Haï-Phong. D'autres
Compagnies françaises, principalement la
« Compagnie Nationale 9, qui avait une flotte
assez importante et la Compagnie des Char-
geurs Réunis avaient également établi un
service mensuel entre Marseille et 1 Indo-
chine ,et desservaient successivement les ports
de Saigon, de Tourane et d'Haï-Phong. En-
fin pendant plusieurs années l'Etat énvoyait
pour la relève ou l'approvisionnement de ses
troupes de grands transports militairés du
type du Vinh-Long ou du Bienhoa, ou même
'de gros affrétés commerciaux comme le Cor-
tnoran ou le Colombo par exemple, qui fai-
saient escale en Cochinchine et au Tonkin et
pouvaient être utilisés par les fonctionnaires
civils et leurs bagages ou même pour les cor-
respondances postales. Tous ces navires pou-
vaient, quoique dans une limite étroite, don-
ner satisfaction aux besoins de déplacement
fit de transport et assurer les communications
à peu près normales entre la France et l'In-
dochine.
Mais les transports de l'Etat et les af-
frétés ont été supprimés, la Compagnie
Nationale a liquidé toute sa flotte et assez
rares sont aujourd'hui les bateaux français
qui font le service entre le Sud et le Nord
de l'Indochine.
Pour répondre aux protestations qui
s'étaient déjà produites avant la guerre, la
Compagnie des Messageries Maritimes avait
consenti à modifier l'itinéraire de ses courriers
en portant de Yokohama à Haïphong la
tête de ligne d'un de ses paquebots men-
suels. Ce n'était pas d'ailleurs avec beaucoup
'd'enthousiasme qu'elle avait adopté une pa-
reille modification à laquelle elle arrivait
peu à peu à se soustraire en prétextant, pour
ses grands bateaux, les difficultés d'accès et
de mouillage dans le delta du Tonkin.
Depuis la guerre, la situation s'est encore
aggravée. Non seulement la flotte des Mes-
sageries Maritimes et telle des autres Com-
pagnies se sont trouvées considérablement
restreintes, mais encore les circonstances n'ont
plus permis, comme par le passé, le cabotage
de la côte d'Annam et du golfe du Ton-
kin. Si donc la Cochinchine, avec son port
'de Saigon, grande escale des compagnies de
navigation française, se trouve assez conve-
nablement desservie dans ses communica-
tions de tout ordre avec la Métropole, au
contraire, l'Annam et surtout le Tonkin sont
'à peu près complètement sacrifiés à une épo-
que où le développement de notre grande pos-
session asiatique s'est grandement intensifié
et où les exigences économiques sont devenues
plus impérieuses que jamais. On avait fondé
un grand espoir sur la mise en valeur et
l'exploitation - du grand chemin de fer trans-
indochinois, mais, en l'état actuel des cho-
ses, on ne peut pas compter, avant plusieurs
années, sur la réalisation de ce travail à
moins que la colonie ne soit enfin autorisée
à contracter lin grand emprunt de liquidation
qui se heurtera peut-être aujourd'hui à d'as-
sez graves difficultés.
Cependant, devant les légitimes revendi-
cations de nos compatriotes et de nos proté-
gés, on ne peut guère laisser plus longtemps
sans solution une question aussi importante
et même vitale pour les intérêts rde
tous. Puisque, actuellement, c'est à peu
près uniquement par voie d'eau que
peuvent s'établir les relations normales
entre les diverses parties de l'Indo-
chine, les pouvoirs publics doivent immédia-
tement se préoccuper de les assurer avec tou-
tes les garanties de rapidité et de sécurité
désirables. Or, la mer qui borde la Côte
d'Annam que doivent longer les navires est
hérissée de rochers et d'écueils qui y rendent
la navigation fort difficile surtout au moment
où souffle la mousson de nord-est ou
quand les grands typhons s'y déchaînent, à
la saison d'été. Il s'y trouve des parages très
dangereux où les qualités nautiques du com-
mandement et de l'équipage peuvent être
souvent mises à 1 épreuve, mais où il im-
porte que les bâtiments, confiés à leur vigi-
lance, soient véritablement en état de résis-
ter à la fureur des éléments.Tous les sinistres
qui s'y sont produits, et ils sont malheureu-
sement très nombreux, ont leur principale
cause dans l'état de vétusté ou d'usure dans
lequel se trouvaient les bateaux, le plus sou-
vent déclassés, qui faisaient le service habi-
tuel entre la Cochinchine et le Tonkin pour
une traversée qui, en raison de leurs moyens
d action n est jamais inférieure à trois jours.
L'accident du Hal-Phong, ancien courrier
annexe des Messageries Maritimes, qui venait
d'être vendu à un négociant chinois est assez
caractéristique à cet égard. Pour une cause
encore indéterminée, il a disparu sans lais-
ser la moindre trace, engloutissant avec lui
plusieurs de nos compatriotes et de nombreux
passagers indigènes. On frémit même en pen-
sant qu'un pareil sort aurait pu lui arriver,
beaucoup plus tôt, lorsqu il faisait son ser-
vice régulier le long de la côte, bondé de
passagers et de marchandises.
L'émotion légitime qu'a soulevée un pa-
reil sinistre, doit dicter leurs devoirs aux pou-
voirs publics de l'Indochine. Non seulement
il leur incombe de donujer satisfaction, dans
la mesure du possible, à nos compatriotes de
l'Annam et du Tonkin en organisant un ser-
vice régulier qui soit conforme aux exigen-
ges actuelles et au développement progres-
sif de notre grande possession asiatique, mais
en veillant aussi très rigoureusement a iod-
servation des prescriptions qui assurent leur
protection et leur sauvegarde. C'est une ques-
tion qui doit être immédiatement mise à
l'étude et qui, nous en sommes persuadés,
motivera, s'il est nécessaire, la juste inter-
vention du Ministre des Colonies.
Pierre Valude,
Député du Cher.
- aloi
AU SÉNAT
--o-e---
DANS LES COMMISSIONS
Noire excellent ami Mario Roustan sé-
nateur de l'Hérault, a été désigné vendredi
par la Commission des finances de la Haute
Assemblée pour prendre le rapport du bud-
get de l'Intérieur en remplacement de M.
ScKrameck, devenu ministre de l'Intérieur.
M. Roustan a lui-même pris part à la
séance publique et remporté un brillant suc-
cès dans la discussion du projet d'emprunt
du gaz de la ville de Paris. question qui
lui est familière car le sénateur de l'Hé-
rault a été pendant de longues années, édile
d'une grande ville, adjoint au maire de
Lyon.
La gauche démocratique et radicale-so-
cialiste du Nord a désigné le général Mes-
simy, ancien ministre de la Guerre et des
Colonies pour remplacer M. Schrameck, à
la Commission de l'Algérie.
Cinéma colonial
0
EN TUNISIE
Charles Burguet, ayant terminé la Joueuse
d'orgue, va aller tourner en Tunisie Barocco,
avec. Angelo, Nilda Duplessy, André Nox,
Suzy Vernon et Camille Baidbu.
L'excellent artiste, qui a remporté de nom-
breux succès de comédien au .grand Théâtre
Municipal, retrouvera pendant son séjour maint
ami et maint admirateur.
MIRAGE FILME AU DESERT
Au cours du raid de Goys vers le lac Tchad,
l'opérateur Dély, monté sur le Roland-Garros,
fut mis au défi par Pelletier Doisy de filmer
un splendide mirage qui apparaissait à l'horizon.
Chiche que tu ne le tournes pas ! dit Pel-
letier Doisy.
Dély tourna, et, lors du développement de la
pellicule, le mirage se trouva bien et dûment
enregistré. Qui eût dit que l'œi1 rnécanique
de l'appareil de prise de vues était capable
d'enregistrer ces illusions que l'on croyait jus-
qu'ici réservées aux yeux imparfaits des hu-
mains ?
L'AVIATION COLONIALE
110 -
Réception à Casablanca
de t'aviateur belge Thiefîry
Le vaillant et sympathique aviateur belge
Thieffry, l'auteur du raid Bruxelles-Congo,
qui rentre en Belgique par mer, a fait es-
cale à Casablanca, où il a été reçu par la
colonie belge et r Aéro-Club du Maroc.
{Par dépêche.)
-.. - ---
OIE GOIFÉBEIGE DO PAOIFIQUE
La Conférence annuelle
de l Afrique du Nord,
qui réunit désormais,
avec le Gouverneur Gé-
ral de l'Algérie et les Ré-
sidents généraux de la Tu-
nisie et du Maroc, les
Gouverneurs généraux de
l'A.O.F. et de l'A.E.F.
dans le but d'assurer l'unité de notre poli-
tique musulmane pour notre a bloc afri-
cain », va-t-elle avoir sa réplique en
Extrême-Orient aux fins d'accorder les vues
de notre politique dans le Pacifique ?
C'est la suggestion formulée par le rap-
porteur du budget des Colonies au Sénat,
M. de iJlonzie, qui, participant aujourd*hui
aux conseils du Gouvernement, ne peut
manquer d'y faire triompher sa clairvoyante
thèse. Il voudrait que a chaque année, le
Gouverneur Général de l'Indochine, l Am-
bassadeur de France au Japon, le Ministre
de France à Pékin et même le Résident su-
périeur au Tonkin sans oublier, je pense >-
notre Ministre à Bangkok , pussent se ren-
contrer pour confronter et régler d'un com-
mun accord les différentes questions qui se
posent devant chacun d'eux et les problèmes
partiels que comporte Inapplication des prin-
cipes généraux qu'ils ont mission d'obser-
ver ».
Le problème du Pacifique a pris au cours
de ces dernières années une ampleur qui
nous commande d"être attentifs aux mena-
ces de conflit qui risquent « de faire sauter
la plus formidable poudrière du monde D,
Sur les rivages du grand Océan, quatre im-
pcrialismes s1 affrontent : américain, japo-
nais, britannique, russe, et le dernier, qui,
en s'insinuant à travers l'énorme masse
amorphe de la Chine, peut constituer de-
main pour nos propres colonies asiatiques,
le péril « catastrophique » dont parlait
M. André Hesse à la tribune du Sénat.
Dans ces conjonctures, vigilance devient
le mot d'ordre de notre diplomatie en
Extrême-Orient, et il est désirable que ceux
qui ont la charge d'y représenter la France
puissent, dans les assises périodiques récla-
tnées par M. de Monzie, échanger leurs in-
formations, contrôler leurs propres impres-
sions et coordonner leurs efforts. Cette tâche
de liaison apparaît comme essentielle pour
prévenir de redoutables surprises.
M. Aristide Briand, qui a pris à la Con-
férence de Washington la part que l'on sait
et qui n'inore rien des fortes profondes
mises en jeu dans le grand drame sus-
pendu, est bien préparé pour accueillir la
suggestion de son collègue qui a, dans les
circonstances actuelles, toute la valeur d'un
avertissement.
Auguste Brunet
Député de la Réunion.
MM sanglants à la Miiionpe
Le ministère des Colonies communique :
Après une conférence politique Qui s'est te-
nue à la mairie de la Pointe'à-Pitre, le ven-
dredi 24 avril, quelques coups de feu ont été
tirés à la suite desquels il y a eu un mort et
quelques blessés.
Le gouverneur a fait savoir qu'actuelle-
ment le calme était rétabli.
M. André Hesse, ministre des Colonies, lui
a envoyé des instructions l'invitant à prendre
toutes les mesures susceptibles d'apaiser les
esprits et d'assurer les élections dans V ordre
et la plus stricte légalité.
D'après un télégramme expédié par M.
lemt-François, député, maire de pointe-à-Pi.
tre, M. Bolisax, conseiller général, président
de la Commission coloniale, est au nombre
des blessés.
D'autre part, M. Candace prétend, comme
à l'ordinaire, que les agresseurs seraient des
partisans de M. Boisneuf, ancien député.
Le manneken-Dis congolais
Les Belges du Congo désirent avoir leui
Mannekenpis ! Peut-être sont-ils jaloux de
la faveur faite aux Parisiens qui vont bien-
tôt posséder une reproduction de ce monu-
ment de l'audacieux gavroche bruxellois?
Peut-être, plus simplement, estiment-ils que,
ce serait un apaisement à leur nostal-
gie que de venir à Kinshosa, contempler ce
monument familier leur rappelant et la pa-
trie absente et leur enfance frondeuse?
Et ce sentiment est fort naturel.
Notre confrère l'Avenir Colonial Belge a
pris, du reste, l'initiative d'une souscription
destinée à récolter les fonds nécessaires à
ce projet, et nous sommes convaincus que
l'argent va couler dans son escarcelle, à jet
continu, comme si ce jet émanait de Man-
nekenpis lui-même!
lalib
Requele ? cMi-noialre ? Dellys (Mine)
-0-0--
Considérant que le décret du 27 décembre
1919 dispose que les cadis-nôtaires sont mis
de plein droit à la retraite à l'âge de 65 ans,
le Conseil dTEilat a rejeté la requête du sieur
Gheraba Ahmed ben Hassen, ancien cadi-no-
taire à Dellys, contre un arrêté do Gouverneur
.Général de r Algérie en date du 21 décembre
1923 qui a prononcé sa mrse à la retraite.
Lettre d'Afrique
-(H)-
Les doléances des coupeurs
de - la - Côte dTvoire
A peine eus-je touché la terre d'Afrique que
j'entendis parler de la question de la main-
d'œuvre indigène sur laquelle les lecteurs des
Annales Coloniales ont déjà été renseignés par
les articles de mon dist' 1 gué collaborateur et
ami, M. Pierre Valude.
Dans le numéro du 9 mars, traitant « d'une
meilleure utilisation de la main-d'œuvre à la
Côte d'Ivoire », M. Pieofre Valude écrivait :
« Si les chefs d'exploitation forestière ne
réussissent pas à engager au Soudan et en
Haute-Volta quelques milliers d'indigènes
pour renforcer leurs équipes, leurs entre-
prises auront bientôt atteint leur maximum
de rendement. »
La situation est beaucoup plus critique, il
faut écrire ceci : si la main-d' œuvre manque aux
exploitants forestiers, et s'il n'y est pas immé-
diatement pourvu, leurs entreprises seront rul-
n é es.
Et ce qu'il y a de plus curieux, c'est que,
comme M. Bouissou, président du Syndicat des
Exploitants Forestiers, l'a exposé dans une let-
tre* au Président de la Chambre de Commerce
de la Côte d'Ivoire, l'honorable M. Barthe, la
crise de la main-d' œuvre n'aurait pas existé si
elle n'avait pas été provoquée par la circulaire
du Gouverneur p. i, M. Brunot. Cette circu-
laire du 18 janvier 1925t publiée au J. O. du
15 janvier 1925 (ce qui est étrange) a eu pour
résultat, par son application, de modifier l'atti-
tude des indigènes, car ce n'est ni plus ni moins
qu'une propagande officielle du chômage. La
politiqu1 du Commerce, unie à celle de I indus-
trie, servent les intérêts d'autrui. En jetant
l'anathème contre l'exploitation forestière, le
Gouverneur p. i. a provoqué la création de l' As-
sociation de Défense des Intérêts des Exploi-
tants Forestiers, dont cinq délégués furent reçus
et entendus par la Chambre de Commerce le
dimanche 5 avril. C'est d'un commun accord
que fut décidé l'envoi au Gouverneur Général
de l'A: O. F. de la lettre des forestiers au
président de ladite assemblée, qui a reconnu,
entre autres, que sans même accorder six mois
de préavis pour 1 application de sa circulaire,
M. le Gouverneur p. 1. avait commis un v.
Aabte excès de pouvoir dont les conséquences
seraient, s'il n'y était mis bon ordre, la ruine
immédiate des forestiers dont les bois doivent
être prêts à profiter de la prochaine saison des
pluies. Les forestiers, auxquels les mesures de
faveur accordées - au cacao et au coton n'ont pas
échappé, demandent 1 égalité pour tous, la
création d'un code de circulation. Ils demandent
qu'il leur soit immédiatement accordé cent tra-
vailleurs par chantier, que le réseaoutier leur
soit accessible et que les tarifs presque prohibi-
tifs du chemin de fer soient révisés. Ils veulent
bien amener du rail, mais pourquoi leur faire
payer 0 fr. 60 par tonne kilométrique contre
0 fr. 30, et 0 fr. 50 pour d'autres produits ou
marchandises ?
Convaincus, à bon droit, qu ils ne pouvaient
avoir gain de cause par une protestation contre
des règles administratives, les exploitations fo-
restières ont discuté sur le fond avec des argu-
ments irréfutables, et nous sommes convaincus
que le nouveau Gouverneur, M1. Lapalud, saura
rétablir la confiance chez ceux qui contribuent
pour la plus large part au développement éco-
nomique de la Côte d'Ivoire.
Eugène Devaux
1
Le bluff Cllroën ou le raid manque
––o-o––
Nous recevons la lettre suivante :
N'Tima, le 14 mars 1925.
Monsieur,
Je lis dans « Le Matin d du 21 janvier,
sous le titre : « La Mission Citroen du Cen-
tre-Afrique est arrivée à Ban gui. Les resid-
tats de l'expédition. Bientôt, la piste Fort-
Lamy-Bangui, nouvellement tracée par les
auto-chenilles, sera suivie par d'autres cara-
vanes automobiles. »
La mission Haardt-Audoin-Dubreuil 2
chevrons ne manque pas d'astuce. La route
a été construite d octobre 1922 à mars 1923
(sur les ordres de M. le Gouverneur Lavit,
qui a quitté Fort-Lamy le 31 mars 1923, et
est arrivé avec des voitures Ford (3) chargées
six jours plus tard à Bangui. La route a été
construite par MM. Petrionne, Barbcret,
Rosso et Belan; personnellement, j'ai cons-
truit le tronçon de Mogroum jusqu'en face
Bousso.
De plus, M. le Gouverneur Lamblin
n'avait pas attendu la venue des automobiles
à brisques, pour faire construire sa superbe
route avec travaux d'art de Batangafo à Da-
mara, où elle rejoint la route Fort-de-Crarn-
pel-Bangui.
Pour rectificatif.
Veuillez agréer, etc.
J. BARBERET,
r./¡r.[ de la Subdivision de N'Timn,
par Pointe- Noire (Moyen-Congo).
Nous sommes heureux d'avoir dans ces
colonnes depuis bientôt cinq mois dénoncé
le hl u ff colossal de cette tapageuse entre-
prise.
LE CHEMIN DE PEU DE TANGER-FEZ
Le Gouvernement espagnol a autorisé
l'émission d'obligations d'une valeur de
25 millions de pesetas nécessaires à la Com-
pagnie du Chemin de fer Tanger-Fez.
(Par dépêche,)
La campagne cotonnière au Dahomey
en lOâS
--0-0.-
La récolte du coton bat son'plein au Daho-
mey, mais il n'est pas encore possible de donner
des précisions sur son importance.
L'acréage précédemment consacré à ce textile
a été très fortement augmenté cette année. Des
régions telles que celles de Djougou, de Para-
kou, même du Moyen-Niger qui n'avaient pas
encore produit de coton pour l'exportation, four-
niront, cette année, leur part dans la produc-
tion de la colonie.
Ce contingent n'atteindra d'ailleurs, une va-
leur importante qu'après plusieurs campagnes,
l'implantation d'une culture nouvelle ne peut,
en effet, se faire que sur un certain nombre de
points, d'où elle gagne ensuite toutes les régions
voisines, la vitesse de cette diffusion dépendant
avant toutes choses des prix que le commerce a
offerts aux premiers producteurs. Enfin, les cul-
tivateurs ont besoin de quelquc-s années d'expé-
rience pour obtenir de la plante nouvelle pour
eux tout le - rendement qu'elle peut - donner.
La saison, -d'ailleurs, n'a pas été favorable,
et les quantités de coton récoltées ne corres-
pondront pas à l'effort fait par les indigènes. Ce
sont là les incidents prévus, d'ailleurs, de la
culture sèche. Aussitôt après les semis, deux
mois de sécheresse à peu près complète ont né-
cessité, en beaucoup d'endroits, leur renouvel-
lement. Puis, en novembre, au moment où se
nouaient les premières fleurs, un mois de séche-
resse absoluo. suivie d une période exception-
nelle de dix jours d'harmattan, ce vent froid et
desséchant du désert, ont grillé uné bonne partie
des cotonniers.
Quoi qu'il en soit, la quantité du coton de la
nouvelle récolte, qu'on a pu apprécier déjà,
sera au moins égale à celle de la récolte de t'an
passé.
Or, le. directeur des Usines Kochlin et Cie,
qui a consommé dans ses filatures 200 tonnes
de ce coton et a fait faire une expertise sérieuse
de 464 balles, s'exprimait ainsi à son sujet dans
une communication à l'Académie d'Agricul-
ture :
-. t. a. 1
Les cotons provenant de la région d Abomey
et cueillis en bonne époque, ont été cotés
« Bonne classe, bonne résistance, longueur très
égale et bonne (29 m/m) très peu d'étoiles. Les
cotons de la région de Savalou ont donné lieu
aux appréciations suivantes : fibres bien déve-
loppées, très homogènes bon 28-30. Bien pro-
pres. Résistance plutôt supérieure à celle des
cotons dr Abomey.
Quelques balles ont des soies de 32 m/m.
Les cotons du début de la récolte, cueillis
parfois avant maturité, sont bons, mais très étoi-
les. Ceux d'arrière-saison, encore que bons com-
me qualité, sont souvent souillés de poussière,
de débris de feuilles. »
On voit que le, coton Dahomey est, en som-
me, un bon coton moyen convenant parfaitement
à notre industrie métropolitaine.
Le peu de défaut qu'on lui reproche provient
d'un peu de négligenèe ou d'ignorance du cul-
tivateur indigène dans sa récolte.
L'établissement d'un contrôle à Fexpotlation,
tel que celui qui fonctionne déjà pour les aman-
des de palme, et qui a fait leur réputation, per-
mettra de supprimer rapidement ces Imperfec-
tions. La question est, d'ailleurs, à peu près
mise au point par la collaboration de la Cham-
bre de Commerce et des Services techniques de
la Colonie.
Le Dahomey est, d'autre part, largement
pourvu des usines d'égrenage nécessaires au
traitement dé sa récolte de coton, comme le
montre le tableau ci-dessous donnant la situation
des diverses usines d' égrenage et leur capacité
de travail en tonnes de fibres.
Nombre Capacité en
d'usines tonnes
Localité de fibres
Savalou 2 600
Bohicon 1 400
Parahoué .,. 1 200
Cotonou 1 500
Djougou .,., 1 300
Route de l'Est.. Egrenage mobile 200
auxquelles il faut ajouter deux usines de l' Asso-
ciation Cotonnière en cours do montage à Bohi-
con et à Bassila, dont la capacité totale attein-
dra 1.300 tonnes de ifbres.
Parmi ces usines, celle de Parahoué a été
montée par l'Administration pour permettre l'ac-
croissement des cultures cotonnières dans une
région déjà fort importante, mais un peu éloi-
gnée en fournissant les prix de transport de co-
ton transporté sous forme de fibres, elle joue
le rôle de centre de première amélioration de la
qualité du coton, le service de l'Agriculture y
opérant lei triage des graines produites dont les
meilleures sont conservées comme semences.
Visiteurs noirs à Paris
--0-0--
Cent quarante noirs, venant du Sénégal et
de la Guinée, sont arrivés à Bordeaux, à bord
du paquebot Alba,
Leur chef, Prosper Seck, parle admirable-
ment le français.
Ce contingent s'est scindé en deux grou-
pes, l'un allant à Barcelone où il séjournera
cinq mois; l'autre est parti pour Paris où
il formera dans l'enceinte du Jardin d'Ac-
climatation un « Village noir » qui ajoutera.
en plein Bois de Boulogne, une attraction à
toutes celles offertes par l'Exposition des Arts
Décoratifs sur Jes rives de la Seine.
L'indocbine à Paris
-0
DEUX CONFERENCES
Aux Hautes Etudes Sociales, a eu lieu ces
jours derniers une conférence sur « la Po-
litique républicaine et l'Indochine française ».
M. Maurice Viollette, député, récemment
nommé Gouverneur Général de l'Algérie, quit
devait présider la séance, n'a pu venir à.
cause de son très prochain départ. On l'eût
écouté avec intérêt et satisfaction ; c'est tou-
jours avec précision et une claire raison
qu'il expose ses idées généreuses vis-à-vis des
indigènes.
Les orateurs présents ne répétèrent en
somme que leurs conférences relatées ici
même en février. Le capitaine Monet nous a,
en effet, de nouveau entretenu, et pendant
une heure et quart, de ses misères, attaquant
avec véhémence les missions catholiques. A
l'entendre, on aurait cru que l'évêché de
Saïgon est cause de toutes les bêtises que le
Gouvernement ait pu commettre en Indo-
chine.
M. Félicien Challaye, sincère comme d'ha-
bitude, nous raconte les péripéties de ses
voyages en Indochine. Parlant avec admira-
tion de la race annamite, tout particulière-
ment de son culte des ancêtres qui se trouve
d'après lui en plein accord avec la philoso-
phie moderne, celle d'Auguste Comte, par
exemple, il entrevoit même que ce culte sera
un apport appréciable que nos protégés pour-
raient un jour faire à cette « morale plané-
taire, plus largement humaine ».
rlus sv ^stanticlle et plus réaliste est la
conférence Me M. Duong van Giao, avocat
à la Cour u appel, président du Comité ad-
ministratif de l'Association des Travailleurs
Intellectuels d'Indochine, a faite le 26 avril,
à la salle des conférences du Musée Guimet,
sous les auspices de l'Association Française
des Amis de l'Orient. Grand et mince, d'al-
lure paisible, nous sentons en lui une pensée
réfléchie qu'il exprimera d'une voix un peu
grave, qui nous fait craindre par moment la
monotonie. Avec tact et mesure, il nous a
entretenu de cette question très controver-
sée l'instruction des indigènes en Indochine.
Un long historique de la question nous
est présenté avec statistiques et faits à l'ap-
pui. Les chiffres sont éloquents et prouvent
d'eux-mêmes que l'effort de la France s'est
poursuivi avec persévérance avec des alter-
natives de succès et d'insuccès.
Dans un français charmant et remarquable,
M. Duong nous retrace l'organisation de
l'instruction publique dans l'ancien Annam;
organisation excellente en son temps, basée
sur la vie traditionnelle du pays. L'instruc-
tion a toujours été tenue en honneur dans
toutes les familles, liée étroitement à l'en-
seignement religieuxt- C'est à la pagode que
l'enfant était conduit chaque jour. Il n'avait
de limites, au cours de sa longue vie d'étu-
diant, que celles de ses propres capacités.
Des examens successifs lui octroyaient des
diplômes. Les difficultés s'accumulaient, la
patience inlassable et l'enthousiasme du let-
tre en avait raison, si bien qu'un Annamite
était étudiant toute sa vie.
Le conférencier rend ensuite un hommage
profondément sincère à la France qui, par
l'intermédiaire de ses représentants quali-
fiés, les Paul Bert, Doumer, Sarraut, Mau-
rice Long, a su réaliser dans re domaine une
œuvre vraiment grandiose.
La conférence illustrée de films rrvontrant
la vie scolaire indochinoise sous tous ses as-
pects, a remporté un franc succès. Seule la
conclusion nous a un peu surpris. Elle au-
rait dû être plus précise et plus conforme à
l'ensemble; l'orateur demande, pour ainsi
dire sans transition et avec quelque amer-
tume, l'amélioration de l'enseignement
« pour que, a-t-il tcrmmé, la mémoire au
maître soit honorée à l'égal de celle du
père ».
D'où vient cette confusion ? Est-ce le dé-
cret de M. Martial Merlin, supprimant la
liberté d'enseignement dont l'orateur nous
a entretenu lui-même qui en est cause ? Si
nui, il a parfaitement raison de se plaindre
de ces mesures incompréhensibles.
J. Aytet
PHILATÉLIE
0-0-
QUELQUES PRIX A LA VENTE EEiRRARI
Le 1 franc sur 10 c. Clingn 1892 lypc VIII
a (M/*, pousse ;'i Sri.OtR» fr.mr.s.
Une feuillu de 20 timbres du 25 c. noir
taxe de Guadeloupe a atteint 18,000 fl'1T1('C:¡.
La l'oviille. du M r. noir mèniu pays a fait
23.000 francs. 10 limlnvs de 5 IV. vioiet
Madagascar 1801
francs. Les in <. Kéuninn î-Sfj-1 ont. été ven
dus de 18.000 à 23.i>00 fram s pièce, suivant
état. Les 30 c. même émission onl atteint
10.200 francs. Le 25 c. jaune, de Tahiti 1803
a été poussé A 12.000 ifraues.
Cela fait cher le kilomètre carré de pa-
pier.
D'autres prix.
Au cours d'une von te véi-eitle opérée à.
Marseille, il a été ublcnu les prix suivants,
entre autres :
Madagascar n° 13 o-h.Madagascar n" 25 ob. < al. 000, adj. <>80 ;
Madagascar n" 2*1 oh. cal. 1.000, adj. 1.088 ;
Madagascar 11° 2? ob. cal 750, adj 730 ;
Maroc français n" 7 b. erreur eat. 2a0, adj.
240 ; Martinique n° 00 nu. eat. 150. adi.
210 Nossi-Bé n° l ob. cal. 850, adj. S^)5 ;
ossi-Bé ii° 5 ng. cal (iôO, adj. 705 : N'ossi-
né n° 5 ob. ont. 55(1, ndi. 420 ; Xussi-Bé
n° HI oh. cal. 550. adj. i-30 ; Nouvelle-Calé-
donie Il ° li ng. ciit.l^), adj. 455; Nouvelle-
Calédonie n° 15 ng. cal: an n, actj, M ;
Nouvelle-Calédonie 110 lfi ng. ont. 300, adj.
adj.î30 ; Nouvelle-Calédonie no 3Fi ng. cat.
non. adj. 900 ; Obnrk n° 31 ob. r.at. 450, adj.
550 ; Ohork n" 03 ng. eat. 250, adj, 2ffi ;
oboek 11° 0-i ng. cnl. 375, adj. li-rii - Saint-
Pierre et Miquclon n° 1 ob. cat 1.2?>0, ndj.
1.050 ; Saint-Pierre et Miqpiolon n° 3 oh.
cat. 1.000, adj. 800 ; Zanzibar français n*
LE NUMERO : 20 CEN rIMES
LUNDI. 27 AVRIL 1926
e s J lr j r 4
Les Annales Coloniales
- i l 4 &p
t. - luw U IL .5
JOURNAL - QUO,TIDIEN
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LES COMMUNICATIONS
entre la Cochinchine et le Tonkin
l" 1
Le tragique disparition de VHat-Phong,
qui a si vivement impressionné les esprits, en
ndochine, appelle de nouveau l'attention sur
les moyens de transport, tout à fait défec-
tueux, qui existent, aujourd'hui encore, entre
la Cochinchine et le Tonkin. Depuis fort
longtemps déjà nos compatriotes de l'Annam
et du Tonkin se sont plaints de l'isolement
dans lequel ils se trouvaient, par suite de
la pénurie toujours plus grande des bateaux
faisant le service entre Saïgon et les divers
ports de la côte. indochinoise. Alors, qu'au
point de vue international, la Compagnie des
Messageries Maritimes entretient des unités
qui peuvent rivaliser de confort et de vitesse
avec les grands paquebots étrangers, elle n'a
jamais accordé beaucoup d'attention a.yx
communications intérieures de la colonie.
Pendant longtemps, les grands courriers
postaux venant de France, après avoir tou-
ché Saigon, deux fois par mois, se dirigeaient
immédiatement sur Hong-Kong et sur
Shanghaï pour atteindre leur point terminus
de Yokohama. Dans leur voyage de retour
en France, ils laissaient également de côté
la plus grande partie de l'Indochine en tou-
chant de nouveau Saigon. Le service des
voyageurs et des marchandises à destination
'des autres localités de l'Indochine était as-
suré par de petits bateaux annexes, la plu-
part du temps vieux et fatigués, souvent très
insuffisants et ne présentant même pas quel-
quefois les qualités nautiques désirables. Les
débris de ces petits courriers sont mainte-
nant éparpillés sur la plupart des récifs ou
'des îlots rocheux de la côte d'Annam.On peut
affirmer qu'ils ont presque tous fini plus ou
moins tragiquement, et le triste sort de l'Hai-
Phong ne vient malheureusement pas dépa-
reiller la collection.
Lorsque le mouvement commercial entre la
France et ses possessions indochinoises se
fut développé, la Compagnie des Messageries
Maritimes s'est décidée à envoyer, tous les
mois, en voyage libre, un de ses cargos qui,
après avoir touché la Cochinchine remontait
directement jusqu'à Haï-Phong. D'autres
Compagnies françaises, principalement la
« Compagnie Nationale 9, qui avait une flotte
assez importante et la Compagnie des Char-
geurs Réunis avaient également établi un
service mensuel entre Marseille et 1 Indo-
chine ,et desservaient successivement les ports
de Saigon, de Tourane et d'Haï-Phong. En-
fin pendant plusieurs années l'Etat énvoyait
pour la relève ou l'approvisionnement de ses
troupes de grands transports militairés du
type du Vinh-Long ou du Bienhoa, ou même
'de gros affrétés commerciaux comme le Cor-
tnoran ou le Colombo par exemple, qui fai-
saient escale en Cochinchine et au Tonkin et
pouvaient être utilisés par les fonctionnaires
civils et leurs bagages ou même pour les cor-
respondances postales. Tous ces navires pou-
vaient, quoique dans une limite étroite, don-
ner satisfaction aux besoins de déplacement
fit de transport et assurer les communications
à peu près normales entre la France et l'In-
dochine.
Mais les transports de l'Etat et les af-
frétés ont été supprimés, la Compagnie
Nationale a liquidé toute sa flotte et assez
rares sont aujourd'hui les bateaux français
qui font le service entre le Sud et le Nord
de l'Indochine.
Pour répondre aux protestations qui
s'étaient déjà produites avant la guerre, la
Compagnie des Messageries Maritimes avait
consenti à modifier l'itinéraire de ses courriers
en portant de Yokohama à Haïphong la
tête de ligne d'un de ses paquebots men-
suels. Ce n'était pas d'ailleurs avec beaucoup
'd'enthousiasme qu'elle avait adopté une pa-
reille modification à laquelle elle arrivait
peu à peu à se soustraire en prétextant, pour
ses grands bateaux, les difficultés d'accès et
de mouillage dans le delta du Tonkin.
Depuis la guerre, la situation s'est encore
aggravée. Non seulement la flotte des Mes-
sageries Maritimes et telle des autres Com-
pagnies se sont trouvées considérablement
restreintes, mais encore les circonstances n'ont
plus permis, comme par le passé, le cabotage
de la côte d'Annam et du golfe du Ton-
kin. Si donc la Cochinchine, avec son port
'de Saigon, grande escale des compagnies de
navigation française, se trouve assez conve-
nablement desservie dans ses communica-
tions de tout ordre avec la Métropole, au
contraire, l'Annam et surtout le Tonkin sont
'à peu près complètement sacrifiés à une épo-
que où le développement de notre grande pos-
session asiatique s'est grandement intensifié
et où les exigences économiques sont devenues
plus impérieuses que jamais. On avait fondé
un grand espoir sur la mise en valeur et
l'exploitation - du grand chemin de fer trans-
indochinois, mais, en l'état actuel des cho-
ses, on ne peut pas compter, avant plusieurs
années, sur la réalisation de ce travail à
moins que la colonie ne soit enfin autorisée
à contracter lin grand emprunt de liquidation
qui se heurtera peut-être aujourd'hui à d'as-
sez graves difficultés.
Cependant, devant les légitimes revendi-
cations de nos compatriotes et de nos proté-
gés, on ne peut guère laisser plus longtemps
sans solution une question aussi importante
et même vitale pour les intérêts rde
tous. Puisque, actuellement, c'est à peu
près uniquement par voie d'eau que
peuvent s'établir les relations normales
entre les diverses parties de l'Indo-
chine, les pouvoirs publics doivent immédia-
tement se préoccuper de les assurer avec tou-
tes les garanties de rapidité et de sécurité
désirables. Or, la mer qui borde la Côte
d'Annam que doivent longer les navires est
hérissée de rochers et d'écueils qui y rendent
la navigation fort difficile surtout au moment
où souffle la mousson de nord-est ou
quand les grands typhons s'y déchaînent, à
la saison d'été. Il s'y trouve des parages très
dangereux où les qualités nautiques du com-
mandement et de l'équipage peuvent être
souvent mises à 1 épreuve, mais où il im-
porte que les bâtiments, confiés à leur vigi-
lance, soient véritablement en état de résis-
ter à la fureur des éléments.Tous les sinistres
qui s'y sont produits, et ils sont malheureu-
sement très nombreux, ont leur principale
cause dans l'état de vétusté ou d'usure dans
lequel se trouvaient les bateaux, le plus sou-
vent déclassés, qui faisaient le service habi-
tuel entre la Cochinchine et le Tonkin pour
une traversée qui, en raison de leurs moyens
d action n est jamais inférieure à trois jours.
L'accident du Hal-Phong, ancien courrier
annexe des Messageries Maritimes, qui venait
d'être vendu à un négociant chinois est assez
caractéristique à cet égard. Pour une cause
encore indéterminée, il a disparu sans lais-
ser la moindre trace, engloutissant avec lui
plusieurs de nos compatriotes et de nombreux
passagers indigènes. On frémit même en pen-
sant qu'un pareil sort aurait pu lui arriver,
beaucoup plus tôt, lorsqu il faisait son ser-
vice régulier le long de la côte, bondé de
passagers et de marchandises.
L'émotion légitime qu'a soulevée un pa-
reil sinistre, doit dicter leurs devoirs aux pou-
voirs publics de l'Indochine. Non seulement
il leur incombe de donujer satisfaction, dans
la mesure du possible, à nos compatriotes de
l'Annam et du Tonkin en organisant un ser-
vice régulier qui soit conforme aux exigen-
ges actuelles et au développement progres-
sif de notre grande possession asiatique, mais
en veillant aussi très rigoureusement a iod-
servation des prescriptions qui assurent leur
protection et leur sauvegarde. C'est une ques-
tion qui doit être immédiatement mise à
l'étude et qui, nous en sommes persuadés,
motivera, s'il est nécessaire, la juste inter-
vention du Ministre des Colonies.
Pierre Valude,
Député du Cher.
- aloi
AU SÉNAT
--o-e---
DANS LES COMMISSIONS
Noire excellent ami Mario Roustan sé-
nateur de l'Hérault, a été désigné vendredi
par la Commission des finances de la Haute
Assemblée pour prendre le rapport du bud-
get de l'Intérieur en remplacement de M.
ScKrameck, devenu ministre de l'Intérieur.
M. Roustan a lui-même pris part à la
séance publique et remporté un brillant suc-
cès dans la discussion du projet d'emprunt
du gaz de la ville de Paris. question qui
lui est familière car le sénateur de l'Hé-
rault a été pendant de longues années, édile
d'une grande ville, adjoint au maire de
Lyon.
La gauche démocratique et radicale-so-
cialiste du Nord a désigné le général Mes-
simy, ancien ministre de la Guerre et des
Colonies pour remplacer M. Schrameck, à
la Commission de l'Algérie.
Cinéma colonial
0
EN TUNISIE
Charles Burguet, ayant terminé la Joueuse
d'orgue, va aller tourner en Tunisie Barocco,
avec. Angelo, Nilda Duplessy, André Nox,
Suzy Vernon et Camille Baidbu.
L'excellent artiste, qui a remporté de nom-
breux succès de comédien au .grand Théâtre
Municipal, retrouvera pendant son séjour maint
ami et maint admirateur.
MIRAGE FILME AU DESERT
Au cours du raid de Goys vers le lac Tchad,
l'opérateur Dély, monté sur le Roland-Garros,
fut mis au défi par Pelletier Doisy de filmer
un splendide mirage qui apparaissait à l'horizon.
Chiche que tu ne le tournes pas ! dit Pel-
letier Doisy.
Dély tourna, et, lors du développement de la
pellicule, le mirage se trouva bien et dûment
enregistré. Qui eût dit que l'œi1 rnécanique
de l'appareil de prise de vues était capable
d'enregistrer ces illusions que l'on croyait jus-
qu'ici réservées aux yeux imparfaits des hu-
mains ?
L'AVIATION COLONIALE
110 -
Réception à Casablanca
de t'aviateur belge Thiefîry
Le vaillant et sympathique aviateur belge
Thieffry, l'auteur du raid Bruxelles-Congo,
qui rentre en Belgique par mer, a fait es-
cale à Casablanca, où il a été reçu par la
colonie belge et r Aéro-Club du Maroc.
{Par dépêche.)
-.. - ---
OIE GOIFÉBEIGE DO PAOIFIQUE
La Conférence annuelle
de l Afrique du Nord,
qui réunit désormais,
avec le Gouverneur Gé-
ral de l'Algérie et les Ré-
sidents généraux de la Tu-
nisie et du Maroc, les
Gouverneurs généraux de
l'A.O.F. et de l'A.E.F.
dans le but d'assurer l'unité de notre poli-
tique musulmane pour notre a bloc afri-
cain », va-t-elle avoir sa réplique en
Extrême-Orient aux fins d'accorder les vues
de notre politique dans le Pacifique ?
C'est la suggestion formulée par le rap-
porteur du budget des Colonies au Sénat,
M. de iJlonzie, qui, participant aujourd*hui
aux conseils du Gouvernement, ne peut
manquer d'y faire triompher sa clairvoyante
thèse. Il voudrait que a chaque année, le
Gouverneur Général de l'Indochine, l Am-
bassadeur de France au Japon, le Ministre
de France à Pékin et même le Résident su-
périeur au Tonkin sans oublier, je pense >-
notre Ministre à Bangkok , pussent se ren-
contrer pour confronter et régler d'un com-
mun accord les différentes questions qui se
posent devant chacun d'eux et les problèmes
partiels que comporte Inapplication des prin-
cipes généraux qu'ils ont mission d'obser-
ver ».
Le problème du Pacifique a pris au cours
de ces dernières années une ampleur qui
nous commande d"être attentifs aux mena-
ces de conflit qui risquent « de faire sauter
la plus formidable poudrière du monde D,
Sur les rivages du grand Océan, quatre im-
pcrialismes s1 affrontent : américain, japo-
nais, britannique, russe, et le dernier, qui,
en s'insinuant à travers l'énorme masse
amorphe de la Chine, peut constituer de-
main pour nos propres colonies asiatiques,
le péril « catastrophique » dont parlait
M. André Hesse à la tribune du Sénat.
Dans ces conjonctures, vigilance devient
le mot d'ordre de notre diplomatie en
Extrême-Orient, et il est désirable que ceux
qui ont la charge d'y représenter la France
puissent, dans les assises périodiques récla-
tnées par M. de Monzie, échanger leurs in-
formations, contrôler leurs propres impres-
sions et coordonner leurs efforts. Cette tâche
de liaison apparaît comme essentielle pour
prévenir de redoutables surprises.
M. Aristide Briand, qui a pris à la Con-
férence de Washington la part que l'on sait
et qui n'inore rien des fortes profondes
mises en jeu dans le grand drame sus-
pendu, est bien préparé pour accueillir la
suggestion de son collègue qui a, dans les
circonstances actuelles, toute la valeur d'un
avertissement.
Auguste Brunet
Député de la Réunion.
MM sanglants à la Miiionpe
Le ministère des Colonies communique :
Après une conférence politique Qui s'est te-
nue à la mairie de la Pointe'à-Pitre, le ven-
dredi 24 avril, quelques coups de feu ont été
tirés à la suite desquels il y a eu un mort et
quelques blessés.
Le gouverneur a fait savoir qu'actuelle-
ment le calme était rétabli.
M. André Hesse, ministre des Colonies, lui
a envoyé des instructions l'invitant à prendre
toutes les mesures susceptibles d'apaiser les
esprits et d'assurer les élections dans V ordre
et la plus stricte légalité.
D'après un télégramme expédié par M.
lemt-François, député, maire de pointe-à-Pi.
tre, M. Bolisax, conseiller général, président
de la Commission coloniale, est au nombre
des blessés.
D'autre part, M. Candace prétend, comme
à l'ordinaire, que les agresseurs seraient des
partisans de M. Boisneuf, ancien député.
Le manneken-Dis congolais
Les Belges du Congo désirent avoir leui
Mannekenpis ! Peut-être sont-ils jaloux de
la faveur faite aux Parisiens qui vont bien-
tôt posséder une reproduction de ce monu-
ment de l'audacieux gavroche bruxellois?
Peut-être, plus simplement, estiment-ils que,
ce serait un apaisement à leur nostal-
gie que de venir à Kinshosa, contempler ce
monument familier leur rappelant et la pa-
trie absente et leur enfance frondeuse?
Et ce sentiment est fort naturel.
Notre confrère l'Avenir Colonial Belge a
pris, du reste, l'initiative d'une souscription
destinée à récolter les fonds nécessaires à
ce projet, et nous sommes convaincus que
l'argent va couler dans son escarcelle, à jet
continu, comme si ce jet émanait de Man-
nekenpis lui-même!
lalib
Requele ? cMi-noialre ? Dellys (Mine)
-0-0--
Considérant que le décret du 27 décembre
1919 dispose que les cadis-nôtaires sont mis
de plein droit à la retraite à l'âge de 65 ans,
le Conseil dTEilat a rejeté la requête du sieur
Gheraba Ahmed ben Hassen, ancien cadi-no-
taire à Dellys, contre un arrêté do Gouverneur
.Général de r Algérie en date du 21 décembre
1923 qui a prononcé sa mrse à la retraite.
Lettre d'Afrique
-(H)-
Les doléances des coupeurs
de - la - Côte dTvoire
A peine eus-je touché la terre d'Afrique que
j'entendis parler de la question de la main-
d'œuvre indigène sur laquelle les lecteurs des
Annales Coloniales ont déjà été renseignés par
les articles de mon dist' 1 gué collaborateur et
ami, M. Pierre Valude.
Dans le numéro du 9 mars, traitant « d'une
meilleure utilisation de la main-d'œuvre à la
Côte d'Ivoire », M. Pieofre Valude écrivait :
« Si les chefs d'exploitation forestière ne
réussissent pas à engager au Soudan et en
Haute-Volta quelques milliers d'indigènes
pour renforcer leurs équipes, leurs entre-
prises auront bientôt atteint leur maximum
de rendement. »
La situation est beaucoup plus critique, il
faut écrire ceci : si la main-d' œuvre manque aux
exploitants forestiers, et s'il n'y est pas immé-
diatement pourvu, leurs entreprises seront rul-
n é es.
Et ce qu'il y a de plus curieux, c'est que,
comme M. Bouissou, président du Syndicat des
Exploitants Forestiers, l'a exposé dans une let-
tre* au Président de la Chambre de Commerce
de la Côte d'Ivoire, l'honorable M. Barthe, la
crise de la main-d' œuvre n'aurait pas existé si
elle n'avait pas été provoquée par la circulaire
du Gouverneur p. i, M. Brunot. Cette circu-
laire du 18 janvier 1925t publiée au J. O. du
15 janvier 1925 (ce qui est étrange) a eu pour
résultat, par son application, de modifier l'atti-
tude des indigènes, car ce n'est ni plus ni moins
qu'une propagande officielle du chômage. La
politiqu1 du Commerce, unie à celle de I indus-
trie, servent les intérêts d'autrui. En jetant
l'anathème contre l'exploitation forestière, le
Gouverneur p. i. a provoqué la création de l' As-
sociation de Défense des Intérêts des Exploi-
tants Forestiers, dont cinq délégués furent reçus
et entendus par la Chambre de Commerce le
dimanche 5 avril. C'est d'un commun accord
que fut décidé l'envoi au Gouverneur Général
de l'A: O. F. de la lettre des forestiers au
président de ladite assemblée, qui a reconnu,
entre autres, que sans même accorder six mois
de préavis pour 1 application de sa circulaire,
M. le Gouverneur p. 1. avait commis un v.
Aabte excès de pouvoir dont les conséquences
seraient, s'il n'y était mis bon ordre, la ruine
immédiate des forestiers dont les bois doivent
être prêts à profiter de la prochaine saison des
pluies. Les forestiers, auxquels les mesures de
faveur accordées - au cacao et au coton n'ont pas
échappé, demandent 1 égalité pour tous, la
création d'un code de circulation. Ils demandent
qu'il leur soit immédiatement accordé cent tra-
vailleurs par chantier, que le réseaoutier leur
soit accessible et que les tarifs presque prohibi-
tifs du chemin de fer soient révisés. Ils veulent
bien amener du rail, mais pourquoi leur faire
payer 0 fr. 60 par tonne kilométrique contre
0 fr. 30, et 0 fr. 50 pour d'autres produits ou
marchandises ?
Convaincus, à bon droit, qu ils ne pouvaient
avoir gain de cause par une protestation contre
des règles administratives, les exploitations fo-
restières ont discuté sur le fond avec des argu-
ments irréfutables, et nous sommes convaincus
que le nouveau Gouverneur, M1. Lapalud, saura
rétablir la confiance chez ceux qui contribuent
pour la plus large part au développement éco-
nomique de la Côte d'Ivoire.
Eugène Devaux
1
Le bluff Cllroën ou le raid manque
––o-o––
Nous recevons la lettre suivante :
N'Tima, le 14 mars 1925.
Monsieur,
Je lis dans « Le Matin d du 21 janvier,
sous le titre : « La Mission Citroen du Cen-
tre-Afrique est arrivée à Ban gui. Les resid-
tats de l'expédition. Bientôt, la piste Fort-
Lamy-Bangui, nouvellement tracée par les
auto-chenilles, sera suivie par d'autres cara-
vanes automobiles. »
La mission Haardt-Audoin-Dubreuil 2
chevrons ne manque pas d'astuce. La route
a été construite d octobre 1922 à mars 1923
(sur les ordres de M. le Gouverneur Lavit,
qui a quitté Fort-Lamy le 31 mars 1923, et
est arrivé avec des voitures Ford (3) chargées
six jours plus tard à Bangui. La route a été
construite par MM. Petrionne, Barbcret,
Rosso et Belan; personnellement, j'ai cons-
truit le tronçon de Mogroum jusqu'en face
Bousso.
De plus, M. le Gouverneur Lamblin
n'avait pas attendu la venue des automobiles
à brisques, pour faire construire sa superbe
route avec travaux d'art de Batangafo à Da-
mara, où elle rejoint la route Fort-de-Crarn-
pel-Bangui.
Pour rectificatif.
Veuillez agréer, etc.
J. BARBERET,
r./¡r.[ de la Subdivision de N'Timn,
par Pointe- Noire (Moyen-Congo).
Nous sommes heureux d'avoir dans ces
colonnes depuis bientôt cinq mois dénoncé
le hl u ff colossal de cette tapageuse entre-
prise.
LE CHEMIN DE PEU DE TANGER-FEZ
Le Gouvernement espagnol a autorisé
l'émission d'obligations d'une valeur de
25 millions de pesetas nécessaires à la Com-
pagnie du Chemin de fer Tanger-Fez.
(Par dépêche,)
La campagne cotonnière au Dahomey
en lOâS
--0-0.-
La récolte du coton bat son'plein au Daho-
mey, mais il n'est pas encore possible de donner
des précisions sur son importance.
L'acréage précédemment consacré à ce textile
a été très fortement augmenté cette année. Des
régions telles que celles de Djougou, de Para-
kou, même du Moyen-Niger qui n'avaient pas
encore produit de coton pour l'exportation, four-
niront, cette année, leur part dans la produc-
tion de la colonie.
Ce contingent n'atteindra d'ailleurs, une va-
leur importante qu'après plusieurs campagnes,
l'implantation d'une culture nouvelle ne peut,
en effet, se faire que sur un certain nombre de
points, d'où elle gagne ensuite toutes les régions
voisines, la vitesse de cette diffusion dépendant
avant toutes choses des prix que le commerce a
offerts aux premiers producteurs. Enfin, les cul-
tivateurs ont besoin de quelquc-s années d'expé-
rience pour obtenir de la plante nouvelle pour
eux tout le - rendement qu'elle peut - donner.
La saison, -d'ailleurs, n'a pas été favorable,
et les quantités de coton récoltées ne corres-
pondront pas à l'effort fait par les indigènes. Ce
sont là les incidents prévus, d'ailleurs, de la
culture sèche. Aussitôt après les semis, deux
mois de sécheresse à peu près complète ont né-
cessité, en beaucoup d'endroits, leur renouvel-
lement. Puis, en novembre, au moment où se
nouaient les premières fleurs, un mois de séche-
resse absoluo. suivie d une période exception-
nelle de dix jours d'harmattan, ce vent froid et
desséchant du désert, ont grillé uné bonne partie
des cotonniers.
Quoi qu'il en soit, la quantité du coton de la
nouvelle récolte, qu'on a pu apprécier déjà,
sera au moins égale à celle de la récolte de t'an
passé.
Or, le. directeur des Usines Kochlin et Cie,
qui a consommé dans ses filatures 200 tonnes
de ce coton et a fait faire une expertise sérieuse
de 464 balles, s'exprimait ainsi à son sujet dans
une communication à l'Académie d'Agricul-
ture :
-. t. a. 1
Les cotons provenant de la région d Abomey
et cueillis en bonne époque, ont été cotés
« Bonne classe, bonne résistance, longueur très
égale et bonne (29 m/m) très peu d'étoiles. Les
cotons de la région de Savalou ont donné lieu
aux appréciations suivantes : fibres bien déve-
loppées, très homogènes bon 28-30. Bien pro-
pres. Résistance plutôt supérieure à celle des
cotons dr Abomey.
Quelques balles ont des soies de 32 m/m.
Les cotons du début de la récolte, cueillis
parfois avant maturité, sont bons, mais très étoi-
les. Ceux d'arrière-saison, encore que bons com-
me qualité, sont souvent souillés de poussière,
de débris de feuilles. »
On voit que le, coton Dahomey est, en som-
me, un bon coton moyen convenant parfaitement
à notre industrie métropolitaine.
Le peu de défaut qu'on lui reproche provient
d'un peu de négligenèe ou d'ignorance du cul-
tivateur indigène dans sa récolte.
L'établissement d'un contrôle à Fexpotlation,
tel que celui qui fonctionne déjà pour les aman-
des de palme, et qui a fait leur réputation, per-
mettra de supprimer rapidement ces Imperfec-
tions. La question est, d'ailleurs, à peu près
mise au point par la collaboration de la Cham-
bre de Commerce et des Services techniques de
la Colonie.
Le Dahomey est, d'autre part, largement
pourvu des usines d'égrenage nécessaires au
traitement dé sa récolte de coton, comme le
montre le tableau ci-dessous donnant la situation
des diverses usines d' égrenage et leur capacité
de travail en tonnes de fibres.
Nombre Capacité en
d'usines tonnes
Localité de fibres
Savalou 2 600
Bohicon 1 400
Parahoué .,. 1 200
Cotonou 1 500
Djougou .,., 1 300
Route de l'Est.. Egrenage mobile 200
auxquelles il faut ajouter deux usines de l' Asso-
ciation Cotonnière en cours do montage à Bohi-
con et à Bassila, dont la capacité totale attein-
dra 1.300 tonnes de ifbres.
Parmi ces usines, celle de Parahoué a été
montée par l'Administration pour permettre l'ac-
croissement des cultures cotonnières dans une
région déjà fort importante, mais un peu éloi-
gnée en fournissant les prix de transport de co-
ton transporté sous forme de fibres, elle joue
le rôle de centre de première amélioration de la
qualité du coton, le service de l'Agriculture y
opérant lei triage des graines produites dont les
meilleures sont conservées comme semences.
Visiteurs noirs à Paris
--0-0--
Cent quarante noirs, venant du Sénégal et
de la Guinée, sont arrivés à Bordeaux, à bord
du paquebot Alba,
Leur chef, Prosper Seck, parle admirable-
ment le français.
Ce contingent s'est scindé en deux grou-
pes, l'un allant à Barcelone où il séjournera
cinq mois; l'autre est parti pour Paris où
il formera dans l'enceinte du Jardin d'Ac-
climatation un « Village noir » qui ajoutera.
en plein Bois de Boulogne, une attraction à
toutes celles offertes par l'Exposition des Arts
Décoratifs sur Jes rives de la Seine.
L'indocbine à Paris
-0
DEUX CONFERENCES
Aux Hautes Etudes Sociales, a eu lieu ces
jours derniers une conférence sur « la Po-
litique républicaine et l'Indochine française ».
M. Maurice Viollette, député, récemment
nommé Gouverneur Général de l'Algérie, quit
devait présider la séance, n'a pu venir à.
cause de son très prochain départ. On l'eût
écouté avec intérêt et satisfaction ; c'est tou-
jours avec précision et une claire raison
qu'il expose ses idées généreuses vis-à-vis des
indigènes.
Les orateurs présents ne répétèrent en
somme que leurs conférences relatées ici
même en février. Le capitaine Monet nous a,
en effet, de nouveau entretenu, et pendant
une heure et quart, de ses misères, attaquant
avec véhémence les missions catholiques. A
l'entendre, on aurait cru que l'évêché de
Saïgon est cause de toutes les bêtises que le
Gouvernement ait pu commettre en Indo-
chine.
M. Félicien Challaye, sincère comme d'ha-
bitude, nous raconte les péripéties de ses
voyages en Indochine. Parlant avec admira-
tion de la race annamite, tout particulière-
ment de son culte des ancêtres qui se trouve
d'après lui en plein accord avec la philoso-
phie moderne, celle d'Auguste Comte, par
exemple, il entrevoit même que ce culte sera
un apport appréciable que nos protégés pour-
raient un jour faire à cette « morale plané-
taire, plus largement humaine ».
rlus sv ^stanticlle et plus réaliste est la
conférence Me M. Duong van Giao, avocat
à la Cour u appel, président du Comité ad-
ministratif de l'Association des Travailleurs
Intellectuels d'Indochine, a faite le 26 avril,
à la salle des conférences du Musée Guimet,
sous les auspices de l'Association Française
des Amis de l'Orient. Grand et mince, d'al-
lure paisible, nous sentons en lui une pensée
réfléchie qu'il exprimera d'une voix un peu
grave, qui nous fait craindre par moment la
monotonie. Avec tact et mesure, il nous a
entretenu de cette question très controver-
sée l'instruction des indigènes en Indochine.
Un long historique de la question nous
est présenté avec statistiques et faits à l'ap-
pui. Les chiffres sont éloquents et prouvent
d'eux-mêmes que l'effort de la France s'est
poursuivi avec persévérance avec des alter-
natives de succès et d'insuccès.
Dans un français charmant et remarquable,
M. Duong nous retrace l'organisation de
l'instruction publique dans l'ancien Annam;
organisation excellente en son temps, basée
sur la vie traditionnelle du pays. L'instruc-
tion a toujours été tenue en honneur dans
toutes les familles, liée étroitement à l'en-
seignement religieuxt- C'est à la pagode que
l'enfant était conduit chaque jour. Il n'avait
de limites, au cours de sa longue vie d'étu-
diant, que celles de ses propres capacités.
Des examens successifs lui octroyaient des
diplômes. Les difficultés s'accumulaient, la
patience inlassable et l'enthousiasme du let-
tre en avait raison, si bien qu'un Annamite
était étudiant toute sa vie.
Le conférencier rend ensuite un hommage
profondément sincère à la France qui, par
l'intermédiaire de ses représentants quali-
fiés, les Paul Bert, Doumer, Sarraut, Mau-
rice Long, a su réaliser dans re domaine une
œuvre vraiment grandiose.
La conférence illustrée de films rrvontrant
la vie scolaire indochinoise sous tous ses as-
pects, a remporté un franc succès. Seule la
conclusion nous a un peu surpris. Elle au-
rait dû être plus précise et plus conforme à
l'ensemble; l'orateur demande, pour ainsi
dire sans transition et avec quelque amer-
tume, l'amélioration de l'enseignement
« pour que, a-t-il tcrmmé, la mémoire au
maître soit honorée à l'égal de celle du
père ».
D'où vient cette confusion ? Est-ce le dé-
cret de M. Martial Merlin, supprimant la
liberté d'enseignement dont l'orateur nous
a entretenu lui-même qui en est cause ? Si
nui, il a parfaitement raison de se plaindre
de ces mesures incompréhensibles.
J. Aytet
PHILATÉLIE
0-0-
QUELQUES PRIX A LA VENTE EEiRRARI
Le 1 franc sur 10 c. Clingn 1892 lypc VIII
a (M/*, pousse ;'i Sri.OtR» fr.mr.s.
Une feuillu de 20 timbres du 25 c. noir
taxe de Guadeloupe a atteint 18,000 fl'1T1('C:¡.
La l'oviille. du M r. noir mèniu pays a fait
23.000 francs. 10 limlnvs de 5 IV. vioiet
Madagascar 1801
francs. Les in <. Kéuninn î-Sfj-1 ont. été ven
dus de 18.000 à 23.i>00 fram s pièce, suivant
état. Les 30 c. même émission onl atteint
10.200 francs. Le 25 c. jaune, de Tahiti 1803
a été poussé A 12.000 ifraues.
Cela fait cher le kilomètre carré de pa-
pier.
D'autres prix.
Au cours d'une von te véi-eitle opérée à.
Marseille, il a été ublcnu les prix suivants,
entre autres :
Madagascar n° 13 o-h.
Madagascar n" 2*1 oh. cal. 1.000, adj. 1.088 ;
Madagascar 11° 2? ob. cal 750, adj 730 ;
Maroc français n" 7 b. erreur eat. 2a0, adj.
240 ; Martinique n° 00 nu. eat. 150. adi.
210 Nossi-Bé n° l ob. cal. 850, adj. S^)5 ;
ossi-Bé ii° 5 ng. cal (iôO, adj. 705 : N'ossi-
né n° 5 ob. ont. 55(1, ndi. 420 ; Xussi-Bé
n° HI oh. cal. 550. adj. i-30 ; Nouvelle-Calé-
donie Il ° li ng. ciit.l^), adj. 455; Nouvelle-
Calédonie n° 15 ng. cal: an n, actj, M ;
Nouvelle-Calédonie 110 lfi ng. ont. 300, adj.
adj.î30 ; Nouvelle-Calédonie no 3Fi ng. cat.
non. adj. 900 ; Obnrk n° 31 ob. r.at. 450, adj.
550 ; Ohork n" 03 ng. eat. 250, adj, 2ffi ;
oboek 11° 0-i ng. cnl. 375, adj. li-rii - Saint-
Pierre et Miquclon n° 1 ob. cat 1.2?>0, ndj.
1.050 ; Saint-Pierre et Miqpiolon n° 3 oh.
cat. 1.000, adj. 800 ; Zanzibar français n*
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