Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-03-25
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 25 mars 1925 25 mars 1925
Description : 1925/03/25 (A26,N46). 1925/03/25 (A26,N46).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396891v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNIIE. - Ne 46
EB - NUMERO -- : M CENTIME
MERCREDI SOIR, 35 MARS 1935
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Les Annales Coloniales
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DIRECTEURS 1 MARCEL RUBDEL et L.-G. THeBAUL T
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L'orieniatlon nouvelle de la politip indociiinoise
.♦»
La pacification, 1 organisation et la tnise en
valeur de l'Indochine ont été la principale
préoccupation de la France en ces dernières
années. Toutefois, en raison de l'évolution
qui s'est peu à peu produite dans les esprits,
il a bien fallu progressivement, comme nous
l'avons vu, faire une part toujours plus grande
dans l'Adininistration do la Colonie à nos
compatriotes et à l'élément indigène. --
Les colons ont, les, premiers, réclame, et
depuis quelque temps déjà obtenu, d'être re-
présentés dans les divers Conseils administra-
tifs de l'Indochine et de faire entendre leur
voix dans la discussion des questions écono-
miques ou financières dans lesquelles ils
étaiflÉt plus ou moins intéressés. Ceux-ci
étaient, d'ailleurs, des Français qui, ainsi que
les fonctionnaires, mais à des titres différents,
concouraient par leur ^travail et leurs efforts
au développement de la colonie. Ils appor-
taient dans les délibérations un esprit plus
libéral et, en tous cas, plus indépendant, et
pouvaient, par leur action, élargir singulière-
ment les discussions auxquelles ils prenaient
part.
L'élément indigène a été un peu plus. long-
temps tenu à l'écart, car il ne présentait peut-
être pas, dans les débuts, toutes les garanties
désirables. Il était, assez juste qu' avant de
'1 'associer plus étroitement à l' administration
et à la marche des affaires du pays, il nous
donnât des gages de son loyalisme et attei-
gnît un degré d'éducation qui lui permit de
nous apporter une coopération vraiment elli-
cace et productive.
La politique française à 1 égard de nos pro-
tégés ne s'inspirait donc pas d'une hostile mé-
fiance, comme on a semblé le croire, mais,
au contraire, d'une sage prudence, et, sans
forcer les événements, on tenait à leur concé-
der, chaque année, proportionnellement à
révolution de leurs idées, des droits et des
privilèges plus appréciables. On serait sans
doute arrivé ainsi sans heurts ni à-coups à un
rapprochement à peu près complet entre les
deux races. -
On a repioché à M. Albert barraut d avoir
un peu brusqué les choses en exaltant en
maintes circonstances solennelles, d'une façon
trop excessive;, les qualités et les droits des
Anriamites, et en leur omettant, dans un
Pr ra i sons de
dél ai que ceux-ci avaient oien des raisons de
supposer très proche, une participation très
étroite aux affaires publiques. Assurément, il
avait paru à cet ancien Gouvaneur Général,
animé des meilleures intentionss que l'Admi-
n istrationindbchinÓise n'avait pas au donner à
nos protégés la véritable place qui leur conve-
nait. Il ttmbt. aussi que, pour évitef des re-
vendications qui pouvaient revêtir dans 1 ave-
air un caractère très impérieux, il importait
d'élargir considérablement les franchises dont
ils avaient pu bénéficier jusqu'à présent.
Même, pour leur permettre de prétendre légi-
timement à tous les emplois publics, il vou-
lait leur faciliter très largement l'accession à
la nationalité française.
Il eût, certes, mieux valu ne pas ewposer un
pareil programme, puisqu'il ne devait pas être
suivi, et ne pas provoquer certaines espérancM
qui n'ont donné lieu à aucune réalisation, car
tout le mal est venu de là, lonqu'après la
guierrp nos protégés, cruellement déçus, nous
ont rappelé nos promesses et nous ont amère-
ment reproché la faillite de nos engagements.
Les polémiques qui ont marqué les der-
nières élections législatives en Cochinchine, la
scission qui s'est produite parmi l'élite ac-
tuelle annamite, ont eu assez de retentissement.
pour qu'il ne soit pas utile d'en rappeler ici les
différents épisodes. La lutte a été assez vio-
lente et a été portée un moment sur un tel
terrain qu'elle a pu causer quelques légitimes
inquiétudes. -
En r6alité, il s'agissait surtout d'un malen-
tendu qu'il convenait de dissiper le plus tôt
possible pour rathener le calme et la bonne
concorde dans les esprits. Il y a eu quelque
exagération à prétendre que ceux qui n'avaient
pas voulu accorder leurs suffrages au député-
sortant de la Cochinchine devaient être con-
sidérés comme faisant preuve de sentiments
hostiles à l'inauence française et soutenaient
une politique de séparation et d autonomie
hostile à nos intérêts. Us avaient surtout tenu
à marquer leur decsption et à manifester leur
mécontentement de se voir méconnus ou tenus
systématiquement à l'écart, alors que les ser-
o vices qu'ils avaient rendus leur avaient mérité
un sort plus favorable.
Le Ministre des Colonies, M. Daladier, a
déjà tenu à rappeler que la France ne saurait
manquer à ses engagements et qu'elle était
décidée à réaliser le plus tôt possible les ré-
formes principales que réclamant justement
nos protégés indigènes, aussi bien ceux qui
sont venus étudier dans la métropole que ceux
qui, dans la colonie, constituent une avant-
aarde intellectuelle.
Enfin, M. Merlin a nettement indiqué dans
son discours tf ouverture au Conseil de Gou-
vernement dam quelle mesure il avait cru pou-
voir donner satisfaction aux desiderata de
VopîTmm publique. n propose la création
cFune assemblée nouvelle qui, par ses origi-
nes, sera complètement indépudaift - de
rAikuiiiisrmliim et représentera aussi exacte.
ment quw possible toutes -les valeurs de la vie
mdoohinoise, c'est-à-dire qu'il fait appel à
VMM les bûmes volontés, aussi bien twu* de
lu cmipRriftK que cmlhn de ID pMffii.
Cette assemblée qui portera le nom de Con-
grès de l'Union Indochinoise, doit, en prin-
sauf modification, de détail, compter
44 dont 27 représenteront l'élément
cipem, em bres, 17 l'élément indigène. Ils seront
français, et indigène. Ils seront
surtout recrutés, dans une proportion détermi-
née, au sein des corps élus locaux : Conseil
Colonial de la Cochinchine, Chambres de
Commerce et d'Agriculture, Conseils munici-
paux, Chambres Consultatives indigènes,
c'est-à-dire comprendront des personnalités
ayant déjà l'expérience des assemblées et re-
présenteront des' intérêts importants. Le dé-
puté de la Cochinchine et les délégués au
Consei l Supérieur des Colonies des autres
Etats en feront aussi partie de plein droit.
Cette assemblée, pour nous servir des ter-
mes mêmes employés par le promoteur de cotte
réforme, permettra au Gouverneur Général
d'être en communion directe avec l'opinion
publique, d'en suivre de près tous les mouve-
ments et d'en connaître précisément les aspi-
rations. Elle lui apportera le bénéfice d'expé-
riences acquises très diversement et en dehors
des formes, des modes, des conceptions et des
idées propres à l'Administration. Elle incitera
les services à exercer sur eux-mêmes une sur-
veillance constante et sévère. Elle procurera au
Chef de la colonia un moyen nouveau de se
contrôler lui-même et d'éviter ou de redresser
toute erreur de conduite. Enfin, elle lui four-
nira l'occasion d'exposer ses programmes et
de défendre ses projets.
A côté de cette assemblée continueront à
fonctionner, avec des attributions qui n« seront
pas modifiées, le Conseil de Gouvernement qui
prendra le nom de Conseil Supérieur de l' In-
dochine et la Commission permanente transfor-
mée en Conseil d'administration du Budget
Général.
Il faut relever, comme tentative heureuse de
décentralisation, cette nouvelle organisation
qui marque un très louable désir de donner un
commencement de satisfaction aux réclama-
tions qui se sont produites depuis 'quelque-
temps, ou tout au moins d'amener un peu
d'apaisement dans les esprits.
C'est un acheminement vers des réformes
plus importantes qui consacreront un jour le
développement de l'Indochine et la participa-
tion étroite à ses destinées de ceux qui font
réellement sa force et sa richesse. -
Maurice Bouilloax-Lafont
Vice-Président de la Chambre,
Député du Finistère-,
gote. -• -
L'AVIATION COLONIALE
Le raid Lemaître-Arrachart
Les vaillants aviateurs Lemaitre et Arra-
chart ont accompli ùer la dernière étape,
Bfoon-Villacollbay, de leur splendide voya-
ge, qui comporta, rappelons-le, entré "Etam-
pes et Villàcoublay, les quatorze arrêts sui-
vants : Villal Cisneros (3.600 kilom. comme
« entrée de jeu »), puis Dakar, Kayes, Ba-
mako, Tombouctou, Ain-Mezzer, El Goléa,
Alger, Oran, Fez, Casablanca, Alicante, Bar-
celone et Bron, le tout (13.030 kilom.) en
86 heures 55 minutes de vol, à une vitesse
moyenne de 140 kil. ouf à l'heure.
Attendus sur le terrain de Vlllacoublay
par M. Laurent Eynac, sous-secrétaire d'Etat
à l'Aéronautique, les généraux Niesset, ins-
pecteur général de l'Aéronautique; Dumes-
nil, directeur de l'Aviation au ministère de
la Guerre ; Barès et Huet, le colonel De-
naint, le colonel Rimbert, MM. Louis Re-
nault et Louis Breguet, « auteurs » de l'ap-
pareil, enfin par Mme Lemaître et par Mme
Arrachart mère, les deux capitaines eurent
la coquetterie de planer un quart d'heure au-
dessus de Montlhéry, « pouir ne pas être en
avance sur l'horaire », déclara Lemaître
après les compliments officiels, les embras-
sades, la pose (sans pose) devant les photo-
,graphes et les tourneurs de manivelles ciné-
matographiques.
M.. Lauirent Eynac résuma en termes ex-
cellents le raid prodigieux :
« C'est, diMl, le plus bel exemple de ce
que peuvent l'énergie et la science françai-
ses conjuguées. A l'aller, c'est un raid ac-
compli dans des conditions uniques, trois
mille six cents kilomètres franchis, de jour
et de nuit, en une étape de géants et avec
la plus parfaite régularité dans le fonction-
nement des divers organes du moteur et de
l'avion. Au retour, pilotes et matériel ont
encore voulu élargir la démonstration d'en-
duirance qu'ils nous av-aient déjà donnée. Ils
ont volé par tous les temps, sous toutes les
latitudes, par la chaleur et la pluie, contre
tous vents. Rien n'a bronché. On ne sait
vraiment quoi le plus admirer de la matière
ou de la volonté, de -la mécanique ou des
hommes. »
Il est peut-être. inutile d'ajouter que les
constructeurs considéraient avec quelque lé-
gitime tendresse les pilotes et l'appareil.
Dans l'après-midi, Lemaître et Arrachait
ont été reçus au ministère de la Guerre pair
le général Nollet,
TAUX DE LA FIASTRF
Le Gouverneur général de l'Indochine
vient, de faire connaître au ministre des
Colonies qu'à la date du 23 mars 1925, le
taux officiel de la piastre était* de 10 fr. 70.
Une grève des ouvriers- imprimeurs
nous a mis dans l'impossihül. de pu-
blier nos numéros de lundi et 8e mardi.
Nous nous en excusons auprès de nos
abonrtès et lertmirs.
Particularisme
-OaO-
La Chambre Consulta-
tive de Fort-Dauphin a
exprimé officiellement le
vœu que la main-d'œuvre
disponible de cette pro-
vince fût exclusivement
réservée aux entreprises
de la circonscription. Si
Farafangana prétendait
de même conserver pour ses propres exploita-
tions les travailleurs qui apportent actuelle-
ment le concours de leurs bras att développe-
ment de la colonisation à iVossi-Bé ou à Dié-
go-Suarez, on aboutirait à un étroit protec-
tionnisme intérieur incompatible avec Vœuvre
collective de mise en valeur que nous pour-
suivons dans la Grande Ile.
Il convient, d'ailleurs, de noter que la
main-d'œuvre de la Province de Fort-Dau-
phin - comme aussi celle de Farafallgalla-
est tout à fait hors de proportion avec les
besoins de régions où la colonisation n'a pas
encore réalise de progrès sérieux, ni même
Hllsihles. D'autre part, le pays de VAndroy,
du fait de sécheresses périodiques et calami-
teuses, est très fréquemment exposé à de
cruellt's disettes. C'est, dès lors, faire acte de
sage prévoyance que de faciliter - loin de
l'interdire, comme le voudrait la Chambre
Consultative de Fort-Dauphin l'étui gra-
tton des indigènes du Sud vers les autres ré-
gions de l'ile susceptibles de les employer.
Mais, à la véritéj, on tourne ici dans un
cercle vicieux. Cette main-d'œuvrf', instable
par nature, et regardée à Madagascar comme
tmperfectible, est fort peu recherchée par les
colons et complètement délaissée par Us in-
dustriels. On l'a bien vu en 1922, quand le
Gouverneur Général Garbit y a proposée aux
diverses Chambres de commerce et consul-
tatives de la colonie. Pcrsoiitlc alors n'en a
voillu/ On invoquait « l'inaptitude défittiti-
ve » de /'Antandroy !
L'expérience tentée à la Réunion a,, depuis,
démontre que l'indigène du Sud était parfai-
tement susceptible de s'assouplir aux tâches
agricoles et que, convenablement traité, régu-
lièrement payé et dirigé avec patience, il
pouvait devenir pour des exploitations un
ccllaborateur précieux.
De telles constatations ont conduit les Dé-
légations de Madagascar, au cours de leur
dernière session, à réclamer que la Grande
Ile conservât cette main'd} œuvre et, du
reste, toute sa main-d'œuvre pour ses en-
treprises publiques et.privées. C'est, comme
on le voitla formule de la Chambre consul-
tative de Fort-Dauphin élargie des limites de
la circonscription aux limites mêmes de la
colonie.
Formule encore trop particulariste : elle
néglige délibérément le principe de l'entr'ai-
de coloniale si justement et si fortement af-
firmé par M. Daladier ; plus encore : elle
méconnaît l'intérêt bien entendu de la Grande
Ile elle-même.
La colonisation de Madagascar ne peut que
gagner à voir sortir de leur pays des hommes
qui continueraient, livrés à eux-mêmes. à leur
état social présent, à demeurer en marge de
l'activité économique et qui, transplantés au
milieu de conditions plus favorables à leur
propre développement, contractent des habi-
tudes de travail régulier, s'éduquent et de-
viennent ainsi capables d'un rendement bien
supérieur pour la collectivité.
Formule dangereuse aussi, car à trop proa
clamer que toute la main-d'œuvre disponible
doit demeurer dans le pays, la Colonisation
s'interdit demain de faire appel à un apport
de bras extérieur dont elle peut avoir un ur-
gent besoin pour la mise en valeur de ces
territoires de l'Ouest qui s'ouvrent à de nou-
velles et brillantes perspectivesl
Bien des colons l'ont déjà compris. Un
pays, d'ailleurs, ne s1 appauvrit pas lorsqu'il
s'agit pour lui de n se priver » pour un temps
- le mot lui-même ne correspond pas , à la
réalité - de quelque 3,000 hommes qui, par
le jeu du roulement, sont ramenés à fin de
contrat, dans leur contrée d'origine, ayant bé-
néficié de cette « mise en valeur sociale »,
dont parlait un ancien ministre des Colonies.
Auguste Brunet
Député de la Réunion.
UN MONUMENT A LA MEMOIRE
DE M. VAN VOLLENHOVEN
VA ETRE INAUGURE A HANOI
Le gouverneur général inaugurera le 28
mars, au jardin botanique, le monument
élevé à la mémoire du capitaine Van Vol-
Jenhovcn, ancien gouverneur général de l'A.
0. F. et gouverneur général par intérim de
rindo^Chine, qui s'engagea au début de la
guerre et mourut au chamip d'honnour.
t i BHPttsmon des ans dficoratifs
Le Gouvernement Général de l'Algérie a
fait exécuter, en vue de l'Exposition inter-
nationale des Arts décoratifs, divers modèles
d'art indigène, inspirés de la tradition ber-
bère et modernisés conformément au pro-
gramme arrêté à Paris.
Avant leur envoi à Paris ces oeuvres sont
exposées au contrôle des hospitalisations à
AI,..
A LA CHAMBRE
PROJET DE LOI
La légation de France à Bangok
Le Gouvernement vient de déposer un
projet de loi portant autorisation d'installer
dans de nouvelles conditions la légation
de France à Bangkok.
PROPOSITION DE LOI
Les budgets locaux des Colonies
MM. 1 Auguste Brunet et Lucien Gaaparin
viennent de déposer une proposition de loi
qui a été renvoyée à la Commission des Fi-
nances, sous réserve de l'avis de la Com-
mission de l'Algérie et des protectorats,
àyant pour objet de déterminer de mode de
fljcation des dépenses obligatoires mises à
la charge des budgets locaux des colonies
pourvues de Conseils généraux.
Dans l'exposé des motifs qui précèdent
leur proposition, les auteurs font remar-
quer que les dépenses des budgets locaux
mis à la charge des colonies par l'article
33 de la loi des finances du 13 avril 1900, se
répartissent selon la-division classique tm
dépenses obligatoires et en dépenses facul-
Uiivetf, ces dernières votées souveraine-
ment par les assemblées locales. -
En ce qui concerne les dépenses obliga-
toires. le paragraphe 2 du texte ci-deseus
établit une distinction injustifiée entre les
colonies d'Asie et d'Océanie, où la nomen-
clature desdites dépenses est fixée par la
loi, et les colonies des Antilles et de la Réu-
nion, où elle est arrêtée par décrets rendus
en Conseil d'Etat.
Il résulte de travaux préparatoires qui
ont abouti à la disposition susvisée que
cette distinction trouvait son origine et su
contrepartie dans le droit (l'initiative recon-
nu, en matière de dépenses facultatives,
aux Conseils généraux du second groupe
(vieilles colonies), et refusé à ceux du pre-
mier-groupe (Inde, Nouvelle-Calédonie).
Or, la loi de finances du 13 juillet 1911 a
limité à cet égard les pouvoirs des assem.
blées locales des vieilles colonies qui deman-
dent, elles aussi, la garantie de la loi.
C'eat pour harmoniser les règles relati-
ves au mode de fixation des dépenses oMi-
gatoîres pour l'ensemble des colonies ilour.
vues de Conseils généraux, que MM. Bru-
net et Gasparin ont déposé leur proposition,
dont l'article unique est ainsi rédigé :
Dans les colonies pourvues de Conseils
généraux, les dépenses obligatoires ne peu-
vent se rapporter que :
1° Aux dettes exigibles ;
V Aux frais de représentation du Gou.
venneur, au loyer, à l'ameublement et à
l'entretien de son hôtel, aux frais de son
secrétariat ;
80 Au traitement, qui devra être rrxê par
décret, du personnel des secrétariats géné-
raux ;
4° Aux traitements des fonctionnaires
nommés par décret ;
5° Aux frais de la gendarmerie et de la
police et à ceux de la justice ;
6° Aux frais de l'instruction publique ;
7° Aux dépenses d'assisteincc résultant de
l'application du décret du 4 juin 1909 par-
tant promulgation de la loi du 15 février
1906, dans les conditions fixées par l'article
3 de la loi du 15 juillet 1900 ;
8° Aux dépenses imposées aux budjgiets
locaux par des dispositions législatives.
L'initiative des inscriptions de dépenses,
tant pouT les créations d'emplois que pour
les relèvements de crédits concernant le
personnel, appartient au Gouverneur seul.
Les dispositions de l'artiole 55, paragra-
phe A, de la loi de finances du 29 juin 1918
déterminant la procédure à suivre, en cas
d'omission ou d'insuffisance des crédits
destinés à faire face aux dépenses obliga-
toires, demeurent en vigueur.
LA CULTURE DU COTON AU SOUDAN
La Commission des colonies et le Groupe
colonial se sont réunis en commun hier
après-midi pour entendre un exposé de M.
Marcel Hirsch sur la culture indigène du
coton au Soudan.
M. Marcel Hirsch s'est étendu longue-
ment sur les nombreuses possibilités de dé-
velopper la culture du coton dans cette ré-
gion africaine et sur les avantages que l'in-
dustrie cotonnière française en retirerait.
M. Diagne, qui présidait, l'a félicité, et,
dans un ordre du jour voté en fin-de séan-
ce, les assistants déclarent que le grand ef-
fort qui finira par assurer à la France une
part importante de ses besoins en coton
doit être-activement poursuivi dans la mê-
me voie.
Us émettent enfin le vœu que dans le
plan, de mise en valeur des colonies actuel-
lement à l'étude, le ministre des Colonies
puisse introduire des moyens rapides et effi-
caces de réalisation.
En l'honnaur dirrachan et de Lemeiire
00
Le groupe de l'aviation auquel s'était joint
le groupe colonial, a reçu officiellement les
aviateurs cet après-midi dans les salons de
la présidence de la Chambre.
La mission automobile TPBIIR-guverne
Le Gouverneur de la Côte des Somalis,
ruu reçu des instructions du ministre des
Colonies, a télégraphié qu'il avait envoyé
des agents de son administration en pays
Danikali (sur les confins de l'Erythrée ita-
lienne), au-devant de la mission automo-
bile Tranin-Duvernfc.
Il est d'autre part entré en communica-
tions radio-télégraphiques avec les autori-
tés italiennes de l'Eryithirêe, en leur de-
mandant de faire également des recherches
et de procurer de l aide, si nécessaire, à
MM. iVaTiin et Duverne.
D'après une information communiquée
hier au ministère des Colonies, Tlranin et
Duverne, secourus par les autorités italien-
nes de Massaoua, gagneraient Djibouti par
mer, à bord d'une barque indigène.
Commission des études lnoisienfles
--0-0--
Les trois sections de la Commission des
Etudes tunisiennes, réunies sous la prési-
dence de M. Lucien Saint, résident général
de France à Tunis, ont continué, l'examen
des questions inscrites à l'ordre du jour.
Elles ont notamment étudié la possibilité
d'organiser un recours pour violation de la
loi contre les jugements du Tribunal mixte
qui est, on le sait, compétent pour pronon-
cer l'immatriculation en matière immobi-
lière.
La Commission a ensuite entendu un ex-
posé du résident, assisté du directeur géné-
ral de l'Agriculture, du Commerce et de la
colonisation, sur les conditions actuelles du
peuplement français en Tiinisie et sur l'ap-
plication de la législation relative à la natu-
ralisation.
La Commission a ensuite envisagé les me-
sures propres à assurer, le développement
tant de la colonisation française que de la
fixation au sol des indigènes, en vue d'aug-
menter la capacité productrice de la Tuni-
sie dans le domaine agricole.
Hier matin, a eu lieu la première audition
des membres du Bureau et des membres de
la Commission arbitrale du Grand Conseil
(section indigène) : MM. Annabi, Baccou-
che, Ben Attia, Toukabri, Ben Romdane et
Tibi.
Aujourd'hui, la Commission a entendu les
membres du Bureau et les membres de la
Commission arbitrale du Grand Conseil
(section française) : MM. Pelletier, Gau-
diani, Gounod, Laporte, Verdier et Goutte-
noire. L'audition de ces personnalités va
être poursuivie au cours des séances ulté
rieures.
La Commission, qui siège presque sans
interruption depuis le 5 mars, -envisage la
possibilité de suspendre ses travaux après
l'audition des membres du Grand Conseil de
Tunisie, c'est-à-dire à la fin de la s^Tiaine.
Elle reprendra ses travaux à une date ult«l
-rieuro non fixée. 1
-0480
Les laines coloniales
Au cours de la dernière assemblée cki Syn-
dicat Général des Laines, le Comité a signalé
l'effort tenté dans l'Afrique du Nord pour dé-
velopper et moderniser la production de la laine.
Il a également indiqué qu'à la demande de
M. le Lieutenant-Gouverneur du Soudan, une
enquête était faite auprès des groupements ijjr
téressés sur la nécessité de créer dans cette Co-
Ionie, un Office de conditionnement des laines
exportées.
Rapports et Décrets
00 ":
Décret autorisant l'ouverture des travaux à
exécuter pour la construction du chemin
de fer de Porto-Novo à Cotonou.
Les dépenses occasionnées par ces travaux
seront imputées jusqu'à concurrence de 11
millions sur l'emprunt de 167 millions pour
l'exécution de grands travaux en A. O. F.
Décret modifiant l'article 8 du décret du 30
avril 1911 relatif à l'exercice de la profes-
sion d'avocat défenseur en Indochine.
Désormais en cas d'absence ou d'empêche-
ment, l'avocat défenseur pourra se faire rem-
placer par un secrétaire âgé de vingt-deux ans
au moins et réunissant les conditions énumé-
rées par le décret et agréé dans les formes
prescrites pour la nomination des avocnts-dé-
fenseurs.
Décret aux termes duquel le droit à la mé-
daille coloniale avec l'agrafe « Sahara» est
acquis au personnel de l'aviation mili-
taire de l'Afrique Occidentale Française
ayant effectué la liaison aérienne avec
l'Afrique du Nord, comportant le voyage
Gao Colomb Béchar Gao exécuté en jan-
vier 1926.
Décret approuvant l'arrêté du Gouverneur
de la Côte Française des Somalis en date
du 13 décembre 1923 portant ouverture au
budget local de la colonie de crédits sup-
plémentaires. -
Ces crédits s'élèvent à 105.000 francs et se
répartissent ainsi :
Services financiers et matériel, 5.000 fr.
Dépenses diverses et matériel, 100.000 francs.
Total, 105.000 francs.
Décret modifiant le décret du 2 juillet 1921
portant établissement de droits de sortie
sur les peaux brutes, le coprah, les trocas
et autres coquillages de nacre exportés de
la Nouvelle-Calédonie.
Loi tendant à érigen en commune distincte
la Section du Tampon détachée de la com-
mune de Saint-Pierre (Réunion).
Décret en date du 19 mars 1925 modifiant les
traitements de parité d'office des agents
locaux du service des postes aux colonies
dont les emplois conduisent à pension de
l'Etat.
Décret en date du 19 mars 1925 portant mo-
dification des traitements de parité d'office
du personnel des Eaux et Forêts aux Co-
lonies dont les emplois conduisent à pen-
sion de l'Etat.
Rapport suivi d'un décret en date du 19
mars 192B complétant les dispositions du
décret du 12 janvier 1921, en ce qui con-
cerne les traitements de parité du person-
nel des phares, sémaphores, vigies, feux
aux colonies dont les emplois conduisent
à pension de l'Etat.
Rapport au Président - de la République sui-
vi d un décret en date du 12 mars 1925,
modifiant celui du 6 août 1921, sur l'orqa-
nisation générale du personnel dans les
trésoreries coloniales.
J. O. du 25 mars .1925.
PARMI LES GOUVERNEURS
0
Par décret, en date du 19 mars 1925 ren-
du sur la proposition du ministre doq Co-
lonios, M. Ronnccarrèro Auguste-François
Gouverneur de 3e classe des colonies, Com-
missaire de la République au Togo, a été
promu Gouverneur de 5* classe des colo-
nies.
En Afrique Occidentale
---0-0--
Depuis De 1er juin 1922, l'aéronautique de
l'Afrique Occidentale Française a effectué
les transports sanitaires suivants :
Juin 1922. - Un chef de bataillon, mor-
du par un chinn enragé, de Ségou à Dakar
par l'Adjudant-chef Preost.
Mai 1924. Un commerçant de Ba-
rfïaiko, mordu par un chien enragé, trans-
porte de Bamako à Dakar.
Mars 1924. - Transport d'un médecin
de Tombouctou à Bourem par le Capitaine
Gama.
Juin 1924. Transport d'un médecin de
Dire à Tombouctou et retour, par lAdju-
dant-chel Preost.
Janvier 1925. Transport d'un médecin
de Bamba à Gao, et retour du médecin et
du malade de Gao à Tombouctou par le
Lieutenant Pinard.
Bécerrabre 1924 - Transport de Ségou fit
Bamako d'une jeune femme enceinte et
pour laquelle un.e opération iUrgent-c était
jugée nécessaire sous peine de mort.
La jeune femme, placée évanouie dans
li'avion sur des couseins, et accompagnée
du médecin de Ségou, est transportée en
1 h. 1/2 à Bamako, opérée et sauvée.
Les transports sanitaires pourront être
multipliés maintenant que le réseau aérien
de l'A. O. F. est complètement terminé,
car cer transports, rares pour les localités
situées sur une voie ferrée, ont surtout
leur intérêt pour les postes de brousse,
éloignés de toute voie facile de communi-
cation.
Actuellement, Les missions d'ordre sani-
taire ont, en temps normal', la priorité sur
toutes les autres missions ; elles peuvent
être exécutées par l'avion sur simple ré-
quisition du médecin du lieu.
Malheureusement, en pratique, le trans-
port des malades ne peut être effectué, à
l'heure actuelle, qu'en plaçant oes malades
sur des coussins, à demi étendus dans
l'avion. Il est nécessaire qu'un dispositif
soit trouvé pour permettre de placer un
malade d-enu-étendu dans l'avion d'esca-
drille du tvpe colonial.
Néanmoins, comme on l'a vu par le«
exemples précités, l'usage de l'avion a
déjà rendu des services importants.
La généralisation du mode d'évacuation
par avion des malades et blessés graves
est fonction du développement diu S-rr. i>'
de l'Aéronautique en 11 tirant i- '-' ,', ! l
aérien qui existe (1.pi 1I .>j 1\ k rm .6t.m.
dre le bénéfice de ̃""< ti .i 'V,J' ju^q.u'a'j -:
postes de l'Afrique Cr n' :'!\ Jo qua.n»? 1, ro-
seau sera vox'i.ni* i'G.l' t l'ctirul 1\rt."
Niamey et Zr)d r.
–̃ - ""- - - - ,- -.-
Les recettes taÉrs! lie, rafiqn
Occident Iry ise siijamier 1925
Pendant le mois de janvier 1925, les re-
cettes douanières de l'Afrique Occidentale
Française ont marqué une augmentation
très sensible sur les chiffres de la période
correspondante de l'année précédente. Elles
s'élèvent, en effet, à 13.004.013 francs, dépas-
sant de plus. d'un million et demi celles de
janvier 1924 et de plus de 7 millions les pré-
visions budgétaires.
La différence par rapport aux chiffres de
janvier 1922 est près de quatre fois plus
élevée ; sul\. ceux de 1923, elle est de plus
du double.
Le tableau ci-dessous donne le détail des
perceptions par colonie et établit la compa-
raison avec les périodes correspondantes des
trois années précédentes :
Colonies Janv. 1925 Janv. 1924 Janv. 1923
- - - -
Sénégal. 8.021.706 5.957-83S 3.664.580
Côte d'Iv.. r. 753-743 1.285.264 796.514
Damey.., 1.590.386 2.745.760 1.196.208
Soudan 866.057 521.007 216.951
Guinée fr.. 720.707 5616.278 535.5°1
Hte-Volta.. 5 t. 414 86.984 54-416
Totaux 13.004.013 11.1630131 6.464.170
-#ab
LE MOUVEMENT DU PORT DE DAKAR
--0-0-
Le port de Dakar a reçu, en décembre
1924, la visite de 204 nayires d'une jauge
totale de 250.542 tonneaux, se répartissant
comme suit par pavillon :
Français 155, avec 125.150 tonneaux; an-
glais 20 avec 52.360 tonneaux; italiens 15
et 44.346 tonneaux; belges 3 et 14.395 ton-
neaux; hollandais 3 et 6.147 tonneaux; amé-
ricains 2 et 3.990 tonneaux ; norvégiens 4, et
3.946; portugais 2 et 206 tonneaux.
Le mouvement des entrées pour la période
correspondante des années 1921, 1922 et
1923 avait été respectivement de 138, 179 et
198 navires avec 184.423, 251.246 et 253.738
tonneaux.
En décembre 1924, le trafic effectif s'est
élevé à 49.974 tonnes dont 32.165 au débar-
quement (charbon 15095 tonnes, divers
17,070 tonnes et 17.809 tonnes à l'embarque-
ment comprenant 15.102 tonnes de charbon,
2.154 tonnes d'arachides, 134 tonnes de
gomme, 116 tonnes de cuirs, 59 tonnes de
coton, 40 tonnes de laine et 204 tonnes di-
vers.
Pour l'ensemble de l'année 1924, le mou-
vement des navires entrés et sortis s'est élevé
à 4.182 d'une jauge totale de 5.939.610 ton-
neaux contre 4.372 et 5.331.999 francs pour
1923 et 3.957 et 4.532.626 pour 1922. Le trafic
effectif a été do 596.225 tonnes pour 1924,
570.488 tonnes pour 1923 et 532.091 tonnes
pour 1922.
̃̃̃'̃
Pour combattre la maladie du sommeil
Le gouvernement britannique vient d'avi-
ser le Secrétariat de la Société des Nations
qu'il est favorable à l'idée de réunir dans un
court délai une conférence SUT la maladie du
sommeil. On sait que le gouvernement belge
a répondu dans un sens également favorable.
EB - NUMERO -- : M CENTIME
MERCREDI SOIR, 35 MARS 1935
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Les Annales Coloniales
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L'orieniatlon nouvelle de la politip indociiinoise
.♦»
La pacification, 1 organisation et la tnise en
valeur de l'Indochine ont été la principale
préoccupation de la France en ces dernières
années. Toutefois, en raison de l'évolution
qui s'est peu à peu produite dans les esprits,
il a bien fallu progressivement, comme nous
l'avons vu, faire une part toujours plus grande
dans l'Adininistration do la Colonie à nos
compatriotes et à l'élément indigène. --
Les colons ont, les, premiers, réclame, et
depuis quelque temps déjà obtenu, d'être re-
présentés dans les divers Conseils administra-
tifs de l'Indochine et de faire entendre leur
voix dans la discussion des questions écono-
miques ou financières dans lesquelles ils
étaiflÉt plus ou moins intéressés. Ceux-ci
étaient, d'ailleurs, des Français qui, ainsi que
les fonctionnaires, mais à des titres différents,
concouraient par leur ^travail et leurs efforts
au développement de la colonie. Ils appor-
taient dans les délibérations un esprit plus
libéral et, en tous cas, plus indépendant, et
pouvaient, par leur action, élargir singulière-
ment les discussions auxquelles ils prenaient
part.
L'élément indigène a été un peu plus. long-
temps tenu à l'écart, car il ne présentait peut-
être pas, dans les débuts, toutes les garanties
désirables. Il était, assez juste qu' avant de
'1 'associer plus étroitement à l' administration
et à la marche des affaires du pays, il nous
donnât des gages de son loyalisme et attei-
gnît un degré d'éducation qui lui permit de
nous apporter une coopération vraiment elli-
cace et productive.
La politique française à 1 égard de nos pro-
tégés ne s'inspirait donc pas d'une hostile mé-
fiance, comme on a semblé le croire, mais,
au contraire, d'une sage prudence, et, sans
forcer les événements, on tenait à leur concé-
der, chaque année, proportionnellement à
révolution de leurs idées, des droits et des
privilèges plus appréciables. On serait sans
doute arrivé ainsi sans heurts ni à-coups à un
rapprochement à peu près complet entre les
deux races. -
On a repioché à M. Albert barraut d avoir
un peu brusqué les choses en exaltant en
maintes circonstances solennelles, d'une façon
trop excessive;, les qualités et les droits des
Anriamites, et en leur omettant, dans un
Pr ra i sons de
dél ai que ceux-ci avaient oien des raisons de
supposer très proche, une participation très
étroite aux affaires publiques. Assurément, il
avait paru à cet ancien Gouvaneur Général,
animé des meilleures intentionss que l'Admi-
n istrationindbchinÓise n'avait pas au donner à
nos protégés la véritable place qui leur conve-
nait. Il ttmbt. aussi que, pour évitef des re-
vendications qui pouvaient revêtir dans 1 ave-
air un caractère très impérieux, il importait
d'élargir considérablement les franchises dont
ils avaient pu bénéficier jusqu'à présent.
Même, pour leur permettre de prétendre légi-
timement à tous les emplois publics, il vou-
lait leur faciliter très largement l'accession à
la nationalité française.
Il eût, certes, mieux valu ne pas ewposer un
pareil programme, puisqu'il ne devait pas être
suivi, et ne pas provoquer certaines espérancM
qui n'ont donné lieu à aucune réalisation, car
tout le mal est venu de là, lonqu'après la
guierrp nos protégés, cruellement déçus, nous
ont rappelé nos promesses et nous ont amère-
ment reproché la faillite de nos engagements.
Les polémiques qui ont marqué les der-
nières élections législatives en Cochinchine, la
scission qui s'est produite parmi l'élite ac-
tuelle annamite, ont eu assez de retentissement.
pour qu'il ne soit pas utile d'en rappeler ici les
différents épisodes. La lutte a été assez vio-
lente et a été portée un moment sur un tel
terrain qu'elle a pu causer quelques légitimes
inquiétudes. -
En r6alité, il s'agissait surtout d'un malen-
tendu qu'il convenait de dissiper le plus tôt
possible pour rathener le calme et la bonne
concorde dans les esprits. Il y a eu quelque
exagération à prétendre que ceux qui n'avaient
pas voulu accorder leurs suffrages au député-
sortant de la Cochinchine devaient être con-
sidérés comme faisant preuve de sentiments
hostiles à l'inauence française et soutenaient
une politique de séparation et d autonomie
hostile à nos intérêts. Us avaient surtout tenu
à marquer leur decsption et à manifester leur
mécontentement de se voir méconnus ou tenus
systématiquement à l'écart, alors que les ser-
o vices qu'ils avaient rendus leur avaient mérité
un sort plus favorable.
Le Ministre des Colonies, M. Daladier, a
déjà tenu à rappeler que la France ne saurait
manquer à ses engagements et qu'elle était
décidée à réaliser le plus tôt possible les ré-
formes principales que réclamant justement
nos protégés indigènes, aussi bien ceux qui
sont venus étudier dans la métropole que ceux
qui, dans la colonie, constituent une avant-
aarde intellectuelle.
Enfin, M. Merlin a nettement indiqué dans
son discours tf ouverture au Conseil de Gou-
vernement dam quelle mesure il avait cru pou-
voir donner satisfaction aux desiderata de
VopîTmm publique. n propose la création
cFune assemblée nouvelle qui, par ses origi-
nes, sera complètement indépudaift - de
rAikuiiiisrmliim et représentera aussi exacte.
ment quw possible toutes -les valeurs de la vie
mdoohinoise, c'est-à-dire qu'il fait appel à
VMM les bûmes volontés, aussi bien twu* de
lu cmipRriftK que cmlhn de ID pMffii.
Cette assemblée qui portera le nom de Con-
grès de l'Union Indochinoise, doit, en prin-
sauf modification, de détail, compter
44 dont 27 représenteront l'élément
cipem, em bres, 17 l'élément indigène. Ils seront
français, et indigène. Ils seront
surtout recrutés, dans une proportion détermi-
née, au sein des corps élus locaux : Conseil
Colonial de la Cochinchine, Chambres de
Commerce et d'Agriculture, Conseils munici-
paux, Chambres Consultatives indigènes,
c'est-à-dire comprendront des personnalités
ayant déjà l'expérience des assemblées et re-
présenteront des' intérêts importants. Le dé-
puté de la Cochinchine et les délégués au
Consei l Supérieur des Colonies des autres
Etats en feront aussi partie de plein droit.
Cette assemblée, pour nous servir des ter-
mes mêmes employés par le promoteur de cotte
réforme, permettra au Gouverneur Général
d'être en communion directe avec l'opinion
publique, d'en suivre de près tous les mouve-
ments et d'en connaître précisément les aspi-
rations. Elle lui apportera le bénéfice d'expé-
riences acquises très diversement et en dehors
des formes, des modes, des conceptions et des
idées propres à l'Administration. Elle incitera
les services à exercer sur eux-mêmes une sur-
veillance constante et sévère. Elle procurera au
Chef de la colonia un moyen nouveau de se
contrôler lui-même et d'éviter ou de redresser
toute erreur de conduite. Enfin, elle lui four-
nira l'occasion d'exposer ses programmes et
de défendre ses projets.
A côté de cette assemblée continueront à
fonctionner, avec des attributions qui n« seront
pas modifiées, le Conseil de Gouvernement qui
prendra le nom de Conseil Supérieur de l' In-
dochine et la Commission permanente transfor-
mée en Conseil d'administration du Budget
Général.
Il faut relever, comme tentative heureuse de
décentralisation, cette nouvelle organisation
qui marque un très louable désir de donner un
commencement de satisfaction aux réclama-
tions qui se sont produites depuis 'quelque-
temps, ou tout au moins d'amener un peu
d'apaisement dans les esprits.
C'est un acheminement vers des réformes
plus importantes qui consacreront un jour le
développement de l'Indochine et la participa-
tion étroite à ses destinées de ceux qui font
réellement sa force et sa richesse. -
Maurice Bouilloax-Lafont
Vice-Président de la Chambre,
Député du Finistère-,
gote. -• -
L'AVIATION COLONIALE
Le raid Lemaître-Arrachart
Les vaillants aviateurs Lemaitre et Arra-
chart ont accompli ùer la dernière étape,
Bfoon-Villacollbay, de leur splendide voya-
ge, qui comporta, rappelons-le, entré "Etam-
pes et Villàcoublay, les quatorze arrêts sui-
vants : Villal Cisneros (3.600 kilom. comme
« entrée de jeu »), puis Dakar, Kayes, Ba-
mako, Tombouctou, Ain-Mezzer, El Goléa,
Alger, Oran, Fez, Casablanca, Alicante, Bar-
celone et Bron, le tout (13.030 kilom.) en
86 heures 55 minutes de vol, à une vitesse
moyenne de 140 kil. ouf à l'heure.
Attendus sur le terrain de Vlllacoublay
par M. Laurent Eynac, sous-secrétaire d'Etat
à l'Aéronautique, les généraux Niesset, ins-
pecteur général de l'Aéronautique; Dumes-
nil, directeur de l'Aviation au ministère de
la Guerre ; Barès et Huet, le colonel De-
naint, le colonel Rimbert, MM. Louis Re-
nault et Louis Breguet, « auteurs » de l'ap-
pareil, enfin par Mme Lemaître et par Mme
Arrachart mère, les deux capitaines eurent
la coquetterie de planer un quart d'heure au-
dessus de Montlhéry, « pouir ne pas être en
avance sur l'horaire », déclara Lemaître
après les compliments officiels, les embras-
sades, la pose (sans pose) devant les photo-
,graphes et les tourneurs de manivelles ciné-
matographiques.
M.. Lauirent Eynac résuma en termes ex-
cellents le raid prodigieux :
« C'est, diMl, le plus bel exemple de ce
que peuvent l'énergie et la science françai-
ses conjuguées. A l'aller, c'est un raid ac-
compli dans des conditions uniques, trois
mille six cents kilomètres franchis, de jour
et de nuit, en une étape de géants et avec
la plus parfaite régularité dans le fonction-
nement des divers organes du moteur et de
l'avion. Au retour, pilotes et matériel ont
encore voulu élargir la démonstration d'en-
duirance qu'ils nous av-aient déjà donnée. Ils
ont volé par tous les temps, sous toutes les
latitudes, par la chaleur et la pluie, contre
tous vents. Rien n'a bronché. On ne sait
vraiment quoi le plus admirer de la matière
ou de la volonté, de -la mécanique ou des
hommes. »
Il est peut-être. inutile d'ajouter que les
constructeurs considéraient avec quelque lé-
gitime tendresse les pilotes et l'appareil.
Dans l'après-midi, Lemaître et Arrachait
ont été reçus au ministère de la Guerre pair
le général Nollet,
TAUX DE LA FIASTRF
Le Gouverneur général de l'Indochine
vient, de faire connaître au ministre des
Colonies qu'à la date du 23 mars 1925, le
taux officiel de la piastre était* de 10 fr. 70.
Une grève des ouvriers- imprimeurs
nous a mis dans l'impossihül. de pu-
blier nos numéros de lundi et 8e mardi.
Nous nous en excusons auprès de nos
abonrtès et lertmirs.
Particularisme
-OaO-
La Chambre Consulta-
tive de Fort-Dauphin a
exprimé officiellement le
vœu que la main-d'œuvre
disponible de cette pro-
vince fût exclusivement
réservée aux entreprises
de la circonscription. Si
Farafangana prétendait
de même conserver pour ses propres exploita-
tions les travailleurs qui apportent actuelle-
ment le concours de leurs bras att développe-
ment de la colonisation à iVossi-Bé ou à Dié-
go-Suarez, on aboutirait à un étroit protec-
tionnisme intérieur incompatible avec Vœuvre
collective de mise en valeur que nous pour-
suivons dans la Grande Ile.
Il convient, d'ailleurs, de noter que la
main-d'œuvre de la Province de Fort-Dau-
phin - comme aussi celle de Farafallgalla-
est tout à fait hors de proportion avec les
besoins de régions où la colonisation n'a pas
encore réalise de progrès sérieux, ni même
Hllsihles. D'autre part, le pays de VAndroy,
du fait de sécheresses périodiques et calami-
teuses, est très fréquemment exposé à de
cruellt's disettes. C'est, dès lors, faire acte de
sage prévoyance que de faciliter - loin de
l'interdire, comme le voudrait la Chambre
Consultative de Fort-Dauphin l'étui gra-
tton des indigènes du Sud vers les autres ré-
gions de l'ile susceptibles de les employer.
Mais, à la véritéj, on tourne ici dans un
cercle vicieux. Cette main-d'œuvrf', instable
par nature, et regardée à Madagascar comme
tmperfectible, est fort peu recherchée par les
colons et complètement délaissée par Us in-
dustriels. On l'a bien vu en 1922, quand le
Gouverneur Général Garbit y a proposée aux
diverses Chambres de commerce et consul-
tatives de la colonie. Pcrsoiitlc alors n'en a
voillu/ On invoquait « l'inaptitude défittiti-
ve » de /'Antandroy !
L'expérience tentée à la Réunion a,, depuis,
démontre que l'indigène du Sud était parfai-
tement susceptible de s'assouplir aux tâches
agricoles et que, convenablement traité, régu-
lièrement payé et dirigé avec patience, il
pouvait devenir pour des exploitations un
ccllaborateur précieux.
De telles constatations ont conduit les Dé-
légations de Madagascar, au cours de leur
dernière session, à réclamer que la Grande
Ile conservât cette main'd} œuvre et, du
reste, toute sa main-d'œuvre pour ses en-
treprises publiques et.privées. C'est, comme
on le voitla formule de la Chambre consul-
tative de Fort-Dauphin élargie des limites de
la circonscription aux limites mêmes de la
colonie.
Formule encore trop particulariste : elle
néglige délibérément le principe de l'entr'ai-
de coloniale si justement et si fortement af-
firmé par M. Daladier ; plus encore : elle
méconnaît l'intérêt bien entendu de la Grande
Ile elle-même.
La colonisation de Madagascar ne peut que
gagner à voir sortir de leur pays des hommes
qui continueraient, livrés à eux-mêmes. à leur
état social présent, à demeurer en marge de
l'activité économique et qui, transplantés au
milieu de conditions plus favorables à leur
propre développement, contractent des habi-
tudes de travail régulier, s'éduquent et de-
viennent ainsi capables d'un rendement bien
supérieur pour la collectivité.
Formule dangereuse aussi, car à trop proa
clamer que toute la main-d'œuvre disponible
doit demeurer dans le pays, la Colonisation
s'interdit demain de faire appel à un apport
de bras extérieur dont elle peut avoir un ur-
gent besoin pour la mise en valeur de ces
territoires de l'Ouest qui s'ouvrent à de nou-
velles et brillantes perspectivesl
Bien des colons l'ont déjà compris. Un
pays, d'ailleurs, ne s1 appauvrit pas lorsqu'il
s'agit pour lui de n se priver » pour un temps
- le mot lui-même ne correspond pas , à la
réalité - de quelque 3,000 hommes qui, par
le jeu du roulement, sont ramenés à fin de
contrat, dans leur contrée d'origine, ayant bé-
néficié de cette « mise en valeur sociale »,
dont parlait un ancien ministre des Colonies.
Auguste Brunet
Député de la Réunion.
UN MONUMENT A LA MEMOIRE
DE M. VAN VOLLENHOVEN
VA ETRE INAUGURE A HANOI
Le gouverneur général inaugurera le 28
mars, au jardin botanique, le monument
élevé à la mémoire du capitaine Van Vol-
Jenhovcn, ancien gouverneur général de l'A.
0. F. et gouverneur général par intérim de
rindo^Chine, qui s'engagea au début de la
guerre et mourut au chamip d'honnour.
t i BHPttsmon des ans dficoratifs
Le Gouvernement Général de l'Algérie a
fait exécuter, en vue de l'Exposition inter-
nationale des Arts décoratifs, divers modèles
d'art indigène, inspirés de la tradition ber-
bère et modernisés conformément au pro-
gramme arrêté à Paris.
Avant leur envoi à Paris ces oeuvres sont
exposées au contrôle des hospitalisations à
AI,..
A LA CHAMBRE
PROJET DE LOI
La légation de France à Bangok
Le Gouvernement vient de déposer un
projet de loi portant autorisation d'installer
dans de nouvelles conditions la légation
de France à Bangkok.
PROPOSITION DE LOI
Les budgets locaux des Colonies
MM. 1 Auguste Brunet et Lucien Gaaparin
viennent de déposer une proposition de loi
qui a été renvoyée à la Commission des Fi-
nances, sous réserve de l'avis de la Com-
mission de l'Algérie et des protectorats,
àyant pour objet de déterminer de mode de
fljcation des dépenses obligatoires mises à
la charge des budgets locaux des colonies
pourvues de Conseils généraux.
Dans l'exposé des motifs qui précèdent
leur proposition, les auteurs font remar-
quer que les dépenses des budgets locaux
mis à la charge des colonies par l'article
33 de la loi des finances du 13 avril 1900, se
répartissent selon la-division classique tm
dépenses obligatoires et en dépenses facul-
Uiivetf, ces dernières votées souveraine-
ment par les assemblées locales. -
En ce qui concerne les dépenses obliga-
toires. le paragraphe 2 du texte ci-deseus
établit une distinction injustifiée entre les
colonies d'Asie et d'Océanie, où la nomen-
clature desdites dépenses est fixée par la
loi, et les colonies des Antilles et de la Réu-
nion, où elle est arrêtée par décrets rendus
en Conseil d'Etat.
Il résulte de travaux préparatoires qui
ont abouti à la disposition susvisée que
cette distinction trouvait son origine et su
contrepartie dans le droit (l'initiative recon-
nu, en matière de dépenses facultatives,
aux Conseils généraux du second groupe
(vieilles colonies), et refusé à ceux du pre-
mier-groupe (Inde, Nouvelle-Calédonie).
Or, la loi de finances du 13 juillet 1911 a
limité à cet égard les pouvoirs des assem.
blées locales des vieilles colonies qui deman-
dent, elles aussi, la garantie de la loi.
C'eat pour harmoniser les règles relati-
ves au mode de fixation des dépenses oMi-
gatoîres pour l'ensemble des colonies ilour.
vues de Conseils généraux, que MM. Bru-
net et Gasparin ont déposé leur proposition,
dont l'article unique est ainsi rédigé :
Dans les colonies pourvues de Conseils
généraux, les dépenses obligatoires ne peu-
vent se rapporter que :
1° Aux dettes exigibles ;
V Aux frais de représentation du Gou.
venneur, au loyer, à l'ameublement et à
l'entretien de son hôtel, aux frais de son
secrétariat ;
80 Au traitement, qui devra être rrxê par
décret, du personnel des secrétariats géné-
raux ;
4° Aux traitements des fonctionnaires
nommés par décret ;
5° Aux frais de la gendarmerie et de la
police et à ceux de la justice ;
6° Aux frais de l'instruction publique ;
7° Aux dépenses d'assisteincc résultant de
l'application du décret du 4 juin 1909 par-
tant promulgation de la loi du 15 février
1906, dans les conditions fixées par l'article
3 de la loi du 15 juillet 1900 ;
8° Aux dépenses imposées aux budjgiets
locaux par des dispositions législatives.
L'initiative des inscriptions de dépenses,
tant pouT les créations d'emplois que pour
les relèvements de crédits concernant le
personnel, appartient au Gouverneur seul.
Les dispositions de l'artiole 55, paragra-
phe A, de la loi de finances du 29 juin 1918
déterminant la procédure à suivre, en cas
d'omission ou d'insuffisance des crédits
destinés à faire face aux dépenses obliga-
toires, demeurent en vigueur.
LA CULTURE DU COTON AU SOUDAN
La Commission des colonies et le Groupe
colonial se sont réunis en commun hier
après-midi pour entendre un exposé de M.
Marcel Hirsch sur la culture indigène du
coton au Soudan.
M. Marcel Hirsch s'est étendu longue-
ment sur les nombreuses possibilités de dé-
velopper la culture du coton dans cette ré-
gion africaine et sur les avantages que l'in-
dustrie cotonnière française en retirerait.
M. Diagne, qui présidait, l'a félicité, et,
dans un ordre du jour voté en fin-de séan-
ce, les assistants déclarent que le grand ef-
fort qui finira par assurer à la France une
part importante de ses besoins en coton
doit être-activement poursuivi dans la mê-
me voie.
Us émettent enfin le vœu que dans le
plan, de mise en valeur des colonies actuel-
lement à l'étude, le ministre des Colonies
puisse introduire des moyens rapides et effi-
caces de réalisation.
En l'honnaur dirrachan et de Lemeiire
00
Le groupe de l'aviation auquel s'était joint
le groupe colonial, a reçu officiellement les
aviateurs cet après-midi dans les salons de
la présidence de la Chambre.
La mission automobile TPBIIR-guverne
Le Gouverneur de la Côte des Somalis,
ruu reçu des instructions du ministre des
Colonies, a télégraphié qu'il avait envoyé
des agents de son administration en pays
Danikali (sur les confins de l'Erythrée ita-
lienne), au-devant de la mission automo-
bile Tranin-Duvernfc.
Il est d'autre part entré en communica-
tions radio-télégraphiques avec les autori-
tés italiennes de l'Eryithirêe, en leur de-
mandant de faire également des recherches
et de procurer de l aide, si nécessaire, à
MM. iVaTiin et Duverne.
D'après une information communiquée
hier au ministère des Colonies, Tlranin et
Duverne, secourus par les autorités italien-
nes de Massaoua, gagneraient Djibouti par
mer, à bord d'une barque indigène.
Commission des études lnoisienfles
--0-0--
Les trois sections de la Commission des
Etudes tunisiennes, réunies sous la prési-
dence de M. Lucien Saint, résident général
de France à Tunis, ont continué, l'examen
des questions inscrites à l'ordre du jour.
Elles ont notamment étudié la possibilité
d'organiser un recours pour violation de la
loi contre les jugements du Tribunal mixte
qui est, on le sait, compétent pour pronon-
cer l'immatriculation en matière immobi-
lière.
La Commission a ensuite entendu un ex-
posé du résident, assisté du directeur géné-
ral de l'Agriculture, du Commerce et de la
colonisation, sur les conditions actuelles du
peuplement français en Tiinisie et sur l'ap-
plication de la législation relative à la natu-
ralisation.
La Commission a ensuite envisagé les me-
sures propres à assurer, le développement
tant de la colonisation française que de la
fixation au sol des indigènes, en vue d'aug-
menter la capacité productrice de la Tuni-
sie dans le domaine agricole.
Hier matin, a eu lieu la première audition
des membres du Bureau et des membres de
la Commission arbitrale du Grand Conseil
(section indigène) : MM. Annabi, Baccou-
che, Ben Attia, Toukabri, Ben Romdane et
Tibi.
Aujourd'hui, la Commission a entendu les
membres du Bureau et les membres de la
Commission arbitrale du Grand Conseil
(section française) : MM. Pelletier, Gau-
diani, Gounod, Laporte, Verdier et Goutte-
noire. L'audition de ces personnalités va
être poursuivie au cours des séances ulté
rieures.
La Commission, qui siège presque sans
interruption depuis le 5 mars, -envisage la
possibilité de suspendre ses travaux après
l'audition des membres du Grand Conseil de
Tunisie, c'est-à-dire à la fin de la s^Tiaine.
Elle reprendra ses travaux à une date ult«l
-rieuro non fixée. 1
-0480
Les laines coloniales
Au cours de la dernière assemblée cki Syn-
dicat Général des Laines, le Comité a signalé
l'effort tenté dans l'Afrique du Nord pour dé-
velopper et moderniser la production de la laine.
Il a également indiqué qu'à la demande de
M. le Lieutenant-Gouverneur du Soudan, une
enquête était faite auprès des groupements ijjr
téressés sur la nécessité de créer dans cette Co-
Ionie, un Office de conditionnement des laines
exportées.
Rapports et Décrets
00 ":
Décret autorisant l'ouverture des travaux à
exécuter pour la construction du chemin
de fer de Porto-Novo à Cotonou.
Les dépenses occasionnées par ces travaux
seront imputées jusqu'à concurrence de 11
millions sur l'emprunt de 167 millions pour
l'exécution de grands travaux en A. O. F.
Décret modifiant l'article 8 du décret du 30
avril 1911 relatif à l'exercice de la profes-
sion d'avocat défenseur en Indochine.
Désormais en cas d'absence ou d'empêche-
ment, l'avocat défenseur pourra se faire rem-
placer par un secrétaire âgé de vingt-deux ans
au moins et réunissant les conditions énumé-
rées par le décret et agréé dans les formes
prescrites pour la nomination des avocnts-dé-
fenseurs.
Décret aux termes duquel le droit à la mé-
daille coloniale avec l'agrafe « Sahara» est
acquis au personnel de l'aviation mili-
taire de l'Afrique Occidentale Française
ayant effectué la liaison aérienne avec
l'Afrique du Nord, comportant le voyage
Gao Colomb Béchar Gao exécuté en jan-
vier 1926.
Décret approuvant l'arrêté du Gouverneur
de la Côte Française des Somalis en date
du 13 décembre 1923 portant ouverture au
budget local de la colonie de crédits sup-
plémentaires. -
Ces crédits s'élèvent à 105.000 francs et se
répartissent ainsi :
Services financiers et matériel, 5.000 fr.
Dépenses diverses et matériel, 100.000 francs.
Total, 105.000 francs.
Décret modifiant le décret du 2 juillet 1921
portant établissement de droits de sortie
sur les peaux brutes, le coprah, les trocas
et autres coquillages de nacre exportés de
la Nouvelle-Calédonie.
Loi tendant à érigen en commune distincte
la Section du Tampon détachée de la com-
mune de Saint-Pierre (Réunion).
Décret en date du 19 mars 1925 modifiant les
traitements de parité d'office des agents
locaux du service des postes aux colonies
dont les emplois conduisent à pension de
l'Etat.
Décret en date du 19 mars 1925 portant mo-
dification des traitements de parité d'office
du personnel des Eaux et Forêts aux Co-
lonies dont les emplois conduisent à pen-
sion de l'Etat.
Rapport suivi d'un décret en date du 19
mars 192B complétant les dispositions du
décret du 12 janvier 1921, en ce qui con-
cerne les traitements de parité du person-
nel des phares, sémaphores, vigies, feux
aux colonies dont les emplois conduisent
à pension de l'Etat.
Rapport au Président - de la République sui-
vi d un décret en date du 12 mars 1925,
modifiant celui du 6 août 1921, sur l'orqa-
nisation générale du personnel dans les
trésoreries coloniales.
J. O. du 25 mars .1925.
PARMI LES GOUVERNEURS
0
Par décret, en date du 19 mars 1925 ren-
du sur la proposition du ministre doq Co-
lonios, M. Ronnccarrèro Auguste-François
Gouverneur de 3e classe des colonies, Com-
missaire de la République au Togo, a été
promu Gouverneur de 5* classe des colo-
nies.
En Afrique Occidentale
---0-0--
Depuis De 1er juin 1922, l'aéronautique de
l'Afrique Occidentale Française a effectué
les transports sanitaires suivants :
Juin 1922. - Un chef de bataillon, mor-
du par un chinn enragé, de Ségou à Dakar
par l'Adjudant-chef Preost.
Mai 1924. Un commerçant de Ba-
rfïaiko, mordu par un chien enragé, trans-
porte de Bamako à Dakar.
Mars 1924. - Transport d'un médecin
de Tombouctou à Bourem par le Capitaine
Gama.
Juin 1924. Transport d'un médecin de
Dire à Tombouctou et retour, par lAdju-
dant-chel Preost.
Janvier 1925. Transport d'un médecin
de Bamba à Gao, et retour du médecin et
du malade de Gao à Tombouctou par le
Lieutenant Pinard.
Bécerrabre 1924 - Transport de Ségou fit
Bamako d'une jeune femme enceinte et
pour laquelle un.e opération iUrgent-c était
jugée nécessaire sous peine de mort.
La jeune femme, placée évanouie dans
li'avion sur des couseins, et accompagnée
du médecin de Ségou, est transportée en
1 h. 1/2 à Bamako, opérée et sauvée.
Les transports sanitaires pourront être
multipliés maintenant que le réseau aérien
de l'A. O. F. est complètement terminé,
car cer transports, rares pour les localités
situées sur une voie ferrée, ont surtout
leur intérêt pour les postes de brousse,
éloignés de toute voie facile de communi-
cation.
Actuellement, Les missions d'ordre sani-
taire ont, en temps normal', la priorité sur
toutes les autres missions ; elles peuvent
être exécutées par l'avion sur simple ré-
quisition du médecin du lieu.
Malheureusement, en pratique, le trans-
port des malades ne peut être effectué, à
l'heure actuelle, qu'en plaçant oes malades
sur des coussins, à demi étendus dans
l'avion. Il est nécessaire qu'un dispositif
soit trouvé pour permettre de placer un
malade d-enu-étendu dans l'avion d'esca-
drille du tvpe colonial.
Néanmoins, comme on l'a vu par le«
exemples précités, l'usage de l'avion a
déjà rendu des services importants.
La généralisation du mode d'évacuation
par avion des malades et blessés graves
est fonction du développement diu S-rr. i>'
de l'Aéronautique en 11 tirant i- '-' ,', ! l
aérien qui existe (1.pi 1I .>j 1\ k rm .6t.m.
dre le bénéfice de ̃""< ti .i 'V,J' ju^q.u'a'j -:
postes de l'Afrique Cr n' :'!\ Jo qua.n»? 1, ro-
seau sera vox'i.ni* i'G.l' t l'ctirul 1\rt."
Niamey et Zr)d r.
–̃ - ""- - - - ,- -.-
Les recettes taÉrs! lie, rafiqn
Occident Iry ise siijamier 1925
Pendant le mois de janvier 1925, les re-
cettes douanières de l'Afrique Occidentale
Française ont marqué une augmentation
très sensible sur les chiffres de la période
correspondante de l'année précédente. Elles
s'élèvent, en effet, à 13.004.013 francs, dépas-
sant de plus. d'un million et demi celles de
janvier 1924 et de plus de 7 millions les pré-
visions budgétaires.
La différence par rapport aux chiffres de
janvier 1922 est près de quatre fois plus
élevée ; sul\. ceux de 1923, elle est de plus
du double.
Le tableau ci-dessous donne le détail des
perceptions par colonie et établit la compa-
raison avec les périodes correspondantes des
trois années précédentes :
Colonies Janv. 1925 Janv. 1924 Janv. 1923
- - - -
Sénégal. 8.021.706 5.957-83S 3.664.580
Côte d'Iv.. r. 753-743 1.285.264 796.514
Damey.., 1.590.386 2.745.760 1.196.208
Soudan 866.057 521.007 216.951
Guinée fr.. 720.707 5616.278 535.5°1
Hte-Volta.. 5 t. 414 86.984 54-416
Totaux 13.004.013 11.1630131 6.464.170
-#ab
LE MOUVEMENT DU PORT DE DAKAR
--0-0-
Le port de Dakar a reçu, en décembre
1924, la visite de 204 nayires d'une jauge
totale de 250.542 tonneaux, se répartissant
comme suit par pavillon :
Français 155, avec 125.150 tonneaux; an-
glais 20 avec 52.360 tonneaux; italiens 15
et 44.346 tonneaux; belges 3 et 14.395 ton-
neaux; hollandais 3 et 6.147 tonneaux; amé-
ricains 2 et 3.990 tonneaux ; norvégiens 4, et
3.946; portugais 2 et 206 tonneaux.
Le mouvement des entrées pour la période
correspondante des années 1921, 1922 et
1923 avait été respectivement de 138, 179 et
198 navires avec 184.423, 251.246 et 253.738
tonneaux.
En décembre 1924, le trafic effectif s'est
élevé à 49.974 tonnes dont 32.165 au débar-
quement (charbon 15095 tonnes, divers
17,070 tonnes et 17.809 tonnes à l'embarque-
ment comprenant 15.102 tonnes de charbon,
2.154 tonnes d'arachides, 134 tonnes de
gomme, 116 tonnes de cuirs, 59 tonnes de
coton, 40 tonnes de laine et 204 tonnes di-
vers.
Pour l'ensemble de l'année 1924, le mou-
vement des navires entrés et sortis s'est élevé
à 4.182 d'une jauge totale de 5.939.610 ton-
neaux contre 4.372 et 5.331.999 francs pour
1923 et 3.957 et 4.532.626 pour 1922. Le trafic
effectif a été do 596.225 tonnes pour 1924,
570.488 tonnes pour 1923 et 532.091 tonnes
pour 1922.
̃̃̃'̃
Pour combattre la maladie du sommeil
Le gouvernement britannique vient d'avi-
ser le Secrétariat de la Société des Nations
qu'il est favorable à l'idée de réunir dans un
court délai une conférence SUT la maladie du
sommeil. On sait que le gouvernement belge
a répondu dans un sens également favorable.
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