Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-04-23
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 23 avril 1925 23 avril 1925
Description : 1925/04/23 (A26,N62). 1925/04/23 (A26,N62).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396908p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEE. - N« 68 LE NUMERO : 90 CIINTIMEI - - - - - - - - - - - - -- - JEUDI SOIR, 23 AVRIL 1985
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Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES fUBUÉS PAR LES AN NALES COLONIALES" SONT LA PiOnitlt
EXCLUSIVE OU JOURNAL
La^nnmea eHUdmei mit reçtm ont Boréaux 4m» ktAgwtm diPmllktii
DIRECTEURS 1 MARCEL RUBDEL et L.-G. THÉBAUL T
IMMUN el idntBiitvitiiB : 34, RUO du Mont-Thalto., PARIS-1" - ldiphm : LOUTRI 19-17
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Les capitaux français et les colonies
t t,
« Les capitaux investis depuis- dx ans dans
les entreprises aux colonies, sans parler des pays
de protectorat et de l'Algérie, pdr des sociétés
françaises ayant leur siège social dane; la mé-
tropole, sont d'un ordre de grandedr o'envirun
700 millions. Ce seul chiffre donne , une preuve
éclatante du peu d'enthousiasme qu'ont les ca-
pitaux français à concourir au développement
de notre empire colonial. » Ainsi commence
r exposé des motifs' qui précède la proposition
de loi, ayant pour objet d'encourager les en-
treprises destinées à la mise en valeur de nos
colonies, présentée par MM. Messimy et de
Monzid.
Du texte de la proposition nous aurons à re-
parler, le moment venu : il vise les sociétés ou
entreprises ayant directement et exclusivement
pour but la création d'exploitations agricoles ou
industrielles extractives, oui le développement
des matières premières dans les colonies, dans
les pays de piotectoeat ou en Algérie, n'ayant
aucun établissement dans la métropole ; ces so-
ciétés ou entreprises bénéficieraient, pendant les
dix premières années de leur existence, d'une
réduction de 50 de l'impat du timbre, de
l'impôt cédulaire sur le revenu et de l'impôt
sur le chiffre d'affaires. Ce que je veux mar.
quer aujourd'hui, c'est « ce peu d'enthou-
siasme » des capitaux français à aller aux so-
ciétés agricoles, commerciales, industrielles et
minières, établies dans la plus grande France.
On l'expliqueroit insuffisamment par des
considérations générales sur la situation pré-
sente. Il est évident que le moment paratt mal
choisi pour espérer que des capitaux impor-
tants vont s' embarquer pour les colonies.
rrimiim VtOcre, Nous avons déjà assez de
peine à joindre les deux bouts dans notre pays:
quand les affaires françaises sont arrêtées, com-
ment espéffer que les affaires coloniales vont
prendre un essor merveilleux? Le texte vient
trop tard et ce ne sont pas les avantages pro-
mis qui détermineront nos compatriotes à ré-
pondre aux appels oui leur seront faits pour
concourir de leurs deniers au développement
de notre empire colonial.
Le raisonnement n'est pas dépourvu de vrai-
semblance. Je dirai toutefois qu'il est con-
testable, à plusieurs points de vue. Et d'abord,
ce qui est vrai aujourd'hui, ne l'était pas hier,
et ne sera probablement pas vrai demain. Hier,
malgré les conséquences de la guerre, malgré le
poids toujours plus lourd de la dette publique et
des impôts, la capacité de placement était res-
tée en France fort encourageante. On a dé-
claré, à la tribune de la Chambre des Députés,
qu'en 1913 l'épargne française n'avait placé
que 3 milliards; elle en plaçait près de 40, en
1922, et plus de 30 en 1923. Or, en 1922 et
1923, quels ont été les capitaux français qui
sont allés aux colonies)
Un rapport adressé en 1923 au XI0 Con-
grès International d'Agriculture affirmait à ce
moment que les colonies françaises, si elles
avaient besoin de disposer de capitaux impor-
tants pour leurs entreprises agricoles, indus-
trielles et conunerciales, n'étaient pas toutefois
parvenues à un stade d'évolution qui nécessi-
tât des capitaux représentant plus de 2 ou 3
de la capacité annuelle de placement de la mé-
tropole. Il en concluait qu'on pouvait distraire
annuellement cette faible partie des disponibi-
lités de l'épargne sans nuire, même passagère-
ment. à 1 économie nationale intérieure. Sur
quels calculs, sur quelles enquêtes ces chiffres
s'appuyaient-ils? Je l'ignore, et j'ai une ten-
dance à penser qu'en ces matières chiffres et
observations ne peuvent avoir qu'un caractère
approximatif. Mais, même en nous contentant
de ces à peu près, nous pavons que « ces faibles
disponibilités » ont été refusées aux colonies,
dans les périodes toutes récentes où les capitaux
français étaient réservés à des valeurs beaucoup
moins rémunératrice. et à de? entreprises beau-
coup plus incertaines. Detpuis, on nous a infor-
més qu'un certain nombre de milliards avaient
émigré vers d'autres climats. Ne cherchez pas
du côté de la France d'outre-mer. Ils ont fait
des voyages moins lointains.
Pourquoi, sinon parce que ce qui manquait
le plus, c'était la confiance? -Il faut toujours
en venir là en ces matières. Il y aurait quelque
naïveté à s'imaginer que les raisons patriotiques
prennent la moindre influence. Quand nous
aurons, une fois de plus, opposé à nos faibles
exploitations agricoles dans les colonies les
exploitations intensives des Hollandais pour la
mise en valeur des Indes néerlandaises et des
Anglais dans 1 Inde, en Malaisie et en NigerJa,
nous ne déterminerons pas un seul Français à
-consacrer un billet de cent francs à une affaire
coloniale. Il ne s'y résoudra que s'il est per-
suadé (et cela, c'est notre tâche) que telle en-
treprise française peut rapporter autant que
celles-ci. Dites-lui qu'il est désastreux, pour
une infinité de raisons, que le Longo n'exporte
que très peu) - de - caoutchouc - et que -- Madagascar
ait cessé d'en exporter, et que les caoutchoucs
des colonies étrangères soient les maîtres des
marchés européens. Il reconnaîtra qu'il vaudrait
mieux qu'il n'en fût pas ainsi, mais il ne fera
pas un geste pour que cela cesse à moins de
lui démontrer que son intérêt particulier est
"accord avec l'intérêt général, et qu'en tra-
vaillant pour la France il travaille surtout à
arrondir son magot. Cest fflffre tâche, ai-je
écrit, de faire la propagande nécessaire, indis-
petmable. J'y reviendntt, en indiquant trnclqnes-
uns des moyens à etrnMoyer. La publicité est
de tout premier ordre dans certains pays, comme
l'Angleterre et la BeTvique, Me se:a-t-fl per-
mis d'ajouter qu'elle est à peine de troisième
ordre dans notre pays, tout en reconnaissant que
des efforts louables ont été accomplis, et que
des résultats appréciables ont été obtenus?
Mais ce n'est pas tout que de montrer aux
capitaux la possibilité de recueillir des divi-
dendes intéressants. Les capitaux, surtout en
France, sont timides, sinon apeurés. Plus le
risque semble moindre, et plus on est sûr de le
décider à s'employer. Or, qui parle 3ë place-
ment aux colonies semble parler de placement
aventureux. C'est un tort, un grand tort. Mais
on songe en général à des placements qui n' ont
pas répondu aux espérances de ceux qui les
avaient faits ; puis, on généralise. L'appel au
crédit colonial ne sera fructueux que s'il est
fait avec méthode ; si les. organisations qui s' en
chargent sont capables de pro longer et de sérier
les efforts ; si le public a le sentiment que les
capitaux engagés seront surveillés, contrôlés,
administrés par des hommes -dôme réputation
inattaquable et d'una compétence reconnue,
ayant des moyens d'investigation nombreux et
sûrs dans les régions où se développent les en
treprises ; si, en un mot, toutes les garanties
qui font les réputations des valeurs sont offertes
aux capitaux investis, en y ajoutant celles qui
répondront à l'objection tirée du proverbe fa-
milier : A beau mentitqui vient de loin.
En somme, constituer des centres d'activité
qui mettent de l'ordre et de la cohérence là où
11 Y a eu trop souvent hasard et dispersion,
voilà à quoi il faut appliquer son attention. En-
treprises agricoles, industrielles, commerciales,
outillage moderne, organisation des transports,
tout ce qui est indispensable pour la vie écono-
mique do nos colonies sera assuré par l'esprit
de suite et Ja persévérance intelligente. Alors
et seulement alors, nous sortirons de cette pé-
riode interminable que MM. Messimy et de
Monzie appellent la période de cueillette. Ils
se plaignent que, dans la presque totalité de
nos colonies, on ne trouve guère que des comp-
toirs où les commerçants se livrent à des trocs
entre les produits de la région et les articles
manufacturés venus d'Europe ; cme dans le
Dahomey l'indigène récolte les palmistes et en
tire l'huile par des procédés rudimentaires, les
mêmes que sous les rois de' Porto Novo et
crabomey que les riches palmeraies de la
Côte d'Ivoire et du Congo français soient
inexploitées ; que des 12 millions de bœufs de
Madagascar nous ne tirions qu un maigre pro-
fit ; que les produits restent inutilisés, faute
d'acquéreur, ou faute de capitaux pour les
rassembler et les transporter. Faute de capi-
taux, c'est douleur non pareille. Ne négligeons
rien de ce qui peut décider l'argent français,
au lieu de ( s expatrier, à se diriger vers no?
provinces lointaines.
Mario Roustan,
Sénateur de l'Hérault.
Membre de la Commission sénatoriale
des Colonies,
Rapporteur du buaget de la Marine marchande.
- obeew
Il faut électrifier le chemin de fer
de Brazzaville à l'Océan
-0-0---
Le Gouvernement a déposé (nos lecteurs
s'en souviennent) un projet de loi tendant à au-
toriser le Gouvernement Général de l'A.E.F.
à achever le chemin de fer de Brazzaville à
l'Océan et à réaliser, à cet effet par voie
d'emprunt, une somme de 300.000.000 de
francs.
L'exploitation de cette ligne avait été pri-
mitivement envisagée et avec beaucoup de lé-
gèreté tant dans la conception que dans les pre-
miers tronçons construits au moyen de la trac-
lion à vapeur ; il a été reconnu, depuis, que
Vélectrification de la ligne présentait des avan-
tages incontestables, et la Commission sénato-
riale des Colonies, après avoir entendu M. Da-
ladier, ministre des Colonies, s'est prononcée
unanimement en sa faveur.
Nul doute que la Commission des Colonies
ni la Commission des Finances de la Chambre
des députés, qui ont déjà manifesté à tant de
reprises une intelligente compréhension des be-
soins de nos colonies, donnent également leur
approbation à ce projet de transformation
d'exploitation.
A la Commission de l'Aiofirie 1
des colonies « nos Protectorats
--o-ô--
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats s'est réunie hier mercredi,
à 2 h. 1/2 pour continuer l'examen du pro-
jet de banque d'émission à Madagascar.
Vu le petit nombre de membres présents,
aucune discussion n'a été abordée et la séance
levée immédiatement. -
Dès la rentrée du Parlement, c'est-à-dire
dans les derniers jours du mois prochain, la
Commission entendra le nouveau ministre des
Colonies sur la question, et si le nouveau
Gouvernement fait sien le projet de M. Da-
ladier, nul doute que l'affaire ne soit rapi-
dement résolue et rapportée dans les plus
brefs délais par notre ami Henri Michel.
TAUX OFFICIEL DE LA PIASTRE
lm amiuuauw.
-o-
Le Gouverneur Général de l'Indochine
vient de faire connaître au ministre des Co-
lonies qu'à, la date du 20 avril 1925 le taux
officiel de la piastre était de 10 fr. 60.
r agriculture indigène
en Guinée
- Les journaux colo-
niaux ne disent pas assez
l'admirable effort réalisé
pour la culture indigène
en Guinée, me disait hier
mon ami Accambray.
- C'est un peu votre
faute, man cher ami, lui
ai-je refondu, vous qui
maniez si joliment la plume, représentez la
Guinée au Conseil supérieur des colonies et
y avez fait de si utiles constatations au cours
de vos voyages.
Heureusement que l'excellent gouverneur,
Georges Poiret, qui depuis douze ans dirige
les destinées de la Guinée française, est en
tiers dans la conversation, et voici très impar-
faitement reproduites les observations que
j'ai entendues.
Assez de jardins d'essai où l'on tente de
tout aux colonies et trop souvent par dilet-
tantisme ou sport. Les cultures des plantes les
plus exotiques qui sont destinées générale-
ment à réussir le moins, y font l'objet de
soins semblables à ceux de cas rares dans
une maison de santé.
Les jardins d'essai seront peut-être une
étape dans l'évolution agricole de notre em-
pitre colonial, mais M. Georges Poiret esti-
mait que leur heure n'était pas en cote venue
et qu à cette époque comme aujourd'hui,
c'était mettre la charrue avant les bœufs.
La charrue.
Les bœufs.
C'est à cet attelage que M, Poiret s'est at-
telé.
Les indigènes de la Guinée vivent mal
avec leurs cultures rudimentaires, leurs ins-
truments aratoires préhistoriques. Grattant
une terre dont seule la première couche
d». JO à 15 centimètres est susceptible d'être
utilisée pour les semences, malgré la paix
française, malgré l'assistance, u hygiène et
la médecine indigène de plus en plus déve-
loppée, c'est une race de chétifs, de malin-
gres, d'affamés, de pauvres bougres en un
mot que nourrit mal la terre de Guinée et
ci1 une grande partie de notre Ouest-Africain,
aussi, malgré et ceci est à noter, les aptitu-
des au travail des populations autochtones.
Avant toute chose, M. Georges Poiret a
voulu améliorer les races en assurant une
nourriture saine et abondante aux indigè-
nes.
Alors, au lieu de laisser ses chefs de station
végéter dans des jardins d'essai, il en a fait
bien malgré eux des missi dominici dit bœuf
et de la ckarrue.
Poiret s'est heurté à beaucoup de difficul-
tés provenues notamment de l'administration:
mais il ne s'est pas décowagé et a vaincu les
obstacles.
Aujourd'hui dans toute la Guinée, on C011
naît les bienfaits de la charrue traînée par
des bœufs et là où une famille arrivait bien
juste à se mal nourrir en cultivant 2 lrecta-
res, grâce à la transformation précomsce par
le gouverneur et ses représentants, la même
famille peut en labourer 6 ou 7, vivant bien,
ayant nue petite maison, et plaçant à la ban-
que quand l'année a été bonne quelque dix
mille francs, voire davantage.
Devant ces exemples examinés un peu dans
toute la colonie de la côte à la brousse, tous
les indigènes .- comprenant leur intérêt -
veulent avoir leur charruc, leurs bcciils. Jfais
avec q/(.oi? le capital initial manque. C'est à
peine si chaque famille représente une valeur
de trois ou quatre cents francs. Donc, impos-
sibilité absolue d'évoluer si le crédit agricole
n'est pas constitué, si les indigènes ne peu-
vent pas emprunter pour leur premier éta-
blissement.
Il faut dès maintenant à la Guinée indi-
gène 3 ou 4 millions de francs, rien que pour
satisfaire aux demandes des indigènes évo-
lués.
Nul doute que cette somme, si minime, soit
trouvée, grâce au concours du gouverneur gé-
néral Carde dont on connaît la sollicitude
pour la population indigène de PA.O.F. et à
la douce ténacité de M. Georges Poiret.
Marcel Ruedel
•
un procas depresse au Tonhin
Les Annales Coloniales du 10 mars der-
nier ont annoncé que le journal l'Avenir du
Tonhin, poursuivi pour une publication ju-
gée injurieuse par le Gouvernement, avait
été acquitté.
Le compte rendu des débats qui ont eu
lieu devant la Cour criminelle, convoquée
extraordinairement à Hanoï sur requête du
Parquet général, nous a appris que l'admi-
nistrateur-gérant de VÀnenir du Tonkin
avait été seul poursuivi et que M. Dandolo,
auteur de -l'article incriminé, n'avait pas
été poursuivi.
Dans son réquisitoire, M. le Procureur gé-
néral Toussaint a exposé à la. Cour les rai-
sons pour lesquelles il n'était pas obligé
de poursuivre le GolTIipHce du délit et que
seul le gérant du journal avait été inculpé.
Le défenseur a fait ressortir que la res-
ponsabilité de l'infraction commise ne pou-
vait incomber à M. de Massiac, gérant; par-
ce que, à la date où l'article a paru, il
était souffrant depuis plusieurs jours.
L'acquittement de son client a été pro-
noncé par la Cour.
C'est donc par erreur qu'une feuille co-
loniale a annoncé l'acquittement de M. Dan-
dolo, qui n'a pas été poursuivi.
La Wratioo œlDlstttlleiet les colonies
---Q-Q-
La déclaration ministérielle a été lue hier
après-midi à la Chambre des Députés, par
M. Paul Painlevé, président du Conseil.
Elle expose en termes excellents les gran-
des lignes de la politique ifnancière du nou-
veau Gouvernement « qui place au premier
rang le devoir de sauvegarder l'équilibre
financier par la stabilité économique, dans
un régime de justice fiscale j). Il s'efforcera
de donner au pays « des Finances libres
et fortes », qui ne manqueront pas de lui
rendre la confiance. Après avoir passé en
revue les grands problèmes de la réorgani-
sation militaire, de la compression des dé-
penses et de l'assainissement des finan-
ces, de la représentation diplomatique au-
près du Vaticqn et de l'enseignement con-
fessionnel en Alsace-Lorraine, la déclara-
tion fait état de notre merveilleux domaine
colonial et termine ainsi :
« La France a pour elle les Frances
d'outre-mer, chaque jour productrices plus
abondantes et plus variées de matières
premières. Elle a pour elle le prestige de
son héroïsme et le rayonnement de son
génie, et cette amirable unité nationale
enflai reconstituée dans son intégrité. Elle
est comme un navire magnifique et char-
gé de trésors, mais dont la route pour un
temps serait semée d'écueils. » -
A la Chambre, une discussion très mou-
vementée nécessitant une séance de nuit,
a suivi la lecture de la déclaration. Finale-
ment, l'ordre du jour de M. Cazals, sur
lequel le Gouvernement de M. Painlevé a
posé la question de confiance, a été adopté
par 304 voix contre 217.
Au Sénat, après la lecture de la déclara.
tion ministérielle faite par M. Th. Steeg,
Garde des Sceaux, ministre de la Justice,
M. Gaudin de Villaine a fait connaltre son
intention d'interpeller le gouvernement. La
date de l'interpellation sera fixée ultérieu-
rement.
) - -.- (
Exposition d'Orient
et d'Extrême-Orient
La Société des Peintres Orientalistes Fran-
çais expose actuellement à la Galerie G. Petit
des œuvres se rapportant à l'Asie, la Turquie,
la Grèce et les îles de l'Océanie.
Gauguin et Besnard président et leui voisi-
nage n'a rien de discordant : le premier plus
rigide, plus cerné, plus mâle, le second plus
souple, plus reflété, plus féminin, tous deux
très maîtres et colorés à souhait pour la joie
des yeux. A côté, quelques croquis rapides de
danseuses cambodgiennes par Rodin, et des
vues de Constantinople sombres mais puissan-
tes, par Cottot.
Nous voyons ensuite défiler les notations
aquarellées prises sur le vif en Annam et en
Chine par Fouqueray. les pagodes du Laos,
de Georges Michel, les jonques de Marius
Perret, les bains des Brahmines à Madura, de
Gasté, les Danseuses cambodgiennes, de Re-
né Piot, les curieux dessins et pastels de types
chinois par Jean Launois et les vues du Ja-
pon et de Chine par J. de La Mézière, Ca-
mille Laurens, Henri Vollet et Georges Dan-
tu.
Le lieutenant de vaisseau Morillot a long-
temps séjourné à Tahiti où, hanté par le sou-
venir de Gauguin, il a, dans de très person-
nelles aquarelles, suivi les danses du pays, à
l'ombrcj des cocotiers et les cueillettes d'oran-
ses au bord de la mer.
- Angkor a inspiré André Maire et surtout
Jouve, qui en expose les tours aux quatre vi-
sages Bayon à côté des éléphants sacrés de
Ceylan et des monastères du mont Athos.
Les animaux exotiques sont décrits par Ray-
mond Bigot en des aquarelles précieusement
décoratives, par Robert Rousseau (singe ac-
croupi, geai de Chine, python de Séba), Gas-
ton Chopard, de Beque, Guyot et en sculp-
ture par Mlle Piffard et MM. Marx et Albé-
ric Collin.
Il faut citer encore les envois de C. Car-
rieux, G. Biddle, Andrée Karpelèsi Mlleja-
nin (décors inspirés des dieux indiens), Hau-
checorne, Paul Leroy, Alexandre Lunois, les
marines d'Auguste Matisse, les aquarelles de
Jacques Touchet et le projet de tapisserie sur
l'arrivée de la flotte française à Beyrouth en
1918 oar Tapissier.
En sculpture, Paul Ducuing expose les por-
traits de l'empereur d'Annam, du prince hé-
ritier d'Annam, du roi du Laos et de celui du
Cambodge.
Ejn sortant de la galerie, on verra avec plai-
sir un ensemble de W.-A. Lambrecht, où
quelques jardins arabes sont représentés d'une
façon tout à fait séduisante.
Tamaris.
Prix de littérature coloniale
1 O-O
Le prix de la Littérature coloniale (4.500
francs) a été décerne hier à M. Louis Chabonneau, directeur d'une factorerie au Séné-
gal, pour son livre : Mambu et son amour,
qui est sa première œuvre. Les membres du
jury présents étaient : Mme Myriam Harry,
MM. Gapus, Félix Dubois, Claude Farrère,
Gourdon, Marins Ary-Leblond, Sébastien-
Charles Leconte, André Lichtenberger, de
Pouvourville, Terrier, Jean Vignaud.
0 -
AU
DEBATS
La discussion du budget des Colonies a
commmcé aaioard'hai au Sénat.
Nous en donnerons le compte rendu in-ex-
tenso dans notre numéro de dmrcrfn.
Le voyage du Duc de Brabant
Comme nous l'annoncions mardi, le duc de
Brabant s' est embarqué le 21 avril sur YAn-
versville, à destination de Borna.
Le voyage qu'entreprend le prince héritier
de Belgique n' est ni une promenade, ni une
excursion. C'est un voyage d'études. Il va au
Congo, pour connaître le plus Deau fleuron de
la couronne qu'il portera un jour, pour étudier
de manière approfondie les immenses territoires
légués par le roi Léopold Il à la Belgique,
pour en connaître exactement les ressources,
voir par lui-même ce qui a été déjà fait pour
les mettre en valeur et se rendre compte de ce
qu'il importe encore de faire pour en assurer
le développement complet.
Il compte donc parcourir la colonie, dans
son entier, visiter les mines, les exploitations
agricoles, les industries. Il remontera jusqu'au
lac Albert et terminera son voyage par la tra-
versée du Continent africain pour aller prendre
la route du retour, à Mombassa, sur l'Océan
Indien.
Donc, de Borna, il gagnera Matadi et Kins-
hasa. Là, il quittera pendant quelques jours le
territoire belge pour aller en Afrique Equato-
riale française rendre visite aux dirigeants de
notre grande colonie africaine. Nul doute qu'il
y soit reçu avec les honneurs dus à son rang,
et surtout par la chaleureuse affection que tous
les Français ont au coeur pour les représentants
de son auguste et valeureuse famille.
De Kinshasa, lo prince Léopold ira à Co-
quilhotville rejoindre le Kasaï, puis se rendra à
Tshikapa.
Après avoir visité Luebo Bukama, Kabalo,
Albertville, il fera le tour du lac Tougangka.
Il ira ensuite à Bandoinville, Uvira, verra
le lac Kivie, Kysenyi, pénétrera dans le Kuan-
do et luruné.
Revenu à Albertville, il se dirigera sur
Stanleyville, Niangara, Dungu, et enfin, tra-
versant le lac Albert, il gagnera Mombassa.
Par l'exposé très succinct de l'itinéraire pro-
jeté,..on peut se rendre compte de l'importance
de la Tandonnée entreprise.
Mais, à son retour, il pourra parler sciem-
ment du Congo, de ses produits miniers, fo-
restiers, agricoles, de ses ressources inépuisa-
blement variées : ivoires, riz, coton, palmistes,
etc., et défendre utilement, en haut lieu, la
cause de tous les hétoïqueg-colons qui consa-
crent leurs forces et leur vie à la mise en va-
leur de ces merveilleux territoires qui sont en-
core ignorés de la civilisation et perdus pour
elle.
Et pour ces hommes souvent isolés dans la
brousse pendant des années, quel superbe en-
couragement ce sera que de voir leur futur roi
quitter le confort de ses luxueux palais de
Bruxelles pour veaiir leur tendre la main et les
encourager dans leurs efforts, au nom de la
lointaine mère-patrie et leur diire : « Nous ne
vous oublions pas ! »
Au Conseil dtÉtat
-4-0--
Terres domaniales affectées à la coloni-
sation en Algérie.
Considérant qu 'aux termes de l'article 10 du
décret du 13 septembre 1904 sur l' aliénation
des terres domaniales affectées à la colonisation
en Algérie, l'acquéreur est tenu, notamment,
do transporter son domicile sur la terre acquise
dans les six mois de l'achat, J'y résider avec
sa famille d'une manière effective et perma-
nente et de l'exploiter personnellement pen-
dant dix ans,
Considérant que l'article 15 du même dé-
cret prévoit que, faute par l'acquéreur d' ac-
complir ces conditions, la déchéance sera pro-
noncée contre lui par ..arrêté du Gouverneur
Général de l'Algérie, après une mise en de-
meure notifiée au moins six mois à 1 avance.
C'est parce qu'ils n'ont pas satisfait à ces
obligations que le Conseil d'Etat a rejeté les
requêtes de MM. Lafon, Jaulent, Blanc, les
héritiers de MM. Gras et Rotsmen, agricul-
teurs, contre les arrêtés du Gouverneur Géné-
ral de l'Algérie, les déclarant déchus de leurs
droits sur leurs concessions respectives de Wal-
deck-Rousseau et Diderot.
Annulation d'une décision du comman-
dant supérieur des troupes du groupe
des Antilles.
A la requête de M. Nata, docteur en mé-
decine, le Conseil d'Etat vient d'annuler ure
décision en date du 5 décembre 1923, par' la-
quelle le commandant supérieur des troupes du
groupe des Antilles a prescrit que ce médecin
militaire" cesserait d'être chargé du service mé-
dical des troupes de Pointe-à-Pitre.
A raison des conditions dans lesquelles M.
Nata avait été chargé d assurer le service mé-
dical de la. garnison de Pointe-à-Pitre, le
Conseil d'Etat a déclaré que le requérant était
du nombre des agents des administrations pu-
bliques auxquels s'applique l'article 65 de la
loi du 22 avril 1905.
Que M. Nata était donc fondé à soutenir
que la décision prise était entachée d'excès e
pouvoir, ayant été licencié par mesure disci-
plinaire sans que les prescriptions dudit texte
aient été observées.
CAUX OFFICIEL DE LA ROUPIE
DANS L'INDE
-10-
Le Gouverneur des établissements fran-
çais {lam l'Inde vient de faire connaître
au ministre des Colonies qu'à la date du
21 avril. 1925, le taux officied de la roupie
était de 6 fr. 55.
Bn. mission
M. Th. Tel lier, administrateur en chef de
lro classe des Colonies est détaché en mission
au cabinet de M. André Hesse.
Nul doute qu'avec sa grande compétence
africaine, il n'apporte un précieux concours au
nouveau ministre des Colonies.
M. Réallou, administrateur en chef des Co-
lonies, est également détaché en mission au
Cabinet.
Soumission de Noolay Balid
L'ancien sultan du Maroc a fait sa sou-
mission au Gouvernement français, après un
séjour de onze ans en Espagne. Il vient
d'arriver à Paris, accompagné de Si Kaddour
ben Ghabrit, directeur du Protocole du Gou-
vernement chérifien et directeur à Paris de
l'Institut Musulman.
De mauvaises langues prétendent que si
Moulay Hafid a passé les Pyrénées, c'est
que de trop nojnbireux créanciers lui ren-
daient décidément la vie intenable. D'abord
intimidés, sans doute, par sa qualité de sou-
verain en retraite et par le souvenir des
flatteuses relations qu'il avait nouées en
1914 avec le prince de Ratibor, ambassadeur.
d'Allemagne à Madrid, ils auraient fini par
élever la voix, dit-on, pour réclamer leurs
pesetas.
On ajoute même que Moulay Hafid, ou-
bliant que ses propriétés du Maroc étaient
séquestrées, les aurait vendues.
Le Gouvernement français, passant l'épon-
ge sur ces peccadilles et même sur la collu-
sion de l'ancien sultan avec l'Allemagne,
s'est uniquement rappelé que la signature de
Moulay Hafid figure au bas du traité de
1912, qui établit le protectorat de la France
sur le Maroc.
L'ex-sultan, muni par l'Etat d'une pen-
sion décente, va probablement s'installer aux
environs de Versailles.
Au demeurant, la Ligue des Droits de
l'Homme est saisie par lui d'une demande
en restitution de ses biens confisqués au profit
de l'Etat chérifien.
La mission Denngeue au lac niiassa
-{J-D-
La mission Delingette, qui avait quitté
Nairobi au commencement du mois Ide
mars, poursuivant sa route vers le sud,
par la région des Grands Lacs, a atteint
le lac Nyassq. Elle a annoncé son heu-
reuse arrivée aux établissements Renault
par le télégramme suivant :
Tukuyu, 21 avril, 10 li. 30.
Lac Nyassa atteint au prix do difficultés
inouïes, plusieurs ponts écroulés. NotJ"e
six roues tomba à l'eau, fut sortie, passa
ensuite grandes rivières, nuus construisî-
mes plusieurs ponts que nous laissâmes
pour faciliter le passage dus autres véhicu-
les. Avons coniiance dans ijus six roues.
- DelingcUr.
Un télégramme précédent. énUlllLruiL en
ces termes quelques-unes des difficultés
que les hôruïques tuuristes avaient dû
vaincre :
Le treize (mars), avons dû déiuouter com-
plètement puur franchir une rivière. Nous
avons rencontré, près du lue Nyassa, une
large zone inondée impraticable mainte-
nant. Nous avons atteint et conluurné, près
du lac Nyassa, les contreforls des monts
Livingstono infranchissables. Revenus le
28 a Iringa, vu l'absence de ruutes prati-
cables, nous cherchons, avec les autorités
locales, un passage entre les hautes mon-
tagnes eL la zone inondée. Situation diffi-
cile, non insoluble. Devront construire
pont. Totalisons tG.000 kilomètres, moteur
non poussé.
Le capitaine Delingette qu'accompagnent
sa femme el. un mécanicien, poursuit donc
opiniâtrement sa ruiite vers le Cap.
Il n'est, plus aujourd'hui qu'a 3.000 kilo-
mètres environ de cette ville.
L'AFFAIRE GALMOT
M. Jean Galmot, ancien député de la
Guyane, qui avait fait appel de sa condam-
nation a un an de prison avec sursis pour
escroqtïene au préjudice de la Société Cen-
trale des Banques de Province, s'est désisté
hier de son-appel devant la y* Chambre de
Ta Cour de Paris.
Son l'rère Georges Galmot, qui avait été
condamné à 500 flancs d'amende, a main-
tenu l'appel qu'il avait lui aussi interjeté.
A LA CHAMBRE
-{)-o-
- DEBATS
Election présidentielle
Au cours de la séance d'hier après-midi,
M. Edouard llcrriot, ancien président du
Conseil, député de Lyon, a été élu prési-
dent de la Chambre des dé] m tés par 266
voix. Vingl-neuf députés absents vie la
salle au moment du scrutin, ont déclaré
que s'ils avaient été présents, il auraient
voté puur. D'autre part, sjx députés ab-
sents pur congé ont également l'ait savoir
qu'ils auraient volé pour M. Ilerriot s'i!"
avait éti^ présenls.
DANS LES COMMISSIONS
Désignation de candidats
Le groupe radieal-^i'ialistft a désigné
hier ses candidats aux grandes commis-
sions pour remplacer ceux de ses membres
devenus ministres nu sous-secrélairea.,
d'Etat.
Ont été désignés aux commissions sui-
vantes. ;
Finances, MM. Palmado et l.asnlle, en
remplacement de MM. J. Schmidt et G.
Bonnet.
Affaires étrangères, MM. Dumosnil ot
- -- ,-- --- - -. ---.---..--..----- -----_- -- - -- - - -- - - - -- - -- - -- -- - -------- - --- - - - -
- - -' - -. -
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES fUBUÉS PAR LES AN NALES COLONIALES" SONT LA PiOnitlt
EXCLUSIVE OU JOURNAL
La^nnmea eHUdmei mit reçtm ont Boréaux 4m» ktAgwtm diPmllktii
DIRECTEURS 1 MARCEL RUBDEL et L.-G. THÉBAUL T
IMMUN el idntBiitvitiiB : 34, RUO du Mont-Thalto., PARIS-1" - ldiphm : LOUTRI 19-17
Vv as 9 9 iMta
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On HboBB» d»M to– 1» Bmwii de porte «t «hei 1– prfanJpamt HbrairM
Les capitaux français et les colonies
t t,
« Les capitaux investis depuis- dx ans dans
les entreprises aux colonies, sans parler des pays
de protectorat et de l'Algérie, pdr des sociétés
françaises ayant leur siège social dane; la mé-
tropole, sont d'un ordre de grandedr o'envirun
700 millions. Ce seul chiffre donne , une preuve
éclatante du peu d'enthousiasme qu'ont les ca-
pitaux français à concourir au développement
de notre empire colonial. » Ainsi commence
r exposé des motifs' qui précède la proposition
de loi, ayant pour objet d'encourager les en-
treprises destinées à la mise en valeur de nos
colonies, présentée par MM. Messimy et de
Monzid.
Du texte de la proposition nous aurons à re-
parler, le moment venu : il vise les sociétés ou
entreprises ayant directement et exclusivement
pour but la création d'exploitations agricoles ou
industrielles extractives, oui le développement
des matières premières dans les colonies, dans
les pays de piotectoeat ou en Algérie, n'ayant
aucun établissement dans la métropole ; ces so-
ciétés ou entreprises bénéficieraient, pendant les
dix premières années de leur existence, d'une
réduction de 50 de l'impat du timbre, de
l'impôt cédulaire sur le revenu et de l'impôt
sur le chiffre d'affaires. Ce que je veux mar.
quer aujourd'hui, c'est « ce peu d'enthou-
siasme » des capitaux français à aller aux so-
ciétés agricoles, commerciales, industrielles et
minières, établies dans la plus grande France.
On l'expliqueroit insuffisamment par des
considérations générales sur la situation pré-
sente. Il est évident que le moment paratt mal
choisi pour espérer que des capitaux impor-
tants vont s' embarquer pour les colonies.
rrimiim VtOcre, Nous avons déjà assez de
peine à joindre les deux bouts dans notre pays:
quand les affaires françaises sont arrêtées, com-
ment espéffer que les affaires coloniales vont
prendre un essor merveilleux? Le texte vient
trop tard et ce ne sont pas les avantages pro-
mis qui détermineront nos compatriotes à ré-
pondre aux appels oui leur seront faits pour
concourir de leurs deniers au développement
de notre empire colonial.
Le raisonnement n'est pas dépourvu de vrai-
semblance. Je dirai toutefois qu'il est con-
testable, à plusieurs points de vue. Et d'abord,
ce qui est vrai aujourd'hui, ne l'était pas hier,
et ne sera probablement pas vrai demain. Hier,
malgré les conséquences de la guerre, malgré le
poids toujours plus lourd de la dette publique et
des impôts, la capacité de placement était res-
tée en France fort encourageante. On a dé-
claré, à la tribune de la Chambre des Députés,
qu'en 1913 l'épargne française n'avait placé
que 3 milliards; elle en plaçait près de 40, en
1922, et plus de 30 en 1923. Or, en 1922 et
1923, quels ont été les capitaux français qui
sont allés aux colonies)
Un rapport adressé en 1923 au XI0 Con-
grès International d'Agriculture affirmait à ce
moment que les colonies françaises, si elles
avaient besoin de disposer de capitaux impor-
tants pour leurs entreprises agricoles, indus-
trielles et conunerciales, n'étaient pas toutefois
parvenues à un stade d'évolution qui nécessi-
tât des capitaux représentant plus de 2 ou 3
de la capacité annuelle de placement de la mé-
tropole. Il en concluait qu'on pouvait distraire
annuellement cette faible partie des disponibi-
lités de l'épargne sans nuire, même passagère-
ment. à 1 économie nationale intérieure. Sur
quels calculs, sur quelles enquêtes ces chiffres
s'appuyaient-ils? Je l'ignore, et j'ai une ten-
dance à penser qu'en ces matières chiffres et
observations ne peuvent avoir qu'un caractère
approximatif. Mais, même en nous contentant
de ces à peu près, nous pavons que « ces faibles
disponibilités » ont été refusées aux colonies,
dans les périodes toutes récentes où les capitaux
français étaient réservés à des valeurs beaucoup
moins rémunératrice. et à de? entreprises beau-
coup plus incertaines. Detpuis, on nous a infor-
més qu'un certain nombre de milliards avaient
émigré vers d'autres climats. Ne cherchez pas
du côté de la France d'outre-mer. Ils ont fait
des voyages moins lointains.
Pourquoi, sinon parce que ce qui manquait
le plus, c'était la confiance? -Il faut toujours
en venir là en ces matières. Il y aurait quelque
naïveté à s'imaginer que les raisons patriotiques
prennent la moindre influence. Quand nous
aurons, une fois de plus, opposé à nos faibles
exploitations agricoles dans les colonies les
exploitations intensives des Hollandais pour la
mise en valeur des Indes néerlandaises et des
Anglais dans 1 Inde, en Malaisie et en NigerJa,
nous ne déterminerons pas un seul Français à
-consacrer un billet de cent francs à une affaire
coloniale. Il ne s'y résoudra que s'il est per-
suadé (et cela, c'est notre tâche) que telle en-
treprise française peut rapporter autant que
celles-ci. Dites-lui qu'il est désastreux, pour
une infinité de raisons, que le Longo n'exporte
que très peu) - de - caoutchouc - et que -- Madagascar
ait cessé d'en exporter, et que les caoutchoucs
des colonies étrangères soient les maîtres des
marchés européens. Il reconnaîtra qu'il vaudrait
mieux qu'il n'en fût pas ainsi, mais il ne fera
pas un geste pour que cela cesse à moins de
lui démontrer que son intérêt particulier est
"accord avec l'intérêt général, et qu'en tra-
vaillant pour la France il travaille surtout à
arrondir son magot. Cest fflffre tâche, ai-je
écrit, de faire la propagande nécessaire, indis-
petmable. J'y reviendntt, en indiquant trnclqnes-
uns des moyens à etrnMoyer. La publicité est
de tout premier ordre dans certains pays, comme
l'Angleterre et la BeTvique, Me se:a-t-fl per-
mis d'ajouter qu'elle est à peine de troisième
ordre dans notre pays, tout en reconnaissant que
des efforts louables ont été accomplis, et que
des résultats appréciables ont été obtenus?
Mais ce n'est pas tout que de montrer aux
capitaux la possibilité de recueillir des divi-
dendes intéressants. Les capitaux, surtout en
France, sont timides, sinon apeurés. Plus le
risque semble moindre, et plus on est sûr de le
décider à s'employer. Or, qui parle 3ë place-
ment aux colonies semble parler de placement
aventureux. C'est un tort, un grand tort. Mais
on songe en général à des placements qui n' ont
pas répondu aux espérances de ceux qui les
avaient faits ; puis, on généralise. L'appel au
crédit colonial ne sera fructueux que s'il est
fait avec méthode ; si les. organisations qui s' en
chargent sont capables de pro longer et de sérier
les efforts ; si le public a le sentiment que les
capitaux engagés seront surveillés, contrôlés,
administrés par des hommes -dôme réputation
inattaquable et d'una compétence reconnue,
ayant des moyens d'investigation nombreux et
sûrs dans les régions où se développent les en
treprises ; si, en un mot, toutes les garanties
qui font les réputations des valeurs sont offertes
aux capitaux investis, en y ajoutant celles qui
répondront à l'objection tirée du proverbe fa-
milier : A beau mentitqui vient de loin.
En somme, constituer des centres d'activité
qui mettent de l'ordre et de la cohérence là où
11 Y a eu trop souvent hasard et dispersion,
voilà à quoi il faut appliquer son attention. En-
treprises agricoles, industrielles, commerciales,
outillage moderne, organisation des transports,
tout ce qui est indispensable pour la vie écono-
mique do nos colonies sera assuré par l'esprit
de suite et Ja persévérance intelligente. Alors
et seulement alors, nous sortirons de cette pé-
riode interminable que MM. Messimy et de
Monzie appellent la période de cueillette. Ils
se plaignent que, dans la presque totalité de
nos colonies, on ne trouve guère que des comp-
toirs où les commerçants se livrent à des trocs
entre les produits de la région et les articles
manufacturés venus d'Europe ; cme dans le
Dahomey l'indigène récolte les palmistes et en
tire l'huile par des procédés rudimentaires, les
mêmes que sous les rois de' Porto Novo et
crabomey que les riches palmeraies de la
Côte d'Ivoire et du Congo français soient
inexploitées ; que des 12 millions de bœufs de
Madagascar nous ne tirions qu un maigre pro-
fit ; que les produits restent inutilisés, faute
d'acquéreur, ou faute de capitaux pour les
rassembler et les transporter. Faute de capi-
taux, c'est douleur non pareille. Ne négligeons
rien de ce qui peut décider l'argent français,
au lieu de ( s expatrier, à se diriger vers no?
provinces lointaines.
Mario Roustan,
Sénateur de l'Hérault.
Membre de la Commission sénatoriale
des Colonies,
Rapporteur du buaget de la Marine marchande.
- obeew
Il faut électrifier le chemin de fer
de Brazzaville à l'Océan
-0-0---
Le Gouvernement a déposé (nos lecteurs
s'en souviennent) un projet de loi tendant à au-
toriser le Gouvernement Général de l'A.E.F.
à achever le chemin de fer de Brazzaville à
l'Océan et à réaliser, à cet effet par voie
d'emprunt, une somme de 300.000.000 de
francs.
L'exploitation de cette ligne avait été pri-
mitivement envisagée et avec beaucoup de lé-
gèreté tant dans la conception que dans les pre-
miers tronçons construits au moyen de la trac-
lion à vapeur ; il a été reconnu, depuis, que
Vélectrification de la ligne présentait des avan-
tages incontestables, et la Commission sénato-
riale des Colonies, après avoir entendu M. Da-
ladier, ministre des Colonies, s'est prononcée
unanimement en sa faveur.
Nul doute que la Commission des Colonies
ni la Commission des Finances de la Chambre
des députés, qui ont déjà manifesté à tant de
reprises une intelligente compréhension des be-
soins de nos colonies, donnent également leur
approbation à ce projet de transformation
d'exploitation.
A la Commission de l'Aiofirie 1
des colonies « nos Protectorats
--o-ô--
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats s'est réunie hier mercredi,
à 2 h. 1/2 pour continuer l'examen du pro-
jet de banque d'émission à Madagascar.
Vu le petit nombre de membres présents,
aucune discussion n'a été abordée et la séance
levée immédiatement. -
Dès la rentrée du Parlement, c'est-à-dire
dans les derniers jours du mois prochain, la
Commission entendra le nouveau ministre des
Colonies sur la question, et si le nouveau
Gouvernement fait sien le projet de M. Da-
ladier, nul doute que l'affaire ne soit rapi-
dement résolue et rapportée dans les plus
brefs délais par notre ami Henri Michel.
TAUX OFFICIEL DE LA PIASTRE
lm amiuuauw.
-o-
Le Gouverneur Général de l'Indochine
vient de faire connaître au ministre des Co-
lonies qu'à, la date du 20 avril 1925 le taux
officiel de la piastre était de 10 fr. 60.
r agriculture indigène
en Guinée
- Les journaux colo-
niaux ne disent pas assez
l'admirable effort réalisé
pour la culture indigène
en Guinée, me disait hier
mon ami Accambray.
- C'est un peu votre
faute, man cher ami, lui
ai-je refondu, vous qui
maniez si joliment la plume, représentez la
Guinée au Conseil supérieur des colonies et
y avez fait de si utiles constatations au cours
de vos voyages.
Heureusement que l'excellent gouverneur,
Georges Poiret, qui depuis douze ans dirige
les destinées de la Guinée française, est en
tiers dans la conversation, et voici très impar-
faitement reproduites les observations que
j'ai entendues.
Assez de jardins d'essai où l'on tente de
tout aux colonies et trop souvent par dilet-
tantisme ou sport. Les cultures des plantes les
plus exotiques qui sont destinées générale-
ment à réussir le moins, y font l'objet de
soins semblables à ceux de cas rares dans
une maison de santé.
Les jardins d'essai seront peut-être une
étape dans l'évolution agricole de notre em-
pitre colonial, mais M. Georges Poiret esti-
mait que leur heure n'était pas en cote venue
et qu à cette époque comme aujourd'hui,
c'était mettre la charrue avant les bœufs.
La charrue.
Les bœufs.
C'est à cet attelage que M, Poiret s'est at-
telé.
Les indigènes de la Guinée vivent mal
avec leurs cultures rudimentaires, leurs ins-
truments aratoires préhistoriques. Grattant
une terre dont seule la première couche
d». JO à 15 centimètres est susceptible d'être
utilisée pour les semences, malgré la paix
française, malgré l'assistance, u hygiène et
la médecine indigène de plus en plus déve-
loppée, c'est une race de chétifs, de malin-
gres, d'affamés, de pauvres bougres en un
mot que nourrit mal la terre de Guinée et
ci1 une grande partie de notre Ouest-Africain,
aussi, malgré et ceci est à noter, les aptitu-
des au travail des populations autochtones.
Avant toute chose, M. Georges Poiret a
voulu améliorer les races en assurant une
nourriture saine et abondante aux indigè-
nes.
Alors, au lieu de laisser ses chefs de station
végéter dans des jardins d'essai, il en a fait
bien malgré eux des missi dominici dit bœuf
et de la ckarrue.
Poiret s'est heurté à beaucoup de difficul-
tés provenues notamment de l'administration:
mais il ne s'est pas décowagé et a vaincu les
obstacles.
Aujourd'hui dans toute la Guinée, on C011
naît les bienfaits de la charrue traînée par
des bœufs et là où une famille arrivait bien
juste à se mal nourrir en cultivant 2 lrecta-
res, grâce à la transformation précomsce par
le gouverneur et ses représentants, la même
famille peut en labourer 6 ou 7, vivant bien,
ayant nue petite maison, et plaçant à la ban-
que quand l'année a été bonne quelque dix
mille francs, voire davantage.
Devant ces exemples examinés un peu dans
toute la colonie de la côte à la brousse, tous
les indigènes .- comprenant leur intérêt -
veulent avoir leur charruc, leurs bcciils. Jfais
avec q/(.oi? le capital initial manque. C'est à
peine si chaque famille représente une valeur
de trois ou quatre cents francs. Donc, impos-
sibilité absolue d'évoluer si le crédit agricole
n'est pas constitué, si les indigènes ne peu-
vent pas emprunter pour leur premier éta-
blissement.
Il faut dès maintenant à la Guinée indi-
gène 3 ou 4 millions de francs, rien que pour
satisfaire aux demandes des indigènes évo-
lués.
Nul doute que cette somme, si minime, soit
trouvée, grâce au concours du gouverneur gé-
néral Carde dont on connaît la sollicitude
pour la population indigène de PA.O.F. et à
la douce ténacité de M. Georges Poiret.
Marcel Ruedel
•
un procas depresse au Tonhin
Les Annales Coloniales du 10 mars der-
nier ont annoncé que le journal l'Avenir du
Tonhin, poursuivi pour une publication ju-
gée injurieuse par le Gouvernement, avait
été acquitté.
Le compte rendu des débats qui ont eu
lieu devant la Cour criminelle, convoquée
extraordinairement à Hanoï sur requête du
Parquet général, nous a appris que l'admi-
nistrateur-gérant de VÀnenir du Tonkin
avait été seul poursuivi et que M. Dandolo,
auteur de -l'article incriminé, n'avait pas
été poursuivi.
Dans son réquisitoire, M. le Procureur gé-
néral Toussaint a exposé à la. Cour les rai-
sons pour lesquelles il n'était pas obligé
de poursuivre le GolTIipHce du délit et que
seul le gérant du journal avait été inculpé.
Le défenseur a fait ressortir que la res-
ponsabilité de l'infraction commise ne pou-
vait incomber à M. de Massiac, gérant; par-
ce que, à la date où l'article a paru, il
était souffrant depuis plusieurs jours.
L'acquittement de son client a été pro-
noncé par la Cour.
C'est donc par erreur qu'une feuille co-
loniale a annoncé l'acquittement de M. Dan-
dolo, qui n'a pas été poursuivi.
La Wratioo œlDlstttlleiet les colonies
---Q-Q-
La déclaration ministérielle a été lue hier
après-midi à la Chambre des Députés, par
M. Paul Painlevé, président du Conseil.
Elle expose en termes excellents les gran-
des lignes de la politique ifnancière du nou-
veau Gouvernement « qui place au premier
rang le devoir de sauvegarder l'équilibre
financier par la stabilité économique, dans
un régime de justice fiscale j). Il s'efforcera
de donner au pays « des Finances libres
et fortes », qui ne manqueront pas de lui
rendre la confiance. Après avoir passé en
revue les grands problèmes de la réorgani-
sation militaire, de la compression des dé-
penses et de l'assainissement des finan-
ces, de la représentation diplomatique au-
près du Vaticqn et de l'enseignement con-
fessionnel en Alsace-Lorraine, la déclara-
tion fait état de notre merveilleux domaine
colonial et termine ainsi :
« La France a pour elle les Frances
d'outre-mer, chaque jour productrices plus
abondantes et plus variées de matières
premières. Elle a pour elle le prestige de
son héroïsme et le rayonnement de son
génie, et cette amirable unité nationale
enflai reconstituée dans son intégrité. Elle
est comme un navire magnifique et char-
gé de trésors, mais dont la route pour un
temps serait semée d'écueils. » -
A la Chambre, une discussion très mou-
vementée nécessitant une séance de nuit,
a suivi la lecture de la déclaration. Finale-
ment, l'ordre du jour de M. Cazals, sur
lequel le Gouvernement de M. Painlevé a
posé la question de confiance, a été adopté
par 304 voix contre 217.
Au Sénat, après la lecture de la déclara.
tion ministérielle faite par M. Th. Steeg,
Garde des Sceaux, ministre de la Justice,
M. Gaudin de Villaine a fait connaltre son
intention d'interpeller le gouvernement. La
date de l'interpellation sera fixée ultérieu-
rement.
) - -.- (
Exposition d'Orient
et d'Extrême-Orient
La Société des Peintres Orientalistes Fran-
çais expose actuellement à la Galerie G. Petit
des œuvres se rapportant à l'Asie, la Turquie,
la Grèce et les îles de l'Océanie.
Gauguin et Besnard président et leui voisi-
nage n'a rien de discordant : le premier plus
rigide, plus cerné, plus mâle, le second plus
souple, plus reflété, plus féminin, tous deux
très maîtres et colorés à souhait pour la joie
des yeux. A côté, quelques croquis rapides de
danseuses cambodgiennes par Rodin, et des
vues de Constantinople sombres mais puissan-
tes, par Cottot.
Nous voyons ensuite défiler les notations
aquarellées prises sur le vif en Annam et en
Chine par Fouqueray. les pagodes du Laos,
de Georges Michel, les jonques de Marius
Perret, les bains des Brahmines à Madura, de
Gasté, les Danseuses cambodgiennes, de Re-
né Piot, les curieux dessins et pastels de types
chinois par Jean Launois et les vues du Ja-
pon et de Chine par J. de La Mézière, Ca-
mille Laurens, Henri Vollet et Georges Dan-
tu.
Le lieutenant de vaisseau Morillot a long-
temps séjourné à Tahiti où, hanté par le sou-
venir de Gauguin, il a, dans de très person-
nelles aquarelles, suivi les danses du pays, à
l'ombrcj des cocotiers et les cueillettes d'oran-
ses au bord de la mer.
- Angkor a inspiré André Maire et surtout
Jouve, qui en expose les tours aux quatre vi-
sages Bayon à côté des éléphants sacrés de
Ceylan et des monastères du mont Athos.
Les animaux exotiques sont décrits par Ray-
mond Bigot en des aquarelles précieusement
décoratives, par Robert Rousseau (singe ac-
croupi, geai de Chine, python de Séba), Gas-
ton Chopard, de Beque, Guyot et en sculp-
ture par Mlle Piffard et MM. Marx et Albé-
ric Collin.
Il faut citer encore les envois de C. Car-
rieux, G. Biddle, Andrée Karpelèsi Mlleja-
nin (décors inspirés des dieux indiens), Hau-
checorne, Paul Leroy, Alexandre Lunois, les
marines d'Auguste Matisse, les aquarelles de
Jacques Touchet et le projet de tapisserie sur
l'arrivée de la flotte française à Beyrouth en
1918 oar Tapissier.
En sculpture, Paul Ducuing expose les por-
traits de l'empereur d'Annam, du prince hé-
ritier d'Annam, du roi du Laos et de celui du
Cambodge.
Ejn sortant de la galerie, on verra avec plai-
sir un ensemble de W.-A. Lambrecht, où
quelques jardins arabes sont représentés d'une
façon tout à fait séduisante.
Tamaris.
Prix de littérature coloniale
1 O-O
Le prix de la Littérature coloniale (4.500
francs) a été décerne hier à M. Louis Cha
gal, pour son livre : Mambu et son amour,
qui est sa première œuvre. Les membres du
jury présents étaient : Mme Myriam Harry,
MM. Gapus, Félix Dubois, Claude Farrère,
Gourdon, Marins Ary-Leblond, Sébastien-
Charles Leconte, André Lichtenberger, de
Pouvourville, Terrier, Jean Vignaud.
0 -
AU
DEBATS
La discussion du budget des Colonies a
commmcé aaioard'hai au Sénat.
Nous en donnerons le compte rendu in-ex-
tenso dans notre numéro de dmrcrfn.
Le voyage du Duc de Brabant
Comme nous l'annoncions mardi, le duc de
Brabant s' est embarqué le 21 avril sur YAn-
versville, à destination de Borna.
Le voyage qu'entreprend le prince héritier
de Belgique n' est ni une promenade, ni une
excursion. C'est un voyage d'études. Il va au
Congo, pour connaître le plus Deau fleuron de
la couronne qu'il portera un jour, pour étudier
de manière approfondie les immenses territoires
légués par le roi Léopold Il à la Belgique,
pour en connaître exactement les ressources,
voir par lui-même ce qui a été déjà fait pour
les mettre en valeur et se rendre compte de ce
qu'il importe encore de faire pour en assurer
le développement complet.
Il compte donc parcourir la colonie, dans
son entier, visiter les mines, les exploitations
agricoles, les industries. Il remontera jusqu'au
lac Albert et terminera son voyage par la tra-
versée du Continent africain pour aller prendre
la route du retour, à Mombassa, sur l'Océan
Indien.
Donc, de Borna, il gagnera Matadi et Kins-
hasa. Là, il quittera pendant quelques jours le
territoire belge pour aller en Afrique Equato-
riale française rendre visite aux dirigeants de
notre grande colonie africaine. Nul doute qu'il
y soit reçu avec les honneurs dus à son rang,
et surtout par la chaleureuse affection que tous
les Français ont au coeur pour les représentants
de son auguste et valeureuse famille.
De Kinshasa, lo prince Léopold ira à Co-
quilhotville rejoindre le Kasaï, puis se rendra à
Tshikapa.
Après avoir visité Luebo Bukama, Kabalo,
Albertville, il fera le tour du lac Tougangka.
Il ira ensuite à Bandoinville, Uvira, verra
le lac Kivie, Kysenyi, pénétrera dans le Kuan-
do et luruné.
Revenu à Albertville, il se dirigera sur
Stanleyville, Niangara, Dungu, et enfin, tra-
versant le lac Albert, il gagnera Mombassa.
Par l'exposé très succinct de l'itinéraire pro-
jeté,..on peut se rendre compte de l'importance
de la Tandonnée entreprise.
Mais, à son retour, il pourra parler sciem-
ment du Congo, de ses produits miniers, fo-
restiers, agricoles, de ses ressources inépuisa-
blement variées : ivoires, riz, coton, palmistes,
etc., et défendre utilement, en haut lieu, la
cause de tous les hétoïqueg-colons qui consa-
crent leurs forces et leur vie à la mise en va-
leur de ces merveilleux territoires qui sont en-
core ignorés de la civilisation et perdus pour
elle.
Et pour ces hommes souvent isolés dans la
brousse pendant des années, quel superbe en-
couragement ce sera que de voir leur futur roi
quitter le confort de ses luxueux palais de
Bruxelles pour veaiir leur tendre la main et les
encourager dans leurs efforts, au nom de la
lointaine mère-patrie et leur diire : « Nous ne
vous oublions pas ! »
Au Conseil dtÉtat
-4-0--
Terres domaniales affectées à la coloni-
sation en Algérie.
Considérant qu 'aux termes de l'article 10 du
décret du 13 septembre 1904 sur l' aliénation
des terres domaniales affectées à la colonisation
en Algérie, l'acquéreur est tenu, notamment,
do transporter son domicile sur la terre acquise
dans les six mois de l'achat, J'y résider avec
sa famille d'une manière effective et perma-
nente et de l'exploiter personnellement pen-
dant dix ans,
Considérant que l'article 15 du même dé-
cret prévoit que, faute par l'acquéreur d' ac-
complir ces conditions, la déchéance sera pro-
noncée contre lui par ..arrêté du Gouverneur
Général de l'Algérie, après une mise en de-
meure notifiée au moins six mois à 1 avance.
C'est parce qu'ils n'ont pas satisfait à ces
obligations que le Conseil d'Etat a rejeté les
requêtes de MM. Lafon, Jaulent, Blanc, les
héritiers de MM. Gras et Rotsmen, agricul-
teurs, contre les arrêtés du Gouverneur Géné-
ral de l'Algérie, les déclarant déchus de leurs
droits sur leurs concessions respectives de Wal-
deck-Rousseau et Diderot.
Annulation d'une décision du comman-
dant supérieur des troupes du groupe
des Antilles.
A la requête de M. Nata, docteur en mé-
decine, le Conseil d'Etat vient d'annuler ure
décision en date du 5 décembre 1923, par' la-
quelle le commandant supérieur des troupes du
groupe des Antilles a prescrit que ce médecin
militaire" cesserait d'être chargé du service mé-
dical des troupes de Pointe-à-Pitre.
A raison des conditions dans lesquelles M.
Nata avait été chargé d assurer le service mé-
dical de la. garnison de Pointe-à-Pitre, le
Conseil d'Etat a déclaré que le requérant était
du nombre des agents des administrations pu-
bliques auxquels s'applique l'article 65 de la
loi du 22 avril 1905.
Que M. Nata était donc fondé à soutenir
que la décision prise était entachée d'excès e
pouvoir, ayant été licencié par mesure disci-
plinaire sans que les prescriptions dudit texte
aient été observées.
CAUX OFFICIEL DE LA ROUPIE
DANS L'INDE
-10-
Le Gouverneur des établissements fran-
çais {lam l'Inde vient de faire connaître
au ministre des Colonies qu'à la date du
21 avril. 1925, le taux officied de la roupie
était de 6 fr. 55.
Bn. mission
M. Th. Tel lier, administrateur en chef de
lro classe des Colonies est détaché en mission
au cabinet de M. André Hesse.
Nul doute qu'avec sa grande compétence
africaine, il n'apporte un précieux concours au
nouveau ministre des Colonies.
M. Réallou, administrateur en chef des Co-
lonies, est également détaché en mission au
Cabinet.
Soumission de Noolay Balid
L'ancien sultan du Maroc a fait sa sou-
mission au Gouvernement français, après un
séjour de onze ans en Espagne. Il vient
d'arriver à Paris, accompagné de Si Kaddour
ben Ghabrit, directeur du Protocole du Gou-
vernement chérifien et directeur à Paris de
l'Institut Musulman.
De mauvaises langues prétendent que si
Moulay Hafid a passé les Pyrénées, c'est
que de trop nojnbireux créanciers lui ren-
daient décidément la vie intenable. D'abord
intimidés, sans doute, par sa qualité de sou-
verain en retraite et par le souvenir des
flatteuses relations qu'il avait nouées en
1914 avec le prince de Ratibor, ambassadeur.
d'Allemagne à Madrid, ils auraient fini par
élever la voix, dit-on, pour réclamer leurs
pesetas.
On ajoute même que Moulay Hafid, ou-
bliant que ses propriétés du Maroc étaient
séquestrées, les aurait vendues.
Le Gouvernement français, passant l'épon-
ge sur ces peccadilles et même sur la collu-
sion de l'ancien sultan avec l'Allemagne,
s'est uniquement rappelé que la signature de
Moulay Hafid figure au bas du traité de
1912, qui établit le protectorat de la France
sur le Maroc.
L'ex-sultan, muni par l'Etat d'une pen-
sion décente, va probablement s'installer aux
environs de Versailles.
Au demeurant, la Ligue des Droits de
l'Homme est saisie par lui d'une demande
en restitution de ses biens confisqués au profit
de l'Etat chérifien.
La mission Denngeue au lac niiassa
-{J-D-
La mission Delingette, qui avait quitté
Nairobi au commencement du mois Ide
mars, poursuivant sa route vers le sud,
par la région des Grands Lacs, a atteint
le lac Nyassq. Elle a annoncé son heu-
reuse arrivée aux établissements Renault
par le télégramme suivant :
Tukuyu, 21 avril, 10 li. 30.
Lac Nyassa atteint au prix do difficultés
inouïes, plusieurs ponts écroulés. NotJ"e
six roues tomba à l'eau, fut sortie, passa
ensuite grandes rivières, nuus construisî-
mes plusieurs ponts que nous laissâmes
pour faciliter le passage dus autres véhicu-
les. Avons coniiance dans ijus six roues.
- DelingcUr.
Un télégramme précédent. énUlllLruiL en
ces termes quelques-unes des difficultés
que les hôruïques tuuristes avaient dû
vaincre :
Le treize (mars), avons dû déiuouter com-
plètement puur franchir une rivière. Nous
avons rencontré, près du lue Nyassa, une
large zone inondée impraticable mainte-
nant. Nous avons atteint et conluurné, près
du lac Nyassa, les contreforls des monts
Livingstono infranchissables. Revenus le
28 a Iringa, vu l'absence de ruutes prati-
cables, nous cherchons, avec les autorités
locales, un passage entre les hautes mon-
tagnes eL la zone inondée. Situation diffi-
cile, non insoluble. Devront construire
pont. Totalisons tG.000 kilomètres, moteur
non poussé.
Le capitaine Delingette qu'accompagnent
sa femme el. un mécanicien, poursuit donc
opiniâtrement sa ruiite vers le Cap.
Il n'est, plus aujourd'hui qu'a 3.000 kilo-
mètres environ de cette ville.
L'AFFAIRE GALMOT
M. Jean Galmot, ancien député de la
Guyane, qui avait fait appel de sa condam-
nation a un an de prison avec sursis pour
escroqtïene au préjudice de la Société Cen-
trale des Banques de Province, s'est désisté
hier de son-appel devant la y* Chambre de
Ta Cour de Paris.
Son l'rère Georges Galmot, qui avait été
condamné à 500 flancs d'amende, a main-
tenu l'appel qu'il avait lui aussi interjeté.
A LA CHAMBRE
-{)-o-
- DEBATS
Election présidentielle
Au cours de la séance d'hier après-midi,
M. Edouard llcrriot, ancien président du
Conseil, député de Lyon, a été élu prési-
dent de la Chambre des dé] m tés par 266
voix. Vingl-neuf députés absents vie la
salle au moment du scrutin, ont déclaré
que s'ils avaient été présents, il auraient
voté puur. D'autre part, sjx députés ab-
sents pur congé ont également l'ait savoir
qu'ils auraient volé pour M. Ilerriot s'i!"
avait éti^ présenls.
DANS LES COMMISSIONS
Désignation de candidats
Le groupe radieal-^i'ialistft a désigné
hier ses candidats aux grandes commis-
sions pour remplacer ceux de ses membres
devenus ministres nu sous-secrélairea.,
d'Etat.
Ont été désignés aux commissions sui-
vantes. ;
Finances, MM. Palmado et l.asnlle, en
remplacement de MM. J. Schmidt et G.
Bonnet.
Affaires étrangères, MM. Dumosnil ot
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