Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-03-05
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 mars 1925 05 mars 1925
Description : 1925/03/05 (A26,N36). 1925/03/05 (A26,N36).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396881g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME AiNNmE. N° 36
LE NUMBRO : 20 CENTIME!
JEUDI SOIR, 6 MARS 1935.
-
Les Annales Coloniales
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DiRBCTtURS » Marcel RUBDEL et L.-O. THeBAUL T
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lu goQïernemeQt pérai de l'Afrip ou lord
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L'unification politique et économique
de l'Afrique du Nord est un de ces pro-
blèmes qui plaisent aux foules par les
solutions simples et nettes qu'ils sug-
gèrent aussitôt. Netteté et simplicité
sont ici considérées comme l'apanage
du bon sens et supportent mal la dis-
cussion la plus modérée, l'opposition, si
discrète soit-elle. Il nous sera sans doute
permis d'offrir cependant notre opinion
sur cette question qui n'est pas neuve.
Il nous souvient d'un rapport que no-
tre excellent collègue Paul Bluysen,
alors député, écrivit sur un « Ministère
de l'Afrique du Nord ». L'idée nous pa-
rut bonne de centraliser entre les mê-
mes mains l'administration des trois
tronçons de l'Afrique méditerrànéenne
tout en leur conservant leur autonomie
politique, une direction unique serait
capable d'obtenir de ces territoires un
rendement économique supérieur. Il ne
fut pas donné suite aux suggestions de
M. Bluysen pour les raisons vraisembla-
blement voisines de celles qui s'opposent
à la réunion de l'Afrique du Nord sous
un même Gouvernement Général.
Sans doute M. Morinaud, reprenant
sous une autre forme l'idée de M. Bluy-
sen, est-il frappé du contraste offert
par l'Algérie et par les deux protecto-
rats. Dans l'une, calme complet, fonc-
tionnement normal et régulier des insti-
tutions, Iprospérit'ié économique. Au
Maroc, la conquête continue, le danger
est à nos portes sous les apparences
d'Abd el Krim, le développement éco-
nomique s'y fait isolément, indépen-
damment des possibilités offertes par la
colonie voisine. La Tunisie est troublée
par les revendications des indigènes, par
la prépondérance de l'élément italien.
Tout cela serait replacé au même ni-
veau, pense-t-on, à l'étiage du bonheur
algérien, si une même règle politique
noyait l'étranger dans une masse fran-
çaise, accrue par la naturalisation auto-
matique, si une analogue administration
s'appliquait à faire marcher du même
pas le développement économique et so-
cial de l'Algérie, de la Tunisie et du
Maroc.
Voilà un beau rêve, dont je n'affirme
pas qu'il ne puisse un jour devenir la
réalité, mais qui cependant reste un
rêve.
Demander la constitution d'un Gou-
vernement de l'Afrique du Nord, ce
n'est même pas, comme l'affirmait naï-
vement quelqu'un, supprimer ce qu'on
appelle des sinécures, les résidents gé-
néraux, sans doute, car il faudrait sim-
plement changer le nom et y revenir.
Plus sérieusement, c'est méconnaître les
obligations auxquelles nous avons sous-
crit, c'est fermer les yeux devant une
réalité dont nous ne pouvons nous
abstraire avec la meilleure volonté du
monde.
Notre protectorat en Tunisie est basé
sur la reconnaissance de la souveraineté
beylicale. Roi d'opérette, affirmera quel-
que irrévérencieux propos, dont nous
nous débarrasserons quand nous vou-
drons, le jour, sans doute, où il nous
plaira de considérer le traité du Bardo
comme un chiffon de papier. Nous
n'avons cependant pas coutume de ces
sortes d'opérations. - Eussions-nous - l'idée
de nous y livrer qu'il faudrait au préa-
lable être assurés de ne pas nous heurter
à quelque fâcheuse démonstration inter-
nationale. L'Europe consentît-elle à de-
meurer muette que l'Italie s'en détache-
rait à des fins qu'il est facile d'imaginer.
Nous sommes liés à cette puissance par
certaines conventions de 1896 dont on
poursuit la modification, négociation qui
ne serait certes pas facilitée par le des-
sein arrêté d'une unification politique
avec l'Algérie.
Les difficultés sont plus complexes en-
core au Maroc. Nous y avons importé la
formule du protectorat, mais cette for-
mule est en réalité, une sorte de transi-
tion entre le statut du protectorat et le
statut du mandat, et le Maroc est grevé
d'une hypothèque internationale beau-
coup plus lourde que la Tunisie. Il y a
toutes sortes de raisons de penser que
l'heure est bien lointaine où les signa-
taires de l'Acte d'Algésiras consenti-
raient à l'unification politique d'un pays
dont le souverain est si largement ga-
ranti dans ses droits.
Si l'unification politique, est impossi-
ble, il est à souhaiter, pour le plus grand
bien de l'Afrique du Nord et de la Mé-
tropole, qu'un même régime économique
leur soit appliqué.
Mais s'il apparaît que, malgré les con-
ventions de i8ç)6, il est possible d'arri-
ver en Tunisie à un tel résultat, le Ma-
roc ne peut pas être, avant longtemps,
replacé dans une condition commune.
L Acte d'Algésiras l'a ouvert au com-
merce international, lui a imposé des rè-
gles économiques, sa Banque d'Etat et
d'émission. L'obligation dans laquelle
il s'est récemment trouvé de compléter
selon les traités, son organisation ban-
caire est la preuve qu'une pensée d'uni-
fication est loin d'avoir été envisagée,
qu'il est même actuellement impossible
de l'envisager. 1
Si sommaire que soit notre argumen-
tation, quelques développements :,qu.lil
serait facile de lui donner, elle nous pa-
raît suffisante à indiquer les difficultés,
les impossibilités pour mieux dire, aux-
quelles se heurterait un projet de Gou-
vernement Général de l'Afrique du
Nord, pour séduisant qu'il soit.
J. Casser,
Sénateur d'Oran.
oeil
Les rhums coloniaux
Nous recevons la letire suivante :
Mon cher Directeur,
Comme vous voulez bien l'écrire dans les
Annales du 2 mars, le relèvement du contin-
gent de nos rhums coloniaux, doit apporter,
par un ajustement plus équitable de la répar-
tition actuelle, une satisfaction légitime à la
RéuniOl). Mais cet qu'il convient ae souligner
dans la mesure décidée par la Chambre, c'est
Ja sécurité qu'elle promet à la production co-
loniale dont le régime oa se trouver stabilisé
pendant cino ans.
Et il est bon, je crois, de marquer à cette
occasion l'esprit de solidarité qti n'a cessé
d'apinier toute la représentation coloniale t
chacun a travaillé dans l'intérêt de tous, Can-
dace apportant dans les négociations avec la
Commission cIee FinatlCOl et avec le groupe
vitlcole son exp&ience avisée de « vieux rou-
tier » parl ementaire, Delmont, dans le débat,
sa fougue oratoire dominée par le sang-froid,
tous la volonté d'aboutir à une solution de
justice, qui est en mène temps une solution
d'équilibre économique.
Mes collègues coloniaux et moi vous
avez raison de te constater ne saurions
assez remercier M. Edouard Baithe de la po-
sition si loyale qu'il a prise dans cette dis-
cussion; maris ils manqueraient à leur devoir
s'ils n'associaient dans ces remerciements
M. Louis Proust, le distingué et très dévoué
président du groupe de défense des rhums
coloniaux, dont le concours nous a été si cons-
tamment fidèle, et M. le rapporteur général
Viollette qui a fait preuve, en Toccurence,
à l'égard des colonies d'une sympathie et d'une
bienveillance que nous avons tous appréciées.
Veuillez croire, mon cW Directeur, à
mes sentiratints -les plus cordiaux.
Auguste Brunet
Député de la RéunIon.
.,..
A LA CHAMBRE
DANS LES GROUPES
La mission Voronoff-Proust
Lo groupe parlementaire colonial s'est réuni
hier iL la. Chambre pour entendre une commu-
nication de M. Louis -Proust, député, membre
du Conseil Supérieur des Colonies, de retour mission en Afrique Occidentale française.
M. Proust a indiqué quel avait été le but de
son voyage avec le docteur Voronçff. Il s'agit
de la question de la laine et du coton qui préoc-
cupe Li si juste titre nos usiniers du Nord. M.
Proust a indiqué en ce qui concerne la laine
qu'on arrivera dans un délai très rapproché si
Von veut bien mettre en pratique les enseigne-
ments qii ont été donnés par lui et le docteur
Voronoff un rendement supérieur d'un tTérs au
rendement actuel. Des croisements ont donné
dé-jà des résultats et la greffe animale parfera
cette oeuvre.
D'autre part M. Proust, préconise la culture
du coton. C'est en encourageant cette culture
que l'on arrivera à un résultat fructueux, car
la culture du coton irrigué ne peut pas se faire
sur une grande échelle en raison du prix des
installations et malgré tous ses efforts. MM.
Hirsch, président de la Société cotonnière du
Niger ne peut songer à approvisionner à lui
seul toutes nos usines du Nord.
Quant au projet Belime (construction d'un ca-
nal latéral au Niger) il n'est pas encore prêt
d'être réalisé.
M. Henry * Simon à félicité M. Proust au qU-
iet de sa communication, puis MM. Outrey, Mat..
tral Accambray, Candace et Roux-Frelssineng
on - présenté diverses observations sur ces ques-
tions.
Le groupe tiendra une nouvelle réunion avant
la rentrée de la Chambre.
.,.
Rapports et Décrets
–WH–
Par décret en date du 27 février 1925 rendu
sur la proposition du ministre des Colo-
nies a été acceptée la démission de SOD\
emploi offerte par M. Touzet André, Gou-
verneur de 3° classe des Colonies, Lieute-
nant-Gouverneur du Tchad.
Contrairement au bruit dont nous nous
sommes ÏQit l'écho, le Conseil des Ministres,
que la démission de M. Touzet n'intéressait
pas, n'a pas eu à s'en préoccuper. De minimis
non curât proelis.
(J. U. du 4 mars 1925.)
MIT Ml DOLOIIES
OO
Je crois sincèrement que
le tem-ps est passé où l'on
bataillait ferme sur l'en.
seignement qu'il convient
de donner aux indigènes
de nos colonies.
le me souviens de ces
querelles acharnées. Les
fartisans de l'enseigne.
ment « intégral » échangeaient contre les par-
tisans de Venseignement Purement profession-
nel des arguments qu'il est inutile de repro-
duire à cette place. Rappelons seulement que
les premiers ne se contentaient pas de déve.
loppements banals sur le thème fameux :
ouvrir un livre, c'est fermer une prison, et
que leurs adversaires ne se bornaient pas da-
vantage à répéter qu'avec V instruction
c'étaient des revendications dangereuses que
Von excitait de toute part. Lhumanitarisme
égalitaire des uns, comme l'utilitarisme des
autres, s'appuyait sur des raisonnements plus
complexes.
La bataille est terminée. Les coloniaux ont
dit leur fait aux pédagogues en chambre, et
même à ceux qui étaient tentés de se livrer
à des expériences dangereuses. La peur des
mots est, là surtout, le commencement de la
et peut-être en est-il la fin. Les pl-
rîls de
sagesse, l'idéologie sont en raison inverse du
degré de civilisation; pour ma part, j'estime
que le comoi de professeurs qu'il convient
d'envoyer le dernier dans nos provinces loin-
taines, c'est celui des professeurs de philoso-
taines, C'est une vérité désormais reconnue :
phie,
le devoir de la mère patrie est d*améliorer le
sort de l'indigne, en même temps que de
V « élever », au sens fort du mot, par une
instruction et une éducation apptoprtèes ; la
discipline des métiers est, jusqu'à nouvel or.
dre, la plus efficace pour atteindre ce dou-
ble but.
Ne faisons pas, d'ailleurs, les dédaigneux.
Sur notre vieux continent, cette discipline-la
a précédé les autres, et V enseignement théo-
rique n'a succédé à l'enseignement pratique
qu'après bien des années. En France notam-
ment, pendant de longs siècles, l'organisation
corporative a non seulement dominé toute la
vie économique, mais aussi toute la vie h.
tellectuelle et morale de la bourgeoisie et du
peuple; Venseignement du métier a été tout
puissant, il n'y a ni à l'oublier, ni à en rou-
gir.
Voilà pourquoi un enseignement profession-
nel, bien organisé, est Pauxiliaire le plus ef.
ficace à'une sage et prévoyante politique
indigène. Quand je lis que dans notre Afri-
que Occidentale française Venseignement ma-
nuel et professionnel, jîlsqtlà nos jours cen-
tralisé à l'Ecole Pinet-Laprade, sera désor-
mais réservé à chaque colonie, qui formera
ses apprentis et ses ouvriers divers selon ses
hCSOÎtIS, je ne puis quolapprouver une mesure
qui est destinée à répandre et à renforcer fa
discipline des métiers.
Certes, les autres efforts dans le domaine
de l'enseignement ne méritent pas moins dé-
loges. Multiplier les écoles du premier de-
gré, écoles préparatoires ou d'initiation; y
attirer la masse des indigènes partout où cela
est possible, et, à défaut, tous ceux qui auront
sur la masse quelque influence due à leur si-
tuation sociale ou à leur notoriété; apprendre
au plus grand nombre d'hommes possible la
langue française, cet admirable instrument de
colonisation et de progrès, cela est de la plus
haute importance.
Voilà pour le premier échelon.
Mario Roustan,
Sénateur de l'Hérault.
Membre de la Commission sénatoriale
des Colonies,
Rapporleui du budget de la Marine marchande.
M. Albert Sarraut
ambassadeur en Turquie
A la suite du refus de M. Franklin-Bouil-
lon, député de Seine-et-Oise, ancien minis-
tre de l'ambassade de France en Turquie,
M. Herriot a offert ce poste à M. Albert
Sarraut, ancien ministre des Colonies, de
1919 à 1924, ancien Gouverneur général de
l'Indochine. M. Albert Sarraut a accepté la
proposition du président du Conseil qui sera
définitive degiain, après le Conseil des mi-
nistres.
M. Albert Sarraut qui avait quitté, il y a
un an, le parti radical-socialiste pour demeu-
rer ministre de M. Raymond Poincaré et
avait rendu publique sa lettre de démission,
très vive, envoyée au président du parti, M.
Edouard Herriot, ne s'était pas (représenté
dans l'Aude à la députation et avait fait,
depuis, amende .honorable; sa rentrée dans
le giron du parti Tadical seffectuera cer-
tainement au prochain jour.
L'intérim du Togo
-0-
Par décret en date du 25 février '925,
rendu sur la proposition du ministre des
Colonies,
M. Foornier '(Albcric-Au-guste), adminis-
trateur en chef de 1™ classe des Colonies,
délégué dans les fonctions de secrétaire gé-
néiral du Gouvernement du Soudan français,
a été désigné pour remplir, pa.r intérim, les
fonctions de commissaire de la République
au Togo, pendant l'absence du titulaire, M,
tlonnccarrèrc, rentrant en France.
La conierenra nord-africaine
, 00
La troisième Conférence Nord-Africaine,
qui devait réunir cette année à Tunis les
Chefs de nos trois grandes possessions (Al-
gérie, Tunisie, Maroc), et leurs principaux
collaborateurs, se tiendra vraisemblablement
omme nous l'avons annoncé, à Paris, à
titre exceptionnel en raison de la présence
du Gouverneur Général de l'A.O. F.. et sans
doute aussi du Gouverneur Général de l'A.
E. F. qui y prendraient part pour toutes les
questions touchant les régions sahariennes,
où, comme l'on sait, l'Algérie, la Tunisie,
le Maroc, l'A.O.F., et l'A.E.F. ont des
frontières communes.
A la commission consultative
des études tunisiennes
Ce matin se réunissent les trois sous-
Commissions des études tunisiennes au
ministère des affaires étrangères.
La sous-Commission d'organisation et
d'administration de la Commission des étu-
deq tunisiennes s'est réunie au quai d'Or-
say pour décider de l'organisation de ses
travaux, étaient présents : MM. Lucien
Saint, Résident général de France à Tunis;
Moutet, député du Rhône ; Causeret, direc-
teur de l'Algérie au ministère de l'Intérieur;
Coût, ministre plénipotentiaire, directeur de
la Commission des affaires musulmanes ;
Ponsot, sous-directeur de l'Afrique au mi-
nistère des Affaires étrangères.
*44+.
UN PEINTRE DE L'AFRIQUE
--<>-0--
MARCEL LALAUBIE
C'est la guerre qui a fait de Marcel La-
laurie un peintre africain. Titulaire d'une
bourse de voyage au -Maroc, il vient de
passer au Maroc deux années' il expose la
moisson de ses souvenirs et de ses impres-
sions à la Galerie Siot-Decauville, 63, ave-
nue Victor-Emmanuel.
De nombreuses personnalités, notamment
MM. Paul Léon et Nacivet honoraient de
leur présence cette inauguration et n'ont pas
ménagé à l'artiste leurs justes félicitations.
Le souci de l'exactitude, un coloris chaud,
un sens unique des réalités, voilà des qua-
lités qui nous changent des fadaises du
.peintre officiel du Gouvernement chérifien.
Parmi les œuvres les plus remarquables,
citons hors pair le portrait à cheval de S. E.
Hadj Thami al Mézouari, Pacha de Mar-
rakech, très ressemblant, puisqu'à sept ans
de distance ayant été son hôte, je l'ai parfai-
tement retrpuvé ; des impressions très pous-
sées de la place El Fna à Marrakech, les
joueurs d'osselets, le diseur de bonne aven-
ture, le joueur de flûtej plus loin les Jar.
dins et les Cyprès de la Casbah des Ott.
daias à Rabat et des vues de l'Atlas aux nei-
ges éternelles qui donnent une idée inédite
de puissance et de force inconnues avant
Marcel Lalaurie.
M.R.
JL
Le cemnerce de "lrIQue coitlneM -
L "Agence Française et Coloniale précise
que l'Afrique française continentale, c'est-
à-dire en exceptant Madagascar, constitue
une entité homogène qui représente une
superficie de 8.803.000 km. carrés, peuplée
de 32.000 habitants, qu'il est intéressant de
comparer aux 10.830.000 km. carrés et aux
55 millions d'habitants de l'ensemble de
notre domaine colonial.
Lu. France a, dans l'Afrique continentale,
un {{roiiîpe do Colonies, Protectorats et
Pays sous mandat qui lui achète plus de
3 milliards de marchandises par an et qui
lui vend plus de 2 milliards de produits.
-40.
De la Tunisie au Tchad
M. Herriot, président du Conseil, a adres-
sé , le télégramme suivant au colonel Cour-
lot, à N'Guigmi.
Il Vivement intéressé par la mission que
vous venez d'ancompliiTj je tiens à vous
adresser toutes mes félicitations, à vous
comme à tous les collaborateurs qui vous
ont si utilement prêté leur -concours. »
Les Nord-Africains
et fes matchs de football i lternaUOftaux
Le Comité de sélection de la Fédération
Française de Football-Association a formé,
lundi soir, l'équipe de France qui jouera
contre l'Italie, à Turin, le 22 mars.
Cette équipe comprend quelques nouveaux
internationaux et en particulier trois Algé-
riens, deux de Bel-Abbes et un de Philippe-
ville, qui, à Cette, lors du match France-
Afrique du Nord, se sont classés parmi les
meilleurs de nos joueurs.
geoew
L'icctnl ÇBiiiierclal ftlIeragne-SlaB
-0-0-
On mande de Berlin que l'accord com-
mercial provisoirement conclu avec ie Siam
en fin février 1924 a été ratifié, à une grosse
majorité par le Reiebstag au cours d'une de
ses dernières sessions.
Cet accord permet, aux ressortissants du
Reich allemand, par la levée de l'interdic-
tion existant jusqu'ici, à nouveau au Siann : il leur accorde le droit
d'élection de domicile, la liberté commer-
ciale. et industrielle ; le droit de la nation
la plus favorisée concernant les questions
d'importations <1 d'exportations quant au
tarif douanier : If' droit de navigation et do
protection des biens industriels.
L'AVIATION COLONIALE
QO
VuiUemin rentre en France
Le sous-secrétaire d'Etat de l'Aéronauti-
que a reçu de -Niamey le télégramme sui-
vant :
Colonel Vuilleminy capitaine Dagnaux,
mécanicien Besin et Knecht ont quitté Nia-
mey, soirée 2 mars, pour embarquer Koto-
nou le 11. Tous blessés très bonne voie de
guérison. Signé : JORE.
Dès que les blessés ont été en convales-
cence, l'équipage du Roland-Garros a dû
quitter Niamey pour ne pas mettre plus
longtemps à contribution la si cordiale hos-
pitalité qu'il y avait reçue, et enfin de ga-
gner à petites journées le port de Kotonou
où il sera rejoint par les autres membres
de la mission ; tous pourront prendre place
à Kord du même bateau quittant Kotonou
le 11 mars.
En ce qui concerne l'accident, toutes Jes
informations qu'on a reçues jusqu'à ce jour
confirment les renseignements donnés par
le colonel de Goys dans l'un de ses pre-
miers télégrammes : à savoir que, très
vraisemblablement, par suite de la mau-
vaise position du plan fixe, le Jean-Casale
a décollé difficilement du terrain de Nia-
mey et, après avoir cabré, s'est mis en
perte de vitesse
Aussitôt que le sous-secrétaire d'Etat de
l'Aéronautique sera en possession des rap-
ports du chef de la mission et de l'équi-
page du Jean-Casale, les conclusions en
seront publiées.
giel
Les exécutions capitales
en Guinée française
---0*-
K EH Guinées on ne doit jamais tirer un
coup de fusil H, me disait en février 1900,
M. le Gouverneur Ballay, le véritable or-
ganisateur de cette colonie. Aussi, est-il com-
préhensible que M. Daladier ait demandé à
M. le Gouverneur Poiret de plus amples
renseignements sur l'exécution de quelques
sorciers du Rio rïunez qui auraient eu quel-
ques cas d'antropophagie à je reprocher.
Ces sorciers anthropophages ne doivent du
reste provenir que du Haut Rio-Nune2 ou de
la Haute Gambie où les Tomas ont mangé
en 1808 Paul Bailly qui, avec son ami Pau-
ly, s'était imprudemment risqué dans ces ré-
gions.
Déjà Noirot avait maladroitement déclen-
ché une affaire en 1900, d'où découla l'opé-
ration de police de Youkounkoun où périt le
lieutenant Moncorgé. En 1900, c'était l'af-
faire du capitaine Thalay, puis l'arrestation
plus ou moins arbitraire d'Alfa Yaya qui
détenait depuis le passage du Gouverneur
Général Charudié, en 1897, une confirmation
de ses pouvoirs sur ses gens du Fouta-Djal-
lon.
La colonne Muller à Timbo-Porédaka
avait certainement arrêté toute velléité des
Foulahs de s'affranchir de la tutelle fran-
çaise, et le chef Oumaron actuel qui vint
en France avec les chefs indigènes de l'A.
O. F. nous est tout dévoué.
Alors, quelle raison y a-t-il d'agiter le
spectre de troubles graves chez ces gens pa-
cifiques ?
Eu gène De vaux.
Des mesures de police sanitaire
Bn Afrique occidentale française
--<>-0--
Un arrêté du Gouverneur Général de
l'Afrique Occidentale Française, en date du
3 février dernier, vient de prescrire les me-
sures à prendre en cas de fièvre charbon-
neuse ou de charbon emphysémateux :
Le Lieutenant-Gouverneur de la Colonie
dans laquelle un cas sera constaté, décla-
rera, par an été, infecté le territoire de la
localité où se trouve le troupeau contaminé
et déterminera l'étendue de la zone franche
- entourant le territoire infesté - dans la-
quelle aucun animal des espèces bovine et
caprine ne doit pénétrer. Toutefois, dans le
cas de charbon emphysémateux, ces inter-
dictions ne s'appliqueront qu'aux animaux
de l'espèce bovine.
Les animaux morts des suites de fièvre
charbonneuse ou de charbon emphysémateux
doivent être brûlés et enfouis à 1 m. 50 de
profondeur. Ils ne devront pas être dépouil-
lés.
Dans le cas de fièvre charbonneuse, tous
les animaux des espèces bovine, ovine, ca-
prine et chevaline vivant sur le territoire
déclaré infecté seront vaccinés dans le plus
bref délai possible par les soins du service
zooteclinique et des épizooties.
Dans le cas de charbon emphysémateux,
seuls seront vaccinés les animnux de l'es-
pèce bovine. Des permis de circulation et de
vente peuvent être exceptionnellement ac-
cordés dans la région infectée pour les ani-
maux destinés à la boucherie à condition
qu'ils ne soient pas vaccinés, qu'ils ne pré-
sentent aucun symptôme de maladie, qu'ils
soient abattus sur place ou dans un abattoir
public sous la surveillance d'un vétérinaire
ou d'un médecin.
Ces animaux doivent être marqués et abat-
tus avant la levée de la déclaration d'in-
fection. Cette levée aura lieu quinze jours
après la dernière vaccination et après l'ac-
complissement de toutes les prescriptions
relatives à la désinfection,
TROUPES COLONIALES
00
L'intendant militaire des troupes colo-
niales IV-lonca est nommE'> directeur de l'in-
tendance drs troupes du groupe de l'Afri-
que orientale franç.-rae, ù Tananarive.
COURRIER DE L'ALGERIE
–-O-O
LA VIE ECONOMIQUE
Situation agricole dans le Ghéliff
Les plantations de cotonnier existantes
ont donné des résultats encourageants, les
bénéfices réalisés se chiffrent Qar cinq à &ix
et sept mille francs à l'hectare. Les planta-
tion i qui seront entreprises au mois d'avril
poiteront sur des surfaces doubIeIJ de cel-
les aes années précédentes.
L'engouement est extrême, et la recher-
che des terres à cotonnier en a fait élever
le prix de location.
Les cultures fruitières bénéficient, dé
leur côté, d'une faveur grandissante, entiè-
rement justifiée. Les orangeries d'Orléans-
ville, les vergers, constituent une branche
rémunératrice de la production agricole.
Cette arboriculture de rapport est appelée
à prendre un développement considérable,
dès que les systèmes d'irrigation projetés
et déjà commencée seront utilisables.
Tout souffre de la sécheresse ; on réclame.
partoul la pluie ; quelques beaux lots de
blés dans les terrains préparés et irriguer.
Les indigènes prévoient une perte de 80
sur leurs ensemencements en terres non
préparées.
La détreesie du bétail est grande, mort&-
litA, mévente, manque de nourriture.
Elevage des vers à soie
La campagne séricicole de 1925 en Algé-
rie s'annonce comme devant être un très
beau succès. Plus de 200 (propriétaires ont
déjà fait connaître au Gouvernement Géné-
ral leur intention de procéder, au printemps
prochain, ii des élevages de vers à soie et
ont sollicité, à cet effet, l'attribution de plue
de 6.000 grammes de graine, susceptibles de
produire 10.000 kilos de cocons frais.
Le Gouvernement Général vdent de déci-
der que les demandes de graine nécessaire
continueraient à être reçues jusqu'au 15
mars prochain par le service de l'Inspection
de la Défense des Cultures, 26, boulevai-d
Baudin, à Alger.
Les intéressés devront indiquer le poidsi
de la graine demandée, ainsi que le nombre
de mûriers et le volume des locaux dont
ils disposeront pour l'élevage.
Les éducateurs sont avisés que les cen-
tres d'étouffage de Guelma, d'Orléansville,
d'Oran et du Jardin d'Essai de Hamma no
recevront que les cocons issus de la grainet
distribuée, cette année, par le Gouverne-
ment général. Il est particulièrement recomot.
mandé de ne point utiliser d'autres graines.
toujours susceptibles de transporter des
germes de maladies redoutables et, en ou-
tre, de ne produire que des cocons de qua-
lité inférieure.
Douanes
L'administration des douanes de l'Algúf..
rie a encaissé, pendant l'année 1924,
63.014.936 francs, contre 65.a81.4y7 francs
en 1923 (dont 35.371.42# fruncs, contre
42.860.284 francs au titre de taxes à l'im-
portation sur marchandises autres que les
sucres).
lille a perçu d'autre part 30.494.^58 Ir.
nu titre d'octroi de mer, péages, taxes sur
le café, l'alcool, etc., contre J.041.188 fr.
oniy23.
T. S. F.
-.e.-- -
La Choml)\'u ac uoirunerco u /viger a
énns le vœu que ROlt mise fi l'étude et
réalisée, aussitôt que possible, la création
en Algérie, on Tunisie, au Maroc, des sta-
tions émettriccs de T. S. K qui, en pe.i inrt-
tant les communications bilatérales, junir-
ront c'rc utilisées commercialement.
Les stations suppléeront Ci finsuHisan.e
des ctlblf's pour les relations avec la mé-
tropole et faciliteront 11'S communications
̃télégraphiques entro lot trois pr-sses-suos.
Elevage du mouton
L'instilut Agricole d'Alger vient de l'aire
des expériences sur raimieniation dos
moutons en stabulation permanente afin de
déterminer la valeur compares des ali-
ments utilisés. Au point de vue de la qua-
lité de la viande, l'orge, le mais et le sor-
gho fournissent une viande de très belle
qualité. Les caroubes lui donnent une c co-
loration plus foncée. Au point de vue de
la répartition de la graisse interne, le mais,
le sorgho et l'orge donnent les meilleurs
résultats. Au Doint de vue de l'accroisse-
ment du poids journalier, le maïs est le
meilleur aliment (193 gp. 50 par jour).
Société des Agriculteurs
La Société des Agriculteurs d'Algérie
tiendra. sa réunion mensuelle ordinaire uu-
jourd'hui 3 mars, à 14 heures, au 'sière
social, PaJais Consulaire.
Ordre du jour :
1° Communication de M. Berthault Swi*
la création de la Caisse des prêts immot :-
liers au Maroc ;
2° La culture du cotonnier dans la jMi-
tidja : résultats des essais ertectués ('TV
1924, au Domaine de la Bergerie, pn.r M.
Massoc.
3° Questions diverses.
Les ennemis des arbres fruitiers
Le a pou rouge » et la « coahcmille llu-
tée » ont causé de gros dégftts parmi les
orangers et les arbres fruitiers, mais grâce
aux savantes recherches, entreprises par
le Sorvic-e Botanique de l'Algérie et aux
énergiques méthodes de lutte, organisées
et vulgarisées par le Service de la détense^
des cuit 1.1 rr-fl. ces invasions parasitaires M-
raisscnt susceptibles d'être mattrisérs. -
Chambres de Commerce
Les présidents des Chambres de cern-
uiercc IrAlhéri se sont réunis vendredi,
étudiant .des questions très impor-
tantes quant la vie agricole et commer-
ciale de l'Algérie. Un bariquei a suivi 181
réunion sous la pi^sidcnco de M. S ter g,
(iouverneur général, qui a prononcé un
important dTsi-uurs sur la situation et îes
rapports étroits de solidarité qui existent
LE NUMBRO : 20 CENTIME!
JEUDI SOIR, 6 MARS 1935.
-
Les Annales Coloniales
e -5; 4 >4
-- JOURNAL QUOTIDIEN
LB» AMICLIS PtMUtS FA* 10 AMNALBiOOLflMAUf" tONt LA MOPMÉVt
IKCLUMVl PI» joam
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DiRBCTtURS » Marcel RUBDEL et L.-O. THeBAUL T
MMa « IMéMi : 34, R.. du M0*t-TlMb0», PARIS-f 1 IMU eV
un 4 ID.
iMMintm mSISL J Franc» #1 Colonisé. 10. 41 9 U »
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O»»»how» to88 .t un a.1acI. lllanln8
lu goQïernemeQt pérai de l'Afrip ou lord
» be ̃̃
L'unification politique et économique
de l'Afrique du Nord est un de ces pro-
blèmes qui plaisent aux foules par les
solutions simples et nettes qu'ils sug-
gèrent aussitôt. Netteté et simplicité
sont ici considérées comme l'apanage
du bon sens et supportent mal la dis-
cussion la plus modérée, l'opposition, si
discrète soit-elle. Il nous sera sans doute
permis d'offrir cependant notre opinion
sur cette question qui n'est pas neuve.
Il nous souvient d'un rapport que no-
tre excellent collègue Paul Bluysen,
alors député, écrivit sur un « Ministère
de l'Afrique du Nord ». L'idée nous pa-
rut bonne de centraliser entre les mê-
mes mains l'administration des trois
tronçons de l'Afrique méditerrànéenne
tout en leur conservant leur autonomie
politique, une direction unique serait
capable d'obtenir de ces territoires un
rendement économique supérieur. Il ne
fut pas donné suite aux suggestions de
M. Bluysen pour les raisons vraisembla-
blement voisines de celles qui s'opposent
à la réunion de l'Afrique du Nord sous
un même Gouvernement Général.
Sans doute M. Morinaud, reprenant
sous une autre forme l'idée de M. Bluy-
sen, est-il frappé du contraste offert
par l'Algérie et par les deux protecto-
rats. Dans l'une, calme complet, fonc-
tionnement normal et régulier des insti-
tutions, Iprospérit'ié économique. Au
Maroc, la conquête continue, le danger
est à nos portes sous les apparences
d'Abd el Krim, le développement éco-
nomique s'y fait isolément, indépen-
damment des possibilités offertes par la
colonie voisine. La Tunisie est troublée
par les revendications des indigènes, par
la prépondérance de l'élément italien.
Tout cela serait replacé au même ni-
veau, pense-t-on, à l'étiage du bonheur
algérien, si une même règle politique
noyait l'étranger dans une masse fran-
çaise, accrue par la naturalisation auto-
matique, si une analogue administration
s'appliquait à faire marcher du même
pas le développement économique et so-
cial de l'Algérie, de la Tunisie et du
Maroc.
Voilà un beau rêve, dont je n'affirme
pas qu'il ne puisse un jour devenir la
réalité, mais qui cependant reste un
rêve.
Demander la constitution d'un Gou-
vernement de l'Afrique du Nord, ce
n'est même pas, comme l'affirmait naï-
vement quelqu'un, supprimer ce qu'on
appelle des sinécures, les résidents gé-
néraux, sans doute, car il faudrait sim-
plement changer le nom et y revenir.
Plus sérieusement, c'est méconnaître les
obligations auxquelles nous avons sous-
crit, c'est fermer les yeux devant une
réalité dont nous ne pouvons nous
abstraire avec la meilleure volonté du
monde.
Notre protectorat en Tunisie est basé
sur la reconnaissance de la souveraineté
beylicale. Roi d'opérette, affirmera quel-
que irrévérencieux propos, dont nous
nous débarrasserons quand nous vou-
drons, le jour, sans doute, où il nous
plaira de considérer le traité du Bardo
comme un chiffon de papier. Nous
n'avons cependant pas coutume de ces
sortes d'opérations. - Eussions-nous - l'idée
de nous y livrer qu'il faudrait au préa-
lable être assurés de ne pas nous heurter
à quelque fâcheuse démonstration inter-
nationale. L'Europe consentît-elle à de-
meurer muette que l'Italie s'en détache-
rait à des fins qu'il est facile d'imaginer.
Nous sommes liés à cette puissance par
certaines conventions de 1896 dont on
poursuit la modification, négociation qui
ne serait certes pas facilitée par le des-
sein arrêté d'une unification politique
avec l'Algérie.
Les difficultés sont plus complexes en-
core au Maroc. Nous y avons importé la
formule du protectorat, mais cette for-
mule est en réalité, une sorte de transi-
tion entre le statut du protectorat et le
statut du mandat, et le Maroc est grevé
d'une hypothèque internationale beau-
coup plus lourde que la Tunisie. Il y a
toutes sortes de raisons de penser que
l'heure est bien lointaine où les signa-
taires de l'Acte d'Algésiras consenti-
raient à l'unification politique d'un pays
dont le souverain est si largement ga-
ranti dans ses droits.
Si l'unification politique, est impossi-
ble, il est à souhaiter, pour le plus grand
bien de l'Afrique du Nord et de la Mé-
tropole, qu'un même régime économique
leur soit appliqué.
Mais s'il apparaît que, malgré les con-
ventions de i8ç)6, il est possible d'arri-
ver en Tunisie à un tel résultat, le Ma-
roc ne peut pas être, avant longtemps,
replacé dans une condition commune.
L Acte d'Algésiras l'a ouvert au com-
merce international, lui a imposé des rè-
gles économiques, sa Banque d'Etat et
d'émission. L'obligation dans laquelle
il s'est récemment trouvé de compléter
selon les traités, son organisation ban-
caire est la preuve qu'une pensée d'uni-
fication est loin d'avoir été envisagée,
qu'il est même actuellement impossible
de l'envisager. 1
Si sommaire que soit notre argumen-
tation, quelques développements :,qu.lil
serait facile de lui donner, elle nous pa-
raît suffisante à indiquer les difficultés,
les impossibilités pour mieux dire, aux-
quelles se heurterait un projet de Gou-
vernement Général de l'Afrique du
Nord, pour séduisant qu'il soit.
J. Casser,
Sénateur d'Oran.
oeil
Les rhums coloniaux
Nous recevons la letire suivante :
Mon cher Directeur,
Comme vous voulez bien l'écrire dans les
Annales du 2 mars, le relèvement du contin-
gent de nos rhums coloniaux, doit apporter,
par un ajustement plus équitable de la répar-
tition actuelle, une satisfaction légitime à la
RéuniOl). Mais cet qu'il convient ae souligner
dans la mesure décidée par la Chambre, c'est
Ja sécurité qu'elle promet à la production co-
loniale dont le régime oa se trouver stabilisé
pendant cino ans.
Et il est bon, je crois, de marquer à cette
occasion l'esprit de solidarité qti n'a cessé
d'apinier toute la représentation coloniale t
chacun a travaillé dans l'intérêt de tous, Can-
dace apportant dans les négociations avec la
Commission cIee FinatlCOl et avec le groupe
vitlcole son exp&ience avisée de « vieux rou-
tier » parl ementaire, Delmont, dans le débat,
sa fougue oratoire dominée par le sang-froid,
tous la volonté d'aboutir à une solution de
justice, qui est en mène temps une solution
d'équilibre économique.
Mes collègues coloniaux et moi vous
avez raison de te constater ne saurions
assez remercier M. Edouard Baithe de la po-
sition si loyale qu'il a prise dans cette dis-
cussion; maris ils manqueraient à leur devoir
s'ils n'associaient dans ces remerciements
M. Louis Proust, le distingué et très dévoué
président du groupe de défense des rhums
coloniaux, dont le concours nous a été si cons-
tamment fidèle, et M. le rapporteur général
Viollette qui a fait preuve, en Toccurence,
à l'égard des colonies d'une sympathie et d'une
bienveillance que nous avons tous appréciées.
Veuillez croire, mon cW Directeur, à
mes sentiratints -les plus cordiaux.
Auguste Brunet
Député de la RéunIon.
.,..
A LA CHAMBRE
DANS LES GROUPES
La mission Voronoff-Proust
Lo groupe parlementaire colonial s'est réuni
hier iL la. Chambre pour entendre une commu-
nication de M. Louis -Proust, député, membre
du Conseil Supérieur des Colonies, de retour
M. Proust a indiqué quel avait été le but de
son voyage avec le docteur Voronçff. Il s'agit
de la question de la laine et du coton qui préoc-
cupe Li si juste titre nos usiniers du Nord. M.
Proust a indiqué en ce qui concerne la laine
qu'on arrivera dans un délai très rapproché si
Von veut bien mettre en pratique les enseigne-
ments qii ont été donnés par lui et le docteur
Voronoff un rendement supérieur d'un tTérs au
rendement actuel. Des croisements ont donné
dé-jà des résultats et la greffe animale parfera
cette oeuvre.
D'autre part M. Proust, préconise la culture
du coton. C'est en encourageant cette culture
que l'on arrivera à un résultat fructueux, car
la culture du coton irrigué ne peut pas se faire
sur une grande échelle en raison du prix des
installations et malgré tous ses efforts. MM.
Hirsch, président de la Société cotonnière du
Niger ne peut songer à approvisionner à lui
seul toutes nos usines du Nord.
Quant au projet Belime (construction d'un ca-
nal latéral au Niger) il n'est pas encore prêt
d'être réalisé.
M. Henry * Simon à félicité M. Proust au qU-
iet de sa communication, puis MM. Outrey, Mat..
tral Accambray, Candace et Roux-Frelssineng
on - présenté diverses observations sur ces ques-
tions.
Le groupe tiendra une nouvelle réunion avant
la rentrée de la Chambre.
.,.
Rapports et Décrets
–WH–
Par décret en date du 27 février 1925 rendu
sur la proposition du ministre des Colo-
nies a été acceptée la démission de SOD\
emploi offerte par M. Touzet André, Gou-
verneur de 3° classe des Colonies, Lieute-
nant-Gouverneur du Tchad.
Contrairement au bruit dont nous nous
sommes ÏQit l'écho, le Conseil des Ministres,
que la démission de M. Touzet n'intéressait
pas, n'a pas eu à s'en préoccuper. De minimis
non curât proelis.
(J. U. du 4 mars 1925.)
MIT Ml DOLOIIES
OO
Je crois sincèrement que
le tem-ps est passé où l'on
bataillait ferme sur l'en.
seignement qu'il convient
de donner aux indigènes
de nos colonies.
le me souviens de ces
querelles acharnées. Les
fartisans de l'enseigne.
ment « intégral » échangeaient contre les par-
tisans de Venseignement Purement profession-
nel des arguments qu'il est inutile de repro-
duire à cette place. Rappelons seulement que
les premiers ne se contentaient pas de déve.
loppements banals sur le thème fameux :
ouvrir un livre, c'est fermer une prison, et
que leurs adversaires ne se bornaient pas da-
vantage à répéter qu'avec V instruction
c'étaient des revendications dangereuses que
Von excitait de toute part. Lhumanitarisme
égalitaire des uns, comme l'utilitarisme des
autres, s'appuyait sur des raisonnements plus
complexes.
La bataille est terminée. Les coloniaux ont
dit leur fait aux pédagogues en chambre, et
même à ceux qui étaient tentés de se livrer
à des expériences dangereuses. La peur des
mots est, là surtout, le commencement de la
et peut-être en est-il la fin. Les pl-
rîls de
sagesse, l'idéologie sont en raison inverse du
degré de civilisation; pour ma part, j'estime
que le comoi de professeurs qu'il convient
d'envoyer le dernier dans nos provinces loin-
taines, c'est celui des professeurs de philoso-
taines, C'est une vérité désormais reconnue :
phie,
le devoir de la mère patrie est d*améliorer le
sort de l'indigne, en même temps que de
V « élever », au sens fort du mot, par une
instruction et une éducation apptoprtèes ; la
discipline des métiers est, jusqu'à nouvel or.
dre, la plus efficace pour atteindre ce dou-
ble but.
Ne faisons pas, d'ailleurs, les dédaigneux.
Sur notre vieux continent, cette discipline-la
a précédé les autres, et V enseignement théo-
rique n'a succédé à l'enseignement pratique
qu'après bien des années. En France notam-
ment, pendant de longs siècles, l'organisation
corporative a non seulement dominé toute la
vie économique, mais aussi toute la vie h.
tellectuelle et morale de la bourgeoisie et du
peuple; Venseignement du métier a été tout
puissant, il n'y a ni à l'oublier, ni à en rou-
gir.
Voilà pourquoi un enseignement profession-
nel, bien organisé, est Pauxiliaire le plus ef.
ficace à'une sage et prévoyante politique
indigène. Quand je lis que dans notre Afri-
que Occidentale française Venseignement ma-
nuel et professionnel, jîlsqtlà nos jours cen-
tralisé à l'Ecole Pinet-Laprade, sera désor-
mais réservé à chaque colonie, qui formera
ses apprentis et ses ouvriers divers selon ses
hCSOÎtIS, je ne puis quolapprouver une mesure
qui est destinée à répandre et à renforcer fa
discipline des métiers.
Certes, les autres efforts dans le domaine
de l'enseignement ne méritent pas moins dé-
loges. Multiplier les écoles du premier de-
gré, écoles préparatoires ou d'initiation; y
attirer la masse des indigènes partout où cela
est possible, et, à défaut, tous ceux qui auront
sur la masse quelque influence due à leur si-
tuation sociale ou à leur notoriété; apprendre
au plus grand nombre d'hommes possible la
langue française, cet admirable instrument de
colonisation et de progrès, cela est de la plus
haute importance.
Voilà pour le premier échelon.
Mario Roustan,
Sénateur de l'Hérault.
Membre de la Commission sénatoriale
des Colonies,
Rapporleui du budget de la Marine marchande.
M. Albert Sarraut
ambassadeur en Turquie
A la suite du refus de M. Franklin-Bouil-
lon, député de Seine-et-Oise, ancien minis-
tre de l'ambassade de France en Turquie,
M. Herriot a offert ce poste à M. Albert
Sarraut, ancien ministre des Colonies, de
1919 à 1924, ancien Gouverneur général de
l'Indochine. M. Albert Sarraut a accepté la
proposition du président du Conseil qui sera
définitive degiain, après le Conseil des mi-
nistres.
M. Albert Sarraut qui avait quitté, il y a
un an, le parti radical-socialiste pour demeu-
rer ministre de M. Raymond Poincaré et
avait rendu publique sa lettre de démission,
très vive, envoyée au président du parti, M.
Edouard Herriot, ne s'était pas (représenté
dans l'Aude à la députation et avait fait,
depuis, amende .honorable; sa rentrée dans
le giron du parti Tadical seffectuera cer-
tainement au prochain jour.
L'intérim du Togo
-0-
Par décret en date du 25 février '925,
rendu sur la proposition du ministre des
Colonies,
M. Foornier '(Albcric-Au-guste), adminis-
trateur en chef de 1™ classe des Colonies,
délégué dans les fonctions de secrétaire gé-
néiral du Gouvernement du Soudan français,
a été désigné pour remplir, pa.r intérim, les
fonctions de commissaire de la République
au Togo, pendant l'absence du titulaire, M,
tlonnccarrèrc, rentrant en France.
La conierenra nord-africaine
, 00
La troisième Conférence Nord-Africaine,
qui devait réunir cette année à Tunis les
Chefs de nos trois grandes possessions (Al-
gérie, Tunisie, Maroc), et leurs principaux
collaborateurs, se tiendra vraisemblablement
omme nous l'avons annoncé, à Paris, à
titre exceptionnel en raison de la présence
du Gouverneur Général de l'A.O. F.. et sans
doute aussi du Gouverneur Général de l'A.
E. F. qui y prendraient part pour toutes les
questions touchant les régions sahariennes,
où, comme l'on sait, l'Algérie, la Tunisie,
le Maroc, l'A.O.F., et l'A.E.F. ont des
frontières communes.
A la commission consultative
des études tunisiennes
Ce matin se réunissent les trois sous-
Commissions des études tunisiennes au
ministère des affaires étrangères.
La sous-Commission d'organisation et
d'administration de la Commission des étu-
deq tunisiennes s'est réunie au quai d'Or-
say pour décider de l'organisation de ses
travaux, étaient présents : MM. Lucien
Saint, Résident général de France à Tunis;
Moutet, député du Rhône ; Causeret, direc-
teur de l'Algérie au ministère de l'Intérieur;
Coût, ministre plénipotentiaire, directeur de
la Commission des affaires musulmanes ;
Ponsot, sous-directeur de l'Afrique au mi-
nistère des Affaires étrangères.
*44+.
UN PEINTRE DE L'AFRIQUE
--<>-0--
MARCEL LALAUBIE
C'est la guerre qui a fait de Marcel La-
laurie un peintre africain. Titulaire d'une
bourse de voyage au -Maroc, il vient de
passer au Maroc deux années' il expose la
moisson de ses souvenirs et de ses impres-
sions à la Galerie Siot-Decauville, 63, ave-
nue Victor-Emmanuel.
De nombreuses personnalités, notamment
MM. Paul Léon et Nacivet honoraient de
leur présence cette inauguration et n'ont pas
ménagé à l'artiste leurs justes félicitations.
Le souci de l'exactitude, un coloris chaud,
un sens unique des réalités, voilà des qua-
lités qui nous changent des fadaises du
.peintre officiel du Gouvernement chérifien.
Parmi les œuvres les plus remarquables,
citons hors pair le portrait à cheval de S. E.
Hadj Thami al Mézouari, Pacha de Mar-
rakech, très ressemblant, puisqu'à sept ans
de distance ayant été son hôte, je l'ai parfai-
tement retrpuvé ; des impressions très pous-
sées de la place El Fna à Marrakech, les
joueurs d'osselets, le diseur de bonne aven-
ture, le joueur de flûtej plus loin les Jar.
dins et les Cyprès de la Casbah des Ott.
daias à Rabat et des vues de l'Atlas aux nei-
ges éternelles qui donnent une idée inédite
de puissance et de force inconnues avant
Marcel Lalaurie.
M.R.
JL
Le cemnerce de "lrIQue coitlneM -
L "Agence Française et Coloniale précise
que l'Afrique française continentale, c'est-
à-dire en exceptant Madagascar, constitue
une entité homogène qui représente une
superficie de 8.803.000 km. carrés, peuplée
de 32.000 habitants, qu'il est intéressant de
comparer aux 10.830.000 km. carrés et aux
55 millions d'habitants de l'ensemble de
notre domaine colonial.
Lu. France a, dans l'Afrique continentale,
un {{roiiîpe do Colonies, Protectorats et
Pays sous mandat qui lui achète plus de
3 milliards de marchandises par an et qui
lui vend plus de 2 milliards de produits.
-40.
De la Tunisie au Tchad
M. Herriot, président du Conseil, a adres-
sé , le télégramme suivant au colonel Cour-
lot, à N'Guigmi.
Il Vivement intéressé par la mission que
vous venez d'ancompliiTj je tiens à vous
adresser toutes mes félicitations, à vous
comme à tous les collaborateurs qui vous
ont si utilement prêté leur -concours. »
Les Nord-Africains
et fes matchs de football i lternaUOftaux
Le Comité de sélection de la Fédération
Française de Football-Association a formé,
lundi soir, l'équipe de France qui jouera
contre l'Italie, à Turin, le 22 mars.
Cette équipe comprend quelques nouveaux
internationaux et en particulier trois Algé-
riens, deux de Bel-Abbes et un de Philippe-
ville, qui, à Cette, lors du match France-
Afrique du Nord, se sont classés parmi les
meilleurs de nos joueurs.
geoew
L'icctnl ÇBiiiierclal ftlIeragne-SlaB
-0-0-
On mande de Berlin que l'accord com-
mercial provisoirement conclu avec ie Siam
en fin février 1924 a été ratifié, à une grosse
majorité par le Reiebstag au cours d'une de
ses dernières sessions.
Cet accord permet, aux ressortissants du
Reich allemand, par la levée de l'interdic-
tion existant jusqu'ici,
d'élection de domicile, la liberté commer-
ciale. et industrielle ; le droit de la nation
la plus favorisée concernant les questions
d'importations <1 d'exportations quant au
tarif douanier : If' droit de navigation et do
protection des biens industriels.
L'AVIATION COLONIALE
QO
VuiUemin rentre en France
Le sous-secrétaire d'Etat de l'Aéronauti-
que a reçu de -Niamey le télégramme sui-
vant :
Colonel Vuilleminy capitaine Dagnaux,
mécanicien Besin et Knecht ont quitté Nia-
mey, soirée 2 mars, pour embarquer Koto-
nou le 11. Tous blessés très bonne voie de
guérison. Signé : JORE.
Dès que les blessés ont été en convales-
cence, l'équipage du Roland-Garros a dû
quitter Niamey pour ne pas mettre plus
longtemps à contribution la si cordiale hos-
pitalité qu'il y avait reçue, et enfin de ga-
gner à petites journées le port de Kotonou
où il sera rejoint par les autres membres
de la mission ; tous pourront prendre place
à Kord du même bateau quittant Kotonou
le 11 mars.
En ce qui concerne l'accident, toutes Jes
informations qu'on a reçues jusqu'à ce jour
confirment les renseignements donnés par
le colonel de Goys dans l'un de ses pre-
miers télégrammes : à savoir que, très
vraisemblablement, par suite de la mau-
vaise position du plan fixe, le Jean-Casale
a décollé difficilement du terrain de Nia-
mey et, après avoir cabré, s'est mis en
perte de vitesse
Aussitôt que le sous-secrétaire d'Etat de
l'Aéronautique sera en possession des rap-
ports du chef de la mission et de l'équi-
page du Jean-Casale, les conclusions en
seront publiées.
giel
Les exécutions capitales
en Guinée française
---0*-
K EH Guinées on ne doit jamais tirer un
coup de fusil H, me disait en février 1900,
M. le Gouverneur Ballay, le véritable or-
ganisateur de cette colonie. Aussi, est-il com-
préhensible que M. Daladier ait demandé à
M. le Gouverneur Poiret de plus amples
renseignements sur l'exécution de quelques
sorciers du Rio rïunez qui auraient eu quel-
ques cas d'antropophagie à je reprocher.
Ces sorciers anthropophages ne doivent du
reste provenir que du Haut Rio-Nune2 ou de
la Haute Gambie où les Tomas ont mangé
en 1808 Paul Bailly qui, avec son ami Pau-
ly, s'était imprudemment risqué dans ces ré-
gions.
Déjà Noirot avait maladroitement déclen-
ché une affaire en 1900, d'où découla l'opé-
ration de police de Youkounkoun où périt le
lieutenant Moncorgé. En 1900, c'était l'af-
faire du capitaine Thalay, puis l'arrestation
plus ou moins arbitraire d'Alfa Yaya qui
détenait depuis le passage du Gouverneur
Général Charudié, en 1897, une confirmation
de ses pouvoirs sur ses gens du Fouta-Djal-
lon.
La colonne Muller à Timbo-Porédaka
avait certainement arrêté toute velléité des
Foulahs de s'affranchir de la tutelle fran-
çaise, et le chef Oumaron actuel qui vint
en France avec les chefs indigènes de l'A.
O. F. nous est tout dévoué.
Alors, quelle raison y a-t-il d'agiter le
spectre de troubles graves chez ces gens pa-
cifiques ?
Eu gène De vaux.
Des mesures de police sanitaire
Bn Afrique occidentale française
--<>-0--
Un arrêté du Gouverneur Général de
l'Afrique Occidentale Française, en date du
3 février dernier, vient de prescrire les me-
sures à prendre en cas de fièvre charbon-
neuse ou de charbon emphysémateux :
Le Lieutenant-Gouverneur de la Colonie
dans laquelle un cas sera constaté, décla-
rera, par an été, infecté le territoire de la
localité où se trouve le troupeau contaminé
et déterminera l'étendue de la zone franche
- entourant le territoire infesté - dans la-
quelle aucun animal des espèces bovine et
caprine ne doit pénétrer. Toutefois, dans le
cas de charbon emphysémateux, ces inter-
dictions ne s'appliqueront qu'aux animaux
de l'espèce bovine.
Les animaux morts des suites de fièvre
charbonneuse ou de charbon emphysémateux
doivent être brûlés et enfouis à 1 m. 50 de
profondeur. Ils ne devront pas être dépouil-
lés.
Dans le cas de fièvre charbonneuse, tous
les animaux des espèces bovine, ovine, ca-
prine et chevaline vivant sur le territoire
déclaré infecté seront vaccinés dans le plus
bref délai possible par les soins du service
zooteclinique et des épizooties.
Dans le cas de charbon emphysémateux,
seuls seront vaccinés les animnux de l'es-
pèce bovine. Des permis de circulation et de
vente peuvent être exceptionnellement ac-
cordés dans la région infectée pour les ani-
maux destinés à la boucherie à condition
qu'ils ne soient pas vaccinés, qu'ils ne pré-
sentent aucun symptôme de maladie, qu'ils
soient abattus sur place ou dans un abattoir
public sous la surveillance d'un vétérinaire
ou d'un médecin.
Ces animaux doivent être marqués et abat-
tus avant la levée de la déclaration d'in-
fection. Cette levée aura lieu quinze jours
après la dernière vaccination et après l'ac-
complissement de toutes les prescriptions
relatives à la désinfection,
TROUPES COLONIALES
00
L'intendant militaire des troupes colo-
niales IV-lonca est nommE'> directeur de l'in-
tendance drs troupes du groupe de l'Afri-
que orientale franç.-rae, ù Tananarive.
COURRIER DE L'ALGERIE
–-O-O
LA VIE ECONOMIQUE
Situation agricole dans le Ghéliff
Les plantations de cotonnier existantes
ont donné des résultats encourageants, les
bénéfices réalisés se chiffrent Qar cinq à &ix
et sept mille francs à l'hectare. Les planta-
tion i qui seront entreprises au mois d'avril
poiteront sur des surfaces doubIeIJ de cel-
les aes années précédentes.
L'engouement est extrême, et la recher-
che des terres à cotonnier en a fait élever
le prix de location.
Les cultures fruitières bénéficient, dé
leur côté, d'une faveur grandissante, entiè-
rement justifiée. Les orangeries d'Orléans-
ville, les vergers, constituent une branche
rémunératrice de la production agricole.
Cette arboriculture de rapport est appelée
à prendre un développement considérable,
dès que les systèmes d'irrigation projetés
et déjà commencée seront utilisables.
Tout souffre de la sécheresse ; on réclame.
partoul la pluie ; quelques beaux lots de
blés dans les terrains préparés et irriguer.
Les indigènes prévoient une perte de 80
sur leurs ensemencements en terres non
préparées.
La détreesie du bétail est grande, mort&-
litA, mévente, manque de nourriture.
Elevage des vers à soie
La campagne séricicole de 1925 en Algé-
rie s'annonce comme devant être un très
beau succès. Plus de 200 (propriétaires ont
déjà fait connaître au Gouvernement Géné-
ral leur intention de procéder, au printemps
prochain, ii des élevages de vers à soie et
ont sollicité, à cet effet, l'attribution de plue
de 6.000 grammes de graine, susceptibles de
produire 10.000 kilos de cocons frais.
Le Gouvernement Général vdent de déci-
der que les demandes de graine nécessaire
continueraient à être reçues jusqu'au 15
mars prochain par le service de l'Inspection
de la Défense des Cultures, 26, boulevai-d
Baudin, à Alger.
Les intéressés devront indiquer le poidsi
de la graine demandée, ainsi que le nombre
de mûriers et le volume des locaux dont
ils disposeront pour l'élevage.
Les éducateurs sont avisés que les cen-
tres d'étouffage de Guelma, d'Orléansville,
d'Oran et du Jardin d'Essai de Hamma no
recevront que les cocons issus de la grainet
distribuée, cette année, par le Gouverne-
ment général. Il est particulièrement recomot.
mandé de ne point utiliser d'autres graines.
toujours susceptibles de transporter des
germes de maladies redoutables et, en ou-
tre, de ne produire que des cocons de qua-
lité inférieure.
Douanes
L'administration des douanes de l'Algúf..
rie a encaissé, pendant l'année 1924,
63.014.936 francs, contre 65.a81.4y7 francs
en 1923 (dont 35.371.42# fruncs, contre
42.860.284 francs au titre de taxes à l'im-
portation sur marchandises autres que les
sucres).
lille a perçu d'autre part 30.494.^58 Ir.
nu titre d'octroi de mer, péages, taxes sur
le café, l'alcool, etc., contre J.041.188 fr.
oniy23.
T. S. F.
-.e.-- -
La Choml)\'u ac uoirunerco u /viger a
énns le vœu que ROlt mise fi l'étude et
réalisée, aussitôt que possible, la création
en Algérie, on Tunisie, au Maroc, des sta-
tions émettriccs de T. S. K qui, en pe.i inrt-
tant les communications bilatérales, junir-
ront c'rc utilisées commercialement.
Les stations suppléeront Ci finsuHisan.e
des ctlblf's pour les relations avec la mé-
tropole et faciliteront 11'S communications
̃télégraphiques entro lot trois pr-sses-suos.
Elevage du mouton
L'instilut Agricole d'Alger vient de l'aire
des expériences sur raimieniation dos
moutons en stabulation permanente afin de
déterminer la valeur compares des ali-
ments utilisés. Au point de vue de la qua-
lité de la viande, l'orge, le mais et le sor-
gho fournissent une viande de très belle
qualité. Les caroubes lui donnent une c co-
loration plus foncée. Au point de vue de
la répartition de la graisse interne, le mais,
le sorgho et l'orge donnent les meilleurs
résultats. Au Doint de vue de l'accroisse-
ment du poids journalier, le maïs est le
meilleur aliment (193 gp. 50 par jour).
Société des Agriculteurs
La Société des Agriculteurs d'Algérie
tiendra. sa réunion mensuelle ordinaire uu-
jourd'hui 3 mars, à 14 heures, au 'sière
social, PaJais Consulaire.
Ordre du jour :
1° Communication de M. Berthault Swi*
la création de la Caisse des prêts immot :-
liers au Maroc ;
2° La culture du cotonnier dans la jMi-
tidja : résultats des essais ertectués ('TV
1924, au Domaine de la Bergerie, pn.r M.
Massoc.
3° Questions diverses.
Les ennemis des arbres fruitiers
Le a pou rouge » et la « coahcmille llu-
tée » ont causé de gros dégftts parmi les
orangers et les arbres fruitiers, mais grâce
aux savantes recherches, entreprises par
le Sorvic-e Botanique de l'Algérie et aux
énergiques méthodes de lutte, organisées
et vulgarisées par le Service de la détense^
des cuit 1.1 rr-fl. ces invasions parasitaires M-
raisscnt susceptibles d'être mattrisérs. -
Chambres de Commerce
Les présidents des Chambres de cern-
uiercc IrAlhéri se sont réunis vendredi,
étudiant .des questions très impor-
tantes quant la vie agricole et commer-
ciale de l'Algérie. Un bariquei a suivi 181
réunion sous la pi^sidcnco de M. S ter g,
(iouverneur général, qui a prononcé un
important dTsi-uurs sur la situation et îes
rapports étroits de solidarité qui existent
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