Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-03-30
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 mars 1925 30 mars 1925
Description : 1925/03/30 (A26,N49). 1925/03/30 (A26,N49).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63968943
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VtNQT-SIXlBMiB ANNEE. N° 49
LE rcuMif - iO i ÏO CIiNl'IMES
LUNDI SOIR, 80 MARS tee
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
«
LES ARTICLES PUBLltÇ PAR uLIS ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
- EXCLUSIVE DU JOURNAL
lM AnllOllCU et Réclames tant reçue* aux Bureaux dujoumalet dont le» Agence» dePubtietté
Dirbctburs : Marcbl RUEDEL et L.-G. THéBAUL T
–.«". 1 a
Rétolin et Admisiitratin : 34, Rue du Moill^Thlbor, PARIS-1* féléphm : LOOVRI 19-17
iMimtiTt Va la • meta S Ml» 1
T t Franu et Colonies. 60 s 48 » || 1
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On r •bonne dana ton* le* Bureaux de po«t««t «1MS (««prladpaiix UbralrM i
Tiiis farréin fctiMipu
m A. O. F.
J'ai sous les yeux le prospectus-al-
bum d'une Société qui s'est ou doit se
constituer pour construire des voies
ferrées économiques en Afrique occiden-
tale française, autrement dit pour com-
pléter le réseau de chemins de fer à écar-
tement d'un mètre, par des voies De-
cauville es sur routes et sur les-
quelles les wagonnets seraient remor-
qués par des tracteurs ordinaires montés
sur pneumatiques ou bandages pleins,
chevauchant la voie sans s'appuyer des-
sus. C'est même uniquement dans ce
fait que réside l'innovation.
- L'idée n'est peut-être pas mauvaise.
J'entrevois cependant une difficulté.
Pour que les roues du tracteur ne puis-
sent être gênées par Jes traverses ou par
le ballast, il sera nécessaire d'enterrer
la voie dans la chaussée, de façon que la
partie supérieure du rail soit au niveau
4e celle-ci, ou à peine plus élevé. Cela
paraît tout simple à réaliser; et cepen-
dant, ce n'est pas aussi simple qu'il
semble, en tout cas cela entraînera pas
mal de travail pour poser la voie, pour
* l ever.
la réparer ou pour l'en
Les fondateurs ne paraissent pas
avoir, d'autre part, une idée très exacte
de la qualité, ou de l'état des routes de
VAfrique occidentale, ainsi que du tra-
fic à attendre de la construction de voies
ferrées dans certaines régions.
Si puissants que. doivent être les trac-
tetufë, employés l k'agirait, d'après
æs dessins publiés, de camions portant
etnc-mêmes un chargement) je ne pense
pas qu'ils puissent remorquer à certaines
côtes ou sur des pistes non durcies, un
tohnage appréciable. En beaucoup iten-
droits, ifc auraient assez de mal à pas-
ser eux-mêmes, chargés, sans songer à
remorquer quoi que ce soit.
Il est cependant quelques très bon-
Des routes en Guinée, dans la Haute
Côte d'Ivoire, au Soudan et en Haute-
Volta, routes qui desservent des ré-
gions peuplées et riches d'avenir; coïn-
cidence malheureuse, la Société sem-
ble en faire fi. Est-ce en raison des che-
jaifis de fer à voie d'un mètre qui sont
projetés dans cette partie de notre em-
pire Ouest-Africain ? C'est possible; en
tout cas, la carte publiée reproduit cer-
tains tracés de ces chemins- de fer qui
sont abandonnés depuis longtemps;
-quant à ceux qui sont encore en projet,
avant qu'ils soient réalisés, il s'écou-
léra du temps et des voies économiques
sur route pourraient très heureusement
les précéder, ces voies pourraient être
utilisées ultérieurement pour desservir
les régions adjacentes.
Nombreux sont donc, parmi les pro-
jets de voies ferrées économiques dres-
sés par la Société dont il s'agit, ceux
qui ne sont pas viables, soit qu'ils ne
puissent provoquer un trafic suffisant,
soit, là où ce trafic existe et peut se dé-
velopper, que les routes ou pistes sui-
vies ne se prêtent, à moins de travaux
très coûteux, à une circulation inten-
sive, soit à cause des trop fortes pentes,
pour des tracteurs sur rail, soit à cause
du manque de compacité du sol, pour
des tracteurs ordinaires.
- Ces critiques des projets de réalisation
n'enlèvent rien de l'intérêt que peut pré-
senter le mode de transport qui est en-
visagjé. Reste à savoir, toutefois, si,
étant donné que les tracteurs employés
exigeront de bonnes routes, il n'y aura
pas avantage à effectuer les transports
par camions automobiles plutôt que par
"loie Decauville.
Pierre Valu de,
- Député du Cher.
te inandet le la France en Suile
n mmM ? ta fnmM DR SurlO
Un journal de Paris a annoncé que le
Conseil de la Société des Na,lions se serait
occupé de la question concernant le mandat
français en Syrie, que, d'après le traité en-
tra la Turquie et Ja France, la frontière
entre la Syrie oeil la Turquie devrait être cor-
rigée, qu'en outre, des dispositions S'pêcm-
les rappliqueraient h. la région d'Alexan-
drette, qu'eunn le Gouvernement anglais
aurait fait savoir qu'il s'opposerait à l'exé-
cution de ces clauses et qu'en tout cas il
ne pouvait pas filtre question de les mettre
en pratique avant que le Conseil de la So-
ciété des Nations eùt pris à ce sujet une
-décisiot\pnisqu'il s'agit d'un territoire sous
mandat.
On assure à Genève que cette nouvelle
est .tmalcment inexacte,, que non seulement
k Conseil ne s'est pas occupé de cette af-
taire, mais. qu'aucune conversation de ce
genre n'a eu lieu, k Genève, entre les délé-
gations frençaise et britannique. -
Summum jus
Dans le même temps
qu'on parle de la suppres-
sion du bagne en Guyane,
la Nouvelle-Calédonie se
plaint de voir mises à la
dlarge de son budget les
dépenses d'assistance aux
« libérés de 20 section 3,
c'est-à-dire des anciens
pensionnaires de VAdministration péniten-
tiaire qui, n'étant plus astreints à la résiden-
ce, continuent de traîner sous son ciel clément
une vie souvent misérable. Le Conseil Gét,é.
ral fait appel a aux sentiments d'équité du
ministre » pour que lesdits frais d'assistance
incombent à l'Etat, responsable, au demeu-
rant, d'avoir introduit ces « indésirables »
dans notre belle colonie du Pacifique.
La thèse de l'Assemblée locale. ne manque
pas de force logique.
J'entends bien que le département peut ré-
pondre à la colonie qu'elle a tiré un profit
immédiat du bagne pour sa mise en valeur,
que son commerce en a vécu, que son outillage
est dû en partie à la main-d oeuvre pénale
et qu'il est juste, dès lors, qu'elle assume.la
contre-partie de ces lointains avantages!
Raisonnement spécieux, car la N ouvellc-
Calédonte a longtemps souffert d'une « des-
tination » contraire à son destin, qui a entravé
l'effort de la colonisation libre en faisant pe-
ser sur une terre, admirable d'injurieuses pré-
ventions que résume le sobriquet de a la Nou-
velle J.
A tout considérer, la responsabilité de
l'Etat demeure entière.
Et d'ailleurs, la Nouvelle-Calédonie ne
supporte-t-elle pas- déjà, par l'importance
anormale des forces de police et de gendar-
merie qu'exige sa sécurité, les charges indi-
rectes qu'entraîne la présence sur son terri.
toire de ces « libérés » circulant du Sud au
Nord de l'île ? Et l'Etat peut-il vraiment se
désintéresser, sous le prétexte qu'ils sont dé-
sormais libres de quitter la colonie, de ces
individus qu'il a nourris-, logés, maintenus
dans une promiscuité dégradante, soumis, une
fois leur peine terminée et pendant la pé-
riode du « doublage », à des appels, à des
sanctions, à un contrôle coercitif, et qk /j vont,
du jour au lendemain, retomber, t. sont
malades, s'ils sont infirmes, impotents ou ca.
ducs, à la charge de la collectivité calédo-
nienne 1
Il y a là un problème il ordre moral plus
encore que d'ordre financier. Il suffit d'en
définir les termes pour taire éclater à l'évi.
dcnce le caractère de justice de la revendica-
tion du Conseil général de la Nouvelle-Calé-
donie.
VEtat peut épuiser son droit. Ce n'est pas
une raison pour qu'il ait raison/
Auguste Brunei
Député de ta Réunion.
A la Commission consultative
des études tunisiennes
cb.c>- -
L'audition des membres du grand Conseil
de Tunisie, commencée mercredi dernier
comme nous l'avons annoncé, s'est achevée
( .jmedi.
M. Pelletier, vice-président ide cette as-
semblée et président de la Chambre d'agri-
cufture de Tunis, a fait un exposé général
de la situation politique, économique et so-
ciale de la Régence. Il a enviSlagé les divers
projets relatifs à la constitution des orga-
nismes budgétaires, régionaux ou munici-
paux, en y maintenant la prépondérance des
éléments - français.
Il s est prononcé pour le maintien, au
moins provisoire, du grand Conseil actuel,
sous réserve de quelques modifications qui
n'en altéreraient pas le caractère. Il a traité
ensuite la question de la naturalisation,
celle du peuplement français et de la colo-
nisation.
.M. Gaudiani, membre de la Commission
arbitrale, s'est déclaré favorable à des ré-
formes qui s'effectueraient dans le cadre des
traités et de la souveraineté de la France.
Iil a demandé pour le résident des pouvoirs
renforcés et a conclu à la nécessité de con-
server intacts l'armature du budget et le
crédit de la Tunisie par la constitution d'un
corps électoral dégagé de toute politique de
surenchère.
MM. Verdier, Laporte, Gouttenoire ont
exposé les questions du travail dans les mi-
nes, les chemins de fer et les usines. Ils ont
soutenu que la loi de huit heures était pra-
tiquement appliquée" en Tunisie et se sont
déclarés favorables à toutes les mesures qui
lieraient susceptibles, en l'état de l'évolution
des esprits, d'améliorer la prospérité géné-
rale de la Régence et le sort des travailleurs,
dans le respect des intérêts de la France.
Notre collaborateur et ami M. André G ou-
not a fait l'historique de l'œuvre fran-
çaise en Tunisie et montré l'ampleur de l'ef-
fort accompli pour le bien-être de tous. Ap-
préciant la situation budgétaire, il a fait re-
marquer que la moitié des impôts était four-
nie par la population européenne. Il a in-
sisté sur la mise en valeur de la terre par
le peuplement français et la fixation au sol
des indigènes.
Pour la délégation indigène, M. Lakdar
ben Attia a lu un rapport sur les questions
agraires et le crédit agricole.
M. Tou Kaferi a présenté quelques obser-
vations sur Je problème des terres collectives
et a fait un exposé sur la question des fonc-
tionnaires.
Enfin, M. Annabi a exposé les vues de la
délégation sur la question de la réorganisa-
tior de la justice.'
L'AVIATION COLONIALE
, –oo–
Toulouse-Casablanca en lévrier 1925
Au cours du mois de février, malgré le
temps nettement défavorable, les lignes aé-
riennes Latécoère ont transporté 368.180 let-
tres, représentant 8.035 kilos de fret postal.
Si nous comparons le courrier transporté
pendant le mois de février de chaque année
depuis la fondation des lignes aériennes
Fmnce-Maroc, nous voyons qu'une progres-
sion constante marque le développement de
ce trafic :
Lettres transportées ; en février 1920,
5.717; en février 1921, 12.025 ; en février
1922, 53.699; en février 19(23, 174.824; en
février 1924, 232.709; en février 1925, 368.180.
Le gain de temps, très appréciable (de 4
à 7 jours en hiver) que procure l'emploi de
la poste aérienne, explique le succès vrai-
ment significatif des lignes aériennes Laté-
coère.
Il importe également de souligner que
dans la seconde quinzaine de février, alors
que les Bateaux étaient bloqués par le mau-
vais temps sur les côtes d'Espagne ou du
Miaroc, les avions Latécoère accomplissaient,
çhaque jour, leur mission sans défaillance.
La mission aérienne du Tchad
r
Comme nous l'avions indiqué, le paquebot
Tchad_qui avait embarqué le. 11 mars à Co-
tonoU ICs membres de la mission de Goys,
partis de Niamey le 2 mars, est arrivé hier
soir à Bordeaux.
Le remorqueur Mascaret, ayant à bord le
général Hirschauer, sénateur, rapporteur du
budget de l'Aéronautique, Mme Pelletier
d'Oby, le colonel Rimibert. représentant le
sous-secrétaire d'Etat de 1 Aéronautique et
le président de l'Aéro-Club du Sud-Ouest,
accostait vers 19 heures le Tchad en Gi,.
ronde.
La réception fut émouvante. Tous les
membres de la mission étaient groupés sur
le pont :
Le colonel de Goys, le lieutenant-colonel
Vuillemin, le commandant Dagneaux, le ca-
pitaine Pelletier d'Oisy, les adjudants Be-
sin, Knecht ef Dely. Tous étaient en admi-
rable santé, et les ibdessures de Vuillemin,
de Dagneaux et de Knecht sont maintenant
cicatrisées.
Le colonel de Goys a fait en ces termes
le récit de l'accident de Niamey :
cc Nous volions au-dessus de l'appareil de
Vuillemin, lorsque nous le vîmes s'abattre.
Après avoir atterri, nous nous précipitions
1 leur secours. Le lieutenant-colonel Vuille.
min avait une fracture du crâne à la (base
du nez, mais heureusement son casque avait
protégé le haut de la tête. Le sergent Knocht
avait une vertèbre cassée et une douloureuse
foulure au bras, Vandelle qui gisait inanimé
eut la force de me dire avec un admirable
courage : « Ne vous occupez pas .de moi,
soignez les autres. » Il survécut seulement
une demi-heure. Enfin, Dagneaux avait cas-
sé sa jambe de bois et souffrait d'une vio-
lente commotion.
Huit jours après, Vuillemin, Dagneaux et
Knecht étaient debout.
Le colonel de Goys déclare avec le lieu-
tenant-colonel Vuillemin ignorer les causes
de l'accident. Leur rapport sera remis des
l'arrivée à Paris à la'Section technique de l
l'Aéronautique.
Le raid portugais
Les aviateurs militaires portugais qui ont
entrepris le raid Lisbonne-Guinée ont atterri
à Casablanca et sont repartis le lendemain
pour Agadir où ils sont parvëÈus hier.
Au Conseil d'État
Requête du concierge du tribunal
de Tlemcen
Le Conseil d'Etat a_ rejeté la requête de
M. Murciano Albert, ancien réformé, nom.
mé à l'emploi de concierge du Tribunal de
Tlemcen, contre une décision au Conseil
général d'Oran du 24 avril 1928. lui attri-
général
buant un traitement de 1.800 trancs.
Cette haute jurisprudence a rendu cet ar-
rêt pour plusieurs motifs, notamment :
;« Considérant que les chiffres concernant les
« traitements et avantages accordés aux titulal-
« res des emplois réservés qui figurent dans
« les listes de classement insérées au Journal
« Officiel ne sont que de simples indications
« et ne constituent pas des droits dont peuvent
« se prévaloir les intéressés, le Conseil général
« du département d'Oran n'a fait qu'user de
« ses pouvoirs en fixant à. 1.800 fr. le traitement
« du sieur Murciano Albert.
Requête contre une décision
de la Cour Régionale des Pensions d'Alger
En 1917, alors qu'il était mobilisé, le
nommé Abdel Ali ben Ali manipulait un
fût d'acide. Soudain le fût se brisa et une
certaine quantité dé corosif projetée au
visage lui brûla les yeux, déclara-t-il dans
la demande de pension pour invalidité
qu'il adressa lwla Cour Régionale des Pen-
sions d'Alger. Ce tribunal ayant rejeté sa
demande, Abdel Ali ben Ali adressa alors
une requête au Conseil d'Etat, aux fins
d'obtenir ladite pension.
Cette haute jurisprudence a rejeté la re-
quête en question, pour la raison que le
blessé n'y avait pas droit. De l'enquête
ouverte après l'accident, il résulte, déclara
la Cour des Pensions d'Alger, que l'affec.,
tion dont Abdel Ali ben Ali est atteint était
antérieure à sa mobilisation.
- -..1.
CONFÉRENCE
--- 1YO -
Le mercredi 1er avril 1926, à 20 h. "30,
dans l'amphithéâtre de l'Ecole coloniale,
2, avenue de l'Observatoire, M. Mirabel,
directeur de l'Agence économique de l'Afri-
que équatoriale française, parlera de
l'« AfTique Equatoriale Française M.
Films inédits présentés par M. Chaume!,
administrateur adjoint des colonies, sur :
Le chemin de ter de Brazzaville &
T Océan ;
Les régions mystérieuses de l'Afrique
Equatoriale Française et le Inc Tchad.
A LA CHAMBRE
La redoute de Case-Navire
Le Gouvernement vient de saisir le bu-
reau de la Chambre qui l'a renvoyé à la
Commission de l'Algérie, des Colonies et
des Protectorats, d''un projet de loi ayant
pour objet d'autoriser la vente, par le ser-
vice des domaines de « la Martinique, du
terrain de la redoute de Case-Navire.
Déjà le commandant supérieur des trou-
pes du groupe des Antilles à Fort-de-France,
a été saisi par le maire de la commune 'de
Schoelcher d'une demande d'achat de cette
redoute pour permettre aux habitants d'éri-
ger des constructions, et par suite, d'agran-
dir le 'bourg.
Consulté, le Comité consultatif des Colo-
nies a émis un avis favorable à l'aliénation
des terrains dont il s'agit.
Egalement consulté sur le prix, le Service
des domaines de la Martinique a émis l'avis
que ce prix pouvait être de 0 fr. 50 le mè-
tre carré, en faisant remarquer que les mu-
tations èe terrains à Schoelcher sont très
rares et que, par suite, il est difficile de
fixer un prix en rapport avec celui des im-
BfieuibUes voisins.
11 signale toutefois que les concessions à
tibre onéreux ont été faites à 0 fr. 25 île mè-
tre carré, et que les terrains de la campa-
gne proche de la redoute valent de 0 fr. 06
à.O fr. 10 le mètre carré.
La redoute n'a plus aucune valeur mili-
taire ; ellile a été déclassée en août 1904.
La mesure proposée devant donner un
avantage réel à la population laborieuse du
bourg de Sohoelcher, sans nuire à la défen-
se de la colonie, le Gouvernement estime
que la vente par lot aux enchères publiques
par le service des Domaines peut être réa-
sié'o.
PROPOSITION DE LOI
Les combattants des Dardanelles et d'Orient
En fin de séance, la Chambre a examiné
une proposition de MM. Aiiteriou et Augus-
te Bru net, tendant it inviter le Gouverne-
ment à accorder une médaille commèmora-
tive aux soldats français ayant combattu
aux Dardanelles et en Orient.
Le rapporteur, M. Girod, conclut favora-
blement, mais le Gouvernement ayant des
observations à présenter, la discussion de-
vient nécessaire.
La Commission de l'Armée, déclare le co-
lonel Girod, demande pour ces hommes la
Juste récompense qu'ils ont trop longtemps
attendue. la Ghambre voudra donner le té-
moignage public de son admiration aux sol-
dats qui ont continué là-bas les immortel-
les traditions de courage et de l'héroïsme
français.
A son tour, le général Nolilet s'associe à
l'hommage rendu par M. Girod aux soldats
d'Orient : Peu de nouvelles, peu de ravitail-
lement, le paludisme, un climat excessif,
tout cela s'ajoutait pour eux aux souffran-
ces de la guerre. - - -
« Mais, ajoute le ministre de la uuerre,
le Gouvernement est obligé de faire obser-
ver que les soldats d'Orient, comme ceux
de la Grande Guerre, ont reçu déjit deux
médailles commémorativcs, la médaille in-
teralliée et la médaille de la Victoire. On a
vouilu confondre alors dans un même hom-
mage, et avec raison, le soldat de Verdun
et le soldat de Monasiir.
« Il faut craindre de multiplier les dis-
tinctions honorifiques :)la méduille d,'ürionl ?
Pourquoi pas la médaille de Verdun ou de
rYscr ?
fi Le Gouvernement, sans heurter le sen-
timent légitime des anciens combattants
d'Orient, se demande si l'on n.e pourrait se
contenter d'ajouter pour eux, à la Médaille
coTnimémorative de la Guerre, une aigrafe
spéciale. »
Après une courte intervention de notre
ami, M. Auguste Brunet, la proposition
ainsi qu'une autre de M. Ossola, président
de la Commission de l'Armée, a été adop-
tée, le général NQllet ayant déclaré- s'en
remettre à la décision de la Chambre.
QUESTIONS ECRITES
Le transport des bois africains
M. Cayrcl, député, avait exposé à M. le mi-
nistre dos Colonies que, sur les conseils de l'ad-
ministration, d'importantes installations indus-
trielles, comme les scieries d'Aboisso et Grand-
Bassam (Cûle d'Ivoire), ont été faites en vue de
l'expurtation des bois débités «sur le Sénégal et
la Liuinée, pour répondre aux besoins des ser-
vices publics de ces colonies; que, tant que le
monopole du pavillon jouera dans les relations
intcrcoloniales africaines, il demeurera presque
impossible à ces usines d'écouler leurs produits,
et demande qu'une décision soit prise pour dé-
roger a l'obligation faite aux chargeurs des co-
lonies françaises de l'Afrique occidentale fran-
çaise de ne charger que sur steamer battant
pavillon français, dans la mesure exactement
où les armateurs français faisant fréquenter à
leurs vapeurs les ports de la Côte occidentale
française se reconnaîtraient dans l'impossibilité
de satisfaire aux besoins.
M. le ministre vient de lui adresser la réponse
suivante :
« En raison des conditions spéciales dans
lesquelles se trouvent los exploitations forestiè-
res de la Côte occidentale d'Afrique, le gouver-
neur général de la colonie a décidé qu"afln de
faciliter l'exportation des bois, des dérogations
pourraient être apportées au principe du trans-
port. d'un point a un autre de la colonie par
pavillon national, sous réserve que les expédi-
teurs produisent le refus du capitaine du navire
français qui aurait dû prendre la marchandise
et le refus de la compagnie française de navi-
gation a qui le" chargement devrait ensuite
échoir normalement. Pour éviter les retards
prôjudioiables aux intéressés, les lieutenants-
gouverneurs des différentes colonies relevant
du gouvernement général de l'Afrique occiden-
tale d'Afrique ont été autorisés a accorder par
délégation les dérogations reconnues nécessai-
res. »
Victime des autos
M. Claude Petit, député d'Oran, renversé
par une automobile, rue de nonrogne, près
de la Chambre, il v a quelques jours, est
toujours à l'/hApital fennec.
Nous faisons des vœux pour son prompt
rétablissement.
-
DÉCOUVERTE D'UNE FUMERIE D'OPIUM
0
L'affaire Tranchant de Lunel
--+.
La police spéciale a opéré une perquisi-
tion à Tamaris-sur-Mer, près de Toulon,
dans une villa occupée par M. Tranchant
de Lunel, inspecteur général des Beaux-Arts
au Maroc depuis l'organisation du protecto-
rat, un des fonctionnaires les plus appréciés
de la Résidence. Il avait été en outre chargé
en Syrie d'une mission semblable à celle
qu'il accomplissait depuis dix ans au Ma-
roc avec une rare distinction.
Sa villa servait de lieu de rendez-vous à
de nombreux fervents adorateurs de la « pe-
tite fée brune » et d'autres pLaisirs.
Un important matériel pouvant servir à
plusieurs fumeurs a été saisi. Il y avait là
sept pipes, des pots de drogue préparée, des
lampes, des aiguilles et trois kilos d'opium
brut. Le tout évalué à une quinzaine de
mille francs.
Un peu plus tard, une descente de police
était effectuée à Toulon au domicile d'un
officier de marine, ami du haut fonction-
naire marocain, et qui se trouve, jen ce mo-
ment à taris. On a découvert au couts de
cette opération une infime quantité de co-
oaïne. Cette deuxième affaire aura sa réper-
cussion dans le monde des dancings où
plusieurs élégantes seront inquiétées.
Quant à M. Tranchant de Lunel, qui a
été laissé en liberté provisoire en attendant
la fin de l'enquête, il sera poursuivi en cor-
rectionnelle pour tenue de fumerie d'opium
clandestine et détention illégale de stupé-
nants.
Voici, dans le monde des arts, M. Roger
Gaillard tout à fait handicapé.
Une escroquerie de 5 millions
---0-0-
Un banquier parisien"M. Giraud, s'enga-
geait le 9 octobre 15J22, à faire aux établis-
sements Caroll; fabrique d'huile industrielle
une ouverture de 5 millions, contre la remi-
se de traites Ir.ur da même somme. Un ban-
quier d'Oran, M. Georges Obadia, qui avait
négocié l'affaire, fut chargé de réaliser
l'opération.
M. Giraud lui remit donc un virement de
5 millions à son ncmi, avec mission d'en
opérer le versement aux établissements
Caroll. En même temps, les établissements
Caroll lui remirent 5 millions de traites. Or,
M. Obadia a gardé les 5 millions d'argent
et a mis. en circulation les 5 millions de
traites. -. -
Pour ce fait, il a comparu devant la 11°
Chambre correctionnelle, qui, après plai-
doirip do M0 Campinchi, l'a condamné à
deux ans de prison.. Los établissements
Caroll, partie civile, par'l'organo de notre
excellent collaborateur et ami M0 Maurice
Ribet, ont obtenu des dommages-intérêts qui
seront fixés par étapes, nn certain nombre
de traites se trouvant encore er. circulation.
Rapports et Décrets
Décret relatif à la substitution facultative
d'une mention imprimée à l'apposition du
timbre à l'extraordinaire sur les valeurs
mobilières abonnées.
Le Gouverneur Général de l'Indochine, en
raison de rncxToissement en nombre et en
importance dos Sociétés nyant leur siège so-
cial dans cetitc r-olonie, estime que l'adoption
de dispositions •«̃niUosuos fi celles prévues dans
la Métropole par l'article 10 de la loi du
31 décembre HJ20 semblent s'imposer.
- Ces dispositions relatives à la substitution
facultative d'une mention imprimée ii l'appo-
sition du timbre it l'extraordinaire sur les va-
leurs mobilières abonnées ne modifie en rien
l'assiette et la quotité de l'impôt.
Par ailleurs, la promulgation pure et simple
de l'article JO de La. loi du 31 décemlrrc 1O
ne parait IJllls possible en raison de la réfé-
rence qu'il renferme à l'airlicle ,W, non pro-
mulgué en Indochine, de la ]ni du 5 juin 1850.
Ce dernier article qu,i n'est pas en harmo-
nie avec la réglementation actuelle du timbre
dans cette colonie, ne paraît pas d'ailleurs
devoir y être lui-même prommlgtié.
Dans ces conditions, la réunion des dispo-
sitions de l'article 10 de la loi du 31 décem-
bre 1920 Pl de celles du décret du fi janvier
1921. dans un texte unique mis en harmonie
'avec les textes en vigueur dans cotte colonie,
paraît roiislituca- la solution ta meilleure et
fait l'objet du nouveau décret dont voici les
dispositions essentielles :
Article Premier • I
Sont, jvmliic.s applicables en Indochine les
disposituTHs suivantes relatives à la subslil.u-
tution facultative d'une mention imprimée il
l'apposition du timbre à l'extraordinaire sur
les valeurs mobilières ilhonnées.
Article 2
Les .sociétés..-oinpagnii'S, entreprises com-
munes ci établissements publics qui auront
contrarié un ubuiinemeni pour l'acquitte-
ment des droits de timbre exigiihles sur les
titres d'actions ou .d'obligations émis par eux,
pourront être dispensés par l'Administration
de l'Enregistrement par dérogaition aux pres-
criptions des articles 16 22 et 3S de la loi du
5 juin 1S50. de l'apposition du timbre a l'ex-
traordinaire sur la souche et le talon dos-dits
titres et autorisée à remplacer cette apposi-
tion par une mention imprimée sur ces titres
conformément aux indications < i-a.près.
Chaque autorisation fem l'objet d'un avis
ingéré au « Journal offli ie-1 » do la colonie par
les soins de l'Administrai ion.
lin cas d'énonekd-ion des titres visés au pre-
mier paragraphe du présent .article dans un
acte public, judiciaire ou oxt-r-a j udioiaiiv. la
déclaration prescrile par lVt'ticlc 30 de l'ar-
rôté du 10 avril l'Jl-r» portant réglementation
de la. contribution du timbre en Indochine
s'appliquera à la mention imprimée sur ce
litre.
Article 3
La mention ¡\ apposer sur les litres pour
lesquels les sociétés compagnies ontreprisos.
communes et établissements publics auront
été dispensés, pop applioation (te l'article. 2
du présent décret, de l'apposition du timbre
à l'exiraordinairo sera ainsi ':;\Ue :
« Droit de timbre acquitté par abonnement
Il Avis d'aut-oi isntion inséivi au « Journal of-
ficiel » de l'Indochine di:.
Article 4
La mention prévue par rarJjde précédent
sera imprimée tant sur la souche que sur le
fcnlon des titres.
PHII/A TÉWB
0
Oubangui-Chari
Une feuille de 1 c. violet et bleu sous la
surcharge Oubangui Chari vient de paraî-
tre.
Guyane
La série des timbres-taxe qui sera mise
en vente à partir, du 15 avril comprendra
11 valeurs : 5, 10, 15, 20, 25, 30, 4:5, 50, 60
centimes 1 et 2 francs. Total : 5 fr. 60 la
série ; mais il n'y aura pas de timbre de
5 fr. 60 comme une virgule mal placée dans
le communiqué que nous avons publié pou-
vait le laisser entendre.
COURRIER DE L'AL-
Oet
LA vm ADMINISTRATIVE
Timbre algérien
Un concours public est ouvert, entre tous
les artistes français, en vue de l'exécution
de dessins devant servir à l'émission de
quatre de timbres-poste spéciaux à
1 Algérie. de timbres-iposte spéciaux à
Ce concours sera olos le 31 mai 1925.
Le programme détaillé du concours sera
adressé à tous les intéressés qui en feront
la demande au Service central des Postes
et Télégraphes de l'Algérie, à Aiîger.
Nouvelles communes
Deux décrets du 17 mars 192&, insérés à
l'Officiel du 26 mars, érigent en communes
de plein exercice les deux villages de colo-
nisation de Turgot et d'Uzès-Ie-Duc (D*
d"Oran) en Algérie.
Mouvement judiciaire
M. Honnart, substitut du procureur gé-
néral, à Alger, est nommé avocat général
ou même Purquet.
M. Hérault, substitut du procureur de
la République à Alger, est désigné comme
substitut du procureur général, en rempla-
cement de M. Honnart.
M. Ilenucci, substitut à Tizi-Ouzou, pas-
se en la mCmc qualité a Oran, Parquet
de première classe.
M. Carlo, substitut, est nommé juge a
Oran.
LA VIE ECONOMIQUE
Une industrie nouvelle
Divers industriels et viticulteurs algé-
riens envisagent la possibilité de fabriquer,
do l'huile avec le résidu des vendanges &
l'exemple des usines de Villefranche (RhÔ-
ne) et d'Aniane (Pyrénées-Orientales) qui
tirent des pépins de raisin un produit oléa-
gineux de pr-emior ordre.
Maladies d'origine professionnelle
Le ministre de l'Intérieur et le ministre
de l'Hn(ièno viennent do signer un. décret
aux termes duquel sont applicables A l'Al-
gérie les dispositions du décret du 31 décem-
bre 19?0 portant règlement d'administra-
tion publique pour l'exécution de l'article 4
de la loi (ln 25 octobre 1919 sur les mal&-
dies (l'origine professionnelle.
LES EVENEMENTS ET LES HOMMES
Réception
Le Gouverneur Général et Mme Steeg ont
offert un déjeuner au vice-amiral Andrews
et aux officiers de son état-maj or.
Légion d'honneur
M. Ribeim de rclidolllA, consul de Por-
tugal à .\Iger, vient d'être fait chevalier
de la Légion d'honllcur,
Depuis longtemps, à Afl|ger, M. ilibeiro
de Mendnnça représente avec une rare dis-
tinction une nation amie et qui ne compte
que des sympathies dans notre population.
Nos sincères félicitations.
Départ du « Pittsburg »
Le cuirassé américain Pittsburr/, dans
notre port depuis deux semaines, a repris
la mer pour rejoindre l'escadre américaine
en manœuvres navales vers les Baléares.
Accident d'autobus
L'autobus 936 S. AL., de la Société des
Messageries du Littoral, parti de ChercheLl.
pour Ténôs, conduit par le chauffeur Car-
melo, a versé au kilomètre 112 k. 500. Il
portait 30 voyageurs et une certaine quan-
tité de marchandises.
Deux indigènes ont été Messes.
Grave accident d'auto
Une autu, montée par MM. l>is«nnier,
Djian et Gil, commerçants à Kristel, et con-
duite par ic chauffeur Seuan a capoté sur la
route de Kristel à Oran.
MM. Teissounior, Djian et Gil ont été as-
sez séru'usement blessés.
Quant au chauffeur Senan, relevé inani-
mé et transporté aussitôt a, l'hôpital il y a
succombé peu près des suites d'une hémor-
ragie interne.
Cartel des services publics
Les fonctionnaires et les cheminots émus
par lu siuiatiuii qui leur est faite depuis
i[uolqusens iVuikj diminulidii de situation l !\è1Jl ,
rapport aux condiLions de leurs collègues
de la l\'ldro}lo!le, ont décidé :
1° De. constituer un cartel qui groupe en
une seule organisation toutes leurs forces
d'Algérie ;
2, '- D" tenir un meeting dimanche, 22
mars coi:,iani, à 9 heures du matin, dans la
salle des il Folies-Bergères Il -avec l'ttrdrc
du jour suivant :
l'ari1.é do situation avec leurs similaire s
de la Métropole, plus le quart colonial.
Pour le Cartel ;
Le Secrétaire provisoire,
Uuilïon
Cérémonie du « Souvenir Français »
Le Comité du Souvenir Français a fait
célébrer au Temple prolestant de la rue do
Cha-rtiH-s, ,1c service religieux annuel à. la
mémoire des militaires et marins morts
pour lo. patrie.
Parmi l'assistance ; M, le capitaine non-
nard, vepiv-sentant M. le Gouverneur Géné-
ral : Mme Roche, M. (..azonave, rerrtscn-
tant M. le Préfet d'Alger ; M. M-aury, repré-
sentai! L M. lo Secrétaire général du vîouvert
LE rcuMif - iO i ÏO CIiNl'IMES
LUNDI SOIR, 80 MARS tee
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
«
LES ARTICLES PUBLltÇ PAR uLIS ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
- EXCLUSIVE DU JOURNAL
lM AnllOllCU et Réclames tant reçue* aux Bureaux dujoumalet dont le» Agence» dePubtietté
Dirbctburs : Marcbl RUEDEL et L.-G. THéBAUL T
–.«". 1 a
Rétolin et Admisiitratin : 34, Rue du Moill^Thlbor, PARIS-1* féléphm : LOOVRI 19-17
iMimtiTt Va la • meta S Ml» 1
T t Franu et Colonies. 60 s 48 » || 1
( Étranger 12* » «8 • M i
On r •bonne dana ton* le* Bureaux de po«t««t «1MS (««prladpaiix UbralrM i
Tiiis farréin fctiMipu
m A. O. F.
J'ai sous les yeux le prospectus-al-
bum d'une Société qui s'est ou doit se
constituer pour construire des voies
ferrées économiques en Afrique occiden-
tale française, autrement dit pour com-
pléter le réseau de chemins de fer à écar-
tement d'un mètre, par des voies De-
cauville es sur routes et sur les-
quelles les wagonnets seraient remor-
qués par des tracteurs ordinaires montés
sur pneumatiques ou bandages pleins,
chevauchant la voie sans s'appuyer des-
sus. C'est même uniquement dans ce
fait que réside l'innovation.
- L'idée n'est peut-être pas mauvaise.
J'entrevois cependant une difficulté.
Pour que les roues du tracteur ne puis-
sent être gênées par Jes traverses ou par
le ballast, il sera nécessaire d'enterrer
la voie dans la chaussée, de façon que la
partie supérieure du rail soit au niveau
4e celle-ci, ou à peine plus élevé. Cela
paraît tout simple à réaliser; et cepen-
dant, ce n'est pas aussi simple qu'il
semble, en tout cas cela entraînera pas
mal de travail pour poser la voie, pour
* l ever.
la réparer ou pour l'en
Les fondateurs ne paraissent pas
avoir, d'autre part, une idée très exacte
de la qualité, ou de l'état des routes de
VAfrique occidentale, ainsi que du tra-
fic à attendre de la construction de voies
ferrées dans certaines régions.
Si puissants que. doivent être les trac-
tetufë, employés l k'agirait, d'après
æs dessins publiés, de camions portant
etnc-mêmes un chargement) je ne pense
pas qu'ils puissent remorquer à certaines
côtes ou sur des pistes non durcies, un
tohnage appréciable. En beaucoup iten-
droits, ifc auraient assez de mal à pas-
ser eux-mêmes, chargés, sans songer à
remorquer quoi que ce soit.
Il est cependant quelques très bon-
Des routes en Guinée, dans la Haute
Côte d'Ivoire, au Soudan et en Haute-
Volta, routes qui desservent des ré-
gions peuplées et riches d'avenir; coïn-
cidence malheureuse, la Société sem-
ble en faire fi. Est-ce en raison des che-
jaifis de fer à voie d'un mètre qui sont
projetés dans cette partie de notre em-
pire Ouest-Africain ? C'est possible; en
tout cas, la carte publiée reproduit cer-
tains tracés de ces chemins- de fer qui
sont abandonnés depuis longtemps;
-quant à ceux qui sont encore en projet,
avant qu'ils soient réalisés, il s'écou-
léra du temps et des voies économiques
sur route pourraient très heureusement
les précéder, ces voies pourraient être
utilisées ultérieurement pour desservir
les régions adjacentes.
Nombreux sont donc, parmi les pro-
jets de voies ferrées économiques dres-
sés par la Société dont il s'agit, ceux
qui ne sont pas viables, soit qu'ils ne
puissent provoquer un trafic suffisant,
soit, là où ce trafic existe et peut se dé-
velopper, que les routes ou pistes sui-
vies ne se prêtent, à moins de travaux
très coûteux, à une circulation inten-
sive, soit à cause des trop fortes pentes,
pour des tracteurs sur rail, soit à cause
du manque de compacité du sol, pour
des tracteurs ordinaires.
- Ces critiques des projets de réalisation
n'enlèvent rien de l'intérêt que peut pré-
senter le mode de transport qui est en-
visagjé. Reste à savoir, toutefois, si,
étant donné que les tracteurs employés
exigeront de bonnes routes, il n'y aura
pas avantage à effectuer les transports
par camions automobiles plutôt que par
"loie Decauville.
Pierre Valu de,
- Député du Cher.
te inandet le la France en Suile
n mmM ? ta fnmM DR SurlO
Un journal de Paris a annoncé que le
Conseil de la Société des Na,lions se serait
occupé de la question concernant le mandat
français en Syrie, que, d'après le traité en-
tra la Turquie et Ja France, la frontière
entre la Syrie oeil la Turquie devrait être cor-
rigée, qu'en outre, des dispositions S'pêcm-
les rappliqueraient h. la région d'Alexan-
drette, qu'eunn le Gouvernement anglais
aurait fait savoir qu'il s'opposerait à l'exé-
cution de ces clauses et qu'en tout cas il
ne pouvait pas filtre question de les mettre
en pratique avant que le Conseil de la So-
ciété des Nations eùt pris à ce sujet une
-décisiot\pnisqu'il s'agit d'un territoire sous
mandat.
On assure à Genève que cette nouvelle
est .tmalcment inexacte,, que non seulement
k Conseil ne s'est pas occupé de cette af-
taire, mais. qu'aucune conversation de ce
genre n'a eu lieu, k Genève, entre les délé-
gations frençaise et britannique. -
Summum jus
Dans le même temps
qu'on parle de la suppres-
sion du bagne en Guyane,
la Nouvelle-Calédonie se
plaint de voir mises à la
dlarge de son budget les
dépenses d'assistance aux
« libérés de 20 section 3,
c'est-à-dire des anciens
pensionnaires de VAdministration péniten-
tiaire qui, n'étant plus astreints à la résiden-
ce, continuent de traîner sous son ciel clément
une vie souvent misérable. Le Conseil Gét,é.
ral fait appel a aux sentiments d'équité du
ministre » pour que lesdits frais d'assistance
incombent à l'Etat, responsable, au demeu-
rant, d'avoir introduit ces « indésirables »
dans notre belle colonie du Pacifique.
La thèse de l'Assemblée locale. ne manque
pas de force logique.
J'entends bien que le département peut ré-
pondre à la colonie qu'elle a tiré un profit
immédiat du bagne pour sa mise en valeur,
que son commerce en a vécu, que son outillage
est dû en partie à la main-d oeuvre pénale
et qu'il est juste, dès lors, qu'elle assume.la
contre-partie de ces lointains avantages!
Raisonnement spécieux, car la N ouvellc-
Calédonte a longtemps souffert d'une « des-
tination » contraire à son destin, qui a entravé
l'effort de la colonisation libre en faisant pe-
ser sur une terre, admirable d'injurieuses pré-
ventions que résume le sobriquet de a la Nou-
velle J.
A tout considérer, la responsabilité de
l'Etat demeure entière.
Et d'ailleurs, la Nouvelle-Calédonie ne
supporte-t-elle pas- déjà, par l'importance
anormale des forces de police et de gendar-
merie qu'exige sa sécurité, les charges indi-
rectes qu'entraîne la présence sur son terri.
toire de ces « libérés » circulant du Sud au
Nord de l'île ? Et l'Etat peut-il vraiment se
désintéresser, sous le prétexte qu'ils sont dé-
sormais libres de quitter la colonie, de ces
individus qu'il a nourris-, logés, maintenus
dans une promiscuité dégradante, soumis, une
fois leur peine terminée et pendant la pé-
riode du « doublage », à des appels, à des
sanctions, à un contrôle coercitif, et qk /j vont,
du jour au lendemain, retomber, t. sont
malades, s'ils sont infirmes, impotents ou ca.
ducs, à la charge de la collectivité calédo-
nienne 1
Il y a là un problème il ordre moral plus
encore que d'ordre financier. Il suffit d'en
définir les termes pour taire éclater à l'évi.
dcnce le caractère de justice de la revendica-
tion du Conseil général de la Nouvelle-Calé-
donie.
VEtat peut épuiser son droit. Ce n'est pas
une raison pour qu'il ait raison/
Auguste Brunei
Député de ta Réunion.
A la Commission consultative
des études tunisiennes
cb.c>- -
L'audition des membres du grand Conseil
de Tunisie, commencée mercredi dernier
comme nous l'avons annoncé, s'est achevée
( .jmedi.
M. Pelletier, vice-président ide cette as-
semblée et président de la Chambre d'agri-
cufture de Tunis, a fait un exposé général
de la situation politique, économique et so-
ciale de la Régence. Il a enviSlagé les divers
projets relatifs à la constitution des orga-
nismes budgétaires, régionaux ou munici-
paux, en y maintenant la prépondérance des
éléments - français.
Il s est prononcé pour le maintien, au
moins provisoire, du grand Conseil actuel,
sous réserve de quelques modifications qui
n'en altéreraient pas le caractère. Il a traité
ensuite la question de la naturalisation,
celle du peuplement français et de la colo-
nisation.
.M. Gaudiani, membre de la Commission
arbitrale, s'est déclaré favorable à des ré-
formes qui s'effectueraient dans le cadre des
traités et de la souveraineté de la France.
Iil a demandé pour le résident des pouvoirs
renforcés et a conclu à la nécessité de con-
server intacts l'armature du budget et le
crédit de la Tunisie par la constitution d'un
corps électoral dégagé de toute politique de
surenchère.
MM. Verdier, Laporte, Gouttenoire ont
exposé les questions du travail dans les mi-
nes, les chemins de fer et les usines. Ils ont
soutenu que la loi de huit heures était pra-
tiquement appliquée" en Tunisie et se sont
déclarés favorables à toutes les mesures qui
lieraient susceptibles, en l'état de l'évolution
des esprits, d'améliorer la prospérité géné-
rale de la Régence et le sort des travailleurs,
dans le respect des intérêts de la France.
Notre collaborateur et ami M. André G ou-
not a fait l'historique de l'œuvre fran-
çaise en Tunisie et montré l'ampleur de l'ef-
fort accompli pour le bien-être de tous. Ap-
préciant la situation budgétaire, il a fait re-
marquer que la moitié des impôts était four-
nie par la population européenne. Il a in-
sisté sur la mise en valeur de la terre par
le peuplement français et la fixation au sol
des indigènes.
Pour la délégation indigène, M. Lakdar
ben Attia a lu un rapport sur les questions
agraires et le crédit agricole.
M. Tou Kaferi a présenté quelques obser-
vations sur Je problème des terres collectives
et a fait un exposé sur la question des fonc-
tionnaires.
Enfin, M. Annabi a exposé les vues de la
délégation sur la question de la réorganisa-
tior de la justice.'
L'AVIATION COLONIALE
, –oo–
Toulouse-Casablanca en lévrier 1925
Au cours du mois de février, malgré le
temps nettement défavorable, les lignes aé-
riennes Latécoère ont transporté 368.180 let-
tres, représentant 8.035 kilos de fret postal.
Si nous comparons le courrier transporté
pendant le mois de février de chaque année
depuis la fondation des lignes aériennes
Fmnce-Maroc, nous voyons qu'une progres-
sion constante marque le développement de
ce trafic :
Lettres transportées ; en février 1920,
5.717; en février 1921, 12.025 ; en février
1922, 53.699; en février 19(23, 174.824; en
février 1924, 232.709; en février 1925, 368.180.
Le gain de temps, très appréciable (de 4
à 7 jours en hiver) que procure l'emploi de
la poste aérienne, explique le succès vrai-
ment significatif des lignes aériennes Laté-
coère.
Il importe également de souligner que
dans la seconde quinzaine de février, alors
que les Bateaux étaient bloqués par le mau-
vais temps sur les côtes d'Espagne ou du
Miaroc, les avions Latécoère accomplissaient,
çhaque jour, leur mission sans défaillance.
La mission aérienne du Tchad
r
Comme nous l'avions indiqué, le paquebot
Tchad_qui avait embarqué le. 11 mars à Co-
tonoU ICs membres de la mission de Goys,
partis de Niamey le 2 mars, est arrivé hier
soir à Bordeaux.
Le remorqueur Mascaret, ayant à bord le
général Hirschauer, sénateur, rapporteur du
budget de l'Aéronautique, Mme Pelletier
d'Oby, le colonel Rimibert. représentant le
sous-secrétaire d'Etat de 1 Aéronautique et
le président de l'Aéro-Club du Sud-Ouest,
accostait vers 19 heures le Tchad en Gi,.
ronde.
La réception fut émouvante. Tous les
membres de la mission étaient groupés sur
le pont :
Le colonel de Goys, le lieutenant-colonel
Vuillemin, le commandant Dagneaux, le ca-
pitaine Pelletier d'Oisy, les adjudants Be-
sin, Knecht ef Dely. Tous étaient en admi-
rable santé, et les ibdessures de Vuillemin,
de Dagneaux et de Knecht sont maintenant
cicatrisées.
Le colonel de Goys a fait en ces termes
le récit de l'accident de Niamey :
cc Nous volions au-dessus de l'appareil de
Vuillemin, lorsque nous le vîmes s'abattre.
Après avoir atterri, nous nous précipitions
1 leur secours. Le lieutenant-colonel Vuille.
min avait une fracture du crâne à la (base
du nez, mais heureusement son casque avait
protégé le haut de la tête. Le sergent Knocht
avait une vertèbre cassée et une douloureuse
foulure au bras, Vandelle qui gisait inanimé
eut la force de me dire avec un admirable
courage : « Ne vous occupez pas .de moi,
soignez les autres. » Il survécut seulement
une demi-heure. Enfin, Dagneaux avait cas-
sé sa jambe de bois et souffrait d'une vio-
lente commotion.
Huit jours après, Vuillemin, Dagneaux et
Knecht étaient debout.
Le colonel de Goys déclare avec le lieu-
tenant-colonel Vuillemin ignorer les causes
de l'accident. Leur rapport sera remis des
l'arrivée à Paris à la'Section technique de l
l'Aéronautique.
Le raid portugais
Les aviateurs militaires portugais qui ont
entrepris le raid Lisbonne-Guinée ont atterri
à Casablanca et sont repartis le lendemain
pour Agadir où ils sont parvëÈus hier.
Au Conseil d'État
Requête du concierge du tribunal
de Tlemcen
Le Conseil d'Etat a_ rejeté la requête de
M. Murciano Albert, ancien réformé, nom.
mé à l'emploi de concierge du Tribunal de
Tlemcen, contre une décision au Conseil
général d'Oran du 24 avril 1928. lui attri-
général
buant un traitement de 1.800 trancs.
Cette haute jurisprudence a rendu cet ar-
rêt pour plusieurs motifs, notamment :
;« Considérant que les chiffres concernant les
« traitements et avantages accordés aux titulal-
« res des emplois réservés qui figurent dans
« les listes de classement insérées au Journal
« Officiel ne sont que de simples indications
« et ne constituent pas des droits dont peuvent
« se prévaloir les intéressés, le Conseil général
« du département d'Oran n'a fait qu'user de
« ses pouvoirs en fixant à. 1.800 fr. le traitement
« du sieur Murciano Albert.
Requête contre une décision
de la Cour Régionale des Pensions d'Alger
En 1917, alors qu'il était mobilisé, le
nommé Abdel Ali ben Ali manipulait un
fût d'acide. Soudain le fût se brisa et une
certaine quantité dé corosif projetée au
visage lui brûla les yeux, déclara-t-il dans
la demande de pension pour invalidité
qu'il adressa lwla Cour Régionale des Pen-
sions d'Alger. Ce tribunal ayant rejeté sa
demande, Abdel Ali ben Ali adressa alors
une requête au Conseil d'Etat, aux fins
d'obtenir ladite pension.
Cette haute jurisprudence a rejeté la re-
quête en question, pour la raison que le
blessé n'y avait pas droit. De l'enquête
ouverte après l'accident, il résulte, déclara
la Cour des Pensions d'Alger, que l'affec.,
tion dont Abdel Ali ben Ali est atteint était
antérieure à sa mobilisation.
- -..1.
CONFÉRENCE
--- 1YO -
Le mercredi 1er avril 1926, à 20 h. "30,
dans l'amphithéâtre de l'Ecole coloniale,
2, avenue de l'Observatoire, M. Mirabel,
directeur de l'Agence économique de l'Afri-
que équatoriale française, parlera de
l'« AfTique Equatoriale Française M.
Films inédits présentés par M. Chaume!,
administrateur adjoint des colonies, sur :
Le chemin de ter de Brazzaville &
T Océan ;
Les régions mystérieuses de l'Afrique
Equatoriale Française et le Inc Tchad.
A LA CHAMBRE
La redoute de Case-Navire
Le Gouvernement vient de saisir le bu-
reau de la Chambre qui l'a renvoyé à la
Commission de l'Algérie, des Colonies et
des Protectorats, d''un projet de loi ayant
pour objet d'autoriser la vente, par le ser-
vice des domaines de « la Martinique, du
terrain de la redoute de Case-Navire.
Déjà le commandant supérieur des trou-
pes du groupe des Antilles à Fort-de-France,
a été saisi par le maire de la commune 'de
Schoelcher d'une demande d'achat de cette
redoute pour permettre aux habitants d'éri-
ger des constructions, et par suite, d'agran-
dir le 'bourg.
Consulté, le Comité consultatif des Colo-
nies a émis un avis favorable à l'aliénation
des terrains dont il s'agit.
Egalement consulté sur le prix, le Service
des domaines de la Martinique a émis l'avis
que ce prix pouvait être de 0 fr. 50 le mè-
tre carré, en faisant remarquer que les mu-
tations èe terrains à Schoelcher sont très
rares et que, par suite, il est difficile de
fixer un prix en rapport avec celui des im-
BfieuibUes voisins.
11 signale toutefois que les concessions à
tibre onéreux ont été faites à 0 fr. 25 île mè-
tre carré, et que les terrains de la campa-
gne proche de la redoute valent de 0 fr. 06
à.O fr. 10 le mètre carré.
La redoute n'a plus aucune valeur mili-
taire ; ellile a été déclassée en août 1904.
La mesure proposée devant donner un
avantage réel à la population laborieuse du
bourg de Sohoelcher, sans nuire à la défen-
se de la colonie, le Gouvernement estime
que la vente par lot aux enchères publiques
par le service des Domaines peut être réa-
sié'o.
PROPOSITION DE LOI
Les combattants des Dardanelles et d'Orient
En fin de séance, la Chambre a examiné
une proposition de MM. Aiiteriou et Augus-
te Bru net, tendant it inviter le Gouverne-
ment à accorder une médaille commèmora-
tive aux soldats français ayant combattu
aux Dardanelles et en Orient.
Le rapporteur, M. Girod, conclut favora-
blement, mais le Gouvernement ayant des
observations à présenter, la discussion de-
vient nécessaire.
La Commission de l'Armée, déclare le co-
lonel Girod, demande pour ces hommes la
Juste récompense qu'ils ont trop longtemps
attendue. la Ghambre voudra donner le té-
moignage public de son admiration aux sol-
dats qui ont continué là-bas les immortel-
les traditions de courage et de l'héroïsme
français.
A son tour, le général Nolilet s'associe à
l'hommage rendu par M. Girod aux soldats
d'Orient : Peu de nouvelles, peu de ravitail-
lement, le paludisme, un climat excessif,
tout cela s'ajoutait pour eux aux souffran-
ces de la guerre. - - -
« Mais, ajoute le ministre de la uuerre,
le Gouvernement est obligé de faire obser-
ver que les soldats d'Orient, comme ceux
de la Grande Guerre, ont reçu déjit deux
médailles commémorativcs, la médaille in-
teralliée et la médaille de la Victoire. On a
vouilu confondre alors dans un même hom-
mage, et avec raison, le soldat de Verdun
et le soldat de Monasiir.
« Il faut craindre de multiplier les dis-
tinctions honorifiques :)la méduille d,'ürionl ?
Pourquoi pas la médaille de Verdun ou de
rYscr ?
fi Le Gouvernement, sans heurter le sen-
timent légitime des anciens combattants
d'Orient, se demande si l'on n.e pourrait se
contenter d'ajouter pour eux, à la Médaille
coTnimémorative de la Guerre, une aigrafe
spéciale. »
Après une courte intervention de notre
ami, M. Auguste Brunet, la proposition
ainsi qu'une autre de M. Ossola, président
de la Commission de l'Armée, a été adop-
tée, le général NQllet ayant déclaré- s'en
remettre à la décision de la Chambre.
QUESTIONS ECRITES
Le transport des bois africains
M. Cayrcl, député, avait exposé à M. le mi-
nistre dos Colonies que, sur les conseils de l'ad-
ministration, d'importantes installations indus-
trielles, comme les scieries d'Aboisso et Grand-
Bassam (Cûle d'Ivoire), ont été faites en vue de
l'expurtation des bois débités «sur le Sénégal et
la Liuinée, pour répondre aux besoins des ser-
vices publics de ces colonies; que, tant que le
monopole du pavillon jouera dans les relations
intcrcoloniales africaines, il demeurera presque
impossible à ces usines d'écouler leurs produits,
et demande qu'une décision soit prise pour dé-
roger a l'obligation faite aux chargeurs des co-
lonies françaises de l'Afrique occidentale fran-
çaise de ne charger que sur steamer battant
pavillon français, dans la mesure exactement
où les armateurs français faisant fréquenter à
leurs vapeurs les ports de la Côte occidentale
française se reconnaîtraient dans l'impossibilité
de satisfaire aux besoins.
M. le ministre vient de lui adresser la réponse
suivante :
« En raison des conditions spéciales dans
lesquelles se trouvent los exploitations forestiè-
res de la Côte occidentale d'Afrique, le gouver-
neur général de la colonie a décidé qu"afln de
faciliter l'exportation des bois, des dérogations
pourraient être apportées au principe du trans-
port. d'un point a un autre de la colonie par
pavillon national, sous réserve que les expédi-
teurs produisent le refus du capitaine du navire
français qui aurait dû prendre la marchandise
et le refus de la compagnie française de navi-
gation a qui le" chargement devrait ensuite
échoir normalement. Pour éviter les retards
prôjudioiables aux intéressés, les lieutenants-
gouverneurs des différentes colonies relevant
du gouvernement général de l'Afrique occiden-
tale d'Afrique ont été autorisés a accorder par
délégation les dérogations reconnues nécessai-
res. »
Victime des autos
M. Claude Petit, député d'Oran, renversé
par une automobile, rue de nonrogne, près
de la Chambre, il v a quelques jours, est
toujours à l'/hApital fennec.
Nous faisons des vœux pour son prompt
rétablissement.
-
DÉCOUVERTE D'UNE FUMERIE D'OPIUM
0
L'affaire Tranchant de Lunel
--+.
La police spéciale a opéré une perquisi-
tion à Tamaris-sur-Mer, près de Toulon,
dans une villa occupée par M. Tranchant
de Lunel, inspecteur général des Beaux-Arts
au Maroc depuis l'organisation du protecto-
rat, un des fonctionnaires les plus appréciés
de la Résidence. Il avait été en outre chargé
en Syrie d'une mission semblable à celle
qu'il accomplissait depuis dix ans au Ma-
roc avec une rare distinction.
Sa villa servait de lieu de rendez-vous à
de nombreux fervents adorateurs de la « pe-
tite fée brune » et d'autres pLaisirs.
Un important matériel pouvant servir à
plusieurs fumeurs a été saisi. Il y avait là
sept pipes, des pots de drogue préparée, des
lampes, des aiguilles et trois kilos d'opium
brut. Le tout évalué à une quinzaine de
mille francs.
Un peu plus tard, une descente de police
était effectuée à Toulon au domicile d'un
officier de marine, ami du haut fonction-
naire marocain, et qui se trouve, jen ce mo-
ment à taris. On a découvert au couts de
cette opération une infime quantité de co-
oaïne. Cette deuxième affaire aura sa réper-
cussion dans le monde des dancings où
plusieurs élégantes seront inquiétées.
Quant à M. Tranchant de Lunel, qui a
été laissé en liberté provisoire en attendant
la fin de l'enquête, il sera poursuivi en cor-
rectionnelle pour tenue de fumerie d'opium
clandestine et détention illégale de stupé-
nants.
Voici, dans le monde des arts, M. Roger
Gaillard tout à fait handicapé.
Une escroquerie de 5 millions
---0-0-
Un banquier parisien"M. Giraud, s'enga-
geait le 9 octobre 15J22, à faire aux établis-
sements Caroll; fabrique d'huile industrielle
une ouverture de 5 millions, contre la remi-
se de traites Ir.ur da même somme. Un ban-
quier d'Oran, M. Georges Obadia, qui avait
négocié l'affaire, fut chargé de réaliser
l'opération.
M. Giraud lui remit donc un virement de
5 millions à son ncmi, avec mission d'en
opérer le versement aux établissements
Caroll. En même temps, les établissements
Caroll lui remirent 5 millions de traites. Or,
M. Obadia a gardé les 5 millions d'argent
et a mis. en circulation les 5 millions de
traites. -. -
Pour ce fait, il a comparu devant la 11°
Chambre correctionnelle, qui, après plai-
doirip do M0 Campinchi, l'a condamné à
deux ans de prison.. Los établissements
Caroll, partie civile, par'l'organo de notre
excellent collaborateur et ami M0 Maurice
Ribet, ont obtenu des dommages-intérêts qui
seront fixés par étapes, nn certain nombre
de traites se trouvant encore er. circulation.
Rapports et Décrets
Décret relatif à la substitution facultative
d'une mention imprimée à l'apposition du
timbre à l'extraordinaire sur les valeurs
mobilières abonnées.
Le Gouverneur Général de l'Indochine, en
raison de rncxToissement en nombre et en
importance dos Sociétés nyant leur siège so-
cial dans cetitc r-olonie, estime que l'adoption
de dispositions •«̃niUosuos fi celles prévues dans
la Métropole par l'article 10 de la loi du
31 décembre HJ20 semblent s'imposer.
- Ces dispositions relatives à la substitution
facultative d'une mention imprimée ii l'appo-
sition du timbre it l'extraordinaire sur les va-
leurs mobilières abonnées ne modifie en rien
l'assiette et la quotité de l'impôt.
Par ailleurs, la promulgation pure et simple
de l'article JO de La. loi du 31 décemlrrc 1O
ne parait IJllls possible en raison de la réfé-
rence qu'il renferme à l'airlicle ,W, non pro-
mulgué en Indochine, de la ]ni du 5 juin 1850.
Ce dernier article qu,i n'est pas en harmo-
nie avec la réglementation actuelle du timbre
dans cette colonie, ne paraît pas d'ailleurs
devoir y être lui-même prommlgtié.
Dans ces conditions, la réunion des dispo-
sitions de l'article 10 de la loi du 31 décem-
bre 1920 Pl de celles du décret du fi janvier
1921. dans un texte unique mis en harmonie
'avec les textes en vigueur dans cotte colonie,
paraît roiislituca- la solution ta meilleure et
fait l'objet du nouveau décret dont voici les
dispositions essentielles :
Article Premier • I
Sont, jvmliic.s applicables en Indochine les
disposituTHs suivantes relatives à la subslil.u-
tution facultative d'une mention imprimée il
l'apposition du timbre à l'extraordinaire sur
les valeurs mobilières ilhonnées.
Article 2
Les .sociétés..-oinpagnii'S, entreprises com-
munes ci établissements publics qui auront
contrarié un ubuiinemeni pour l'acquitte-
ment des droits de timbre exigiihles sur les
titres d'actions ou .d'obligations émis par eux,
pourront être dispensés par l'Administration
de l'Enregistrement par dérogaition aux pres-
criptions des articles 16 22 et 3S de la loi du
5 juin 1S50. de l'apposition du timbre a l'ex-
traordinaire sur la souche et le talon dos-dits
titres et autorisée à remplacer cette apposi-
tion par une mention imprimée sur ces titres
conformément aux indications < i-a.près.
Chaque autorisation fem l'objet d'un avis
ingéré au « Journal offli ie-1 » do la colonie par
les soins de l'Administrai ion.
lin cas d'énonekd-ion des titres visés au pre-
mier paragraphe du présent .article dans un
acte public, judiciaire ou oxt-r-a j udioiaiiv. la
déclaration prescrile par lVt'ticlc 30 de l'ar-
rôté du 10 avril l'Jl-r» portant réglementation
de la. contribution du timbre en Indochine
s'appliquera à la mention imprimée sur ce
litre.
Article 3
La mention ¡\ apposer sur les litres pour
lesquels les sociétés compagnies ontreprisos.
communes et établissements publics auront
été dispensés, pop applioation (te l'article. 2
du présent décret, de l'apposition du timbre
à l'exiraordinairo sera ainsi ':;\Ue :
« Droit de timbre acquitté par abonnement
Il Avis d'aut-oi isntion inséivi au « Journal of-
ficiel » de l'Indochine di:.
Article 4
La mention prévue par rarJjde précédent
sera imprimée tant sur la souche que sur le
fcnlon des titres.
PHII/A TÉWB
0
Oubangui-Chari
Une feuille de 1 c. violet et bleu sous la
surcharge Oubangui Chari vient de paraî-
tre.
Guyane
La série des timbres-taxe qui sera mise
en vente à partir, du 15 avril comprendra
11 valeurs : 5, 10, 15, 20, 25, 30, 4:5, 50, 60
centimes 1 et 2 francs. Total : 5 fr. 60 la
série ; mais il n'y aura pas de timbre de
5 fr. 60 comme une virgule mal placée dans
le communiqué que nous avons publié pou-
vait le laisser entendre.
COURRIER DE L'AL-
Oet
LA vm ADMINISTRATIVE
Timbre algérien
Un concours public est ouvert, entre tous
les artistes français, en vue de l'exécution
de dessins devant servir à l'émission de
quatre de timbres-poste spéciaux à
1 Algérie. de timbres-iposte spéciaux à
Ce concours sera olos le 31 mai 1925.
Le programme détaillé du concours sera
adressé à tous les intéressés qui en feront
la demande au Service central des Postes
et Télégraphes de l'Algérie, à Aiîger.
Nouvelles communes
Deux décrets du 17 mars 192&, insérés à
l'Officiel du 26 mars, érigent en communes
de plein exercice les deux villages de colo-
nisation de Turgot et d'Uzès-Ie-Duc (D*
d"Oran) en Algérie.
Mouvement judiciaire
M. Honnart, substitut du procureur gé-
néral, à Alger, est nommé avocat général
ou même Purquet.
M. Hérault, substitut du procureur de
la République à Alger, est désigné comme
substitut du procureur général, en rempla-
cement de M. Honnart.
M. Ilenucci, substitut à Tizi-Ouzou, pas-
se en la mCmc qualité a Oran, Parquet
de première classe.
M. Carlo, substitut, est nommé juge a
Oran.
LA VIE ECONOMIQUE
Une industrie nouvelle
Divers industriels et viticulteurs algé-
riens envisagent la possibilité de fabriquer,
do l'huile avec le résidu des vendanges &
l'exemple des usines de Villefranche (RhÔ-
ne) et d'Aniane (Pyrénées-Orientales) qui
tirent des pépins de raisin un produit oléa-
gineux de pr-emior ordre.
Maladies d'origine professionnelle
Le ministre de l'Intérieur et le ministre
de l'Hn(ièno viennent do signer un. décret
aux termes duquel sont applicables A l'Al-
gérie les dispositions du décret du 31 décem-
bre 19?0 portant règlement d'administra-
tion publique pour l'exécution de l'article 4
de la loi (ln 25 octobre 1919 sur les mal&-
dies (l'origine professionnelle.
LES EVENEMENTS ET LES HOMMES
Réception
Le Gouverneur Général et Mme Steeg ont
offert un déjeuner au vice-amiral Andrews
et aux officiers de son état-maj or.
Légion d'honneur
M. Ribeim de rclidolllA, consul de Por-
tugal à .\Iger, vient d'être fait chevalier
de la Légion d'honllcur,
Depuis longtemps, à Afl|ger, M. ilibeiro
de Mendnnça représente avec une rare dis-
tinction une nation amie et qui ne compte
que des sympathies dans notre population.
Nos sincères félicitations.
Départ du « Pittsburg »
Le cuirassé américain Pittsburr/, dans
notre port depuis deux semaines, a repris
la mer pour rejoindre l'escadre américaine
en manœuvres navales vers les Baléares.
Accident d'autobus
L'autobus 936 S. AL., de la Société des
Messageries du Littoral, parti de ChercheLl.
pour Ténôs, conduit par le chauffeur Car-
melo, a versé au kilomètre 112 k. 500. Il
portait 30 voyageurs et une certaine quan-
tité de marchandises.
Deux indigènes ont été Messes.
Grave accident d'auto
Une autu, montée par MM. l>is«nnier,
Djian et Gil, commerçants à Kristel, et con-
duite par ic chauffeur Seuan a capoté sur la
route de Kristel à Oran.
MM. Teissounior, Djian et Gil ont été as-
sez séru'usement blessés.
Quant au chauffeur Senan, relevé inani-
mé et transporté aussitôt a, l'hôpital il y a
succombé peu près des suites d'une hémor-
ragie interne.
Cartel des services publics
Les fonctionnaires et les cheminots émus
par lu siuiatiuii qui leur est faite depuis
i[uolqusens iVuikj diminulidii de situation l !\è1Jl ,
rapport aux condiLions de leurs collègues
de la l\'ldro}lo!le, ont décidé :
1° De. constituer un cartel qui groupe en
une seule organisation toutes leurs forces
d'Algérie ;
2, '- D" tenir un meeting dimanche, 22
mars coi:,iani, à 9 heures du matin, dans la
salle des il Folies-Bergères Il -avec l'ttrdrc
du jour suivant :
l'ari1.é do situation avec leurs similaire s
de la Métropole, plus le quart colonial.
Pour le Cartel ;
Le Secrétaire provisoire,
Uuilïon
Cérémonie du « Souvenir Français »
Le Comité du Souvenir Français a fait
célébrer au Temple prolestant de la rue do
Cha-rtiH-s, ,1c service religieux annuel à. la
mémoire des militaires et marins morts
pour lo. patrie.
Parmi l'assistance ; M, le capitaine non-
nard, vepiv-sentant M. le Gouverneur Géné-
ral : Mme Roche, M. (..azonave, rerrtscn-
tant M. le Préfet d'Alger ; M. M-aury, repré-
sentai! L M. lo Secrétaire général du vîouvert
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