Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-04-24
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 avril 1925 24 avril 1925
Description : 1925/04/24 (A26,N63). 1925/04/24 (A26,N63).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63969093
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME "NN'FÆ. No 63 - .-_ - - - - _.- - - LE MJMERO : 80 cmNTIMBI VENDREDI SOIR, 84 AVRIL 1925
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Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
US AftTICLEl HJBUftSPAft "LU ANNALES GOLOMIALU" lOin LA fItOPIIdTj
EXCLUSIVE DU JOjHHIAL
Lm Annmtcea dRédmè» ton! rttuu aux Brrr–m émjamrnlttdmu kêÂfmtm AMIfcf
DIRECTEURS > MARCEL RUBDEL et L.-G. THÉBAULT
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LaveetedsnoscfliaDies
J'entendais, il y a quelques semaines,
un collègue proposer,entre autres moyens
de résoudre la crise financière et en par-
ticulier la question si épineuse des dettes
interalliées, la cession à nos créanciers
américains ou anglais de quelques-unes
.de nos colonies. Cela me parut une plai-
santerie et je n'y prêtai pas sur l'heure
autrement d'attention.
Mais voici qu'un journal de Paris re-
prend la question et donne à l'assertion
de notre collègue une certaine consis-
tance.
Selon notre confrère, il y aurait, non
pas dans les milieux gouvernementaux,
mais parmi des groupes assez difficiles à
définir, une disposition d'esprit qui ne
repousserait pas comme impossible un
pareil marché. *
Cette information n'est évidemment
qu'un coup de sonde. Il s'agit de savoir
quel écho elle trouve dans l'opinion pu-
blique, quelle réaction elle provoque.
Les députés coloniaux s'en sont émus.
M. Candace a protesté de fa façon la
plus énergique.
« Il est impossible déclare-t-il à un
« collaborateur du Petit Bleu que la
« 'France renonce à la moindre parcelle
« de ses colonies. Chacune suffit à ses
« besoins avec ses propres ressources
« budgétaires. On ne peut donc préten-
« dre qu'elles constituent une gêne .pour
« le trésor. On ne cesse de nous servir
'« l'argument suivant j l'Amérique et
'« l'Angleterre ont le moyen d'exploiter
'« le domaine colonial de la France tan-
« dis que la France cause un préjudice
'à au monde en n'exploitant pas tout ce
« beau domaine dont on peut tirer des
'u richesses fabuleuses. »
Le député de la Guadeloupe affirme
ensuite que la France n'est pas une « na-
tion finie », que ses forces iront grandis-
sant et qu'un jour le domaine colonial
suffira tout juste à l'activité de la Fran-
ce. Céder nos colonies, proclame-t-il en
terminant, serait commettre un crime
contre les générations qui viennent.
Nous avons reproduit la partie essen-
tielle de la protestation de M. Candace
:dont nous ne voulons pas du tout amoin-
drir la force.
Certains esprits peuvent se demander
si dans un laps assez court, la population
'de notre pays augmentera au point de
puffire à la tâche que M. Candace lui
assigne et pour envoyer au delà des
mers des théories d'émigraifts qui iront
répandre au loin notre civilisation. Je
* ne crois pas, quant à moi, à l'accroisse-
ment indéfini de la race blanche. Le
nombre des individus qui la composent
augmentera sans aucun doute, mais au
fur et à mesure que se développera la
civilisation, la progression se fera plus
lente.
Certains d'autre part, imaginent vo-
lontiers une transformation dans les rap-
ports des colonies et de la métropole
dont les droits pourraient être réduits au
profit d'une institution comme la So-
ciété des Nations. 1
Mais quelles que soient les vues que
l'on ait sur l'avenir des populations euro-
péennes, quelques réserves que l'on soit
disposé à faire sur .le statut des colonies,
on ne saurait admettre cette vente d'ha-
bitants passant au gré des difficultés fi-
nancières d'un pays à/un autre.
Il existe certainement des précédents.
On trouve une opération de ce genre à
l'origine de la grandeur des Etats-Unis.
Les transferts de domination qui sui-
vent une guerre, ne sont pas plus re-
commandables. Sans doute. Mais l'un
n'excuse pas l'autre. Ces procédés sont
également condamnables et méritent une
égale réprobation.
Henry Fontanier,
Député du Cantal, secrétaire de la
Commission des Affaires étran-
aéros, membre de la" Commission
des Colonies.
La conférence de l'Alriquedu Nord
--0-0- Hord
La Conférence des Gouverneurs et Résidents
'Généraux de l'Afrique du Nord aura lieu à
Tunis au début dit mois de juillet. Outre M..
Lucien Saint, Résident Général de France a
Tunis, 3) participeront MM. Maurice Viollette,
député, Gouverneur Générai de l'Algérie, le
maréchal L$aute$, Résident Général de France
au Maroc, Carde, Gouverneur Général
Je l Afrique^Qccidentale française, et sans
doute aussi M. aphaël Antonetti, Gouverneur
Général de F Afrique Equatoriale, dont rcmi-
vée en France est attendrie le mùis prochain.
UNE DELEGATION ALGERIENNE
UE A LA PNBIDENCB Du CONSESSi
M. Painlevé a reçu hier 23 Svril une dé-
légation des députes d'Algérie,
Les MtMiMaa Sénll
--00--
M. André Hesse a pris
Mer contact -avec le Sénat,
à l'occasion de la discus-
sion du Budget des Colo-
nies.
Avec grande aisance, il
f a exposé à la tribune de
la Haute Assemblée non
des considérations généra-
les sur notre politique coloniale, mais les
idées qui dirigeront son action gouverlumen-
tale.
M. André Hesse veut assurer la sécurité
de nos possessions d'outre-mer contre les me-
nées nationalistes. A cet égard, il a fait de
rassurantes déclarations en réponse aux ob-
servations d'un pessimisme outrancier pré-
sentées par M. Gaudin de Villaine.
Le développement économique de nos pos-
sessions sera l'objet de toute son attention, et
dans cette œuvre, le nouveau ministre veut de
plus en plus associer colons et indigènes.
Enfin, il songe, par des mesures dhygiè-
ne et des soins médicaux, attacher de plus en
plus à la France les populations qui vivent
sous notre tutelle. *
Répondant à des interventions de MM.
Messimy et Japy, le ministre des Colonies a
évoqué avec précision devant la Har.te As-
semblée, Vangoissant problème des matières
premières qui devraient nous être fournies par
nos possessions d'outrc-mer.
Sur la question du coton, une des plus im-
médiates à réaliser, il a pris des engagements
très nets pour permettre à l' 1 Association Co-
tonnière Coloniale » de poursuivre et d'am-
plifier dans nos colonies son action. M. Mil-
liès-Lacroix a naturellement fait des réserves
au nom de la Commission Sénatoriale des
Finances, mais nous espérons que nos amis
de la Commission rappelleront à leur Prési-
dent qu'il est vraiment dérisoire de refuser
quelques dizaines de milliers de francs qui,
ainsi placés, permettront d'assurer à la Fran-
ce, dans vingt-cinq ou trente ans, un rende-
ment inestimable.
M. André Hesse a terminé son discours,
très applaudi, par un éloge mérité de M.
Edouard Daladier, son prédécesseur, dont il
a rappelé en termes heureux Vactivité haute-
ment réalisatrice.
* L.-G. Thébault
«Ne-
Bo Cobtnel de M. ftndre Hesse
M. le Ministre des Colonies a complété la
composition de son Cabinet comme suit :
Attachés : Tajasque, chef de bureau des ser-
vices civils de 1. Indochine; Lluscia et Comte ;
Officiers d'ordonnance : M. le Chef de Ba-
taillon breveté Gillier, d'e l'Intanterie Colo-
niale.
Détaché en mission au Cabinet du ministre :
M. TeJlier, administrateur en chef de lro classe
des Colonies.
Contrairement au bruit qui a couru avec insis-
tance, M. Réallon, administrateur en chef des
Colonies n'est pas détaché en mission au Cabi-
net du ministre des Colonies.
mus quatre ans d'AIBerll
Déclarations de M. Th. Steeg, ancien
Gouverneur Général de l'Algérie
M. Th. Steeg, garde des sceaux, interrogé
sur les raisons qui l'ont déterminé à quitter
ses fonctions de gouverneur général de PAl-
gérie pour le portefeuille de la justice, a fait
les déclarations suivantes :
Pourquoi j'ai quitté le Gouvernement d'Al-
gérie ? - Parce que c'était mon devoir au-
quel je n'avais pas le droit de me dérober.
Ce n'est pas de-gaieté de cœur que je l'ai
accompli. J'avais à choisir : d'une part, l'ac-
complissement d'une mission où je ne ren-
contrais que des collaborations dévouées et
cordiales et les témoignages les plus tou-
chants de rattachement populaire; d'autre
part, la participation au pouvoir, en un aes
moments les plus difficiles qu'ait traversés
la France républicaine. Je vous demande s'il
in'était possible d'hésiter dès lors qu'on vou-
lait bien faire appel à mon concours ?
Mais, pour nécessaire qu'il fût, croyez que
le sacrifice n'en a pas moins été douloureux.
J'avais eu la joie de voir s'épanouir 'dans le
pays le meilleur de nos pensées. Une; cou*
fiance mutuelle, une étroite et affectueuse
communauté de vues unissaient 1 Algérie à
son gouverneur.
Malgré les rivalités politiques, la diversité
des r-ate-s et des croyances, un effort solidaire
de toutes les activités pour le bien de la.
prospérité collective et de la civilisation fran-
çaise transformait à vue d'œil cette magni-
fique colonie. -
C'est, en France, une mission de redresse-
ment social, économique et nnancier qui
l'imposait au gouvernement qui vient de se
former, comme elle s'était imposée à moi-
même dans l'Afrique du Nord. Voilà pour-
quoi j'ai accepté d'en faire partie et de con-
tinuer en quelque sorte, et pour ma faible
paTt, dans la Fiance Tnétropolitaine, l'œuvre
entreprise dans la plus belle de ses colonies.
Après quatre années passées en Algérie, je
reste pour elle, dites-le bien, le plus agis-
sant, le plus fidèle des amis. Que les Algé-
riens sachent bien que rien de ce qui les
touche ne me laissera jamais indifférent, que
je suivrai passionnément leur effort tenace et
fécond vers un développement de plus en
plus puissant et que, de toutes mes forces,
de toute mon inaltérable affection, je serai a
leurs côtés pour l'aider, si je le puis, et tou-
jours pour la défendre.
Le commerce de la France
avec ses colonies
pendant le 1er trimestre 1925
--()-o--
Le commerce extérieur de la France mar-
que toujours une grande prospérité. Bien que
le franc ait eu un cours par rapport à la li-
vre et au dollar bien meilleur que dans la
même période de 1924, les chiffres sont res-
tés sensiblement les mêmes.
Voici d'abord les chiffres concernant les
importations (en milliers de francs) :
IMPORTATIONS -
Trois prem. mois Différences
1925 1924 pour 1925
Algérie 330-072 433«84o 103.768
Tunisie 76.218 95.036 18.818
Maroc 43.222 38.102 + 5.120
Sénégal 75.650 88.931 13.281
Madag. et dép. 78.650 65.599 + 13.207
Indoch. franç.. 106.405 72.380 + 34.025
Autres col. et
pays de prot. 146.088 159.011 12.923
Le tableau suivant donne le montant dés
exportations (également en milliers de
francs) ;
EXPORTATIONS
Trois prem. mois Différences
1925 1924 pour 1925
Algérie 620.644 560.710 + 59.934
Tunisie 128.963 136.023 - 7.060
Maroc 192.456 181.439 + 11.017
Sénégal 103.007 71.128 + 31.879
Madagascar 90.921 35.816 + -55.105
Indoch. franç.. 154.212 137.615 + 16.597
Autres colon, et
pays de prot. 146.958 125.177 + 21.781
Quant aux pays étrangers, nos plus im-
portants fournisseurs sont dans l'ordre ; les
Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l'Union
Economique Belge-Luxembourgeoise et l'Al-
lemagne. Nos meilleurs clients sont dans
l'ordre : la Grande-Bretagne, l'Union Eco-
nomique Belgo-Luxembourgeoise, l'Allema-
gne, les Etats-Unis, la Suisse et l'Italie.
Le total des importations de toutes nos co-
lonies en France est d'un tiers inférieur à
nos importations d'Angleterre pendant le
premier trimestre 1925, et le total de nos
expéditions dans l'ensemble de nos colonies
place notre empire colonial au troisième
rang de nos clients avant l'Allemagne.
Le total de nos importations en provenance
de l'étranger s'est chiffré, pour les trois pre-
miers mois de 1925, à 8.9,69.179.000 francs,
contre 9.264.239.000 francs pendant la période
correspondante de l'année dernière.
Quant à nos exportations à destination de
l'étranger, elles se sont élevées, pendant le
premier trimestre de l'année en cours, à
9.482.750.000 francs, contre 9.725.107.000 fr.
durant la même période de 1924.
On constate que nos importations, aussi
bien que nos exportations (tpujours en pro-
venance et à destination des pays étrangers)
ont diminué par rapport aux trois premiers
mois de 1924, les premières, de 295 millions
et les secondes^jde 342 millims 1/2. Ce flé-
chissement s'explique par le fait que, pen-
dant le premier trimestre de l'année dernière,
nos échanges extérieurs s'étaient trouvés sti-
mulés artificiellement par la crise du franc.
Nos importations en provenance des colo-*
nies françaises et pays de protectorat ont été,
du ior janvier au 31 mars derniers, de
8^6.461.000 francs, au lieu de 952.899.000 fr.
pendant le premier trimestre de 1924, et nos
ventes s'y sont élevées à 1.437.161.000 francs,
contre 1.247.908.000 francs.
De ces chiffres, il résulte que la balance
visibfé de notre commerce étranger s'est tra-
duite pour les trois premiers mois de 1925,
par un excédent de sorties de 513 millions 1/2,
contre 569 millions pendant le premier tri-
mestre dè 1924; quant à la balance de nos
échanges avec les colonies françaises et pays
de protectorat, elle accuse, pour les trois
premiers mois de l'année en cours, un excé-
dent également d'exportations - de 581
millions de francs, contre 295 millions pour
la même période de 1924.
DEPART –-
M. Lucien Saint, Résident Général de Fran-
ce à Tunis, et Mme Lucien Saint, quitteront
Paris demain pour rejoindre Marseille. Ils s eiîir
barqueront pour Tunis mercredi.
RBJTOUR
Mr R. Antonetti, Gouverneur Général de
l'Afrique Equatoriale française, s 0 est embarqué
à Matadi sur r Asie pour rentrer en France.
A la Société des Nations
00
La maladie du sommeil
Le Comité d'hygiène, qui est réuni en ce
moment à Genève, s'occupe, entre autres
questions, de la maladie du sommeil. A la
suite d'un rapport qu'il avait présenté au
Conseil de la S. D. N., celui-ci avait décidé,
dans sa session de décembre, de proposer aux
gouvernements qui ont des possessions dans
l'Afriaue équatoriale (France, Grande-Bre-
tagne, Italie, Belgique, Espagne et Portu-
gal), de réunir une Conférence internationale
e représentants des ministères des Colonies
pour traiter cette question. Cette Conférence
aurait à se prononcer, notamment, sur la sug-
gestion qui avait été faite d'envoyer une mis-
sion spéciale en Afrique pour étudier, sous
les auspices de la S. D. N., la terrible mar
làêlie.
Plusieurs gouvernements ont fait savoir
qu'ils étaient prêts à prendre part à cette
Conférence. Celle-ci s'ouvrira à Londres à la
fin de mai.
A LA CHAMBRE
0
RAPPORT
La légation de France à Bangkok
Le pasteur Edouard Soulier chargé par
la Commission des Affaires Etrangères, de
rédiger un rapport sur le projet de loi por-
tant autorisation d'installer dans de nou-
velles conditions la légation de France à
Bangkok, conclut à l'adoption du pro-
jet du Gouvernement, consistant à autori-
ser le ministre des Affaires JBtrangères à
échanger le terrain domanial sis à Bang-
kok, quartier de l'Hôpital français et
donné à l'Etat par le Gouvernement géné-
ral de l'Indochine contre un terrain situé
à Bangkok, dans l'est de la ville, route de
Paknam, appartenant à MM. Nana, pro-
priétaires chinois.
DEBATS
Douzièmes provisoires
Après avoir entendu laTêcture du discours
de son nouveau président M. Ilerriot, la
Chambre des Députés a abordé, sur la de-
mande de M. Briand, ministre des Affaires
étrangères, la discussion immédiate du pro-
jet; de loi concernant la légation de France.
Après quelques mots de M. Edouard Sou-
lier, rapporteur, qui s'associe à la demande
du Gouvernement, la discussion immédiate
est ordonnée et les différents articles sont
adoptés, ainsi que l'ensemble.
Puis l'assemblée passe à l'examen du pro-
jet de loi portant ouverture de crédits pro-
visoires applicables aux mois de mai et juin
195. 1
Après une discusion générale un peu lon-
gue, la Chambre adopte sans débat les arti-
cles du projet parmi lesquels les articles
suivants :
Art. 8. - 11 est ouvert au ministre des Co-
lonios un crédit de 125.000 francs pour l'inscrip-
tion au Trésor public des pensions des person-
nels de son département restés soumis au ré-
gime des pensions militaires, a liquider pendant
les mois de mai et juin 1925.
Ce crédit se confondra avec celui qui sera
accordé pour l'année entière par la loi de finan-
ces de rexcrcice 1925.
Art. 9. - 11 est ouvert au ministre des Pen-
sions un crédit de 8.000.000 francs pour l'ins-
cription au Trésor public des pensions militaires
de la guerre et des pensions militaires des trou-
pes coloniales, des pensions militaires de la
Marine et des pensions militaires de la Marine
marchande, à liquider dans le courant des mois
de mai et juin 1925.
Co crédit se confondra avec celui qui sera ac-
aordé pour l'année entière par la loi de finances
de l'exerolce 1926.
Art. 10. - Il est ouvert au ministre dos Pen-
sions, pour l'inscription au Tïrôsor public des
pensions A liquider dans le courant des mois de
mai et juin 1925v un crédit de 52.100,000 francs,
ainsi réparti :
Pensions militaires des troupes métropolitai-
nes et coloniales et des fonctionnaires coloniaux,
et pensions de lu marine militaire et de la
marine marchande (loi du 31 mars
1919) Fr. 52.000.000
Pensions des victimes civiles de
la guerre (loi du 24 juin 1919) 400.000
Total égal .Fr. û2.-400.000
Ce crédit se confondra nvec celui qui sera ac-
cordé pour l'année entière par la loi de finances
de l'exercice K:25.
de l l U.
Art. 11. - Les dispositions de la loi du 3 avril
1918, do
Art. 11. l'article 13 de la loi du 28 février 1921,
1918,
de la loi du 31 mars 1922 et des articles 72 a 77
de ln loi du 22 mars 1924 réglementant l'expor-
lalion des capitaux et l'importation (les tilres et
vnlnurs mobilières sont maintenues en vigueur
jusqu'au 30 juin 1925.
Un décret rendu sur la proposition du minis-
tre dps Finances pourra, antérieurement au 30
juin 1925, suspendre l'application des disposi-
tions de la loi du 3 avril 1918, de l'article 13
de la loi du 28 février 1921, de la. loi du 31 mars
1922 et des articles 72 à 77 de la loi du 22 mars
192/i.
Les dispositions du présent article sont appli-
cables à l'Algérie.
PROPOSITION DE LOI !
Les emplois réservés
MM. Tri,ballot et Simon Reynaud présen-
tent ¡Une proposition de loi tendant à abro-
ger l'article 7 de la loi du 30 janvier 1923,
et à régler lee conditions d'attribution des
emplois réservés aux IbÓInéflciaires de la-
dite' loi, dans les entreprises industrielles
ou commerciales qui ont obtenu ou qui ob-
tiendront à l'avenir un monopole, une con-
cession ou une subvention de l'Etat, du
département, de la commune, de l'Algérie
et des colonies.
;
Au Grand Conseil Tunisien
Le Grand Conseil a adopté mercredi soir
un amendement portant relèvement. du
maximum des tarifs des transports de che-
mins de fer de 12i proposés par la Di-
rection générale des travaux publics à
125 Ce relèvement est nécessaire pour
assurer aux cheminots tunisiens une in-
demnité de 33 0/0 sur les allocations com-
plémentaires des salaires.
La séance a repris à 22 heures en vue de
>l'ex»amen des autres questions à l'ordre du
̃j our.
PHILATÉLIE 1
DE BEA TIMBRES POUR
LA TUNISIE
Un concours public est ouvert entre tous
les artistes français et tunisiens en vue de
l'exécution de dessins devant servir à l'émis-
sion de 4 types de timbres poste et d:un tylpe
de timbres colis-postaux spéciaux à la Tuni-
sie. »
Ce concours sera clos le 20 juin.
Le programme détaillé du concours sera.
adressé à tous les intéressés qui en feront
la demande au directeur de l'Office des Pos-
tes et Télégraphes à Tunis. -
Souhaitons que les meilleurs de nos orien-
talistes prennent part à ce tournoi et que la
palme soit donnée au plus digne.
*
AU SÉJNrAI"
f.1
La discussion du Budget des Colonies 6
1 1.
Vers 4 heures, hier, le Sénat a abordé la
discussion, du budget des Colonies.
Politique des matières premières
Notre ami, M. le Général Mesfimy, est
le premier, monté à la tribune, pour rappe-
ler La nécessité pour notre pays d'une po-
litiqfue des matières premières.
Actuellement, sur 40 milliards d'importa-
tions, plus de 11 milliards sont consacrés
à l'ipiportation des textiles, coton, laine,
soie, jute. L'importation du coton,, à elle
seule, s'éiDève à plus de 3 milliards. Actuel-
lement, la production coloniale des textiles
est infime.
La production du coton aux Colonies
L'ancien ministre des Colonies signale les
efforts faits par l' « Association Cotonnière
Coloniale » qui renseigne colons, fllateurs,
planteurs, sur les plantations aux colonies,
les stations d'égrenage et les conditions
d'exportation.
falhcureusement, l'Association fait figu-
re de parente pauvre, car son budget est
misérable, si, surtout, on le compare à
« l'Empire Urowing Association » associa-
tion anglaise sur le modèle de laquelle elle
a été créée.
L'EimpU'e gi-atvitig association a :u:nc for-
tune. Elle a été dotée par le Gouvernement
britannique d'un million et demi de livres,
ce qui, au cours du jour, équivaut à plus
de 125 millions de francs dont la rente est
de s à 10 millions de francs-papier.
L'associatioti cotonnière coloniale fran-
çaise a pour but, de développer dans toutes
nos colonies lu culture du coton. En parti-
culier, elle s'est attachée il l'Afrique occi-
dentale où M. Waddington faisait l'année
dernière un voyage pour str rendre comp-
te sur place/l es possibilités.
L'association cotonnière coloniale n'a
qu'un budget de quelques centaines de
-mille francs, alimenté par une subvention
de 100.000 fr. du' ministère des Colonies,
par une subvention de 28.000 francs des
diverses colonies, toutes réunies, et par le
versement d'une somme de 50 centimes
que payent im certain nombre de fllateurs,
bénévolement, par quintal de coton im-
porté.
Il faudrait doter l'association d'une sub-
vention beaucoup plus forte.
L'intervention de M. Milliès-Lacroix in-
dique que la Commission des Finances du
Sénat, avant d'accepter un relèvement de
subvention considère toutefois que les
membres de cette association doivent faire
des sacrifices plus importants pour équili-
brer son budget.
M. Mcssimy fait judicieusement remar-
quer a.11 sénateur des Laudes qu'aujour-
d'hui un certain nombre de filateurs, pas
la totalité, payent bénévolement une sur-
taxe sur les colons qu'ils importent et ver-
sent le produit do cette surtaxe bénévole O.
l'association cotonnière coloniale.
M. Daladier avait rédigé un projet de loi
tendant i\ frapper toute importation de 'hal-
les de coton d'une contribution de 5u centi-
mes par quintal, cette contribution étant
payée, non plus par quelques filateurs bé-
névoles, mais par la totalité d'entre eux,
et. le produit de ladite contribution devanl
être porté au crédit de l'association coton-
nière coloniale.
Ce projet de loi signé par M. Daladier
devait l'élre aussi par le ministre (1rs Fi-
nances et du Commerce.
M. Messimy demande la signature rapide
de ce décret.
Le deuxième moyen, c'est, de demander
aux grandes colonies des subventions pour
l'association colonnière coloniale. lillcs
versent, au total, 28.000 francs, alors
qu'elles sont, au point, de vue budgétaire,
par rapport à la France, prodigieusement
riches.
.Les colonies, en effet, n'ont pas vu leurs
dépenses augmenter dans une proportion
supérieure à ^.5 depuis 1914. Alors que le
contribuable métropolitain plie sous le.
faix, on peut dire' que le contribuable colo-
nial pourrait fournir beaucoup plus aux
budgets locaux.
.L'intervention de .J. MessRîiy si judi-
cieuse a élé fort applaudie.
La défense de l'Indochine
M. Gandin de Vil/ainc aborde la tribune
pour apporter, dit-il. « les échos d'une
grande et lointaine colonie l'Indochine.
« Je l'ai fait pour deux raisons. La pre-
mière, d'abord parce qu'élilc est la plus
menacée, ensuite parce que je compte là-
bas, parmi les colons, nombre de bons et
fidèles amis.
Si j'ai bonne mémoire, il .y a trois ans
environ, préoccupé des charges écrasantes
qui pèsent et qui pèseront longtemps sur
,1e contribuable français du fait de la ca-
rence allemande et de la rccmmaisancc.
justifiée ou injustifiée, de nos dettes inter-
alliées. Favais pensé alléger ce fardeau ea
envisageant la - possibilité d'aliéner certai-
nes de , nos colonies qu'à, un moment donné
nous serons prnt-Nre dans l'incapacité ah-
solue de défendre et j'avais fait allusion à
41'1 n d o cli in c.
Depuis, les événements ont marché. Le
bolchcvisme en Asie est venu accroître le.
péril ; en outre nous voyons approcher
chaque jour Jn grand danger ; le conflit qui
édfltern. dans l'océan Pacifique semble pro-
cha-in,.
Je reviens donc à ma. thèse première,
mais l'occasion favorable est passée, je ne
diis plus comme alors : « Vendez J), je dis
simplement : « Vendez ou défendez. »
M. Gandin de Villaine prétend que nous
n'avons pas les moyens de défendre l'In-
dochine et que nos possessions asiatiques
ne sont. défendues ni militairement, ni pos-
talement, ni financièrement.
Militairement, les quinze cents kilomè-
tres de côtes à défendre ont-ils préoccupa
le Gouvernement ? On n'a rien fait.
Tous s'accordent à réclamer la fortifica-
tion de trois points : Cap Saint-Jacques (dé-
fense de l'entrée de la rivière de Saïgon),
Gamrah (défense de la Cochinchine, sur-
veillance de la route du riz), baie d'Along
(défense du Tonikin), liaison des trois (dé-
fense des côtes de l'Annam).
Plus récemment, un travail a récapitulé
les autres : celui de l'enseigne de vaisseau
Delécluse. 11 précise les agents de liaison :
sous-marins et avions, ayant leurs centres
à Ca mranh-Lang-B ian et dans la baie
d'Along.
Ajoutons ù cela deux nécessités : la ter-
minaison rapide, immédiate du transindo-
ahinois assurant le mouvement des troupes.
Sur terre et sur mer, ainsi la côte est
protégée.
Le point stratégique de Camranh occupé,
une action est assurée à l'Indochine sur
la politique extérieure en Extrême-Orient
par la garde à la route du riz.
Voilà pour la défense des côtes de mer.
Du côté de la terre, l'Indochine ne serait
pas sans inquiétude ! Un voisin s'arme,
armn 150.000 hommes à la moderne. C'est
le Siam.
Il faut assurer la garde, des rivières et
des arroyos par des cannonièrcs, et la
garde au Mékong par les milices laotiennes
et cambodgiennes.
Il faut relier le Mékong an Tonkin, pour
pouvoir apporter dos troupes par une voie
hors dos grosses garnisons siamoises.
Pour ébaucher cela, nous n'avons rien
de bien solide : rleux canonnières antédi-
luviennes à Saigon : un réseau routier en
bonne voie. mais insuffisant pour assurer
des transports de troupes et le ravitaille-
ment dans un pays aussi pauvre que. le
Laos.
De plus l'interruption de 500 kilomètres
du transindochinois ne permet pas une suf-
fisante garde à la montagne et. les apports
à ces différentes routes de pénétration.
Et le sénateur de la Manche rappelle la
conférence faite par notre ami M. le mar-
quis de Barthélémy, faisant ressortir l'im-
portance poum.-la France d'utilippr 1er ba1-e
de Camranh.
Et M. Gaudin de Villaine déclare que le
Tonkin freste isolé, sa poste met plus de 29
jours à venir de France, tous lee 8 jours.
bientôt, cotte partie de l'unité indocliinoisc
aura intérêt à prendre sa poste journalière
à Hong-Kong par vapeur ou à Singapour
par Je Sioni et TVmgUok.
n faut avant de relier l'Indochine aux
pays* voisins, réaliser l'entière cohésion des
divers pays de ninion en nchcvnnt le che-
min de fer Transindochinols.
Devons-nous localiser la culture du coton
dans nos colonies ?
M. Gaston Japy demande ensuite à M. le
Ministre des Colonies si, en ce qui concerne
le coton, il ne croit pas préférable de spé-
cialiser cette culture dans telle ou telle du
nos colonies, un lieu d'fo'I'Ol'pill.":' n.is foicrs
et notre argent comme on le fait en ce mo-
ment.
Dans l'Afrique occidentale, où il y a tant
de coton, noue manquons de population. Il
n'y il pus assez de 111 <"•(11 m-i 1 \s, il n'y a pas de
secours, et il en résulte que, dans les fa-
milles nègres, sur huit ou dix enfants, un
ou deux seulement survivent. Or, si l'on
veut faire du coton dans la boucle du Ni-
ger, il faut de la population.
LWXrique occidentale, comme la piua
grande partie de nos colonies africaines,
souffre, de même que la France, du désas-
tre do lu dépopulation. Il y a ¡II'IIl" noire
pays le devoir impérieux d'arrêter ce fléau.
Nous dépensons nmtre argent, nous le d.i-
pe.rsons dans d-ea..effDrts, au lieu de centra-
liser, de régulariser, de faire des études.
M. le ministre des Colonies,
Messieurs, nou\r;iu venu au ministère des
Colonies, je îfaunii vas t'oifunixif-tie de me li-
rer ù des eou-iik-ralitins générales sur les
grands problèmes coloniaux qui se P'i.-enl. au-
jourd'hui.
Mais, p!U' ae)ereii,-r puiir le >eiiai, .'i avunt
môme nue de a--• 1 »<111 i m'oiil. pose i|ucl<|ues questions, je voudrais
indiquer ;i la liaulc A?--.eip,blt'e le-, idées direc-
trices dont je m'inspirerai dans l'ndininiMnilioa
de mon département.
A mon avis, la politique eui.-miide de ln.
France ne peut avoir qu'un -U-ipV objet. iVaimrd,
cnnsnlider les résultais acquit. Kn >e et c'est ipoul-ètre la partie la i>lus iniporlante
île la tâche qui mY-t dévolue apurer d'une
façon intensive le ilùv.oJo nos possessions.
En troisième lien, s'alla her de plus en plus
les populations.
lïn ee qui joncej-no la première partie do
J'oeuvre., r,'e.«>l-n-dire la omsi'lid-alion de l'empire
cotoniul de la France, qui e.-,t ù la fous l'bérilago
d'un, passe glorieux et l'une. des fonnes les |.i\u
\ivanie-, de l'aelivil • nationale, l'est lu une
o:iivre qui i^i^e un effort contant, un
esprit de în'tliode et de la patience. U ne peut
être question d'agrandir nui d an line colonial
qui pounoit largement déjà aux 1 ̃'̃soins eiyié.
raux du pays : il suflit. d'un a->ui-r la se-anié,
non seulement conlie. les convoiti--^ extérieures,
mais -- ei, je fa.i.s ,-illusion am\ o.b-> r\atious qui
ont été présentées sur ce point pir l'honorahto
M. Gandin do Villaine. contre une certaine
acitnlion intérieure dont a psirNs l'bnuorilile sé-
nateur.
Pourquoi ne diraiVje pas. m. –i--ur.-. qu'il
s'agit du mouveincni bolchevi-de oui a coiii-
mencO ii s'inliltrer dans nos colorée- ? .le^ueux
vous rassurer : des re.rwiLfueni> m- «pu ni ont
élé donnes sur « e \LIinl..,.t;'; m.ni arrivée -m
C-t<; donnas )
ministère, il résulte. et. ie li<" 1-..i le déclarer
Vrés nettement qu'à l'heure .t'tue.lli d n'v
h rtuciiin danger possible et que. -ur ce point,
le Parlement peut, avoir toute piiéiude..-e qui
ne vont pas d,ire que la situation ne doive pas
être envteauée de face. Pour ma j cri-, 'je -,'.)I\!=>
prie de croire que je suis absolument, "'i')\u R.
combattre de t»>ules mes f,iiec-> mouvement,
bolchevisle, enr je oonsMève qu'il ^rait eotas-
îrophicpio pour nos enlonio^. Vivo approbation.}
1 o (},:,vI"I)pr,t"'mpnl économique «le nos posses-
eide
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
US AftTICLEl HJBUftSPAft "LU ANNALES GOLOMIALU" lOin LA fItOPIIdTj
EXCLUSIVE DU JOjHHIAL
Lm Annmtcea dRédmè» ton! rttuu aux Brrr–m émjamrnlttdmu kêÂfmtm AMIfcf
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RMmUm el UBtaiiUtttM : 34, Rua du Mettt-Thtfhef, PARIS-1- NÙm : MGYM H-17
Va - 0 MMÉB 9 Mtte
JSV'nSSEELi { Francë §t Colonie». BO • 41 » 15 i
aCSé l Étrïnror 1M » «S» SB»
An rthnim» flini tnra lot But–mr in pottn it ihiTlw pilai l|m» HIihIim
LaveetedsnoscfliaDies
J'entendais, il y a quelques semaines,
un collègue proposer,entre autres moyens
de résoudre la crise financière et en par-
ticulier la question si épineuse des dettes
interalliées, la cession à nos créanciers
américains ou anglais de quelques-unes
.de nos colonies. Cela me parut une plai-
santerie et je n'y prêtai pas sur l'heure
autrement d'attention.
Mais voici qu'un journal de Paris re-
prend la question et donne à l'assertion
de notre collègue une certaine consis-
tance.
Selon notre confrère, il y aurait, non
pas dans les milieux gouvernementaux,
mais parmi des groupes assez difficiles à
définir, une disposition d'esprit qui ne
repousserait pas comme impossible un
pareil marché. *
Cette information n'est évidemment
qu'un coup de sonde. Il s'agit de savoir
quel écho elle trouve dans l'opinion pu-
blique, quelle réaction elle provoque.
Les députés coloniaux s'en sont émus.
M. Candace a protesté de fa façon la
plus énergique.
« Il est impossible déclare-t-il à un
« collaborateur du Petit Bleu que la
« 'France renonce à la moindre parcelle
« de ses colonies. Chacune suffit à ses
« besoins avec ses propres ressources
« budgétaires. On ne peut donc préten-
« dre qu'elles constituent une gêne .pour
« le trésor. On ne cesse de nous servir
'« l'argument suivant j l'Amérique et
'« l'Angleterre ont le moyen d'exploiter
'« le domaine colonial de la France tan-
« dis que la France cause un préjudice
'à au monde en n'exploitant pas tout ce
« beau domaine dont on peut tirer des
'u richesses fabuleuses. »
Le député de la Guadeloupe affirme
ensuite que la France n'est pas une « na-
tion finie », que ses forces iront grandis-
sant et qu'un jour le domaine colonial
suffira tout juste à l'activité de la Fran-
ce. Céder nos colonies, proclame-t-il en
terminant, serait commettre un crime
contre les générations qui viennent.
Nous avons reproduit la partie essen-
tielle de la protestation de M. Candace
:dont nous ne voulons pas du tout amoin-
drir la force.
Certains esprits peuvent se demander
si dans un laps assez court, la population
'de notre pays augmentera au point de
puffire à la tâche que M. Candace lui
assigne et pour envoyer au delà des
mers des théories d'émigraifts qui iront
répandre au loin notre civilisation. Je
* ne crois pas, quant à moi, à l'accroisse-
ment indéfini de la race blanche. Le
nombre des individus qui la composent
augmentera sans aucun doute, mais au
fur et à mesure que se développera la
civilisation, la progression se fera plus
lente.
Certains d'autre part, imaginent vo-
lontiers une transformation dans les rap-
ports des colonies et de la métropole
dont les droits pourraient être réduits au
profit d'une institution comme la So-
ciété des Nations. 1
Mais quelles que soient les vues que
l'on ait sur l'avenir des populations euro-
péennes, quelques réserves que l'on soit
disposé à faire sur .le statut des colonies,
on ne saurait admettre cette vente d'ha-
bitants passant au gré des difficultés fi-
nancières d'un pays à/un autre.
Il existe certainement des précédents.
On trouve une opération de ce genre à
l'origine de la grandeur des Etats-Unis.
Les transferts de domination qui sui-
vent une guerre, ne sont pas plus re-
commandables. Sans doute. Mais l'un
n'excuse pas l'autre. Ces procédés sont
également condamnables et méritent une
égale réprobation.
Henry Fontanier,
Député du Cantal, secrétaire de la
Commission des Affaires étran-
aéros, membre de la" Commission
des Colonies.
La conférence de l'Alriquedu Nord
--0-0- Hord
La Conférence des Gouverneurs et Résidents
'Généraux de l'Afrique du Nord aura lieu à
Tunis au début dit mois de juillet. Outre M..
Lucien Saint, Résident Général de France a
Tunis, 3) participeront MM. Maurice Viollette,
député, Gouverneur Générai de l'Algérie, le
maréchal L$aute$, Résident Général de France
au Maroc, Carde, Gouverneur Général
Je l Afrique^Qccidentale française, et sans
doute aussi M. aphaël Antonetti, Gouverneur
Général de F Afrique Equatoriale, dont rcmi-
vée en France est attendrie le mùis prochain.
UNE DELEGATION ALGERIENNE
UE A LA PNBIDENCB Du CONSESSi
M. Painlevé a reçu hier 23 Svril une dé-
légation des députes d'Algérie,
Les MtMiMaa Sénll
--00--
M. André Hesse a pris
Mer contact -avec le Sénat,
à l'occasion de la discus-
sion du Budget des Colo-
nies.
Avec grande aisance, il
f a exposé à la tribune de
la Haute Assemblée non
des considérations généra-
les sur notre politique coloniale, mais les
idées qui dirigeront son action gouverlumen-
tale.
M. André Hesse veut assurer la sécurité
de nos possessions d'outre-mer contre les me-
nées nationalistes. A cet égard, il a fait de
rassurantes déclarations en réponse aux ob-
servations d'un pessimisme outrancier pré-
sentées par M. Gaudin de Villaine.
Le développement économique de nos pos-
sessions sera l'objet de toute son attention, et
dans cette œuvre, le nouveau ministre veut de
plus en plus associer colons et indigènes.
Enfin, il songe, par des mesures dhygiè-
ne et des soins médicaux, attacher de plus en
plus à la France les populations qui vivent
sous notre tutelle. *
Répondant à des interventions de MM.
Messimy et Japy, le ministre des Colonies a
évoqué avec précision devant la Har.te As-
semblée, Vangoissant problème des matières
premières qui devraient nous être fournies par
nos possessions d'outrc-mer.
Sur la question du coton, une des plus im-
médiates à réaliser, il a pris des engagements
très nets pour permettre à l' 1 Association Co-
tonnière Coloniale » de poursuivre et d'am-
plifier dans nos colonies son action. M. Mil-
liès-Lacroix a naturellement fait des réserves
au nom de la Commission Sénatoriale des
Finances, mais nous espérons que nos amis
de la Commission rappelleront à leur Prési-
dent qu'il est vraiment dérisoire de refuser
quelques dizaines de milliers de francs qui,
ainsi placés, permettront d'assurer à la Fran-
ce, dans vingt-cinq ou trente ans, un rende-
ment inestimable.
M. André Hesse a terminé son discours,
très applaudi, par un éloge mérité de M.
Edouard Daladier, son prédécesseur, dont il
a rappelé en termes heureux Vactivité haute-
ment réalisatrice.
* L.-G. Thébault
«Ne-
Bo Cobtnel de M. ftndre Hesse
M. le Ministre des Colonies a complété la
composition de son Cabinet comme suit :
Attachés : Tajasque, chef de bureau des ser-
vices civils de 1. Indochine; Lluscia et Comte ;
Officiers d'ordonnance : M. le Chef de Ba-
taillon breveté Gillier, d'e l'Intanterie Colo-
niale.
Détaché en mission au Cabinet du ministre :
M. TeJlier, administrateur en chef de lro classe
des Colonies.
Contrairement au bruit qui a couru avec insis-
tance, M. Réallon, administrateur en chef des
Colonies n'est pas détaché en mission au Cabi-
net du ministre des Colonies.
mus quatre ans d'AIBerll
Déclarations de M. Th. Steeg, ancien
Gouverneur Général de l'Algérie
M. Th. Steeg, garde des sceaux, interrogé
sur les raisons qui l'ont déterminé à quitter
ses fonctions de gouverneur général de PAl-
gérie pour le portefeuille de la justice, a fait
les déclarations suivantes :
Pourquoi j'ai quitté le Gouvernement d'Al-
gérie ? - Parce que c'était mon devoir au-
quel je n'avais pas le droit de me dérober.
Ce n'est pas de-gaieté de cœur que je l'ai
accompli. J'avais à choisir : d'une part, l'ac-
complissement d'une mission où je ne ren-
contrais que des collaborations dévouées et
cordiales et les témoignages les plus tou-
chants de rattachement populaire; d'autre
part, la participation au pouvoir, en un aes
moments les plus difficiles qu'ait traversés
la France républicaine. Je vous demande s'il
in'était possible d'hésiter dès lors qu'on vou-
lait bien faire appel à mon concours ?
Mais, pour nécessaire qu'il fût, croyez que
le sacrifice n'en a pas moins été douloureux.
J'avais eu la joie de voir s'épanouir 'dans le
pays le meilleur de nos pensées. Une; cou*
fiance mutuelle, une étroite et affectueuse
communauté de vues unissaient 1 Algérie à
son gouverneur.
Malgré les rivalités politiques, la diversité
des r-ate-s et des croyances, un effort solidaire
de toutes les activités pour le bien de la.
prospérité collective et de la civilisation fran-
çaise transformait à vue d'œil cette magni-
fique colonie. -
C'est, en France, une mission de redresse-
ment social, économique et nnancier qui
l'imposait au gouvernement qui vient de se
former, comme elle s'était imposée à moi-
même dans l'Afrique du Nord. Voilà pour-
quoi j'ai accepté d'en faire partie et de con-
tinuer en quelque sorte, et pour ma faible
paTt, dans la Fiance Tnétropolitaine, l'œuvre
entreprise dans la plus belle de ses colonies.
Après quatre années passées en Algérie, je
reste pour elle, dites-le bien, le plus agis-
sant, le plus fidèle des amis. Que les Algé-
riens sachent bien que rien de ce qui les
touche ne me laissera jamais indifférent, que
je suivrai passionnément leur effort tenace et
fécond vers un développement de plus en
plus puissant et que, de toutes mes forces,
de toute mon inaltérable affection, je serai a
leurs côtés pour l'aider, si je le puis, et tou-
jours pour la défendre.
Le commerce de la France
avec ses colonies
pendant le 1er trimestre 1925
--()-o--
Le commerce extérieur de la France mar-
que toujours une grande prospérité. Bien que
le franc ait eu un cours par rapport à la li-
vre et au dollar bien meilleur que dans la
même période de 1924, les chiffres sont res-
tés sensiblement les mêmes.
Voici d'abord les chiffres concernant les
importations (en milliers de francs) :
IMPORTATIONS -
Trois prem. mois Différences
1925 1924 pour 1925
Algérie 330-072 433«84o 103.768
Tunisie 76.218 95.036 18.818
Maroc 43.222 38.102 + 5.120
Sénégal 75.650 88.931 13.281
Madag. et dép. 78.650 65.599 + 13.207
Indoch. franç.. 106.405 72.380 + 34.025
Autres col. et
pays de prot. 146.088 159.011 12.923
Le tableau suivant donne le montant dés
exportations (également en milliers de
francs) ;
EXPORTATIONS
Trois prem. mois Différences
1925 1924 pour 1925
Algérie 620.644 560.710 + 59.934
Tunisie 128.963 136.023 - 7.060
Maroc 192.456 181.439 + 11.017
Sénégal 103.007 71.128 + 31.879
Madagascar 90.921 35.816 + -55.105
Indoch. franç.. 154.212 137.615 + 16.597
Autres colon, et
pays de prot. 146.958 125.177 + 21.781
Quant aux pays étrangers, nos plus im-
portants fournisseurs sont dans l'ordre ; les
Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l'Union
Economique Belge-Luxembourgeoise et l'Al-
lemagne. Nos meilleurs clients sont dans
l'ordre : la Grande-Bretagne, l'Union Eco-
nomique Belgo-Luxembourgeoise, l'Allema-
gne, les Etats-Unis, la Suisse et l'Italie.
Le total des importations de toutes nos co-
lonies en France est d'un tiers inférieur à
nos importations d'Angleterre pendant le
premier trimestre 1925, et le total de nos
expéditions dans l'ensemble de nos colonies
place notre empire colonial au troisième
rang de nos clients avant l'Allemagne.
Le total de nos importations en provenance
de l'étranger s'est chiffré, pour les trois pre-
miers mois de 1925, à 8.9,69.179.000 francs,
contre 9.264.239.000 francs pendant la période
correspondante de l'année dernière.
Quant à nos exportations à destination de
l'étranger, elles se sont élevées, pendant le
premier trimestre de l'année en cours, à
9.482.750.000 francs, contre 9.725.107.000 fr.
durant la même période de 1924.
On constate que nos importations, aussi
bien que nos exportations (tpujours en pro-
venance et à destination des pays étrangers)
ont diminué par rapport aux trois premiers
mois de 1924, les premières, de 295 millions
et les secondes^jde 342 millims 1/2. Ce flé-
chissement s'explique par le fait que, pen-
dant le premier trimestre de l'année dernière,
nos échanges extérieurs s'étaient trouvés sti-
mulés artificiellement par la crise du franc.
Nos importations en provenance des colo-*
nies françaises et pays de protectorat ont été,
du ior janvier au 31 mars derniers, de
8^6.461.000 francs, au lieu de 952.899.000 fr.
pendant le premier trimestre de 1924, et nos
ventes s'y sont élevées à 1.437.161.000 francs,
contre 1.247.908.000 francs.
De ces chiffres, il résulte que la balance
visibfé de notre commerce étranger s'est tra-
duite pour les trois premiers mois de 1925,
par un excédent de sorties de 513 millions 1/2,
contre 569 millions pendant le premier tri-
mestre dè 1924; quant à la balance de nos
échanges avec les colonies françaises et pays
de protectorat, elle accuse, pour les trois
premiers mois de l'année en cours, un excé-
dent également d'exportations - de 581
millions de francs, contre 295 millions pour
la même période de 1924.
DEPART –-
M. Lucien Saint, Résident Général de Fran-
ce à Tunis, et Mme Lucien Saint, quitteront
Paris demain pour rejoindre Marseille. Ils s eiîir
barqueront pour Tunis mercredi.
RBJTOUR
Mr R. Antonetti, Gouverneur Général de
l'Afrique Equatoriale française, s 0 est embarqué
à Matadi sur r Asie pour rentrer en France.
A la Société des Nations
00
La maladie du sommeil
Le Comité d'hygiène, qui est réuni en ce
moment à Genève, s'occupe, entre autres
questions, de la maladie du sommeil. A la
suite d'un rapport qu'il avait présenté au
Conseil de la S. D. N., celui-ci avait décidé,
dans sa session de décembre, de proposer aux
gouvernements qui ont des possessions dans
l'Afriaue équatoriale (France, Grande-Bre-
tagne, Italie, Belgique, Espagne et Portu-
gal), de réunir une Conférence internationale
e représentants des ministères des Colonies
pour traiter cette question. Cette Conférence
aurait à se prononcer, notamment, sur la sug-
gestion qui avait été faite d'envoyer une mis-
sion spéciale en Afrique pour étudier, sous
les auspices de la S. D. N., la terrible mar
làêlie.
Plusieurs gouvernements ont fait savoir
qu'ils étaient prêts à prendre part à cette
Conférence. Celle-ci s'ouvrira à Londres à la
fin de mai.
A LA CHAMBRE
0
RAPPORT
La légation de France à Bangkok
Le pasteur Edouard Soulier chargé par
la Commission des Affaires Etrangères, de
rédiger un rapport sur le projet de loi por-
tant autorisation d'installer dans de nou-
velles conditions la légation de France à
Bangkok, conclut à l'adoption du pro-
jet du Gouvernement, consistant à autori-
ser le ministre des Affaires JBtrangères à
échanger le terrain domanial sis à Bang-
kok, quartier de l'Hôpital français et
donné à l'Etat par le Gouvernement géné-
ral de l'Indochine contre un terrain situé
à Bangkok, dans l'est de la ville, route de
Paknam, appartenant à MM. Nana, pro-
priétaires chinois.
DEBATS
Douzièmes provisoires
Après avoir entendu laTêcture du discours
de son nouveau président M. Ilerriot, la
Chambre des Députés a abordé, sur la de-
mande de M. Briand, ministre des Affaires
étrangères, la discussion immédiate du pro-
jet; de loi concernant la légation de France.
Après quelques mots de M. Edouard Sou-
lier, rapporteur, qui s'associe à la demande
du Gouvernement, la discussion immédiate
est ordonnée et les différents articles sont
adoptés, ainsi que l'ensemble.
Puis l'assemblée passe à l'examen du pro-
jet de loi portant ouverture de crédits pro-
visoires applicables aux mois de mai et juin
195. 1
Après une discusion générale un peu lon-
gue, la Chambre adopte sans débat les arti-
cles du projet parmi lesquels les articles
suivants :
Art. 8. - 11 est ouvert au ministre des Co-
lonios un crédit de 125.000 francs pour l'inscrip-
tion au Trésor public des pensions des person-
nels de son département restés soumis au ré-
gime des pensions militaires, a liquider pendant
les mois de mai et juin 1925.
Ce crédit se confondra avec celui qui sera
accordé pour l'année entière par la loi de finan-
ces de rexcrcice 1925.
Art. 9. - 11 est ouvert au ministre des Pen-
sions un crédit de 8.000.000 francs pour l'ins-
cription au Trésor public des pensions militaires
de la guerre et des pensions militaires des trou-
pes coloniales, des pensions militaires de la
Marine et des pensions militaires de la Marine
marchande, à liquider dans le courant des mois
de mai et juin 1925.
Co crédit se confondra avec celui qui sera ac-
aordé pour l'année entière par la loi de finances
de l'exerolce 1926.
Art. 10. - Il est ouvert au ministre dos Pen-
sions, pour l'inscription au Tïrôsor public des
pensions A liquider dans le courant des mois de
mai et juin 1925v un crédit de 52.100,000 francs,
ainsi réparti :
Pensions militaires des troupes métropolitai-
nes et coloniales et des fonctionnaires coloniaux,
et pensions de lu marine militaire et de la
marine marchande (loi du 31 mars
1919) Fr. 52.000.000
Pensions des victimes civiles de
la guerre (loi du 24 juin 1919) 400.000
Total égal .Fr. û2.-400.000
Ce crédit se confondra nvec celui qui sera ac-
cordé pour l'année entière par la loi de finances
de l'exercice K:25.
de l l U.
Art. 11. - Les dispositions de la loi du 3 avril
1918, do
Art. 11. l'article 13 de la loi du 28 février 1921,
1918,
de la loi du 31 mars 1922 et des articles 72 a 77
de ln loi du 22 mars 1924 réglementant l'expor-
lalion des capitaux et l'importation (les tilres et
vnlnurs mobilières sont maintenues en vigueur
jusqu'au 30 juin 1925.
Un décret rendu sur la proposition du minis-
tre dps Finances pourra, antérieurement au 30
juin 1925, suspendre l'application des disposi-
tions de la loi du 3 avril 1918, de l'article 13
de la loi du 28 février 1921, de la. loi du 31 mars
1922 et des articles 72 à 77 de la loi du 22 mars
192/i.
Les dispositions du présent article sont appli-
cables à l'Algérie.
PROPOSITION DE LOI !
Les emplois réservés
MM. Tri,ballot et Simon Reynaud présen-
tent ¡Une proposition de loi tendant à abro-
ger l'article 7 de la loi du 30 janvier 1923,
et à régler lee conditions d'attribution des
emplois réservés aux IbÓInéflciaires de la-
dite' loi, dans les entreprises industrielles
ou commerciales qui ont obtenu ou qui ob-
tiendront à l'avenir un monopole, une con-
cession ou une subvention de l'Etat, du
département, de la commune, de l'Algérie
et des colonies.
;
Au Grand Conseil Tunisien
Le Grand Conseil a adopté mercredi soir
un amendement portant relèvement. du
maximum des tarifs des transports de che-
mins de fer de 12i proposés par la Di-
rection générale des travaux publics à
125 Ce relèvement est nécessaire pour
assurer aux cheminots tunisiens une in-
demnité de 33 0/0 sur les allocations com-
plémentaires des salaires.
La séance a repris à 22 heures en vue de
>l'ex»amen des autres questions à l'ordre du
̃j our.
PHILATÉLIE 1
DE BEA TIMBRES POUR
LA TUNISIE
Un concours public est ouvert entre tous
les artistes français et tunisiens en vue de
l'exécution de dessins devant servir à l'émis-
sion de 4 types de timbres poste et d:un tylpe
de timbres colis-postaux spéciaux à la Tuni-
sie. »
Ce concours sera clos le 20 juin.
Le programme détaillé du concours sera.
adressé à tous les intéressés qui en feront
la demande au directeur de l'Office des Pos-
tes et Télégraphes à Tunis. -
Souhaitons que les meilleurs de nos orien-
talistes prennent part à ce tournoi et que la
palme soit donnée au plus digne.
*
AU SÉJNrAI"
f.1
La discussion du Budget des Colonies 6
1 1.
Vers 4 heures, hier, le Sénat a abordé la
discussion, du budget des Colonies.
Politique des matières premières
Notre ami, M. le Général Mesfimy, est
le premier, monté à la tribune, pour rappe-
ler La nécessité pour notre pays d'une po-
litiqfue des matières premières.
Actuellement, sur 40 milliards d'importa-
tions, plus de 11 milliards sont consacrés
à l'ipiportation des textiles, coton, laine,
soie, jute. L'importation du coton,, à elle
seule, s'éiDève à plus de 3 milliards. Actuel-
lement, la production coloniale des textiles
est infime.
La production du coton aux Colonies
L'ancien ministre des Colonies signale les
efforts faits par l' « Association Cotonnière
Coloniale » qui renseigne colons, fllateurs,
planteurs, sur les plantations aux colonies,
les stations d'égrenage et les conditions
d'exportation.
falhcureusement, l'Association fait figu-
re de parente pauvre, car son budget est
misérable, si, surtout, on le compare à
« l'Empire Urowing Association » associa-
tion anglaise sur le modèle de laquelle elle
a été créée.
L'EimpU'e gi-atvitig association a :u:nc for-
tune. Elle a été dotée par le Gouvernement
britannique d'un million et demi de livres,
ce qui, au cours du jour, équivaut à plus
de 125 millions de francs dont la rente est
de s à 10 millions de francs-papier.
L'associatioti cotonnière coloniale fran-
çaise a pour but, de développer dans toutes
nos colonies lu culture du coton. En parti-
culier, elle s'est attachée il l'Afrique occi-
dentale où M. Waddington faisait l'année
dernière un voyage pour str rendre comp-
te sur place/l es possibilités.
L'association cotonnière coloniale n'a
qu'un budget de quelques centaines de
-mille francs, alimenté par une subvention
de 100.000 fr. du' ministère des Colonies,
par une subvention de 28.000 francs des
diverses colonies, toutes réunies, et par le
versement d'une somme de 50 centimes
que payent im certain nombre de fllateurs,
bénévolement, par quintal de coton im-
porté.
Il faudrait doter l'association d'une sub-
vention beaucoup plus forte.
L'intervention de M. Milliès-Lacroix in-
dique que la Commission des Finances du
Sénat, avant d'accepter un relèvement de
subvention considère toutefois que les
membres de cette association doivent faire
des sacrifices plus importants pour équili-
brer son budget.
M. Mcssimy fait judicieusement remar-
quer a.11 sénateur des Laudes qu'aujour-
d'hui un certain nombre de filateurs, pas
la totalité, payent bénévolement une sur-
taxe sur les colons qu'ils importent et ver-
sent le produit do cette surtaxe bénévole O.
l'association cotonnière coloniale.
M. Daladier avait rédigé un projet de loi
tendant i\ frapper toute importation de 'hal-
les de coton d'une contribution de 5u centi-
mes par quintal, cette contribution étant
payée, non plus par quelques filateurs bé-
névoles, mais par la totalité d'entre eux,
et. le produit de ladite contribution devanl
être porté au crédit de l'association coton-
nière coloniale.
Ce projet de loi signé par M. Daladier
devait l'élre aussi par le ministre (1rs Fi-
nances et du Commerce.
M. Messimy demande la signature rapide
de ce décret.
Le deuxième moyen, c'est, de demander
aux grandes colonies des subventions pour
l'association colonnière coloniale. lillcs
versent, au total, 28.000 francs, alors
qu'elles sont, au point, de vue budgétaire,
par rapport à la France, prodigieusement
riches.
.Les colonies, en effet, n'ont pas vu leurs
dépenses augmenter dans une proportion
supérieure à ^.5 depuis 1914. Alors que le
contribuable métropolitain plie sous le.
faix, on peut dire' que le contribuable colo-
nial pourrait fournir beaucoup plus aux
budgets locaux.
.L'intervention de .J. MessRîiy si judi-
cieuse a élé fort applaudie.
La défense de l'Indochine
M. Gandin de Vil/ainc aborde la tribune
pour apporter, dit-il. « les échos d'une
grande et lointaine colonie l'Indochine.
« Je l'ai fait pour deux raisons. La pre-
mière, d'abord parce qu'élilc est la plus
menacée, ensuite parce que je compte là-
bas, parmi les colons, nombre de bons et
fidèles amis.
Si j'ai bonne mémoire, il .y a trois ans
environ, préoccupé des charges écrasantes
qui pèsent et qui pèseront longtemps sur
,1e contribuable français du fait de la ca-
rence allemande et de la rccmmaisancc.
justifiée ou injustifiée, de nos dettes inter-
alliées. Favais pensé alléger ce fardeau ea
envisageant la - possibilité d'aliéner certai-
nes de , nos colonies qu'à, un moment donné
nous serons prnt-Nre dans l'incapacité ah-
solue de défendre et j'avais fait allusion à
41'1 n d o cli in c.
Depuis, les événements ont marché. Le
bolchcvisme en Asie est venu accroître le.
péril ; en outre nous voyons approcher
chaque jour Jn grand danger ; le conflit qui
édfltern. dans l'océan Pacifique semble pro-
cha-in,.
Je reviens donc à ma. thèse première,
mais l'occasion favorable est passée, je ne
diis plus comme alors : « Vendez J), je dis
simplement : « Vendez ou défendez. »
M. Gandin de Villaine prétend que nous
n'avons pas les moyens de défendre l'In-
dochine et que nos possessions asiatiques
ne sont. défendues ni militairement, ni pos-
talement, ni financièrement.
Militairement, les quinze cents kilomè-
tres de côtes à défendre ont-ils préoccupa
le Gouvernement ? On n'a rien fait.
Tous s'accordent à réclamer la fortifica-
tion de trois points : Cap Saint-Jacques (dé-
fense de l'entrée de la rivière de Saïgon),
Gamrah (défense de la Cochinchine, sur-
veillance de la route du riz), baie d'Along
(défense du Tonikin), liaison des trois (dé-
fense des côtes de l'Annam).
Plus récemment, un travail a récapitulé
les autres : celui de l'enseigne de vaisseau
Delécluse. 11 précise les agents de liaison :
sous-marins et avions, ayant leurs centres
à Ca mranh-Lang-B ian et dans la baie
d'Along.
Ajoutons ù cela deux nécessités : la ter-
minaison rapide, immédiate du transindo-
ahinois assurant le mouvement des troupes.
Sur terre et sur mer, ainsi la côte est
protégée.
Le point stratégique de Camranh occupé,
une action est assurée à l'Indochine sur
la politique extérieure en Extrême-Orient
par la garde à la route du riz.
Voilà pour la défense des côtes de mer.
Du côté de la terre, l'Indochine ne serait
pas sans inquiétude ! Un voisin s'arme,
armn 150.000 hommes à la moderne. C'est
le Siam.
Il faut assurer la garde, des rivières et
des arroyos par des cannonièrcs, et la
garde au Mékong par les milices laotiennes
et cambodgiennes.
Il faut relier le Mékong an Tonkin, pour
pouvoir apporter dos troupes par une voie
hors dos grosses garnisons siamoises.
Pour ébaucher cela, nous n'avons rien
de bien solide : rleux canonnières antédi-
luviennes à Saigon : un réseau routier en
bonne voie. mais insuffisant pour assurer
des transports de troupes et le ravitaille-
ment dans un pays aussi pauvre que. le
Laos.
De plus l'interruption de 500 kilomètres
du transindochinois ne permet pas une suf-
fisante garde à la montagne et. les apports
à ces différentes routes de pénétration.
Et le sénateur de la Manche rappelle la
conférence faite par notre ami M. le mar-
quis de Barthélémy, faisant ressortir l'im-
portance poum.-la France d'utilippr 1er ba1-e
de Camranh.
Et M. Gaudin de Villaine déclare que le
Tonkin freste isolé, sa poste met plus de 29
jours à venir de France, tous lee 8 jours.
bientôt, cotte partie de l'unité indocliinoisc
aura intérêt à prendre sa poste journalière
à Hong-Kong par vapeur ou à Singapour
par Je Sioni et TVmgUok.
n faut avant de relier l'Indochine aux
pays* voisins, réaliser l'entière cohésion des
divers pays de ninion en nchcvnnt le che-
min de fer Transindochinols.
Devons-nous localiser la culture du coton
dans nos colonies ?
M. Gaston Japy demande ensuite à M. le
Ministre des Colonies si, en ce qui concerne
le coton, il ne croit pas préférable de spé-
cialiser cette culture dans telle ou telle du
nos colonies, un lieu d'fo'I'Ol'pill.":' n.is foicrs
et notre argent comme on le fait en ce mo-
ment.
Dans l'Afrique occidentale, où il y a tant
de coton, noue manquons de population. Il
n'y il pus assez de 111 <"•(11 m-i 1 \s, il n'y a pas de
secours, et il en résulte que, dans les fa-
milles nègres, sur huit ou dix enfants, un
ou deux seulement survivent. Or, si l'on
veut faire du coton dans la boucle du Ni-
ger, il faut de la population.
LWXrique occidentale, comme la piua
grande partie de nos colonies africaines,
souffre, de même que la France, du désas-
tre do lu dépopulation. Il y a ¡II'IIl" noire
pays le devoir impérieux d'arrêter ce fléau.
Nous dépensons nmtre argent, nous le d.i-
pe.rsons dans d-ea..effDrts, au lieu de centra-
liser, de régulariser, de faire des études.
M. le ministre des Colonies,
Messieurs, nou\r;iu venu au ministère des
Colonies, je îfaunii vas t'oifunixif-tie de me li-
rer ù des eou-iik-ralitins générales sur les
grands problèmes coloniaux qui se P'i.-enl. au-
jourd'hui.
Mais, p!U' ae)ereii,-r puiir le >eiiai, .'i avunt
môme nue de a--• 1 »
indiquer ;i la liaulc A?--.eip,blt'e le-, idées direc-
trices dont je m'inspirerai dans l'ndininiMnilioa
de mon département.
A mon avis, la politique eui.-miide de ln.
France ne peut avoir qu'un -U-ipV objet. iVaimrd,
cnnsnlider les résultais acquit. Kn >e
île la tâche qui mY-t dévolue apurer d'une
façon intensive le ilùv.oJo
En troisième lien, s'alla her de plus en plus
les populations.
lïn ee qui joncej-no la première partie do
J'oeuvre., r,'e.«>l-n-dire la omsi'lid-alion de l'empire
cotoniul de la France, qui e.-,t ù la fous l'bérilago
d'un, passe glorieux et l'une. des fonnes les |.i\u
\ivanie-, de l'aelivil • nationale, l'est lu une
o:iivre qui i^i^e un effort contant, un
esprit de în'tliode et de la patience. U ne peut
être question d'agrandir nui d an line colonial
qui pounoit largement déjà aux 1 ̃'̃soins eiyié.
raux du pays : il suflit. d'un a->ui-r la se-anié,
non seulement conlie. les convoiti--^ extérieures,
mais -- ei, je fa.i.s ,-illusion am\ o.b-> r\atious qui
ont été présentées sur ce point pir l'honorahto
M. Gandin do Villaine. contre une certaine
acitnlion intérieure dont a psirNs l'bnuorilile sé-
nateur.
Pourquoi ne diraiVje pas. m. –i--ur.-. qu'il
s'agit du mouveincni bolchevi-de oui a coiii-
mencO ii s'inliltrer dans nos colorée- ? .le^ueux
vous rassurer : des re.rwiLfueni> m- «pu ni ont
élé donnes sur « e \LIinl..,.t;'; m.ni arrivée -m
C-t<; donnas )
ministère, il résulte. et. ie li<" 1-..i le déclarer
Vrés nettement qu'à l'heure .t'tue.lli d n'v
h rtuciiin danger possible et que. -ur ce point,
le Parlement peut, avoir toute piiéiude..-e qui
ne vont pas d,ire que la situation ne doive pas
être envteauée de face. Pour ma j cri-, 'je -,'.)I\!=>
prie de croire que je suis absolument, "'i')\u R.
combattre de t»>ules mes f,iiec-> mouvement,
bolchevisle, enr je oonsMève qu'il ^rait eotas-
îrophicpio pour nos enlonio^. Vivo approbation.}
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