Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-04-16
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 avril 1925 16 avril 1925
Description : 1925/04/16 (A26,N58). 1925/04/16 (A26,N58).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63969041
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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Les Annales Coloniales
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JOURNAL QUOTIDIEN
LES MTICLU PUBLIÉS PAR "LES ANNALU COLOIlIALD- son LA PKOPIUM
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Flotte d'abord
Puisque le rapport de notre ami distingué
M s. de Monzie n'est pas encore venu en dis-
cussion, il n'est pas trop tard pour en parler.
Je voudrais en dire quelques mots.
D'autres en loueront les idées générales et la
façon dont elles sont présentées. Le rapporteur
du budget de la Marine Marchande au Sénat
est allé directement au chapitre qui l'intéres-
sait d'une façon plus particulière. M. de
Monzie l'avait d'ailleurs mis en évidence par
ce titre énergique : « Flotte d'abord », et, dès
le' début, il avait attiré l'attention sur cette
partie par une formule saisissante : « Sans
flotte suffisante, la colonie n'est qu'une virtua-
lité. » Formule qui n'a plus besoin de démons-
tration et qui a la valeur d'un axiome. M. de
Monzie ne perd pas son temps aux lieyx com-
muns de la littérature maritime et coloniale.
Il série immédiatement les problèmes, et les
examine avec une rapide précision.
Sommes-nous équipés pour relier les colonies
avec la métropole ? Le progrès sur l'avant-
guerre est certain: pour le tonnage en service) et
la régularité des détails, cela va mieux. Je ne
pense pas que le rapporteur aurait osé écrire :
très bien. C'est, en somme, un satisfecit, qu'il
justifie en rappelant les efforts sérieux faits sur
la côte d Afrique (serieux, soit, louables, sans
doute, mais insuffisants) et le développement de
la navigation du « tramping » ou « vagabon-
dage ». L'ancien sous-secrétaire d'Etat à la
Marine Marchande n'est pas de ceux aux-
quels il faut faire observer que ce n'est pas de
ce côté qu'une flotte commerciale doit diriger
ses espérances, et que ce sont le3 lignes régu-
lières qui attirent avant tout l'attention de ceux
gui s' intéressent à notre armement. -
Voici d'ailleurs une remarque fort juste :
la préparation de nos marchés intérieurs est en
retard sur la marine marchande : sans cela, Ici
graphites de Madagascar, les bois du Gabon,
les riz d'Inclochioo n'iraient pas vers Ham-
bourg et Liverpool. Faire l'éducation de l' éco-
nomie française, voilà la tâche qui s'impose, et
elle implique l'existence d'un corps, d. experts
chargés de reconnaître, de suivre, de CI condi-
tionner » les marchandises offertes, selon
l'exemple de Liverpool et de Hambourg. L'ar-
mement français a besoin, pour vivre, pour pros-
pérer, d'un soutien d'affaires- régulières : sans
cela, tous les discours sont vains et toutes les
(( parades » inutiles.
Sommes-nous équipés pour relier les colo-
nies entre elles et avec les ports étrangers î Le
jugement est cette fois plus sévère. Tout est à
faire, ou à peu près. Que le ministère des Co-
lonies ne se fasse pas d'illusion sur le cabotage
entre les ports africains. Pour la concentration
des produits coloniaux, on a employé des na-
vires qui avaient droit, depuis longtemps, à
- leurs invalides. A chaque colonie -- il - serait - né-
cessaire de fournir dcte types appropriés de cha-
lands, de remorqueurs, et aussi de petits cargos
qui récolteraient le fret que les grands cargos
ne peuvent venir enlever qu'au prix d'escales
coûteuses. Le rapporteur cite l'exemple du
trafic indichinois, des riz de l'Indochine, des
charbons du Tonkin destinés à la Chine et ô
l'Inde. Il aurait pu, s'il ravait voulu, en citer
d'autres.
Sommes-nous équipés pour recevoir le fret,
l'utiliser à plein dans un minimum de temps
et avec un minimum de main-d'œuvre ? Les
critiques deviennent plus sévères encore. Les
ports sont très nettement au- dessous des exi-
gences les plus élémentaires ; les moyens de dé-
chargement et d'embarquement sont restés pri-
mitifs ; les quais d'accostage manquent des en-
gins nécessaires ; pas de remorqueurs, pas de
canots automobiles ; bref, aucun des aménage-
ment modernes permettant de faire face aux
besoins du trafic actuel, et, à fortiori, du trafic
que l'on est en droit d'attendre dans l'avenir.
On l'a dit à la tribune du Sénat, et M. de
Monzie l'écrit dans ce passage : c'est là pour
l'office des prestations en nature l'occasion ou
jamais de pratiquer l'utilisation massive des
fournitures et des matériaux que le plan Dawes
met à notre disposition.
Enfin, sommes-nous équipés en ce qui con-
cerne le personnel et les règlements ? Le rap-
porteur signale que l'abrogation de l'acte de
navigation (21 septembre 1793 et décret du 28
janvier 1857) a simplifié le recrutement des
équipages. « Mais, ajoute-t-il, les dispositifs de
protection, les foyers du marin indigène ne sup-
pléent pas à la formation marine d une race,
qui exige la durée, » Je note avec plaisir cette
phrase qui est une nouvelle protestation contre
cette idée fausse et trop répandue qu'avec le
temps l'assimilation entre 1 industrie maritime
et les autres industries devient de plus en plus
: complète : il faut, pour qu'une race ait des qua-
lités maritimes, des qualités hériditaires et
l'édlucation des siècles. « On ne peut et on ne
doit en cette matière, observe encore M. de
Monzie, s'occuper- que du recrutement et de
l'éducation des cadres indiSènes. » Lt il de-
mande que des recommandations particulières
soient, sur ce point, envoyées aux gouverneurs.
Et, pour les soins administratifs du port colo-
nial, il prie le Ministère des Colonies d'enga.
ger des conversations avec les « bureaux noma-
des » de ln Marine Marchande, afin de déta-
cher aux colonies un certain nombre d' adminis
trateurs de F Inscription Maritime. Cette idée,
émise en 1913 et en 1917, aura-t-elle plus de
chances d'être accueillie en 1925 ? Il faut l'es-
pérer, encore que cette entente mterministé-
- ridllle soit une des choses les plus difficiles à
réaliser
Telles sont les idées contenues dans le chapi-
tre III vers lequel je suis allé comme d'instinct.
Il m'a donné le désir de lire les autres avec
non moins d'attention, et j'y reviendrai quelque
jour. Mais, pour l'instant, il me suffira de sou-
ligner ces observations dont il est indispensable
de reconnaître l'importance si l'on ne veut
pas que les colonies ne soient que des « virtua-
lités. »
Mario Roustan,
Sénateur de l'Hérault.
Membre de la Commission sénatoriale
des Colonies,
Rapporteur du budget de la Marine marchande.
–:– -
Le monvemenl du pori d'Alger
D'après les statistiques officielles, le mou-
-vçment du port en 1924 accuse les chiffres
vivants :
Entrées, vapeurs et voiliers, 4.224 navi-
res ; 7,007.657 tonneaux de jauge net et
1.318.313 tonnes de marchandises.
Sorties, vapeurs et voiliers, 4.196 navires;
6.971.258 tonneaux de jauge et 1.380.646
tonnes de marchandises.
Entrées et sorties réunies, 8.420 navires ;
13.978.915 tonneaux de jauge et 2.698.959
tonnes de marchandises.
L'augmentation constatée sur l'exercice
1923, entrées et sorties réunies, est de
15.113 tonneaux de jauge nette et de
358.245 tonnes de marchandises. Par contre,
le nombre de navires a subi une légère ré-
gression de 206 unités.
L'année 1924 a dépassé le tonnage de jau-
ge des années de guerre et d'après guerre,
mais elle reste un peu au-dessous du nombre
do navires et 'du tonnage marchandises de
1914.
–- gatop
Tremblement de terre
--0-0-
Le 14 avril, à 20 heures, une forte se-
cousse, acompagnée d'un sourd gronde-
ment a causé une assez vive émotion à
Constantinc.
Les communications ferroviaires
avec le Maroc
--0-0--
La Chambre de Commerce de Toulouse
vient d'émettre les vceux suivants :
1° Que 13 gouvernement,prenant en consi-
dération j'intérêt capital que présenterait
pour notre pays la création de communica-
tions terrestres et par tunnel sous-marin
avec nos colonies d'Afrique, étudie rétablis-
sement de services intercontinentaux Fran-
ce-Maroc par l'Espagne ;
2° Vu'à cet effet il négocie avec cet Etat
un accord ferroviaire comme il a conclu
une convention concernant les services aé-
riens ;
3° Et qu'il obtienne que le transit des
voyageurs et des marchandises puisse s'ef-
fectuer par wagons de France au Maroc
sans rupture de charge.
̃ 1-000-
Contre les épidémies
en Extrême-Orient
--0.0---
Dans notre numéro do mardi, nous avons
exposé la coiLstiLution à Singapore d'un Bu-
reau international d'llygiène, création dé-
cidée à la suite de d-a iréceoite conférence in-
ternationale qui a eu lieu dans cette ville
du 4 au 13 février.
M. le docteur Norman White, délégué du
Comilé d'Hygièrre de la Société des Nations
-- il - cette - conférence, vient de sénourner à
Saïgon.
11 a fait à nos confrères de la presse in-
dochiinoise les déclarations suivantes :
« Nous voulons créer en Extrême-Orient un
organisme qui manque, un bureau d'informa-
tions centralisant tous les renseignements épidé-
miologLques émanant do toutes ies contrées
de cette partie du monde. Nous cherchons en
somme il organiser de façon plus eflicace la
lulle cunlre toutes les îïïnladies COlllnaieuscs.
« Notre bureau d'informations épidémiologi-
que ne sera a aucun moment un instrument gè.
nant pour le commerce mondial. Nous n'avons
nullement l'intention de brimer qui que ce soit 1
El d'ailleurs ce bureau ne sera pat; sous le con-
trôle de l'Angleterre mais bien sous celui de la
Société des Nations où tout le monde a accès
et où la France est très écoulée.
« Le gros écueil des conférencçs internationa-
les,c'est la méfiance récillroque. dette méliance,il
faut l'éliminer des discussions internationales
-sans quoi il ne peut y avoir d'entente possible,
Il ne peut plus y avoir aucune convention en-
Ire les grandes puissances.
« L'organisme nouveau créé à Singapore par
la Société des Nations au lieu de gêner le com-
merce le facilitera au - contraire. Jusqu'à ce
jour, en effet, aucune règle n'était adoptée. Un
pays était déclaré contaminé au hasard, selon
le bon plaisir de quelques personnes. Il suffi-
sait du rapport défavorable d'un consul eL de
quelques articles de presse pour décréter que tel
port était contaminé pnr la peste, la variole ou
le choléra. 11 n'en sera plus de même aujour-
d'hui.
« Le bureau de Singapore sera minutieuse-
ment renseigné par des autorités locales com-
pétentes, il centralisera les statistiques, étudiera
les cas de chaque pays et ses informations
seront discrètement transmises par code, afin
de ne pas répnndt i à, tort des nouvelles alar-
mantes et susceptibles de porter préjudice au
commerce dos pays exportateurs.
fi Pour que notre organisme vive, se déve-
loppe et acquière une légitime autorité, il faut
qu'il soit scrupuleusement impartial et collabore
il la prospérité mondiale tout en sauvegar-
dant une chose sacrée, la santé publique de tou-
tes les nattons. *
- L'Allemane elles colonies
t)
L'Allemagne ne se rési-
gne pas à la perte de son
domaine colonial. Cela ne
devrait ni nous surprendre
ni nous indigner. Des
griefs qu'elle formule con.
le Traité de Versailles,
celui qui se rapporte à la
privation de ses colonies
est peut-être le plus fondé. Une grande na-
tion moderne a besoin de colonies. L'Allema-
gne n'en a plus; il lui en faut. Donc, elle
cherchera à en prendre ou à en reprendre. Il
y a, de ce côté, un danger de guerre éminent,
et voilà de quoi nous donner à réflécltir.
L'Exposition coloniale, qui est en ce moment
ouverte à Berlht, reçoit de très nombreux visi-
teurs, sous les yeux et aux oreilles desquels
sont prodiguées toutes les évocations suscep-
tibles d'inspirer le regret des colonies per-
dues et aussi de faire ressortir l'injustice de
la décision qui les a enlevées à VAllemagne.
C'est le point de vue allemand, et il ne smt-
rait être différent.
C'est, du reste, de la première heure que
date cette protestation qui s'est manifestée
maintes fois par des congrès, des conférences
et aussi par des oetrvres.
Dès 1920, certaines initiatives essayèrent
de rétablir quelques lointains points de re-
père pour l'activité de la marine et du com-
merce allemands. Les missions religieuses,
notamment, fondèrent des établissements
dans l'Afrique du Sud et à Java.
En 1922, les Compagnies de navigation ré-
tablissent leurs services de la côte Afrique
et trouvent moyen de distribuer quelques di-
videndes malgré les conditions défavorables
de leur fonctionnement en pays étrangers,
pour, la plupart hostiles.
L'année suivante, VAmérique 'du Sud,
l'Extrême-Orient revoient le pavillon alle-
mand. Partout se manifeste Vactivité germa-
nique dans une reprise vigoureuse. Il faut la
vigilance du Parlement hollandais pour em-
pêcher d'èclore un projet élaboré par le
grand-duc de Mecklembourg pour créer une
sorte de compagnie à charte dans le nord de
la Nouvelle-Guinée. Actuellement, c'est au-
tow des colonies portugaises que paraissent
rôder les convotUses allemandes.
Il n'est pas douteux, dit reste, que, dès que
VAllemagne siégera à la Société des Nations,
elle présentera à ce tribunal ses doléances et
ses requêtes coloniales. Elle avait déjà fait
entendre à VAngleterre qu'elle prétendait à
des mandats coloniaux, ou tout an moins à
des Compagnies à charte. Ce que l'Etat alle-
mand ne fait pas, d'ailleurs, des particuliers
le tentent, c'est ainsi que, le mois dernier, des
Allemands ont enlevé de haute lutte, avec des
enchères de dix fois supérieures au prix 'ilc-
mande, d'importantes concessions dans le
Cameroun anglais, et cela malgré nos voisins
d outre-Manche, dont plusieurs d'entre eux
étaient sur les rangs.
Beaucolltf d'Anglais estiment que mieux
vaudrait encore concéder au Reich certains
territoires que lui permettre une installation
citez les autres.
Il ne servirait de rien de feindre de par-
ler a autre chose lorsque quelqu'un met sur
le tapis la question coloniale allemande. Nous
pouvons être certains qu'elle se posera. Nous
aurions donc grand tort de la négliger et
peut-être serait-il habile de notre part de nt;
pas attendre d'y être à peu près contraints
pour laisser voir que nous n'en méconnais-
sons pas l'importance. Souhaitons aussi que
lorsque nous devrons en délibérer ceux qui
nous représentent sachent apporter à la dis-
cussion des vues françaises indépendantes,
sans s'inféoder à d'autres intérêts différents
des nôtres. Ce n'est pas à nous - qui n'avons
que des fractions du Togo et du Cameroun,
mais aux Anglais qui ont pris la part du
lion que s'adresseront les principales re-
vendications coloniales des Allemands. Lais-
sons répondre (l'vallt nous ceux qui plus que
nous, auront à dire et qui nous laisseraient
volontiers prendre et supporter la responsa-
bilité de la réponse.
Lucien Gasparin.
Dtputé de la Réunion.
Les communications postales
avec l'Indochine
--0-0-
L'Administration des Postes de l'Indochine
continue à procéder chaque semaine à des es-
sais d'acheminement en vue d'utiliser, pour le
courrier du Tonkin, la voie du Transsibérien,
par l'intermédiaire du bureau de Shanghaï,
chargé d'assurer la correspondance avec le train
au départ de Harbin. Ces essais ont prouve la
durée très inégale du trajet Haïphong-
Shanghaï, au point que la durée totale du par-
cours Tonkin-Paris a varié de 29 à 35 jours.
La voie transsibérienne ne paraît pas pré-
senter encore les conditions de rapidité et de
régularité nécessaires pour une utilisation habi-
tuelle et ne semble être avantageuse qu'acci -
dentellement, notamment entre deux départs de
courriers maritimes.
LE TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur général de l'Indochine
vient de faire connaître au ministre des Co-
lonies qu'à la date du 15 avriil 1925 le taux
officiel de la piastre était de 10 fr. 75.
Lis cultures
ierufflms mmn fiançais»
« La situation de l' agriculture et de l'éle-
vage, en Afrique Occidentale française, peut
être considérée comme satisfaisante. » C'est
par ces mots que débutait un récent rapport du
Gouverneur Général de l'A. U. F. Ils sont
pleins de promesses, mais nous estimons qu'ils
sont trop modestes. En effet, nous croyons,
d'après les documents officiels et les rensei-
gnements particuliers parvenus à notre connais-
sance, que M. Carde eût pu dire nettement
non pas : « La situation peut être considérée
comme satisfaisante », mais bien : « La situa-
tion esi satisfaisante. »
Certes, nous ne prétendons pas que l'agri-
culture est arrivée, en A. O. F., à un tel de-
gré de prospérité qu'il n'y ait plus qu'à se
congratuler et à se croiser les bras. Non pas !
Nous sommes convaincus qu'il y a encore
beaucoup à faire, et même, au point de vue de
l'exploitation de notre domaine, peut-être tout
à faire.
Mais ce que nous trouvons de particulière-
ment heureux dans la situation présente, ce
dont nous nous félicitons, c'est de voir l'agri-
cul ture, en A. O. F., sortir de l'état chaotique
dans lequel elle se trouvait autrefois, c' est de
voir la période préparatoire terminée, c'est de
constater qu'à l'heure actuelle, la connaissance
des ressources de notre colonie est partaite,
c'est enfin de voir la confiance des indigènes
nous être acquie, au point que ceux-ci adop-
tènt maintenant, sans discussion, nos méthodes
et viennent d'eux-mêmes solliciter notre aide
et nos consei ls.
C'est un magnifique résultat, dont il importe
de féliciter hautement notre administration co-
loniale et nos colons, dont les efforts, sous la
direction éclairée de M. le Gouverneur Géné-
ral Carde n' ont cessé de tendre, en union com-
plète, vers le but nettement défini auquel ils
sont parvenus.
A l'heure présente, si nous entrons dans
l'examen détaillé des diVftrîes cultures, nous
voyons que l'arachide, scientifiquement étudiée
par les soins de l' Administration, a donné une
superbe récolte, supérieure de près de 30.000
tonnes à celle de l' année précédente'. Les in-
digènes, que séduisent les bénéfices de cette
culture, ont naturellement une tendance à la
préférer à celles du mil, du riz et du manioc.
Mais ce n'est que temporaire, ces derniers
produits, indispensables à l'alimentation de la
population, devant fatalement, par suite même
de leur raréfaction, rentrer en. faveur. Du reste,
peu à peu, les cultures se classeront par région:
les habitants des pays humides auront intérêt
à produire du riz. et ceux des régions sèches
du mil et du manioc.
t - -.., » - 1
Les exportations de laine et de coton sont
en progression au Soudan. Celles de caout-
chouc et palmistes prennent une importance
considérable en Guinée.
Dans cette dernière colonie, où, dès long-
temps, les noirs ont appris à connaître les bien-
faits de notre civilisation, les méthodes euro-
péennes sont presque universellement adoptées,
et notamment l'utilisation de la charrue est en
pratique, même dans les milieux les plus fer-
més à notre influence. C'est là une heineuse
conséquence des efforts réalisés par M. le
1 Gouverneur Poiret qui s'est fait un devoir de
suivre les initiatives et les décisions générales
données jadis par le grand colonisateur que fut
le docteur Ballay.
La Côte d'Ivoire présente un tableau d'ex-
portations impressionnant, celui-ci nous révé-
lant une progression de 100 sur l'année pré-
cédente.
Il est à noter que les cultures de coton et de
café prennent une grande extension, et sem-
blent bien devoir devenir, dans un avenir pro-
chain, une source importante de richesse pour
ceux qui s' y adonneront.
Si nous complétons ce rapide examen par
un simple coup d' œil jeté sur l'élevage, nom
trouvons là encore motif à satisfaction. Certes.
le cheptel de l'A. O. F. n'est pas encore ce
qu'il devrait être, mais la cause en est impu-
table aux terribles maladies qui l'ont décimé
pendant ces dernières années. Or, ces épizoo-
ties sont en régression constante, régression qui
va s' accentuer rapidement, maintenant que nous
avons pu démontrer aux indigènes les bienfaits
de la vaccination contre la peste- bovine. Et
cette démonstration a été tellement lumineuse
que, constatant son effet sur les populations
autochtones, le Gouverneur Général a pu
s'écrier à juste titre : « La cause du sérum est
gagnée ! » Et cette dernière phrase vient illus-
trer de manière frappante le jugement que nous
émettions au début de cet article, à savoir que
nous pouvions être heureux des résultats acquis,
résultats qui font le plus grand honneur à tous
ceux qui y collaborèrent, et notamment à M.
le Gouverneur Général Carde.
Grâce à eux, si la récolte de notre c hamp
n'est pas encore @ faite, du moins peut-on dire
que la moisson s'annonce bien belle 1
-«H»
Là SEIÏIMHE COloniALE HIEIÏIMDE
0-0
Oranisée à Tlin et présidée par le duc
de Mecklembourg, elle vient de prendre fin.
Comme l'indique plus haut notre collabora-
teur, M. Lucien Gaspann, député de la Réu-
ni on, lexposifion perpétuant le souvenir de
cette semaine a motivé de violentes protesta-
tions de la part de l'Allemagne, en vue de re-
couvrer ses possessions d'outre-mer.
Décrets et Arrêtés
--0-0-
Décret moditiant le décret du 10 juillet 1920,
relatif à l'organisation du personnel des
Administrateurs des Colonies.
Après l'avis du ministre des Finances et du
Conseil d'état, M. Edouard Daladier vient de
faire signer au Président de la République.
le décret suivant :
Article premier
Le paragraphe 1er de l'article 2 du décret
du 10 juilld 1920 est remplacé par les dispo-
sitions ci-après :
« Article 2. - La hiérarchie, les traitements
et le cadre général des Administrateurs des
Colonies sont fixés ainsi qu'il suit :
Administrateurs en chef
Apivs 6 ans Fr. 21.000
Après 3 ans 20.000
Avant 3 ans. 19.000
L eiu'cur des Administrateurs en chef ne
peut être supérieur à 12 de l'effctit total,
et celui des Administrateurs à 44
Administrateurs de 1re classe
AprOs 0 ans 18.000
Après 3 ans .,. lt.000
Avant 3 u 16.000
Administrateurs de refasse
Après 3 ans 15.000
Avant 3 ans 14.000
Administrateurs adjoints de 1re classe
Apré') ij nns 13.500
Après 3 ans 13.000
Avunt 3 ans. 12.000
Administrateurs adioints de 2e classe
Après 3 uns 10.500
Avant :1 nu::; .,.. 9.500
lîi'vcs administrateurs : 8.000 fr.
Article 2
Un alTcl-é du ministre des Colonies détermi-
nera lus cundliions dans lesquelles les adminis-
trateurs des Cul'irii'js classés suivant la liié-
1 arcliie du d^. ivt .-usvisù du 10 juillet 1920.
seront versés dans le nouveau cadre, compte
tenu du leur grade ou classe actuels d de
leur ancienneté dans ce grade ju classe,
Article 3
Les dispusitiuns du présent décret, y com-
pris la lixutiun des nouveaux traitements, re-
cevront leur effet pour compter du 1er janvier
i&5.
Arligle 4
Le ministre des Colonies est chargé de l'exé-
cution du présent décret qui sera publié au
Journal 'Ulfwit'L de la ltépuúliquc française et
inséré au Bulletin Ufticiel du ministère des
Colonies.
Décret transférant du budget général de
l'Afrique Occidentale française au budgét
annejce de la circonscription de Dakar et
dépendances un certain nombre de crédits.
Est. approuvé t'arrélé du Gouvernement gé-
néral de j'Afrique occidentale fninçuise en
date du 30 décembre )U?t relatif Lil budget gé-
néral de re\er< ico 19^5 :
1* portant annulation des crédits énuinérés
ci-après : -
Chap. 8. - Service des bâtiments
civils.. , , :J:"; uu
Chai,. 9. Service des bûtimenls
civils. , 2.190
Cliap. 10. Sei-vice des bâtiments
civils 29.500
Chapitre 11. - Travaux publics îlio. LKK)
Ciiap. 12. - Services d'intérêt
social 5J8.500
Chap. IJ. -- Services d'intérêt ,u-
cial 1.000 UO
Chai), lô. Dépenses diverses 194.000
Total des annulations 2.{>72.190
2° Purlnnl uiivcrlnre nu chapitre ir>, arti-
cle 7, d'une rubrique nouvelle 11" 2 : « Parti-
cipation aux dépenses d'intérêt général du
budget de la rii-ronseripliuii de Drikiir etpcndîinces ». dobV d'un crédit d'égide som-
me : 2.872.190 Jr.
Décret abrogeant le décret du 16 novembre
1924 approuvant 1 institution de diverses
taxes de navigation en Afrique Equatoriale
française.
Le t ;(ll\,'l'J\l'ld" Liénénd île l'Afrique équato-
riale irnnçaise, après avuir étudié sur pla -e
le régime lisivul et commercial de la région
côtière de cette colonie et recueilli les avis
des représentants du commerce, u élu con-
vaincu des inr. unvénieills que lés l'lCl'llt:--
droits de navigation, arrêtés ù Rraz7.avil.le en
Conseil de g.an ornement et upprôuvés pa;1 dé-
cret du 1 (î novembre 1924. peuvent présenter
pour l'essor économique d'une région qui se
développe rapidement et qui manque de dé-
bouchés. Il importe, en ellel, non d'opposer
une barrière aux armateurs qui viennent cher-
cher du In t en Afrique équalorialc française,
en ]l' a.-.-ai jetl issu ni à un tarif oiiéi-e.ix de
taxes de navigation., mais, au contraire, do
Us attire!- en les '.iflraiich:s.sanL d'i pu\emont
de tout droit de io genre non spécialement
i 11 i f i. 'i
Ju<-M1"
Or les arrêtés approuves par le décret pré-
cité du h, novembre 192 i ayant eu jvur ob-
jectif principal de procurer HU Tix-sur de
l'Afrique équatoi i ile français^, un complément
de ressources, et le Gouverneur Général
avant adresse au ministre tout un ensemble
dé propu«ilions pormelbint de civer par ail-
leurs n la colonie des îe^souivos au moins
équivalentes, un nouvel arrêté eu commission
lienmancnle du ('.oiisei! de gouvernement du
7 lévrier 1U:?:i vient d'abiogor les arrêiés in-
blissaut ies taxes puiir droits sninilaire-s, pu îr
droiis d'ancrage, de balisage et de phni'e sur
les bâtiments arrivant en Afrique équatoriale
française, -ainsi qu'une luxe de stationne-
ment.
C'est ce qui fait l'objet du déent ('i-Il,'-'.
sus, approuvant l'arrêté du 7 février 1025
du Gouverneur Général de l'Afrique équato-
riale française en commission permanente du
conseil de gouvernement abrogeant le.-, arrê-
tés du 1er septembre étnjilissant
lo T'ne 1:1" nmir sa.nit.iu,VOS. sur tnu«;
îles hid'i;nf"I:It,' arrivant en Afrique équatoriale
française ;
2' t'ne bixe pour droits d'ancrage, de lr.ll-
.saue ei de pliure sur tous les un\ ire* do com-
merce arrivant en Afriqun équatoriale fran-
çaise :
3° t'ne taxe dite de « stationnement » pour
tout bâtiment attaché .au service des entre-
prise'? locales
Décret portant réorganisation du personnel
européen de l'imprimerie du Gouverne-
ment général de l'Afrique équatoriale
française et plaçant ce personnel sous le
régime de la caisse locale de retraites.
Tvn vue de remédier aux difficultés insur-
montables que rencontre actuellement 'e re-
crutement d'unités iudisponsa.bKs ou fonc-
tionnement de l'imprimerie du Gouvernement
général do l'Afrique lvqu.1 tonale française, le
ehef de notre possession du centre africain
a saisi le ministre de propositions en vue de
l'extension au personnel de ladite imprimerie
des dispositions consacrées à l'égard des
agents similaires de l'Afrique Occidentale
Française par les décrets du 22 août 1922. Ces
dispositions consistent essentiellement, d'une
part, dans la transformation du cadre de
l'imprimerie en une formation purement lo-
cale, organisée par arrêtés du Gouverneur
Général rendus en Conseil, notamment au
point de vue des traitements ; d'autre part,
dans l'assujettissement des agents de l'Impri-
merie à la Caisse locale de retraites et, par
voie de conséquence, à la future Caisse inter-
coloniale prévue à l'article 71 de la loi du
14 avril 192t. L'application de ces mesures,
dont la deuxième a reçu l'agrément du mi-
nistre des Finances, permettra d'augmenter
immédiatement les émoluments des intéres-
sés, de manière à leur assurer une situation
au moins égale à celle de leurs collègues de
l'Afrique Occidentale Française.
Voici la teneur du premier décret :
Article premier. Les décrets des 18 no-
vembre 1872, 25 janvier l'Jll, 1er novembre
191G et 10 septembre 1920, organiques du per-
sonnel des imprimeries du Gouvernement,
sont abrogés en ce qui concerne l'Afrique
Equatoriale Française.
Art. 2. - L'organisation des agents euro-
péens de l'imprimerie du Gouvernement gé-
néral de l'Afrique Equatoriale Française, au
point de vue du recrutement, de l'avance-
ment, de la discipline, de la suide et acces-
soires et des déplacements est réglée par ar-
rêtés du Gouverneur Général rendus en con-
seil de Gouvernement..
Art. 3. - Sont et demeurent abrogées toutes
dispositions contraires au présent décret.
Le second décret est ainsi conçu :
Article premier. - Le personnel européen
de l'imprimerie du Gouvernement général de
l'Afrique Equatoriale Française est soumis,
pour la pension, au de la caisse locale
de retraites de cette possession, instituée par
le décret du 28 juin HID, en attendant l'inter-
vention du règlement d'adminislration publi-
que prévu à l'article 71 de lu loi du 14 avril
1924. 'l'outefois, cette ne
Art. 2. - Toutefois, cette disposition ne
s'applique pus aux chefs et ouvriers euro-
péens d'imprimerie actuellement en service
en Afrique Equatoriale Française, et placés,
à ce point de vue, sous l'upplication des lois
des 18 avril 1024, 5 août l&T'J, 8 août J883 et
14 avril 192-1. Les intéressés continueront 4
être soumis à ce dernier régime.
Cependant, s'ils réunissent les conditions
d'âge et de services admissibles exigées par
le décret du 28 juin 1U13 pour pouvoir pré-
tendre, à l'âge de 55 ans, ù une pension d an-
cienneté de la Caisse des retraites locales,
ils peuvent opter pour cette réglementation,
à la condition de formuler celte option par
écrit dans le délai de six mois à partir de
la date de la promulgation en Afrique Equa-
toriale Française du présent décret.
Art. 3. - L'option est définitive. Elle em-
porte détenutnation du régime éventuelle-
ment applicable à la veuve et aux orphelins.
La déclaration en est faite au Gouverneur
Général par la voie hiérarchique. Elle est
dressée en double expédItfon, dont l'une est
conservée par l'Administration locale et l'au-
tre transmise par celle-ci au ministère des
Colonies, afin d'être classée au dossier de l'in-
téressé.
Les lignes lélMityues au Sénêunl
Une nouvelle ligue tùlégrnph-ique esl en
-Z u i- des
construction au Sénégal. r*l;ĩ ̃ sur des
appuis métalliques, eîle réunir.» JUikar et
Suint-Louis. F.lle îeniplucera un»- ligne an-
cienne, mais .'Ile aura de plus un circuit
téléphonique et un lil télégraphique de gran-
de eoiiiiuuiuoalion. Celui-ci seui. relié, aux
câbles sons-marins, de ninnièi • qu'au cas
où ceux.-ei suai--ni iuten-om u^, aint-
T.ouis cl hnkar pourruieu' « uiiunniiiquer
directement, 1>" (dus. p -ielant 1.1 1lilit, le
circuit i i
pour le télégraphe. Av.c c • ̃ 11. - installation,
le son ice télégraphique du Sé négal esl on
mesure de faire lace à toutes '.-s éventua-
lités.
- ét>
LE RAID DELINGETTE
-0-0-
Vers le Gap
T.e capitaine et Mme lJelingcTtè, partis en
iluh, du Colomb-Bdchar, comme les Annales
Coloniales l'ont relat(, sont récemment arn-
.5oiit rL arri-
vés au Congo Belge. Ils poursuivent, mainte-
nanl leur route vers le Cap.
Des notes envoyées de Xiiirubi, capitale de
l'Afrique Orientale anglaise, pur le capi-
taine, il ressort que le Centre Afrique recèle
d'immenses richesses de toute espcce : es-
sences forestières précieusc, minerais abon-
dants et varies, et jusqu'à des gisements au-
rifères et diamantifères, sans parler d'une
l~.atine pullulante.
La mission parcourt. Actuellement l'Afrique
du Sud, en direction de l'cxume pointe du
Continent Noir.
-040-
un tonus colonial a metz
o-o
At'ès !' \ulie. la Musel le !.. I es Culonu'3
fui il leur chemin «m France, si Fm, peut dire.
11 \icid de se i'oim-'r à Met/ si;us lo
régi nie de la lui du Pr juillet 1901, une
Association .jui prêt ni le litre de ̃( ConiUô
de Propagande Coloniale de l.i .Moselle d.
Cette nouvelle Associai ion a pour but de
faire connaître dans le publie h s richesses
de in»s possessions d oulre-iaer et le lien
étroit qui relie il leur développement les
destinées de la Métropole. Il s,- propose, en
nuire, de nifLti•' à '.a disposition des pro-
du'-k-urs. eoiiiiui-rçauls el impoi Uitrurs ce
la région les éludes el stalis! ujlies colonia-
les les intéressant. Foule la di t-iiiotnlalioii :
lt-., !,:s 1,1 t ( :
livi es, publications, eonréivnr.'-lvpe, lillllS,
statistiques spécialisées, soia Kuiriiie gra-
tuitement au Comilé par les agences écuno-
liiiqilcs de i'Afrique Occidental'" française,
de \liiaue lûpia'oriale Paie aïs.. de. l'Agen-
ce des Tcriitoiies sous maniai Cameioun.
et Tni/o el éventuellement, par los nutres.
Agences Coloniales et offices des Colonie^
ou Protectorats.
On no [tout qu'applaudir à ces utiles ini-
tiatives, auxquelles M. lîastfui Joseph,
direcleur de l'Aueiv-o Kcononiique de l'A. 0<
1-'. a pris uue large part.
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Les Annales Coloniales
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On a aboniM dan* tom Ici Bureaux de poste «t «faez les prlidptia Hbralr**
Flotte d'abord
Puisque le rapport de notre ami distingué
M s. de Monzie n'est pas encore venu en dis-
cussion, il n'est pas trop tard pour en parler.
Je voudrais en dire quelques mots.
D'autres en loueront les idées générales et la
façon dont elles sont présentées. Le rapporteur
du budget de la Marine Marchande au Sénat
est allé directement au chapitre qui l'intéres-
sait d'une façon plus particulière. M. de
Monzie l'avait d'ailleurs mis en évidence par
ce titre énergique : « Flotte d'abord », et, dès
le' début, il avait attiré l'attention sur cette
partie par une formule saisissante : « Sans
flotte suffisante, la colonie n'est qu'une virtua-
lité. » Formule qui n'a plus besoin de démons-
tration et qui a la valeur d'un axiome. M. de
Monzie ne perd pas son temps aux lieyx com-
muns de la littérature maritime et coloniale.
Il série immédiatement les problèmes, et les
examine avec une rapide précision.
Sommes-nous équipés pour relier les colonies
avec la métropole ? Le progrès sur l'avant-
guerre est certain: pour le tonnage en service) et
la régularité des détails, cela va mieux. Je ne
pense pas que le rapporteur aurait osé écrire :
très bien. C'est, en somme, un satisfecit, qu'il
justifie en rappelant les efforts sérieux faits sur
la côte d Afrique (serieux, soit, louables, sans
doute, mais insuffisants) et le développement de
la navigation du « tramping » ou « vagabon-
dage ». L'ancien sous-secrétaire d'Etat à la
Marine Marchande n'est pas de ceux aux-
quels il faut faire observer que ce n'est pas de
ce côté qu'une flotte commerciale doit diriger
ses espérances, et que ce sont le3 lignes régu-
lières qui attirent avant tout l'attention de ceux
gui s' intéressent à notre armement. -
Voici d'ailleurs une remarque fort juste :
la préparation de nos marchés intérieurs est en
retard sur la marine marchande : sans cela, Ici
graphites de Madagascar, les bois du Gabon,
les riz d'Inclochioo n'iraient pas vers Ham-
bourg et Liverpool. Faire l'éducation de l' éco-
nomie française, voilà la tâche qui s'impose, et
elle implique l'existence d'un corps, d. experts
chargés de reconnaître, de suivre, de CI condi-
tionner » les marchandises offertes, selon
l'exemple de Liverpool et de Hambourg. L'ar-
mement français a besoin, pour vivre, pour pros-
pérer, d'un soutien d'affaires- régulières : sans
cela, tous les discours sont vains et toutes les
(( parades » inutiles.
Sommes-nous équipés pour relier les colo-
nies entre elles et avec les ports étrangers î Le
jugement est cette fois plus sévère. Tout est à
faire, ou à peu près. Que le ministère des Co-
lonies ne se fasse pas d'illusion sur le cabotage
entre les ports africains. Pour la concentration
des produits coloniaux, on a employé des na-
vires qui avaient droit, depuis longtemps, à
- leurs invalides. A chaque colonie -- il - serait - né-
cessaire de fournir dcte types appropriés de cha-
lands, de remorqueurs, et aussi de petits cargos
qui récolteraient le fret que les grands cargos
ne peuvent venir enlever qu'au prix d'escales
coûteuses. Le rapporteur cite l'exemple du
trafic indichinois, des riz de l'Indochine, des
charbons du Tonkin destinés à la Chine et ô
l'Inde. Il aurait pu, s'il ravait voulu, en citer
d'autres.
Sommes-nous équipés pour recevoir le fret,
l'utiliser à plein dans un minimum de temps
et avec un minimum de main-d'œuvre ? Les
critiques deviennent plus sévères encore. Les
ports sont très nettement au- dessous des exi-
gences les plus élémentaires ; les moyens de dé-
chargement et d'embarquement sont restés pri-
mitifs ; les quais d'accostage manquent des en-
gins nécessaires ; pas de remorqueurs, pas de
canots automobiles ; bref, aucun des aménage-
ment modernes permettant de faire face aux
besoins du trafic actuel, et, à fortiori, du trafic
que l'on est en droit d'attendre dans l'avenir.
On l'a dit à la tribune du Sénat, et M. de
Monzie l'écrit dans ce passage : c'est là pour
l'office des prestations en nature l'occasion ou
jamais de pratiquer l'utilisation massive des
fournitures et des matériaux que le plan Dawes
met à notre disposition.
Enfin, sommes-nous équipés en ce qui con-
cerne le personnel et les règlements ? Le rap-
porteur signale que l'abrogation de l'acte de
navigation (21 septembre 1793 et décret du 28
janvier 1857) a simplifié le recrutement des
équipages. « Mais, ajoute-t-il, les dispositifs de
protection, les foyers du marin indigène ne sup-
pléent pas à la formation marine d une race,
qui exige la durée, » Je note avec plaisir cette
phrase qui est une nouvelle protestation contre
cette idée fausse et trop répandue qu'avec le
temps l'assimilation entre 1 industrie maritime
et les autres industries devient de plus en plus
: complète : il faut, pour qu'une race ait des qua-
lités maritimes, des qualités hériditaires et
l'édlucation des siècles. « On ne peut et on ne
doit en cette matière, observe encore M. de
Monzie, s'occuper- que du recrutement et de
l'éducation des cadres indiSènes. » Lt il de-
mande que des recommandations particulières
soient, sur ce point, envoyées aux gouverneurs.
Et, pour les soins administratifs du port colo-
nial, il prie le Ministère des Colonies d'enga.
ger des conversations avec les « bureaux noma-
des » de ln Marine Marchande, afin de déta-
cher aux colonies un certain nombre d' adminis
trateurs de F Inscription Maritime. Cette idée,
émise en 1913 et en 1917, aura-t-elle plus de
chances d'être accueillie en 1925 ? Il faut l'es-
pérer, encore que cette entente mterministé-
- ridllle soit une des choses les plus difficiles à
réaliser
Telles sont les idées contenues dans le chapi-
tre III vers lequel je suis allé comme d'instinct.
Il m'a donné le désir de lire les autres avec
non moins d'attention, et j'y reviendrai quelque
jour. Mais, pour l'instant, il me suffira de sou-
ligner ces observations dont il est indispensable
de reconnaître l'importance si l'on ne veut
pas que les colonies ne soient que des « virtua-
lités. »
Mario Roustan,
Sénateur de l'Hérault.
Membre de la Commission sénatoriale
des Colonies,
Rapporteur du budget de la Marine marchande.
–:– -
Le monvemenl du pori d'Alger
D'après les statistiques officielles, le mou-
-vçment du port en 1924 accuse les chiffres
vivants :
Entrées, vapeurs et voiliers, 4.224 navi-
res ; 7,007.657 tonneaux de jauge net et
1.318.313 tonnes de marchandises.
Sorties, vapeurs et voiliers, 4.196 navires;
6.971.258 tonneaux de jauge et 1.380.646
tonnes de marchandises.
Entrées et sorties réunies, 8.420 navires ;
13.978.915 tonneaux de jauge et 2.698.959
tonnes de marchandises.
L'augmentation constatée sur l'exercice
1923, entrées et sorties réunies, est de
15.113 tonneaux de jauge nette et de
358.245 tonnes de marchandises. Par contre,
le nombre de navires a subi une légère ré-
gression de 206 unités.
L'année 1924 a dépassé le tonnage de jau-
ge des années de guerre et d'après guerre,
mais elle reste un peu au-dessous du nombre
do navires et 'du tonnage marchandises de
1914.
–- gatop
Tremblement de terre
--0-0-
Le 14 avril, à 20 heures, une forte se-
cousse, acompagnée d'un sourd gronde-
ment a causé une assez vive émotion à
Constantinc.
Les communications ferroviaires
avec le Maroc
--0-0--
La Chambre de Commerce de Toulouse
vient d'émettre les vceux suivants :
1° Que 13 gouvernement,prenant en consi-
dération j'intérêt capital que présenterait
pour notre pays la création de communica-
tions terrestres et par tunnel sous-marin
avec nos colonies d'Afrique, étudie rétablis-
sement de services intercontinentaux Fran-
ce-Maroc par l'Espagne ;
2° Vu'à cet effet il négocie avec cet Etat
un accord ferroviaire comme il a conclu
une convention concernant les services aé-
riens ;
3° Et qu'il obtienne que le transit des
voyageurs et des marchandises puisse s'ef-
fectuer par wagons de France au Maroc
sans rupture de charge.
̃ 1-000-
Contre les épidémies
en Extrême-Orient
--0.0---
Dans notre numéro do mardi, nous avons
exposé la coiLstiLution à Singapore d'un Bu-
reau international d'llygiène, création dé-
cidée à la suite de d-a iréceoite conférence in-
ternationale qui a eu lieu dans cette ville
du 4 au 13 février.
M. le docteur Norman White, délégué du
Comilé d'Hygièrre de la Société des Nations
-- il - cette - conférence, vient de sénourner à
Saïgon.
11 a fait à nos confrères de la presse in-
dochiinoise les déclarations suivantes :
« Nous voulons créer en Extrême-Orient un
organisme qui manque, un bureau d'informa-
tions centralisant tous les renseignements épidé-
miologLques émanant do toutes ies contrées
de cette partie du monde. Nous cherchons en
somme il organiser de façon plus eflicace la
lulle cunlre toutes les îïïnladies COlllnaieuscs.
« Notre bureau d'informations épidémiologi-
que ne sera a aucun moment un instrument gè.
nant pour le commerce mondial. Nous n'avons
nullement l'intention de brimer qui que ce soit 1
El d'ailleurs ce bureau ne sera pat; sous le con-
trôle de l'Angleterre mais bien sous celui de la
Société des Nations où tout le monde a accès
et où la France est très écoulée.
« Le gros écueil des conférencçs internationa-
les,c'est la méfiance récillroque. dette méliance,il
faut l'éliminer des discussions internationales
-sans quoi il ne peut y avoir d'entente possible,
Il ne peut plus y avoir aucune convention en-
Ire les grandes puissances.
« L'organisme nouveau créé à Singapore par
la Société des Nations au lieu de gêner le com-
merce le facilitera au - contraire. Jusqu'à ce
jour, en effet, aucune règle n'était adoptée. Un
pays était déclaré contaminé au hasard, selon
le bon plaisir de quelques personnes. Il suffi-
sait du rapport défavorable d'un consul eL de
quelques articles de presse pour décréter que tel
port était contaminé pnr la peste, la variole ou
le choléra. 11 n'en sera plus de même aujour-
d'hui.
« Le bureau de Singapore sera minutieuse-
ment renseigné par des autorités locales com-
pétentes, il centralisera les statistiques, étudiera
les cas de chaque pays et ses informations
seront discrètement transmises par code, afin
de ne pas répnndt i à, tort des nouvelles alar-
mantes et susceptibles de porter préjudice au
commerce dos pays exportateurs.
fi Pour que notre organisme vive, se déve-
loppe et acquière une légitime autorité, il faut
qu'il soit scrupuleusement impartial et collabore
il la prospérité mondiale tout en sauvegar-
dant une chose sacrée, la santé publique de tou-
tes les nattons. *
- L'Allemane elles colonies
t)
L'Allemagne ne se rési-
gne pas à la perte de son
domaine colonial. Cela ne
devrait ni nous surprendre
ni nous indigner. Des
griefs qu'elle formule con.
le Traité de Versailles,
celui qui se rapporte à la
privation de ses colonies
est peut-être le plus fondé. Une grande na-
tion moderne a besoin de colonies. L'Allema-
gne n'en a plus; il lui en faut. Donc, elle
cherchera à en prendre ou à en reprendre. Il
y a, de ce côté, un danger de guerre éminent,
et voilà de quoi nous donner à réflécltir.
L'Exposition coloniale, qui est en ce moment
ouverte à Berlht, reçoit de très nombreux visi-
teurs, sous les yeux et aux oreilles desquels
sont prodiguées toutes les évocations suscep-
tibles d'inspirer le regret des colonies per-
dues et aussi de faire ressortir l'injustice de
la décision qui les a enlevées à VAllemagne.
C'est le point de vue allemand, et il ne smt-
rait être différent.
C'est, du reste, de la première heure que
date cette protestation qui s'est manifestée
maintes fois par des congrès, des conférences
et aussi par des oetrvres.
Dès 1920, certaines initiatives essayèrent
de rétablir quelques lointains points de re-
père pour l'activité de la marine et du com-
merce allemands. Les missions religieuses,
notamment, fondèrent des établissements
dans l'Afrique du Sud et à Java.
En 1922, les Compagnies de navigation ré-
tablissent leurs services de la côte Afrique
et trouvent moyen de distribuer quelques di-
videndes malgré les conditions défavorables
de leur fonctionnement en pays étrangers,
pour, la plupart hostiles.
L'année suivante, VAmérique 'du Sud,
l'Extrême-Orient revoient le pavillon alle-
mand. Partout se manifeste Vactivité germa-
nique dans une reprise vigoureuse. Il faut la
vigilance du Parlement hollandais pour em-
pêcher d'èclore un projet élaboré par le
grand-duc de Mecklembourg pour créer une
sorte de compagnie à charte dans le nord de
la Nouvelle-Guinée. Actuellement, c'est au-
tow des colonies portugaises que paraissent
rôder les convotUses allemandes.
Il n'est pas douteux, dit reste, que, dès que
VAllemagne siégera à la Société des Nations,
elle présentera à ce tribunal ses doléances et
ses requêtes coloniales. Elle avait déjà fait
entendre à VAngleterre qu'elle prétendait à
des mandats coloniaux, ou tout an moins à
des Compagnies à charte. Ce que l'Etat alle-
mand ne fait pas, d'ailleurs, des particuliers
le tentent, c'est ainsi que, le mois dernier, des
Allemands ont enlevé de haute lutte, avec des
enchères de dix fois supérieures au prix 'ilc-
mande, d'importantes concessions dans le
Cameroun anglais, et cela malgré nos voisins
d outre-Manche, dont plusieurs d'entre eux
étaient sur les rangs.
Beaucolltf d'Anglais estiment que mieux
vaudrait encore concéder au Reich certains
territoires que lui permettre une installation
citez les autres.
Il ne servirait de rien de feindre de par-
ler a autre chose lorsque quelqu'un met sur
le tapis la question coloniale allemande. Nous
pouvons être certains qu'elle se posera. Nous
aurions donc grand tort de la négliger et
peut-être serait-il habile de notre part de nt;
pas attendre d'y être à peu près contraints
pour laisser voir que nous n'en méconnais-
sons pas l'importance. Souhaitons aussi que
lorsque nous devrons en délibérer ceux qui
nous représentent sachent apporter à la dis-
cussion des vues françaises indépendantes,
sans s'inféoder à d'autres intérêts différents
des nôtres. Ce n'est pas à nous - qui n'avons
que des fractions du Togo et du Cameroun,
mais aux Anglais qui ont pris la part du
lion que s'adresseront les principales re-
vendications coloniales des Allemands. Lais-
sons répondre (l'vallt nous ceux qui plus que
nous, auront à dire et qui nous laisseraient
volontiers prendre et supporter la responsa-
bilité de la réponse.
Lucien Gasparin.
Dtputé de la Réunion.
Les communications postales
avec l'Indochine
--0-0-
L'Administration des Postes de l'Indochine
continue à procéder chaque semaine à des es-
sais d'acheminement en vue d'utiliser, pour le
courrier du Tonkin, la voie du Transsibérien,
par l'intermédiaire du bureau de Shanghaï,
chargé d'assurer la correspondance avec le train
au départ de Harbin. Ces essais ont prouve la
durée très inégale du trajet Haïphong-
Shanghaï, au point que la durée totale du par-
cours Tonkin-Paris a varié de 29 à 35 jours.
La voie transsibérienne ne paraît pas pré-
senter encore les conditions de rapidité et de
régularité nécessaires pour une utilisation habi-
tuelle et ne semble être avantageuse qu'acci -
dentellement, notamment entre deux départs de
courriers maritimes.
LE TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur général de l'Indochine
vient de faire connaître au ministre des Co-
lonies qu'à la date du 15 avriil 1925 le taux
officiel de la piastre était de 10 fr. 75.
Lis cultures
ierufflms mmn fiançais»
« La situation de l' agriculture et de l'éle-
vage, en Afrique Occidentale française, peut
être considérée comme satisfaisante. » C'est
par ces mots que débutait un récent rapport du
Gouverneur Général de l'A. U. F. Ils sont
pleins de promesses, mais nous estimons qu'ils
sont trop modestes. En effet, nous croyons,
d'après les documents officiels et les rensei-
gnements particuliers parvenus à notre connais-
sance, que M. Carde eût pu dire nettement
non pas : « La situation peut être considérée
comme satisfaisante », mais bien : « La situa-
tion esi satisfaisante. »
Certes, nous ne prétendons pas que l'agri-
culture est arrivée, en A. O. F., à un tel de-
gré de prospérité qu'il n'y ait plus qu'à se
congratuler et à se croiser les bras. Non pas !
Nous sommes convaincus qu'il y a encore
beaucoup à faire, et même, au point de vue de
l'exploitation de notre domaine, peut-être tout
à faire.
Mais ce que nous trouvons de particulière-
ment heureux dans la situation présente, ce
dont nous nous félicitons, c'est de voir l'agri-
cul ture, en A. O. F., sortir de l'état chaotique
dans lequel elle se trouvait autrefois, c' est de
voir la période préparatoire terminée, c'est de
constater qu'à l'heure actuelle, la connaissance
des ressources de notre colonie est partaite,
c'est enfin de voir la confiance des indigènes
nous être acquie, au point que ceux-ci adop-
tènt maintenant, sans discussion, nos méthodes
et viennent d'eux-mêmes solliciter notre aide
et nos consei ls.
C'est un magnifique résultat, dont il importe
de féliciter hautement notre administration co-
loniale et nos colons, dont les efforts, sous la
direction éclairée de M. le Gouverneur Géné-
ral Carde n' ont cessé de tendre, en union com-
plète, vers le but nettement défini auquel ils
sont parvenus.
A l'heure présente, si nous entrons dans
l'examen détaillé des diVftrîes cultures, nous
voyons que l'arachide, scientifiquement étudiée
par les soins de l' Administration, a donné une
superbe récolte, supérieure de près de 30.000
tonnes à celle de l' année précédente'. Les in-
digènes, que séduisent les bénéfices de cette
culture, ont naturellement une tendance à la
préférer à celles du mil, du riz et du manioc.
Mais ce n'est que temporaire, ces derniers
produits, indispensables à l'alimentation de la
population, devant fatalement, par suite même
de leur raréfaction, rentrer en. faveur. Du reste,
peu à peu, les cultures se classeront par région:
les habitants des pays humides auront intérêt
à produire du riz. et ceux des régions sèches
du mil et du manioc.
t - -.., » - 1
Les exportations de laine et de coton sont
en progression au Soudan. Celles de caout-
chouc et palmistes prennent une importance
considérable en Guinée.
Dans cette dernière colonie, où, dès long-
temps, les noirs ont appris à connaître les bien-
faits de notre civilisation, les méthodes euro-
péennes sont presque universellement adoptées,
et notamment l'utilisation de la charrue est en
pratique, même dans les milieux les plus fer-
més à notre influence. C'est là une heineuse
conséquence des efforts réalisés par M. le
1 Gouverneur Poiret qui s'est fait un devoir de
suivre les initiatives et les décisions générales
données jadis par le grand colonisateur que fut
le docteur Ballay.
La Côte d'Ivoire présente un tableau d'ex-
portations impressionnant, celui-ci nous révé-
lant une progression de 100 sur l'année pré-
cédente.
Il est à noter que les cultures de coton et de
café prennent une grande extension, et sem-
blent bien devoir devenir, dans un avenir pro-
chain, une source importante de richesse pour
ceux qui s' y adonneront.
Si nous complétons ce rapide examen par
un simple coup d' œil jeté sur l'élevage, nom
trouvons là encore motif à satisfaction. Certes.
le cheptel de l'A. O. F. n'est pas encore ce
qu'il devrait être, mais la cause en est impu-
table aux terribles maladies qui l'ont décimé
pendant ces dernières années. Or, ces épizoo-
ties sont en régression constante, régression qui
va s' accentuer rapidement, maintenant que nous
avons pu démontrer aux indigènes les bienfaits
de la vaccination contre la peste- bovine. Et
cette démonstration a été tellement lumineuse
que, constatant son effet sur les populations
autochtones, le Gouverneur Général a pu
s'écrier à juste titre : « La cause du sérum est
gagnée ! » Et cette dernière phrase vient illus-
trer de manière frappante le jugement que nous
émettions au début de cet article, à savoir que
nous pouvions être heureux des résultats acquis,
résultats qui font le plus grand honneur à tous
ceux qui y collaborèrent, et notamment à M.
le Gouverneur Général Carde.
Grâce à eux, si la récolte de notre c hamp
n'est pas encore @ faite, du moins peut-on dire
que la moisson s'annonce bien belle 1
-«H»
Là SEIÏIMHE COloniALE HIEIÏIMDE
0-0
Oranisée à Tlin et présidée par le duc
de Mecklembourg, elle vient de prendre fin.
Comme l'indique plus haut notre collabora-
teur, M. Lucien Gaspann, député de la Réu-
ni on, lexposifion perpétuant le souvenir de
cette semaine a motivé de violentes protesta-
tions de la part de l'Allemagne, en vue de re-
couvrer ses possessions d'outre-mer.
Décrets et Arrêtés
--0-0-
Décret moditiant le décret du 10 juillet 1920,
relatif à l'organisation du personnel des
Administrateurs des Colonies.
Après l'avis du ministre des Finances et du
Conseil d'état, M. Edouard Daladier vient de
faire signer au Président de la République.
le décret suivant :
Article premier
Le paragraphe 1er de l'article 2 du décret
du 10 juilld 1920 est remplacé par les dispo-
sitions ci-après :
« Article 2. - La hiérarchie, les traitements
et le cadre général des Administrateurs des
Colonies sont fixés ainsi qu'il suit :
Administrateurs en chef
Apivs 6 ans Fr. 21.000
Après 3 ans 20.000
Avant 3 ans. 19.000
L eiu'cur des Administrateurs en chef ne
peut être supérieur à 12 de l'effctit total,
et celui des Administrateurs à 44
Administrateurs de 1re classe
AprOs 0 ans 18.000
Après 3 ans .,. lt.000
Avant 3 u 16.000
Administrateurs de refasse
Après 3 ans 15.000
Avant 3 ans 14.000
Administrateurs adjoints de 1re classe
Apré') ij nns 13.500
Après 3 ans 13.000
Avunt 3 ans. 12.000
Administrateurs adioints de 2e classe
Après 3 uns 10.500
Avant :1 nu::; .,.. 9.500
lîi'vcs administrateurs : 8.000 fr.
Article 2
Un alTcl-é du ministre des Colonies détermi-
nera lus cundliions dans lesquelles les adminis-
trateurs des Cul'irii'js classés suivant la liié-
1 arcliie du d^. ivt .-usvisù du 10 juillet 1920.
seront versés dans le nouveau cadre, compte
tenu du leur grade ou classe actuels d de
leur ancienneté dans ce grade ju classe,
Article 3
Les dispusitiuns du présent décret, y com-
pris la lixutiun des nouveaux traitements, re-
cevront leur effet pour compter du 1er janvier
i&5.
Arligle 4
Le ministre des Colonies est chargé de l'exé-
cution du présent décret qui sera publié au
Journal 'Ulfwit'L de la ltépuúliquc française et
inséré au Bulletin Ufticiel du ministère des
Colonies.
Décret transférant du budget général de
l'Afrique Occidentale française au budgét
annejce de la circonscription de Dakar et
dépendances un certain nombre de crédits.
Est. approuvé t'arrélé du Gouvernement gé-
néral de j'Afrique occidentale fninçuise en
date du 30 décembre )U?t relatif Lil budget gé-
néral de re\er< ico 19^5 :
1* portant annulation des crédits énuinérés
ci-après : -
Chap. 8. - Service des bâtiments
civils.. , , :J:"; uu
Chai,. 9. Service des bûtimenls
civils. , 2.190
Cliap. 10. Sei-vice des bâtiments
civils 29.500
Chapitre 11. - Travaux publics îlio. LKK)
Ciiap. 12. - Services d'intérêt
social 5J8.500
Chap. IJ. -- Services d'intérêt ,u-
cial 1.000 UO
Chai), lô. Dépenses diverses 194.000
Total des annulations 2.{>72.190
2° Purlnnl uiivcrlnre nu chapitre ir>, arti-
cle 7, d'une rubrique nouvelle 11" 2 : « Parti-
cipation aux dépenses d'intérêt général du
budget de la rii-ronseripliuii de Drikiir et
me : 2.872.190 Jr.
Décret abrogeant le décret du 16 novembre
1924 approuvant 1 institution de diverses
taxes de navigation en Afrique Equatoriale
française.
Le t ;(ll\,'l'J\l'ld" Liénénd île l'Afrique équato-
riale irnnçaise, après avuir étudié sur pla -e
le régime lisivul et commercial de la région
côtière de cette colonie et recueilli les avis
des représentants du commerce, u élu con-
vaincu des inr. unvénieills que lés l'lCl'llt:--
droits de navigation, arrêtés ù Rraz7.avil.le en
Conseil de g.an ornement et upprôuvés pa;1 dé-
cret du 1 (î novembre 1924. peuvent présenter
pour l'essor économique d'une région qui se
développe rapidement et qui manque de dé-
bouchés. Il importe, en ellel, non d'opposer
une barrière aux armateurs qui viennent cher-
cher du In t en Afrique équalorialc française,
en ]l' a.-.-ai jetl issu ni à un tarif oiiéi-e.ix de
taxes de navigation., mais, au contraire, do
Us attire!- en les '.iflraiich:s.sanL d'i pu\emont
de tout droit de io genre non spécialement
i 11 i f i. 'i
Ju<-M1"
Or les arrêtés approuves par le décret pré-
cité du h, novembre 192 i ayant eu jvur ob-
jectif principal de procurer HU Tix-sur de
l'Afrique équatoi i ile français^, un complément
de ressources, et le Gouverneur Général
avant adresse au ministre tout un ensemble
dé propu«ilions pormelbint de civer par ail-
leurs n la colonie des îe^souivos au moins
équivalentes, un nouvel arrêté eu commission
lienmancnle du ('.oiisei! de gouvernement du
7 lévrier 1U:?:i vient d'abiogor les arrêiés in-
blissaut ies taxes puiir droits sninilaire-s, pu îr
droiis d'ancrage, de balisage et de phni'e sur
les bâtiments arrivant en Afrique équatoriale
française, -ainsi qu'une luxe de stationne-
ment.
C'est ce qui fait l'objet du déent ('i-Il,'-'.
sus, approuvant l'arrêté du 7 février 1025
du Gouverneur Général de l'Afrique équato-
riale française en commission permanente du
conseil de gouvernement abrogeant le.-, arrê-
tés du 1er septembre étnjilissant
lo T'ne 1:1" nmir sa.nit.iu,VOS. sur tnu«;
îles hid'i;nf"I:It,' arrivant en Afrique équatoriale
française ;
2' t'ne bixe pour droits d'ancrage, de lr.ll-
.saue ei de pliure sur tous les un\ ire* do com-
merce arrivant en Afriqun équatoriale fran-
çaise :
3° t'ne taxe dite de « stationnement » pour
tout bâtiment attaché .au service des entre-
prise'? locales
Décret portant réorganisation du personnel
européen de l'imprimerie du Gouverne-
ment général de l'Afrique équatoriale
française et plaçant ce personnel sous le
régime de la caisse locale de retraites.
Tvn vue de remédier aux difficultés insur-
montables que rencontre actuellement 'e re-
crutement d'unités iudisponsa.bKs ou fonc-
tionnement de l'imprimerie du Gouvernement
général do l'Afrique lvqu.1 tonale française, le
ehef de notre possession du centre africain
a saisi le ministre de propositions en vue de
l'extension au personnel de ladite imprimerie
des dispositions consacrées à l'égard des
agents similaires de l'Afrique Occidentale
Française par les décrets du 22 août 1922. Ces
dispositions consistent essentiellement, d'une
part, dans la transformation du cadre de
l'imprimerie en une formation purement lo-
cale, organisée par arrêtés du Gouverneur
Général rendus en Conseil, notamment au
point de vue des traitements ; d'autre part,
dans l'assujettissement des agents de l'Impri-
merie à la Caisse locale de retraites et, par
voie de conséquence, à la future Caisse inter-
coloniale prévue à l'article 71 de la loi du
14 avril 192t. L'application de ces mesures,
dont la deuxième a reçu l'agrément du mi-
nistre des Finances, permettra d'augmenter
immédiatement les émoluments des intéres-
sés, de manière à leur assurer une situation
au moins égale à celle de leurs collègues de
l'Afrique Occidentale Française.
Voici la teneur du premier décret :
Article premier. Les décrets des 18 no-
vembre 1872, 25 janvier l'Jll, 1er novembre
191G et 10 septembre 1920, organiques du per-
sonnel des imprimeries du Gouvernement,
sont abrogés en ce qui concerne l'Afrique
Equatoriale Française.
Art. 2. - L'organisation des agents euro-
péens de l'imprimerie du Gouvernement gé-
néral de l'Afrique Equatoriale Française, au
point de vue du recrutement, de l'avance-
ment, de la discipline, de la suide et acces-
soires et des déplacements est réglée par ar-
rêtés du Gouverneur Général rendus en con-
seil de Gouvernement..
Art. 3. - Sont et demeurent abrogées toutes
dispositions contraires au présent décret.
Le second décret est ainsi conçu :
Article premier. - Le personnel européen
de l'imprimerie du Gouvernement général de
l'Afrique Equatoriale Française est soumis,
pour la pension, au de la caisse locale
de retraites de cette possession, instituée par
le décret du 28 juin HID, en attendant l'inter-
vention du règlement d'adminislration publi-
que prévu à l'article 71 de lu loi du 14 avril
1924. 'l'outefois, cette ne
Art. 2. - Toutefois, cette disposition ne
s'applique pus aux chefs et ouvriers euro-
péens d'imprimerie actuellement en service
en Afrique Equatoriale Française, et placés,
à ce point de vue, sous l'upplication des lois
des 18 avril 1024, 5 août l&T'J, 8 août J883 et
14 avril 192-1. Les intéressés continueront 4
être soumis à ce dernier régime.
Cependant, s'ils réunissent les conditions
d'âge et de services admissibles exigées par
le décret du 28 juin 1U13 pour pouvoir pré-
tendre, à l'âge de 55 ans, ù une pension d an-
cienneté de la Caisse des retraites locales,
ils peuvent opter pour cette réglementation,
à la condition de formuler celte option par
écrit dans le délai de six mois à partir de
la date de la promulgation en Afrique Equa-
toriale Française du présent décret.
Art. 3. - L'option est définitive. Elle em-
porte détenutnation du régime éventuelle-
ment applicable à la veuve et aux orphelins.
La déclaration en est faite au Gouverneur
Général par la voie hiérarchique. Elle est
dressée en double expédItfon, dont l'une est
conservée par l'Administration locale et l'au-
tre transmise par celle-ci au ministère des
Colonies, afin d'être classée au dossier de l'in-
téressé.
Les lignes lélMityues au Sénêunl
Une nouvelle ligue tùlégrnph-ique esl en
-Z u i- des
construction au Sénégal. r*l;ĩ ̃ sur des
appuis métalliques, eîle réunir.» JUikar et
Suint-Louis. F.lle îeniplucera un»- ligne an-
cienne, mais .'Ile aura de plus un circuit
téléphonique et un lil télégraphique de gran-
de eoiiiiuuiuoalion. Celui-ci seui. relié, aux
câbles sons-marins, de ninnièi • qu'au cas
où ceux.-ei suai--ni iuten-om u^, aint-
T.ouis cl hnkar pourruieu' « uiiunniiiquer
directement, 1>" (dus. p -ielant 1.1 1lilit, le
circuit i i
pour le télégraphe. Av.c c • ̃ 11. - installation,
le son ice télégraphique du Sé négal esl on
mesure de faire lace à toutes '.-s éventua-
lités.
- ét>
LE RAID DELINGETTE
-0-0-
Vers le Gap
T.e capitaine et Mme lJelingcTtè, partis en
iluh, du Colomb-Bdchar, comme les Annales
Coloniales l'ont relat(, sont récemment arn-
.5oiit rL arri-
vés au Congo Belge. Ils poursuivent, mainte-
nanl leur route vers le Cap.
Des notes envoyées de Xiiirubi, capitale de
l'Afrique Orientale anglaise, pur le capi-
taine, il ressort que le Centre Afrique recèle
d'immenses richesses de toute espcce : es-
sences forestières précieusc, minerais abon-
dants et varies, et jusqu'à des gisements au-
rifères et diamantifères, sans parler d'une
l~.atine pullulante.
La mission parcourt. Actuellement l'Afrique
du Sud, en direction de l'cxume pointe du
Continent Noir.
-040-
un tonus colonial a metz
o-o
At'ès !' \ulie. la Musel le !.. I es Culonu'3
fui il leur chemin «m France, si Fm, peut dire.
11 \icid de se i'oim-'r à Met/ si;us lo
régi nie de la lui du Pr juillet 1901, une
Association .jui prêt ni le litre de ̃( ConiUô
de Propagande Coloniale de l.i .Moselle d.
Cette nouvelle Associai ion a pour but de
faire connaître dans le publie h s richesses
de in»s possessions d oulre-iaer et le lien
étroit qui relie il leur développement les
destinées de la Métropole. Il s,- propose, en
nuire, de nifLti•' à '.a disposition des pro-
du'-k-urs. eoiiiiui-rçauls el impoi Uitrurs ce
la région les éludes el stalis! ujlies colonia-
les les intéressant. Foule la di t-iiiotnlalioii :
lt-., !,:s 1,1 t ( :
livi es, publications, eonréivnr.'-lvpe, lillllS,
statistiques spécialisées, soia Kuiriiie gra-
tuitement au Comilé par les agences écuno-
liiiqilcs de i'Afrique Occidental'" française,
de \liiaue lûpia'oriale Paie aïs.. de. l'Agen-
ce des Tcriitoiies sous maniai Cameioun.
et Tni/o el éventuellement, par los nutres.
Agences Coloniales et offices des Colonie^
ou Protectorats.
On no [tout qu'applaudir à ces utiles ini-
tiatives, auxquelles M. lîastfui Joseph,
direcleur de l'Aueiv-o Kcononiique de l'A. 0<
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