Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-03-16
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 mars 1925 16 mars 1925
Description : 1925/03/16 (A26,N42). 1925/03/16 (A26,N42).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396887z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
rVlNGT-SdX'IRME ANNEE. NIO US? LE NUMERO: 00 CENTIME LUNDI SOIR, 16 MARS lu-m --
: - 1-
Les Annales Coloniales
- - - ,. JOURNAL QUOTIDIEN
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- - - KXCLUSIVK PO fOOWUUL
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DIRECTEURS 1 MARCEL RUBDEL et L.-G. THÉBAULT
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Un en 4 MW" a mom
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mût* Êtraulïr 120. -- M 9 M b
Oa l'tboooi dans tous loi Bureaux de poste et ckez les principaux Hbrmirm -
Pour une meilleure utilisation
de la main-d'œuvre -
à la Côte.d'Ivolre
00
Nous avons exposé, dans un récent
article, combien il apparaissait indispen-
sable, pour permettre une plus rapide
mise en valeur de la colonie, de faire un
emploi plus judicieux de la main-d'œu-
vre dont dispose la Côte d'Ivoire.
Dans de nombreuses exploitations fo-
restières, il y a « gaspillage » d'activi-
tés humaines et nous allons indiquer
sommairement les mesures qu'il convien-
drait de wendre pour revenir à une plus
saine compréhension des véritables inté-
rêts du pays, en général, et des exploi-
tants forestiers en particulier.
L'usage du rail Decauville devrait
tout d'abord être obligatoire pour tous
les chantiers qui ne sont pas en bordure
immédiate d'*urie' vole ferrée-6u d'une ri-
vière flottable. La traction mécanique
des wagonnets devrait également être
imposée dès que la distance à parcourir
par voie Decauville dépasse cinq kilo-
mètres.
L'emploi de tracteurs pour le débar-
dage des billes et leur rassemblement,
soit auprès du rail, soit auprès d'une
.voie d'eau flottable, pourrait, d'autre
part, être exigé de tous les exploitants
détenant plus de deux chantiers et quelle
que soit la situation de ceux-ci aU point
de vue des facilités d'évacuation des
bois. Les petits exploitants et les nou-
veaux venus, ces derniers pour une pe-
riode déterminée, seraient seuls dispen-
sés de l'acquisition de ce matériel.
Des sanctions, entraînant retrait des
chantiers, pourraientre prévues pour
le cas où les exploitants ne respecte-
raient pas les prescriptions arrêtées, le
tettlpp nécessaire leur étant donné, bien
entendu, pour s'y conformer.
Pour ce qui est de l'emploi du rail,
aucun exploitant forestier ne peut soule-
ver d'objections valables aux mesures
proposées ci-dessus; l'avantage pour
eux est tel, que le capital engagé peut
souvent être amorti en deux ou trois ans.
Pour les tracteurs, il n'en était pas de
même jusqu'ici et aucun des moyens mé-
caniques, treuils ou tracteurs, préconisés
pour le débardage des billes de bois
n'était très satisfaisant. Un des princi-
paux reproches faits aux tracteurs im-
portés à cet usage dans la colonie était
de consommer une grande quantité d'es.
sence et d'être d'un fonctionnement très
onéreux. La mise au point de tracteurs
à chenilles dont le moteur est alimenté
par des gazogènes à charbon de bois, va
permettre de résoudre cette difficulté.
Dès maintenant, on trouve dans l'indus-
trie, des tracteurs pouvant remorquei
en forêt, sur le sol même, des billes de
2 à 3 tonnes; rien n'est plus facile que
d'obtenir des modèles d'une force dou-
ble ou triple.
Le charbon de bois ne peut coûter, à
la Côte d'Ivoire, que le prix de sa fabri..
cation. La cuisson en meules, si elle est
préparée et surveillée uniquement par
jdes indigènes est évidemment d'un assez
faible rendement et l'on pourrait en-
visager l'acquisition de fours spéciaux
4ans lesquels l'opération se fait presque
automatiquement, fours dont le coût est
ne 4 à 10.000 francs et dont la produc-
tion mensuelle peut atteindre de 3 à
10 tonnes, mais, dans la forêt équato-
riale, cette question de rendement est as-
sez secondaire ; le bois autre que les bil-
les exportables, n'a aucune valeur pour
l'explojtant; il encombre les chantiers et
peu importe qu'on en brûle un peu plus
ou un peu moins pour la fabrication du
charbon.
La locomotive à vapeur, chauffée au
bois,. est pour les transports sur rail,
l'instrument le plus économique. Elle
Consomme toutefois beaucoup d'eau et
celle-ci est souvent rare sur les chan-
tiers. Sa mise en marche est également
assez longue, puisqu'elle nécessite un
chauffage préalablev Dans bien des cas,
un tracteur sur rail, fonctionnant égale-
ment à l'aide de gazogènes, pourrait
être préférable.
Le charbon de bois est sans doute ap-
ipelé à devenir le véritable carburant na-
tional et nul doute qu'il ne soit appelé,
très pfOchainement à jouer, aussi bien
Idans nos colonies que dans la métropole,
un très grand rôle dans l'emploi de l'au-
tomobile. L'industrie forestière de la
Côte d'Ivoire est particulièrement bien
placée pour être une des premières à en
bénéficier.
Pïwrr* Valadé,
Lêputt du Cher.
La réorganisation judiciaire
à Madagascar
---0-0--
Les justiciables de Ma-
dagascar s'émeuvent d'in-
formations paroellues dans
la colonie, et suivant les-
quelles la Cour Rappel de
Tananarive se verrait ré-
duite à quatre conseillers
en fait trois par le jeu
des congés par suite de
la suppression du poste de vtce-prestdent et
de celui de conseiller-auditeur. D'autre part,
-et toujours d'après les mêmes informations,
les deux postes de juges-suppléants des tri-
bunaux de Majunga et de Tamatave subi-
raient le mime sort.
Ce projet de « réorganisation » avait été,
il est vrai, envisagé par le Département des
Colonies qui le justifiait par des considéra-
tions d'ecotlomies, mais rien n'autorise à
penser que M. Daladier Vait fait sien.
Pour gui sait la pénurie de magistrats de
carrière aonl souffre l7rfoniquemthi la Gran-
de île, l'idée d'une compression du person-
nel judiciaire de Madagascar apparaît com-
me particulièrement hasardeuse, voire intem-
pestive. Les tribunaux de notre grande co-
lonie sont déjà trop fréquemment obligés,
pour fonctionner, d emprunter leurs éléments
aux cadres administratifs. Il arrive même
qu'ils doivent faire appel à des militairesl
Or, l'importance de la Cour ou d'un tri-
bunal comme celui de Majutiga, le plus char-
gé de la colonie après celui de Tananarive,
ne permet pas Vimprovisation d'intérimaires
sans expérience professionnelle.
Comme l'écrit un journal de Tananarive,
c laisier les dossiers s'accumuler devant les
tribunaux, c'est retarder le règlement de
nombreuses affaires, et, par suite, porter at-
teinte à de nombreux intérêts ». A fortiori,
ne peut-oll envisager sans appréhension de
remettre la solution de ces litiges à des atta-
chés qui débutent ou à des agents d'autres
services ainsi détournés des obligations nor-
males de leurs fonctions. -
DallS toute société, la justice est une pièce
maîtresse à laquelle on ne saurait toucher
qu'avec infiniment de tact et de circonspec-
tion.
Les justiciables coloniaux, aussi bien que
ceux de la Métropole, ont besoin de garan-
ties. Ce n'est pas le moyen de les leur assu-
rer que d'amputer les , juridictions existantes
d'une partie de leurs éléments professionnels,
ce qui conduirait inévitablement à confier
l'instruction ou Vappréciaiion des causes à
un personnel de fortune dont le dévouement
n'est certes pas en question, mais oui ne pos-
sède, à tout prendre, ni la compétencet ni
l'autorité.
Augutte Brunet
Député de la Béunton.
La mort du comte de Bernis
La mort très brusque du comte de Bernis,
dont les Annales Coloniales ont parlé la se-
maine dernière, nous rappelle la propriété
qu'il habitait entre Larache et la frontière
française, propriété appartenant au duc de
Guise, et dont il assumait la gérance.
C'était un très beau domaine, assez voisin
de la mer, qui, dans cette brousse, figurait
comme un lot de civilisation. et de verdure.
Le Daily Mail avait publié récemment l'in-
formation suivante :
Le jeune comte de Bernis, qui était chargé
de la gérance des propriétés du j/uc de Guise
au Maroc aurait exprimé dernièrement, au
sujet des Espagnols ci de leur campagne dans
le Riff, des propos dénués d'indulgence. Ses
paroles étant parvenues aux oreilles du Con-
sul d'Espagne, à Larache, M. Emilio Zapico,
ce dernier envoya ses témoins à M. de Bernis.
Un duel à l'épée fat décidé ; la rencontre eut
lieu dans la propriété du comte de Bernis, et
celui-ci aurait été blessé mortellement. Son
corps aurait été embaumé et ramené en France.
La vérité .serait tout autre. Voici les faits
qui, Sans doute, donnèrent naissance à cette lé-
gende : le 14 février, la duchesse de Guise
donnait à Larache une fête en l'honneur de
la naissance d'un de ses petits-fils. Au cours
de cette fête, comme M. de Bernis, qui faisait
souvent des armes avec le Consul Emilio Za-
pico, lui proposait un assaut dTépée dans la
salle d'armes de la villa et en présence d'amis;
il s'écria soudain : « Touche ! » et tomba.
Il s'est affaissé soudain, a été transporté sur
le divan et est mort sans avoir repris connais-
sance devant ses amis désolés et devant Mme
la duchesse de Guiche qui,, entendant des cris,
a monté en toute hâte l'escalier qui conduisait
à la salle des jeux. Le duel et le prétexte
rapportés par l'information du Daily Mail se-
raient d'ailleurs absolument invraisemblables,
car chacun savait à Larache les relations cor-
diales du comte de Bernis avec M. Zampico,
qui était un de ses familiers, et son grand atta-
chement à l'Espagne que, sous aucun prétexte,
il n'aurait voulu attaquer.
A la Société des Nations
-ci-
Le trafic de l'opium a fait au cours de la
dernière séance, l'objet d'un rapport de M.
Unden (Suède). Le Conseil a chargé son se-
crétaire général de prendre les mesures né-
cessaires pour donner suite à la convention
élaborée par Ja deuxième conférence de
l'upium.
Le congrès des victimes de la tuerre
Nord-Africaines
L'arrivée des congressistes
Le paquebot, Gouvcl'ncur-Général-dc
Gueydon est arrivé vendredi après-midi à
Alger, il amenait, conduits par M. Fiori,
député d'Alger ; MM. Tranchand, député
de la Vienne ; Mancelle, député de la Mo-
setie, Courtehouæ, député des Ardennes.
du groupe parlementaire des mutilés et
anciens combattants, et M. Lemonnier, du
groupe de défense des anciens prisonniers
de guerre, qui viennent assister au Con-
grès des victimes de la guerre, qui se
tiendra à Alger demain et après-demain.
M. Bovier-Lapierrë, ministre des Pensions
qui devait également venir, en a été em-
pêché au dernier mçment ; il a délégué
pour le représenter le sous-intendant Thé-
rg, inspecteur des services extérieurs au
ministère des Pensions. Après une traver-
sée très mouvementée, les parlementaires
ont été reçus au débarquement par les au-
torités d'Alger et par le docteur Baclwn,
président de VInterfédération des victimes
de la guerre ; Mmes Dupug et Tabaechi,
président et vice-présidente de l'Associa-
tion des veuves et orphelins de guerre; MM.
Chabassières, directeur de l'Office des pu-
pilles de la nation; Kerdavid, président de
l'Amicale des mutilés, des membres de
Vin ter fédérât ion et des sociétés affiliées.
Dans la salle d'attente de la Compagnie
transatlantique, en présence des autorités,
M. Fiori a tait les présentations et M. Ral-
fi, maire a souhaité la bienvenue aux con-
gressistes, au nom de qui MM. Moncelte
et Tranchand, députés,, opt remercié de
l'accueil qui leur était fait.
La première journée
se lendemain s'est ouvert au palais
des Assemblées atgdricmnes, sous la prési-
dence de M. Slecg, Gouverneur Général
de l'Algérie, et en présence des autorités
civiles fit militaires, le 3° Congrès interfé-
déral des groupements nord-alricains des
victimes de la guerre qui comprennent
5.000 adhérents départis en 54 associations.
Une séance préliminaire était tenue, la
veille, à la matfic; sous la présidence du
docteur Bachon, président de Vlnterfëdéra-
tion nord-africaine. Le Conseil a désigné
M. Bachon comme délégué au Congrès na-
tional des victimes de la guerre, qui tien-
dra ses assises à Bordeaux, les 30 et 31
ConseiAprès l une assez longue discussion, le
Conseil désigna la ville d'Oran comme
siège dit Congrès nord-alricain de 1928. -
Le Conseil interfédéral a discuté la ques-
tion de l'affiliation morale de l'interfédèra-
lion A l'Union fédérale.
La, question des tuberculeux de guerre et
des sanatoria en Algérie est ensuite exa-
minée, puis celle de la revision de la loi
des pensions.
Les congressistes se sont réunis en com-
missions dès ce matin. Ils ont été reçus
par la municipalité à la mairie oit un
Champagne d'honneur fut servi.
Le banquet de clôture
Les sous-Commissions ont fini leurs tra-
vaux et les décisions ont été prises à la
presque unanimité par le Congrès interfé-
déral.
A Vissue du Congrès, un grand banquet
11 eu lieu dimanche, sous l présidence
de M. Th. Steeg, gouverneur général, re-
présentant M. Rovier-Lapierre, ministre
des Pensions.
Clôturant la série des discours, le Gou-
verneur Général a adressé l'hommage de
la reconnaissance de l'Algérie à ceux qui,
sans distinction de race ni de religion, se
sont sacrifiés pour le salut de la patrie.
oeil
Les élections municipalss
à Madagascar -
-0-0--
Le décret du 9 octobre 1913 relatif à l'or-
ganisation et au fonctionnement des municipa-
lités nouvelles à Madagascar avait exclu de
l'électorat les citoyens payant moins de 40
francs d'impôts.
Un décret du 6 mai 1924 a supprimé le
cens ainsi fixé, mais a imposé des conditions
de séjour qui n'avaient pas été précédemment
prévues. Il faut maintenant avoir habité la
co lonie pendant six ans, dont trois dans la
commune, afin de pouvoir être éligible.
Or, dans certains Conseils municipaux, il'
existe actuellement des membres qui, élus sous.
le réginjf du décret du 9 octobre 19Î3, ne
remplissent pas ces conditions. 11 serait parti-
culièrement fâcheux que le corps électoral ne
pût, pour cette raison, renouveler leur mandat
en avril prochain, alors que les services qu'ils
- ont - - rendus et l'expéience qu ils - - ont acquise
des affaires communales les désigneraient au
choix de leurs concitoyens. C'est pourquoi
M. Daladier, ministre des Colonies, vient dp
soumettre, le 9 mars dernier, à la signature du
Président de la République, un décret permet-
tant de parer à cette situation. Les disposi-
tions de ce décret n'auront, d'ailleurs, qu'une
portée transitoire et limitée aux élections
d'avril prochain, le cas ne pouvant se présen-
ter lors des renouvellements ultérieurs.
Les élections municipales à Saison
--o - o -t
M. Daladier, ministre des Colonies. vient
de soumettre, le 9 mars, à la signature du Pré-
sident de la République un décret fixant les
élections municipales de Saigon au 1er diman-
che de mai 1925. En conséquence et en vertu
du même décret, les pouvoir de la Commis-
sion municipale, laquelle remplace provisoire-
ment à Saigon le Conseil municipal, cesseront
à compter de l'élection dudit Conseil.
La déforestation
en Afrique Occiflentaie Française
La déforestation inconsidérée dont les
conséquences fâcheuses se traduisent par
les phénomènes suivants : crues brutales
des fleuves, diminution d'étendue et de du-
rée des inondations réduisant les zones de
cultures, tarissement des sources, appau-
vrissement des nappes souterraines com-
promettant l'approvisionnement normal en
eau des populations et des troupeaux, ra-
vinement des pentes, dénudation rapide des
sommets et des plateaux, commencent à se
faire sentir dans certaines régions de l'Afri-
que Occidentale Française.
Aussi, dans le but d'assurer la conserva-
tion des peuplements existants d'une part
et pour enfrepa endre, d'autre part, la# re-
constitution méthodique des boisements en
voie de disparition ou déjà disparus, M. le
Gouverneur Général Carde. a-t-il adressé
aux Lieutenants-Gouverneurs des diverses
colonies du groupe Ouest-Africain des ins-
tructions très précises et très claires aux-
quelles l'administration devra rigoureuse-
- ment veiller.
Après -avoir rapptiM que les décréta des
20 juillet 1900 concernant le Sénégal, celui
du 9 août suivant concernant le Dahomey,
celui du 24 mars 1901 pour la Guinée et ce-
lui du 18 juin 1912 ipour la Côte d'Ivoire pré-
voient certaines dispositions dont il importe
de tirer parti pour protéger pratiquement
et effectivement l'existence de la forêt, M.
Carde a résumé de la façon suivante, en les
codifiant en quelque sorte, les règles essen-
tielles propres à assurer une action vérita-
blement efficace:
1° Les arbres doivent être abattus à ras
de terre afin de faciliter la régénération par
les rejets de souche. Non seulement les in-
digènes ne respectent pas cette obligation,
prescrite par les décrets précités, mais ils
ont fréquemment recours au feu pour l'aba-
tage des arbres. Ce procédé ne peut ôtee to-
léré ; il doit faire l'objet d'une répression
sévère car il est souvent Iqf cause des in-
cendies qui détruisent une grande partie des
forêts de' nos colonies.
2° Il est également interdit, par Tes mê-
mes textes, de déboiser les versants des
montagnes et coteaux dépassant un angle
de pente déterminé, ainsi que les terrains
désignés par arrêté motivé du Gouverneur
Général ou du Lieutenant-Gouverneur. Ces
dispositions ont pour but d'empêcher le ra-
vinement des pentes et de garantir le main-
tien des terres.
30 Les défrichements des surfaces supé-
rieures ù 200 hectares ne peuvent être ef-
fectués conformément à la législation fo-
restière sans une autorisation spéciale
de l'administrateur du cercle intéressé.
Cette autorisation, qui ne doit être accordéo
qu'à ibon escient et après enquête, ne peut,
en tout état de cause, d'une manière abso-
lue, viser le périmètre immédiat des sour-
ces, Je long des cours d'eau, le versant des
montagnes et des coteaux et partout où
l'entraînement des terres est à craindre ù
la suite de la disparition de la forêt.
4° Les lots forestiers qu'il y a intérêt à
conserver sont à constituer en réserve et
doivent être soustraits aux droits d'usage
des indigènes. Quant aux zones où l'exer-
cice de ces droits est maintenu, elles doi-
vent faire l'objet d'une surveillance admi-
nistrative car si l'abus des droits dont il
s'agit, ou des procédés d'exploitation des in-
digènes, sont de nature à compromettre les
richesses forestières du domaine, les mesu-
res protectrices ou prohibitives convena-
bles, que la législation forestière prévoit
d'ailleurs, s'imposent nécessairement. M.
le Gouverneur Général signale à ce propos
l'influence heureuse que ne manquerait pas
d'avoir sur le régime des eaux et la clima-
tologie, la .constitution de réserves de plu-
sieurs milliers d'hectares chacune, judicieu-
sement déterminées et délimitées.
5° Si les feux de brousse peuvent jouer,
au point de vue de la fertilisation du sol el
de la destruction des animaux nuisibles, et
an moment où les indigènes se livrent en-
éore à des procédés primitifs de culture,
un rôle plus utile que nuisible, il importe
d'en éviter les conséquences fâcheuses par
des mesures appropriées. L'incendie est, en
effet, de tous les ennemis de la forêt, le plus
redoutable et il faut lutter résolument con-
tre sa généralisation.
6° Pour satisfaire aux besoins de l'exploi-
tation de certains services (chemin de fer,
travaux publics, etc.), il est procédé à de
fréquentes coupes de bois. Malheureuse-
ment, celles-ci s'effectuent trop souvent au
hasard, sans plan ni programme et de vas-
tes étendues sont ainsi progressivement dé-
boisées. Des dispositions devront être pri-
ses pour qu'une organisation méthodique
des coupes soit substituée à cette manière
de faire dont les inconvénients n'ont pas
besoin d'être démontrés. D'autre part, les
reboisements devront être entrepris au fur
et à mesure que îles coupes s'effectueront
dans les zones intéressées.
7° La législation forestière prescrit aux
exploitants forestiers d'effectuer chaque an-
née des plantations destinées à assurer le
remplacement des arbres de valeur abattus.
Cette règle doit être exactement appliquée
en vue de la reconstitution progressive de
la forêt et les Lieutenants-Gouverneurs de-
vront rendre compte chaque année au Gou-
verneur Général des conditions dans les-
quelles les dispositions très sages de la lé-
gislation dont il s'agit se trouvent obser-
vées par les exploitants dans chacune des
colonies du groupe.
Les règles qui précèdent, si opportuné-
ment rappdlées par M. le Gouverneur Géné-
ra;l Carde, constituent un progamme relatif
de défense forestière dont la réalisation peut
rencontrer certaines difficultés. Mais la
portée économique et sociale est beaucoup
trop grande pour que rien ne soit négligé
afin d'assurer la conservation et la recons-
titution du couvert forestier de l'Afrique
Occidentale Française.
L'élevage du mouton
dans la région saharienne
de la Haute-Volta
- 00
Les résultats encourageants obtenus à la
suite des essais d'introduction et d'acclima-
tement du mouton mérinos dans les colonies
de l'Afrique Occidentale Française - essais
faits, comme on le sait, par la Chambre de
Commerce de Tourcoing ont amené le
Service Zootechnique de la Haute-Volta. à
rechercher des régions où l'élevage extensif
de cet ovin pourrait être entrepris.
C'est dans les régions de la zone sahé-
lienne qu'existeraient les lieux propices à
climat sain et où, d'ailleurs, l'elevage du
mouton indigène se fait en grand et cons-
titue la principale richesse des habitants.
La région sahélienne de la Haute-Volta
est constituée par une bande de terrain de
quatre à cinq cents kilomètres, allant de
Djibo (cercle de Ouahigouya) au Niger et
s'étendant sur 140 kilomètres dans sa plus
grande largeur au nord de Dori. Cette ré-
gion montagneuse est traversée dans toute
sa longueur par un marigot, le Gorouol, qui,
grâce à un chapelet de lacs formant réser-
voirs, a de l'eau courante pendant sept mois
de l'année; la température n'y est pas très
élevée, l'hivernage est court en raison de la
situation du pays au 150 degré; les commu-
nications sont faciles avec le Niger. Enfin,
cette région a été de tout temps considérée
par les pasteurs Peuhls, Sonrhaïs ou Toua-
regs comme l'une des plus propices à l'éle-
vage.
Le chef du Service Zootechnique de la
Haute-Volta a procédé dans cette région,
auprès des propriétaires de troupeaux et
auprès des bergerj à une enquête concernant
les modes d'élevage en usage dans le pays.
Les conclusions qui se dégagent du rap-
port de ce vétérinaire sont les suivantes s
les troupeaux de moutons ne transhument
pas continuellement mais changent de parcs
tous les ans ; les bêtes, moutons et chèvres,
sont l'objet d'une surveillance attentive sur-
tout pendant la saison pluvieuse, les fauves
y étant plus à craindre que pendant la sai-
son sèche; l'eau stagnante doit être utilisée
aussi peu que possible par les bergers qui
devront abreuver les troupeaux soit aux
puits, soit dans les eaux courantes lorsqu'ils
pourront les dériver hors de la zone d'inon-
dation.
Les saillies devront être faites de préfé-
rence en juin-juillet, c'est-à-dire au début
de l'hivernage. Les brebis n'auront pas ainsi
à souffrir de la disette au cours de la ges-
tation, et les jeunes, nés après l'hivernage,
grandiront à l'abri des parasites. De plus
âgés de huit mois au début de l'hivernage
suivant, ils seront assez forts pour l'affron-
ter.
Les pâturages seront assainis par le feu
au mois de novembre. Les buissons peuvent
être coupés à ras de terre, de sorte que les
parasites qui les habitent soient plus faci-
lement détruits. Dès le printemps, les buis-
sons seront alors assez vigoureux pour don-
ner de nouvelles pousses.
Enfin, il convient de faire un choix judi-
cieux de reproducteurs. Pour cela. quelques
jeunes béliers pourraient être choisis, mis à
part et soignés tout particulièrement pour
devenir des reproducteurs d'un bon format
et en excellent état.
A tout cela, il convient d'ajouter l'obser-
vation des méthodes générales d'hygiène et
d'éviter la consanguinité.
Le droit de chasse
en Afrique Occidentale
-0-0---
A la sage mesure prise récemment par M.
Daladier, ministre des Colonies, de créer
dans les régions antarctiques un parc où les
espèces animales pourront se repeupler et
v,ivre à l'abri de l'œuvre destructive des
hommes, il oonvient d'ajouter une réglemen-
tation très sévère que l'institution 'de parcs nationaux de re-
fuge en A. 0. F.
La création de cinq sortes de permis de
chasse a été envisagée. Ils intéressent la
capture scientifique, la grande chasse spor-
tive et les chasses commerciales et ordinai-
res. Ces permis réglementent les droits des
chasseurs et aussi leurs obligations. Ces der-
nières limitent soit la durée de la chasse, soit
l'espèce et le nombre des animaux dont elles
autorisent la capture ou la destruction.
A côté de cette réglementation qui tend à
garantir la protection des espèces animales,
la création de parcs nationaux de refuge
dans chaque colonie 'de l'A. O. F. est envi-
sagée. Ces parcs seront destinés à former des
réserves et à assurer le repeuplement de cer-
taines espèces susceptibles de disparaître.
Cet ensemble de mesures prises par M.
Daladier a été soumis, le 11 mars dernier, à
la signature du Président de la République
et va enfin permettre la préservation en A.
O. F. de la faune appelée à disparaître.
..,.
A L'OFFICIEL
--0-
Par arrêté, en date du 12- mars ,1925. M.
Thillard. Robert, ingénieur-adjoint de pre-
mière classe des Travaux d'Agriculture co-
loniale est placé, sur sa demande, dans la
position de disponibilité sans traitement
pendant deux années, à compter du 1er mai
924.
Il Afrique EDItoriale Française
00
M. Antonetti
prend des mesures importantes
.M. le Gouverneur Général Antonetti, à
peine arrivé à Brazzaville, où il venait pren-
dre la direction de ses services, est reparti
en tournée d'inspection dans la zone du che-
min de fer en construction de Brazzaville à
l'Océan. Il était accompagné de M. Alfassa,
Gouverneur du Moyen-Congo.
Au cours de ce voyage, d'intéressantes dé-
cisions ont été prises en vue de faciliter par
des mesures provisoires dans le plus bref
délai, les relations l'Océan qui deviennent de plus en plus pré-
caires en raison de l'engorgement du che-
min de fer de Matadi à Kinshassa : on sup-
pléera provisoirement à la voie belge par
l'établissement d'une voie mixte directe
(route et voie ferrée) entre Brazzaville et
Pointe-N oire.
Un accord conclu avec la Compagnie Mi-
nière du Congo Français qui exploite les
mines de cuivre de Mindouli, va permettre
de joindre la voie de o m. 60 que possède
cette Compagnie à celle qui servait au ra-
vitaillement des chantiers du Brazzaville-
Océan côté Brazzaville. On organisera aine?
d'ici quelques mois une voie ferrée provi-
soire de 170 kilomètres de long, partant de
Brazzaville et se dirigeant vers l'Atlantique.
Sur les 75 premiers kilomètres, cette voie
sera posée sur la plate-forme du Brazzaville-
Océan et pour les 95 kilomètres suivants sur
une plate-forme déjà construite pour l'ex-
ploitation des mines. Cette voie sera exploi-
tée commercialement par la Compagnie Mi-
nière; elle donnera accès vers l'ouest dans
la vallée du Niari à peu de distance de son
débouché dans la plaine du Niari moyen.
D'autre part, du côté de Pointe-Noire, la
plate-forme du Brazzaville-Océan, construite
sur fio kilomètres, sera prochainement équi-
pée avec la voie définitive et prolongée par
une voie étroite de 40- kilomètres de long
destinée au ravitaillement des chantiers de
tête du Brazzaville-Océan. Entre le terminus
de cette voie ferrée issue de Pointe-Noire et
le terminus ouest de la voie étroite issue de
Brazzaville, il n'y aura plus qu'une lacune
do 250 kilomètres à peine dont la plus
grande partie est située dans 'les plaine du
Yangala et du Niari. M. Antonetti a pres-
crit de relier ces deux terminus par une
route praticable aux camions automobiles
dont la construction vient d'être commencée.
Malgré les difficultés qu'opposera aux tra-
vaux sur une trentaine de kilomètres la tra-
versée du massif montagneux et forestier du
èlayumbe, 'on compte terminer cette route
avant un an, de sorte que dans un an ou
pourra aller directement de Brazzaville à
l'Océan en deux jours.
La voie mixte ainsi organisée, constituera
en même temps pour Brazzaville une voie de
ravitaillement, à capacité très limitée, il est
vrai, mais qui pourra rendre de grands ser-
vices en cas d'urgence, si l'engorgement du
chemin de fer belge continue à s'accentuer
En outre, en -permettant le ravitaillement
des chantiers de BrazzavilJc-Océan, par des
moyens mécaniques, elle libérera des mil-
liers de porteurs et facilitera le transport
des matériaux et des vivres nécessaires aux
travaux du chemin de. fer. Ainsi, la durée
de la. construction du Brazzaville-Océan
pourra être sensiblement réduite, et l'on
pourra économiser des sommes importantes.
Le commerce de la colonie suit avec inté-
rêt cette tentative de liaison rapide avec
l'Océan dont il espère les meilleurs résul-
tats. Elle permettra, dans une certaine me-
sure, le développement économique des ré-
gions traversées en attendant l'arrivée du
chemin de fer. Elle dotera enfin l'Afrique
Equatt :iale Française de cette voie de com-
munication rapide en territoire français en-
tre la mer et le Stanley-Pool, terminus du
Congo navigable, dont l'absence a si lour-
dement pesé jusqu'ici sur les destinées de
notre grande colonie.
lIa Commission des Colonies du Sénat
p j» ̃ ̃
Cette Commission, au cours de sa dernière
réunion, sous la présidence de M. Schrameck,
a entendu M. Edouard Daladier qui a fait
un intéressant exposé de la situation économi-
que de nos possessions- d'outre-mer. Le mi-
nistre des Colonies a successivement examiné
la question du régime douanier colonial, la
production des textiles et des matières premiè-
res alimentaires, la situation des relations entre
le Japon et l'Indochine, et enhn l'état des
travaux du chemin de fer de Brazzaville à
l'Océan.
Sur cette dernière question, il a signalé les
conditions nettement défavorables pour l'Etat
de la convention signée en 1922 par M. Vie.
tor Augagneur, pour la construction de la
voie.
Divers membres de la Commission ont ap-
pelé l' attention du ministre sur les avantages
présentés pour l'exploitation par Télectrifica-
tion de la ligne.
M. Daladier a reconnu ces avantages et a
fait part à la Commission que des études nou-
velles étaient poursuivies, afin d'équiper élec,
triquement la voie et lui permettre d'utiliser
les nombreuses et très importantes chutes d'eau
sur son passage.
La Commission a ensuite décidé d'enten-
dre à nouveau le ministre des Colonies samedi
prochain sur les" questions de marine marchande
dans ses rapports avec nos colonies.
- "1-
LIRE EN SECONDE PAGE :
L'AVIATIOV COLONIALE.
LES REFORMES TUNISIENNES, interview de
M. Morinaud.
LE RETOUR DU MARECHAL PETAIN.
AU CONSEIL D'ETAT.
: - 1-
Les Annales Coloniales
- - - ,. JOURNAL QUOTIDIEN
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- - - KXCLUSIVK PO fOOWUUL
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mût* Êtraulïr 120. -- M 9 M b
Oa l'tboooi dans tous loi Bureaux de poste et ckez les principaux Hbrmirm -
Pour une meilleure utilisation
de la main-d'œuvre -
à la Côte.d'Ivolre
00
Nous avons exposé, dans un récent
article, combien il apparaissait indispen-
sable, pour permettre une plus rapide
mise en valeur de la colonie, de faire un
emploi plus judicieux de la main-d'œu-
vre dont dispose la Côte d'Ivoire.
Dans de nombreuses exploitations fo-
restières, il y a « gaspillage » d'activi-
tés humaines et nous allons indiquer
sommairement les mesures qu'il convien-
drait de wendre pour revenir à une plus
saine compréhension des véritables inté-
rêts du pays, en général, et des exploi-
tants forestiers en particulier.
L'usage du rail Decauville devrait
tout d'abord être obligatoire pour tous
les chantiers qui ne sont pas en bordure
immédiate d'*urie' vole ferrée-6u d'une ri-
vière flottable. La traction mécanique
des wagonnets devrait également être
imposée dès que la distance à parcourir
par voie Decauville dépasse cinq kilo-
mètres.
L'emploi de tracteurs pour le débar-
dage des billes et leur rassemblement,
soit auprès du rail, soit auprès d'une
.voie d'eau flottable, pourrait, d'autre
part, être exigé de tous les exploitants
détenant plus de deux chantiers et quelle
que soit la situation de ceux-ci aU point
de vue des facilités d'évacuation des
bois. Les petits exploitants et les nou-
veaux venus, ces derniers pour une pe-
riode déterminée, seraient seuls dispen-
sés de l'acquisition de ce matériel.
Des sanctions, entraînant retrait des
chantiers, pourraientre prévues pour
le cas où les exploitants ne respecte-
raient pas les prescriptions arrêtées, le
tettlpp nécessaire leur étant donné, bien
entendu, pour s'y conformer.
Pour ce qui est de l'emploi du rail,
aucun exploitant forestier ne peut soule-
ver d'objections valables aux mesures
proposées ci-dessus; l'avantage pour
eux est tel, que le capital engagé peut
souvent être amorti en deux ou trois ans.
Pour les tracteurs, il n'en était pas de
même jusqu'ici et aucun des moyens mé-
caniques, treuils ou tracteurs, préconisés
pour le débardage des billes de bois
n'était très satisfaisant. Un des princi-
paux reproches faits aux tracteurs im-
portés à cet usage dans la colonie était
de consommer une grande quantité d'es.
sence et d'être d'un fonctionnement très
onéreux. La mise au point de tracteurs
à chenilles dont le moteur est alimenté
par des gazogènes à charbon de bois, va
permettre de résoudre cette difficulté.
Dès maintenant, on trouve dans l'indus-
trie, des tracteurs pouvant remorquei
en forêt, sur le sol même, des billes de
2 à 3 tonnes; rien n'est plus facile que
d'obtenir des modèles d'une force dou-
ble ou triple.
Le charbon de bois ne peut coûter, à
la Côte d'Ivoire, que le prix de sa fabri..
cation. La cuisson en meules, si elle est
préparée et surveillée uniquement par
jdes indigènes est évidemment d'un assez
faible rendement et l'on pourrait en-
visager l'acquisition de fours spéciaux
4ans lesquels l'opération se fait presque
automatiquement, fours dont le coût est
ne 4 à 10.000 francs et dont la produc-
tion mensuelle peut atteindre de 3 à
10 tonnes, mais, dans la forêt équato-
riale, cette question de rendement est as-
sez secondaire ; le bois autre que les bil-
les exportables, n'a aucune valeur pour
l'explojtant; il encombre les chantiers et
peu importe qu'on en brûle un peu plus
ou un peu moins pour la fabrication du
charbon.
La locomotive à vapeur, chauffée au
bois,. est pour les transports sur rail,
l'instrument le plus économique. Elle
Consomme toutefois beaucoup d'eau et
celle-ci est souvent rare sur les chan-
tiers. Sa mise en marche est également
assez longue, puisqu'elle nécessite un
chauffage préalablev Dans bien des cas,
un tracteur sur rail, fonctionnant égale-
ment à l'aide de gazogènes, pourrait
être préférable.
Le charbon de bois est sans doute ap-
ipelé à devenir le véritable carburant na-
tional et nul doute qu'il ne soit appelé,
très pfOchainement à jouer, aussi bien
Idans nos colonies que dans la métropole,
un très grand rôle dans l'emploi de l'au-
tomobile. L'industrie forestière de la
Côte d'Ivoire est particulièrement bien
placée pour être une des premières à en
bénéficier.
Pïwrr* Valadé,
Lêputt du Cher.
La réorganisation judiciaire
à Madagascar
---0-0--
Les justiciables de Ma-
dagascar s'émeuvent d'in-
formations paroellues dans
la colonie, et suivant les-
quelles la Cour Rappel de
Tananarive se verrait ré-
duite à quatre conseillers
en fait trois par le jeu
des congés par suite de
la suppression du poste de vtce-prestdent et
de celui de conseiller-auditeur. D'autre part,
-et toujours d'après les mêmes informations,
les deux postes de juges-suppléants des tri-
bunaux de Majunga et de Tamatave subi-
raient le mime sort.
Ce projet de « réorganisation » avait été,
il est vrai, envisagé par le Département des
Colonies qui le justifiait par des considéra-
tions d'ecotlomies, mais rien n'autorise à
penser que M. Daladier Vait fait sien.
Pour gui sait la pénurie de magistrats de
carrière aonl souffre l7rfoniquemthi la Gran-
de île, l'idée d'une compression du person-
nel judiciaire de Madagascar apparaît com-
me particulièrement hasardeuse, voire intem-
pestive. Les tribunaux de notre grande co-
lonie sont déjà trop fréquemment obligés,
pour fonctionner, d emprunter leurs éléments
aux cadres administratifs. Il arrive même
qu'ils doivent faire appel à des militairesl
Or, l'importance de la Cour ou d'un tri-
bunal comme celui de Majutiga, le plus char-
gé de la colonie après celui de Tananarive,
ne permet pas Vimprovisation d'intérimaires
sans expérience professionnelle.
Comme l'écrit un journal de Tananarive,
c laisier les dossiers s'accumuler devant les
tribunaux, c'est retarder le règlement de
nombreuses affaires, et, par suite, porter at-
teinte à de nombreux intérêts ». A fortiori,
ne peut-oll envisager sans appréhension de
remettre la solution de ces litiges à des atta-
chés qui débutent ou à des agents d'autres
services ainsi détournés des obligations nor-
males de leurs fonctions. -
DallS toute société, la justice est une pièce
maîtresse à laquelle on ne saurait toucher
qu'avec infiniment de tact et de circonspec-
tion.
Les justiciables coloniaux, aussi bien que
ceux de la Métropole, ont besoin de garan-
ties. Ce n'est pas le moyen de les leur assu-
rer que d'amputer les , juridictions existantes
d'une partie de leurs éléments professionnels,
ce qui conduirait inévitablement à confier
l'instruction ou Vappréciaiion des causes à
un personnel de fortune dont le dévouement
n'est certes pas en question, mais oui ne pos-
sède, à tout prendre, ni la compétencet ni
l'autorité.
Augutte Brunet
Député de la Béunton.
La mort du comte de Bernis
La mort très brusque du comte de Bernis,
dont les Annales Coloniales ont parlé la se-
maine dernière, nous rappelle la propriété
qu'il habitait entre Larache et la frontière
française, propriété appartenant au duc de
Guise, et dont il assumait la gérance.
C'était un très beau domaine, assez voisin
de la mer, qui, dans cette brousse, figurait
comme un lot de civilisation. et de verdure.
Le Daily Mail avait publié récemment l'in-
formation suivante :
Le jeune comte de Bernis, qui était chargé
de la gérance des propriétés du j/uc de Guise
au Maroc aurait exprimé dernièrement, au
sujet des Espagnols ci de leur campagne dans
le Riff, des propos dénués d'indulgence. Ses
paroles étant parvenues aux oreilles du Con-
sul d'Espagne, à Larache, M. Emilio Zapico,
ce dernier envoya ses témoins à M. de Bernis.
Un duel à l'épée fat décidé ; la rencontre eut
lieu dans la propriété du comte de Bernis, et
celui-ci aurait été blessé mortellement. Son
corps aurait été embaumé et ramené en France.
La vérité .serait tout autre. Voici les faits
qui, Sans doute, donnèrent naissance à cette lé-
gende : le 14 février, la duchesse de Guise
donnait à Larache une fête en l'honneur de
la naissance d'un de ses petits-fils. Au cours
de cette fête, comme M. de Bernis, qui faisait
souvent des armes avec le Consul Emilio Za-
pico, lui proposait un assaut dTépée dans la
salle d'armes de la villa et en présence d'amis;
il s'écria soudain : « Touche ! » et tomba.
Il s'est affaissé soudain, a été transporté sur
le divan et est mort sans avoir repris connais-
sance devant ses amis désolés et devant Mme
la duchesse de Guiche qui,, entendant des cris,
a monté en toute hâte l'escalier qui conduisait
à la salle des jeux. Le duel et le prétexte
rapportés par l'information du Daily Mail se-
raient d'ailleurs absolument invraisemblables,
car chacun savait à Larache les relations cor-
diales du comte de Bernis avec M. Zampico,
qui était un de ses familiers, et son grand atta-
chement à l'Espagne que, sous aucun prétexte,
il n'aurait voulu attaquer.
A la Société des Nations
-ci-
Le trafic de l'opium a fait au cours de la
dernière séance, l'objet d'un rapport de M.
Unden (Suède). Le Conseil a chargé son se-
crétaire général de prendre les mesures né-
cessaires pour donner suite à la convention
élaborée par Ja deuxième conférence de
l'upium.
Le congrès des victimes de la tuerre
Nord-Africaines
L'arrivée des congressistes
Le paquebot, Gouvcl'ncur-Général-dc
Gueydon est arrivé vendredi après-midi à
Alger, il amenait, conduits par M. Fiori,
député d'Alger ; MM. Tranchand, député
de la Vienne ; Mancelle, député de la Mo-
setie, Courtehouæ, député des Ardennes.
du groupe parlementaire des mutilés et
anciens combattants, et M. Lemonnier, du
groupe de défense des anciens prisonniers
de guerre, qui viennent assister au Con-
grès des victimes de la guerre, qui se
tiendra à Alger demain et après-demain.
M. Bovier-Lapierrë, ministre des Pensions
qui devait également venir, en a été em-
pêché au dernier mçment ; il a délégué
pour le représenter le sous-intendant Thé-
rg, inspecteur des services extérieurs au
ministère des Pensions. Après une traver-
sée très mouvementée, les parlementaires
ont été reçus au débarquement par les au-
torités d'Alger et par le docteur Baclwn,
président de VInterfédération des victimes
de la guerre ; Mmes Dupug et Tabaechi,
président et vice-présidente de l'Associa-
tion des veuves et orphelins de guerre; MM.
Chabassières, directeur de l'Office des pu-
pilles de la nation; Kerdavid, président de
l'Amicale des mutilés, des membres de
Vin ter fédérât ion et des sociétés affiliées.
Dans la salle d'attente de la Compagnie
transatlantique, en présence des autorités,
M. Fiori a tait les présentations et M. Ral-
fi, maire a souhaité la bienvenue aux con-
gressistes, au nom de qui MM. Moncelte
et Tranchand, députés,, opt remercié de
l'accueil qui leur était fait.
La première journée
se lendemain s'est ouvert au palais
des Assemblées atgdricmnes, sous la prési-
dence de M. Slecg, Gouverneur Général
de l'Algérie, et en présence des autorités
civiles fit militaires, le 3° Congrès interfé-
déral des groupements nord-alricains des
victimes de la guerre qui comprennent
5.000 adhérents départis en 54 associations.
Une séance préliminaire était tenue, la
veille, à la matfic; sous la présidence du
docteur Bachon, président de Vlnterfëdéra-
tion nord-africaine. Le Conseil a désigné
M. Bachon comme délégué au Congrès na-
tional des victimes de la guerre, qui tien-
dra ses assises à Bordeaux, les 30 et 31
ConseiAprès l une assez longue discussion, le
Conseil désigna la ville d'Oran comme
siège dit Congrès nord-alricain de 1928. -
Le Conseil interfédéral a discuté la ques-
tion de l'affiliation morale de l'interfédèra-
lion A l'Union fédérale.
La, question des tuberculeux de guerre et
des sanatoria en Algérie est ensuite exa-
minée, puis celle de la revision de la loi
des pensions.
Les congressistes se sont réunis en com-
missions dès ce matin. Ils ont été reçus
par la municipalité à la mairie oit un
Champagne d'honneur fut servi.
Le banquet de clôture
Les sous-Commissions ont fini leurs tra-
vaux et les décisions ont été prises à la
presque unanimité par le Congrès interfé-
déral.
A Vissue du Congrès, un grand banquet
11 eu lieu dimanche, sous l présidence
de M. Th. Steeg, gouverneur général, re-
présentant M. Rovier-Lapierre, ministre
des Pensions.
Clôturant la série des discours, le Gou-
verneur Général a adressé l'hommage de
la reconnaissance de l'Algérie à ceux qui,
sans distinction de race ni de religion, se
sont sacrifiés pour le salut de la patrie.
oeil
Les élections municipalss
à Madagascar -
-0-0--
Le décret du 9 octobre 1913 relatif à l'or-
ganisation et au fonctionnement des municipa-
lités nouvelles à Madagascar avait exclu de
l'électorat les citoyens payant moins de 40
francs d'impôts.
Un décret du 6 mai 1924 a supprimé le
cens ainsi fixé, mais a imposé des conditions
de séjour qui n'avaient pas été précédemment
prévues. Il faut maintenant avoir habité la
co lonie pendant six ans, dont trois dans la
commune, afin de pouvoir être éligible.
Or, dans certains Conseils municipaux, il'
existe actuellement des membres qui, élus sous.
le réginjf du décret du 9 octobre 19Î3, ne
remplissent pas ces conditions. 11 serait parti-
culièrement fâcheux que le corps électoral ne
pût, pour cette raison, renouveler leur mandat
en avril prochain, alors que les services qu'ils
- ont - - rendus et l'expéience qu ils - - ont acquise
des affaires communales les désigneraient au
choix de leurs concitoyens. C'est pourquoi
M. Daladier, ministre des Colonies, vient dp
soumettre, le 9 mars dernier, à la signature du
Président de la République, un décret permet-
tant de parer à cette situation. Les disposi-
tions de ce décret n'auront, d'ailleurs, qu'une
portée transitoire et limitée aux élections
d'avril prochain, le cas ne pouvant se présen-
ter lors des renouvellements ultérieurs.
Les élections municipales à Saison
--o - o -t
M. Daladier, ministre des Colonies. vient
de soumettre, le 9 mars, à la signature du Pré-
sident de la République un décret fixant les
élections municipales de Saigon au 1er diman-
che de mai 1925. En conséquence et en vertu
du même décret, les pouvoir de la Commis-
sion municipale, laquelle remplace provisoire-
ment à Saigon le Conseil municipal, cesseront
à compter de l'élection dudit Conseil.
La déforestation
en Afrique Occiflentaie Française
La déforestation inconsidérée dont les
conséquences fâcheuses se traduisent par
les phénomènes suivants : crues brutales
des fleuves, diminution d'étendue et de du-
rée des inondations réduisant les zones de
cultures, tarissement des sources, appau-
vrissement des nappes souterraines com-
promettant l'approvisionnement normal en
eau des populations et des troupeaux, ra-
vinement des pentes, dénudation rapide des
sommets et des plateaux, commencent à se
faire sentir dans certaines régions de l'Afri-
que Occidentale Française.
Aussi, dans le but d'assurer la conserva-
tion des peuplements existants d'une part
et pour enfrepa endre, d'autre part, la# re-
constitution méthodique des boisements en
voie de disparition ou déjà disparus, M. le
Gouverneur Général Carde. a-t-il adressé
aux Lieutenants-Gouverneurs des diverses
colonies du groupe Ouest-Africain des ins-
tructions très précises et très claires aux-
quelles l'administration devra rigoureuse-
- ment veiller.
Après -avoir rapptiM que les décréta des
20 juillet 1900 concernant le Sénégal, celui
du 9 août suivant concernant le Dahomey,
celui du 24 mars 1901 pour la Guinée et ce-
lui du 18 juin 1912 ipour la Côte d'Ivoire pré-
voient certaines dispositions dont il importe
de tirer parti pour protéger pratiquement
et effectivement l'existence de la forêt, M.
Carde a résumé de la façon suivante, en les
codifiant en quelque sorte, les règles essen-
tielles propres à assurer une action vérita-
blement efficace:
1° Les arbres doivent être abattus à ras
de terre afin de faciliter la régénération par
les rejets de souche. Non seulement les in-
digènes ne respectent pas cette obligation,
prescrite par les décrets précités, mais ils
ont fréquemment recours au feu pour l'aba-
tage des arbres. Ce procédé ne peut ôtee to-
léré ; il doit faire l'objet d'une répression
sévère car il est souvent Iqf cause des in-
cendies qui détruisent une grande partie des
forêts de' nos colonies.
2° Il est également interdit, par Tes mê-
mes textes, de déboiser les versants des
montagnes et coteaux dépassant un angle
de pente déterminé, ainsi que les terrains
désignés par arrêté motivé du Gouverneur
Général ou du Lieutenant-Gouverneur. Ces
dispositions ont pour but d'empêcher le ra-
vinement des pentes et de garantir le main-
tien des terres.
30 Les défrichements des surfaces supé-
rieures ù 200 hectares ne peuvent être ef-
fectués conformément à la législation fo-
restière sans une autorisation spéciale
de l'administrateur du cercle intéressé.
Cette autorisation, qui ne doit être accordéo
qu'à ibon escient et après enquête, ne peut,
en tout état de cause, d'une manière abso-
lue, viser le périmètre immédiat des sour-
ces, Je long des cours d'eau, le versant des
montagnes et des coteaux et partout où
l'entraînement des terres est à craindre ù
la suite de la disparition de la forêt.
4° Les lots forestiers qu'il y a intérêt à
conserver sont à constituer en réserve et
doivent être soustraits aux droits d'usage
des indigènes. Quant aux zones où l'exer-
cice de ces droits est maintenu, elles doi-
vent faire l'objet d'une surveillance admi-
nistrative car si l'abus des droits dont il
s'agit, ou des procédés d'exploitation des in-
digènes, sont de nature à compromettre les
richesses forestières du domaine, les mesu-
res protectrices ou prohibitives convena-
bles, que la législation forestière prévoit
d'ailleurs, s'imposent nécessairement. M.
le Gouverneur Général signale à ce propos
l'influence heureuse que ne manquerait pas
d'avoir sur le régime des eaux et la clima-
tologie, la .constitution de réserves de plu-
sieurs milliers d'hectares chacune, judicieu-
sement déterminées et délimitées.
5° Si les feux de brousse peuvent jouer,
au point de vue de la fertilisation du sol el
de la destruction des animaux nuisibles, et
an moment où les indigènes se livrent en-
éore à des procédés primitifs de culture,
un rôle plus utile que nuisible, il importe
d'en éviter les conséquences fâcheuses par
des mesures appropriées. L'incendie est, en
effet, de tous les ennemis de la forêt, le plus
redoutable et il faut lutter résolument con-
tre sa généralisation.
6° Pour satisfaire aux besoins de l'exploi-
tation de certains services (chemin de fer,
travaux publics, etc.), il est procédé à de
fréquentes coupes de bois. Malheureuse-
ment, celles-ci s'effectuent trop souvent au
hasard, sans plan ni programme et de vas-
tes étendues sont ainsi progressivement dé-
boisées. Des dispositions devront être pri-
ses pour qu'une organisation méthodique
des coupes soit substituée à cette manière
de faire dont les inconvénients n'ont pas
besoin d'être démontrés. D'autre part, les
reboisements devront être entrepris au fur
et à mesure que îles coupes s'effectueront
dans les zones intéressées.
7° La législation forestière prescrit aux
exploitants forestiers d'effectuer chaque an-
née des plantations destinées à assurer le
remplacement des arbres de valeur abattus.
Cette règle doit être exactement appliquée
en vue de la reconstitution progressive de
la forêt et les Lieutenants-Gouverneurs de-
vront rendre compte chaque année au Gou-
verneur Général des conditions dans les-
quelles les dispositions très sages de la lé-
gislation dont il s'agit se trouvent obser-
vées par les exploitants dans chacune des
colonies du groupe.
Les règles qui précèdent, si opportuné-
ment rappdlées par M. le Gouverneur Géné-
ra;l Carde, constituent un progamme relatif
de défense forestière dont la réalisation peut
rencontrer certaines difficultés. Mais la
portée économique et sociale est beaucoup
trop grande pour que rien ne soit négligé
afin d'assurer la conservation et la recons-
titution du couvert forestier de l'Afrique
Occidentale Française.
L'élevage du mouton
dans la région saharienne
de la Haute-Volta
- 00
Les résultats encourageants obtenus à la
suite des essais d'introduction et d'acclima-
tement du mouton mérinos dans les colonies
de l'Afrique Occidentale Française - essais
faits, comme on le sait, par la Chambre de
Commerce de Tourcoing ont amené le
Service Zootechnique de la Haute-Volta. à
rechercher des régions où l'élevage extensif
de cet ovin pourrait être entrepris.
C'est dans les régions de la zone sahé-
lienne qu'existeraient les lieux propices à
climat sain et où, d'ailleurs, l'elevage du
mouton indigène se fait en grand et cons-
titue la principale richesse des habitants.
La région sahélienne de la Haute-Volta
est constituée par une bande de terrain de
quatre à cinq cents kilomètres, allant de
Djibo (cercle de Ouahigouya) au Niger et
s'étendant sur 140 kilomètres dans sa plus
grande largeur au nord de Dori. Cette ré-
gion montagneuse est traversée dans toute
sa longueur par un marigot, le Gorouol, qui,
grâce à un chapelet de lacs formant réser-
voirs, a de l'eau courante pendant sept mois
de l'année; la température n'y est pas très
élevée, l'hivernage est court en raison de la
situation du pays au 150 degré; les commu-
nications sont faciles avec le Niger. Enfin,
cette région a été de tout temps considérée
par les pasteurs Peuhls, Sonrhaïs ou Toua-
regs comme l'une des plus propices à l'éle-
vage.
Le chef du Service Zootechnique de la
Haute-Volta a procédé dans cette région,
auprès des propriétaires de troupeaux et
auprès des bergerj à une enquête concernant
les modes d'élevage en usage dans le pays.
Les conclusions qui se dégagent du rap-
port de ce vétérinaire sont les suivantes s
les troupeaux de moutons ne transhument
pas continuellement mais changent de parcs
tous les ans ; les bêtes, moutons et chèvres,
sont l'objet d'une surveillance attentive sur-
tout pendant la saison pluvieuse, les fauves
y étant plus à craindre que pendant la sai-
son sèche; l'eau stagnante doit être utilisée
aussi peu que possible par les bergers qui
devront abreuver les troupeaux soit aux
puits, soit dans les eaux courantes lorsqu'ils
pourront les dériver hors de la zone d'inon-
dation.
Les saillies devront être faites de préfé-
rence en juin-juillet, c'est-à-dire au début
de l'hivernage. Les brebis n'auront pas ainsi
à souffrir de la disette au cours de la ges-
tation, et les jeunes, nés après l'hivernage,
grandiront à l'abri des parasites. De plus
âgés de huit mois au début de l'hivernage
suivant, ils seront assez forts pour l'affron-
ter.
Les pâturages seront assainis par le feu
au mois de novembre. Les buissons peuvent
être coupés à ras de terre, de sorte que les
parasites qui les habitent soient plus faci-
lement détruits. Dès le printemps, les buis-
sons seront alors assez vigoureux pour don-
ner de nouvelles pousses.
Enfin, il convient de faire un choix judi-
cieux de reproducteurs. Pour cela. quelques
jeunes béliers pourraient être choisis, mis à
part et soignés tout particulièrement pour
devenir des reproducteurs d'un bon format
et en excellent état.
A tout cela, il convient d'ajouter l'obser-
vation des méthodes générales d'hygiène et
d'éviter la consanguinité.
Le droit de chasse
en Afrique Occidentale
-0-0---
A la sage mesure prise récemment par M.
Daladier, ministre des Colonies, de créer
dans les régions antarctiques un parc où les
espèces animales pourront se repeupler et
v,ivre à l'abri de l'œuvre destructive des
hommes, il oonvient d'ajouter une réglemen-
tation très sévère
fuge en A. 0. F.
La création de cinq sortes de permis de
chasse a été envisagée. Ils intéressent la
capture scientifique, la grande chasse spor-
tive et les chasses commerciales et ordinai-
res. Ces permis réglementent les droits des
chasseurs et aussi leurs obligations. Ces der-
nières limitent soit la durée de la chasse, soit
l'espèce et le nombre des animaux dont elles
autorisent la capture ou la destruction.
A côté de cette réglementation qui tend à
garantir la protection des espèces animales,
la création de parcs nationaux de refuge
dans chaque colonie 'de l'A. O. F. est envi-
sagée. Ces parcs seront destinés à former des
réserves et à assurer le repeuplement de cer-
taines espèces susceptibles de disparaître.
Cet ensemble de mesures prises par M.
Daladier a été soumis, le 11 mars dernier, à
la signature du Président de la République
et va enfin permettre la préservation en A.
O. F. de la faune appelée à disparaître.
..,.
A L'OFFICIEL
--0-
Par arrêté, en date du 12- mars ,1925. M.
Thillard. Robert, ingénieur-adjoint de pre-
mière classe des Travaux d'Agriculture co-
loniale est placé, sur sa demande, dans la
position de disponibilité sans traitement
pendant deux années, à compter du 1er mai
924.
Il Afrique EDItoriale Française
00
M. Antonetti
prend des mesures importantes
.M. le Gouverneur Général Antonetti, à
peine arrivé à Brazzaville, où il venait pren-
dre la direction de ses services, est reparti
en tournée d'inspection dans la zone du che-
min de fer en construction de Brazzaville à
l'Océan. Il était accompagné de M. Alfassa,
Gouverneur du Moyen-Congo.
Au cours de ce voyage, d'intéressantes dé-
cisions ont été prises en vue de faciliter par
des mesures provisoires dans le plus bref
délai, les relations
caires en raison de l'engorgement du che-
min de fer de Matadi à Kinshassa : on sup-
pléera provisoirement à la voie belge par
l'établissement d'une voie mixte directe
(route et voie ferrée) entre Brazzaville et
Pointe-N oire.
Un accord conclu avec la Compagnie Mi-
nière du Congo Français qui exploite les
mines de cuivre de Mindouli, va permettre
de joindre la voie de o m. 60 que possède
cette Compagnie à celle qui servait au ra-
vitaillement des chantiers du Brazzaville-
Océan côté Brazzaville. On organisera aine?
d'ici quelques mois une voie ferrée provi-
soire de 170 kilomètres de long, partant de
Brazzaville et se dirigeant vers l'Atlantique.
Sur les 75 premiers kilomètres, cette voie
sera posée sur la plate-forme du Brazzaville-
Océan et pour les 95 kilomètres suivants sur
une plate-forme déjà construite pour l'ex-
ploitation des mines. Cette voie sera exploi-
tée commercialement par la Compagnie Mi-
nière; elle donnera accès vers l'ouest dans
la vallée du Niari à peu de distance de son
débouché dans la plaine du Niari moyen.
D'autre part, du côté de Pointe-Noire, la
plate-forme du Brazzaville-Océan, construite
sur fio kilomètres, sera prochainement équi-
pée avec la voie définitive et prolongée par
une voie étroite de 40- kilomètres de long
destinée au ravitaillement des chantiers de
tête du Brazzaville-Océan. Entre le terminus
de cette voie ferrée issue de Pointe-Noire et
le terminus ouest de la voie étroite issue de
Brazzaville, il n'y aura plus qu'une lacune
do 250 kilomètres à peine dont la plus
grande partie est située dans 'les plaine du
Yangala et du Niari. M. Antonetti a pres-
crit de relier ces deux terminus par une
route praticable aux camions automobiles
dont la construction vient d'être commencée.
Malgré les difficultés qu'opposera aux tra-
vaux sur une trentaine de kilomètres la tra-
versée du massif montagneux et forestier du
èlayumbe, 'on compte terminer cette route
avant un an, de sorte que dans un an ou
pourra aller directement de Brazzaville à
l'Océan en deux jours.
La voie mixte ainsi organisée, constituera
en même temps pour Brazzaville une voie de
ravitaillement, à capacité très limitée, il est
vrai, mais qui pourra rendre de grands ser-
vices en cas d'urgence, si l'engorgement du
chemin de fer belge continue à s'accentuer
En outre, en -permettant le ravitaillement
des chantiers de BrazzavilJc-Océan, par des
moyens mécaniques, elle libérera des mil-
liers de porteurs et facilitera le transport
des matériaux et des vivres nécessaires aux
travaux du chemin de. fer. Ainsi, la durée
de la. construction du Brazzaville-Océan
pourra être sensiblement réduite, et l'on
pourra économiser des sommes importantes.
Le commerce de la colonie suit avec inté-
rêt cette tentative de liaison rapide avec
l'Océan dont il espère les meilleurs résul-
tats. Elle permettra, dans une certaine me-
sure, le développement économique des ré-
gions traversées en attendant l'arrivée du
chemin de fer. Elle dotera enfin l'Afrique
Equatt :iale Française de cette voie de com-
munication rapide en territoire français en-
tre la mer et le Stanley-Pool, terminus du
Congo navigable, dont l'absence a si lour-
dement pesé jusqu'ici sur les destinées de
notre grande colonie.
lIa Commission des Colonies du Sénat
p j» ̃ ̃
Cette Commission, au cours de sa dernière
réunion, sous la présidence de M. Schrameck,
a entendu M. Edouard Daladier qui a fait
un intéressant exposé de la situation économi-
que de nos possessions- d'outre-mer. Le mi-
nistre des Colonies a successivement examiné
la question du régime douanier colonial, la
production des textiles et des matières premiè-
res alimentaires, la situation des relations entre
le Japon et l'Indochine, et enhn l'état des
travaux du chemin de fer de Brazzaville à
l'Océan.
Sur cette dernière question, il a signalé les
conditions nettement défavorables pour l'Etat
de la convention signée en 1922 par M. Vie.
tor Augagneur, pour la construction de la
voie.
Divers membres de la Commission ont ap-
pelé l' attention du ministre sur les avantages
présentés pour l'exploitation par Télectrifica-
tion de la ligne.
M. Daladier a reconnu ces avantages et a
fait part à la Commission que des études nou-
velles étaient poursuivies, afin d'équiper élec,
triquement la voie et lui permettre d'utiliser
les nombreuses et très importantes chutes d'eau
sur son passage.
La Commission a ensuite décidé d'enten-
dre à nouveau le ministre des Colonies samedi
prochain sur les" questions de marine marchande
dans ses rapports avec nos colonies.
- "1-
LIRE EN SECONDE PAGE :
L'AVIATIOV COLONIALE.
LES REFORMES TUNISIENNES, interview de
M. Morinaud.
LE RETOUR DU MARECHAL PETAIN.
AU CONSEIL D'ETAT.
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