Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-03-27
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 mars 1925 27 mars 1925
Description : 1925/03/27 (A26,N48). 1925/03/27 (A26,N48).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396893p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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VENDREDI SOIR, 27 MARS 1925
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Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
- LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
1 La AnnDnca elftécleme» *ont MfUM aux Bureaux dùjoumalddom laApnea dtPubUdli
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^rance et Colonie». 80 » 45 9 15 )
intp ( Etranger 129 » Ci» S8>
On raboue dans ton* le* Bureaux de poste et eh ex 1.. pr lad para libraire*
Singapour et Trincomalie
1'.
Pendant que les chancelleries européennes
actherchent le moyen de consolider dans le
monde la paix bien fragile encore, l'ami-
rauté britannique, en prévision d'événements
graves toujours possibles, développe, sous
râmpulsion du Gouvernement conservateur,
Ses mesures de précaution dans la mer des
fades et le Pacifique.
Nos lecteurs connaissent trop, pour que
fï insiste, cet organisme complexe, à la fois
puissant et délicat qu'est l'Empire britanni-
que qui repose sur un réseau de voies de
communications.
Dans l'antiquité, l'Empire perse d'abord,
rEmpire romain ensuite, avaient dû leur
cohésion à un système de routes fort déve-
Jappé et fort bien compris qui permettait
d'assurer rapidement sur les points les plus
éloignés, l'exécution de La volonté impériale.
Aujourd'hui, u c'est aussi un système de
communications, don de la nature et non
pas œuvre d'art qui donne un ciment à l'ap-
Çrçâl universel de l'Empire britannique. »
An cours des siècles, les Anglais ont occupé
successivement le long des routes maritimes
tous les points nécessaires à la sécurité de
leur circulation ; ce furent d abord, à 1 épo-
que où l'on ne distillait pas l'eau de mer
et où l'on ne pouvait emporter à bord assez
d'eau douce pour la durée d'un long voyage,
its lieux indispensables à l'approvision-
jument en eau douce; puis vinrent les sta-
tions de charbon sur les grandes routes océa-
aiques et à leurs croisements, enfin l'occu-
on des points d'appui nécessaires à l'éta-
L'lwcment de cet immense réseau de câbles
tflégraphiques qui enserrent le monde et en
zapprochent, au point de les -rendre voisines,
les parties les plus éloignées. Ainsi s'est créé
oet ensemble de stations navales qui jalon-
arne les routes de cet Empire océanique.
Mafs, avec le temps, aux préoccupations de
net ordre, s'en sont ajoutées d'autres : occu-
w un point n'a pas suffi, il a fallu songer
à avoir la maîtrise de l'hinterland, celle des
sfofons voisines et conune, d'autre part, le
tre de la guerre peut se déplacer sur les
nos les plus lointaines, il a été nécessaire
4e prévoir la création de bases qui seraient
mmme un morceau de la métropole trans-
latée aux antipodes.
Aî-jo besoin de répéter que la politique an-
pise en Egypte n'obéit pas, en grande
Aitie, à d'autres considérations. C'est en
Int cas lL des préoccupations de ce genre
que répondent les travaux qui sont com-
iomowês ou poursuivis avec une activité re-
aa*attable à Trincomalie et à Singapour.
4> n'est pas d'aujourd'hui que l'amirauté
a«ge à Singapour. Elle y a porté son atten-
tiIIIIclè9 le lendemain de la guerre. A ce
mment-là Héligoland venait d'être déman-
telée, la Hotte allemande détruite à la suite
«Piaddents restés mystérieux pour le grand
pobHc, mais dont l'origine n'est pas ( très
difficile à deviner, donc plus rien à craindre
dbm les mers du Nord et de l'Ouest de l'Eu-
tnpe. Dans la Méditerranée, en présence
.'une Italie, d'une Espagne et d'une France
peu armées et amies, Malte assurait sans
contestation possible la suprématie britanni-
qpe.
Un seul point inquiétant sur l'immense
Irrite était en Pacifique où l'Angleterre a de
ri tgrands intérêts et où les convoitises des
Etais impérialistes aujourd'hui otticiellement
mais et demain probablement adversaires se
Benrtent sans ménagements.
Il faut assurer la sauvegarde des intérêts
et en même temps veiller à la sécurité des
dominions qui restent exposés aux mauvais
desseins de certains riverains du Grand
Océan.
L"amiral Jellicoe est envoyé en Nouvelle-
Zfîande beaucoup moins pour y exercer les
fonctions surtout honorifiques de Gouverneur
que -pour pouvoir étudier sur place le pro-
blème qui préoccupe l'amirauté.
11 en revient avec la conviction qu'il faut
de toute urgence créer une flotte importante
dans le Pacifique et dont le chet résiderait à
Singapour. « Singapour, écrit-il, est la clet
navale de tout PExtrême-Orient.n Les domi-
nions comme l'Australie et la Nouvelle-
Zélande l'approuvent tout naturellement.
Itais le Parlement (britannique ne se
laisse pas séduire par les projets grandioses
de l'amiral Jollicoc; il réduit les demandes
de l'amirauté et consent seulement à voter
tes sommes nécessaires à la création de dé-
pôts de combustibles et de bassins capables
de recevoir de nouvelles unités. Ce n'était
(évidemment qu'un premier pas. Les desseins
de l'amirauté sont clairs ; ils ont été exposës
avec la.plus grande franchise lors de la dis-
cussion de ces crédits. Son porte-parole s'est
eqnimé avec toute la netteté désiïaîble :
«ï.a question de Singapour est une question
stratégique générale. Cette stratégie n'est pas
aouveile : c'est celle sur laquelle l'empire
tiritannique, a été fondé. Sa destinée future
peut fort bien se régler dans les régions les
plus éloignées du monde. Sans station de
pétrole dans ces mers lointaines l'amirauté
et incapable de les faire traverser par des
flottes ».
Le lord-chef de l'amirauté ne fut pas
mnins explicite: « Tenter une action dans le
Pacifique, dit-il, avec la seule base de Malte
aérait un désastre ; autant avoir des arcs
sans flèche que de posséder une flotte sans
%isc. »
Ces citations projettent sur ce problème
aae lumière éclatante. Cependant l'arrivée
de M. Macdonald. au pouvoir faillit compro-
mettre le succès de l'opération. Préoccupé de
procéder à une réduction générale des arme-
ment, le premier ministre travailliste, en
dépit de l'opposition que l'on peut deviner,
11 suspendre les travaux entrepris, geste
l'importance n'a pas été suffisamment
snfsie lorsqu'il fut fait. -
Maïs M. Mac Donald quitta bientôt le
jrouvoir, et ses successeurs s'empressèrent de
reprendre le cours des efforts un moment in-
tprrompus. Depuis lors, on polisse avec in-
tensité la construction des jetées, des bassins,
des voies de communications, on organise les
emplacements des aérodromes, on dispose
ceux de l'artillerie des différents calibres ;
bref, on travaille à l'édification de la base
navale La plus forte du monde.
Mais il n'y a pas que le problème du Pa-
cifique et sur l'immensité des mers où sont
dispersés les territoires qui forment l'Eni.
pire britannique, d'autres points faibles sont
apparus. C'est pour remédier à ces lacunes
qu à une date récente l'Amirauté a décidé de
fortifier Trincomalie.
La baie de Trincomalie est un excellent
port naturel situé sur la côte nord-est de
Ceylan. Elle avait été négligée jusqu'à une
date récente où, .brusquement et sans bruit,
le Gouvernement britannique y envoya l'es-
cadre de l'Inde, dont le port d'attache était
jusqu'alors Bombay.
Celte décision de l'Amirauté répond à l'in-
quiétude que donne au Ministère des Colo-
nies l'état des esprits dans l'île. On redoute
que le mouvement nationaliste qui gagne
constamment du terrain dans l'Inde ne
s'étende un jour à Ceylan qui n'en est sépa-
rée que par un étroit bras de mer et qui est
peuplée d'éléments appartenant à la même
race que ceux de la partie méridionale de la
péninsule. Des mouvements continus de po-
pulation entretiennent entre les deux pays
une circulation qui, un jour ou l'autre, har-
monisera leurs aspirations politiques.
On répond, il est vrai, que la population
cinghalaise est trop paisible, trop laborieuse,
trop attachée à l'existence facile sous un cli-
mat qui vous incite constamment au moindre
effort pour se laisser jamais toucher par la
propagande qui sévit de l'autre côté du Dé-
troit. Ce sont là des illusions trompeuses.
La conscience nationale est endormie et non
pas abolie; elle n'attend, pour se réveiller,
qu'une occasion favorable. Mais ne commen-
ce-t-elle pas à se réveiller?
Un note, en effet, que, depuis 1915, une
renaissance du boudhisme y a provoqué un
premier essor du nationalisme. D'autre part,
avec l'accroissement de la prospérité, il s'est
formé une classe riche, qui s'est instruite,
qui a appris l'angdais et s est initiée à la ci-
vilisation occidentale. La richesse et l'ins-
truction ont produit ici leurs effets habituels ;
elles ont donné à ceux qui en sont pourvus
le goût de l'indépendance.
Les indigènes de cette catégorie ne veulent
plus rester en tutelle. Ils demandent qu'on
élargisse l'autonomie de l'ile et qu'on modi-
fie le régime de la représentation qui, repo-
sant sur les catégories ethniques, morcelle
l'opinion. Ils veulent la représentation régio-
nale qui donnerait la majorité et l'influence
politique aux Cinghalais boudhistes. a Ce se-
rait le germe d'une nationalité cinghalaise. »
L'on comprend sans peine que ces pers-
pectives ne plaisent guère au Gouvernement
anglais, surtout quand celui-ci est entre les
mains des conservateurs qui ont pour pro-
gramme traditionnel de resserrer, même par
la force, si c'est nécessaire, les liens de
l'Empire au lieu de les détendre, en laissant
à la personnalité des peuples sujets une cer-
taine liberté d'aillure.
Aussi prévoyant qu'un jour, peut-être pro-
ohain, le mouvement nationaliste de l'Inde
pourrait fournir à celui de Ceylan l'occasion
d'éclater, l'Amirauté a pris ses précautions.
Elle a décidé de faire de" Trincomalie une
base redoutablc. La nature s'y prête admi-
rablement. Le port est profond, la ceinture
de rochers qui l'environne le rend facilement
inexpugnable.
Les travaux sont poussés avec rapidité. On
construit avec fièvre des réservoirs pour le
pétrole, on édifie des casernes, on aménage
des terrains d'aviation ; en un mot, on orga-
nise tout pour faire de cette rade une place
formidable d'où l'on pourra surveiller à la
fois Ceylan et l'Inde.
Ainsi se complète l'organisation de la dé-
fense de l'Empire, Gibraltar, Malte, Suez,
Àden, Trincomalie, Singapour, jalonnent
cette longue route qui relie à la métropole
les possessions du Pacifique et dont la pos-
session assure la domination britannique.
Chez nous, certains se réjouissent de l'ac-
tivité que déploient en ce domaine nos voi-
sins et amis, et volontiers la donneraient en
exemple à notre Gouvernement auquel ils
reprochent d'être insouciant et inerte. - -
Ce n'est pas le lieu d examiner à fond
cette question. Mais je crains, quant à moi,
que cette politique, qui ne place sa confiance
que dans la force, et dont les manifestations
les plus caractéristiques sont la dissolution
de la Chambre égyptienne que nous faisions
prévoir dans notre dernier article, et qui est
aujourd'hui réalisée, et les tiavaux de Sin-
gapour et de Trincomalie, ne réserve, à ceux
qui la poursuivent, après d'éphémères suc-
cès, de graves déceptions.
Les relations entre les colonies et leur mé-
tropole respective en sont arrivées à un mo-
ment dont il ne dépend pas de nous de mo-
difier le caractère imposé par l'évolution
même des sociétés, mais qui nous commande
de renoncer aux vieux procédés empiriques
et d'envisager des méthodes plus appropriées
à l'état de notre civilisation.
Henry Fontanier,
Député du Cantal, Secrétaire de la
Commission des. Affaires étrangères,
Membre de la Commission des Co-
lonies.
TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur Général do ITiidotiiiiie
vient de faire connaître au ministre des
flolonins qu'à la date du 26 mars 1Î125, le
taux officiel de la piastre était de 10 fr. 60.
Service de Santé
M. le médecin princlpa Féret (A.-J.-R.), du
port de Toulon, vient d'être désigné pour rem-
'plir It-s fonctions de chef du service de santé
do Va marine en Indochine, à Saïgon.
Une hlslolre du colé
D-O-
C1 est l'amiral Jaurès
qui, le premier, a signalé
à' Vattention du Groupe
p-arlementaire de la Ligue
de la République le re-
marquable ouvrage que
vient de publier M. Mau-
rice Piettre sur la produc-
duction industrielle du
café (1).
Déjà nous avions pu apprécier la largeur
de vues et la forte technique du chef actuel
du Service vétérinaire des Halles en arrê-
tant avec lui les principes directeurs d'une
politique rationnelle de la viande. Son nou-
veau livre devait certainement nous apporter
des informations précieuses sur l'histoire du
café et sa culture qu'il a spécialement étu-
diée au Brésil. Il n y manque pas; et par là
il rend le plus signalé scrvice à nos colonies
où le café, originaire de l'Afrique, pousse
en abondance.
L'Afrique occidentale française, dans les
neuf premiers mois de l'tin dernier, tn
exportait 93.056 kilogrammes ; la seule Côte
d'Ivoire, en août 1924, 2.371 kilogrammes ;
et Von connaît le café qu'exporte le Daho-
mey, comme celui du Rio Mung, en Guinée
française.
Au temps où M. Brancas, bourgmestre
d'Amsteràam, offrait à Louis XIV un jeune
et vigoureux plant de café de cinq pieds de
haut, tous les Etats européens tentaient dac-
climater la culture du café dans leurs colo-
nies. Nous faisions nous-mêmes de vains
essais aux Antilles.
Quelques plants obtenus par M. de Jus-
sieu et exportés à la Martinique par le capi-
taine Gabriel Clieu, permirent enfin, à force
de soins assidus, de recueillir près de deux
litres de grains qui ftirent distribués à ceux
qui s'intéressaient il la nOt/velle culture.
- De la Martinique, le café se répandit au
nord dans toutes les Antilles, puis dans
l'Amérique centrale, et au sud dans la
Guyane française vers 1723. Il gagna ensuite
les Etats brésiliens voisins de VAmazone, de
Para et de Maranhaâ,
Le café, si Von en croit M. Maurice Piettre,
pousse dans toutes les terres. On le trouve,
résistant à la sécheresse et aux vents du,
large, 'dans les terrains à latérite de Mada-
gascar, dans ta btousse même de la Gold
Coast, la Côte df/voire et la Guinée fran-
çaise.
Il s'adapte ainsi parfaitement aux milieux
les plus défavorables en accroissant parfois
son système radiculaire, jusqu'à étendre un
développement presque égal des racmes et de
la plante. En 191©, dans le Haut. Oubangui,
au poste de Mobaye, cinq pieds de café ont
dalmé. une récolte abOl/dalltc.
Si cependant une grande humidité atmos-
phérique associée à une température élevée
favorise la culture du café, elle permet éga-
lement le développement de la florft parasi-
taire ou cryptogamique, en particulier du
fléau de VOcéan indien, Z'Hemilica vasta-
.trix.
Il faut tenir compte, en outre, du rôle
prépondérant, des pluies pendant la crois-
sance des fruits.
Les jeunes plants sont protégés contre
Vaction néfaste de la radiaiion vsolaire par
des abris artificiels, des arbres et des plantes
comme les bananiers.
Grâce à Vimmigration italienne, l'Etat de
Sao Paulo Pllt en T9T6, avec 800.000 tra-
vailleurs de premier ordre, fournir les trois
quarts de la production mondiale de café,
soit 1^.892,000 sacs.
M. "Maurice Piettre fournit encore sur la
culture du café les indications et les conseils
pratiques les plus précieux. Le caféier ne
commençant à produire que la quatrième an-
née pour atteindre son rendement maximum
vers la huitième année il est'recommandé de
procéder momentanément à la culture de
plantes intercalaires, telles que le maïs, le ha-
ricot, le riz et., plus rar-ement, le tabac, la
pomme de terre et l'oignon. Ott. peut aussi,
dans une plantation ensemencer une ligne
sur trots.
Le traitement industriel du café, son dépul-
page, son lavage et son séchage font l'objet
d'un chapitre fort intéressant.
Suivant le professeur Capus, le café de la
Nouvelle-Calédonie est le meilleur de nos co-
lonies.
Sa culture est partout rémunératrice. Aussi
est-il permis de conclure, avec Af. Af Qurice
Piettre :
« Des millions de kilomètres carrés atten-
dent de l'homme un peu d'effort; et du beau
grain argenté, caclzé sous sa rude enveloppe,
naîtra Varbre précieux dont la sève généreuse
donne la joie de vivre, évoque les rêves dorés
qui bercent l'humaine douleur. »
René Chavagnes,
Député du Loir-et-Cher.
Commission deniiaires Tunisiennes
-0.0-
Les délégués tunisiens du Grand Conseil
de .Tunisie vont quitlcr PfHis munis de plu-
sieurs décisions du Gouvernement qui cons-
tituent tout un programme de réformes. : dé-
srwnais, les conscil'lers municipaux seront
Hns par le peuple au suffrage restreint ;
l'instruction primaire va être étendue : la
paie des ouvriers va être .réglementée! par
un office de protection de la main-d'œuvre
indigène : des caisses de crédit agricole se-
ront créées.
(1) Librairie Le François, 91, boulevard
Saint-Germain, Paris.
A la Commission ? l'Alaerle
des Colonies et des rroieeiorais
-- 0
La Banque de Madagascar
A la suite d'un article tendancieux et er-
roné publié dans les colonnes d'un de nos
confrères de la presse coloniale, la Commis-
sion de l'AJlR'érie, des colonies et des pro-
tectorats de Ta Chambre a décidé de ne plus
rien communiquer à ia presse. La consigne
a été observée. Aussi c'est dans le plus
grand mystère qu'elle s'est réunie hier,
sous la présidence de M. ProuSlt., pour exa-
miner le projet de loi relatif à la création
d'une banque d'émission, à Madagascar.
Un échange de vues intervint auquel pri-
rent part MM. Henry Micbei, rapporteur;
Auguste Brunet, Roux-Freissineng, Valu-
de, Outrey, Maître, Robaglia, Aqoulvant.
Puis la Commission, écarta le principe d'une
banque d'Etat à Madagascar, et à propos
du principe de la banque d'émission privi-
légiée, invita le rapporteur à demander
certains éclaircissements au ministre.
La majorité de la Commission semble
incliner vers une 'banque d'émission, quel-
ques-uns des membres étant d'avis de créer
un organisme ayant quelque rapport avec
celui de la Banque de France ou de la Ban-
que d'Algérie; d'autres, au contraire, pre-
nant exemple sur les très beaux résultats
donnés par la Banque de l'Indochinè jus-
qu'à ce jour, ne voudraient pas d'une ban-
que uniquement confiaée sur le terrain de
l'éanission et du réescompte.
La Commission n'a pas encore passé à la
discussion des articles.
Etaient présents : MM. Angoulvant, Bri-
gault, Urunct. (la Réunion), Félix Gouin,
(li-aiidmaison (commandant de), Henry
Michel, Maitre, Outrey (Ernest), Perreau-
Pradier (Pierre), Proust, Rodaglia (Barthé-
lémy), iRoux-Freissineng, Saint-Just (géné-
ral de), YaLudc. M. Diâgne, président, est
parti pour le Sénégal.
«' "Eo
Au Conseil d'Etat
Requête d'un surveillant
des établissements pénitentiaires
coloniaux
Le Conseil d'Etat a annulé un décret en
date du 19 février 1921, concédant à M.
Vittoriani surveillant en retraite des éta-
blissements pénitentiaires coloniaux, une
pension que celui-ci estimait insuffisante.
Cette décision a été prise par le Conseil
pour les motifs ci-après :
« Si le premier alinéa de l'article 8 de la
« loi du 25 mars 1920, .ne vise que les pensions
« d'ancienneté et proportionnelle des militaires
« et assimilés, ces expressions ont eu pour but
« de rappeler que la loi ne s'applique pas aux
1 bénéficiaires des pensions militaires d'inva-
Il lidilé; mais non de priver des bénéfices du
« complément les titulaires de pensions militai-
« res fondées sur la durée des services - que
« le dernier alinéa de l'article 8,qui limite les
II. conditions d'allocation du complément aux
1 fonctionnaires et agents de la marine placés
Il cous le. régime des pensions militaires, im-
1 plique nécessairement que le bénéfice du
Il complément n'est pas limité aux militairec;
« r-t assimilas, qu'il, sort de ];'l que le siour Vit-
Il toriani est, fondé il soutenir quu c'est il
Il tort que le complément de pension lui a
« été refusé.
« lVnutro piii'l, lr> siour Villorinni est renvoyé
« devant le ministre des Colonies pour être
« procédé à une nouvelle liquidation de la
« pension A laquelle il a droit.
Nettoiement des rues d'Oran
Le Conseil d'Etat a rejeLé la requête de
M. Guillallhcrt, adjudicataire du1 nettoie-
ment et de l'arrosage des rues de la ville
d'Oran, vcontre un artôte du Conseil de
Préfecture d'Oran du 1T août 1920 qui a
rejeté sa demande d'indemnités a raison
des travaux supplémentaires qui lui ont
été imposés par ladite ville et des amendes
qui lui ont été indiïmeilt jnllugées.
Le Conseil d'Etat considérant :
« En ce qui concerne les travaux que le
c requérant déclare avoir exécutés à raison
« desquels il demande fi bénélicier des alloca-
Il lions supplémentaires, prévues par l'article
< 453 du cnhif'r des charges, il n'est pas permis
« de retenir le bien-fondé de ses prétentions.
« Les conclusions de la requête tendant à
c ce que la ville d'Oran soit condamnée à payer
« une allocation supplémentaire, sont reje-
tl lées. »
La culture SOche du co on en A.O.F.
–0-0–
Le concours qui avait été institué l'an der-
nier par l'Académie des Sciences Coloniales
vient d'avoir sa conclusion. Le jury, préside
par le Gouverneur Général Roume, et qui se
composait de MM. Capus, Chevalier, Perrot,
Prudhomme, Waddington, président de l' As-
scciation cotonnière, et Bourdarie, secrétaire
perpétuet, après avoir examiné et comparé les
huit mémoires envoyés, a attribué le 1er prix
(3.000 francs) au mémoire portant là devise :
« Persévérer », et le 2° prix (750 francs) au
mémoire inscrit sous la devise : « L'A. O. F.
est au début d'une évolution considérable. »
En séance, les enveloppes contenant les
noms des auteurs ayant été ouvertes, le lor
prix se trouve attribué à M. Vuillet, inspec-
teur général des Travaux agricoles à Dakar,
et le 2e prix à M. Etesse, ingénieur agronome.
Ces deux mémoires seront publiés et suivis
d'un mémoire complémentaire rédigé par M.
Cspus, rapporteur.
En Méditerranée
Le mauvais temps gévit sur Marseille et
la ràqinn provençale depuis trois iours.
Lo to.mpêta retarde considérablement la
marche des navires. Lo Duc-d'Aumale,
courrier rle l'Afrique du \1 ()t'd.. a subi de
légères avaries, - (Por :1.">1/:' 1w.)
La réglementation de la chasse
en Afrique occidentale Française
0«0
En vue de réglementer d'une manière effec-
tive la chasse dans lés colonies de l'Afrique
Occidentale française, un décret récent vient
d'édicter certaines règles tendant à garantir la
conservation de certaines espèces animales.
Cet acte, qui a été signé par le chef de
l'Etat à la date du 10 mars, institue cinq sortes
de permis de chasse :
Le permis de capture scientifique ;
Le permis sportif de grande chasse ;
Le permis commercial ;
Le permis de chasse ordinaire ;
Et enfin le permis indigène.
Le permis de capture scientifique, accordé
gratuitement par le Gouverneur Général ou
par les Lieutenants-Gouverneurs, est destiné
soit aux représentants d'Etablissements scienti-
fiques français reconnus par le Ministère de
l'tnstruction publique, soit à des personnes
d'une compétence spéciale qui désirent pren-
dre des animaux en vue de repeuplement, de
domestication ou d'entretien dans un Etablisse-
ment - ftologique français.
Comme son nom l'indique, le permis spor-
tif de grande chasse est destiné aux personnes
qui se livrent à la chasse uniquement par sport
et en dehors de toute idée de lucre. Il est dé-
livré par les Lieutenants-Gouverneurs.
Le pmnis commercial est délivré par le
Lieutenant-Gouverneur de chaque colonie aux
personnes qui se livrent à la chasse dans un
but lucratif ou en vue de l'alimentation du
personnel de leur entreprise. Ce permis, en
raison même de sa destination spéciale, ne
peut être délivré aux fonctionnaires civils ou
militaires ni à des personnes simplement de
passage en Afrique Occidentale française.
Le permis de chasse ordinaire est délivré
par les Commandants de cercle, aux détenteurs
de fusils de chasse jusqu' au calibre 12 inches
et de carabines non rayées ; il donne le droit
de chasser et de, tuer le gibier à l'exception
des espèces protégées ou se trouvant dans les
patcs nationaux.
Enfin, le permis de port d'armes délivré aux
indigènes constitue pour eux un permis de
chasse, sauf également en ce qui concemel la
chasse aux animaux d'espèces protégées.
Le décret du 10 mars laisse au Gouverneur
Général de l'Afriqua Occidentale française le
soin de déterminer le degré de protection à
arbitrer, en dehors des parcs nationaux, aux
espèces animales, ainsi que la liste des ani-
maux dont la chasse est interdite dans les
parcs nationaux. Ces parcs seront institués dans
chaque colonie du groupe en vue. de former
des r éserves et d'assurer le repeuplement de
certaines espèces susceptibles de disparaître.
Aux Lieutenants-Gouverneurs incombera le
soin de fixer les périodes d'ouverture de la
chasse et ceilles durant lesquelles il sera inter-
dit de chasser certaine,s- espèces. Ils réglemen-
teront également l'emploi, à titre exception-
nel, des engins ordinairement prohibés et au-
toriseront, le cas échéant, les battues. La
chasse- dite au feu, ainsi que cène pratiquée au
moyen de filets, lanternes à acétylène, phares*
explosifs, poison, armes empoisonnées, sont
rigoureusement interdites.
Il semble inutile d'insister sur l'importance
8e cette réglementation qui va permettre au
Gouverneur Général et aux Lieutenants-Gou-
verneurs des Colonies formant le groupe de
l'Afrique Occidentale française d'arrêter la
destruction de certaines espèces d'animaux qui
n'auraient pas tardé à disparaître dei la faune
africaine.
Les exportations (Tara* du Sénégal
---0-0-
L'excoriation des aracliides du Sénégal
pendant l'année 1ÎKM- a atteint le total de
315.83fi tonnes, contre 274755 tonnes en 1923
soit une augmentation de 41.081 tonnes.
Ces quantités se répartissent comme suit,
par porls d'om barque ment :
Année 1924
LWsignnlion '()Iluntités Df'slin:1l iùn
Dostimlion
̃Quantités
̃ •x portées
(tonnes) France Etranger
Kaolnrfe 3».906 71.926 16.980
nuflsque 88.862 77.346 11.506
Dakar 00.410 1'().24 14.113
Foundiollgne 39.309 -23.254 16.055
Zïguinrlior 19.7H J(i.OO: 3.7ÏI
Jon~ 2.066 1.763 303
M'Bour 15. i-)6 7 12.829 2.768
Autres ports 052 Il 952
Total :U5.Sftô 249.418 66.418
Année 1023
Désignation
rK-stinatii
Quantités
exportées
MonnofO Franco. Etranger
Kaolock 67.500 34.364 33.136
Rufisque 90.173 69.207 20.966
Dakar .},() 37.362 9.32L
Foundiousnr 36.021 24.986 11.035
Ztgliinohor 16.950 1 5.681 1.269
Jonl 3.1."il- 1.93» 1.201
M'Bour 13.;)(j 8.112 5.457
Autres ports 705 » 705
Total 27 i. 755 191.641 «3.114
T1 y a lieu de remarquer, tout d'abord,
que le port de Kaolack s'est classé M pre-
mier au point de vue du tonnage dos arachi-
des emibarqui^s et, a ainsi pris la pla. oc-
cupée jusqu'à cello année (par Rufisque.
Mais le lait le nlus significatif nui S,,
ffago du 'labloitu oi-dessns. mieux quo l'Ac-
croissement dos exportations totale d ? l'an-
née, c'est l'augmentation de la part, do la
Franco dans ces exportations et la rlimlllu.
lion corrélative dos aoliats faits -par l'étran-
ger.
L'AVIATION COLONIALE
00 -
Les aviateurs Lemaitre et Arrachard
à la Chambre
Les capitaines Lemaitre et Arracbart ont
été reçus hier dans les salons de la prési-
dence de la Chambre des députés, par M.
Paul Painlevé, le général Nollet, ministre
de la Guerre, M. Laurent Eynac, sous-secré-
taire d'Etat à l'Aéronautique, le colonel Gi.
rod, député du Doubs, président du groupe
de l'aviation, qu'entouraient de nombreux
députés et plusieurs généraux, parmi les-
quels les généraux Dumesnil, Barès et Huet.
M. Girod parla au nom du groupe de
l'aviation, M. Outrey au nom du groupe
colonial, puis MM. Laurent Eynac, Paul
Painlevé et le général Nollet.
Tous les orateurs ont insisté sur la belle
leçon d'énergie et d'endurance que donné*
rent les deux vaillants pilotes au cours de
leur randonnée qui aura non seulement
comme résultat de garder à la Frànce lè
premier rang dans l'aviation, mais encore
de prouver la maîtrise et la perfection de
notre industrie. -
Il appartenait à M. Laurent Eynac de sou-
ligner l'effort des deux aviateurs et de mon-
trer que leur performance a établi, au béné-
fice de la France, le record de la distance
en ligne droite, puisque Lemaitre et Arra-
chait ont fait 3.500 kilomètres d'un seul
coup d'aile.
Ce record vient s'ajouter, dit M. Laurent
Eynac, à celui de fa vitesse, avec 448 kilo-
mètres à l'heure et à celui de la hauteur
avec 12.000 mètres.
« Vous avez vaincu tous les septicismes et
prouvé que la vaillance française est inin-
terrompue ! » s'est écrié M. Painlevé, après
quoi le général Nollet trouva ce joli mot,
chaleureusement applaudi par toute l'assis-
tance : « Je ne ferai pas de discours j je veux
garder le silence parce que c'est l'attitude
d'un père heureux dont les enfants viennent
de bien se conduire. »
Puis avec une aimable modestie, le capi-
taine Arrachait fit le récit du raid, contant
sobrement en soldat, les péripéties de la
route, alors que les aviateurs furent obligés
d'atterrir, sans essence, perdus en plein dé-
sert :
u Nous dûmes abandonner l'appareil dans
l'immensité des sables, emportant simple-
ment 12 litres d'eau, des dattes, une cara-
bine, une lampe électrique et un compas
pour nous guider. Nous marchâmes à
l'aventure, victimes des mirages qui nous
faisaient croire le but atteint. Enfin, nous'
errions depuis quatre jours lorsqu'un méha-
riste releva nos traces sur le sable et par-
vint à nous rejoindre. Nous étions sauvés. »
La réception se termina devant un buffet
dressé dans le salon où tous les invités vi-
dèrent une ooupe de Champagne en l'hon-
neur des deux héros de l'air.
A noter que le capitaine Lemaitre, qui est,
comme son camarade, l'objet de sollicita.
tions de toute sorte, donnera dimanche ma-
tin à Versailles le départ du prix Lemon-
nier, la grande épreuve sur route organisée
par le Racing-Chib de France.
-
Le raid Haarm-Audoln-Oulireuli
La mission Haavdt-Audoin-Dubreuil, dont
les Annales Coloniales ont signalé le récent
raid transafricain, est arrivée à Stanleyville,
après avoir exploré pondant deux mois la ré-
gion do l'Oubanghi-Chari.
Les autorités belges, la colonie européenne
et à leur tête le gouverneur Ieulemcester,
ont fait un chaleureux accueil aux voyageurs
qui arrivaient à cette étape, riches des plus
précieuses observations sur la faune redou-
table des pays traversés, les races naines du
Centre Afrique et, point très important, sur
la possibilité de remplacer par l'automobile
le portage humain.
De la Tunisie au Tchad
-0-0-
La mission Courtot
I.«» colonel Courtot. qui vient do. traverser
Io Sahar.i de la Tunisie an Tchad avec une
mission automol'ilc, tlullr les Awnilt's Colo-
niales (HU raconlt- les péripôties 01 les viris-
situde«5, téh'grajphie nue la mission ost arri-
vée à Zindcv (\ i^ov).
( "c raid a produit un gros effet m )ral sur
les populations indigènes ot a étô particu-
lièrement heureux pour l'accroissement du
prestige dr l'influence française d:i"is les ré-
gions sahariennes.
M. Daladier. ministre dos Colonies, a ré-
pundu au colonel Courtot par le lélégramme
sui.wnt : u Vous adrtsso, ainsi qu'à tous col-
n laborateurs., bi'n ives félicitations pour
« 1" ureu>: accomplissement mission oui, en
Il 'It-pi' des difficultés considérables qu'ave/.
« s-.i-ïi.tnicos ave:- sucoCs. réalise nouveau
« "ntro Afrique Nord et hll/ (>ntre
« africain. »
La T. S. F. en marche
-0-0-
Répondant à une question, M. Bdtdwin a
déclaré à la Chambre des Communes qu'il Cft
queslio.-i de former un Comité spécial chargé
d'étudier l'opportunité de radiotéléphone cer-
tairis des débats qui ont lieu à la Chambre des
CommIH:(,
A quand l'installation d'un microphone sur
la tribune du Palais-Bourbon ? Les sans-fi lis-
t, qui croissent et multiplient dans nos pos-
sessions d' outre-mer, seraient certainement tort
heureux de pouvoir suivre au jour le jour les
débats parlementaires.
LF. :xLME to : .) C LI #,NI ri.% i F.. is
VENDREDI SOIR, 27 MARS 1925
e g 45;
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
- LES ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
1 La AnnDnca elftécleme» *ont MfUM aux Bureaux dùjoumalddom laApnea dtPubUdli
DIRECTEURS: MARCEL RPEPEL et L.-G. THÉBAULT
Réduction et AdoinialratioD : 34, Rue du Mont-Thabor, PARIS-1" Téléphone : LOUVRK 19-37
ABONNEMB LTS Ua an 9 mois 1 boIi
^rance et Colonie». 80 » 45 9 15 )
intp ( Etranger 129 » Ci» S8>
On raboue dans ton* le* Bureaux de poste et eh ex 1.. pr lad para libraire*
Singapour et Trincomalie
1'.
Pendant que les chancelleries européennes
actherchent le moyen de consolider dans le
monde la paix bien fragile encore, l'ami-
rauté britannique, en prévision d'événements
graves toujours possibles, développe, sous
râmpulsion du Gouvernement conservateur,
Ses mesures de précaution dans la mer des
fades et le Pacifique.
Nos lecteurs connaissent trop, pour que
fï insiste, cet organisme complexe, à la fois
puissant et délicat qu'est l'Empire britanni-
que qui repose sur un réseau de voies de
communications.
Dans l'antiquité, l'Empire perse d'abord,
rEmpire romain ensuite, avaient dû leur
cohésion à un système de routes fort déve-
Jappé et fort bien compris qui permettait
d'assurer rapidement sur les points les plus
éloignés, l'exécution de La volonté impériale.
Aujourd'hui, u c'est aussi un système de
communications, don de la nature et non
pas œuvre d'art qui donne un ciment à l'ap-
Çrçâl universel de l'Empire britannique. »
An cours des siècles, les Anglais ont occupé
successivement le long des routes maritimes
tous les points nécessaires à la sécurité de
leur circulation ; ce furent d abord, à 1 épo-
que où l'on ne distillait pas l'eau de mer
et où l'on ne pouvait emporter à bord assez
d'eau douce pour la durée d'un long voyage,
its lieux indispensables à l'approvision-
jument en eau douce; puis vinrent les sta-
tions de charbon sur les grandes routes océa-
aiques et à leurs croisements, enfin l'occu-
on des points d'appui nécessaires à l'éta-
L'lwcment de cet immense réseau de câbles
tflégraphiques qui enserrent le monde et en
zapprochent, au point de les -rendre voisines,
les parties les plus éloignées. Ainsi s'est créé
oet ensemble de stations navales qui jalon-
arne les routes de cet Empire océanique.
Mafs, avec le temps, aux préoccupations de
net ordre, s'en sont ajoutées d'autres : occu-
w un point n'a pas suffi, il a fallu songer
à avoir la maîtrise de l'hinterland, celle des
sfofons voisines et conune, d'autre part, le
tre de la guerre peut se déplacer sur les
nos les plus lointaines, il a été nécessaire
4e prévoir la création de bases qui seraient
mmme un morceau de la métropole trans-
latée aux antipodes.
Aî-jo besoin de répéter que la politique an-
pise en Egypte n'obéit pas, en grande
Aitie, à d'autres considérations. C'est en
Int cas lL des préoccupations de ce genre
que répondent les travaux qui sont com-
iomowês ou poursuivis avec une activité re-
aa*attable à Trincomalie et à Singapour.
4> n'est pas d'aujourd'hui que l'amirauté
a«ge à Singapour. Elle y a porté son atten-
tiIIIIclè9 le lendemain de la guerre. A ce
mment-là Héligoland venait d'être déman-
telée, la Hotte allemande détruite à la suite
«Piaddents restés mystérieux pour le grand
pobHc, mais dont l'origine n'est pas ( très
difficile à deviner, donc plus rien à craindre
dbm les mers du Nord et de l'Ouest de l'Eu-
tnpe. Dans la Méditerranée, en présence
.'une Italie, d'une Espagne et d'une France
peu armées et amies, Malte assurait sans
contestation possible la suprématie britanni-
qpe.
Un seul point inquiétant sur l'immense
Irrite était en Pacifique où l'Angleterre a de
ri tgrands intérêts et où les convoitises des
Etais impérialistes aujourd'hui otticiellement
mais et demain probablement adversaires se
Benrtent sans ménagements.
Il faut assurer la sauvegarde des intérêts
et en même temps veiller à la sécurité des
dominions qui restent exposés aux mauvais
desseins de certains riverains du Grand
Océan.
L"amiral Jellicoe est envoyé en Nouvelle-
Zfîande beaucoup moins pour y exercer les
fonctions surtout honorifiques de Gouverneur
que -pour pouvoir étudier sur place le pro-
blème qui préoccupe l'amirauté.
11 en revient avec la conviction qu'il faut
de toute urgence créer une flotte importante
dans le Pacifique et dont le chet résiderait à
Singapour. « Singapour, écrit-il, est la clet
navale de tout PExtrême-Orient.n Les domi-
nions comme l'Australie et la Nouvelle-
Zélande l'approuvent tout naturellement.
Itais le Parlement (britannique ne se
laisse pas séduire par les projets grandioses
de l'amiral Jollicoc; il réduit les demandes
de l'amirauté et consent seulement à voter
tes sommes nécessaires à la création de dé-
pôts de combustibles et de bassins capables
de recevoir de nouvelles unités. Ce n'était
(évidemment qu'un premier pas. Les desseins
de l'amirauté sont clairs ; ils ont été exposës
avec la.plus grande franchise lors de la dis-
cussion de ces crédits. Son porte-parole s'est
eqnimé avec toute la netteté désiïaîble :
«ï.a question de Singapour est une question
stratégique générale. Cette stratégie n'est pas
aouveile : c'est celle sur laquelle l'empire
tiritannique, a été fondé. Sa destinée future
peut fort bien se régler dans les régions les
plus éloignées du monde. Sans station de
pétrole dans ces mers lointaines l'amirauté
et incapable de les faire traverser par des
flottes ».
Le lord-chef de l'amirauté ne fut pas
mnins explicite: « Tenter une action dans le
Pacifique, dit-il, avec la seule base de Malte
aérait un désastre ; autant avoir des arcs
sans flèche que de posséder une flotte sans
%isc. »
Ces citations projettent sur ce problème
aae lumière éclatante. Cependant l'arrivée
de M. Macdonald. au pouvoir faillit compro-
mettre le succès de l'opération. Préoccupé de
procéder à une réduction générale des arme-
ment, le premier ministre travailliste, en
dépit de l'opposition que l'on peut deviner,
11 suspendre les travaux entrepris, geste
l'importance n'a pas été suffisamment
snfsie lorsqu'il fut fait. -
Maïs M. Mac Donald quitta bientôt le
jrouvoir, et ses successeurs s'empressèrent de
reprendre le cours des efforts un moment in-
tprrompus. Depuis lors, on polisse avec in-
tensité la construction des jetées, des bassins,
des voies de communications, on organise les
emplacements des aérodromes, on dispose
ceux de l'artillerie des différents calibres ;
bref, on travaille à l'édification de la base
navale La plus forte du monde.
Mais il n'y a pas que le problème du Pa-
cifique et sur l'immensité des mers où sont
dispersés les territoires qui forment l'Eni.
pire britannique, d'autres points faibles sont
apparus. C'est pour remédier à ces lacunes
qu à une date récente l'Amirauté a décidé de
fortifier Trincomalie.
La baie de Trincomalie est un excellent
port naturel situé sur la côte nord-est de
Ceylan. Elle avait été négligée jusqu'à une
date récente où, .brusquement et sans bruit,
le Gouvernement britannique y envoya l'es-
cadre de l'Inde, dont le port d'attache était
jusqu'alors Bombay.
Celte décision de l'Amirauté répond à l'in-
quiétude que donne au Ministère des Colo-
nies l'état des esprits dans l'île. On redoute
que le mouvement nationaliste qui gagne
constamment du terrain dans l'Inde ne
s'étende un jour à Ceylan qui n'en est sépa-
rée que par un étroit bras de mer et qui est
peuplée d'éléments appartenant à la même
race que ceux de la partie méridionale de la
péninsule. Des mouvements continus de po-
pulation entretiennent entre les deux pays
une circulation qui, un jour ou l'autre, har-
monisera leurs aspirations politiques.
On répond, il est vrai, que la population
cinghalaise est trop paisible, trop laborieuse,
trop attachée à l'existence facile sous un cli-
mat qui vous incite constamment au moindre
effort pour se laisser jamais toucher par la
propagande qui sévit de l'autre côté du Dé-
troit. Ce sont là des illusions trompeuses.
La conscience nationale est endormie et non
pas abolie; elle n'attend, pour se réveiller,
qu'une occasion favorable. Mais ne commen-
ce-t-elle pas à se réveiller?
Un note, en effet, que, depuis 1915, une
renaissance du boudhisme y a provoqué un
premier essor du nationalisme. D'autre part,
avec l'accroissement de la prospérité, il s'est
formé une classe riche, qui s'est instruite,
qui a appris l'angdais et s est initiée à la ci-
vilisation occidentale. La richesse et l'ins-
truction ont produit ici leurs effets habituels ;
elles ont donné à ceux qui en sont pourvus
le goût de l'indépendance.
Les indigènes de cette catégorie ne veulent
plus rester en tutelle. Ils demandent qu'on
élargisse l'autonomie de l'ile et qu'on modi-
fie le régime de la représentation qui, repo-
sant sur les catégories ethniques, morcelle
l'opinion. Ils veulent la représentation régio-
nale qui donnerait la majorité et l'influence
politique aux Cinghalais boudhistes. a Ce se-
rait le germe d'une nationalité cinghalaise. »
L'on comprend sans peine que ces pers-
pectives ne plaisent guère au Gouvernement
anglais, surtout quand celui-ci est entre les
mains des conservateurs qui ont pour pro-
gramme traditionnel de resserrer, même par
la force, si c'est nécessaire, les liens de
l'Empire au lieu de les détendre, en laissant
à la personnalité des peuples sujets une cer-
taine liberté d'aillure.
Aussi prévoyant qu'un jour, peut-être pro-
ohain, le mouvement nationaliste de l'Inde
pourrait fournir à celui de Ceylan l'occasion
d'éclater, l'Amirauté a pris ses précautions.
Elle a décidé de faire de" Trincomalie une
base redoutablc. La nature s'y prête admi-
rablement. Le port est profond, la ceinture
de rochers qui l'environne le rend facilement
inexpugnable.
Les travaux sont poussés avec rapidité. On
construit avec fièvre des réservoirs pour le
pétrole, on édifie des casernes, on aménage
des terrains d'aviation ; en un mot, on orga-
nise tout pour faire de cette rade une place
formidable d'où l'on pourra surveiller à la
fois Ceylan et l'Inde.
Ainsi se complète l'organisation de la dé-
fense de l'Empire, Gibraltar, Malte, Suez,
Àden, Trincomalie, Singapour, jalonnent
cette longue route qui relie à la métropole
les possessions du Pacifique et dont la pos-
session assure la domination britannique.
Chez nous, certains se réjouissent de l'ac-
tivité que déploient en ce domaine nos voi-
sins et amis, et volontiers la donneraient en
exemple à notre Gouvernement auquel ils
reprochent d'être insouciant et inerte. - -
Ce n'est pas le lieu d examiner à fond
cette question. Mais je crains, quant à moi,
que cette politique, qui ne place sa confiance
que dans la force, et dont les manifestations
les plus caractéristiques sont la dissolution
de la Chambre égyptienne que nous faisions
prévoir dans notre dernier article, et qui est
aujourd'hui réalisée, et les tiavaux de Sin-
gapour et de Trincomalie, ne réserve, à ceux
qui la poursuivent, après d'éphémères suc-
cès, de graves déceptions.
Les relations entre les colonies et leur mé-
tropole respective en sont arrivées à un mo-
ment dont il ne dépend pas de nous de mo-
difier le caractère imposé par l'évolution
même des sociétés, mais qui nous commande
de renoncer aux vieux procédés empiriques
et d'envisager des méthodes plus appropriées
à l'état de notre civilisation.
Henry Fontanier,
Député du Cantal, Secrétaire de la
Commission des. Affaires étrangères,
Membre de la Commission des Co-
lonies.
TAUX DE LA PIASTRE
Le Gouverneur Général do ITiidotiiiiie
vient de faire connaître au ministre des
flolonins qu'à la date du 26 mars 1Î125, le
taux officiel de la piastre était de 10 fr. 60.
Service de Santé
M. le médecin princlpa Féret (A.-J.-R.), du
port de Toulon, vient d'être désigné pour rem-
'plir It-s fonctions de chef du service de santé
do Va marine en Indochine, à Saïgon.
Une hlslolre du colé
D-O-
C1 est l'amiral Jaurès
qui, le premier, a signalé
à' Vattention du Groupe
p-arlementaire de la Ligue
de la République le re-
marquable ouvrage que
vient de publier M. Mau-
rice Piettre sur la produc-
duction industrielle du
café (1).
Déjà nous avions pu apprécier la largeur
de vues et la forte technique du chef actuel
du Service vétérinaire des Halles en arrê-
tant avec lui les principes directeurs d'une
politique rationnelle de la viande. Son nou-
veau livre devait certainement nous apporter
des informations précieuses sur l'histoire du
café et sa culture qu'il a spécialement étu-
diée au Brésil. Il n y manque pas; et par là
il rend le plus signalé scrvice à nos colonies
où le café, originaire de l'Afrique, pousse
en abondance.
L'Afrique occidentale française, dans les
neuf premiers mois de l'tin dernier, tn
exportait 93.056 kilogrammes ; la seule Côte
d'Ivoire, en août 1924, 2.371 kilogrammes ;
et Von connaît le café qu'exporte le Daho-
mey, comme celui du Rio Mung, en Guinée
française.
Au temps où M. Brancas, bourgmestre
d'Amsteràam, offrait à Louis XIV un jeune
et vigoureux plant de café de cinq pieds de
haut, tous les Etats européens tentaient dac-
climater la culture du café dans leurs colo-
nies. Nous faisions nous-mêmes de vains
essais aux Antilles.
Quelques plants obtenus par M. de Jus-
sieu et exportés à la Martinique par le capi-
taine Gabriel Clieu, permirent enfin, à force
de soins assidus, de recueillir près de deux
litres de grains qui ftirent distribués à ceux
qui s'intéressaient il la nOt/velle culture.
- De la Martinique, le café se répandit au
nord dans toutes les Antilles, puis dans
l'Amérique centrale, et au sud dans la
Guyane française vers 1723. Il gagna ensuite
les Etats brésiliens voisins de VAmazone, de
Para et de Maranhaâ,
Le café, si Von en croit M. Maurice Piettre,
pousse dans toutes les terres. On le trouve,
résistant à la sécheresse et aux vents du,
large, 'dans les terrains à latérite de Mada-
gascar, dans ta btousse même de la Gold
Coast, la Côte df/voire et la Guinée fran-
çaise.
Il s'adapte ainsi parfaitement aux milieux
les plus défavorables en accroissant parfois
son système radiculaire, jusqu'à étendre un
développement presque égal des racmes et de
la plante. En 191©, dans le Haut. Oubangui,
au poste de Mobaye, cinq pieds de café ont
dalmé. une récolte abOl/dalltc.
Si cependant une grande humidité atmos-
phérique associée à une température élevée
favorise la culture du café, elle permet éga-
lement le développement de la florft parasi-
taire ou cryptogamique, en particulier du
fléau de VOcéan indien, Z'Hemilica vasta-
.trix.
Il faut tenir compte, en outre, du rôle
prépondérant, des pluies pendant la crois-
sance des fruits.
Les jeunes plants sont protégés contre
Vaction néfaste de la radiaiion vsolaire par
des abris artificiels, des arbres et des plantes
comme les bananiers.
Grâce à Vimmigration italienne, l'Etat de
Sao Paulo Pllt en T9T6, avec 800.000 tra-
vailleurs de premier ordre, fournir les trois
quarts de la production mondiale de café,
soit 1^.892,000 sacs.
M. "Maurice Piettre fournit encore sur la
culture du café les indications et les conseils
pratiques les plus précieux. Le caféier ne
commençant à produire que la quatrième an-
née pour atteindre son rendement maximum
vers la huitième année il est'recommandé de
procéder momentanément à la culture de
plantes intercalaires, telles que le maïs, le ha-
ricot, le riz et., plus rar-ement, le tabac, la
pomme de terre et l'oignon. Ott. peut aussi,
dans une plantation ensemencer une ligne
sur trots.
Le traitement industriel du café, son dépul-
page, son lavage et son séchage font l'objet
d'un chapitre fort intéressant.
Suivant le professeur Capus, le café de la
Nouvelle-Calédonie est le meilleur de nos co-
lonies.
Sa culture est partout rémunératrice. Aussi
est-il permis de conclure, avec Af. Af Qurice
Piettre :
« Des millions de kilomètres carrés atten-
dent de l'homme un peu d'effort; et du beau
grain argenté, caclzé sous sa rude enveloppe,
naîtra Varbre précieux dont la sève généreuse
donne la joie de vivre, évoque les rêves dorés
qui bercent l'humaine douleur. »
René Chavagnes,
Député du Loir-et-Cher.
Commission deniiaires Tunisiennes
-0.0-
Les délégués tunisiens du Grand Conseil
de .Tunisie vont quitlcr PfHis munis de plu-
sieurs décisions du Gouvernement qui cons-
tituent tout un programme de réformes. : dé-
srwnais, les conscil'lers municipaux seront
Hns par le peuple au suffrage restreint ;
l'instruction primaire va être étendue : la
paie des ouvriers va être .réglementée! par
un office de protection de la main-d'œuvre
indigène : des caisses de crédit agricole se-
ront créées.
(1) Librairie Le François, 91, boulevard
Saint-Germain, Paris.
A la Commission ? l'Alaerle
des Colonies et des rroieeiorais
-- 0
La Banque de Madagascar
A la suite d'un article tendancieux et er-
roné publié dans les colonnes d'un de nos
confrères de la presse coloniale, la Commis-
sion de l'AJlR'érie, des colonies et des pro-
tectorats de Ta Chambre a décidé de ne plus
rien communiquer à ia presse. La consigne
a été observée. Aussi c'est dans le plus
grand mystère qu'elle s'est réunie hier,
sous la présidence de M. ProuSlt., pour exa-
miner le projet de loi relatif à la création
d'une banque d'émission, à Madagascar.
Un échange de vues intervint auquel pri-
rent part MM. Henry Micbei, rapporteur;
Auguste Brunet, Roux-Freissineng, Valu-
de, Outrey, Maître, Robaglia, Aqoulvant.
Puis la Commission, écarta le principe d'une
banque d'Etat à Madagascar, et à propos
du principe de la banque d'émission privi-
légiée, invita le rapporteur à demander
certains éclaircissements au ministre.
La majorité de la Commission semble
incliner vers une 'banque d'émission, quel-
ques-uns des membres étant d'avis de créer
un organisme ayant quelque rapport avec
celui de la Banque de France ou de la Ban-
que d'Algérie; d'autres, au contraire, pre-
nant exemple sur les très beaux résultats
donnés par la Banque de l'Indochinè jus-
qu'à ce jour, ne voudraient pas d'une ban-
que uniquement confiaée sur le terrain de
l'éanission et du réescompte.
La Commission n'a pas encore passé à la
discussion des articles.
Etaient présents : MM. Angoulvant, Bri-
gault, Urunct. (la Réunion), Félix Gouin,
(li-aiidmaison (commandant de), Henry
Michel, Maitre, Outrey (Ernest), Perreau-
Pradier (Pierre), Proust, Rodaglia (Barthé-
lémy), iRoux-Freissineng, Saint-Just (géné-
ral de), YaLudc. M. Diâgne, président, est
parti pour le Sénégal.
«' "Eo
Au Conseil d'Etat
Requête d'un surveillant
des établissements pénitentiaires
coloniaux
Le Conseil d'Etat a annulé un décret en
date du 19 février 1921, concédant à M.
Vittoriani surveillant en retraite des éta-
blissements pénitentiaires coloniaux, une
pension que celui-ci estimait insuffisante.
Cette décision a été prise par le Conseil
pour les motifs ci-après :
« Si le premier alinéa de l'article 8 de la
« loi du 25 mars 1920, .ne vise que les pensions
« d'ancienneté et proportionnelle des militaires
« et assimilés, ces expressions ont eu pour but
« de rappeler que la loi ne s'applique pas aux
1 bénéficiaires des pensions militaires d'inva-
Il lidilé; mais non de priver des bénéfices du
« complément les titulaires de pensions militai-
« res fondées sur la durée des services - que
« le dernier alinéa de l'article 8,qui limite les
II. conditions d'allocation du complément aux
1 fonctionnaires et agents de la marine placés
Il cous le. régime des pensions militaires, im-
1 plique nécessairement que le bénéfice du
Il complément n'est pas limité aux militairec;
« r-t assimilas, qu'il, sort de ];'l que le siour Vit-
Il toriani est, fondé il soutenir quu c'est il
Il tort que le complément de pension lui a
« été refusé.
« lVnutro piii'l, lr> siour Villorinni est renvoyé
« devant le ministre des Colonies pour être
« procédé à une nouvelle liquidation de la
« pension A laquelle il a droit.
Nettoiement des rues d'Oran
Le Conseil d'Etat a rejeLé la requête de
M. Guillallhcrt, adjudicataire du1 nettoie-
ment et de l'arrosage des rues de la ville
d'Oran, vcontre un artôte du Conseil de
Préfecture d'Oran du 1T août 1920 qui a
rejeté sa demande d'indemnités a raison
des travaux supplémentaires qui lui ont
été imposés par ladite ville et des amendes
qui lui ont été indiïmeilt jnllugées.
Le Conseil d'Etat considérant :
« En ce qui concerne les travaux que le
c requérant déclare avoir exécutés à raison
« desquels il demande fi bénélicier des alloca-
Il lions supplémentaires, prévues par l'article
< 453 du cnhif'r des charges, il n'est pas permis
« de retenir le bien-fondé de ses prétentions.
« Les conclusions de la requête tendant à
c ce que la ville d'Oran soit condamnée à payer
« une allocation supplémentaire, sont reje-
tl lées. »
La culture SOche du co on en A.O.F.
–0-0–
Le concours qui avait été institué l'an der-
nier par l'Académie des Sciences Coloniales
vient d'avoir sa conclusion. Le jury, préside
par le Gouverneur Général Roume, et qui se
composait de MM. Capus, Chevalier, Perrot,
Prudhomme, Waddington, président de l' As-
scciation cotonnière, et Bourdarie, secrétaire
perpétuet, après avoir examiné et comparé les
huit mémoires envoyés, a attribué le 1er prix
(3.000 francs) au mémoire portant là devise :
« Persévérer », et le 2° prix (750 francs) au
mémoire inscrit sous la devise : « L'A. O. F.
est au début d'une évolution considérable. »
En séance, les enveloppes contenant les
noms des auteurs ayant été ouvertes, le lor
prix se trouve attribué à M. Vuillet, inspec-
teur général des Travaux agricoles à Dakar,
et le 2e prix à M. Etesse, ingénieur agronome.
Ces deux mémoires seront publiés et suivis
d'un mémoire complémentaire rédigé par M.
Cspus, rapporteur.
En Méditerranée
Le mauvais temps gévit sur Marseille et
la ràqinn provençale depuis trois iours.
Lo to.mpêta retarde considérablement la
marche des navires. Lo Duc-d'Aumale,
courrier rle l'Afrique du \1 ()t'd.. a subi de
légères avaries, - (Por :1.">1/:' 1w.)
La réglementation de la chasse
en Afrique occidentale Française
0«0
En vue de réglementer d'une manière effec-
tive la chasse dans lés colonies de l'Afrique
Occidentale française, un décret récent vient
d'édicter certaines règles tendant à garantir la
conservation de certaines espèces animales.
Cet acte, qui a été signé par le chef de
l'Etat à la date du 10 mars, institue cinq sortes
de permis de chasse :
Le permis de capture scientifique ;
Le permis sportif de grande chasse ;
Le permis commercial ;
Le permis de chasse ordinaire ;
Et enfin le permis indigène.
Le permis de capture scientifique, accordé
gratuitement par le Gouverneur Général ou
par les Lieutenants-Gouverneurs, est destiné
soit aux représentants d'Etablissements scienti-
fiques français reconnus par le Ministère de
l'tnstruction publique, soit à des personnes
d'une compétence spéciale qui désirent pren-
dre des animaux en vue de repeuplement, de
domestication ou d'entretien dans un Etablisse-
ment - ftologique français.
Comme son nom l'indique, le permis spor-
tif de grande chasse est destiné aux personnes
qui se livrent à la chasse uniquement par sport
et en dehors de toute idée de lucre. Il est dé-
livré par les Lieutenants-Gouverneurs.
Le pmnis commercial est délivré par le
Lieutenant-Gouverneur de chaque colonie aux
personnes qui se livrent à la chasse dans un
but lucratif ou en vue de l'alimentation du
personnel de leur entreprise. Ce permis, en
raison même de sa destination spéciale, ne
peut être délivré aux fonctionnaires civils ou
militaires ni à des personnes simplement de
passage en Afrique Occidentale française.
Le permis de chasse ordinaire est délivré
par les Commandants de cercle, aux détenteurs
de fusils de chasse jusqu' au calibre 12 inches
et de carabines non rayées ; il donne le droit
de chasser et de, tuer le gibier à l'exception
des espèces protégées ou se trouvant dans les
patcs nationaux.
Enfin, le permis de port d'armes délivré aux
indigènes constitue pour eux un permis de
chasse, sauf également en ce qui concemel la
chasse aux animaux d'espèces protégées.
Le décret du 10 mars laisse au Gouverneur
Général de l'Afriqua Occidentale française le
soin de déterminer le degré de protection à
arbitrer, en dehors des parcs nationaux, aux
espèces animales, ainsi que la liste des ani-
maux dont la chasse est interdite dans les
parcs nationaux. Ces parcs seront institués dans
chaque colonie du groupe en vue. de former
des r éserves et d'assurer le repeuplement de
certaines espèces susceptibles de disparaître.
Aux Lieutenants-Gouverneurs incombera le
soin de fixer les périodes d'ouverture de la
chasse et ceilles durant lesquelles il sera inter-
dit de chasser certaine,s- espèces. Ils réglemen-
teront également l'emploi, à titre exception-
nel, des engins ordinairement prohibés et au-
toriseront, le cas échéant, les battues. La
chasse- dite au feu, ainsi que cène pratiquée au
moyen de filets, lanternes à acétylène, phares*
explosifs, poison, armes empoisonnées, sont
rigoureusement interdites.
Il semble inutile d'insister sur l'importance
8e cette réglementation qui va permettre au
Gouverneur Général et aux Lieutenants-Gou-
verneurs des Colonies formant le groupe de
l'Afrique Occidentale française d'arrêter la
destruction de certaines espèces d'animaux qui
n'auraient pas tardé à disparaître dei la faune
africaine.
Les exportations (Tara* du Sénégal
---0-0-
L'excoriation des aracliides du Sénégal
pendant l'année 1ÎKM- a atteint le total de
315.83fi tonnes, contre 274755 tonnes en 1923
soit une augmentation de 41.081 tonnes.
Ces quantités se répartissent comme suit,
par porls d'om barque ment :
Année 1924
LWsignnlion '()Iluntités Df'slin:1l iùn
Dostimlion
̃Quantités
̃ •x portées
(tonnes) France Etranger
Kaolnrfe 3».906 71.926 16.980
nuflsque 88.862 77.346 11.506
Dakar 00.410 1'().24 14.113
Foundiollgne 39.309 -23.254 16.055
Zïguinrlior 19.7H J(i.OO: 3.7ÏI
Jon~ 2.066 1.763 303
M'Bour 15. i-)6 7 12.829 2.768
Autres ports 052 Il 952
Total :U5.Sftô 249.418 66.418
Année 1023
Désignation
rK-stinatii
Quantités
exportées
MonnofO Franco. Etranger
Kaolock 67.500 34.364 33.136
Rufisque 90.173 69.207 20.966
Dakar .},() 37.362 9.32L
Foundiousnr 36.021 24.986 11.035
Ztgliinohor 16.950 1 5.681 1.269
Jonl 3.1."il- 1.93» 1.201
M'Bour 13.;)(j 8.112 5.457
Autres ports 705 » 705
Total 27 i. 755 191.641 «3.114
T1 y a lieu de remarquer, tout d'abord,
que le port de Kaolack s'est classé M pre-
mier au point de vue du tonnage dos arachi-
des emibarqui^s et, a ainsi pris la pla. oc-
cupée jusqu'à cello année (par Rufisque.
Mais le lait le nlus significatif nui S,,
ffago du 'labloitu oi-dessns. mieux quo l'Ac-
croissement dos exportations totale d ? l'an-
née, c'est l'augmentation de la part, do la
Franco dans ces exportations et la rlimlllu.
lion corrélative dos aoliats faits -par l'étran-
ger.
L'AVIATION COLONIALE
00 -
Les aviateurs Lemaitre et Arrachard
à la Chambre
Les capitaines Lemaitre et Arracbart ont
été reçus hier dans les salons de la prési-
dence de la Chambre des députés, par M.
Paul Painlevé, le général Nollet, ministre
de la Guerre, M. Laurent Eynac, sous-secré-
taire d'Etat à l'Aéronautique, le colonel Gi.
rod, député du Doubs, président du groupe
de l'aviation, qu'entouraient de nombreux
députés et plusieurs généraux, parmi les-
quels les généraux Dumesnil, Barès et Huet.
M. Girod parla au nom du groupe de
l'aviation, M. Outrey au nom du groupe
colonial, puis MM. Laurent Eynac, Paul
Painlevé et le général Nollet.
Tous les orateurs ont insisté sur la belle
leçon d'énergie et d'endurance que donné*
rent les deux vaillants pilotes au cours de
leur randonnée qui aura non seulement
comme résultat de garder à la Frànce lè
premier rang dans l'aviation, mais encore
de prouver la maîtrise et la perfection de
notre industrie. -
Il appartenait à M. Laurent Eynac de sou-
ligner l'effort des deux aviateurs et de mon-
trer que leur performance a établi, au béné-
fice de la France, le record de la distance
en ligne droite, puisque Lemaitre et Arra-
chait ont fait 3.500 kilomètres d'un seul
coup d'aile.
Ce record vient s'ajouter, dit M. Laurent
Eynac, à celui de fa vitesse, avec 448 kilo-
mètres à l'heure et à celui de la hauteur
avec 12.000 mètres.
« Vous avez vaincu tous les septicismes et
prouvé que la vaillance française est inin-
terrompue ! » s'est écrié M. Painlevé, après
quoi le général Nollet trouva ce joli mot,
chaleureusement applaudi par toute l'assis-
tance : « Je ne ferai pas de discours j je veux
garder le silence parce que c'est l'attitude
d'un père heureux dont les enfants viennent
de bien se conduire. »
Puis avec une aimable modestie, le capi-
taine Arrachait fit le récit du raid, contant
sobrement en soldat, les péripéties de la
route, alors que les aviateurs furent obligés
d'atterrir, sans essence, perdus en plein dé-
sert :
u Nous dûmes abandonner l'appareil dans
l'immensité des sables, emportant simple-
ment 12 litres d'eau, des dattes, une cara-
bine, une lampe électrique et un compas
pour nous guider. Nous marchâmes à
l'aventure, victimes des mirages qui nous
faisaient croire le but atteint. Enfin, nous'
errions depuis quatre jours lorsqu'un méha-
riste releva nos traces sur le sable et par-
vint à nous rejoindre. Nous étions sauvés. »
La réception se termina devant un buffet
dressé dans le salon où tous les invités vi-
dèrent une ooupe de Champagne en l'hon-
neur des deux héros de l'air.
A noter que le capitaine Lemaitre, qui est,
comme son camarade, l'objet de sollicita.
tions de toute sorte, donnera dimanche ma-
tin à Versailles le départ du prix Lemon-
nier, la grande épreuve sur route organisée
par le Racing-Chib de France.
-
Le raid Haarm-Audoln-Oulireuli
La mission Haavdt-Audoin-Dubreuil, dont
les Annales Coloniales ont signalé le récent
raid transafricain, est arrivée à Stanleyville,
après avoir exploré pondant deux mois la ré-
gion do l'Oubanghi-Chari.
Les autorités belges, la colonie européenne
et à leur tête le gouverneur Ieulemcester,
ont fait un chaleureux accueil aux voyageurs
qui arrivaient à cette étape, riches des plus
précieuses observations sur la faune redou-
table des pays traversés, les races naines du
Centre Afrique et, point très important, sur
la possibilité de remplacer par l'automobile
le portage humain.
De la Tunisie au Tchad
-0-0-
La mission Courtot
I.«» colonel Courtot. qui vient do. traverser
Io Sahar.i de la Tunisie an Tchad avec une
mission automol'ilc, tlullr les Awnilt's Colo-
niales (HU raconlt- les péripôties 01 les viris-
situde«5, téh'grajphie nue la mission ost arri-
vée à Zindcv (\ i^ov).
( "c raid a produit un gros effet m )ral sur
les populations indigènes ot a étô particu-
lièrement heureux pour l'accroissement du
prestige dr l'influence française d:i"is les ré-
gions sahariennes.
M. Daladier. ministre dos Colonies, a ré-
pundu au colonel Courtot par le lélégramme
sui.wnt : u Vous adrtsso, ainsi qu'à tous col-
n laborateurs., bi'n ives félicitations pour
« 1" ureu>: accomplissement mission oui, en
Il 'It-pi' des difficultés considérables qu'ave/.
« s-.i-ïi.tnicos ave:- sucoCs. réalise nouveau
« "ntro Afrique Nord et hll/ (>ntre
« africain. »
La T. S. F. en marche
-0-0-
Répondant à une question, M. Bdtdwin a
déclaré à la Chambre des Communes qu'il Cft
queslio.-i de former un Comité spécial chargé
d'étudier l'opportunité de radiotéléphone cer-
tairis des débats qui ont lieu à la Chambre des
CommIH:(,
A quand l'installation d'un microphone sur
la tribune du Palais-Bourbon ? Les sans-fi lis-
t, qui croissent et multiplient dans nos pos-
sessions d' outre-mer, seraient certainement tort
heureux de pouvoir suivre au jour le jour les
débats parlementaires.
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