Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-04-20
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 20 avril 1925 20 avril 1925
Description : 1925/04/20 (A26,N60). 1925/04/20 (A26,N60).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396906v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEE. No 60
la NUMERO t 20 CENTIMES
LUNDI SOIR, 20 AVRIL U.
- - '-
Les Annales Coloniales
.- -. - JOURNAL QUOTIDIEN -
LU ARTICLES PUBUtS PAR HLEI ANNALES COLONIAL!!" SONT LA fROTUM
EXCLUSIVE DU IOUIIIIAL
La Ammeu dR
•Directeurs i Marcel RUBDEL et L.-G. THEBAOL T
IUMh et AtaiBiitftliN : a4, Rt)* du Mont-Tfiaboi1, PARIS-1" TiMphm : LOQÎM 11-17
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On s'aboniM dam ton* Iw Barttnx de porte «t «lies 1m prineipuni HbrdrM
Les Manges entre l'indoefilnl et le Jwm
»♦.
Les relations commerciales que nous
avons entre noire colonie lindochinoise
et l'Empire du Soleil-Levant sont-elles
ce qu'elles devraient être ? Le Japon est
beaucoup plus près que nous de l'Indo-
chine, et le commerce entre ces deux
pays sera toujours beaucoup plus facile
que le commerce de l'Indochine avec la
France. 'Pour que ni la Métropole ni
notre colonie indochinoise ne souffrent
du commerce japonais, il suffit d'éta-
blir avec le Japon un traité de com-
merce de réciprocité. i
On ne l'a pas tenté comme il convien-
drait. Le Gouverneur Général de l'Indo-
chine, M. Merlin, s'est rendu à cet effet
au Japon, Triais depuis son voyage il
semble que des difficultés graves ont
été soulevées et certains journaux sont
allés jusqu'à prétendre que l'Indochine
allait être livrée commercialement au
Japon.
Depuis près de vingt ans le Japon
demande un traité de commerce avec la
France, et surtout un régime plus favo-
rable que celui d'aujourd'hui à ses
échanges avec. l'Indochine. On n'a ja-
mais accédé à sa demande sous le pré-
texto que le Japon demanderait le tarif
minimum. Le Japon n'a jamais au de
ces exigences. Il sait bien que la France
ne peut lui accorder pareil régime qui
lui permettrait de se tailler la part du
lion en Indochine; grâce à sa proxi-
mité. C'est cependant là-dessus que la
campagne de presse s'est exercée et a
dénoncé si fréquemment le « danger'
japonais ». Elle prétend que la concur-
rence japonaise est prête à enlever le
marché Indochinois au commerce fran-
çais et à ruiner les industries naissantes
de l'lnaoohine et, pour appuyer leur
thèse, les adversaires du traité de com-
merce déclarent, entre autres griefs, que
.la main-d'œuvre annamite est très infé-
rieure à la main-d'œuvre japonaise, tout
en coûtant beaucoup plus cber.
C'est inexact. Ce qui est vrai, c'est
que si « l'ouvrier japonais vaut, mettons
trois fois l'ouvrier tonkinois, par contre
il est payé quatre fois plus cher. »
On a dit aussi que les Japonais étaient
capables de prendre la place des Chi«
nois en Indochine. Nouvelle erreur.
Les Chinois jouent depuis des siècles
un rôle très important dans la vie éco-
nomique de l'Indochine, surtout du
Sud, et il n'y a guère place pour d'au-
tres Asiatiques à côté d'eux pour la rai-
son qu'ils ont mis la main sur tout ce
qui pouvait être pris par d'autres que
nar nous,
r -- -- - ---
1 Les Japonais ont échoué quand ils ont
voulu) prendre pied en Indochine, et
aujourd'hui où les Annamites tentent de
plus en plus- à « bouter dehors » les Chi-
nois, ce n'est pas pour accepter les Ja-
ponais. C'est en Mongolie et en Mand-
chofurie, pays temipérés, que se fait l'im-
migration japonaise et non pas en Indo-
chine, région tropicale. Il faut mécon-
naître l'Extrême-Orient) pour supposer
que les Japonais viendraient cultiver les
rizières annamites.
On prétend que le Japon est particu-
lièrement menaçant pour l'industrie
mdocMnoise et l'industrie française pé-
nétrant en Indochine.
Cette supposition est-elle exacte ?
Voyons les chiffres n
La part de la France et de ses colonies
da\ns les importations indochinoises
était, en 1914, de 42 ; en 1928, elle
attednt plus de 50 0/0. Ce dernier chiffre
prouve que les marchandises françaises
n'ont ornais eu autant de facilités pour
entrer en Indochine.
Quelle est maintenant la part du Ja-
pon dans les 50 0/0 qui restent, part des
importations étrangères ? En 1923, les
importations japonaises représentent
2 0/0 du total des importations étran-
gères. Les 10 millions de marchandises
oui représentent ces 2 0/0 du commerce
sont de la houille, des tissus de coton,
"de soie, du goudron, des pOTcelaines,
etc., mais la part que reçoit l'Indochine
de Singapore de Hong-Kong, de Chine
et d'Angleterre, est bien plus considé-
rable.
Ajoutons que les exportations de
TIndotChine au Japon ont dépassé 40
millions en 1D23, ce qui laisse à l'Indo-
chine une balança active de 30 millions.
La vérité, c'est que le Japon peut de-
venir un bon .client pour l'Indochine
si les droits de douane sur certains -pro-
duits, soieries, faïences, étaient abais-
sés, et ,si les frais de transports se trou-
vaient diminués, le Japon pourrait
acheter trois fois plus de riz à l'Indo-
chine, plus de minerai de zinc, de
plômlb, de fer, plius de sel, du saible pour
ses verreries, et du kaoHn.
Les importations japonaises augmen-
teraient au détriment non du commerce
français, mais du commerce de Hong-
Kong- et de Singapore qui est autrement
redoutable- pour l'Indochine que le
commerce japonais.
D'autre part, la pénétration des mar-
chandises japonaises en Indochine fe-
rait sortir de leur torpeur certains in-
dustriels indoohinois et français. il n'y
a pas assez de concurrence en Indo-
chine. Chacun s'endort trop facilement
sur son monopole. D'autre part, la lutte
avoo les produits japqgais amènerait
pour certains industriels l'amélioration
de leur outillage et de leur méthode de
travail. Cet excitant les conduirait à pro-
duire et à exporter dans les autres pays
d'Extrême-Orient. Les industries tonki-
noises n'en mourraient pas comme cer-
tains l'ont prétendu, et la meilleure
preuve en est que beaucoup d'entre elles
exportent à Hong-Kong, a Java, à Ma-
nille, et y vendent, sans y être parti-
culièrement favorisés, leurs produits à
côté de ceux du Japon.
Il s'ensuit qu'un traité de commerce
avec le Japon, aveo bonne réciprocité,
deviendrait ainsi favorable à l'Indo-
chine et à la France.
Charles Debierre,
Sdnateur, Membre de la. Commission
des Finances et des Affaires étran-
gères.
Le nouveau Ministère
Le cabinet Poirflevé se présentera mardi
devant le Parlement pour lire la déclaration
ministérielle.
Deux interpellations sont déjà déposées
à la Chambre ; la première, par M. Marcel
Cachin visant la politique (générale du Gou-
vernement ; la seconde par M. Charles Ber-
trand, député réactionnaire de la Seine, re-
lative à la présence de 'M. Caillaux dans le
ministère.,
La discussion de cette dernière interpel-
lation discussion qui aura lieu sans doute
le jour même ne manquera pas de susci-
ter de violents incidents.
Les Chambres auront à voter ensuite
deux douzièmes provisoires. Vers la fin de
la semaine, vendredi sans doute, elles se
mettront en vacancee, et en raison des élec-
tions municipales dont le premier tour doit
avoir lieu Je 3 mai et de la convocation des
conseillers généraux pour le 18 du même
mois, ne rentreront que vers le 25 mai.
Rectifions une erreur commise en indi-
quant, dans notre dernier numéro, la com-
position du nouveau cabinet. C'est M. Jam-
my Schmidt qui a été chargé des fonctions
de sous-secrétaire 'd'Etat aux Régions libé-
rées et non M. Deyris, le sympathique dé-
puté des Landes.
«4»
Ministère des Colonies
-0<0-
M. André Hesae, ministre des Colonies,
a est rendu samedi dans la soirée, rue Oudinot,
et a pris officiellement possession des services
1 de son département.
M. Edouard Daladier lui a présenté les prin-
cipaux fonctionnaires de l'Administration cen-
trale qu'il a ensuite remerciés de leur collabo-
ration dévouée.
M. André Hesse a ainsi composé son cabi-
net :
Chef de cabinet :
M. Charles Régismanset, directeur de
l' Agence Générale des Colonies.
Chefs-adjoints :
MM. Ginestou et Pierre Corbin, chefs de
bureau à l'Administration centrale.
Spus-chef :
M. Pierre Pechoutre, administrateur des
Colonies-. -
Chef du Secrétariat particulier ;
M. Maisonneuve, conseiller de Préfecture.
oble-
Légion d'Honneur
Est promu :
Au grade d'Officier ;
M. Hauser, rédacteur colonial au journal
Le Journal.
Sont nommés
Au grade de Chevalier :
MM, Vergnes, négociant-exportateur.
Bluysen, architecte diplômé par le
Gouvernement.
Caliv.arada.-SinivassaQavoundar, mai-
re diOulgaret.
RETOUR
M'. Martial. Merlin, Gouverneur Général de
rincbchine, s'est embarqué ce matin avec sa
famille à Saïgon à bord du paquebot Azay..le..
Rideau, à destination de France.
M. Monguiltot, Résident supérieur au Ton-
kin, est chargé, comme nous l'avions laissé pré.
voir, des fonctions de Gouverneur Général par
intérim de t' Indochine.
* ̃ ̃ »»»
Mission widioMiB Tmisii-Tclnt .-
Le lieotenant-colonel Comtot et les membres
de la mission automobile Tunisie-Tchad se
sont embarqués le 18 à Cotonou à destination
d'Oran, d'où ils-fegggiterom Tunis par chemin
de fer.
Et ceux du Cameroun ?
00
La Chambre vient de
voter la proposition de
résolution que nous avions
déposée, Antériou et moi,
pour faire attribuer 'aux
anciens combattants de
Serbie et des Dardanel-
les une médaille commé-
morative spéciale nui 'fût.
-H_-U- -1 Z-- '"J
pour les a poilus d'Orient » un signe de ral-
liement. Elle a compris que ceux qui avaient
enduré les privations et les tristesses de
l'exil et qui ont eu tout de même Vkonneur
pour la seconde fois dans notre histoire -
de porter nos couleurs sur le Danube, - pou-
vaient légitimement prétendre à un bout de
ruban qui les désigne à la gratitude de la
Nation et leur permette, en tous cas, de se
reconnaître entre eux 1
De même estimons-nous d'une stricte, jus-
tice que ceux qui ont pris part aux opéra-
tions si pénibles de la conquête du Cameroun
puissent faire valoir aux yeux de leurs con-
citoyens ce titre sans éclat, perdu dans le]
rayonnement de la gloire de l'Yser et de
Verdun 1
J'ai insisté par deux fois auprès du mi-
nistre des Colonies pour que la médaille colo-
niale avec agrafe « Cameroun » fût décer-
née à ceux qui ont participé aux dures colon-
nes de 1914-1915.
Au lendemain du vote significatif de la
Chambre, je veux croire que l'objection tirée.
du principe de « l'unité de front » ne pour-
ra. plus nous être opposée. Je ne parle évi-
demment pas de l'argument de deuxième
zone suivant lequel le bénéfice de la médaille
coloniale avec agrafe A.E.F. est déjà ac-
quis à tout le personnel, civil et militaire,
ayant servi au Cameroun entre les années
1914 et 1918 1 A cette Place même nous y
avons d'avance répondu,
M. Daladier partageait, ïo le sais, notre
sentiment.
M. André Hesse voudra certainement,
pour inaugurer ses nouvelles Jonctions, sai-
sir cette occasion de marquer sa sympathie
aux ouvriers de la plus grande France et de
répondre au vœu des coloniaux en faisant
le geste que nous attendons à l'égard de ceux
qui ont lutté et souffert dans le pire isole..
ment moral pour le maintien de notre pres-
tige dans l'Ouest africain,
Auguste Brunet
Député de la Réunton.
4..
Le commerce automobile en Indochine
-0-0--
La hausse de la piastre continue à favo-
riser l'importation des produits français en
Indochine et, notamment, des automobiles,
En 1914, une petite voiture de 10 chevaux va-
lait
En sensiblement 4.500 piastres. Le prix ac-
tuel d'une 10 CV plus confortable et plus
rapide varie de 2 à 3.000 piastres. Cette di-
minution est pour une large part dans la
multiplication des voitures. de marques fran-
çaises.
- La bonne tenue de la piastre augmente
dans une proportion considérable la capacité
d'achat des consommateurs indochinois et en
particulier des indigènes, et marque une ère
de prospérité pour l'exportation en Indochine
des automobiles.
-60.
L'AVIATION COLONIALE
En l'honneur des missions aériennes
- La Ligue Aéronautique Française et l'Aé-
ro-Club do France organisent en I'dionneur
de la « Mission du Tchad » et 'de la « Mis-
sion Arrachard-Lemaitre », une .grande
fête qui aura lieu le mardi 28 avril, à
20 h. 30 dans la salle du Petit Journal.
M. Laurent Eynac, sûus-secrétatre d'Etat
à l'Aéronautique, présidera la cérémonie,
au cours de laquelle île colonel de Goys, ac-
compagné des membres de la mission du
lac Tchad, fera une causeiàe sur le « voyage
d'études de Paris à Niamey » et les-capi-
I taines Arraelmrt et Lemaître sur leur « raid
Etampes-Dakar ».
Le jalonnement des routes aériennes
Des phares puissants vont permettre aux
avions de voyager de nuit sur la route Pa- -
ris-Alger. Entre Paris et Lyon, le phare du
Mont-Afrique, à 8 1cm. de Dijon, est entré
en service. D'une puisance lumineuse de
près d'Un milliard de bougies, par consé-
quent le plus puissant du monde. ; il .est vi-
sible de 150 à 500 km, suivant l'état de l'at-
misphere.
ParisjMadagascar
Un raid d'envergure (c'est le mot, ppis-
qu'il s'agit d'ailes) est en cours d'étude. Il
a été conçu par M. flelen, pilote d'avant.
guerre
M. Helen se propose de quitter Paris à ia
fin du mois de mai, monté sur un mono-
plan de' 550 chevaux et capable d'emmener
huit passagers, à destination de Madagas-
car et du Cap. 11 compte procéder par bonds
de 2.500 à 3.000 kilomètres et gagner la
grande Ile en cinq étapes.
L'intérêt de cette tentative n'est pas seu-
lement sportif. le hardi pilote étxraiera les
.possibilitês d'une liaison aérienne régulière
entre la France et Madagascar et entfe
l'Angleterre et ses (possessions de r Afrique
du Nord, orientale et méridionale; -
scandale 8 flianûernaoor
La Ligue des droits de l'Homme vient de
protester auprès du ministre des Colonies con-
tre l'expulsion de M. Moti-Lal-Koy, ins-
tallé depuis plusieurs années à Chander-
nagor où il avait fondé un groupe scolaire
et un journal dans lequel il protestait contre
les abus de l'impérialisme anglais dans l'Inde.
A la demande du Gouvernement britannique,
le Gouverneur des Etablissements Français dans
l'Inde a fermé l'école, a supprimé le journal et
expulsé M. Moti-Lal-Roy.
41»
Le général Govraad à Anvers
--O-Ó--
Devant une nombreuse assistance le géné-
ral Cabra a remis la grande médaille d'or
de la Société royaile de géographie d'Anvers
au général Gouraud. En remerciant, ce der-
nier a prononcé un discours qui a soulevé
des ovations frénétiques.
Le général Gouraud a visité ensuite le
jardin zoologique d'Anvers, le cercle fran-
çais et les installations du port.
Aujourd'hui il s'est rendu à Bruxelles et
a été reçu à, 11 heures par le roi Albert.
La polilipe coloniale le Choiseul
--<>-0--
Au cours de la séance de samedi, la Section
de Géographie du Congrès des Sociétés Savan-
tes a entendu la lecture de deux intéressants
mémoires.
Le premier a pour auteur M. F. Dutacq,
docteur ès lettres, professeur agrégé d'histoire
au Lycée Ampère, à Lyon, correspondant du
Ministère de l'Instruction publique. Il a pour
titre : « La politique* de revanche du duc de
Choiseul au lendemain du Traité de Paris. --
Documents sur le rôle éventuel de l'Ile-de-
France dans une offensive contre l'Inde (1767-
1768). ,,
La politique de Choiseul au lendemain du
Traité de Paris de 1763 a été uniquement ins-
pirée par le désir de prendre contre l'Angle-
terre une revanche de la défaite française. Dès
cette époque, on comprit que l'Inde allait de-
venir une des bases de la puissance britannique
et que pour attaquer les Anglais dans l' Inde.
il fallait s'établir solidement aux Mascareignes.
Le premier exécutant de cette partie du plan
de Choiseul fut le colonel Jean-Daniel Dumas,
nommé en 1766. au commandement des Iles-
de-France et de Bourbon lors de la rétrocession
qu en fit la Compagnie des Indes au Gouverne-
ment royal.
Le second mémoire est celui de M. J. Tour..
neur-Aumont, professeur à l'Université de Poi-
tiers directeur de l'Institut de Géographie Sa-
4nuel Champlain à la Faculté des Lettres. Sa
communication est intitulée : « La protestation
1 rochelaise contre l'abandon - du Canada
(1761). »
Un mémoire anonyme rochelais sur le Ca-
nada, adressé au duc dei Choiseul le 14 novem-
bre 1761, avec une réponse de Choiseul, le 14
(novembre 1761, une délibération du corps de
ville de La Rochelle du 3 mars 1762 contien-
nent une impressionnante protestation contre le
{projet d'abandon de la Nouvelle-France, après
les désastres subis par mer et sur terre en 1759.
Cette protestation de la capitale aunisienne
éclaire une attitude régionale curieuse, invite à
rejeter les formules simplistes courantes sur l'at-
titude nationale en ce temps, et à se représenter
avec plus d'exactitude les conditions de la vie
et de l'unité françaises.
Avec habileté et pénétration, les auteurs ro-
chelais ont montré que -la résignation aux dé-
faites et à la mutilation du domaine national
atteignait profondément tous les intérêts fran-
çais.
1. Les pêches canadiennes, fructueuses, atti-
rantes, pratiquées par environ 400 navires fran-
çais, sont l'école de la Marine nationale.
2. En maîtrisant l'Amérique du Nord par
l'annexion dei la Nouvelle-France a la Nou-
velle-Angleterre, les Anglais vont acquérir les
moyens de peser sur la politique générale. Ils
vont conduire uns politique panaméricaine, dé-
truire 1 Empire espagnol, préparer l'assujettis-
sement déguisé de la France, la subordination
du monde à leur impérialisme mercantile, rer.
commencer dans une forme nouvelle les inva-
sions de leurs précurseurs historiques, les Nor-
mands, « impunément braver toutes les nations
et se charger de leurs dépouilles ».
3. La valeur économique de l'Amérique
française du Nord est grande et conforme aux
besoins de l'industrie et du commerce de la
France. La mise en valeur est en très bonne
voie ; les promesses sont sûres ; les Rochelais
en ont une connaissance experte et 1© garantis-
sent.
4. La colonisation a une vertu tonique à la
fois pour la colonie et pour la métropole.
5. Choiseul est capable de relever la Ma-
nne, reprendre le Canada, restaurer la France.
6. La Rochelle suscite un mouvement na-
tional par son exemple dans la défense de la
Cité aunisienne en 1757, ses études des ques-
tions maritimes, l'initiative d'une souscription,
son mémoire au ministre, son vœu d'une guerre
à outrance.
La protestation rochelaise contre la mutila.
tion acceptée après la défaite est fort curieuse.
n est utile, pour cor naître la France,, de voir
une région défendre la Nouvelle-France com-
me une pmie du territoire tmtional, la regretter
Cdffime on morceau de sa chair.
Décrets et Arrêtés
Décret fixant le contingent des fèves et
amandes d'origine tunisienne à admettre
en franchise en France du 1er mai i925 au
30 avril 1926.
Aux termes de ce décret est fixé à 130.000
quintaux le contingent de fèves à admettre en
franchise en France du 1er mai 1925 au 30
avril 1926 sous le bénéfice des lois du 19 juil-
let 1890 et 25 novembre 1915.
La quantité d'amandes à admettre en fran-
chise en France du 1er mai 1925 au 30 avril
1920, sous le bénéfice des lofs du 19 juillet
1890 et 25 novembre 1915 en est fixée à 10.000
quintaux.
Les cn miles COloniaux en province
00
Après Troyes et Metz, Cherbourg a créé
un comité de propagande coloniale. Ce nou-
vel organisme attire déjà une foule de com-
merçants, d'industriels et d'officiers de l'ar-
mée coloniale et de la marine s'intéressant
à nos possessions d'outre-Mer.
Mort de Raisouli
La maladie de lTaisoui, que nous avons
récemment annoncée, avec réserve, était
bien réelle. On vient de mander de Tanger
à Madrid que le vieux chérif a été emporté
par une crise d'urémie.
On se souvient que Raisouli, chef des tri-
bus du TUff, passa en 1916 au service de
l'Espagne, après avoir longtemps résisté
aux forces de la Péninsule.
L'Espagne lui confia l'administration de
la partie occidentale de sa zone marocaine.
Les Cheiks qui avaient embrassé sa cause
et celle de l'Espagne, furent considérés par
le gouvernement de Madrid comme des gou-
verneurs. Ses relations avec le haut-com-
missariat. espagnol et les autorités de la Mé-
tropole étaient, finalement devenues très cor-
dialcs. Mais pendant que Haisouli régnait
par la terreur sur les tribus du Djebel, Abd-
Eil-Krim groupait autour de dui tous les mé-
contents et provoquait une terrible révolte
contre l'Espagne.
Vint un jour où Raisouli, cerné dans sa
forteresse de Moulaï-Abd-es-Salaam et déjà
maïado dut se rendre aux forces d'Abd-el-
Krim et lui remettre la citadelle de Taze-
rout avec ses trésors et un important ma-
tériel de guerre. En janvier dernier, il pro-
clama lni-même Abd-el-Krim son chef su-
prême.
Autorisé a rester dans sa résidence de
Tazeronl, il y était gardé prisonnier par un
fort contingent de Riffains.
C'est là que la mort, que, dit-on, il sou-
haitait. est venue mettre un terme à sa car.
rière dramatique.
̃
La mouche t$é»tsé
- 0 - 0 -
M. Ormsby-Gore, sous-secrétaire d'Etat
pour les colonies en Angleterre, a 'déclaré
récemment, à l'occasion d'une conférence
au. Royal Colonial Institut, qu'au moins la
moitié du territoire du Tanganyika, était
aujourd'hui sous l'empire de cette mouche.
Dans ce pays, a-t-il dit, et même partout
en Afi-i,qiie, les habitants ne se rendent. pas
compte de
en Afrique, l'importance de ce problème. La
Isé-tsé tend à dépeupler quelques-unes des
plus riches contrées africaines. On pense
généralement que le principal danger est
celui de la maladie du sommeil, mais ce
n'est la qu'un incident dans le problème.
La où se trouve la mouche, il ne saurait y
avoir ni gros bétail, ni transport par ani-
maux, et il est presque impossible pour les
indigènes de vivre sans bétail. Il en résulte
que dans les pays où progresse la mouche
tsé-tsé, la brousse prédomine, et c'est IRlors
que commence le cercle vicieux, parce que
fa mouche ne peut procréer et vivre que là
où il y a de la brousse.
De l'avis de M. Orinsby-Gore, la solution
du problème se trouve être dans la concen-
tration des indigènes en colonies dans des
villages rapprochés les uns des autres. En
amoncelant du bois et en le faisant, lirfilpr.
on peut arriver à nnttnyer la brousse et à
faire disparaître ainsi la mouche tsé-Isé.
- ̃̃
L'Ile de Phuquôc
---0-0--
Le nom de Phuquôc éveille l'idée d'un pays
très lointain, presque désertique, qui n'aurait
qu'un intérêt historique, et dont l'accès serait
très hasardeux, sinon périlleux. A part les fonc-
tionnaires et les Annamites du SucUAnnam ve-
nus pour tenter la fortune, très peu de gens se
résolvent à s'aventurer dans ces pays du nuoc
mam.
Phuquôc qu on pourrait appeler, sans exa-
gération, l'île de beauté de la Cochinchine,
mérite d'être mieux connue, possédant des res-
sources immenses, à peine exploitées, en même
temps que des sites très pittoresques.
Le climat y est très salubre et le paludisme
moins fréquent qu'ailleurs.
La principale ressource de Phuquôc en dehors
de ses plantations est sans conteste la pêche,
qui alimente l'industrie du nuoc mam.
- .- -
TAUX OFFICIEL DE LA PIASTRE
EN INDOCHINE
–0–
Le Gouverneur général de l'Indochine
vient die faire connaître au ministre des
Colonies qu'à la date du 18 avril 1925 le taux
1 officiel de la piastre était de 10 fr. 60.
1
TAUX OFFICIEL DE LA ROUPIE
DANS L'INDE
-o-
Le Gouverneur des établissements fran-
çais dans l'Inde vient de faire connaîtra
au ministre des Colonies qu'à la date du
16 avril 1925 le taux officiel de la roupie
était de 6 fr. 70.
COU m DE LALrial
00
LA VIE ADMINISTRATIVE
Recettes douanières.
L'administration des douanes de l'Algérie
a encaissé pendant l'année 1924, 63 mil-
lions 014.96G francs contre 65.381.497 francs
en 1923 (dont 35.371.428 fr., contre 42 mil-
lions 860.284 francs au titre de taxes à l'im-
portation sur marchandises autres que les
sucres).
Elle a perçu d'autre part 30.494.358 francs
au titre d'octroi de mer, péages, taxes sur
le café, l'alcool, etc., contre 29.041.188 en
1923. -
LA VIE ECONOMIQUE
Le vignoble en 1924.
Le rendement du vignoble algérien a été
moyen avec 9.787.000 hectolitres. Mais la
vinification a été faite dans de médiocres
conditions. Çà et là, des vins ont été « man-
qués » en assez grandes quantités. Le cours
des vins. en outre, a fléchi et la baisse s'est
encore accentuée en âanvier 1925, alors
qu'une partie importante de la récolte était
encore en cave.
L'élevage.
Les éleveurs ont réalisé d'intéressants
profits en 1924. Plue d'un million de têtes
de bétail, représentant quelque 330 mil-
lions de francs ont été expédiées par les
ports algériens.
Production minière.
Les mines ont fourni, en 1924, la .produc-
tion (en tonnes) ci-dessous - chiffrée sans
tenir compte des stocks restant sur le car-
reau des exploitations et dans les ports au
moinent de l'établissement des statisti-
ques :
1924
Phosphates naturels 800.744
Minerai do fer 1.785.719
Minerai de cuivre. 3.286
Minerai de plomb 19.929
Minerai de zinc. 51.200
Minerai d'antimoine. 2.571
Ivieselguhr 9.092
En valeur, les exportations de matières
minérales ont atteint 187.722.000 francs en
1924 contre 152.717.000 francs en 1923,
LES EVENEMENTS ET LES HOMMES
Grand prix littéraire.
Un concours sera ouvert en 1925 pour l'at-
tribution du Grand Prix littéraire annuel
de l'Algérie, d'une valeur de 5.000 francs,
institué par arrêté de M. le Gouverneur
Général, en date du 5 janvier 1921.
Les concurrents sont avisés que leurs ou-
vrages devront, pour être utilement exami-
nés, parvenir à M. le Gouverneur Général
(Direction de l'Intérieur), avant le l01' oc-
tobre prochain, dernier délai ; ils sont, tou-
tefois, invités a les envoyer avant le Ie*
août. Le dépôt des ouvrages imprimés devra
être fait en cinq exemplaires, celui des ma-
nuscrits en trois.
Les concurrents de l'an passn qui désire-
raient prendre part au concours de 1925
sont invités ¡\ le foire l'onnaltie.
L'autobus meurtrier.
Un indigène, traversant la route de Guyot-
ville A Slaouéli, a été renversé et écrasé
par un autobus qui marchait, selon plu-
sieurs témoins, à une allure excessive.
Criminelle arrêtée.
L'anU ur du crime (le Souk-'-l-Khnnis est
iirrélr. r.'ust une femme, Maliiia beat Bra-
him, qui sous l'empire de la jalousie que
lui inspirait Mahria hcnt Mohamed, lemme
de très grande beauté, préférée sans doute
par leur commun mari, lui trancha. la tôte.
C'est grftcc à l'habile enquête du caïd tic
Sonlll el Tvliemis, Si Mohamed Taïeb Bel-
Khina, que la criminelle a pu ,'.tre démar-
quée, malgré le mutisme absolu de la fa-
mille de la victime.
Médaille d'or des épidémies.
Par décret du Président de la République
en date du 10 avril 1925, rendu ::.ur la pro-
position du ministre de l'intérieur, lu mé-
daille d'honneur en or des épidémies est
accordée, à 'titre posthume, à M. le docteur
Bascoul (René), médecin à Alger, décédé des
suites d'une maladie contractée dan.-, l'exer-
cice de ses fonctions.
Nécrologie
M. Louis Pancrazi, membre de la Cham-
bre de Commerce eL adlllinistrnkuJ" de la
Banque de l'Algérie, vient de mourir à
Alger. La disparition de cet homme d'action
est unanimement regretttée.
Les étudiants parisiens
La caravane d'étudiants ,.t d'étudiantes
parisiens, voyageant sous ks auspices .du
ministère de l'Instruction publique, du IGou-
vernement général du l'Algérie et du rési-
dont. de France au Maroc, est arriver à
Alger wnanl du Maroc, sous la patenuJle
directiiin de M. Duvrard, professeur ù. la
Faeullé de Paris. Elle a été reçue par le
Comité directeur provisoire de l'Association
générale Iks Etudiants d'Alger. Les jeunes
gens ont visité le jardin d'essai. l'Institut
Pasteur et les environs de la ville. car-
gés de Heurs à la "fin de leur promenade,
ils se suiit montrés fort émus do l'accueil
d'Alger.
-bolo
CQUBRIERJDELn TUNISIE
--t'-O-
LA VIE ADMINISTRATIVE
Les expropriations.
Un aitrôtê du Journal Ofjicicl tunisien lixo
à 75 h"1 nombre des Experts en matière d'ex-
propriation pour cause d'utilité publique qui
devront figurer sur la liste afférente au Tri-
bunal français de première instance de Tu-
nis. ,.
Sont nommés membres de la Commission
chargée de procéder à cette liste :
MM, Prn,t, contrôleur civil de Tunis ; 14
la NUMERO t 20 CENTIMES
LUNDI SOIR, 20 AVRIL U.
- - '-
Les Annales Coloniales
.- -. - JOURNAL QUOTIDIEN -
LU ARTICLES PUBUtS PAR HLEI ANNALES COLONIAL!!" SONT LA fROTUM
EXCLUSIVE DU IOUIIIIAL
La Ammeu dR
•Directeurs i Marcel RUBDEL et L.-G. THEBAOL T
IUMh et AtaiBiitftliN : a4, Rt)* du Mont-Tfiaboi1, PARIS-1" TiMphm : LOQÎM 11-17
Ita m f Mb 9 Mfi
̃jîy'SSCLt$it Cotante». 80 • 48 » S5 >
fflnitrf ( Stmngvr 149 1 (I 1 H 1
On s'aboniM dam ton* Iw Barttnx de porte «t «lies 1m prineipuni HbrdrM
Les Manges entre l'indoefilnl et le Jwm
»♦.
Les relations commerciales que nous
avons entre noire colonie lindochinoise
et l'Empire du Soleil-Levant sont-elles
ce qu'elles devraient être ? Le Japon est
beaucoup plus près que nous de l'Indo-
chine, et le commerce entre ces deux
pays sera toujours beaucoup plus facile
que le commerce de l'Indochine avec la
France. 'Pour que ni la Métropole ni
notre colonie indochinoise ne souffrent
du commerce japonais, il suffit d'éta-
blir avec le Japon un traité de com-
merce de réciprocité. i
On ne l'a pas tenté comme il convien-
drait. Le Gouverneur Général de l'Indo-
chine, M. Merlin, s'est rendu à cet effet
au Japon, Triais depuis son voyage il
semble que des difficultés graves ont
été soulevées et certains journaux sont
allés jusqu'à prétendre que l'Indochine
allait être livrée commercialement au
Japon.
Depuis près de vingt ans le Japon
demande un traité de commerce avec la
France, et surtout un régime plus favo-
rable que celui d'aujourd'hui à ses
échanges avec. l'Indochine. On n'a ja-
mais accédé à sa demande sous le pré-
texto que le Japon demanderait le tarif
minimum. Le Japon n'a jamais au de
ces exigences. Il sait bien que la France
ne peut lui accorder pareil régime qui
lui permettrait de se tailler la part du
lion en Indochine; grâce à sa proxi-
mité. C'est cependant là-dessus que la
campagne de presse s'est exercée et a
dénoncé si fréquemment le « danger'
japonais ». Elle prétend que la concur-
rence japonaise est prête à enlever le
marché Indochinois au commerce fran-
çais et à ruiner les industries naissantes
de l'lnaoohine et, pour appuyer leur
thèse, les adversaires du traité de com-
merce déclarent, entre autres griefs, que
.la main-d'œuvre annamite est très infé-
rieure à la main-d'œuvre japonaise, tout
en coûtant beaucoup plus cber.
C'est inexact. Ce qui est vrai, c'est
que si « l'ouvrier japonais vaut, mettons
trois fois l'ouvrier tonkinois, par contre
il est payé quatre fois plus cher. »
On a dit aussi que les Japonais étaient
capables de prendre la place des Chi«
nois en Indochine. Nouvelle erreur.
Les Chinois jouent depuis des siècles
un rôle très important dans la vie éco-
nomique de l'Indochine, surtout du
Sud, et il n'y a guère place pour d'au-
tres Asiatiques à côté d'eux pour la rai-
son qu'ils ont mis la main sur tout ce
qui pouvait être pris par d'autres que
nar nous,
r -- -- - ---
1 Les Japonais ont échoué quand ils ont
voulu) prendre pied en Indochine, et
aujourd'hui où les Annamites tentent de
plus en plus- à « bouter dehors » les Chi-
nois, ce n'est pas pour accepter les Ja-
ponais. C'est en Mongolie et en Mand-
chofurie, pays temipérés, que se fait l'im-
migration japonaise et non pas en Indo-
chine, région tropicale. Il faut mécon-
naître l'Extrême-Orient) pour supposer
que les Japonais viendraient cultiver les
rizières annamites.
On prétend que le Japon est particu-
lièrement menaçant pour l'industrie
mdocMnoise et l'industrie française pé-
nétrant en Indochine.
Cette supposition est-elle exacte ?
Voyons les chiffres n
La part de la France et de ses colonies
da\ns les importations indochinoises
était, en 1914, de 42 ; en 1928, elle
attednt plus de 50 0/0. Ce dernier chiffre
prouve que les marchandises françaises
n'ont ornais eu autant de facilités pour
entrer en Indochine.
Quelle est maintenant la part du Ja-
pon dans les 50 0/0 qui restent, part des
importations étrangères ? En 1923, les
importations japonaises représentent
2 0/0 du total des importations étran-
gères. Les 10 millions de marchandises
oui représentent ces 2 0/0 du commerce
sont de la houille, des tissus de coton,
"de soie, du goudron, des pOTcelaines,
etc., mais la part que reçoit l'Indochine
de Singapore de Hong-Kong, de Chine
et d'Angleterre, est bien plus considé-
rable.
Ajoutons que les exportations de
TIndotChine au Japon ont dépassé 40
millions en 1D23, ce qui laisse à l'Indo-
chine une balança active de 30 millions.
La vérité, c'est que le Japon peut de-
venir un bon .client pour l'Indochine
si les droits de douane sur certains -pro-
duits, soieries, faïences, étaient abais-
sés, et ,si les frais de transports se trou-
vaient diminués, le Japon pourrait
acheter trois fois plus de riz à l'Indo-
chine, plus de minerai de zinc, de
plômlb, de fer, plius de sel, du saible pour
ses verreries, et du kaoHn.
Les importations japonaises augmen-
teraient au détriment non du commerce
français, mais du commerce de Hong-
Kong- et de Singapore qui est autrement
redoutable- pour l'Indochine que le
commerce japonais.
D'autre part, la pénétration des mar-
chandises japonaises en Indochine fe-
rait sortir de leur torpeur certains in-
dustriels indoohinois et français. il n'y
a pas assez de concurrence en Indo-
chine. Chacun s'endort trop facilement
sur son monopole. D'autre part, la lutte
avoo les produits japqgais amènerait
pour certains industriels l'amélioration
de leur outillage et de leur méthode de
travail. Cet excitant les conduirait à pro-
duire et à exporter dans les autres pays
d'Extrême-Orient. Les industries tonki-
noises n'en mourraient pas comme cer-
tains l'ont prétendu, et la meilleure
preuve en est que beaucoup d'entre elles
exportent à Hong-Kong, a Java, à Ma-
nille, et y vendent, sans y être parti-
culièrement favorisés, leurs produits à
côté de ceux du Japon.
Il s'ensuit qu'un traité de commerce
avec le Japon, aveo bonne réciprocité,
deviendrait ainsi favorable à l'Indo-
chine et à la France.
Charles Debierre,
Sdnateur, Membre de la. Commission
des Finances et des Affaires étran-
gères.
Le nouveau Ministère
Le cabinet Poirflevé se présentera mardi
devant le Parlement pour lire la déclaration
ministérielle.
Deux interpellations sont déjà déposées
à la Chambre ; la première, par M. Marcel
Cachin visant la politique (générale du Gou-
vernement ; la seconde par M. Charles Ber-
trand, député réactionnaire de la Seine, re-
lative à la présence de 'M. Caillaux dans le
ministère.,
La discussion de cette dernière interpel-
lation discussion qui aura lieu sans doute
le jour même ne manquera pas de susci-
ter de violents incidents.
Les Chambres auront à voter ensuite
deux douzièmes provisoires. Vers la fin de
la semaine, vendredi sans doute, elles se
mettront en vacancee, et en raison des élec-
tions municipales dont le premier tour doit
avoir lieu Je 3 mai et de la convocation des
conseillers généraux pour le 18 du même
mois, ne rentreront que vers le 25 mai.
Rectifions une erreur commise en indi-
quant, dans notre dernier numéro, la com-
position du nouveau cabinet. C'est M. Jam-
my Schmidt qui a été chargé des fonctions
de sous-secrétaire 'd'Etat aux Régions libé-
rées et non M. Deyris, le sympathique dé-
puté des Landes.
«4»
Ministère des Colonies
-0<0-
M. André Hesae, ministre des Colonies,
a est rendu samedi dans la soirée, rue Oudinot,
et a pris officiellement possession des services
1 de son département.
M. Edouard Daladier lui a présenté les prin-
cipaux fonctionnaires de l'Administration cen-
trale qu'il a ensuite remerciés de leur collabo-
ration dévouée.
M. André Hesse a ainsi composé son cabi-
net :
Chef de cabinet :
M. Charles Régismanset, directeur de
l' Agence Générale des Colonies.
Chefs-adjoints :
MM. Ginestou et Pierre Corbin, chefs de
bureau à l'Administration centrale.
Spus-chef :
M. Pierre Pechoutre, administrateur des
Colonies-. -
Chef du Secrétariat particulier ;
M. Maisonneuve, conseiller de Préfecture.
oble-
Légion d'Honneur
Est promu :
Au grade d'Officier ;
M. Hauser, rédacteur colonial au journal
Le Journal.
Sont nommés
Au grade de Chevalier :
MM, Vergnes, négociant-exportateur.
Bluysen, architecte diplômé par le
Gouvernement.
Caliv.arada.-SinivassaQavoundar, mai-
re diOulgaret.
RETOUR
M'. Martial. Merlin, Gouverneur Général de
rincbchine, s'est embarqué ce matin avec sa
famille à Saïgon à bord du paquebot Azay..le..
Rideau, à destination de France.
M. Monguiltot, Résident supérieur au Ton-
kin, est chargé, comme nous l'avions laissé pré.
voir, des fonctions de Gouverneur Général par
intérim de t' Indochine.
* ̃ ̃ »»»
Mission widioMiB Tmisii-Tclnt .-
Le lieotenant-colonel Comtot et les membres
de la mission automobile Tunisie-Tchad se
sont embarqués le 18 à Cotonou à destination
d'Oran, d'où ils-fegggiterom Tunis par chemin
de fer.
Et ceux du Cameroun ?
00
La Chambre vient de
voter la proposition de
résolution que nous avions
déposée, Antériou et moi,
pour faire attribuer 'aux
anciens combattants de
Serbie et des Dardanel-
les une médaille commé-
morative spéciale nui 'fût.
-H_-U- -1 Z-- '"J
pour les a poilus d'Orient » un signe de ral-
liement. Elle a compris que ceux qui avaient
enduré les privations et les tristesses de
l'exil et qui ont eu tout de même Vkonneur
pour la seconde fois dans notre histoire -
de porter nos couleurs sur le Danube, - pou-
vaient légitimement prétendre à un bout de
ruban qui les désigne à la gratitude de la
Nation et leur permette, en tous cas, de se
reconnaître entre eux 1
De même estimons-nous d'une stricte, jus-
tice que ceux qui ont pris part aux opéra-
tions si pénibles de la conquête du Cameroun
puissent faire valoir aux yeux de leurs con-
citoyens ce titre sans éclat, perdu dans le]
rayonnement de la gloire de l'Yser et de
Verdun 1
J'ai insisté par deux fois auprès du mi-
nistre des Colonies pour que la médaille colo-
niale avec agrafe « Cameroun » fût décer-
née à ceux qui ont participé aux dures colon-
nes de 1914-1915.
Au lendemain du vote significatif de la
Chambre, je veux croire que l'objection tirée.
du principe de « l'unité de front » ne pour-
ra. plus nous être opposée. Je ne parle évi-
demment pas de l'argument de deuxième
zone suivant lequel le bénéfice de la médaille
coloniale avec agrafe A.E.F. est déjà ac-
quis à tout le personnel, civil et militaire,
ayant servi au Cameroun entre les années
1914 et 1918 1 A cette Place même nous y
avons d'avance répondu,
M. Daladier partageait, ïo le sais, notre
sentiment.
M. André Hesse voudra certainement,
pour inaugurer ses nouvelles Jonctions, sai-
sir cette occasion de marquer sa sympathie
aux ouvriers de la plus grande France et de
répondre au vœu des coloniaux en faisant
le geste que nous attendons à l'égard de ceux
qui ont lutté et souffert dans le pire isole..
ment moral pour le maintien de notre pres-
tige dans l'Ouest africain,
Auguste Brunet
Député de la Réunton.
4..
Le commerce automobile en Indochine
-0-0--
La hausse de la piastre continue à favo-
riser l'importation des produits français en
Indochine et, notamment, des automobiles,
En 1914, une petite voiture de 10 chevaux va-
lait
En sensiblement 4.500 piastres. Le prix ac-
tuel d'une 10 CV plus confortable et plus
rapide varie de 2 à 3.000 piastres. Cette di-
minution est pour une large part dans la
multiplication des voitures. de marques fran-
çaises.
- La bonne tenue de la piastre augmente
dans une proportion considérable la capacité
d'achat des consommateurs indochinois et en
particulier des indigènes, et marque une ère
de prospérité pour l'exportation en Indochine
des automobiles.
-60.
L'AVIATION COLONIALE
En l'honneur des missions aériennes
- La Ligue Aéronautique Française et l'Aé-
ro-Club do France organisent en I'dionneur
de la « Mission du Tchad » et 'de la « Mis-
sion Arrachard-Lemaitre », une .grande
fête qui aura lieu le mardi 28 avril, à
20 h. 30 dans la salle du Petit Journal.
M. Laurent Eynac, sûus-secrétatre d'Etat
à l'Aéronautique, présidera la cérémonie,
au cours de laquelle île colonel de Goys, ac-
compagné des membres de la mission du
lac Tchad, fera une causeiàe sur le « voyage
d'études de Paris à Niamey » et les-capi-
I taines Arraelmrt et Lemaître sur leur « raid
Etampes-Dakar ».
Le jalonnement des routes aériennes
Des phares puissants vont permettre aux
avions de voyager de nuit sur la route Pa- -
ris-Alger. Entre Paris et Lyon, le phare du
Mont-Afrique, à 8 1cm. de Dijon, est entré
en service. D'une puisance lumineuse de
près d'Un milliard de bougies, par consé-
quent le plus puissant du monde. ; il .est vi-
sible de 150 à 500 km, suivant l'état de l'at-
misphere.
ParisjMadagascar
Un raid d'envergure (c'est le mot, ppis-
qu'il s'agit d'ailes) est en cours d'étude. Il
a été conçu par M. flelen, pilote d'avant.
guerre
M. Helen se propose de quitter Paris à ia
fin du mois de mai, monté sur un mono-
plan de' 550 chevaux et capable d'emmener
huit passagers, à destination de Madagas-
car et du Cap. 11 compte procéder par bonds
de 2.500 à 3.000 kilomètres et gagner la
grande Ile en cinq étapes.
L'intérêt de cette tentative n'est pas seu-
lement sportif. le hardi pilote étxraiera les
.possibilitês d'une liaison aérienne régulière
entre la France et Madagascar et entfe
l'Angleterre et ses (possessions de r Afrique
du Nord, orientale et méridionale; -
scandale 8 flianûernaoor
La Ligue des droits de l'Homme vient de
protester auprès du ministre des Colonies con-
tre l'expulsion de M. Moti-Lal-Koy, ins-
tallé depuis plusieurs années à Chander-
nagor où il avait fondé un groupe scolaire
et un journal dans lequel il protestait contre
les abus de l'impérialisme anglais dans l'Inde.
A la demande du Gouvernement britannique,
le Gouverneur des Etablissements Français dans
l'Inde a fermé l'école, a supprimé le journal et
expulsé M. Moti-Lal-Roy.
41»
Le général Govraad à Anvers
--O-Ó--
Devant une nombreuse assistance le géné-
ral Cabra a remis la grande médaille d'or
de la Société royaile de géographie d'Anvers
au général Gouraud. En remerciant, ce der-
nier a prononcé un discours qui a soulevé
des ovations frénétiques.
Le général Gouraud a visité ensuite le
jardin zoologique d'Anvers, le cercle fran-
çais et les installations du port.
Aujourd'hui il s'est rendu à Bruxelles et
a été reçu à, 11 heures par le roi Albert.
La polilipe coloniale le Choiseul
--<>-0--
Au cours de la séance de samedi, la Section
de Géographie du Congrès des Sociétés Savan-
tes a entendu la lecture de deux intéressants
mémoires.
Le premier a pour auteur M. F. Dutacq,
docteur ès lettres, professeur agrégé d'histoire
au Lycée Ampère, à Lyon, correspondant du
Ministère de l'Instruction publique. Il a pour
titre : « La politique* de revanche du duc de
Choiseul au lendemain du Traité de Paris. --
Documents sur le rôle éventuel de l'Ile-de-
France dans une offensive contre l'Inde (1767-
1768). ,,
La politique de Choiseul au lendemain du
Traité de Paris de 1763 a été uniquement ins-
pirée par le désir de prendre contre l'Angle-
terre une revanche de la défaite française. Dès
cette époque, on comprit que l'Inde allait de-
venir une des bases de la puissance britannique
et que pour attaquer les Anglais dans l' Inde.
il fallait s'établir solidement aux Mascareignes.
Le premier exécutant de cette partie du plan
de Choiseul fut le colonel Jean-Daniel Dumas,
nommé en 1766. au commandement des Iles-
de-France et de Bourbon lors de la rétrocession
qu en fit la Compagnie des Indes au Gouverne-
ment royal.
Le second mémoire est celui de M. J. Tour..
neur-Aumont, professeur à l'Université de Poi-
tiers directeur de l'Institut de Géographie Sa-
4nuel Champlain à la Faculté des Lettres. Sa
communication est intitulée : « La protestation
1 rochelaise contre l'abandon - du Canada
(1761). »
Un mémoire anonyme rochelais sur le Ca-
nada, adressé au duc dei Choiseul le 14 novem-
bre 1761, avec une réponse de Choiseul, le 14
(novembre 1761, une délibération du corps de
ville de La Rochelle du 3 mars 1762 contien-
nent une impressionnante protestation contre le
{projet d'abandon de la Nouvelle-France, après
les désastres subis par mer et sur terre en 1759.
Cette protestation de la capitale aunisienne
éclaire une attitude régionale curieuse, invite à
rejeter les formules simplistes courantes sur l'at-
titude nationale en ce temps, et à se représenter
avec plus d'exactitude les conditions de la vie
et de l'unité françaises.
Avec habileté et pénétration, les auteurs ro-
chelais ont montré que -la résignation aux dé-
faites et à la mutilation du domaine national
atteignait profondément tous les intérêts fran-
çais.
1. Les pêches canadiennes, fructueuses, atti-
rantes, pratiquées par environ 400 navires fran-
çais, sont l'école de la Marine nationale.
2. En maîtrisant l'Amérique du Nord par
l'annexion dei la Nouvelle-France a la Nou-
velle-Angleterre, les Anglais vont acquérir les
moyens de peser sur la politique générale. Ils
vont conduire uns politique panaméricaine, dé-
truire 1 Empire espagnol, préparer l'assujettis-
sement déguisé de la France, la subordination
du monde à leur impérialisme mercantile, rer.
commencer dans une forme nouvelle les inva-
sions de leurs précurseurs historiques, les Nor-
mands, « impunément braver toutes les nations
et se charger de leurs dépouilles ».
3. La valeur économique de l'Amérique
française du Nord est grande et conforme aux
besoins de l'industrie et du commerce de la
France. La mise en valeur est en très bonne
voie ; les promesses sont sûres ; les Rochelais
en ont une connaissance experte et 1© garantis-
sent.
4. La colonisation a une vertu tonique à la
fois pour la colonie et pour la métropole.
5. Choiseul est capable de relever la Ma-
nne, reprendre le Canada, restaurer la France.
6. La Rochelle suscite un mouvement na-
tional par son exemple dans la défense de la
Cité aunisienne en 1757, ses études des ques-
tions maritimes, l'initiative d'une souscription,
son mémoire au ministre, son vœu d'une guerre
à outrance.
La protestation rochelaise contre la mutila.
tion acceptée après la défaite est fort curieuse.
n est utile, pour cor naître la France,, de voir
une région défendre la Nouvelle-France com-
me une pmie du territoire tmtional, la regretter
Cdffime on morceau de sa chair.
Décrets et Arrêtés
Décret fixant le contingent des fèves et
amandes d'origine tunisienne à admettre
en franchise en France du 1er mai i925 au
30 avril 1926.
Aux termes de ce décret est fixé à 130.000
quintaux le contingent de fèves à admettre en
franchise en France du 1er mai 1925 au 30
avril 1926 sous le bénéfice des lois du 19 juil-
let 1890 et 25 novembre 1915.
La quantité d'amandes à admettre en fran-
chise en France du 1er mai 1925 au 30 avril
1920, sous le bénéfice des lofs du 19 juillet
1890 et 25 novembre 1915 en est fixée à 10.000
quintaux.
Les cn miles COloniaux en province
00
Après Troyes et Metz, Cherbourg a créé
un comité de propagande coloniale. Ce nou-
vel organisme attire déjà une foule de com-
merçants, d'industriels et d'officiers de l'ar-
mée coloniale et de la marine s'intéressant
à nos possessions d'outre-Mer.
Mort de Raisouli
La maladie de lTaisoui, que nous avons
récemment annoncée, avec réserve, était
bien réelle. On vient de mander de Tanger
à Madrid que le vieux chérif a été emporté
par une crise d'urémie.
On se souvient que Raisouli, chef des tri-
bus du TUff, passa en 1916 au service de
l'Espagne, après avoir longtemps résisté
aux forces de la Péninsule.
L'Espagne lui confia l'administration de
la partie occidentale de sa zone marocaine.
Les Cheiks qui avaient embrassé sa cause
et celle de l'Espagne, furent considérés par
le gouvernement de Madrid comme des gou-
verneurs. Ses relations avec le haut-com-
missariat. espagnol et les autorités de la Mé-
tropole étaient, finalement devenues très cor-
dialcs. Mais pendant que Haisouli régnait
par la terreur sur les tribus du Djebel, Abd-
Eil-Krim groupait autour de dui tous les mé-
contents et provoquait une terrible révolte
contre l'Espagne.
Vint un jour où Raisouli, cerné dans sa
forteresse de Moulaï-Abd-es-Salaam et déjà
maïado dut se rendre aux forces d'Abd-el-
Krim et lui remettre la citadelle de Taze-
rout avec ses trésors et un important ma-
tériel de guerre. En janvier dernier, il pro-
clama lni-même Abd-el-Krim son chef su-
prême.
Autorisé a rester dans sa résidence de
Tazeronl, il y était gardé prisonnier par un
fort contingent de Riffains.
C'est là que la mort, que, dit-on, il sou-
haitait. est venue mettre un terme à sa car.
rière dramatique.
̃
La mouche t$é»tsé
- 0 - 0 -
M. Ormsby-Gore, sous-secrétaire d'Etat
pour les colonies en Angleterre, a 'déclaré
récemment, à l'occasion d'une conférence
au. Royal Colonial Institut, qu'au moins la
moitié du territoire du Tanganyika, était
aujourd'hui sous l'empire de cette mouche.
Dans ce pays, a-t-il dit, et même partout
en Afi-i,qiie, les habitants ne se rendent. pas
compte de
en Afrique, l'importance de ce problème. La
Isé-tsé tend à dépeupler quelques-unes des
plus riches contrées africaines. On pense
généralement que le principal danger est
celui de la maladie du sommeil, mais ce
n'est la qu'un incident dans le problème.
La où se trouve la mouche, il ne saurait y
avoir ni gros bétail, ni transport par ani-
maux, et il est presque impossible pour les
indigènes de vivre sans bétail. Il en résulte
que dans les pays où progresse la mouche
tsé-tsé, la brousse prédomine, et c'est IRlors
que commence le cercle vicieux, parce que
fa mouche ne peut procréer et vivre que là
où il y a de la brousse.
De l'avis de M. Orinsby-Gore, la solution
du problème se trouve être dans la concen-
tration des indigènes en colonies dans des
villages rapprochés les uns des autres. En
amoncelant du bois et en le faisant, lirfilpr.
on peut arriver à nnttnyer la brousse et à
faire disparaître ainsi la mouche tsé-Isé.
- ̃̃
L'Ile de Phuquôc
---0-0--
Le nom de Phuquôc éveille l'idée d'un pays
très lointain, presque désertique, qui n'aurait
qu'un intérêt historique, et dont l'accès serait
très hasardeux, sinon périlleux. A part les fonc-
tionnaires et les Annamites du SucUAnnam ve-
nus pour tenter la fortune, très peu de gens se
résolvent à s'aventurer dans ces pays du nuoc
mam.
Phuquôc qu on pourrait appeler, sans exa-
gération, l'île de beauté de la Cochinchine,
mérite d'être mieux connue, possédant des res-
sources immenses, à peine exploitées, en même
temps que des sites très pittoresques.
Le climat y est très salubre et le paludisme
moins fréquent qu'ailleurs.
La principale ressource de Phuquôc en dehors
de ses plantations est sans conteste la pêche,
qui alimente l'industrie du nuoc mam.
- .- -
TAUX OFFICIEL DE LA PIASTRE
EN INDOCHINE
–0–
Le Gouverneur général de l'Indochine
vient die faire connaître au ministre des
Colonies qu'à la date du 18 avril 1925 le taux
1 officiel de la piastre était de 10 fr. 60.
1
TAUX OFFICIEL DE LA ROUPIE
DANS L'INDE
-o-
Le Gouverneur des établissements fran-
çais dans l'Inde vient de faire connaîtra
au ministre des Colonies qu'à la date du
16 avril 1925 le taux officiel de la roupie
était de 6 fr. 70.
COU m DE LALrial
00
LA VIE ADMINISTRATIVE
Recettes douanières.
L'administration des douanes de l'Algérie
a encaissé pendant l'année 1924, 63 mil-
lions 014.96G francs contre 65.381.497 francs
en 1923 (dont 35.371.428 fr., contre 42 mil-
lions 860.284 francs au titre de taxes à l'im-
portation sur marchandises autres que les
sucres).
Elle a perçu d'autre part 30.494.358 francs
au titre d'octroi de mer, péages, taxes sur
le café, l'alcool, etc., contre 29.041.188 en
1923. -
LA VIE ECONOMIQUE
Le vignoble en 1924.
Le rendement du vignoble algérien a été
moyen avec 9.787.000 hectolitres. Mais la
vinification a été faite dans de médiocres
conditions. Çà et là, des vins ont été « man-
qués » en assez grandes quantités. Le cours
des vins. en outre, a fléchi et la baisse s'est
encore accentuée en âanvier 1925, alors
qu'une partie importante de la récolte était
encore en cave.
L'élevage.
Les éleveurs ont réalisé d'intéressants
profits en 1924. Plue d'un million de têtes
de bétail, représentant quelque 330 mil-
lions de francs ont été expédiées par les
ports algériens.
Production minière.
Les mines ont fourni, en 1924, la .produc-
tion (en tonnes) ci-dessous - chiffrée sans
tenir compte des stocks restant sur le car-
reau des exploitations et dans les ports au
moinent de l'établissement des statisti-
ques :
1924
Phosphates naturels 800.744
Minerai do fer 1.785.719
Minerai de cuivre. 3.286
Minerai de plomb 19.929
Minerai de zinc. 51.200
Minerai d'antimoine. 2.571
Ivieselguhr 9.092
En valeur, les exportations de matières
minérales ont atteint 187.722.000 francs en
1924 contre 152.717.000 francs en 1923,
LES EVENEMENTS ET LES HOMMES
Grand prix littéraire.
Un concours sera ouvert en 1925 pour l'at-
tribution du Grand Prix littéraire annuel
de l'Algérie, d'une valeur de 5.000 francs,
institué par arrêté de M. le Gouverneur
Général, en date du 5 janvier 1921.
Les concurrents sont avisés que leurs ou-
vrages devront, pour être utilement exami-
nés, parvenir à M. le Gouverneur Général
(Direction de l'Intérieur), avant le l01' oc-
tobre prochain, dernier délai ; ils sont, tou-
tefois, invités a les envoyer avant le Ie*
août. Le dépôt des ouvrages imprimés devra
être fait en cinq exemplaires, celui des ma-
nuscrits en trois.
Les concurrents de l'an passn qui désire-
raient prendre part au concours de 1925
sont invités ¡\ le foire l'onnaltie.
L'autobus meurtrier.
Un indigène, traversant la route de Guyot-
ville A Slaouéli, a été renversé et écrasé
par un autobus qui marchait, selon plu-
sieurs témoins, à une allure excessive.
Criminelle arrêtée.
L'anU ur du crime (le Souk-'-l-Khnnis est
iirrélr. r.'ust une femme, Maliiia beat Bra-
him, qui sous l'empire de la jalousie que
lui inspirait Mahria hcnt Mohamed, lemme
de très grande beauté, préférée sans doute
par leur commun mari, lui trancha. la tôte.
C'est grftcc à l'habile enquête du caïd tic
Sonlll el Tvliemis, Si Mohamed Taïeb Bel-
Khina, que la criminelle a pu ,'.tre démar-
quée, malgré le mutisme absolu de la fa-
mille de la victime.
Médaille d'or des épidémies.
Par décret du Président de la République
en date du 10 avril 1925, rendu ::.ur la pro-
position du ministre de l'intérieur, lu mé-
daille d'honneur en or des épidémies est
accordée, à 'titre posthume, à M. le docteur
Bascoul (René), médecin à Alger, décédé des
suites d'une maladie contractée dan.-, l'exer-
cice de ses fonctions.
Nécrologie
M. Louis Pancrazi, membre de la Cham-
bre de Commerce eL adlllinistrnkuJ" de la
Banque de l'Algérie, vient de mourir à
Alger. La disparition de cet homme d'action
est unanimement regretttée.
Les étudiants parisiens
La caravane d'étudiants ,.t d'étudiantes
parisiens, voyageant sous ks auspices .du
ministère de l'Instruction publique, du IGou-
vernement général du l'Algérie et du rési-
dont. de France au Maroc, est arriver à
Alger wnanl du Maroc, sous la patenuJle
directiiin de M. Duvrard, professeur ù. la
Faeullé de Paris. Elle a été reçue par le
Comité directeur provisoire de l'Association
générale Iks Etudiants d'Alger. Les jeunes
gens ont visité le jardin d'essai. l'Institut
Pasteur et les environs de la ville. car-
gés de Heurs à la "fin de leur promenade,
ils se suiit montrés fort émus do l'accueil
d'Alger.
-bolo
CQUBRIERJDELn TUNISIE
--t'-O-
LA VIE ADMINISTRATIVE
Les expropriations.
Un aitrôtê du Journal Ofjicicl tunisien lixo
à 75 h"1 nombre des Experts en matière d'ex-
propriation pour cause d'utilité publique qui
devront figurer sur la liste afférente au Tri-
bunal français de première instance de Tu-
nis. ,.
Sont nommés membres de la Commission
chargée de procéder à cette liste :
MM, Prn,t, contrôleur civil de Tunis ; 14
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