Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-03-06
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 mars 1925 06 mars 1925
Description : 1925/03/06 (A26,N37). 1925/03/06 (A26,N37).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396882w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEE. NO 87
LE --- NUMERO : 80 CENTIME! --
VENDREDI SOIR, 6 MARS 1925
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Les nna es
JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PMUtl PAR -UN AMNALBSOObOMALBS" MUT LA rROVMÉlt
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Directeurs 1 Marcbl RUEDEL et L.-O. THÉBAULT
létNÉn el IééMhéi : 84, R«fl« (ta Mottt-TlMibor, PARIS-f Miftoat : mm 6-V
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Ob s'mmmum dam too* IwBbmmim poste et eheilw principaux lib.
L'Espagne et le Maroc
Au moment où le générale Primo de
Rivera s'apprête à quitter le Maroc
pour rentrer en Espagne où l'attendent
des difficultés d'un autre ordre, mais
non moins graves que celles que lui a sus-
citées l'activité d'Abd-el-Krim, je me
suis amusé à parcourir une partie de la
Presse espagnole où se reflètent les préoc-
cupations de ceux qui suivent les affai-
res du Rif.
Les déclarations du dictateur y occu-
pent une place considérable qu'expli-
quent facilement le personnage et les
événements dont il parle.
Elles sont naturellement optimistes. Il
ne s'est pas encore- trouvé un chef de
gouvernement qui ne cherche à donner à
la réalité la plus sombre les couleurs les
plus agréables. Le général Primo de Ri-
vera ne manque pas de satisfaire à cette
tradition séculaire et c'est une joie de
le voir expliquer le sens des insuccès es-
pagnols qui, finalement, se changeront,
dans l'esprit du lecteur sans défiance, en
avantages éclatants. Le général est, en
paroles tout au moins, un homme plein
de ressources. Certains de ses compatrio-
tes regretteront sans aucun doute que
cette ingéniosité ne soit pas traduite en
des actes plus heureux que ceux dont il
a défrayé la chronique militaire.
Mais il est des Espagnols qui ne parta-
gent pas l'optimisme officiel. Ils envisa-
gent la situation avec un air moins sa-
tisfait et considèrent l'avenir avec un
peu plus d'inquiétude.
Ils examinent les conséquence fatales
des succès du chef rifain et recherchent
les moyens d'y parer de la façon la
plus efficace. Ils saisissent la complexité
de ce problème international et ne croient
pas qu'on puisse le résoudre en enton-
nant quelques-uns de ces airs de bra-
voure habituels aux guerriers auxquels la
fortune a été contraire.
M. Perez Caballero, eotamment, ain-
si que j'ai eu l'occasion de l'indiquer à
la tribune de la Chambre, attire sur ce
point, et de la façon la plus instante,
l'attention de ses compatriotes. Exami-
nant surtout le côté religieux de la si-
tuation, il ne faut pas oublier que le
sultan est le chef religieux de tout le Ma-
roc, il se demande si on va laisser s ins-
tituer dans le Rif un pouvoir rival de
celui de notre protégé. Pour l'ancien mi-
nistre des Affaires Etrangères, la ré-
ponse n'est pas douteuse. Il faut main-
tenir sur tout le Maroc, le Maroc espa-
gnol aussi bien que le Maroc français,
la suprématie spirituelle du sultan.
Mais cela suppose un accord entre les
deux gouvernements protecteurs: France
et Espagne et une action diplomatique
animée, d'une façon constante, de < la
plus grande cordialité et d'un véritable
esprit fraternel. Cela commande entre
les deux pays « un état de confiance,
d'intimité et d'amitié qu'il est du devoir
de la diplomatie dé réaliser et de main-
tenir au milieu des multiples incidents
qui peuvent surgir et qui, en fait, surgis-
sent ».
Et M. Perez Caballero ajoute: « C'est
la raison pour laquelle j'ai toujours pré-
conisé une politique d'étroite collabora-
tion entre la France et l'Espagne, poli-
tique qui s'impose au Maroc pour éviter
non seulement les écueils qu'offre l'obs-
curité des traités, mais aussi ceux que
cette vie à demi commune fait surgir ».
Il est difficile de contester la justesse
de pareilles observations et la sagesse
de semblables conseils. La politique pa-
cifique que nous devons poursuivre au
Maroc ne peut se développer sans cette
entente. C'est très certainement le senti-
ment du Gouvernement français, ce doit
être aussi celui du Cabinet de Madrid.
Henry Fontanier,
Député du Cnnlal, Secrétaire de la
Commission des Allaires étrangères,
Membre de la Commission des Co-
lonies.
- .,.
À travers l'Afrique
1 O-D 1 -
Une conférence à Bordeaux
de MM. Gaston Gradis et Henri de Kerillis
Une conf/'mncc a été donnée hier soir dans
logrand amphithéâtre de l'Athénée par MM.
feston-David Grndis, explorateur et llcnri de
Kerillis, reporter à VEcho de Pa.ris, qui vien-
nent de traverser en automobile l'Afrique cen-
trale de l'Algérie au Dahomey.
M. Thilippart, maire de Bordeaux, présenta
les conférenciers avec cette parole exquise qui
lui est coutumière, et Mel Dulhil. chargé de les
remercier, s'en acquitta on une langue délicate,
pirilucne, véritable réglai littéraire, qui charma
ll's auditeurs.
Bonne soirée, instructive, documentaire, qui
laissera au cœur de ceux qui l'ont vécue le plus
i^réaPie Souyenir.
L'EISEIGIEMEIT AUI COLOIIES
--0-0-
le le disais hier. Notre
politique indigène, au
point de vue de l'en-
seignement, doit préndTe
le plus trindigènes pos-
sible à l'école primaire.
Continuer la sélection
après l'école élémentaire,
et attirer à. Vècole régiona-
le, puis à l école primaire supérieure, ceux qui
en ont paru dignes par leur intelligence et leur
goût du travail; préparer les agents des servi-
ces locaux, les instituteurs, les médecins auxi-
liaires, les pharmaciens, les sages-femmes, les
vétérinairesf èela est non moins indispensable
à la condition de ne pas dépasser les besoins
réels, de ne pas créer des fonctionnaires en
surnombre, et encore moins des prétendus
intellectuels qui, persuadés qu'ils semble-
raient déchoir s'ils Rentraient pas dans une
carrière libérale, encombreraient la colonie
au lieu de lui rendre des services.
Voilà pourquoi je n'éprouve aucun regret
à constater que dans l'Afrique Occidentale
française renseignement secondaire n'a pas
pris un essor remarquable. Je sais qu'il serait
injuste de mettre les fils de nos compatriotes
en état d'infériorité, et de leur refuser les
moyens d'acquérir la clé du baccalauréat qui
ouvre tant de portes, même à des mains mal-
adroites. On a organisé un brevet de capacité,
qui doit être en papier, équivalent au bacca-
lauréat. dont le diplôme est en peau d'âne;
on mobilisera à cet effet deux professeurs
de la métropole et quelques maîtres pris sur
place, afin de constituer un jury. C'est très
bien. Le rapport du Gouverneur général
avoue, sans aucune tristesse, quren 1924, les
élèves de première n'ont pas -Pu affronter les
rigueurs de cet examen redoutable; ce sera
pour un avenir prochain, dèclare-t-il Plnlo-
sophiquement. Il a raison. Cette plaie ne sera
pas mortelle. *
L'attention doit se porter ailleurs. De bons
apprentis, de bons artisans, de bons mécani-
ciens, de bons agriculteurs, voilà ce gtiU faut
à la plus grande France, et cela revient à
dire : de bons Français. Le travail manuel
crée d'autres vertus que celles qui autJmpa.
gnent la santé physique; il est le jeu de vertus
morales du plus haut prix. Le poète Jean
Aicard trouvait même dans l'amour du mé-
tier un des fondements du sentiment de l'in-
ternationalisme : Œ Et toute la terre est com-
me un chantier, où chaque métier sert à tous
les autres. Et tout travailleur sert le monde
entier. » J'ai une vague idée que cette leçon
serait mieux comprise dans nos provinces
lointaines que certains chapitres de Kant ou
de Karl Marx.
Mario Roustan,
Sénateur de l'Hérault.
Membre de la Commission sénatoriale
des Colonies,
ftapporleui du budget de la Marine marchande.
-le-
La Commission consultative
des Études tunisiennes
-0"--
Les trois sous-commissions spéciales de la
Commission d'Etudes tunisiennes et musul-
manes, instituée à: la présidence du Conseil,
se sont réunies hier matin sous la présidence
de M. Lucien Saint, Résident général de
France à Tunis.
Etaient présents : MM. Gasser, Maurice
Ordinaire, sénateur; Morinaud, Moutet, No-
garo, de Warren, députés; Ponsot, sous-di-
recteur de l'Afrique au ministère des Affai-
res étrangères; Causeret, directeur de l'Al-
gérie, au ministère de l'Intérieur; Terrier,
secrétaire général du Comité de l'Afrique
française ; colonel Legendre, chef de la Sec-
tion musulmane au ministère de la Guerre;
Jouhaux, secrétaire de la C. G. T.
Les commissions ont dressé leur program-
me de travail. Elles ont décidé d'étudier,
tout d'abord, la vie municipale.
M. Lucien Saint a exposé l'organisation
municipale actuelle pe la Tunisie et établi
une comparaison entre ce régime et les ré-
gimes français et algérien municipaux. La
Commission a envisagé la possibilité de faire
donner par le Gouvernement à la Tunisie le
même régime électoral qu'à l'Algérie pour
les élections municipales. L'exposé de M.
Saint a été chaleureusement accueilli.
Une nouvelle réunion a eu lieu ce matin
à 10 h. 30.
A LA CHAMBRE
--0-0--
DANS LES COMMISSIONS
Une Mission d'études en Syrie
M. Charles Baron, député socialiste (S.
F. I. O.) des Basses-Alpes, président de la
Commission des Mines et de la Force mo-
trice h la Chambre est chargé d'une mission
d'études pôtrolifères en Syrie par le prési-
dent du Conseil, ministre des Affaires
étrangères. Il sera accompagné d'un ingé-
nieur des mines désigné par le commissa-
riat aux essences. La. mission visitera éga-
lement les travaux déjà effectuée1 dans les
terrains pétrolifères - de Mossoul. Elle quit-
tera Paris demain.
M. Charles Baron est membre de l'Office
des Combustibles Liquides.
Rappelons que M. Charles Baron, ingé-
nieur e haute vaileur avait fait, dl y a deux
ans à pareille époque un important voyage
d'études dans l'Afrique du Nord et particu-
lièrement au Maroc. M. Charles Baron œ.t
également membre de la Commission des
colonies.
Opinions coloniales
es
Nous recevons la lettre suivante :
Monsieur le Directeur,
De retour de voyage, je me mets à la page.
Je viens de parcourir le rapport de M. Ar-
chimbaud sur le budget colonial et les discus-
sions auxquelles il a servi de base. J'ai cons-
taté une entente générale sur la nécessité de
réaliser des économies. Le budget de 1925,
malgré d'importantes dépenses mises à la char.
ge des colonies, n'en présente pas moins une
augmentation par rapport à celui de 1924
Pourquoi ?
L'avilissement du franc. Les nécessités du
service ?
Non 1 car les économies à faire peuvent
compenser largement toutes les causes d'aug-
mentation.
Pourquoi ne les opère-t-on pas ? Pourquoi
'ne donne-t-on pas satisfaction au Rapporteur
du budget ? Il n'est cependant pas exigeant.
Au titre du chapitre lqr, il demande la sup-
pression d'un sous-directeur, de deux chefs et de
quatre sous-chefs de bureau. Autrement dit, la
suppression de trois bureaux. Les sous-direc-
teurs présentent, en effet, au ministère des Co-
lonies, la particularité de n'avoir pas de sous-
directïon. (Je sont, en tait, des chefs de bu-
reaux. Ils n'ont aucune raison d'être. Le seul
argument susceptible d'être invoqué en faveur
de leur maintien est tiré de ce qu'ils rempla-
cent leur directeur pendant ses absences qui,
la plupart du temps, se réduisent à son mois
annuel de congé. Il est inopérant. Ce rempla-
cement ne s'impose pas. L'expérience vient
d'en être faite. Le sous-directeur des affaires
économiques s'est évanoui depuis trois ans. Le
directeur n'en a pas moins pris ses congés an-
nuels. Qui oserait soutenir que le service en a
souffert ?
Du bureau dirigé par ce sous-directeur, il
ne reste plus qu'un commis d'ordre.
Voilà donc un sous-directeur et un bureau
qui se sont supprimés d'eux-mêmes pour cause
d'inutilité. Est-il maintenant indispensable de
les rétablir ?
Le Mrvice du perlODDel. au texms où il
administrait la plus grande partie des fonction-
naires locaux et coloniaux, comprenait un seul
bureau. Actuellement il en comporte trois pour
administrer seulement le personnel d'Etat. Ne
peut-on, là aussi, supprimer le sous-directeur
qui va être atteint par la limite d'âge et faire
disparaître un bureau ?
Le sous-directeur de la comptabilité qui
vient d'être mis à la retraite a dirigé son ser-
vice pendant dix ans comme chef de bureau.
Est-il indispensable de lui donner un succes-
seur - de son grade ?
A la direction f des Affaires Politiques, le
sous-directeur qui est censé sous-diriger notre
politique coloniale, ne dirige heureusement que
le bagne. Or, son bureau n'administre plus le
personnel pénitentiaire. Ses principales attri.
butions consistent à pourvoir à l'approvisionne-
ment du bagne, ce dont le service des appro-
visionnements commerciaux s' acquitterait cer-
tainement dans de meilleures conditions et à
embarquer à l'île de Ré les forçats destinés
fk la Guyane. La Bagne va être supprimé. En-
core un sous-directeur et un bureau qui peu-
vent disparaître et disparaître immédiatement,
puisque l'on n'envoie plus de condamnés à la
Guyane.
Le sous-directeur qui a disparu de la Di-
rection Economique ne s'est pa évanoui. Il a
émigré au Bureau du Cabinet.
Ce bureau ne traite pas une seule affaire
administrative. Il est uniquement chargé d'en-
registrer le courrier à l'arrivée, de chiffrer et
A .-1> .1 , 1.. il
de déchiffrer des télégramme'! rédigés par et au-
tes services et d'établir la liste des candidats
aux distinctions honorifiques. Son chef n'est
tenu à aucun effort intellectuel. Il n'a qu'à
surveiller un travail matériel et à porter, tous
les matins, au chet du Cabinet, sans 1 avoir
lu, le courrier décacheté et enregistré par un
commis d'ordre. Peut-être le commis pourrait-
il remettre directement le paquet au chef du
Cabinet. Il est, cependant, un point sur le-
quel il ne saurait remplacer son chet : 1
Le chef de Cabinet a une situation assez
mat définie. Il est quelquefois, comme il est 1
arrivé sous le règne de M. Sarraut, plus puis-
1 r - 11 • m
sant que le ministre. Il est aussi 50wvem en-
core plus jeune que M. Touzet. Le sous-di-
recteur du Bureau du Cabinet lui sert alors
Ide piédestal : un monsieur qui a sous ses or-
dres un fonctionnaire commandeur de la Lé-
gion d'honneur et ayant rang d'officier géné-
ral ne peut lui-même qu'être un très gros
personnage. La suppression de ce sous-direc-
teur devient, dès lors, une question très déli-
cate. Il va être atteint par la limite d'âge.
Peut-être pourrrait-on le remplacer par un
sous-chef de bureau sans compromettre la
marche rfll service.
L'Administration centrale des Colonies n'est
pas, comme on pourrait le supposer, toute en-
tière concentrée rue Oudinot. A côté des gens
qui sont dans ses cadres, il y a ceux qui n'y
sont pas. Parmi ceux-ci figure encore un sous-
directeur. Spécialisé depuis 35 ans dans son
service, celui des approvisionnements, il en
connaissait tous les détours. On aurait pu es-
MWT elp le conserver. M. Fabry, ministre
--.1-- - ..- ------
du Bloc National -ui, en sa qualité d'ancien
militaire, s'y connaît en hiérarâtie, a pnéféré
le placer sous les cadres d'un jeune chef de
bureau. Le vieux sous-directeur écœaré s'en
va. Est-il nécessait" de le remplacer par un
fonctionnaire de son grade ? Par son geste,
M. Fabry a répondu : non !
Nous sommes du même avis. Souhaitons,
toutefois, que son successeur ait sur l'Admi-
nistration d'autres idées aue celles que l'on
peut acquérir auprès de M. Fabry.
Ce n'est donc pas un sous-directeur, comme
le demande M. Archimbaud, qu'il faudrait
supprimer, mais tous. Et cette suppression est
d'autant plus souhaitable qu'elle pourrait s'ef-
fectuer sans porter préjudice aux fonctionnaires
de l'Administration Centrale. Ils continue-
raient à "devenir directeurs, et ceux qui n'at-
teindraient pas à ces hautes fonctions pour-
raient, pour peu qu'ils veuillent se décider à
aller aux colonies, trouver dans les Gouver-
nements des situations autrement enviables que
cette de sous-directeur. Mais cette suppression
n aura pas heu. rourquoi ?
Le personnel militaire de l'Administration
Centrale, dit le Rapporteur du Budget., com-
prend 3 officiers généraux, 12 officiers supé-
rieurs, 15 officiers subalternes. Il coûtait
725.000 francs en 1924. Le ministre demande
752.000 francs pour lui, en 1925.
Dans ce personnel, sont compris l'officier
général et les 3 officiers supérieurs du Conseil
de Santé. Il reste donc pour le service des
troupes, en supposant que M. Aichimbauri
n'ait fait aucune omission, deux officiers géné-
raux et 9 officiers supérieurs.
Pour démontrer l'exagération de ces effec-
tifs, il est inutile d'entrer dans le détail du
service. Il suffit de rappeler qu au plus fort de
nos conquêtes coloniales, il n'existait à l'Ad-
ministration centrale des Colonies qu'un mo-
deste bureau militaire placé sous les ordres
d'un commandant. Le commandant a fait place
à un colonel le colonel à un général, et main-
tenant, en pleine paix, alors que nous n'avons
plus à craindre ni une agression allemande, ni
une agression anglaise, que la période des con-
quêtes est terminée, nous n'avons pas moins de
deux généraux rue Oudinot. Et M. Daladier,
dont le désir de réaliser des économies ne sau-
rait être mis en doute, a insrcit une augmen-
tation de crédit au titre du chapitre 2 de son
budiget 1 Sa demande est sans doute motivée
par la relèvement des soldes. Mais il est certain
qu'il compensera sur le prochain exercice ce
relèvement par une réduteion d'effectif ? Pour-
quoi maintenir rue Oudinot des généraux dont
la présence y est, pour le moins. inutile ?
Les troupes coloniales dépendent de la Guer-
re. Même prêtées aux Colonies, elles conti-
nuent, en fait, à relever de la rue Saint-Domi-
nique. Toutes les décisions importantes les
concernant sont prises par la Guerre. L'état-
major de la rue Oudinot n'est qu'un intermé-
diaire. C'est, pourquoi un simple bureau était
suffisant au Ministère des Colonies en pleine
période de conquête. Pourquoi, maintenant, en
pleine paix, y voyons-nous un état-major d'ar-
mée ?
Les militaires auraient bien dû prendre con-
seil des contrôleurs. Ceux-ci, quelque peu mi-
litaires, bien que plus spécialement chargés de
contrôler des civils, n' auraient pas manqué de
leur donner le bon tuyau pour justifier leur
multiplication au Ministère des Coloni es ou
dissimuler leur pnx de revient. « Un service qui
« est chargé d'assurer aux colonies l' exacte
« application des lois et règlements, et qui
« commence par les violer pour assurer sa pr-
ie pre rétribution », comme le lait très juste-
ment observer M. Archimbaud à la page 437
de son rapport, n'est jamais à comt. Il aurait
trouvé la manière.
Mais ne touchons pas trop au contrôle. 11
est sacré. Le Parlement ne saurait s'en passer.
Le Rapporteur du Budget, lui-même, le cons-
tate : « Nous exprimons là des regrets d'ordre
« juridique. Les circonstances ne permettent
« pas davantage », ajoute-t-il mélancolique-
ment. Et c'est tout. L'inspection continuera à
sévir aux colonies dans les conditions que l'on
sait, aux frais des victimes. Le tout-puissant
Parlement s'incline devant elle. Elle est ta-
bou. Ne pourrait-on pas, cependant, faire con-
trôler les troupes coloniales qui appartiennent à
la Guerre par des contrôleurs de la Guerre ?
les trésoriers coloniaux qui sont nommés par
le ministre des Finances et placés sous sa sur-
veillance par des inspecteurs des Finances et
cesser de taire contrôler la politique et 1 Ad-
ministration de nos gouverneurs par des hom-
mes qui, souvent, la veille, étaient « Riz-Pain-
Sel », dont l'horizon à 20 ans, l'âge des illu-
sions et des grandes ambitions, ne s'était pa*
élevé au-dessus d'un sac de fayots, ou encore
par des hommes dont le grade de capitaine
d'habillement paraissait devoir être le juste
terme de leur carrière. La gaieté y perdrait.
Mais le pays y gagnerait une meilleure admi-
nistration tout en réalisant une réduction de dé-
penses importante. -
rouiquoi ne le tait-on pas ?
Je m'arrête. Vous ne me liriez pas. Par pro-
fession, vous êtes un peu dans le secret des
dieux. Vous devez savoir pourquoi on parle
tant d'économies, et l'on en fait si peu. Dites-
le à vos lecteurs. Vous intéresserez, ils sont
nombreux, tous ceux qui, devant la feuille
verte du percepteur, se demandent comment
ils échapperont aux griffes da fisc.
La situation est tragique, a dit le Président
du Conseil 11 y a beaucoup de grosses écono.
mies à faire dans d'autres ministères, ne négli-
geons eependiant pas les petite,
-
Veuillez agréer.
J. Aytet
Au Conseil d'État
--0-0--
PERTES DE LOYERS A ALGER
Le Conseil d'Etat a conclu au rejet de la
requête du sieur Vygh (Alexandre), demeurant
52, rue MicheJet, à Alger, contre une décision
du Gouverneur général de l'Algérie en date du
19 janvier 1924, rejetant sa demande d'indem-
nité pour pertes de loyers.
Cet arrêt est motivé du fait que la requête
du sieur Vygh. n'a été enregistrée au secrétariat
du contentieux du Conseil d'Etat que le 14
avril 1924, c'est-à-dire après 1 expiration du
délai imparti par l'article 24 de la loi du 13
avril 1900.
CONSEQUENCES DE LA HAUSSE
DE LA PIASTRE A HANOI
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête de M,
Casabianca contre un arrêté du 7 juin 1922,
par lequel le Conseil du Contentieux adninis-
tratif de l'Indochine a rejeté sa demanda ten-
dant à la condamnation de l'Etat au paiement
d'une somme de 90.312 francs, en réparation
du préjudice subi par lui dans l'exécution d'un
marché d'équipement militaire.
Or, aux termes du marché de gré à gré avec
les services de l'Intendance, le sieur Casabianca
s'était engagé à livrer dans un délai do trois
mois 9.880 paires de bottes ; le contrat stipu-
lant d'autre part que le titulaire ne pourrait
formuler aucune réclamation du fait des varia-
tions que subirent le- cours de la piastre pen-
dant la durée du marché. C'est pour ces motifs
que le Conseil d'Etat a confirmé l'arrêté du
Conseil de Contentieux d'Hanoï.
MISE A LA RETRAITE
D'UN ADMINISTRATEUR EN CHEF
DES COLONIES DE TANANARŒVE
Invoquant la loi de finances (article 111), du
30 juin 1913, disposant que « les fonctionnai-
« res pères de trois enfants vivants ne pourront
« être mis à la retraite avant 60 ans s'ils ap-
« partiennent au service actif et avant 65 ans
« & ils appartiennent au soevice sédentaire »,
M. Vally, administrateur en chef des Colonies
en retraite à Tananarive, avait introduit une
requête au Conseil d'Etat aux fins d'obtenir
1 annulation d une décision en date du 14 no-
vembre 1923 par laquelle le ministre des Co-
lonies avait refusé de Je réintégrer dans les
cadres administratifs et de l'y maintenir jusqu'à
l'âge de 65 - ans. --- -- --- - - -- --
Saisi de cette affaire, le Conseil d Etat, sta-
tuant au Contentieux : considérant que le sieur
Vally, adhiis à fairo valoir ses droits à la re-
traite à titre d'ancienneté par un décret du 17
octobre 1922, contre lequel il ne s'était pas
pourvu et qui était antérieur à la promulgation
de la loi du 30 juin 1923, ne se trouvait plus,
lorsque cette loi est entrée en vigueur, dans les
conditions requises pour bénéficier des disposi-
tions de l'article III de ladite loi, bien qu'il
ait continué à exercer ses fonctions jusqu'au 7
juillet 1923, en vertu des dispositions du dé-
cret du 16 mars 1922.
Pour ces motifs. le Conseil d'Etat a rejeté
la requête de M. Vally.
Conseil Supérieur des Colonies
--0-0--
Par un arrêté du ministre des Colonies, paru
à VOfficiel en date de ce jour, les électeur
du Dahomey sont convoqués pour le 12 mai
prochain, à l'effet d'élire le délégué de cette
possession au Conseil Supérieur des Colonies,
en remplacement de M. Gaspard, décédé, dont
l'élection contestée à une voix de majorité,
n'avait pas encore été validée.
Au cas où un second tour de scrutin sarait
nécessaire, il aura lieu le 24 mai suivant.
Sollicité par un grand nombre d électeurs,
notre ami Henri Michel, député des Basses-
Alpes, qui fut délégué de la Colonie de 1920
à 1924, a accepté dé poser à nouveau sa can-
didature.
La traversée de l'Afrique
en auto du Nord au Sud
Nairobi colonie anglaise de Kenia, Est-
Africain), 5 mare. L'automobiliste fran-
Afrioain), capitaine Pelingetle, sa femme et son
mécanicien qui se rendent d'Alger aù cap
de Bonne-Espérance, sont arrives le 4
mars. Ils repartent demain. Ils ont été rc-
çus aujourd'hui à cliner à la résidence du
gouvernement de Nairobi (colonie anglaise
de l'Est Africain, cercle de Kenia.)
.,
L'AVIATION COLONIALE
go
Un nouveau raid de 1''aviation Indochinoise
Un raid remarquable vient d'être accom-
pli par l'aviation française d'Indochine.
1 kllX irions emportant le Ré-sidunt Supé-
rieur du Laos lioso et un haut dignitaire
laotien ont ouitté Hanoï le 19 janvier der-
m. r, ont suivi l'itinéraire fixé : Hanoï-Vinh-
(,-Lui i-ig-P ra Land -.\l uon-g-Un <- , et sont
rentrés le 23 février par Luang-Prllhallo-
Yinliliane-Vieng-Kliouang, parcourant -ain-
si environ 3.000 kilumètres. au-dessus des
i éKi<.ns les plus accidentées. de l'Indochine.
CI' raid a permis au Résident Supérieur
du Laos de visiter de nombreux centres de
population aux frontières de la Birmanie et
du Yun-Kan, en des régions habitéea par
des tri'bus montagnardes peu civilisées et
rarement visitées par nos agents en raison
rlo la longueur et dos difficultés de com-
munications. Ce voyage qui, s'effectuant
par les moyens ordinaires, aurait exigé
cinq ou six mois, a produit oans- tout le
l Haut-Laos une impression profonde et dé-
montré les belles qualités et la remarqua-
t ble maîtrise de l'aviation indl.)I.;}Jin{IÍc.
Les cultures vivrières
en Haute-Volta
--0-0--
Par une circulaire publiée au J. 0. de ta
Haute-Volta du 15 janvier 19525, M. le Gou-
verneur Ilesling a de nouveau invité les
commandants du cercle à s'assurer de l'im-
portance de la réoolde des produits vi-
vriers et à xirpr, dans chaque village du
canton, la constitulion de greniers de ré-
serve.
A l'heure pre-ente.ecrit M. E.cilin;;,l'E-',:' grtmera
existent presque tJart,oul.lai.:;,lls ne servent trop
souvent qu'a conserver les grains nécessaires aux
prochaines scinailk's.C'cst à vous d'asiger de J'in-
digène la cuiibtitution, à côté de ceux-ci, de ré-
serves alim- nlaires bwflsaiites à satisfaire aux
besoins de l'alimentation en vas de disettt. Ces
réserves seront conservées le plus longtemps
possible et renouvelées choque année après la
récolte : elles ne pourront, en tout cas, etre dis-
tnbuées que par votre ordre et-selon det n-oda-
lilés que vous aurez préalablement fixées.
Cette méthutie de prévoyance forcé' es: de
beaucoup pr-.ierublc ù la constitution de tvcJœ
ndministratii». O: dernier procédé, constituerait,
en dfet. pour certains, un encouragement véri-
table à l'insuueiancc et à la paresse. Son appli-
cation ne pourra être exceptionellement envi-
sagée que dans le cas où les disponibilités d'uno
région seraient nettement inférieures aux néces-
sités de la consommation.
Das le ineuie ordre d'idée, et bien que l'expor-
tation des pioûuitô viwiers boit l'n,_ore peu im-
portante dan- la Colonie, il peut devenir néces-
saire d'empecher l'accaparement d5 vivres en
exigeant la 'léclaralion des stocks commerciaux.
Il vous appartiendrait., au cas où la disette nie-
nucerait daiw une région déterminée, de me
Faire toutes propositions utiles à ce sujet.
'ies difIér"lIt.,-:; mesures ne constituent a vrai
dire que des nieyeiia curltifs, dont lÏJJté; et peut
m,-'me parai're diminuer ril'c ù. une récolle
abondante. Mum il est aussi, et surtout dt notre
devoir do pnAi iiir le retour des recottep défici-
taires et en uiéiue temps de permettre à 1 .indi-
gène généralement sous ulunente, d'augmenter
et 'le varier son ordinaire, si, lans cet ordre
d'idées, il ne nuus est pus enejre possible de
compter sur l'amélioration, par des procédés
techniques appropriée des méthodes culturales,
amélioration trop difficile a réaliser pour qu'elle
apparaisse prochaine, nous disposon- n'un
moyen facile à appliquer : \'üC\)'\lÍ:'SE'rU':l ,11.;
surfaces cultivées.
Le mil, gros et petit et d'l veaucoup la f .us
importante de toutes les denrées alimentaires de
ces régions. Je n'insisterai donc pas sur la néces-
sité d'en augmenter la production.
- Mais il est d'autres cultures, succ:!;b":- I'
rour'i'r "'p pr •'*' iU de .--. -",¡rl-,.',_, nu h:;.,~
CCi.' • ij ,. Me', l'iïiJit-rle* parait. IXiS ivpir '!:..
co't' eT/sri'- it l'interf-l.
'- - 1 n - ,: :' '.:' ''!' ""t.
le: J r U: :vn' • ,', -(,= f'l"t).
di. Or, ;: ':., tr j c'ii'iv/- v't • ̃: nt.
qi !. 1 i'v.; , ii 1 ;• e-)~? , _( tir
LI:' 1 c? ét-"" roes.
i' r ̃ i. 0.. r ! - x
fe. - L1 l ̃̃> • :p- ':"' ,\ '¡"!: "','
¡-..r¡ j'-r.it.r. < ̃_ >n.hjjjo ^.ouvent 40 peur 1]
e) les différentes espèces acclimatées dar.s la
Colonie permettent sa culture dans presque (..L:)
les terrains .-.nfiisamment humides.
Le manioc, qui peut fournir, plusieurs années
durant, des r icines comestibles d'une t)'rs rran-
de valeur nutritive.
Enfin les arachides, les haricots, pois cijvtrs,
les ignames, les patates, les fnbiraina, e!c. u.nSI
que les pommes de terre dans certaines l'l.h.lc.n;;.,
autant de }I¡'nlt's \ivrièivs, dont l'indigène de-
vrait décupler les champs, :.::a nourriture r.I;.' ge-
rait plus alors exclusivement assujettie au mil
et la disette beaucoup moins à cmindre. s, les
circonstances athmn«iphériqu.-s défavorcib'.eE: 011
nno maladie -;uelcon'Mie venaient 'i ni .'c:::J:"o-
mettro la récolte.
Pour ces : ai.son s .vou-; voudrez, i-ien : 1* ojs
assurer d'atmrd, et exiger si le '.,e.,oin s'en fait
sentir, que 1rs réserves néeessair^s soient onsli-
tu'-s; 2° m - 11er une eiiinpinyne aetive et exercer
la rr.:,,,ion nécessaire près de tous les ehefs de
province, de canton et de village pour. l'nuLamen-
tation les Mirfues cuti\(o¡"; et arlieulie.'vmcnt
des cultures dites secondaires.
Aiin de me permettre de juger des résbjluts
obtenus, vous 1- vye/. nie rendre compte ai: 15
février prochain des réserve^ alimentaire-?
mri-jasinées et m î" juin. d>\s nouvelles
1 U ."eulisées, a\rc leurs surfaits LUtprox.nati-
ves.
il doit, par ailleurs, demeure/ hien en;'/::-.du
que votre! i-ampagiie, sur ees l-rniers peints,
devra être nwnée de telle corte qu'elle npVu.ssc
)iuii\-Gn.t'i''n;'ii'n'roi. -, t- I iir [
nuire en rien à l'accroissement les culture in-
dustrielles, et en particuliers du coton.
-464> -- -
COMF.R limiGIM
LA VIE ECONOMIQUE
Importation d animaux
Par arrêté de M. le Gouverneur G<-r,éj&l
de l'Algérie, en date du janvier 1925,
l'importation et le transit en Algérie des
animaux vivants des espèces bovine, ovine,
et caprine en pr.>\ouance da Danemoj-k,
sont interdits.
A cet el'i'el. 6ou! rapjMiite<_s les disposi-
tions de l'anèié du 1^ avril ccnti.ti-
res à l'arrête su.s-visé.
Importation des chàtaitjners
l'a:' arrêté en dnie du II f,',\ ,'il'" l" M.
!" GuUVèl Iieui- général a reifdll appli
il la colonie des dispositions du décre: ;!u 8
mars 1921 portant interdiction -le l'impeila-
tion et du transit eu France des plant- vi-
vants. fruits et graines de cWdaigieer^ pro-
venant directement ou indie-vtenieni i , , L-.N -
tvème-Qrieiit, ainsi que d.-s pays rjui r. uni
pas pris de mesures de défense eonti'. IV.
maladie produite ju:1 l'end J,¡lI'I:..(a
el contre la maladie de l'eiicn- hhud.cu ufl-
1 « i n eamPivuru
I.\ (Ol!\-l'l'I\,'llh'lll Ua.lien .^ant pr - :' u-
le.s !<-s mesures de déJ'enso .-'Uilre Ut :a.a-
c;i0, la pr«.iii!iilion nYst pas a^iiiieayp.ix
expéditions ilalieimes de \":-;1',\, '- 'I:>
tois l'importation ej h- transi! vie ces p
fruits et graines de châtaigniers ne pour-
ront s'eiïoctuer dans La co!>.ui.\ conformé-
ment aux dispositions de i\i'-.v(é du *1 dé-
cembre r.t'vi réglementant r mportat-Kiri en
A-lgèric des planter d'origine italienne, que
du 15 novembre au ir) a"\ril t sous la dou-
ble réserve d'«Hre accompagnés d'un, cer-
tificat pl>vtopatnologique et d'woi/ é.ie re-
connus. en douane d'arrivée, non int- ctes
LE --- NUMERO : 80 CENTIME! --
VENDREDI SOIR, 6 MARS 1925
- e g e: zi
Les nna es
JOURNAL QUOTIDIEN
LU ARTICLES PMUtl PAR -UN AMNALBSOObOMALBS" MUT LA rROVMÉlt
ncuwvi PU JOWAL
1 -
Directeurs 1 Marcbl RUEDEL et L.-O. THÉBAULT
létNÉn el IééMhéi : 84, R«fl« (ta Mottt-TlMibor, PARIS-f Miftoat : mm 6-V
Un ta
*w°i1!® £ Ï £ Û2L< $ btutu., coionim. 80.. 9 16 »
BbMt~ ( Ar
Ob s'mmmum dam too* IwBbmmim poste et eheilw principaux lib.
L'Espagne et le Maroc
Au moment où le générale Primo de
Rivera s'apprête à quitter le Maroc
pour rentrer en Espagne où l'attendent
des difficultés d'un autre ordre, mais
non moins graves que celles que lui a sus-
citées l'activité d'Abd-el-Krim, je me
suis amusé à parcourir une partie de la
Presse espagnole où se reflètent les préoc-
cupations de ceux qui suivent les affai-
res du Rif.
Les déclarations du dictateur y occu-
pent une place considérable qu'expli-
quent facilement le personnage et les
événements dont il parle.
Elles sont naturellement optimistes. Il
ne s'est pas encore- trouvé un chef de
gouvernement qui ne cherche à donner à
la réalité la plus sombre les couleurs les
plus agréables. Le général Primo de Ri-
vera ne manque pas de satisfaire à cette
tradition séculaire et c'est une joie de
le voir expliquer le sens des insuccès es-
pagnols qui, finalement, se changeront,
dans l'esprit du lecteur sans défiance, en
avantages éclatants. Le général est, en
paroles tout au moins, un homme plein
de ressources. Certains de ses compatrio-
tes regretteront sans aucun doute que
cette ingéniosité ne soit pas traduite en
des actes plus heureux que ceux dont il
a défrayé la chronique militaire.
Mais il est des Espagnols qui ne parta-
gent pas l'optimisme officiel. Ils envisa-
gent la situation avec un air moins sa-
tisfait et considèrent l'avenir avec un
peu plus d'inquiétude.
Ils examinent les conséquence fatales
des succès du chef rifain et recherchent
les moyens d'y parer de la façon la
plus efficace. Ils saisissent la complexité
de ce problème international et ne croient
pas qu'on puisse le résoudre en enton-
nant quelques-uns de ces airs de bra-
voure habituels aux guerriers auxquels la
fortune a été contraire.
M. Perez Caballero, eotamment, ain-
si que j'ai eu l'occasion de l'indiquer à
la tribune de la Chambre, attire sur ce
point, et de la façon la plus instante,
l'attention de ses compatriotes. Exami-
nant surtout le côté religieux de la si-
tuation, il ne faut pas oublier que le
sultan est le chef religieux de tout le Ma-
roc, il se demande si on va laisser s ins-
tituer dans le Rif un pouvoir rival de
celui de notre protégé. Pour l'ancien mi-
nistre des Affaires Etrangères, la ré-
ponse n'est pas douteuse. Il faut main-
tenir sur tout le Maroc, le Maroc espa-
gnol aussi bien que le Maroc français,
la suprématie spirituelle du sultan.
Mais cela suppose un accord entre les
deux gouvernements protecteurs: France
et Espagne et une action diplomatique
animée, d'une façon constante, de < la
plus grande cordialité et d'un véritable
esprit fraternel. Cela commande entre
les deux pays « un état de confiance,
d'intimité et d'amitié qu'il est du devoir
de la diplomatie dé réaliser et de main-
tenir au milieu des multiples incidents
qui peuvent surgir et qui, en fait, surgis-
sent ».
Et M. Perez Caballero ajoute: « C'est
la raison pour laquelle j'ai toujours pré-
conisé une politique d'étroite collabora-
tion entre la France et l'Espagne, poli-
tique qui s'impose au Maroc pour éviter
non seulement les écueils qu'offre l'obs-
curité des traités, mais aussi ceux que
cette vie à demi commune fait surgir ».
Il est difficile de contester la justesse
de pareilles observations et la sagesse
de semblables conseils. La politique pa-
cifique que nous devons poursuivre au
Maroc ne peut se développer sans cette
entente. C'est très certainement le senti-
ment du Gouvernement français, ce doit
être aussi celui du Cabinet de Madrid.
Henry Fontanier,
Député du Cnnlal, Secrétaire de la
Commission des Allaires étrangères,
Membre de la Commission des Co-
lonies.
- .,.
À travers l'Afrique
1 O-D 1 -
Une conférence à Bordeaux
de MM. Gaston Gradis et Henri de Kerillis
Une conf/'mncc a été donnée hier soir dans
logrand amphithéâtre de l'Athénée par MM.
feston-David Grndis, explorateur et llcnri de
Kerillis, reporter à VEcho de Pa.ris, qui vien-
nent de traverser en automobile l'Afrique cen-
trale de l'Algérie au Dahomey.
M. Thilippart, maire de Bordeaux, présenta
les conférenciers avec cette parole exquise qui
lui est coutumière, et Mel Dulhil. chargé de les
remercier, s'en acquitta on une langue délicate,
pirilucne, véritable réglai littéraire, qui charma
ll's auditeurs.
Bonne soirée, instructive, documentaire, qui
laissera au cœur de ceux qui l'ont vécue le plus
i^réaPie Souyenir.
L'EISEIGIEMEIT AUI COLOIIES
--0-0-
le le disais hier. Notre
politique indigène, au
point de vue de l'en-
seignement, doit préndTe
le plus trindigènes pos-
sible à l'école primaire.
Continuer la sélection
après l'école élémentaire,
et attirer à. Vècole régiona-
le, puis à l école primaire supérieure, ceux qui
en ont paru dignes par leur intelligence et leur
goût du travail; préparer les agents des servi-
ces locaux, les instituteurs, les médecins auxi-
liaires, les pharmaciens, les sages-femmes, les
vétérinairesf èela est non moins indispensable
à la condition de ne pas dépasser les besoins
réels, de ne pas créer des fonctionnaires en
surnombre, et encore moins des prétendus
intellectuels qui, persuadés qu'ils semble-
raient déchoir s'ils Rentraient pas dans une
carrière libérale, encombreraient la colonie
au lieu de lui rendre des services.
Voilà pourquoi je n'éprouve aucun regret
à constater que dans l'Afrique Occidentale
française renseignement secondaire n'a pas
pris un essor remarquable. Je sais qu'il serait
injuste de mettre les fils de nos compatriotes
en état d'infériorité, et de leur refuser les
moyens d'acquérir la clé du baccalauréat qui
ouvre tant de portes, même à des mains mal-
adroites. On a organisé un brevet de capacité,
qui doit être en papier, équivalent au bacca-
lauréat. dont le diplôme est en peau d'âne;
on mobilisera à cet effet deux professeurs
de la métropole et quelques maîtres pris sur
place, afin de constituer un jury. C'est très
bien. Le rapport du Gouverneur général
avoue, sans aucune tristesse, quren 1924, les
élèves de première n'ont pas -Pu affronter les
rigueurs de cet examen redoutable; ce sera
pour un avenir prochain, dèclare-t-il Plnlo-
sophiquement. Il a raison. Cette plaie ne sera
pas mortelle. *
L'attention doit se porter ailleurs. De bons
apprentis, de bons artisans, de bons mécani-
ciens, de bons agriculteurs, voilà ce gtiU faut
à la plus grande France, et cela revient à
dire : de bons Français. Le travail manuel
crée d'autres vertus que celles qui autJmpa.
gnent la santé physique; il est le jeu de vertus
morales du plus haut prix. Le poète Jean
Aicard trouvait même dans l'amour du mé-
tier un des fondements du sentiment de l'in-
ternationalisme : Œ Et toute la terre est com-
me un chantier, où chaque métier sert à tous
les autres. Et tout travailleur sert le monde
entier. » J'ai une vague idée que cette leçon
serait mieux comprise dans nos provinces
lointaines que certains chapitres de Kant ou
de Karl Marx.
Mario Roustan,
Sénateur de l'Hérault.
Membre de la Commission sénatoriale
des Colonies,
ftapporleui du budget de la Marine marchande.
-le-
La Commission consultative
des Études tunisiennes
-0"--
Les trois sous-commissions spéciales de la
Commission d'Etudes tunisiennes et musul-
manes, instituée à: la présidence du Conseil,
se sont réunies hier matin sous la présidence
de M. Lucien Saint, Résident général de
France à Tunis.
Etaient présents : MM. Gasser, Maurice
Ordinaire, sénateur; Morinaud, Moutet, No-
garo, de Warren, députés; Ponsot, sous-di-
recteur de l'Afrique au ministère des Affai-
res étrangères; Causeret, directeur de l'Al-
gérie, au ministère de l'Intérieur; Terrier,
secrétaire général du Comité de l'Afrique
française ; colonel Legendre, chef de la Sec-
tion musulmane au ministère de la Guerre;
Jouhaux, secrétaire de la C. G. T.
Les commissions ont dressé leur program-
me de travail. Elles ont décidé d'étudier,
tout d'abord, la vie municipale.
M. Lucien Saint a exposé l'organisation
municipale actuelle pe la Tunisie et établi
une comparaison entre ce régime et les ré-
gimes français et algérien municipaux. La
Commission a envisagé la possibilité de faire
donner par le Gouvernement à la Tunisie le
même régime électoral qu'à l'Algérie pour
les élections municipales. L'exposé de M.
Saint a été chaleureusement accueilli.
Une nouvelle réunion a eu lieu ce matin
à 10 h. 30.
A LA CHAMBRE
--0-0--
DANS LES COMMISSIONS
Une Mission d'études en Syrie
M. Charles Baron, député socialiste (S.
F. I. O.) des Basses-Alpes, président de la
Commission des Mines et de la Force mo-
trice h la Chambre est chargé d'une mission
d'études pôtrolifères en Syrie par le prési-
dent du Conseil, ministre des Affaires
étrangères. Il sera accompagné d'un ingé-
nieur des mines désigné par le commissa-
riat aux essences. La. mission visitera éga-
lement les travaux déjà effectuée1 dans les
terrains pétrolifères - de Mossoul. Elle quit-
tera Paris demain.
M. Charles Baron est membre de l'Office
des Combustibles Liquides.
Rappelons que M. Charles Baron, ingé-
nieur e haute vaileur avait fait, dl y a deux
ans à pareille époque un important voyage
d'études dans l'Afrique du Nord et particu-
lièrement au Maroc. M. Charles Baron œ.t
également membre de la Commission des
colonies.
Opinions coloniales
es
Nous recevons la lettre suivante :
Monsieur le Directeur,
De retour de voyage, je me mets à la page.
Je viens de parcourir le rapport de M. Ar-
chimbaud sur le budget colonial et les discus-
sions auxquelles il a servi de base. J'ai cons-
taté une entente générale sur la nécessité de
réaliser des économies. Le budget de 1925,
malgré d'importantes dépenses mises à la char.
ge des colonies, n'en présente pas moins une
augmentation par rapport à celui de 1924
Pourquoi ?
L'avilissement du franc. Les nécessités du
service ?
Non 1 car les économies à faire peuvent
compenser largement toutes les causes d'aug-
mentation.
Pourquoi ne les opère-t-on pas ? Pourquoi
'ne donne-t-on pas satisfaction au Rapporteur
du budget ? Il n'est cependant pas exigeant.
Au titre du chapitre lqr, il demande la sup-
pression d'un sous-directeur, de deux chefs et de
quatre sous-chefs de bureau. Autrement dit, la
suppression de trois bureaux. Les sous-direc-
teurs présentent, en effet, au ministère des Co-
lonies, la particularité de n'avoir pas de sous-
directïon. (Je sont, en tait, des chefs de bu-
reaux. Ils n'ont aucune raison d'être. Le seul
argument susceptible d'être invoqué en faveur
de leur maintien est tiré de ce qu'ils rempla-
cent leur directeur pendant ses absences qui,
la plupart du temps, se réduisent à son mois
annuel de congé. Il est inopérant. Ce rempla-
cement ne s'impose pas. L'expérience vient
d'en être faite. Le sous-directeur des affaires
économiques s'est évanoui depuis trois ans. Le
directeur n'en a pas moins pris ses congés an-
nuels. Qui oserait soutenir que le service en a
souffert ?
Du bureau dirigé par ce sous-directeur, il
ne reste plus qu'un commis d'ordre.
Voilà donc un sous-directeur et un bureau
qui se sont supprimés d'eux-mêmes pour cause
d'inutilité. Est-il maintenant indispensable de
les rétablir ?
Le Mrvice du perlODDel. au texms où il
administrait la plus grande partie des fonction-
naires locaux et coloniaux, comprenait un seul
bureau. Actuellement il en comporte trois pour
administrer seulement le personnel d'Etat. Ne
peut-on, là aussi, supprimer le sous-directeur
qui va être atteint par la limite d'âge et faire
disparaître un bureau ?
Le sous-directeur de la comptabilité qui
vient d'être mis à la retraite a dirigé son ser-
vice pendant dix ans comme chef de bureau.
Est-il indispensable de lui donner un succes-
seur - de son grade ?
A la direction f des Affaires Politiques, le
sous-directeur qui est censé sous-diriger notre
politique coloniale, ne dirige heureusement que
le bagne. Or, son bureau n'administre plus le
personnel pénitentiaire. Ses principales attri.
butions consistent à pourvoir à l'approvisionne-
ment du bagne, ce dont le service des appro-
visionnements commerciaux s' acquitterait cer-
tainement dans de meilleures conditions et à
embarquer à l'île de Ré les forçats destinés
fk la Guyane. La Bagne va être supprimé. En-
core un sous-directeur et un bureau qui peu-
vent disparaître et disparaître immédiatement,
puisque l'on n'envoie plus de condamnés à la
Guyane.
Le sous-directeur qui a disparu de la Di-
rection Economique ne s'est pa évanoui. Il a
émigré au Bureau du Cabinet.
Ce bureau ne traite pas une seule affaire
administrative. Il est uniquement chargé d'en-
registrer le courrier à l'arrivée, de chiffrer et
A .-1> .1 , 1.. il
de déchiffrer des télégramme'! rédigés par et au-
tes services et d'établir la liste des candidats
aux distinctions honorifiques. Son chef n'est
tenu à aucun effort intellectuel. Il n'a qu'à
surveiller un travail matériel et à porter, tous
les matins, au chet du Cabinet, sans 1 avoir
lu, le courrier décacheté et enregistré par un
commis d'ordre. Peut-être le commis pourrait-
il remettre directement le paquet au chef du
Cabinet. Il est, cependant, un point sur le-
quel il ne saurait remplacer son chet : 1
Le chef de Cabinet a une situation assez
mat définie. Il est quelquefois, comme il est 1
arrivé sous le règne de M. Sarraut, plus puis-
1 r - 11 • m
sant que le ministre. Il est aussi 50wvem en-
core plus jeune que M. Touzet. Le sous-di-
recteur du Bureau du Cabinet lui sert alors
Ide piédestal : un monsieur qui a sous ses or-
dres un fonctionnaire commandeur de la Lé-
gion d'honneur et ayant rang d'officier géné-
ral ne peut lui-même qu'être un très gros
personnage. La suppression de ce sous-direc-
teur devient, dès lors, une question très déli-
cate. Il va être atteint par la limite d'âge.
Peut-être pourrrait-on le remplacer par un
sous-chef de bureau sans compromettre la
marche rfll service.
L'Administration centrale des Colonies n'est
pas, comme on pourrait le supposer, toute en-
tière concentrée rue Oudinot. A côté des gens
qui sont dans ses cadres, il y a ceux qui n'y
sont pas. Parmi ceux-ci figure encore un sous-
directeur. Spécialisé depuis 35 ans dans son
service, celui des approvisionnements, il en
connaissait tous les détours. On aurait pu es-
MWT elp le conserver. M. Fabry, ministre
--.1-- - ..- ------
du Bloc National -ui, en sa qualité d'ancien
militaire, s'y connaît en hiérarâtie, a pnéféré
le placer sous les cadres d'un jeune chef de
bureau. Le vieux sous-directeur écœaré s'en
va. Est-il nécessait" de le remplacer par un
fonctionnaire de son grade ? Par son geste,
M. Fabry a répondu : non !
Nous sommes du même avis. Souhaitons,
toutefois, que son successeur ait sur l'Admi-
nistration d'autres idées aue celles que l'on
peut acquérir auprès de M. Fabry.
Ce n'est donc pas un sous-directeur, comme
le demande M. Archimbaud, qu'il faudrait
supprimer, mais tous. Et cette suppression est
d'autant plus souhaitable qu'elle pourrait s'ef-
fectuer sans porter préjudice aux fonctionnaires
de l'Administration Centrale. Ils continue-
raient à "devenir directeurs, et ceux qui n'at-
teindraient pas à ces hautes fonctions pour-
raient, pour peu qu'ils veuillent se décider à
aller aux colonies, trouver dans les Gouver-
nements des situations autrement enviables que
cette de sous-directeur. Mais cette suppression
n aura pas heu. rourquoi ?
Le personnel militaire de l'Administration
Centrale, dit le Rapporteur du Budget., com-
prend 3 officiers généraux, 12 officiers supé-
rieurs, 15 officiers subalternes. Il coûtait
725.000 francs en 1924. Le ministre demande
752.000 francs pour lui, en 1925.
Dans ce personnel, sont compris l'officier
général et les 3 officiers supérieurs du Conseil
de Santé. Il reste donc pour le service des
troupes, en supposant que M. Aichimbauri
n'ait fait aucune omission, deux officiers géné-
raux et 9 officiers supérieurs.
Pour démontrer l'exagération de ces effec-
tifs, il est inutile d'entrer dans le détail du
service. Il suffit de rappeler qu au plus fort de
nos conquêtes coloniales, il n'existait à l'Ad-
ministration centrale des Colonies qu'un mo-
deste bureau militaire placé sous les ordres
d'un commandant. Le commandant a fait place
à un colonel le colonel à un général, et main-
tenant, en pleine paix, alors que nous n'avons
plus à craindre ni une agression allemande, ni
une agression anglaise, que la période des con-
quêtes est terminée, nous n'avons pas moins de
deux généraux rue Oudinot. Et M. Daladier,
dont le désir de réaliser des économies ne sau-
rait être mis en doute, a insrcit une augmen-
tation de crédit au titre du chapitre 2 de son
budiget 1 Sa demande est sans doute motivée
par la relèvement des soldes. Mais il est certain
qu'il compensera sur le prochain exercice ce
relèvement par une réduteion d'effectif ? Pour-
quoi maintenir rue Oudinot des généraux dont
la présence y est, pour le moins. inutile ?
Les troupes coloniales dépendent de la Guer-
re. Même prêtées aux Colonies, elles conti-
nuent, en fait, à relever de la rue Saint-Domi-
nique. Toutes les décisions importantes les
concernant sont prises par la Guerre. L'état-
major de la rue Oudinot n'est qu'un intermé-
diaire. C'est, pourquoi un simple bureau était
suffisant au Ministère des Colonies en pleine
période de conquête. Pourquoi, maintenant, en
pleine paix, y voyons-nous un état-major d'ar-
mée ?
Les militaires auraient bien dû prendre con-
seil des contrôleurs. Ceux-ci, quelque peu mi-
litaires, bien que plus spécialement chargés de
contrôler des civils, n' auraient pas manqué de
leur donner le bon tuyau pour justifier leur
multiplication au Ministère des Coloni es ou
dissimuler leur pnx de revient. « Un service qui
« est chargé d'assurer aux colonies l' exacte
« application des lois et règlements, et qui
« commence par les violer pour assurer sa pr-
ie pre rétribution », comme le lait très juste-
ment observer M. Archimbaud à la page 437
de son rapport, n'est jamais à comt. Il aurait
trouvé la manière.
Mais ne touchons pas trop au contrôle. 11
est sacré. Le Parlement ne saurait s'en passer.
Le Rapporteur du Budget, lui-même, le cons-
tate : « Nous exprimons là des regrets d'ordre
« juridique. Les circonstances ne permettent
« pas davantage », ajoute-t-il mélancolique-
ment. Et c'est tout. L'inspection continuera à
sévir aux colonies dans les conditions que l'on
sait, aux frais des victimes. Le tout-puissant
Parlement s'incline devant elle. Elle est ta-
bou. Ne pourrait-on pas, cependant, faire con-
trôler les troupes coloniales qui appartiennent à
la Guerre par des contrôleurs de la Guerre ?
les trésoriers coloniaux qui sont nommés par
le ministre des Finances et placés sous sa sur-
veillance par des inspecteurs des Finances et
cesser de taire contrôler la politique et 1 Ad-
ministration de nos gouverneurs par des hom-
mes qui, souvent, la veille, étaient « Riz-Pain-
Sel », dont l'horizon à 20 ans, l'âge des illu-
sions et des grandes ambitions, ne s'était pa*
élevé au-dessus d'un sac de fayots, ou encore
par des hommes dont le grade de capitaine
d'habillement paraissait devoir être le juste
terme de leur carrière. La gaieté y perdrait.
Mais le pays y gagnerait une meilleure admi-
nistration tout en réalisant une réduction de dé-
penses importante. -
rouiquoi ne le tait-on pas ?
Je m'arrête. Vous ne me liriez pas. Par pro-
fession, vous êtes un peu dans le secret des
dieux. Vous devez savoir pourquoi on parle
tant d'économies, et l'on en fait si peu. Dites-
le à vos lecteurs. Vous intéresserez, ils sont
nombreux, tous ceux qui, devant la feuille
verte du percepteur, se demandent comment
ils échapperont aux griffes da fisc.
La situation est tragique, a dit le Président
du Conseil 11 y a beaucoup de grosses écono.
mies à faire dans d'autres ministères, ne négli-
geons eependiant pas les petite,
-
Veuillez agréer.
J. Aytet
Au Conseil d'État
--0-0--
PERTES DE LOYERS A ALGER
Le Conseil d'Etat a conclu au rejet de la
requête du sieur Vygh (Alexandre), demeurant
52, rue MicheJet, à Alger, contre une décision
du Gouverneur général de l'Algérie en date du
19 janvier 1924, rejetant sa demande d'indem-
nité pour pertes de loyers.
Cet arrêt est motivé du fait que la requête
du sieur Vygh. n'a été enregistrée au secrétariat
du contentieux du Conseil d'Etat que le 14
avril 1924, c'est-à-dire après 1 expiration du
délai imparti par l'article 24 de la loi du 13
avril 1900.
CONSEQUENCES DE LA HAUSSE
DE LA PIASTRE A HANOI
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête de M,
Casabianca contre un arrêté du 7 juin 1922,
par lequel le Conseil du Contentieux adninis-
tratif de l'Indochine a rejeté sa demanda ten-
dant à la condamnation de l'Etat au paiement
d'une somme de 90.312 francs, en réparation
du préjudice subi par lui dans l'exécution d'un
marché d'équipement militaire.
Or, aux termes du marché de gré à gré avec
les services de l'Intendance, le sieur Casabianca
s'était engagé à livrer dans un délai do trois
mois 9.880 paires de bottes ; le contrat stipu-
lant d'autre part que le titulaire ne pourrait
formuler aucune réclamation du fait des varia-
tions que subirent le- cours de la piastre pen-
dant la durée du marché. C'est pour ces motifs
que le Conseil d'Etat a confirmé l'arrêté du
Conseil de Contentieux d'Hanoï.
MISE A LA RETRAITE
D'UN ADMINISTRATEUR EN CHEF
DES COLONIES DE TANANARŒVE
Invoquant la loi de finances (article 111), du
30 juin 1913, disposant que « les fonctionnai-
« res pères de trois enfants vivants ne pourront
« être mis à la retraite avant 60 ans s'ils ap-
« partiennent au service actif et avant 65 ans
« & ils appartiennent au soevice sédentaire »,
M. Vally, administrateur en chef des Colonies
en retraite à Tananarive, avait introduit une
requête au Conseil d'Etat aux fins d'obtenir
1 annulation d une décision en date du 14 no-
vembre 1923 par laquelle le ministre des Co-
lonies avait refusé de Je réintégrer dans les
cadres administratifs et de l'y maintenir jusqu'à
l'âge de 65 - ans. --- -- --- - - -- --
Saisi de cette affaire, le Conseil d Etat, sta-
tuant au Contentieux : considérant que le sieur
Vally, adhiis à fairo valoir ses droits à la re-
traite à titre d'ancienneté par un décret du 17
octobre 1922, contre lequel il ne s'était pas
pourvu et qui était antérieur à la promulgation
de la loi du 30 juin 1923, ne se trouvait plus,
lorsque cette loi est entrée en vigueur, dans les
conditions requises pour bénéficier des disposi-
tions de l'article III de ladite loi, bien qu'il
ait continué à exercer ses fonctions jusqu'au 7
juillet 1923, en vertu des dispositions du dé-
cret du 16 mars 1922.
Pour ces motifs. le Conseil d'Etat a rejeté
la requête de M. Vally.
Conseil Supérieur des Colonies
--0-0--
Par un arrêté du ministre des Colonies, paru
à VOfficiel en date de ce jour, les électeur
du Dahomey sont convoqués pour le 12 mai
prochain, à l'effet d'élire le délégué de cette
possession au Conseil Supérieur des Colonies,
en remplacement de M. Gaspard, décédé, dont
l'élection contestée à une voix de majorité,
n'avait pas encore été validée.
Au cas où un second tour de scrutin sarait
nécessaire, il aura lieu le 24 mai suivant.
Sollicité par un grand nombre d électeurs,
notre ami Henri Michel, député des Basses-
Alpes, qui fut délégué de la Colonie de 1920
à 1924, a accepté dé poser à nouveau sa can-
didature.
La traversée de l'Afrique
en auto du Nord au Sud
Nairobi colonie anglaise de Kenia, Est-
Africain), 5 mare. L'automobiliste fran-
Afrioain), capitaine Pelingetle, sa femme et son
mécanicien qui se rendent d'Alger aù cap
de Bonne-Espérance, sont arrives le 4
mars. Ils repartent demain. Ils ont été rc-
çus aujourd'hui à cliner à la résidence du
gouvernement de Nairobi (colonie anglaise
de l'Est Africain, cercle de Kenia.)
.,
L'AVIATION COLONIALE
go
Un nouveau raid de 1''aviation Indochinoise
Un raid remarquable vient d'être accom-
pli par l'aviation française d'Indochine.
1 kllX irions emportant le Ré-sidunt Supé-
rieur du Laos lioso et un haut dignitaire
laotien ont ouitté Hanoï le 19 janvier der-
m. r, ont suivi l'itinéraire fixé : Hanoï-Vinh-
(,-Lui i-ig-P ra Land -.\l uon-g-Un <- , et sont
rentrés le 23 février par Luang-Prllhallo-
Yinliliane-Vieng-Kliouang, parcourant -ain-
si environ 3.000 kilumètres. au-dessus des
i éKi<.ns les plus accidentées. de l'Indochine.
CI' raid a permis au Résident Supérieur
du Laos de visiter de nombreux centres de
population aux frontières de la Birmanie et
du Yun-Kan, en des régions habitéea par
des tri'bus montagnardes peu civilisées et
rarement visitées par nos agents en raison
rlo la longueur et dos difficultés de com-
munications. Ce voyage qui, s'effectuant
par les moyens ordinaires, aurait exigé
cinq ou six mois, a produit oans- tout le
l Haut-Laos une impression profonde et dé-
montré les belles qualités et la remarqua-
t ble maîtrise de l'aviation indl.)I.;}Jin{IÍc.
Les cultures vivrières
en Haute-Volta
--0-0--
Par une circulaire publiée au J. 0. de ta
Haute-Volta du 15 janvier 19525, M. le Gou-
verneur Ilesling a de nouveau invité les
commandants du cercle à s'assurer de l'im-
portance de la réoolde des produits vi-
vriers et à xirpr, dans chaque village du
canton, la constitulion de greniers de ré-
serve.
A l'heure pre-ente.ecrit M. E.cilin;;,l'E-',:' grtmera
existent presque tJart,oul.lai.:;,lls ne servent trop
souvent qu'a conserver les grains nécessaires aux
prochaines scinailk's.C'cst à vous d'asiger de J'in-
digène la cuiibtitution, à côté de ceux-ci, de ré-
serves alim- nlaires bwflsaiites à satisfaire aux
besoins de l'alimentation en vas de disettt. Ces
réserves seront conservées le plus longtemps
possible et renouvelées choque année après la
récolte : elles ne pourront, en tout cas, etre dis-
tnbuées que par votre ordre et-selon det n-oda-
lilés que vous aurez préalablement fixées.
Cette méthutie de prévoyance forcé' es: de
beaucoup pr-.ierublc ù la constitution de tvcJœ
ndministratii». O: dernier procédé, constituerait,
en dfet. pour certains, un encouragement véri-
table à l'insuueiancc et à la paresse. Son appli-
cation ne pourra être exceptionellement envi-
sagée que dans le cas où les disponibilités d'uno
région seraient nettement inférieures aux néces-
sités de la consommation.
Das le ineuie ordre d'idée, et bien que l'expor-
tation des pioûuitô viwiers boit l'n,_ore peu im-
portante dan- la Colonie, il peut devenir néces-
saire d'empecher l'accaparement d5 vivres en
exigeant la 'léclaralion des stocks commerciaux.
Il vous appartiendrait., au cas où la disette nie-
nucerait daiw une région déterminée, de me
Faire toutes propositions utiles à ce sujet.
'ies difIér"lIt.,-:; mesures ne constituent a vrai
dire que des nieyeiia curltifs, dont lÏJJté; et peut
m,-'me parai're diminuer ril'c ù. une récolle
abondante. Mum il est aussi, et surtout dt notre
devoir do pnAi iiir le retour des recottep défici-
taires et en uiéiue temps de permettre à 1 .indi-
gène généralement sous ulunente, d'augmenter
et 'le varier son ordinaire, si, lans cet ordre
d'idées, il ne nuus est pus enejre possible de
compter sur l'amélioration, par des procédés
techniques appropriée des méthodes culturales,
amélioration trop difficile a réaliser pour qu'elle
apparaisse prochaine, nous disposon- n'un
moyen facile à appliquer : \'üC\)'\lÍ:'SE'rU':l ,11.;
surfaces cultivées.
Le mil, gros et petit et d'l veaucoup la f .us
importante de toutes les denrées alimentaires de
ces régions. Je n'insisterai donc pas sur la néces-
sité d'en augmenter la production.
- Mais il est d'autres cultures, succ:!;b":- I'
rour'i'r "'p pr •'*' iU de .--. -",¡rl-,.',_, nu h:;.,~
CCi.' • ij ,. Me', l'iïiJit-rle* parait. IXiS ivpir '!:..
co't' eT/sri'- it l'interf-l.
'- - 1 n - ,: :' '.:' ''!' ""t.
le: J r U: :vn' • ,', -(,= f'l"t).
di. Or, ;: ':., tr j c'ii'iv/- v't • ̃: nt.
qi !. 1 i'v.; , ii 1 ;• e-)~? , _( tir
LI:' 1 c? ét-"" roes.
i' r ̃ i. 0.. r ! - x
fe. - L1 l ̃̃> • :p- ':"' ,\ '¡"!: "','
¡-..r¡ j'-r.it.r. < ̃_ >n.hjjjo ^.ouvent 40 peur 1]
e) les différentes espèces acclimatées dar.s la
Colonie permettent sa culture dans presque (..L:)
les terrains .-.nfiisamment humides.
Le manioc, qui peut fournir, plusieurs années
durant, des r icines comestibles d'une t)'rs rran-
de valeur nutritive.
Enfin les arachides, les haricots, pois cijvtrs,
les ignames, les patates, les fnbiraina, e!c. u.nSI
que les pommes de terre dans certaines l'l.h.lc.n;;.,
autant de }I¡'nlt's \ivrièivs, dont l'indigène de-
vrait décupler les champs, :.::a nourriture r.I;.' ge-
rait plus alors exclusivement assujettie au mil
et la disette beaucoup moins à cmindre. s, les
circonstances athmn«iphériqu.-s défavorcib'.eE: 011
nno maladie -;uelcon'Mie venaient 'i ni .'c:::J:"o-
mettro la récolte.
Pour ces : ai.son s .vou-; voudrez, i-ien : 1* ojs
assurer d'atmrd, et exiger si le '.,e.,oin s'en fait
sentir, que 1rs réserves néeessair^s soient onsli-
tu'-s; 2° m - 11er une eiiinpinyne aetive et exercer
la rr.:,,,ion nécessaire près de tous les ehefs de
province, de canton et de village pour. l'nuLamen-
tation les Mirfues cuti\(o¡"; et arlieulie.'vmcnt
des cultures dites secondaires.
Aiin de me permettre de juger des résbjluts
obtenus, vous 1- vye/. nie rendre compte ai: 15
février prochain des réserve^ alimentaire-?
mri-jasinées et m î" juin. d>\s nouvelles
1 U ."eulisées, a\rc leurs surfaits LUtprox.nati-
ves.
il doit, par ailleurs, demeure/ hien en;'/::-.du
que votre! i-ampagiie, sur ees l-rniers peints,
devra être nwnée de telle corte qu'elle npVu.ssc
)iuii\-Gn.t'i''n;'ii'n'roi. -, t- I iir [
nuire en rien à l'accroissement les culture in-
dustrielles, et en particuliers du coton.
-464> -- -
COMF.R limiGIM
LA VIE ECONOMIQUE
Importation d animaux
Par arrêté de M. le Gouverneur G<-r,éj&l
de l'Algérie, en date du janvier 1925,
l'importation et le transit en Algérie des
animaux vivants des espèces bovine, ovine,
et caprine en pr.>\ouance da Danemoj-k,
sont interdits.
A cet el'i'el. 6ou! rapjMiite<_s les disposi-
tions de l'anèié du 1^ avril ccnti.ti-
res à l'arrête su.s-visé.
Importation des chàtaitjners
l'a:' arrêté en dnie du II f,',\ ,'il'" l" M.
!" GuUVèl Iieui- général a reifdll appli
il la colonie des dispositions du décre: ;!u 8
mars 1921 portant interdiction -le l'impeila-
tion et du transit eu France des plant- vi-
vants. fruits et graines de cWdaigieer^ pro-
venant directement ou indie-vtenieni i , , L-.N -
tvème-Qrieiit, ainsi que d.-s pays rjui r. uni
pas pris de mesures de défense eonti'. IV.
maladie produite ju:1 l'end J,¡lI'I:..(a
el contre la maladie de l'eiicn- hhud.cu ufl-
1 « i n eamPivuru
I.\ (Ol!\-l'l'I\,'llh'lll Ua.lien .^ant pr - :' u-
le.s !<-s mesures de déJ'enso .-'Uilre Ut :a.a-
c;i0, la pr«.iii!iilion nYst pas a^iiiieayp.ix
expéditions ilalieimes de \":-;1',\, '- 'I:>
tois l'importation ej h- transi! vie ces p
fruits et graines de châtaigniers ne pour-
ront s'eiïoctuer dans La co!>.ui.\ conformé-
ment aux dispositions de i\i'-.v(é du *1 dé-
cembre r.t'vi réglementant r mportat-Kiri en
A-lgèric des planter d'origine italienne, que
du 15 novembre au ir) a"\ril t sous la dou-
ble réserve d'«Hre accompagnés d'un, cer-
tificat pl>vtopatnologique et d'woi/ é.ie re-
connus. en douane d'arrivée, non int- ctes
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