Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-03-17
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 mars 1925 17 mars 1925
Description : 1925/03/17 (A26,N43). 1925/03/17 (A26,N43).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396888c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEMIE ANNEE. - N° 43
- LE NUMERO : 10 - CKNTIME:
MARDI WIR, 17 NT A IIS 1925
à
Les Annales Coloniales
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DIRECTEURS 1 MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
UWa M - m : 34, Rm *m Mont-Tkabar, PARIS-1" - Wl|lm : uni W-R
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Les laines coloniales
» ♦»
En Tunisie - A Madagascar
En attendant que la méthode du docteur Vo-
roooff ait sensiblement augmenté en quantité et
en qualité la production lainière de celles de
nos colonies où il en a fait l'application, nous
n'avons nulle part les formidables ressources que
l' Australie, le Cap et certaines contrées sud-
américaines mettent au service de l' industrie
britannique) ou des immenses usines des Etats-
Unis. -
Cependant, de méritoires efforts tendant à ac-
croître ou à améliorer la production lainière de
divers pays relevant de notre administration ont
été accomplis, produisant déjà des résultats ou
donnant d'appréciables espérances suivant leur
degré d'ancienneté. On peut citer la Tunisie
parmi ceux où les fruits de l'expérience sont
déjà en maturité, et Madagascar, aV contraire,
où l'on n' est encore en présence que de germes
à peine écios.
EN TUNISIE
En ce qui concerne la Tunisie, un théoricien
qui n' aurait recours qu'aux documents et aux
chiffres résumerait ainsi la question : il y a dans
la Régence environ 2.000.000 d'ovins suscep-
tibles d'être soumis à la tonte. A raison de
2 kilos par tête, la Tunisie produit donc 30.000
quintaux de - - laine. -- -
La réalité est loin d ctre aussi précise, car
un grand nombre de contingences grignotent
cette mathématique doctrinaire. D'abord, le
nombre du troupeau varie sensiblement d'une
année à l'autre, suivant les conditIons atmosphé-
riques et surtout le plus ou moins d'abondance
de la récolte fourragère. De plus, la toison dif-
fère d'abondance et de valeur avec les races
dos animaux et même avec les régions pour des
ovins similaires. Enfin, il faut tenir compte de
la réserve toujours importante que le tissage
local se réserve et aussi de l'habitude de con-
server le produit de leur tonte qu ont beaucoup
d'éleveurs indigènes, pour qui la laine joue le
rôle de monnaie d'échange dont ils ne se dé-
font que suivant leurs besoins.
C'est pourquoi il est bien difficile de chif-
frer d'une façon rigoureuse la puissance expor-
tatrice de la Tunisie en matière de laine. On
ne saurait donc s' étonner des variations très
sensibles qu'accusent d'une année à l'autre les
taUeaux d'exportation.
Il est curieux de constater que les années de
luette n'ont pas diminué, au contraire, l'expor-
tation de cette denrée, alors que, pour la plu-
part des autres, elles comportèrent un abaisse-
ment souvent très sensible. C'est, au cours de
cette période néfaste, que nous relevons, aussi
bien pour les laines en suint que pour les laines
lavées, le plus gros chiffre des dix dernières
années : en 1915, la Tunisie a exporté 16.679
quintaux des premières et 4.445 quintaux des
secondes. La plus grosse part de cette produc-
tion, 11.270 quintaux de la première catégorie,
1797 de la seconde, était, du reste, à destina-
tion de l'Italie. L'année 1916 marque aussi une
exportation assez importante de 9363 quintaux
de laines en suint et 2.071 quintaux de lainee
- lavées, le - tout - à destination de la France. -
Ensuite, les chiffres baissent nettement : en
1918, on ne trouve plus que 1.807 quintaux de
laines en suint et 31 quintaux de laines lavées
qui vont en France. Pour les trois années sui-
vantes, la production exportée ne diffère guère
de celle-là. Elle se relève pour 1923 avec un
total de 8.567 quintaux de laines en suint ainsi
répartis : 6.488 en France, 1.058 en Algérie,
505 en Italie, 516 en divers autres pays ; 1.278
quintaux de laines lavées, dont 1.194 en Fran-
ce, 40 en Algérie, 13 en Italie et 31 pour d'au-
tres pays.
Cette production petit et doit s'augmenter par
la sélection des races et par l'augmentation des
individus du troupeau tunisien. Actuellement,
les moutons à queue fine ne fournissent guère
annuellement que 500 quintaux d une laine assez
,yen approc h e de O
appréciée, dont le prix moyen approche de 600
francs les 100 kilos.
Quant à la laine des moutons barbavins à
grosse queue, elle doit être divisée en plusieurs
catégories correspondant aux régions de produc-
tion.
D'abord, les laines du nord de la Tunisie,
de la vallée de la Medjerda au Cap Bon, avec
Tunis pour marché principal, laines communes
surtout utilisables pour la matelasserie et la cou-
verture. Certaines d'entre elles, notamment cel-
les qui proviennent des régions de Béja et de
Soukr-el-Arba, sont rudes, grossières, mais à
peu près réservées pour son usage par le monde
indigène qui l'emploie à sa literie.
D'une qualité plus relevée sont les laines ori-
ginaires des régions du Kef et fhala, dont le
marché principal est Ebba-Ksour. Leurs sortes
fines et mi-fines sont utilisables pour la fabrica
tion des draps et la bonneterie.
Le marché de Kairouan centralise les laines
des régions de Kairouan, Sousse et Maktar,
laines mi-fines dont la fabrication des tapis du
pays emploie une grande partie, mais dont le
commerce dispose cependant d' une certaine
quantité convenant aux couvertures et aux. draps
communs.
Sur les marchés de Sfax, Hadjeb-el-Aïoun,
Sidî-bou-Zid et Gafsa arrivent les laines de la
région du Sud entre Sousse, Gafsa et Sfax.
Fines, soyeuses, élastiques, elles seraient de
qualité appréciable et pourraient être utilisées
pour les bons articles de bonneterie et de dra-
perie, mais ont l'inconvénient d'être souvent
chargées de sable.
Les laines du Djérid concentrées à Tozeur et
à Nefta seraient supérieures et comparables à
la laine mérinos, mais t'exportation n'en a
guèra à sa disposition. En effet, la principale
industrie du pays, l'unique en dehors de la ré-
colte des dattes, consiste en la fabrication de
burnous, dont la réputation s'étend non seule-
ment dans toute la Tunisie', mais jusqu'en Tri-
politaine, en Egypte et l'Algérie orientale, et
aussi de couvertures fines aux dessins bigarrés et
presque toute la production lainière est ainsi
consommée sur place.
Enfin, l'Extrême-Sud produit des laines qui
alimentent les marchés de Gabès, Djerba, Zar-
zis, Ben-Gardane, Médenine, Kebili, qui ne
seraient pas de mauvaise qualité, mais sont dé-
préciées en raison de la quantité de sable dont
elles sont imprégnées. Du reste, la fabrication
des tissus, des tapis, des couvertures se déve-
109PO aussi dans ces régions et emploie une
quantité de plus en plus importante des laines
qu'on y recueille.
Cependant, il existe entre la France et la Tu-
nisie un trafic de laines assez important, et qui
tend à s'accroître. Les laines en masse, qu'elles
soient en suint, lavé es ou dégraissées, provenant
de Tunisie, entreat en France en franchise ; les
laines en masse teintes ou blousses teintes paient
un droit d'entrée de 25 francs par 100 kilos.
Les laines peignées ou cardées sont grevées
d'un droit d'entrée de 75 francs par quintal,
porté à 82 fr. 50 lorsqu. elles sont teintes. Le
fret était récemment de 70 francs la tonne, de
Tunis à Marseille., et de 134 francs, de Tunis
à Bordeaux et Saint-Nazaire ; mais il est va-
riable.
Les ressources en laines que l'on peut tirer de
Tunisie sont précieuses en raison des difficultés
qu'éprouve notre industrie à s'approvisionner de
cette matière. Elles pourraient et devraient être
accrues assez rapidement par une action combi-
née de cette industrie avec l'Administration tu-
nisienne et les producteurs.
A MADAGASCAR
A Madagascar, avons-nous déjà indiqué, on
n'en est encore qu'à la période des essais. Si
la grande île a été choisie comme terrain d'expé-
rience pour l'élevage du mouton, c'est pour des
considérations climatiques qui permettent un rap-
prochement avec le Cap et l'Australie, et aussi
parce que les habitudes pastorales des indigènes
conviennent à l'élevage des ovins ou de la.chè-
vre à laine.
En cette matière, il convient de signaler 1 ac-
tion généreuse et intelligente da la Chambre de
Commerce de Tourcoing.
Après avoir publié en 1922 une brochure sur
l'élevage du mouton mérinos dans les colonies
françaises, la Chambre de Commerce de Tour-
coing a voulu passer de la théorie à la pratique.
Cette décision s'est traduite, en ce qui concerne
Madagascar, par l'institution du domaine de
Tourcoing-Madagascar, d'une étendue de 1.875
hectares, dans une région choisie par une mission
d' études, après un voyage long, pénible et coû-
teux. Ce n'est qu'en avril 1924 que 106 ovins
sélectionnés venant - de l'Afrique - du - Sud furent
débarqués à Tuléar et conduits sur lts terrains
choisis. Un second troupeau a été introduit de-
puis, et l' acclimatement paraît s effectuer en de
bonnes conditions ; mais les dates même que
nous venons .de citer font comprendre qu'on ne
saurait encore enregistrer les résultats que mé-
rite si bien l'initiative de la Chambre de Com-
merce de Tourcoing.
Le Gouvernement, de son côté, étudie et pré-
pare activement l' accroissement et l'amélioration
de l'élevage malgache, notamment par des croi-
sements entre de bonnes races lainières et le
mouton du pays, qui communiquera aux autres
sa résistance vitale. Trois centres spéciaux d'éle.
vage ont été organisés par l'ackninistration : la
ferme d'Ambovombé, où ont été introduits des
mérinos d'Arles qui semblent très bien s'adap-
ter au pays ; la station agricole d'Antsirabé, où
ont été olacés auelaues-uns des mérinos d'Afri-
que importés par la Chambre de Tourcoing ;
enfin, la ferme de Béfanamy, où les croisements
s'opèrent avec succès entre la chèvre du pays
et la chèvre angora.
Plusieurs colons élèvent aussi des moutons
croisés, dont la toison déjà sensiblement amélio-
rée est tissée sur place par l'industrie locale.
Malgré des obstacle. dans l'exposé desquels
nous n'entrerons pas, et que l'expérience ap-
prend à tourner ou à détruire, il paraît démontre
que l'élevage du mouton mérinos est possible à
Madagascar. - -- - -
Dès que la période d'acclimatation sera vic-
torieusement franchie, on peut espérer obtenir
de l'île malgache une production lainière très
importante, à mesure que les méthodes de croi-
importanted, 'élevage sortiront des terrains d'expé-
sement et
riences pour se répandre chez le colon européen
et surtout chez l'indigène qui, par ses goûts, est
plus volontiers pasteur que cultivateur. Il suffira
qu'il y trouve un bénéfice suffisant pour qu'il
s'adonne, suivant la région, à l'élevage des mé-
tis, des angoras ou des mérinos, dont la laine
apportera son contingent nos usines de tis-
sage et notamment a cette région industrielle de
Tourcoing, dont nous ne Murions trop citer l'ini-
tiative féconda. Il faut souhaiter qu'elle trouve
des imitateurs pour toutes les matières premières
que notre industrie pourrait trouver dans nos co-
lonies, tantôt en y provoquant et préparant la
production, et parfois seulement en allant les
y chercher.
Ernest Haudos,
Député de la Marne,
Président de la Commission
̃ des Douanes
et des Conventions commerciales.
Le" Gouvernement Général
de l'Indochine
--0.0--
A la veille du retour en
France de M .Martial Mer-
lin,Gouverneur Général de
rIndochine, il est. juste de
rappeler Vœuvre poursui-
vie par cet excellent da.
ministratcur qui, depuis
sa désignation à la tète de
notre - grande colonie,
avait si bien justifié les espoirs que ton
avait mis en lui pour poursuivre la tâche dif-
ficile qui lui avait été confiée.
Pour cette œuvre où il a montré de bril-
lantes qualités, il a d'abord pris contact
avec notre grande possession coloniale et re-
connu les réformes qui s imposaient pour
en assurer Vavenir et le développement. Celle-
ci, on tic l'ignore pas, avait été condamnée
à subir un long intérim gouvernemental, qui
a été pour elle une période de léthargie et
de malaise économique et il était grand,
temps au une volonté bien avisée vint rendre
la confiance et imprimer aux af faires un nou-
vel essor.
M. Merlin a largement prouvé, qu'avec
sa grande expérience coloniale, il était bien
Vhomme de la situation et qu'il était qua-
lifié pour inspirer la confiance et rallier
autour de lui toutes les bonnes volontés.
Si court qu'ait été son passage cet Indo-
chine, il n'en aura pas moins été fécond, cet
résultats et les sympathies qu'il laisse, aussi
bien cirez nos compatriotes, que chez nos pro-
tégés, constituent en sa faveur un témoi-
gnage des plus significatifs,
Non seulement par la fermeté et la fran-
chise de son allitudf. comme par le libéra-
lisme de ses adt's, M. Merlin aura su réta-
blir, dans l'intérieur de la colonie, l'union
un moment troublée. #
La succession de M. Merlin est présente-
ment virtuellement ouverte, et de nombreuses
compétitions se sont déjà produites sur les-
quelles le choix du Gouvernement aura bien-
tilt à s'exercer. Il allrel à s'inspirer dans ce
choix des besoins et des intérêts de notre
grande possession asiatique et se plaçant à
un point de vue pratique, il devra de manier
au successeur de rejoindre Hanoi le plus tôt
possible.
A maintes reprises, on a pu piger que le
Gouverneur Général titulaire pouvait srlll
'avoir l'autlprité et les moyens nécessaires
pour mener à bien et diriger comme il con-
vient les destine, ès de ce grand, pays.
Cette observation ne peut avoir rien de
désobligeant en soi à l'égard de celui qui va
intérim aire, ment remplacer M. Merlin.
Te choix de M. Daladier s'est, en ef fet,
porté sur M. Monguillot, ancien inspecteur
des Colonies, qui a déjà fait ses preuves en
Indochine et avant son départ en congé,
.o11ait si brillamment administré le Tonkin.
Cette désignation, nous nous plaisons à le
reconnaître, sera fort bien aÚutillif, parce
qu'elle constitue, d'ahord pour cet excellent
fonctionnaire, un peu trop délaissé depuis
quelque tem ps, une légitime réparation. Elit"
coupera court aussi à toutes les petites intri-
gues qui, sous le couvert de quelques perSOll-
nalités justement discréditées, à présent,
espéraient une nomination qui aurait permis
de continuer les funestes errements du passé.
M. Daladia, nous l'en félicitons, a tenu
a se dégager de toute promiscuité et à affir-
mer, en la circonstance, les principes qu'il
avait déjà exposés à la Chambre des INpu-
tés, lors de la discussion du Budget des Colo-
nies :
« T/ Indochine, pas plus qu aucune autre
de nos colonies, ne doit être le fief ou le
champ d'action d'aucune personnalité ni
d'aucun groupement car le plus souvent les
propositions qui paraissent être inspirées par
le souci du bien public dissimulent mal des
préoccupations intéresées et les propagandes
ou les campagncs. en apparence les plus gé-
néreuses ne se recommandent pas toujours
des véritables intérêts de nos possessions loin-
taines. »
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
M. HENRY BÉRENGER
Président de la Société Coloniale
des artistes français
La Société coloniale des artistes irançais
vient de tenir son assemblée générale au
Grand-Palais ; la nomination de M. Henry
Rérenger, le jounc et sympathique sénateur
de la. Guadeloupe, rapporteur général du
budget et, qui avait déjà donné maintes
preuves d'attachement à la Société, comme
président, en remplacement du regretté fon-
datelll" notre ami ln peintre Louis Dumou-
lin, décédé, fut acclamée par l'assistance.
M. Rérenger étant retenu au Sénat., son
discours fut lu par M. Ruffe, vice-prèeiflent.
Diverses questions furent discutées au
cours de la séance et l'on procéda au vote
de nouveaux membres du comité.
La Société coloniale des artistes français
qui grandit chaque jour dispose au jour-
d'hui de .\f),OOO francs de prix, en faveur
d'artistes, d'écrivains, archéologues, accor-
dés par le ministère des Colonies, le Maroc,
l'Algérie, les gouverneurs des colonies et di-
verses compagnies de navigation. -
Les Annales Coloniales ont bien souvent
opt retenu leurs lecteurs des travaux si in-
téressants des membres de la Société Colo-
niale des Artistes Français envoyés en mis-
sion aux Colonies.
- I
Le sisal
en Afrique Occidentale Française
Le sisal, qui appartient au genre « agave ».
fibre originaire de l'Amérique Centrale, et
dont il se fait, une grande consommation en Eu-
rope sous la forme de ficelle, pour l'agricul-
turú notamment, a été acclimaté en 1899 en
Afrique Occidentale française à la suite d'un
envoi fait par notre Consul à Mexico.
La culture de cette plante est, aujourd'hui,
plus particulièrement pratiquée au Soudan,
dans la région de Kayes, entre le confluent du
Sénégal et de la Falémé ; mais c'est par cen-
taines de mille que les bulbilles servant à
reproduire cet intéressant textile ont été ré-
pandus dans la colonie.
Sa culture s'accommode très bien de planta-
tions intercalaires, telles que 1 arachide et le
sésame qui ne souffrent aucunement de son
voisinagct ; le coton, qui épuise la terre et nuit
à la bonne venue du sisal, n'est pas à recom-
mander, surtout lorsqu'on le sème en deux
rangs par interligne.
Lorsque la mise en place s'est faite dans do
bonnes conditions, la plante peut être avanta-
geusement exploitée dès la fin de la troisième
année, ct pendant trois années consécutives au
terme desquelles se fait normalement la florai-
son. Un seul plant de sisal fournit dans son
existence 150 feuilles exploitables au mini-
mum. La mort do la plante suit de près la flo-
raison.
Le rendement des feuilles en fibre varie
avec l'âge des plants et suivant les saisons. les
rendements les plus élevés étant obtenus sur
des pieds âgés et en saison sèche. On peut
tabler sur une moyenne de 3,25 de fibre
pesée sèche. Si l'on considère, qu'une feuille,
bonne à être coupée, pèse 700 grammes, on
peut calculer qu'une plante, dans sa vie,
donne 3 k. 400 de fibre, soit 1 k. 100 en chif-
fre arrondi, en moyenne par an pendant la pé-
riode d'exploitation. Pour des plantes séparées
de 2 mètres sur des lignes à 4 mètres, le ren-
dement annuel moyen est donc de 1.375 kilos
à l'hectare. En doublant les lignes trois ans
après la création de la plante et en replantant
les vieilles rangées dès quo les plants ont fleu-
ri, on peut obtenir ce rendement pendit de
longues années sur le même terrain.
Actuellement, les seules plantations d' « aga-
ves » de la Société des Cultures de Diakan-
dapé (Soudan) couvrent un total de 3.000 hec-
tares environ. Les façons d'entretien sont géné-
ralement données mécaniquement et à la main
au moyen de tracteurs qui ont à assurer, non
pas un véritable labour, mais plutôt un vigou-
reux hersage. Le transport des feuilles à l' usi-
ne de défibrage s' effectue au moyen de char-
rettes à chevaux, de tracteurs, ou à l'aide d un
Docauville. Le défibrage est exécuté par de
puissantes machines, la force motrice étant
fournie par des moteurs à vapeur, à pétrole et
à gaz pauvre qui alimentent également une
presse hydraulique et cinq pompes rotatoires.
Le sisal d'Afrique tend à supplanter le
chanvre de Manille dans la plupart de ses
emplois, c'est-à-dire ficelles, cordages ci di-
vers ouvrages de sparterie. La distillerie locale
pourra en utiliser l'alcool de la pulpe. La pro-
gression continue de ses exportations et les
demandes fréquentes du commerce métropoli-
tain assurent à ce textile, dont r extension
n'est plus maintenant subordonnée qu'à une
question de main-d'œuvre" un avenir certain. 11
a été expédié en France :
125 tonnes en 1915 ; 150 tonnes en 1917 ;
162 tonnes en 1921 ; 300 tonnes en 1922 ;
309 tonnes en 1923.
Les derniers cours pratiqués à Marseille
étaient de 300 à 350 francs les 100 kilos.
Rapports et Décrets
, -0-0-
Décret portant modification au mode d'as-
siette et règles de perception de l'impôt
locatif sur les immeubles en Guyane
Française.
Décret tendant à la session au ministère
des Colonies d'immeubles sis en Guyane
Française et précédemment affectés au
service de la marine.
Décret rendant applicable à la période - com-
prise entre le 1er janvier et le 28 février
1925, les dispositions du décret du 6 mai
1922 fixant le montant du supplément tem-
poraire de solde alloué au personnel du
chemin de fer et du port de la Réunion.
Décret fixant pour l'année 1924 le contin-
gent de glucose originaire de l'Indochine à
admettre en France aux conditions pré-
vues par l'article 3 de la loi du 19 avril
1924.
(:dtt' quantité est lïxéo à 2.400 tonnes.
Décret fixant la quantité de tapis originai-
res de la Haute-Volta à admettre au bé-
netice de la détaxe pendant l'année 1925.
Cette quantité est fixée à 3.000 mitres car-
rés.
On sait que ce sont les Pèros Rlancs de
Ouagadougou qui sont les fabricants presque
exclusifs de cet article.
J. 0. du 17 mars.
.400-
A la Commission consultative
des études tunisiennes
Aujourd'hui, seront entendus à la Commis-
sion des Etudes Tunisiennes siégeant au Quai
d'Orsay le Premier Ministre de la Régence,
S. Mustapha Dinguizli. venu spécialement à
Paris, M. Lescure. Directeur Général de
l' Agriculture en Tunisie. Ont "bté également
avisés de leurs auditions les vice-présidents de
chacune des sections du Grand Conseil de Tu-
nisie.
L'AVIATION COLONIALE
--0-0---
Le départ de La maître et Arrachart
encore différé
Ovan, 10 mars. Les aviateurs Lemal-
tre et Arracliart devaient quitter le camp
d'aviation de la Sénia ce matin. Mais les
informations météorologiques reçues du
Maroc indiquant que le temps était bou-
ché, leur départ a été retardé vraisembla-
blement jusqu'à demain matin.
Les aviateurs ont lutté, hier, contre la
tempête qui les a obligés à revenir à la Sé-
nia. Le deuxième groupe d'aviation de
l'Afrique du Nord a arrêté l'itinéraire que
suivront les aviateurs pour rejoindre Fez
et Rabat où des réceptions sont organisées
en leur honneur.
Les capitaines Arrachart et Lemaftre
sont actuellement les hôtes du comman-
dant du groupe d'aviation.
/v racontent leur odyssée
Arracliart et lemalti,e racontent d'ail-
leurs avec la meilleure humeur, les heures
critiques qu'ils ont vécues lorsqu'ils se
sont trouvés perdus en pleine région saha-
rienne. Cet Aïn-Mezzer, "n effet, qu'on a
placé à Hf) kilomètres au sud-ouest (l'El.
Gnléa, n'est qu'un point placé arbitraire-
ment isur la carte ; il n'y existe pas le
moindre bordj en terre battue, pas même
une Mute en poils de chameau. Le pays est
complètement désert.
Ils atterrirent a 18 heures, puis s'effor-
cèrent de repérer l'endroit où ils se trou-
vaient et résolurent d'abandonner l'appa-
reil, de chercher à gagner quelque centre
luibité. comptant surtout sur leur bonne
étoile pour les mettre en présence d'un être
humain.
Ils so chargèrent alors de quelques vi-
vres et d'une provision d'eau et se mirent
en route A L'O heures, marchant à la bous-
sole vers le nord ; durant toute la nuit ils
avancèrent ainsi péniblement dans le sa-
ble.
Le jour les surprit, harassés, eans qu'ils
aient aperçu une seule silhouette humaine;
mais leuii énergie n'était pas à bout, aussi
poursuivirent-ils leur chemin.
Et c'est ainsi qu'ils luttèrent jusqu'à 13
heures. A ce moment, Ó , bonheur ! un
homme, un indigène apparut, iiiiiie était-ce
un ami ou un ennemi ? A tout hasard, Ar-
rarbart. et Lemaltre vérifièrent leur eara-
biiie, mais l'inconnu s'approchait d'eux,
sans hésiter, en faisant des signes qui déce-
lèrent en lui un ami, aminé des meilleures
intentions ; c'était en réalité le sauveur qui
se présentait en la personne de eet ancien
méhariste saharien.
AUSltOt, la conversation s engagea. Con-
versation, le mot est exagéré, car ni Arra-
cliart ni Lemaltie ne connaissent l'arabe,
et 11 méhariste ignorait totalement, le frnn-
çais. Enfin, po,r geRts, tous trois se com-
prirent. L'ancien méhariste demandait
qu'on le suive jusqu'à une vingtaine de* ki-
lomètres de là, où parquaient des elia-
me.iuv ou pâturage. A dos de chameau, il
conduisit alors les aviateurs û HMloléa.
Mais comment le Saharien avaLt-il ainsi
rencontré les deux Français ! Dans la tlln-
tinée, observateur comme tons les gens «lu
dést-nt, il avait remarqué sur Je sable des
/races depar les chaussures, il devina en ces voya-
grurs des Européens .'t fut stupéfié de voir
que les n Européens » s'étaient aventurés
fI pied dans iîe pareilles régions. Soupçon-
nant quelque chose d'anormal, il suivit les
traces .et, marchant plus vite (pie ceux
qu'il recherchait, il les rejoignit, à Kl heu-
res.
Ce fut ensuite le voyage long et pénible.
h méhari jusqu'à El-i'îoléa, et l;i reprise de
contact avec les pays quelque pc'u civilisés.
Aviateurs italiens perdus dans le désert
de Libye
Le Caire, Hï mars. Ouatre aviateurs
italiens se sont perdus dans le désert de
Libye. L'un de ces aviateurs serait un of-
ficier supérieur de l'aviation italienne.
Tous quatre se trouvaient à bord du mê-
me avion, qui, après avoir survolé la fron-
tière d'Egypte, a été forcé d'atterrir par
suite d'un accident.
L'avion a pu être retrouvé, mais on n'a
aucune trace des aviateurs et l'on craint
qu'ils n'aient été assassinés par les Ara-
bes.
Pour l'épuration des eaux
dans le sud Tunisien
I.'Office National des Recherches Scienti-
fiques et Industrielles et des inventions,
d'aeeonl avec la Résidence générale d.;
France à Tunis, ouvre deux concours dans
le Ilui d'améliorer les conditions de ravi-
taillement. en eau potable des postes du Sud
tunisien et des convois appelés à circuler
dans ces régions.
Le premier concours, doté d'un prix de
1.000 francs, portera sur les meilleurs
moyens d'épuration, par un procédé chimi-
que, d'eaux contenant de 2 è t» grammes de
résidu sec par litre, ce résidu étant, consti-
tué approximativement de moitié de chlo-
rure de sodium et moitié d'un mélange de
sulfates et. de chlorures de calcium et de
magnésium.
Le deuxième concours portera sur un ap-
pareil tlxe permettant de produire de l'eau
distillée par utilisation de la chaleur so-
laire, et capable de fournir environ 10O li-
tres d'eau pure par jour, durant la période
d'insolation moyenne de l'été, dans le Sud
tunisien. L'eau à épurer se trouve <\ la
température movenne de '2Co-
Une dotation en espèces de 5.000 francs
pour le deuxième concours, pourra être at-
tribuée par le jury en un ou deux prix.
Les projets et appareils seront soumis
à l'Offir national des Recherches scienti-
fiques et industrielles et des inventions, 1,
avenue Maréchal-Galliéni, à Rellevue (Sei-
no-et-Oi.se) auquel ils doivent être adressés.
Ces concours seront clos le 1 r janvier
19?6.
COURER DE L'ALUÈIR
LA VIE ECONOMIQUE
Syndicat Commercial algérien
Le groupe des alcools du Syndicat Com-
mercial Algérien a émis, dans sa dernière
réunion, le vœu que soit réservé pour la
consommation de bouche ;
1° Les alcools de vins et de sous-produits
d,."S vins rectifiés ou non ;
2° Les alcools provenant de la distiJla-
tion du cidre dans une proportion ne pou-
vant dépasser le tiers de la consommation
de l'année précédente.
Ce vœu a été transmis à M. le Gouver-
neur général, aux Chambres, de Commerce
intéressées et au Syndicats commerciaux et
industriels d' Agéri'e.
A la Caisse Centrale
Le Crédit Fon/cier de France et d'Aigrie
vient d'agréer les Caisses régionales d'assu-
rances mutuelles, réassurées et fédérées par
la Caisse Centrale, pour garantie des gages
hypothéqués par cet établissement nuan-
cier.
Le prochain compte rendu do Ja dernière
assemblée générale de la Caisse Centrale
témoignera d'un surprenant mouvement
d'affaires réalisées.
Fabrication du crin végétal
1.:.1. fabrication du crin végétal était pour
l'Algérie d'un très gros rapport avant la
guerre, dans la région d'Alger, de la Mitidja
et du Cheliff ; maintenant que la clientèle
revient, l'industrie s'est transportée dans
les régions d'Oran et Temouchont où la
sorte de palmier qui produit cette fibre est
très dense.
En 1;!,,2, ces usines ont exporté 419.100
quintaux ; en 19LV1, iOO.537 quintaux ; en
19ei, une quantité égale il. 12a, ceci en Ita-
lie, en Allemagne, aux Etats-Unis, aux prix
cette dernière année de M francs le quintal,
ce qui fera une recette do plus de 20 mil-
lions.
LES EVENEMENTS ET LES HOMMES
L'amiral Andrews se rend à Alger
Le destroyer américain Billingly, ayant
à Ior£l l'amiral Andrews, est arrivé à Al-
ger auiourd'hui mardi dans l'IJpr(s-midi.
(Par dépôclfe.)
Essais du croiseur « Strasbourg »
Le croiseur ex-allemand Strasbourg.
après aroir été n'paré à l'arsenal tic Sidi
Abdallah, a réussi de brillants essais hier
lundi-
Il partira le 17 mars de Tend {a pOllr Tou-
Ion afin, de se ranger sous b's ordres du
vice-amiral Dumesnil, commandant en chef
l'escadrc de la Méditerranée.
, (Par dépêche.)
te-
COURRIER DE LA TUNISIE
-
LA VIE ADMINISTRATIVE
Travaux municipaux
Lundi aura lieu l'adjudica-fion du premier
lot de travaux de construction du houlevul'd
front de mer de La Goulette, dont le mon-
tant. s'élève à f'(J.I. O francs.
Cette dépense est engagée par la com-
mune de La Goiileito qui eu couvre une par-
tie .sur son budget et en prélève une autre
sur les propriétaires riverains, qui auront
à payer une* somme approximative de 70 fr.
i par mètre linéaire.
Voies de communications
La Direction des Forêts poursuit la réa-
lisation de tout un programme d'améliora-
tion des voies de communication forestiè- ,
ras de Kllronmirie.
Dans la circonscription de Taharka, on
procède à. l'élargissement de la route fores-
tière de Sidi-Rouinc et à l'établissement
de ponceaux.
Des travaux d'amélioration de la route
de Ghardimaou à El-Feidja ont été entre-
pris.
- La piste de Réja, du gué de Redir au pos-
te d'Aïn-llameréïa, est en cours d'élargis-
srmlnt, et on construit un certain nombre
de dalots sur la piste de Réja, du Col des
Vents au .gué de Hedir.
- Malgré la modicité des crédits dont
elle dispose pour l'empierrement des routes
:h"J.OOO francs pour toute la Régence) la
Direction générale de Fïnterteur met à la
disnosition do la Direction générale (les Tra-
vaux publics une certaine somme pour per-
mettre l'exécution des travaux de voirie les
plus urgents à Depienne, Bir-M'Cherga et
Pont-ctn-Fahs dont les besoins pressants
furent, signâtes par le contrôleur civil de Za-
gihouan.
La fixation au sol des indigènes
Cette année, il sera procédé au lové du
plan de l'ilenchir Hamira qui dépend du
caïd a t de la Banlieue. Cette propriété com-
prend environ 110 hectares. Sa cession à
enzel a été décidée par maaroudh du 12
mars W''?;!.
LA VIE ECONOMIQUE
Société d horticulture
La Société d'Horticulture do Tunisio or-
ganise cette année une Exposition générale
de tous les produits de l'horticulture, arbo-
riculture. etc., c'est-à-dire fleurs, légumes
verts, secs et on conserve, frnitR, fruits en
conserve, plantes médicinale®, arbres frui-
tiers. forestiers, plantes d'omemont, ex-
traits et essences de fabrication tunisienne,
outillage, clôtures, etc.
Cette exposition est ouverte à tous, mem-
bres ou non de la Société.
Exportation de fourrage
Le vapeur Afarée.hal-Foeh, venant, dt)
France, a. chargé saftiedi à Tunis, un stock
important de fourrage à destination do La»
Hndwlle.
Les tapis de Kairouan
La Direction générale du Commeree, re-
tenant un vœu du Conseil municipal de Kai-
rouan, étudie la possibilité de créer un scr.
- LE NUMERO : 10 - CKNTIME:
MARDI WIR, 17 NT A IIS 1925
à
Les Annales Coloniales
Il --. d i A ,
JOURNAL QUOTIDIEN ,
Ut MTXUt MUtS PAI -LES ANNAiJSi OOUMUUV" MMV LA IKJfUÉlI
ncuiavi ou jouwui
La Amumu euw pomm - a
DIRECTEURS 1 MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
UWa M - m : 34, Rm *m Mont-Tkabar, PARIS-1" - Wl|lm : uni W-R
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asoituel i { Francs H ColoRia. 80. 41 » 25 »
6 m 80 il 48 9 25
- ., IMt Mw M*
0. tow In Bwmhx de porta et din I« priacipui Ina.
Les laines coloniales
» ♦»
En Tunisie - A Madagascar
En attendant que la méthode du docteur Vo-
roooff ait sensiblement augmenté en quantité et
en qualité la production lainière de celles de
nos colonies où il en a fait l'application, nous
n'avons nulle part les formidables ressources que
l' Australie, le Cap et certaines contrées sud-
américaines mettent au service de l' industrie
britannique) ou des immenses usines des Etats-
Unis. -
Cependant, de méritoires efforts tendant à ac-
croître ou à améliorer la production lainière de
divers pays relevant de notre administration ont
été accomplis, produisant déjà des résultats ou
donnant d'appréciables espérances suivant leur
degré d'ancienneté. On peut citer la Tunisie
parmi ceux où les fruits de l'expérience sont
déjà en maturité, et Madagascar, aV contraire,
où l'on n' est encore en présence que de germes
à peine écios.
EN TUNISIE
En ce qui concerne la Tunisie, un théoricien
qui n' aurait recours qu'aux documents et aux
chiffres résumerait ainsi la question : il y a dans
la Régence environ 2.000.000 d'ovins suscep-
tibles d'être soumis à la tonte. A raison de
2 kilos par tête, la Tunisie produit donc 30.000
quintaux de - - laine. -- -
La réalité est loin d ctre aussi précise, car
un grand nombre de contingences grignotent
cette mathématique doctrinaire. D'abord, le
nombre du troupeau varie sensiblement d'une
année à l'autre, suivant les conditIons atmosphé-
riques et surtout le plus ou moins d'abondance
de la récolte fourragère. De plus, la toison dif-
fère d'abondance et de valeur avec les races
dos animaux et même avec les régions pour des
ovins similaires. Enfin, il faut tenir compte de
la réserve toujours importante que le tissage
local se réserve et aussi de l'habitude de con-
server le produit de leur tonte qu ont beaucoup
d'éleveurs indigènes, pour qui la laine joue le
rôle de monnaie d'échange dont ils ne se dé-
font que suivant leurs besoins.
C'est pourquoi il est bien difficile de chif-
frer d'une façon rigoureuse la puissance expor-
tatrice de la Tunisie en matière de laine. On
ne saurait donc s' étonner des variations très
sensibles qu'accusent d'une année à l'autre les
taUeaux d'exportation.
Il est curieux de constater que les années de
luette n'ont pas diminué, au contraire, l'expor-
tation de cette denrée, alors que, pour la plu-
part des autres, elles comportèrent un abaisse-
ment souvent très sensible. C'est, au cours de
cette période néfaste, que nous relevons, aussi
bien pour les laines en suint que pour les laines
lavées, le plus gros chiffre des dix dernières
années : en 1915, la Tunisie a exporté 16.679
quintaux des premières et 4.445 quintaux des
secondes. La plus grosse part de cette produc-
tion, 11.270 quintaux de la première catégorie,
1797 de la seconde, était, du reste, à destina-
tion de l'Italie. L'année 1916 marque aussi une
exportation assez importante de 9363 quintaux
de laines en suint et 2.071 quintaux de lainee
- lavées, le - tout - à destination de la France. -
Ensuite, les chiffres baissent nettement : en
1918, on ne trouve plus que 1.807 quintaux de
laines en suint et 31 quintaux de laines lavées
qui vont en France. Pour les trois années sui-
vantes, la production exportée ne diffère guère
de celle-là. Elle se relève pour 1923 avec un
total de 8.567 quintaux de laines en suint ainsi
répartis : 6.488 en France, 1.058 en Algérie,
505 en Italie, 516 en divers autres pays ; 1.278
quintaux de laines lavées, dont 1.194 en Fran-
ce, 40 en Algérie, 13 en Italie et 31 pour d'au-
tres pays.
Cette production petit et doit s'augmenter par
la sélection des races et par l'augmentation des
individus du troupeau tunisien. Actuellement,
les moutons à queue fine ne fournissent guère
annuellement que 500 quintaux d une laine assez
,yen approc h e de O
appréciée, dont le prix moyen approche de 600
francs les 100 kilos.
Quant à la laine des moutons barbavins à
grosse queue, elle doit être divisée en plusieurs
catégories correspondant aux régions de produc-
tion.
D'abord, les laines du nord de la Tunisie,
de la vallée de la Medjerda au Cap Bon, avec
Tunis pour marché principal, laines communes
surtout utilisables pour la matelasserie et la cou-
verture. Certaines d'entre elles, notamment cel-
les qui proviennent des régions de Béja et de
Soukr-el-Arba, sont rudes, grossières, mais à
peu près réservées pour son usage par le monde
indigène qui l'emploie à sa literie.
D'une qualité plus relevée sont les laines ori-
ginaires des régions du Kef et fhala, dont le
marché principal est Ebba-Ksour. Leurs sortes
fines et mi-fines sont utilisables pour la fabrica
tion des draps et la bonneterie.
Le marché de Kairouan centralise les laines
des régions de Kairouan, Sousse et Maktar,
laines mi-fines dont la fabrication des tapis du
pays emploie une grande partie, mais dont le
commerce dispose cependant d' une certaine
quantité convenant aux couvertures et aux. draps
communs.
Sur les marchés de Sfax, Hadjeb-el-Aïoun,
Sidî-bou-Zid et Gafsa arrivent les laines de la
région du Sud entre Sousse, Gafsa et Sfax.
Fines, soyeuses, élastiques, elles seraient de
qualité appréciable et pourraient être utilisées
pour les bons articles de bonneterie et de dra-
perie, mais ont l'inconvénient d'être souvent
chargées de sable.
Les laines du Djérid concentrées à Tozeur et
à Nefta seraient supérieures et comparables à
la laine mérinos, mais t'exportation n'en a
guèra à sa disposition. En effet, la principale
industrie du pays, l'unique en dehors de la ré-
colte des dattes, consiste en la fabrication de
burnous, dont la réputation s'étend non seule-
ment dans toute la Tunisie', mais jusqu'en Tri-
politaine, en Egypte et l'Algérie orientale, et
aussi de couvertures fines aux dessins bigarrés et
presque toute la production lainière est ainsi
consommée sur place.
Enfin, l'Extrême-Sud produit des laines qui
alimentent les marchés de Gabès, Djerba, Zar-
zis, Ben-Gardane, Médenine, Kebili, qui ne
seraient pas de mauvaise qualité, mais sont dé-
préciées en raison de la quantité de sable dont
elles sont imprégnées. Du reste, la fabrication
des tissus, des tapis, des couvertures se déve-
109PO aussi dans ces régions et emploie une
quantité de plus en plus importante des laines
qu'on y recueille.
Cependant, il existe entre la France et la Tu-
nisie un trafic de laines assez important, et qui
tend à s'accroître. Les laines en masse, qu'elles
soient en suint, lavé es ou dégraissées, provenant
de Tunisie, entreat en France en franchise ; les
laines en masse teintes ou blousses teintes paient
un droit d'entrée de 25 francs par 100 kilos.
Les laines peignées ou cardées sont grevées
d'un droit d'entrée de 75 francs par quintal,
porté à 82 fr. 50 lorsqu. elles sont teintes. Le
fret était récemment de 70 francs la tonne, de
Tunis à Marseille., et de 134 francs, de Tunis
à Bordeaux et Saint-Nazaire ; mais il est va-
riable.
Les ressources en laines que l'on peut tirer de
Tunisie sont précieuses en raison des difficultés
qu'éprouve notre industrie à s'approvisionner de
cette matière. Elles pourraient et devraient être
accrues assez rapidement par une action combi-
née de cette industrie avec l'Administration tu-
nisienne et les producteurs.
A MADAGASCAR
A Madagascar, avons-nous déjà indiqué, on
n'en est encore qu'à la période des essais. Si
la grande île a été choisie comme terrain d'expé-
rience pour l'élevage du mouton, c'est pour des
considérations climatiques qui permettent un rap-
prochement avec le Cap et l'Australie, et aussi
parce que les habitudes pastorales des indigènes
conviennent à l'élevage des ovins ou de la.chè-
vre à laine.
En cette matière, il convient de signaler 1 ac-
tion généreuse et intelligente da la Chambre de
Commerce de Tourcoing.
Après avoir publié en 1922 une brochure sur
l'élevage du mouton mérinos dans les colonies
françaises, la Chambre de Commerce de Tour-
coing a voulu passer de la théorie à la pratique.
Cette décision s'est traduite, en ce qui concerne
Madagascar, par l'institution du domaine de
Tourcoing-Madagascar, d'une étendue de 1.875
hectares, dans une région choisie par une mission
d' études, après un voyage long, pénible et coû-
teux. Ce n'est qu'en avril 1924 que 106 ovins
sélectionnés venant - de l'Afrique - du - Sud furent
débarqués à Tuléar et conduits sur lts terrains
choisis. Un second troupeau a été introduit de-
puis, et l' acclimatement paraît s effectuer en de
bonnes conditions ; mais les dates même que
nous venons .de citer font comprendre qu'on ne
saurait encore enregistrer les résultats que mé-
rite si bien l'initiative de la Chambre de Com-
merce de Tourcoing.
Le Gouvernement, de son côté, étudie et pré-
pare activement l' accroissement et l'amélioration
de l'élevage malgache, notamment par des croi-
sements entre de bonnes races lainières et le
mouton du pays, qui communiquera aux autres
sa résistance vitale. Trois centres spéciaux d'éle.
vage ont été organisés par l'ackninistration : la
ferme d'Ambovombé, où ont été introduits des
mérinos d'Arles qui semblent très bien s'adap-
ter au pays ; la station agricole d'Antsirabé, où
ont été olacés auelaues-uns des mérinos d'Afri-
que importés par la Chambre de Tourcoing ;
enfin, la ferme de Béfanamy, où les croisements
s'opèrent avec succès entre la chèvre du pays
et la chèvre angora.
Plusieurs colons élèvent aussi des moutons
croisés, dont la toison déjà sensiblement amélio-
rée est tissée sur place par l'industrie locale.
Malgré des obstacle. dans l'exposé desquels
nous n'entrerons pas, et que l'expérience ap-
prend à tourner ou à détruire, il paraît démontre
que l'élevage du mouton mérinos est possible à
Madagascar. - -- - -
Dès que la période d'acclimatation sera vic-
torieusement franchie, on peut espérer obtenir
de l'île malgache une production lainière très
importante, à mesure que les méthodes de croi-
importanted, 'élevage sortiront des terrains d'expé-
sement et
riences pour se répandre chez le colon européen
et surtout chez l'indigène qui, par ses goûts, est
plus volontiers pasteur que cultivateur. Il suffira
qu'il y trouve un bénéfice suffisant pour qu'il
s'adonne, suivant la région, à l'élevage des mé-
tis, des angoras ou des mérinos, dont la laine
apportera son contingent nos usines de tis-
sage et notamment a cette région industrielle de
Tourcoing, dont nous ne Murions trop citer l'ini-
tiative féconda. Il faut souhaiter qu'elle trouve
des imitateurs pour toutes les matières premières
que notre industrie pourrait trouver dans nos co-
lonies, tantôt en y provoquant et préparant la
production, et parfois seulement en allant les
y chercher.
Ernest Haudos,
Député de la Marne,
Président de la Commission
̃ des Douanes
et des Conventions commerciales.
Le" Gouvernement Général
de l'Indochine
--0.0--
A la veille du retour en
France de M .Martial Mer-
lin,Gouverneur Général de
rIndochine, il est. juste de
rappeler Vœuvre poursui-
vie par cet excellent da.
ministratcur qui, depuis
sa désignation à la tète de
notre - grande colonie,
avait si bien justifié les espoirs que ton
avait mis en lui pour poursuivre la tâche dif-
ficile qui lui avait été confiée.
Pour cette œuvre où il a montré de bril-
lantes qualités, il a d'abord pris contact
avec notre grande possession coloniale et re-
connu les réformes qui s imposaient pour
en assurer Vavenir et le développement. Celle-
ci, on tic l'ignore pas, avait été condamnée
à subir un long intérim gouvernemental, qui
a été pour elle une période de léthargie et
de malaise économique et il était grand,
temps au une volonté bien avisée vint rendre
la confiance et imprimer aux af faires un nou-
vel essor.
M. Merlin a largement prouvé, qu'avec
sa grande expérience coloniale, il était bien
Vhomme de la situation et qu'il était qua-
lifié pour inspirer la confiance et rallier
autour de lui toutes les bonnes volontés.
Si court qu'ait été son passage cet Indo-
chine, il n'en aura pas moins été fécond, cet
résultats et les sympathies qu'il laisse, aussi
bien cirez nos compatriotes, que chez nos pro-
tégés, constituent en sa faveur un témoi-
gnage des plus significatifs,
Non seulement par la fermeté et la fran-
chise de son allitudf. comme par le libéra-
lisme de ses adt's, M. Merlin aura su réta-
blir, dans l'intérieur de la colonie, l'union
un moment troublée. #
La succession de M. Merlin est présente-
ment virtuellement ouverte, et de nombreuses
compétitions se sont déjà produites sur les-
quelles le choix du Gouvernement aura bien-
tilt à s'exercer. Il allrel à s'inspirer dans ce
choix des besoins et des intérêts de notre
grande possession asiatique et se plaçant à
un point de vue pratique, il devra de manier
au successeur de rejoindre Hanoi le plus tôt
possible.
A maintes reprises, on a pu piger que le
Gouverneur Général titulaire pouvait srlll
'avoir l'autlprité et les moyens nécessaires
pour mener à bien et diriger comme il con-
vient les destine, ès de ce grand, pays.
Cette observation ne peut avoir rien de
désobligeant en soi à l'égard de celui qui va
intérim aire, ment remplacer M. Merlin.
Te choix de M. Daladier s'est, en ef fet,
porté sur M. Monguillot, ancien inspecteur
des Colonies, qui a déjà fait ses preuves en
Indochine et avant son départ en congé,
.o11ait si brillamment administré le Tonkin.
Cette désignation, nous nous plaisons à le
reconnaître, sera fort bien aÚutillif, parce
qu'elle constitue, d'ahord pour cet excellent
fonctionnaire, un peu trop délaissé depuis
quelque tem ps, une légitime réparation. Elit"
coupera court aussi à toutes les petites intri-
gues qui, sous le couvert de quelques perSOll-
nalités justement discréditées, à présent,
espéraient une nomination qui aurait permis
de continuer les funestes errements du passé.
M. Daladia, nous l'en félicitons, a tenu
a se dégager de toute promiscuité et à affir-
mer, en la circonstance, les principes qu'il
avait déjà exposés à la Chambre des INpu-
tés, lors de la discussion du Budget des Colo-
nies :
« T/ Indochine, pas plus qu aucune autre
de nos colonies, ne doit être le fief ou le
champ d'action d'aucune personnalité ni
d'aucun groupement car le plus souvent les
propositions qui paraissent être inspirées par
le souci du bien public dissimulent mal des
préoccupations intéresées et les propagandes
ou les campagncs. en apparence les plus gé-
néreuses ne se recommandent pas toujours
des véritables intérêts de nos possessions loin-
taines. »
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
M. HENRY BÉRENGER
Président de la Société Coloniale
des artistes français
La Société coloniale des artistes irançais
vient de tenir son assemblée générale au
Grand-Palais ; la nomination de M. Henry
Rérenger, le jounc et sympathique sénateur
de la. Guadeloupe, rapporteur général du
budget et, qui avait déjà donné maintes
preuves d'attachement à la Société, comme
président, en remplacement du regretté fon-
datelll" notre ami ln peintre Louis Dumou-
lin, décédé, fut acclamée par l'assistance.
M. Rérenger étant retenu au Sénat., son
discours fut lu par M. Ruffe, vice-prèeiflent.
Diverses questions furent discutées au
cours de la séance et l'on procéda au vote
de nouveaux membres du comité.
La Société coloniale des artistes français
qui grandit chaque jour dispose au jour-
d'hui de .\f),OOO francs de prix, en faveur
d'artistes, d'écrivains, archéologues, accor-
dés par le ministère des Colonies, le Maroc,
l'Algérie, les gouverneurs des colonies et di-
verses compagnies de navigation. -
Les Annales Coloniales ont bien souvent
opt retenu leurs lecteurs des travaux si in-
téressants des membres de la Société Colo-
niale des Artistes Français envoyés en mis-
sion aux Colonies.
- I
Le sisal
en Afrique Occidentale Française
Le sisal, qui appartient au genre « agave ».
fibre originaire de l'Amérique Centrale, et
dont il se fait, une grande consommation en Eu-
rope sous la forme de ficelle, pour l'agricul-
turú notamment, a été acclimaté en 1899 en
Afrique Occidentale française à la suite d'un
envoi fait par notre Consul à Mexico.
La culture de cette plante est, aujourd'hui,
plus particulièrement pratiquée au Soudan,
dans la région de Kayes, entre le confluent du
Sénégal et de la Falémé ; mais c'est par cen-
taines de mille que les bulbilles servant à
reproduire cet intéressant textile ont été ré-
pandus dans la colonie.
Sa culture s'accommode très bien de planta-
tions intercalaires, telles que 1 arachide et le
sésame qui ne souffrent aucunement de son
voisinagct ; le coton, qui épuise la terre et nuit
à la bonne venue du sisal, n'est pas à recom-
mander, surtout lorsqu'on le sème en deux
rangs par interligne.
Lorsque la mise en place s'est faite dans do
bonnes conditions, la plante peut être avanta-
geusement exploitée dès la fin de la troisième
année, ct pendant trois années consécutives au
terme desquelles se fait normalement la florai-
son. Un seul plant de sisal fournit dans son
existence 150 feuilles exploitables au mini-
mum. La mort do la plante suit de près la flo-
raison.
Le rendement des feuilles en fibre varie
avec l'âge des plants et suivant les saisons. les
rendements les plus élevés étant obtenus sur
des pieds âgés et en saison sèche. On peut
tabler sur une moyenne de 3,25 de fibre
pesée sèche. Si l'on considère, qu'une feuille,
bonne à être coupée, pèse 700 grammes, on
peut calculer qu'une plante, dans sa vie,
donne 3 k. 400 de fibre, soit 1 k. 100 en chif-
fre arrondi, en moyenne par an pendant la pé-
riode d'exploitation. Pour des plantes séparées
de 2 mètres sur des lignes à 4 mètres, le ren-
dement annuel moyen est donc de 1.375 kilos
à l'hectare. En doublant les lignes trois ans
après la création de la plante et en replantant
les vieilles rangées dès quo les plants ont fleu-
ri, on peut obtenir ce rendement pendit de
longues années sur le même terrain.
Actuellement, les seules plantations d' « aga-
ves » de la Société des Cultures de Diakan-
dapé (Soudan) couvrent un total de 3.000 hec-
tares environ. Les façons d'entretien sont géné-
ralement données mécaniquement et à la main
au moyen de tracteurs qui ont à assurer, non
pas un véritable labour, mais plutôt un vigou-
reux hersage. Le transport des feuilles à l' usi-
ne de défibrage s' effectue au moyen de char-
rettes à chevaux, de tracteurs, ou à l'aide d un
Docauville. Le défibrage est exécuté par de
puissantes machines, la force motrice étant
fournie par des moteurs à vapeur, à pétrole et
à gaz pauvre qui alimentent également une
presse hydraulique et cinq pompes rotatoires.
Le sisal d'Afrique tend à supplanter le
chanvre de Manille dans la plupart de ses
emplois, c'est-à-dire ficelles, cordages ci di-
vers ouvrages de sparterie. La distillerie locale
pourra en utiliser l'alcool de la pulpe. La pro-
gression continue de ses exportations et les
demandes fréquentes du commerce métropoli-
tain assurent à ce textile, dont r extension
n'est plus maintenant subordonnée qu'à une
question de main-d'œuvre" un avenir certain. 11
a été expédié en France :
125 tonnes en 1915 ; 150 tonnes en 1917 ;
162 tonnes en 1921 ; 300 tonnes en 1922 ;
309 tonnes en 1923.
Les derniers cours pratiqués à Marseille
étaient de 300 à 350 francs les 100 kilos.
Rapports et Décrets
, -0-0-
Décret portant modification au mode d'as-
siette et règles de perception de l'impôt
locatif sur les immeubles en Guyane
Française.
Décret tendant à la session au ministère
des Colonies d'immeubles sis en Guyane
Française et précédemment affectés au
service de la marine.
Décret rendant applicable à la période - com-
prise entre le 1er janvier et le 28 février
1925, les dispositions du décret du 6 mai
1922 fixant le montant du supplément tem-
poraire de solde alloué au personnel du
chemin de fer et du port de la Réunion.
Décret fixant pour l'année 1924 le contin-
gent de glucose originaire de l'Indochine à
admettre en France aux conditions pré-
vues par l'article 3 de la loi du 19 avril
1924.
(:dtt' quantité est lïxéo à 2.400 tonnes.
Décret fixant la quantité de tapis originai-
res de la Haute-Volta à admettre au bé-
netice de la détaxe pendant l'année 1925.
Cette quantité est fixée à 3.000 mitres car-
rés.
On sait que ce sont les Pèros Rlancs de
Ouagadougou qui sont les fabricants presque
exclusifs de cet article.
J. 0. du 17 mars.
.400-
A la Commission consultative
des études tunisiennes
Aujourd'hui, seront entendus à la Commis-
sion des Etudes Tunisiennes siégeant au Quai
d'Orsay le Premier Ministre de la Régence,
S. Mustapha Dinguizli. venu spécialement à
Paris, M. Lescure. Directeur Général de
l' Agriculture en Tunisie. Ont "bté également
avisés de leurs auditions les vice-présidents de
chacune des sections du Grand Conseil de Tu-
nisie.
L'AVIATION COLONIALE
--0-0---
Le départ de La maître et Arrachart
encore différé
Ovan, 10 mars. Les aviateurs Lemal-
tre et Arracliart devaient quitter le camp
d'aviation de la Sénia ce matin. Mais les
informations météorologiques reçues du
Maroc indiquant que le temps était bou-
ché, leur départ a été retardé vraisembla-
blement jusqu'à demain matin.
Les aviateurs ont lutté, hier, contre la
tempête qui les a obligés à revenir à la Sé-
nia. Le deuxième groupe d'aviation de
l'Afrique du Nord a arrêté l'itinéraire que
suivront les aviateurs pour rejoindre Fez
et Rabat où des réceptions sont organisées
en leur honneur.
Les capitaines Arrachart et Lemaftre
sont actuellement les hôtes du comman-
dant du groupe d'aviation.
/v racontent leur odyssée
Arracliart et lemalti,e racontent d'ail-
leurs avec la meilleure humeur, les heures
critiques qu'ils ont vécues lorsqu'ils se
sont trouvés perdus en pleine région saha-
rienne. Cet Aïn-Mezzer, "n effet, qu'on a
placé à Hf) kilomètres au sud-ouest (l'El.
Gnléa, n'est qu'un point placé arbitraire-
ment isur la carte ; il n'y existe pas le
moindre bordj en terre battue, pas même
une Mute en poils de chameau. Le pays est
complètement désert.
Ils atterrirent a 18 heures, puis s'effor-
cèrent de repérer l'endroit où ils se trou-
vaient et résolurent d'abandonner l'appa-
reil, de chercher à gagner quelque centre
luibité. comptant surtout sur leur bonne
étoile pour les mettre en présence d'un être
humain.
Ils so chargèrent alors de quelques vi-
vres et d'une provision d'eau et se mirent
en route A L'O heures, marchant à la bous-
sole vers le nord ; durant toute la nuit ils
avancèrent ainsi péniblement dans le sa-
ble.
Le jour les surprit, harassés, eans qu'ils
aient aperçu une seule silhouette humaine;
mais leuii énergie n'était pas à bout, aussi
poursuivirent-ils leur chemin.
Et c'est ainsi qu'ils luttèrent jusqu'à 13
heures. A ce moment, Ó , bonheur ! un
homme, un indigène apparut, iiiiiie était-ce
un ami ou un ennemi ? A tout hasard, Ar-
rarbart. et Lemaltre vérifièrent leur eara-
biiie, mais l'inconnu s'approchait d'eux,
sans hésiter, en faisant des signes qui déce-
lèrent en lui un ami, aminé des meilleures
intentions ; c'était en réalité le sauveur qui
se présentait en la personne de eet ancien
méhariste saharien.
AUSltOt, la conversation s engagea. Con-
versation, le mot est exagéré, car ni Arra-
cliart ni Lemaltie ne connaissent l'arabe,
et 11 méhariste ignorait totalement, le frnn-
çais. Enfin, po,r geRts, tous trois se com-
prirent. L'ancien méhariste demandait
qu'on le suive jusqu'à une vingtaine de* ki-
lomètres de là, où parquaient des elia-
me.iuv ou pâturage. A dos de chameau, il
conduisit alors les aviateurs û HMloléa.
Mais comment le Saharien avaLt-il ainsi
rencontré les deux Français ! Dans la tlln-
tinée, observateur comme tons les gens «lu
dést-nt, il avait remarqué sur Je sable des
/races de
grurs des Européens .'t fut stupéfié de voir
que les n Européens » s'étaient aventurés
fI pied dans iîe pareilles régions. Soupçon-
nant quelque chose d'anormal, il suivit les
traces .et, marchant plus vite (pie ceux
qu'il recherchait, il les rejoignit, à Kl heu-
res.
Ce fut ensuite le voyage long et pénible.
h méhari jusqu'à El-i'îoléa, et l;i reprise de
contact avec les pays quelque pc'u civilisés.
Aviateurs italiens perdus dans le désert
de Libye
Le Caire, Hï mars. Ouatre aviateurs
italiens se sont perdus dans le désert de
Libye. L'un de ces aviateurs serait un of-
ficier supérieur de l'aviation italienne.
Tous quatre se trouvaient à bord du mê-
me avion, qui, après avoir survolé la fron-
tière d'Egypte, a été forcé d'atterrir par
suite d'un accident.
L'avion a pu être retrouvé, mais on n'a
aucune trace des aviateurs et l'on craint
qu'ils n'aient été assassinés par les Ara-
bes.
Pour l'épuration des eaux
dans le sud Tunisien
I.'Office National des Recherches Scienti-
fiques et Industrielles et des inventions,
d'aeeonl avec la Résidence générale d.;
France à Tunis, ouvre deux concours dans
le Ilui d'améliorer les conditions de ravi-
taillement. en eau potable des postes du Sud
tunisien et des convois appelés à circuler
dans ces régions.
Le premier concours, doté d'un prix de
1.000 francs, portera sur les meilleurs
moyens d'épuration, par un procédé chimi-
que, d'eaux contenant de 2 è t» grammes de
résidu sec par litre, ce résidu étant, consti-
tué approximativement de moitié de chlo-
rure de sodium et moitié d'un mélange de
sulfates et. de chlorures de calcium et de
magnésium.
Le deuxième concours portera sur un ap-
pareil tlxe permettant de produire de l'eau
distillée par utilisation de la chaleur so-
laire, et capable de fournir environ 10O li-
tres d'eau pure par jour, durant la période
d'insolation moyenne de l'été, dans le Sud
tunisien. L'eau à épurer se trouve <\ la
température movenne de '2Co-
Une dotation en espèces de 5.000 francs
pour le deuxième concours, pourra être at-
tribuée par le jury en un ou deux prix.
Les projets et appareils seront soumis
à l'Offir national des Recherches scienti-
fiques et industrielles et des inventions, 1,
avenue Maréchal-Galliéni, à Rellevue (Sei-
no-et-Oi.se) auquel ils doivent être adressés.
Ces concours seront clos le 1 r janvier
19?6.
COURER DE L'ALUÈIR
LA VIE ECONOMIQUE
Syndicat Commercial algérien
Le groupe des alcools du Syndicat Com-
mercial Algérien a émis, dans sa dernière
réunion, le vœu que soit réservé pour la
consommation de bouche ;
1° Les alcools de vins et de sous-produits
d,."S vins rectifiés ou non ;
2° Les alcools provenant de la distiJla-
tion du cidre dans une proportion ne pou-
vant dépasser le tiers de la consommation
de l'année précédente.
Ce vœu a été transmis à M. le Gouver-
neur général, aux Chambres, de Commerce
intéressées et au Syndicats commerciaux et
industriels d' Agéri'e.
A la Caisse Centrale
Le Crédit Fon/cier de France et d'Aigrie
vient d'agréer les Caisses régionales d'assu-
rances mutuelles, réassurées et fédérées par
la Caisse Centrale, pour garantie des gages
hypothéqués par cet établissement nuan-
cier.
Le prochain compte rendu do Ja dernière
assemblée générale de la Caisse Centrale
témoignera d'un surprenant mouvement
d'affaires réalisées.
Fabrication du crin végétal
1.:.1. fabrication du crin végétal était pour
l'Algérie d'un très gros rapport avant la
guerre, dans la région d'Alger, de la Mitidja
et du Cheliff ; maintenant que la clientèle
revient, l'industrie s'est transportée dans
les régions d'Oran et Temouchont où la
sorte de palmier qui produit cette fibre est
très dense.
En 1;!,,2, ces usines ont exporté 419.100
quintaux ; en 19LV1, iOO.537 quintaux ; en
19ei, une quantité égale il. 12a, ceci en Ita-
lie, en Allemagne, aux Etats-Unis, aux prix
cette dernière année de M francs le quintal,
ce qui fera une recette do plus de 20 mil-
lions.
LES EVENEMENTS ET LES HOMMES
L'amiral Andrews se rend à Alger
Le destroyer américain Billingly, ayant
à Ior£l l'amiral Andrews, est arrivé à Al-
ger auiourd'hui mardi dans l'IJpr(s-midi.
(Par dépôclfe.)
Essais du croiseur « Strasbourg »
Le croiseur ex-allemand Strasbourg.
après aroir été n'paré à l'arsenal tic Sidi
Abdallah, a réussi de brillants essais hier
lundi-
Il partira le 17 mars de Tend {a pOllr Tou-
Ion afin, de se ranger sous b's ordres du
vice-amiral Dumesnil, commandant en chef
l'escadrc de la Méditerranée.
, (Par dépêche.)
te-
COURRIER DE LA TUNISIE
-
LA VIE ADMINISTRATIVE
Travaux municipaux
Lundi aura lieu l'adjudica-fion du premier
lot de travaux de construction du houlevul'd
front de mer de La Goulette, dont le mon-
tant. s'élève à f'(J.I. O francs.
Cette dépense est engagée par la com-
mune de La Goiileito qui eu couvre une par-
tie .sur son budget et en prélève une autre
sur les propriétaires riverains, qui auront
à payer une* somme approximative de 70 fr.
i par mètre linéaire.
Voies de communications
La Direction des Forêts poursuit la réa-
lisation de tout un programme d'améliora-
tion des voies de communication forestiè- ,
ras de Kllronmirie.
Dans la circonscription de Taharka, on
procède à. l'élargissement de la route fores-
tière de Sidi-Rouinc et à l'établissement
de ponceaux.
Des travaux d'amélioration de la route
de Ghardimaou à El-Feidja ont été entre-
pris.
- La piste de Réja, du gué de Redir au pos-
te d'Aïn-llameréïa, est en cours d'élargis-
srmlnt, et on construit un certain nombre
de dalots sur la piste de Réja, du Col des
Vents au .gué de Hedir.
- Malgré la modicité des crédits dont
elle dispose pour l'empierrement des routes
:h"J.OOO francs pour toute la Régence) la
Direction générale de Fïnterteur met à la
disnosition do la Direction générale (les Tra-
vaux publics une certaine somme pour per-
mettre l'exécution des travaux de voirie les
plus urgents à Depienne, Bir-M'Cherga et
Pont-ctn-Fahs dont les besoins pressants
furent, signâtes par le contrôleur civil de Za-
gihouan.
La fixation au sol des indigènes
Cette année, il sera procédé au lové du
plan de l'ilenchir Hamira qui dépend du
caïd a t de la Banlieue. Cette propriété com-
prend environ 110 hectares. Sa cession à
enzel a été décidée par maaroudh du 12
mars W''?;!.
LA VIE ECONOMIQUE
Société d horticulture
La Société d'Horticulture do Tunisio or-
ganise cette année une Exposition générale
de tous les produits de l'horticulture, arbo-
riculture. etc., c'est-à-dire fleurs, légumes
verts, secs et on conserve, frnitR, fruits en
conserve, plantes médicinale®, arbres frui-
tiers. forestiers, plantes d'omemont, ex-
traits et essences de fabrication tunisienne,
outillage, clôtures, etc.
Cette exposition est ouverte à tous, mem-
bres ou non de la Société.
Exportation de fourrage
Le vapeur Afarée.hal-Foeh, venant, dt)
France, a. chargé saftiedi à Tunis, un stock
important de fourrage à destination do La»
Hndwlle.
Les tapis de Kairouan
La Direction générale du Commeree, re-
tenant un vœu du Conseil municipal de Kai-
rouan, étudie la possibilité de créer un scr.
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