Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-02-24
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 février 1925 24 février 1925
Description : 1925/02/24 (A26,N31). 1925/02/24 (A26,N31).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63968765
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEE. - W 31
LE NUMERO : 20 CENTIMES
MARDI SOIR, 24 FEVRIER 1925..
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Les Annales Coloniales
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a, JOURNAL QUOTIDIEN
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Directsurs 1 Marcil RUEDEL et L.-G. THÊBAUL T
fMmUm et AJbUhmKm 1 34, RII. du Mont-Thabor. PARIS-1" IMfkm 1 LIGftI 19-17
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On s'aboan* dau Iom Im Bureaux de poste et ehez la principaux libraires
Produits oléagineux des colonies
L'utàlisation des matières premières
iâe nos colonies, est, à l'heure actuelle
âu premier rang des préoccupations de
tous ceux qui étudient la. situation éco-
nomique et financière du pays.
Non seulement l'approvisionnement
de nos usines est un de nos besoins pri-
mordiaux, mais l'achat des matières
premières fournies par nos possessions
.tropicales peut et doit avoir sur le chan-
ge français, si défavorable encore, une
répercussion particulièrement bienfai-
sante.
Plus que jamais, il faut s'efforcer de
développer les productions coloniales :
produits alimentaires, produits textiles,
produits oléagineux.
Plus spécialement intéressants sont
"ces derniers, car les nombreux et très
'divers usages des corps gras se déve-
loppent chaque jour davantage. L'ali-
Jnentation, l'industrie de la savonnerie
)t celles des peintures consomment
3es quantités énormes de graines et
tt'huiles dont les débouchés sont ainsi
pratiquement illimités. Il faut agouler
à ces industries celle de la glycérine,
matière indispensable pour la fabrica-
tion des explosifs nécessaires aussi bien
aux travaux de la paix qu'aux besoins
de la défense nationale.
La France est encore loin de produire
dur son territoire et sur celui de ses
:oclooies, los oléagineux qu'elle consom-
me ou emploie. L'fnde anglaise nous
envoie des «arachides décortiquées, du
ricin, du sésame, des graines d'œillette,
l'Amérique du Sud un tonnage impor-
tant de graines de lin. En dépit de la
production toujours croissante des oli-
veraies tunisiennes, nous recevons en-
core des quantités d'huile d'olive d'Ita-
lie, de Orèce, d'Espagne, de Portugal.
I/Afriaue Occidentale est certaine-
ment celle de nos possessions qui nous
fournit et se trouve appelée à nous four-
nir les quantités les plus considérables
d'oléagineux avec Iàs arachides dé Sé-
négal dont la culture reprend un peu' en
Guinée et va s'étendre au Soudan : avec
les produits du paTtnier-huile et aman-
des do palme en Guinée et surtout en
Côte d'Ivoire et au "Dahomey.
Mais les avis sont unanimes sur ce
point combien la production est en-
core faible par rapport à co qu'elle
pourrait et devrait ôtre. Los possibilités
du Sénégal et du Soudan poiur l'ara-
chide, celles de la. Côte - d'Ivoire et de
Dahomey* pour le palmier sont loin
C!'.être atteintes. Le karit6 de la savane
sourlanaiso n'est pour ainsi dire pas ex-
ploité. La vallée du Niger et d'autres
irégions ouost-africaines peuvent deve-
nir des pays où la culture du cotonnier
V- si précieux non seulement comme
textile, imais encore comme plante-oléi-
fère pourra nous affranchir en par-
tie d'onéreux achats aux Etats-Unis et
'en Eigypte.
En Indochine, à Madagascar, en Afri-
que Equatoriale, la production des'
corps gras végétaux se développe peu à
peu.
- Tout le monde est d'accord, à l'heure
présente, pour estimer que la produc-
tion ne peut s'organiser là où elle
n'existe. pas mais est possible, se déve-
lopper en grand là où elle donne
"dÓjà des résultats, qu'en partant d'une
base scientifique certaine : autrement
l'on court devant des obstacles insur-
montables sans la science, donc à des
retards préjudiciables sinon à des
échecs.
Dans toutes les études des produits
oléagineux coloniaux, les - recherches
des botanistes et des agronomes - et
cela est tout naturel tiennent une lar-
ge place. C'est le rvoint de départ indis-
pensable* EL encore de ce côté, a-t-on
l'ait assez et assez viLe. La mission Van
Pelt, allant étudier en Côte d'Ivoire la
culture du palmier à huile en 1921,
alors que depuis de nombreuses" années
orr étend rapidement les plantations
d'Elalis en Indo-Malaisie, n'esti-elie pas
une preuve que les recherches botani-
ques scientifiques ont encore leur mot
à dire.
Les expériences de culture raisonnée
d'arachides de Sénégal, le travaill de
sélection de la précieuse graine, la mis-
sion Rcubaud, il y a quelques années
qui étudie aine prétendue dégénérescen-
ce de la plante, montrent tout l'intérêt
qu'il y a à partir d'une base scientifi-
que pour améliorer les conditions de
production connues à introduire une
production nouvelle.
S'il y a encore tant à faire au point
de vue scientifique dans -l'ordre de la
botanique eL de l'agronomie, que dire
du rôle effacé que joue jusqu'ici, dans
les matières qui nous1 occupent, la chi-
mie. Elle est ce-pendant, en pareille ma-
tière, l'auxiliaire indispensable de la bo-
tanique, agricole. Elle est encore plus
nécessaire dans l'étude de l'utilisation
du produit agricole et de -ses sous-pm-
duits. Rien n'a été fait, ou presque,
dans notre pays, Et cependant cette
branche de la chimie, des corps gras
est née dans notre pays avec les immor-
telles découvertes de Chevreul.
A l'heure actuelle les étrangers ont
pris sur nous une large avance. Re-
nouer la tradition présenterait un intérêt
capital. Non seulement au point de vue
de notre prestige scientifique, mais
plus encore dans un intérêt économi-
que.
On pourrait citer de nombreux faits
qui montrent combien nous nous som-
mes laissé devancer jusque dans nos
colonies elles-mêmes. Retenons deux
exemples :
Avant la guerre les palmistes de
l'Afrique Occidentale étaient, pour leur
presque totalité achetés par les Alle-
mands qui les dirigeaient sur Ham-
bourg et les transformaient en beurre
végétal. La guerre survint et nos indus-
triels de l'huilerie, dont l'outillage
n'était pas adapté au traitement de ces
graines durent les laisser filer à l'étran-
ger.
L'utilisation du beurre de karité (raf-
finage et désodorisation) mise à l'étude
à Hambourg vers 1910, était sur le point
dJtre résolue à la veille de la guerre.La
matière première provenait de notre
domaine Ouest-Africain. Cette question,
dont l'intérêt a paru si grand à nos ri-
vaux, n'a pas encore .reç.u de solution
en France.
Et que dire encore de l'utilisation des
sous-produits : des tourteaux, résidus
de fabrication, des huiles d'arachides
ou de palmistes. Tire-t-on de ces tour-
teaux tout le parti possible ? Autant de
questions qui no sont pas résolues et
que seule la science chimique peut met-
tro au point.
Il serait vraiment temps qu'en Fran-
ce un laboratoire spécialisé dans lude
des corps gras coloniaux fût organisé
et fonctionnât à plein rendement.
Nous n'avons plus le droit de perdre
la plus petite parcelle de matière pre-
mière utile.
Pierre Tuittingêr,
DépulÇ de Paris. Vice président
do ra Commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats.
Les relations commerciales
de l'Indochine et du Japon
0-0
La Chambre de Commerce de Paris vient
d'émettre le vœu :
« Que -dans la future convontion avec le
Japon, les produits ayant ou pouvant, avoir
des similaires en France ou en Indochine
soient exclue d'un régime de faveur et que
d'équitables compensations soient recher-
chées pour les échanges entre les deux
pays et qu'en aucun cas le tarif minimum
ne soit accordé aux articles de provenance
japonaise à leur entrée en Indochine. »
Les services îles ails CamDcflgleiis
Cette organisation qui existe à Pnom-Penh
depuis sept ans, .a constamment affirmé sa
vitalité.
Les trois éléments qui composent le ser-
vice des Arts : le Musée, l'Ecole et les Cor-
porations, ont toujours fonctionné sans
heurts, se complétant l'un l'autre dans une
entente parfaite. Cette organisation a déjà
été décrite ; quelques chiffres montreront
mieux les résultats obtenus. Les effectifs de
l'école fuirent toujours au complet; le re-
crutement de ses 155 élèves ne fit jamais de
.difficultés. Des aspirants attendent parfois
plusieurs mois avant qu'il ne se produise
une vacance.
Le graphique des visiteurs du Musée mon-
tre une progression ascendante continue.
Cette année, 2.039 visiteurs européens et
11.661 indigènes sont venus voir 2.203 piè
ces dont un grand nombre très rares, conte-
nues dans les vitrines, 5.000 clichés photo-
graphiques du Cambodge archéologique et
pittoresque complètent les archives et la bi-
bliothèque oontenant 661 volumes intéres-
sant exclusivement le Cambodge.
Quaut aux corporations dont l'Office de
vente tient une salle du Musée, leur chiffre
d'affaires a passe de 3.889 piastres en T917
à 27.348 en 1924. Le total du chiffre d'af-
faires de ces dernières années a été de
127.168. Une propagande efficace est faite
dans les milieux intéressés par la publica-
tion de la Revue Arts et Archéologie Khmers
qui met le service en -relation avec les Uni-
versités d'Europe et d'Amérique, C'est ainsi
qu'une salle khmer vient d'être ouverte au
Musée Guimet à Paris, dont les éléments,
moulages et photographies ont été fournis
par le Service des - Arts.
.-.
M. Lucien Saint à Paris
La Commission des Affaires tunisiennes se
réunira au début de la semaine prochaine.
Auparavant, M. Lucien Saint, Résident Gé-
néral de France à Tunis, qui se trouve à
Paris depuis quelques jours, sera reçu
comme nous l'avons .annoncé, pair M. Her-
riot, président du Conseil. Il lui exposara la
situation actuelle de notre protectorat, ainsi
que les premiers résultats des conversations
tenues avec le Gouvernement beylical au
sujet des réformes envisagées à PaTis il y
a quelques mois,
LES PAIEMENTS CHINOIS
elle renflouement de la Banque
Industrielle de Chine
En décembre dernier,
les créanciers de la Ban-
que Industrielle de Chine
à Saigon ont protesté vi-
vement contre le retard
apporté au règlement qui
leur avait été promis, à la
suite des arrangements
pris pour liquider cette
malheureuse affaire. Ils- se sont livrés à une
manifestation dont les échos sont venus jus-
que dans la Métropole, pmsqu'en dehors des
pouvoirs publics, ils ont tenu à entraîner à
leur cause un certain nombre de notabilités
coloniales, dont ils ont sollicité l'intervention.
Sans évoquer les événements d'il y a trois
ans ni les polémiques et les incidents aux-
quels ils ont donné lieu, rappelons que le
Parlement avait exprimé le désir que le Gou-
vernement favorisât le renflouement de cet
établissement financier et vînt en aide à
ceux qui en étaient les malheureuses victi-
mes.
Une Société de Gérance avait été alors
formée qui s'est substituée à la Banque In-
dustrielle de Chine et a pu, en se constituant,
continuer ses opérations.
Le dernier bilan qu'elle nous a présenté
marque une heureuse progression de son chif-
fre d'affaires et fait espérer un prochain re-
lèvement, c'est-à-dire une assez prompte li-
quidation du passé.
Une distinction avait été établie entie les
divers créanciers de la Banque Industrielle
de Chine.
Les créanciers européens devaient être rem-
boursés par cette Banque, au moyen de bons
plus ou moins rapidement négociables.
Les créanciers d'Extrême-Orient, les plus
nombreux, devaient eux, être dédommagés
au moyen de Vindemnité des Boxers sur la-
quelle la France avait consenti à abandon-
ner ses droits.
A la suite de cette convention, qui inté-
ressai^ quelques-uns de ses propres nationaux,
la Chine s'était ainsi engagée à verser cette
somme, déposée d'ailleurs dans les coffres
d'un établissement financier anglais à la So-
ciété de Gérance de la Banque Industrielle de
Chine.
Cette convention était réellement avanta-
geuse aux créanciers d'Extrême-Orient puis-
que ceux-ci devaient être remboursés presque
immédiatement en francs-or et dédommagés
d'une façon appréciable de l'attente subie.
C'est justement sur cette question du franc-
or que la Chine s'est montrée récalcitrante et
que l'accord n'a pu se faire. Le Gouverne-
ment de Pékin prétend se libérer en francs-
papier et saisit avidement ce prétexte pour
ne pas tenir ses engagements. C'est assez
dans ses habitudes et l'on ne saurait s'en
étonner.
--- - 1 -
Les puissances occidentales, ont, ne L ou-
blions pas, des moyens pour contraindre la
Chine à s'exécuter et Von s'étonne que le
Gouvernement français n'ait pas jusqu'à pré-
sent manifesté plus nettement, sa volonté.
L'excuse est qu'il n'a jamais trouvé en
Chine un Gouvernement digne de ce nom et
qu'il s'est heurté à des intrigues paralysant
tous ses efforts. Toutefois, comme pour le
relèvement des droits perçus par les Douanes
chinoises, l'adhésion de la France, ainsi que
celle des autres puissances était nécessaire,
on avait tout lieu de supposer que les minis-
tres de Tsao-Koan finiraient par céder. Ce
résultat était même escompté, à très brève
échéance.
Les derniers événements ont encore irompe
toutes les prévisions. Le Président de la Ré-
publique est démissionnaire et tous ceux qui
relevaient de lui semblent avoir disparu de
1',horizon politique. Au contraire, ceux qui
ont la prétention de les remplacer affichent
une doctrine et des idées hostiles à une bonne
entente avec les puissances occidentales et
VAmérique. Le sentiment qui les fluime, sans
être absolument xénophobe, semble vouloir
énergiquement repousser toute ingérance des
étrangers dans les affaires intérieures de la
Chine. D'ores et déjà ils dénoncent publique-
ment la contrainte que les étrangers font
peser sur les intérêts du pays.
-. -' "J - ')-
Ainsi se justifie L emoi des créanciers ae ta
Banque Industrielle de Chine. Ils voient,
non seulement, encore ajourné le moment oÙ
ils comptaient rentrer en possession des som-
mes qui leur sont dues, mais ils peuvent con-
sidérer comme coniprimees les garanties que
Von avait fait briller à leurs yeux.
Nous espérons que le Gouvernement fran-
çais, justement soucieux de ne pas donner un
démenti aux promesses qui ont été faites du
haut de la Tribune de régler les créanciers
d'E,:trême-OrÙmt de la Banque Industneue
de Chine, saura employer toute l'énergie vou-
lue pour exiger du Gouvernement Chinois la
stricte apflication des Accords de juillet
1922 qui affectent à ce règlement une partie
de la part française de l'indemnité des Boxers.
Et ce sera justice/
Edouard Néron,
Sénateur de la llautc-Loire,
DANS LA LEGION D'HONNBUR
MINISTERE DE LA GUERRE
Est promu officier :
M. Gradis (Gttston-Emilc-TVenja.nnn-.To-
aep'h-J€an\ explorateur, président de la So-
ciété Astra-Nicnport et de la Société Trans-
saharienne.
Adllnlstrallon a Phiiautie
00
Les collectionneurs de timbres -se répartis-
sent en deux catégories : les amateurs et les
professionnels. Mais, comme en matière
sportive, il y a les amateurs proprement dits
et les amateurs demi-professionnels : ceux
pour qui la philatélie est une simple distrac-
tion, et ceux qui, sans avoir boutique sur
rue, recherchent surtout des profits, profits
qui peuvent être gros, beaucoup plus gros
qu'on ne saurait le supposer. Ces semi-pro-
fessionnels ont réalisé de véritables fortunes.
Suivant la loi économique, la rareté fait
la valeur des timbres. Peu importe qu'ils
soient exécutés avec art, bien ou mal tirés.
Leur prix est toujours en raison inverse de
leur abondance. On ne paie pas au-dessus
de sa valeur faciale un timbre en vente dans
tous les bureaux de poste. Mais dès qu'il
devient rare, il n'a plus de prix.
La rareté a plusieurs causes. Elle peut
provenir de l'épuisement de tirages qui ne
doivent plus être renouvelés ou de la limi-
tation des émissions.
Un banquier bien renseigné n'hésitait pas
à une époque à se porter acquéreur de la
totalité d'un tirage partiel de façon à être
maître du marché pendant quelques semai-
nes. Il n'en fallait pas davantage pour lui
permettre de tripler ou quadrupler le capital
engagé. Ces sortes de tirages sont, toutefois,
assez Mres. Le plus souvent, la rareté pro-
vient des surcharges.
Celles-ci sont effectuées Jorsque l'Admi-
nistration manque de timbres d'une valeur
quelconque. Et il est toujours facile, aux
colonies, de s'arranger pour en manquer. Il
suffit d'un peu de retard dans les comman-
des. Les délais de distance font le reste. Le
Gouverneur est alors sollicité d'autoriser la
transformation de valeurs disponibles en va-
leurs manquantes. Cette transformation est
opérée par l'apposition d'un cachet mobile.
Elle porte généralement sur une petite quan-
tité de figurines qui sont, parfois, achetées
pour la plus grande partie et même en to-
talité par un compère.
Il existe des timbres surchargés dont pas
un exemplaire n'a été mis en vente dans les
bureaux de poste auxquels ils étaient des-
tinés. Ils n'en étaient pas moins un beau
jour jetés sur le marché de Paris à un prix
vingt fois supérieur à leur valeur faciale,
c'est-à-dire avec un bénéfice de 2.000 p. 100.
D'autres fois, l'apposition même du cachet
donne lieu à des fantaisies qui permettent
de valoriser les figurines dans des propor-
tions invraisemblables. Des timbres de 5 cen-
times ainsi travaillés ont été vendus plus
de 80 francs. 1
B6s scandales éclatèrent. Des sanctions
intervinrent. Sanctions, d'ailleurs, assez il-
lusoires, car les fonctionnaires frappés
étaient, grâce à leur trafic, en mesure de
vivre de leurs rentes. A Paris, un juge d'ins-
tructi-on fut mis en mouvement. L'affaire
prenait de telles proportions, qu'on fut
même obligé de l'arrêter.
Le ministère des Colonies, pour empêcher
le renouvellement de pareils faits, adopta
des mesures énergiques : la fabrication des
timbres coloniaux fut confiée aux P. T. T.
Les surcharges furent prohibées d'une fa-
çon absolue ; des dispositions prises pour
assurer le réapprovisionnement rapide des
colonies, et des ordres donnés aux gouve.r-
îicurs pour que le montant des affranchisse-
ments puisse être acquitté en espèces dans
les bureaux qui, malgré tout, viendraient à
manquer de timbres. Mais les bureaux ne
manquèrent plus de timbres.
Si les collectionneu.rs amateurs ne se plai-
gnirent. pas de ces dispositions, dont l'ap-
plication ménageait leur bourse, les mar-
chands et les semi-professionnels s'en mon-
trèrent moins satisfaits. Ils s'agitèrent si
bien que, lors de l'une des nombreuses réor-
ganisations de l'Administration centrale, on
jugea indispensable de détacher le service
des timbres de celui des Postes pour le con-
fier au service des approvisionnements géné-
raux. Le bon génie des spéculateurs poussa
môme l'amabilitc encore plus loin.
Aussitôt les surcharges réapparurent. Le
Département lui-même donna. le signal en
décidant, sous prétexte de réaliser des éco-
nomies pour le compte des colonies, de faire
surcharger toute une série de timbres des-
tinés à la destruction. Aujourd'hui, les sur-
charges sont pratiquées partout. Les Anna-
les Coloniales, soucieuses de bien rensei-
gner leurs lecteurs, ont dû ouvrir une ru-
brique spéciale pour les signaler.
En même temps, les abus recommencè-
rent. Il fut, de nouveau, question de sanc-
tions. De nouveau, on entendit parler de
juge d'instruction. De nouveau, aussi, de
gros bénéfices furent réalisés!
Que des particuliers ayant ou non bou-
tique sur rue, se livrent à ce genre de spé-
culation, nous n'y voyons aucun inconvé-
nient c'est leur droit. Mais que des fonc-
tionnaires qui, par leur situation, ont de
l'action sur la marche des services publics
et, spécialement, sur le service des timbres
coloniaux, puissent se livrer aux mêmes ope-
rations, voilà qui est inadmissible. Ils doi-
vent ou abandonner leurs fonctions ou ces-
ser leur oommerce.
M. Daladier qui entend avoir une admi-
nistration au-dessus de tout soupçon, mettra,
nous n'en-doutons pas, promptement fin à
de semblables abus. L'Angély
Les desiraia des dominions britanniques
--0-0---
Jeudi dernier, M. Baldwin. faisait connaî-
tre aux Communes, en réponse ¡\ une quots
lion du capitaine Poloc, que le Gouverne-
ment envisageait In possibilité .le doniner
au Colonial Office (ministère des Colonies)
une autre avwellndion.
Cette déclaration s'éclaire, aujourd'hui,
Une dépêche Bouler, do Melbourne, si,tonale
que M. Rrllcc, premier ministre d'Austra-
lie, souhaiterait que l'on rcmplarAt le nom
de Colonial Office par Dominion Offiee ou
Impérial Office. Ainsi s'affirme, de jour en
jour davantage, la volonté des dominions
d'être traités en nations autonomes et non
en colonies.
A LA CHAMBRE
LA LOI DE FINANCES
L'enseignement technique
Une grande partie de la séance d'hier a
été consacrée à l'examen de l'article 24
créant une taxe pour le développement de
l'enseignement technique et de Illipprentis-
aage, applicable à l'Algérie et aux Colonies.
eage, Il s'agissait de décider que toute personne
ou société exerçant une profession indus-
trielle ou commerciale ou se livrant à l'ex-
ploitation minière est assujettie à une taxe
pour le développement de l'enseignement
technique et d'apprentissage.
Cette taxe, dont le produit, d'après le rap-
port de la Commission des finances, est
rattaché au budget de IJat, est fixée à
1/2 0/0 du montant totail des appointements,
salaires et toutes rétributions en espèces
payés pendant l'année précédente par le
chef d'entreprise.
Une longue discussion s'est engagée sur
la quotité de la taxe, à laquelle ont pris
part MM. Verlot, Emile Borel, de Moro-
Giafferi et Lefas.
Finalement, la Chambre adopte le texte
proposé par la Commission fixant la taxe à
35 centimes 0/0 dont cinq centimes seront
prélevés pour le laboratoire de recherches
scientifiques, puis l'ensemble de l'article 24
est adontc.
Ne seront pas considérés comme chefs
d'entreprises, aux termes du présent arti-
cle, et ne seront pas soumises à la taxe,
les personnes énumérées à l'article 10 de la
loi du 30 juin 1923, qui ne sont pas assu-
jetties à l'impôt sur bes bénéfices industriels
et commerciaux, non plus que les chefs
d'entreprise occupant moins de six ouvriers
et employés au-dessous de dix-huit ans en
dehors des membres de la famille, femme,
enfants, ascendants, frères ou sœurs.
Entre tomps, la Chambre a adopté un
amendement de M. Louis Giros, comprenant
les Compagnies de chemins de fer parmi
les justiciables de la nduvello taxe.
,.
A l'Académie. des Sciences
---0.0--
Lors de la dernière séance M. le docteur
Boux a commenté un mémoire du docteur
Marchoux sur l'emploi du stovarsoft, qui est
un sel d'arsenic, dans certaines manifesta-
lions de paludisme. Qupilques-unes de ces
manifestations sont aussitôt jugulées, d'au-
tres résistent, ce qui montre que les divers
modes des fièvres paludéennes sont fonction
de microbes pathogènes différents.
Si nous nous reportons aux travaux du
regretté docteur Mannud nous voyons que
le traitement du paludisme, quelle qu en
soit l'origine est une chose de très Jongue
haleine et que ce n'est pas un ou plusieurs
séjours dans les hôpitaux- qui peuvent avoir
raison rle cette maladie.
418.
L'AVIATION -, COLONIALE
Le raid belge
L'inquiétude qu'on ressentait pour l'équi-
'pc df(! l'avion Princcsse-José-Marie est dis-
sipée.
Un télégramme arrivé hier matin h
Bruxelles a rassuré les nombreux nmis du
lieutenant Thieffrv et de ses compagnons,
le pilote Léopold 'Roger et le mécanicien
Bruycker, arrivés avant-hier dimanche, à
Gao. En voici le contenu :
La traversée du désert a étd pénible.
Nous avons été retenus à Ouallen par la
tempête.
1m tcnH. de l'équipage est admirable.
L'appareil est en parfait état. Un repos
Sr.l'a nécessaire à Gao.
Tons les espoirs sont désormais permis.
De l'AtlanllQue à [a mer Rouge
La mission Tranin-Duvorne est arrivée à
Massaouah, sur la Mer Rouge, le 20 fé-
vrier, réalisant pour la première fois, mal-
gré de grandes difficultés, la traversée
totale du continent. africain.
Etlae ,passa successivement à Barnako*(lS
décembre), Zinder (26 décembre), Lac
Tchad (4 janvier), Fort-Lamy (13 janvier),
Abccher (24 janvier), El-Fisher (Soudan), le
3 février).
Après l'accident du lac Tchad, où une
nHlomIJlJil fut- enlisée, AT. Tranin, chef de
la mission, décidait néanmoins de poursui-
vre son raid avec une seule automobile, en
compagnie de M. Duvcrne. Les deux explo-
rateurs ont réussi dans leur tenlative, puis-
qu'ils ont atteint, le 20 février, les rives de
la Mer Rouge, après avoir parcouru près
de 6.000 kilomètres.
Les prétentions italiennes
Le Gouvernement italien vient d'inviter
le Gouvernement, égyptien à lui céder dans
le délai le plus rapide l'oasis de Djarboub,
siluce dans la partie désertique de l'I':gyp,t,
au voisinage de la frontière de Lybie.
Ziwar-Pachn, président du Conseil d'Egypte
a répondu au Rept ésentunl de l'Italie au
Caire qu'il était impossible à son Gouver-
nement de donner satisfaction a une pa-
reille demande.
-- & -
i, est a njarhouh que se trouve le tom-
beau du fondateur cle la f[l.nH'URe Confrérie
religieuse des Seiioussislos, dont le chef
actuel et les adeptes empêchent les Tlnliens
d'étendre leur action sur la TrLpolilaine.
A L'OFFICIEL
M: Beau (Christinn), ingénieur des Ponts
et Chaussées de tro classe est affecté au
service de rïnspcction générale des Tra-
vaux puTàlîcs dos colonies A partir du
lef février 1925 en qualité d'adjoint à l'Ins-
pecteur général et pn remplacement de M.
Guriaud, précédemment appelé à d'antres
fonctions.
Un beau geste
-0-0--
Ces Chambres françaises décidaient, le 31
décembre 1913, d'allouer, à titre de récom-
pense nationaJe, une pension de 12.000 frana
à Femand Foureau, le célèbre explorateur,
ancien chef de la Mission saharienne Foureau-
Lamy. L'explorateur mourut sans avoir jamais
bénéficié de cette pension réversible sur la
tête de sa femme, à concurrence de 6.000
francs, et Mme Foureau n'a, pour vivre, que
cette pension.
Depuis lors, les lois du 25 mars 1920 et 'du
14 avril 1924, en raison de la montée du prix
de la vie, ont majoré toutes les pensions qu'el-
les fussent civiles ou militaires. Seule, la pen-
sion attribuée par la reconnaissance nationale
est restée immuable.
M. Daladier, ministre des Colonies, heu-
reusement inspiré, a demandé à son collègue
des Finances de porter à 12.000 francs les
pensions des veuves de deux des plus grands
explorateurs de notre domaine colonial, Mme
Foureau et Mme Savorgnan de Brazza.
Ces dispositions seraient complétées par un
ajœtement convenable des pensions que la
France sert aux enfants d'un autre des grandi
pionniers de l'Afrique Equatoriale : l'explo-
rateur Gentil.
BBÏV A. O. F1.
La situation économique
Le Bulletin du mois de janvier 1925 de-
1 Agence Economique de l'A. O. F. donne
sur la situation économique de l'A. 0, F.
une vue .d'ensemble très satisfaisante et
faisant ressortir une progression sur l'ex-
portation des produits du cru dont l'ensem-
ble a attteint pendant les neuf premiers
mois de 1924 un tonnage de près de 428.000
tonnes contre 388.700 tonnes pour la pério-
de correspondante de 1923.
Ainsi que les Annales Coloniales l'ont in-
diqué récemment, la Tunisie a importé de
l'A. O. F. 804.000 kilos d'arachides en cos-
se et 856.359 kilos de sorgho.
SENEGAL
Une augmentation sensible du cheptel
bovin a été constatée au cours de 1924, et, à
part quelques cas de péri-pneumonie en
Casamajice et dans le cercle de Thiès, l'état
sanitaire du cheptel est Mtisfalsant.
L'aménagement du Ferlo offrira sous
peu aux pasteurs de vastes terrains de pa-
cage.
Le trafic du chemin de fer Dakar-Saint-,
Louis a accusé en octobre 1924 les chiffres
suivants :
Voyageurs transportés, 30.019 ; produit,
275.8<9 fr. 35. Grande vitossc (bagages et
marchandises), 401 t. 394 ; produit, 103.867
francs 38. Petite vitesse : arachides, 780
tonnes 290, et divers, 7.165 t. 955; produit,
4.13.938 fr. 14. Total des marchandises trans-
portées, 8.347 t.. 639. Total des produits,
794.684 fr. 87.
Pour la môme période de 1923, ces chif-
fres étaient les suivants : voyageurs, 28.479;
produits, 200.228 fr. 90. Grande vitesse, 213
tonnes; produit, 7.\Hû fr. 04. Petite vites-
se, 683 et 9.578 lonnes; produit, 370.207 fr.16.
Total des marchandises, 10.474 tonnes. To-
tal des produits, 724-.382 fr. 10.
Grâce i\ des travaux judicieux rapide*
ment exécutés, la protection contre les mon-
dations de la saison des pluies des escales
de Daigana et de Podor a pu être assurée.
GUINEE
En septembre dernier, la crue du Niger
et des affluents a pris des proportions con-
sidérables ! Pareille crue ne s'tait pas vue
depuis l'année 1)(). La récolte du riz de
marais en est très compromise, tandis que
celle du riz lloltant sera bonne si la décrue
est assez lente. Les autres cultures ont bon.
aspect, sauf celle du fonio, qui est presque
complètement perdue. La récolte du maïs
est terminée, celle des arachides commen-
çait, ainsi que celle du riz de montagne.
Dans le cercle de Kankan. plus de 27.000
plante - de sisal ont ét-é distribués. La cul-
ture du dà a été intensifiée, comme celle
du coton, qui semble devoir être belle.
Dans la Bflssc-Gninéc, les chefs indigène®
désireux d'assurer les méthodes nouvelles
adoptées dans le Fouta, ont entre-pris, ù.
leur tour, le labourage Ü la charrue. Cer-
tains d'entre eux ont acheté des hoeufs spé-
cialement destinés au dressage.
COTE-D'IVOIRE
T.,es chutes d'eau de sr.plembr!' 1\)2.t lIl1
été moyennes en basse ( /.Mc-d'lvoire. Lu.
récolte: de cacao et «le café s ;iunouce im-
portante. Par contre, eelle (j,.:-; amandes d.,
palme sera moyenne, l-'n haut.: ('.(Me-d'Ivoi-
re, la lin de l'hivernage a été marquée par
de fortes plui-cs, aussi les cultures vivriú-
res ont-elles donné d'abondantes récoltes,
et la végétation des champs tic coton a été
très vigoureuse.
lin octobre l'hivernage touchait à sa fin;
en haute Cô.to-d'Ivoire, les pluies se raré-
tiaienl, tandis qu'en basse C,'ilc-d'l\"oirc, la.
petite saison des pluies continuait norma-
lement. llans ln. première de ces régions,
la récolte des ignames, des arachides et In
riz s annonçait comme anoinianie ei 1<1,
végétation du eidon était satisfaisante.
Dans la. seconde, les semis rie cultures
vivrières, pour la seconde, récolte étaient
terminés. La récolte, df's colas l't. des cacaos
s'annonçait comme particulièrement abon-
dante. Profilant de la crue, les exploitants
acheminaient leur bois par les cours d'eau
vers les ports.
DAHOMEY
L'éla.t général du cheptel est satisfaisant.
Quelques cas de peste ont été signalés dans
la région do Nikki (cercle de Roron) ;
grâce aux mesures prises, h la vaccination
et à l'isolement dos malades, cette petite
épizootie a été rapidement circonscrite.
Grâce aux pluies, il a été possible de fai-
LE NUMERO : 20 CENTIMES
MARDI SOIR, 24 FEVRIER 1925..
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Les Annales Coloniales
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a, JOURNAL QUOTIDIEN
&» mmm Fumab Fm -Lu Anwàuu Cmxammu*, Mn LA - - - - - à
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Directsurs 1 Marcil RUEDEL et L.-G. THÊBAUL T
fMmUm et AJbUhmKm 1 34, RII. du Mont-Thabor. PARIS-1" IMfkm 1 LIGftI 19-17
v. mis
rni!H! JS5SIL» i Frana et Colom. 80 » 41 9 15 a
Omtw* ( Etranger 120 » <8 • 38 1
On s'aboan* dau Iom Im Bureaux de poste et ehez la principaux libraires
Produits oléagineux des colonies
L'utàlisation des matières premières
iâe nos colonies, est, à l'heure actuelle
âu premier rang des préoccupations de
tous ceux qui étudient la. situation éco-
nomique et financière du pays.
Non seulement l'approvisionnement
de nos usines est un de nos besoins pri-
mordiaux, mais l'achat des matières
premières fournies par nos possessions
.tropicales peut et doit avoir sur le chan-
ge français, si défavorable encore, une
répercussion particulièrement bienfai-
sante.
Plus que jamais, il faut s'efforcer de
développer les productions coloniales :
produits alimentaires, produits textiles,
produits oléagineux.
Plus spécialement intéressants sont
"ces derniers, car les nombreux et très
'divers usages des corps gras se déve-
loppent chaque jour davantage. L'ali-
Jnentation, l'industrie de la savonnerie
)t celles des peintures consomment
3es quantités énormes de graines et
tt'huiles dont les débouchés sont ainsi
pratiquement illimités. Il faut agouler
à ces industries celle de la glycérine,
matière indispensable pour la fabrica-
tion des explosifs nécessaires aussi bien
aux travaux de la paix qu'aux besoins
de la défense nationale.
La France est encore loin de produire
dur son territoire et sur celui de ses
:oclooies, los oléagineux qu'elle consom-
me ou emploie. L'fnde anglaise nous
envoie des «arachides décortiquées, du
ricin, du sésame, des graines d'œillette,
l'Amérique du Sud un tonnage impor-
tant de graines de lin. En dépit de la
production toujours croissante des oli-
veraies tunisiennes, nous recevons en-
core des quantités d'huile d'olive d'Ita-
lie, de Orèce, d'Espagne, de Portugal.
I/Afriaue Occidentale est certaine-
ment celle de nos possessions qui nous
fournit et se trouve appelée à nous four-
nir les quantités les plus considérables
d'oléagineux avec Iàs arachides dé Sé-
négal dont la culture reprend un peu' en
Guinée et va s'étendre au Soudan : avec
les produits du paTtnier-huile et aman-
des do palme en Guinée et surtout en
Côte d'Ivoire et au "Dahomey.
Mais les avis sont unanimes sur ce
point combien la production est en-
core faible par rapport à co qu'elle
pourrait et devrait ôtre. Los possibilités
du Sénégal et du Soudan poiur l'ara-
chide, celles de la. Côte - d'Ivoire et de
Dahomey* pour le palmier sont loin
C!'.être atteintes. Le karit6 de la savane
sourlanaiso n'est pour ainsi dire pas ex-
ploité. La vallée du Niger et d'autres
irégions ouost-africaines peuvent deve-
nir des pays où la culture du cotonnier
V- si précieux non seulement comme
textile, imais encore comme plante-oléi-
fère pourra nous affranchir en par-
tie d'onéreux achats aux Etats-Unis et
'en Eigypte.
En Indochine, à Madagascar, en Afri-
que Equatoriale, la production des'
corps gras végétaux se développe peu à
peu.
- Tout le monde est d'accord, à l'heure
présente, pour estimer que la produc-
tion ne peut s'organiser là où elle
n'existe. pas mais est possible, se déve-
lopper en grand là où elle donne
"dÓjà des résultats, qu'en partant d'une
base scientifique certaine : autrement
l'on court devant des obstacles insur-
montables sans la science, donc à des
retards préjudiciables sinon à des
échecs.
Dans toutes les études des produits
oléagineux coloniaux, les - recherches
des botanistes et des agronomes - et
cela est tout naturel tiennent une lar-
ge place. C'est le rvoint de départ indis-
pensable* EL encore de ce côté, a-t-on
l'ait assez et assez viLe. La mission Van
Pelt, allant étudier en Côte d'Ivoire la
culture du palmier à huile en 1921,
alors que depuis de nombreuses" années
orr étend rapidement les plantations
d'Elalis en Indo-Malaisie, n'esti-elie pas
une preuve que les recherches botani-
ques scientifiques ont encore leur mot
à dire.
Les expériences de culture raisonnée
d'arachides de Sénégal, le travaill de
sélection de la précieuse graine, la mis-
sion Rcubaud, il y a quelques années
qui étudie aine prétendue dégénérescen-
ce de la plante, montrent tout l'intérêt
qu'il y a à partir d'une base scientifi-
que pour améliorer les conditions de
production connues à introduire une
production nouvelle.
S'il y a encore tant à faire au point
de vue scientifique dans -l'ordre de la
botanique eL de l'agronomie, que dire
du rôle effacé que joue jusqu'ici, dans
les matières qui nous1 occupent, la chi-
mie. Elle est ce-pendant, en pareille ma-
tière, l'auxiliaire indispensable de la bo-
tanique, agricole. Elle est encore plus
nécessaire dans l'étude de l'utilisation
du produit agricole et de -ses sous-pm-
duits. Rien n'a été fait, ou presque,
dans notre pays, Et cependant cette
branche de la chimie, des corps gras
est née dans notre pays avec les immor-
telles découvertes de Chevreul.
A l'heure actuelle les étrangers ont
pris sur nous une large avance. Re-
nouer la tradition présenterait un intérêt
capital. Non seulement au point de vue
de notre prestige scientifique, mais
plus encore dans un intérêt économi-
que.
On pourrait citer de nombreux faits
qui montrent combien nous nous som-
mes laissé devancer jusque dans nos
colonies elles-mêmes. Retenons deux
exemples :
Avant la guerre les palmistes de
l'Afrique Occidentale étaient, pour leur
presque totalité achetés par les Alle-
mands qui les dirigeaient sur Ham-
bourg et les transformaient en beurre
végétal. La guerre survint et nos indus-
triels de l'huilerie, dont l'outillage
n'était pas adapté au traitement de ces
graines durent les laisser filer à l'étran-
ger.
L'utilisation du beurre de karité (raf-
finage et désodorisation) mise à l'étude
à Hambourg vers 1910, était sur le point
dJtre résolue à la veille de la guerre.La
matière première provenait de notre
domaine Ouest-Africain. Cette question,
dont l'intérêt a paru si grand à nos ri-
vaux, n'a pas encore .reç.u de solution
en France.
Et que dire encore de l'utilisation des
sous-produits : des tourteaux, résidus
de fabrication, des huiles d'arachides
ou de palmistes. Tire-t-on de ces tour-
teaux tout le parti possible ? Autant de
questions qui no sont pas résolues et
que seule la science chimique peut met-
tro au point.
Il serait vraiment temps qu'en Fran-
ce un laboratoire spécialisé dans lude
des corps gras coloniaux fût organisé
et fonctionnât à plein rendement.
Nous n'avons plus le droit de perdre
la plus petite parcelle de matière pre-
mière utile.
Pierre Tuittingêr,
DépulÇ de Paris. Vice président
do ra Commission de l'Algérie,
des Colonies et des Protectorats.
Les relations commerciales
de l'Indochine et du Japon
0-0
La Chambre de Commerce de Paris vient
d'émettre le vœu :
« Que -dans la future convontion avec le
Japon, les produits ayant ou pouvant, avoir
des similaires en France ou en Indochine
soient exclue d'un régime de faveur et que
d'équitables compensations soient recher-
chées pour les échanges entre les deux
pays et qu'en aucun cas le tarif minimum
ne soit accordé aux articles de provenance
japonaise à leur entrée en Indochine. »
Les services îles ails CamDcflgleiis
Cette organisation qui existe à Pnom-Penh
depuis sept ans, .a constamment affirmé sa
vitalité.
Les trois éléments qui composent le ser-
vice des Arts : le Musée, l'Ecole et les Cor-
porations, ont toujours fonctionné sans
heurts, se complétant l'un l'autre dans une
entente parfaite. Cette organisation a déjà
été décrite ; quelques chiffres montreront
mieux les résultats obtenus. Les effectifs de
l'école fuirent toujours au complet; le re-
crutement de ses 155 élèves ne fit jamais de
.difficultés. Des aspirants attendent parfois
plusieurs mois avant qu'il ne se produise
une vacance.
Le graphique des visiteurs du Musée mon-
tre une progression ascendante continue.
Cette année, 2.039 visiteurs européens et
11.661 indigènes sont venus voir 2.203 piè
ces dont un grand nombre très rares, conte-
nues dans les vitrines, 5.000 clichés photo-
graphiques du Cambodge archéologique et
pittoresque complètent les archives et la bi-
bliothèque oontenant 661 volumes intéres-
sant exclusivement le Cambodge.
Quaut aux corporations dont l'Office de
vente tient une salle du Musée, leur chiffre
d'affaires a passe de 3.889 piastres en T917
à 27.348 en 1924. Le total du chiffre d'af-
faires de ces dernières années a été de
127.168. Une propagande efficace est faite
dans les milieux intéressés par la publica-
tion de la Revue Arts et Archéologie Khmers
qui met le service en -relation avec les Uni-
versités d'Europe et d'Amérique, C'est ainsi
qu'une salle khmer vient d'être ouverte au
Musée Guimet à Paris, dont les éléments,
moulages et photographies ont été fournis
par le Service des - Arts.
.-.
M. Lucien Saint à Paris
La Commission des Affaires tunisiennes se
réunira au début de la semaine prochaine.
Auparavant, M. Lucien Saint, Résident Gé-
néral de France à Tunis, qui se trouve à
Paris depuis quelques jours, sera reçu
comme nous l'avons .annoncé, pair M. Her-
riot, président du Conseil. Il lui exposara la
situation actuelle de notre protectorat, ainsi
que les premiers résultats des conversations
tenues avec le Gouvernement beylical au
sujet des réformes envisagées à PaTis il y
a quelques mois,
LES PAIEMENTS CHINOIS
elle renflouement de la Banque
Industrielle de Chine
En décembre dernier,
les créanciers de la Ban-
que Industrielle de Chine
à Saigon ont protesté vi-
vement contre le retard
apporté au règlement qui
leur avait été promis, à la
suite des arrangements
pris pour liquider cette
malheureuse affaire. Ils- se sont livrés à une
manifestation dont les échos sont venus jus-
que dans la Métropole, pmsqu'en dehors des
pouvoirs publics, ils ont tenu à entraîner à
leur cause un certain nombre de notabilités
coloniales, dont ils ont sollicité l'intervention.
Sans évoquer les événements d'il y a trois
ans ni les polémiques et les incidents aux-
quels ils ont donné lieu, rappelons que le
Parlement avait exprimé le désir que le Gou-
vernement favorisât le renflouement de cet
établissement financier et vînt en aide à
ceux qui en étaient les malheureuses victi-
mes.
Une Société de Gérance avait été alors
formée qui s'est substituée à la Banque In-
dustrielle de Chine et a pu, en se constituant,
continuer ses opérations.
Le dernier bilan qu'elle nous a présenté
marque une heureuse progression de son chif-
fre d'affaires et fait espérer un prochain re-
lèvement, c'est-à-dire une assez prompte li-
quidation du passé.
Une distinction avait été établie entie les
divers créanciers de la Banque Industrielle
de Chine.
Les créanciers européens devaient être rem-
boursés par cette Banque, au moyen de bons
plus ou moins rapidement négociables.
Les créanciers d'Extrême-Orient, les plus
nombreux, devaient eux, être dédommagés
au moyen de Vindemnité des Boxers sur la-
quelle la France avait consenti à abandon-
ner ses droits.
A la suite de cette convention, qui inté-
ressai^ quelques-uns de ses propres nationaux,
la Chine s'était ainsi engagée à verser cette
somme, déposée d'ailleurs dans les coffres
d'un établissement financier anglais à la So-
ciété de Gérance de la Banque Industrielle de
Chine.
Cette convention était réellement avanta-
geuse aux créanciers d'Extrême-Orient puis-
que ceux-ci devaient être remboursés presque
immédiatement en francs-or et dédommagés
d'une façon appréciable de l'attente subie.
C'est justement sur cette question du franc-
or que la Chine s'est montrée récalcitrante et
que l'accord n'a pu se faire. Le Gouverne-
ment de Pékin prétend se libérer en francs-
papier et saisit avidement ce prétexte pour
ne pas tenir ses engagements. C'est assez
dans ses habitudes et l'on ne saurait s'en
étonner.
--- - 1 -
Les puissances occidentales, ont, ne L ou-
blions pas, des moyens pour contraindre la
Chine à s'exécuter et Von s'étonne que le
Gouvernement français n'ait pas jusqu'à pré-
sent manifesté plus nettement, sa volonté.
L'excuse est qu'il n'a jamais trouvé en
Chine un Gouvernement digne de ce nom et
qu'il s'est heurté à des intrigues paralysant
tous ses efforts. Toutefois, comme pour le
relèvement des droits perçus par les Douanes
chinoises, l'adhésion de la France, ainsi que
celle des autres puissances était nécessaire,
on avait tout lieu de supposer que les minis-
tres de Tsao-Koan finiraient par céder. Ce
résultat était même escompté, à très brève
échéance.
Les derniers événements ont encore irompe
toutes les prévisions. Le Président de la Ré-
publique est démissionnaire et tous ceux qui
relevaient de lui semblent avoir disparu de
1',horizon politique. Au contraire, ceux qui
ont la prétention de les remplacer affichent
une doctrine et des idées hostiles à une bonne
entente avec les puissances occidentales et
VAmérique. Le sentiment qui les fluime, sans
être absolument xénophobe, semble vouloir
énergiquement repousser toute ingérance des
étrangers dans les affaires intérieures de la
Chine. D'ores et déjà ils dénoncent publique-
ment la contrainte que les étrangers font
peser sur les intérêts du pays.
-. -' "J - ')-
Ainsi se justifie L emoi des créanciers ae ta
Banque Industrielle de Chine. Ils voient,
non seulement, encore ajourné le moment oÙ
ils comptaient rentrer en possession des som-
mes qui leur sont dues, mais ils peuvent con-
sidérer comme coniprimees les garanties que
Von avait fait briller à leurs yeux.
Nous espérons que le Gouvernement fran-
çais, justement soucieux de ne pas donner un
démenti aux promesses qui ont été faites du
haut de la Tribune de régler les créanciers
d'E,:trême-OrÙmt de la Banque Industneue
de Chine, saura employer toute l'énergie vou-
lue pour exiger du Gouvernement Chinois la
stricte apflication des Accords de juillet
1922 qui affectent à ce règlement une partie
de la part française de l'indemnité des Boxers.
Et ce sera justice/
Edouard Néron,
Sénateur de la llautc-Loire,
DANS LA LEGION D'HONNBUR
MINISTERE DE LA GUERRE
Est promu officier :
M. Gradis (Gttston-Emilc-TVenja.nnn-.To-
aep'h-J€an\ explorateur, président de la So-
ciété Astra-Nicnport et de la Société Trans-
saharienne.
Adllnlstrallon a Phiiautie
00
Les collectionneurs de timbres -se répartis-
sent en deux catégories : les amateurs et les
professionnels. Mais, comme en matière
sportive, il y a les amateurs proprement dits
et les amateurs demi-professionnels : ceux
pour qui la philatélie est une simple distrac-
tion, et ceux qui, sans avoir boutique sur
rue, recherchent surtout des profits, profits
qui peuvent être gros, beaucoup plus gros
qu'on ne saurait le supposer. Ces semi-pro-
fessionnels ont réalisé de véritables fortunes.
Suivant la loi économique, la rareté fait
la valeur des timbres. Peu importe qu'ils
soient exécutés avec art, bien ou mal tirés.
Leur prix est toujours en raison inverse de
leur abondance. On ne paie pas au-dessus
de sa valeur faciale un timbre en vente dans
tous les bureaux de poste. Mais dès qu'il
devient rare, il n'a plus de prix.
La rareté a plusieurs causes. Elle peut
provenir de l'épuisement de tirages qui ne
doivent plus être renouvelés ou de la limi-
tation des émissions.
Un banquier bien renseigné n'hésitait pas
à une époque à se porter acquéreur de la
totalité d'un tirage partiel de façon à être
maître du marché pendant quelques semai-
nes. Il n'en fallait pas davantage pour lui
permettre de tripler ou quadrupler le capital
engagé. Ces sortes de tirages sont, toutefois,
assez Mres. Le plus souvent, la rareté pro-
vient des surcharges.
Celles-ci sont effectuées Jorsque l'Admi-
nistration manque de timbres d'une valeur
quelconque. Et il est toujours facile, aux
colonies, de s'arranger pour en manquer. Il
suffit d'un peu de retard dans les comman-
des. Les délais de distance font le reste. Le
Gouverneur est alors sollicité d'autoriser la
transformation de valeurs disponibles en va-
leurs manquantes. Cette transformation est
opérée par l'apposition d'un cachet mobile.
Elle porte généralement sur une petite quan-
tité de figurines qui sont, parfois, achetées
pour la plus grande partie et même en to-
talité par un compère.
Il existe des timbres surchargés dont pas
un exemplaire n'a été mis en vente dans les
bureaux de poste auxquels ils étaient des-
tinés. Ils n'en étaient pas moins un beau
jour jetés sur le marché de Paris à un prix
vingt fois supérieur à leur valeur faciale,
c'est-à-dire avec un bénéfice de 2.000 p. 100.
D'autres fois, l'apposition même du cachet
donne lieu à des fantaisies qui permettent
de valoriser les figurines dans des propor-
tions invraisemblables. Des timbres de 5 cen-
times ainsi travaillés ont été vendus plus
de 80 francs. 1
B6s scandales éclatèrent. Des sanctions
intervinrent. Sanctions, d'ailleurs, assez il-
lusoires, car les fonctionnaires frappés
étaient, grâce à leur trafic, en mesure de
vivre de leurs rentes. A Paris, un juge d'ins-
tructi-on fut mis en mouvement. L'affaire
prenait de telles proportions, qu'on fut
même obligé de l'arrêter.
Le ministère des Colonies, pour empêcher
le renouvellement de pareils faits, adopta
des mesures énergiques : la fabrication des
timbres coloniaux fut confiée aux P. T. T.
Les surcharges furent prohibées d'une fa-
çon absolue ; des dispositions prises pour
assurer le réapprovisionnement rapide des
colonies, et des ordres donnés aux gouve.r-
îicurs pour que le montant des affranchisse-
ments puisse être acquitté en espèces dans
les bureaux qui, malgré tout, viendraient à
manquer de timbres. Mais les bureaux ne
manquèrent plus de timbres.
Si les collectionneu.rs amateurs ne se plai-
gnirent. pas de ces dispositions, dont l'ap-
plication ménageait leur bourse, les mar-
chands et les semi-professionnels s'en mon-
trèrent moins satisfaits. Ils s'agitèrent si
bien que, lors de l'une des nombreuses réor-
ganisations de l'Administration centrale, on
jugea indispensable de détacher le service
des timbres de celui des Postes pour le con-
fier au service des approvisionnements géné-
raux. Le bon génie des spéculateurs poussa
môme l'amabilitc encore plus loin.
Aussitôt les surcharges réapparurent. Le
Département lui-même donna. le signal en
décidant, sous prétexte de réaliser des éco-
nomies pour le compte des colonies, de faire
surcharger toute une série de timbres des-
tinés à la destruction. Aujourd'hui, les sur-
charges sont pratiquées partout. Les Anna-
les Coloniales, soucieuses de bien rensei-
gner leurs lecteurs, ont dû ouvrir une ru-
brique spéciale pour les signaler.
En même temps, les abus recommencè-
rent. Il fut, de nouveau, question de sanc-
tions. De nouveau, on entendit parler de
juge d'instruction. De nouveau, aussi, de
gros bénéfices furent réalisés!
Que des particuliers ayant ou non bou-
tique sur rue, se livrent à ce genre de spé-
culation, nous n'y voyons aucun inconvé-
nient c'est leur droit. Mais que des fonc-
tionnaires qui, par leur situation, ont de
l'action sur la marche des services publics
et, spécialement, sur le service des timbres
coloniaux, puissent se livrer aux mêmes ope-
rations, voilà qui est inadmissible. Ils doi-
vent ou abandonner leurs fonctions ou ces-
ser leur oommerce.
M. Daladier qui entend avoir une admi-
nistration au-dessus de tout soupçon, mettra,
nous n'en-doutons pas, promptement fin à
de semblables abus. L'Angély
Les desiraia des dominions britanniques
--0-0---
Jeudi dernier, M. Baldwin. faisait connaî-
tre aux Communes, en réponse ¡\ une quots
lion du capitaine Poloc, que le Gouverne-
ment envisageait In possibilité .le doniner
au Colonial Office (ministère des Colonies)
une autre avwellndion.
Cette déclaration s'éclaire, aujourd'hui,
Une dépêche Bouler, do Melbourne, si,tonale
que M. Rrllcc, premier ministre d'Austra-
lie, souhaiterait que l'on rcmplarAt le nom
de Colonial Office par Dominion Offiee ou
Impérial Office. Ainsi s'affirme, de jour en
jour davantage, la volonté des dominions
d'être traités en nations autonomes et non
en colonies.
A LA CHAMBRE
LA LOI DE FINANCES
L'enseignement technique
Une grande partie de la séance d'hier a
été consacrée à l'examen de l'article 24
créant une taxe pour le développement de
l'enseignement technique et de Illipprentis-
aage, applicable à l'Algérie et aux Colonies.
eage, Il s'agissait de décider que toute personne
ou société exerçant une profession indus-
trielle ou commerciale ou se livrant à l'ex-
ploitation minière est assujettie à une taxe
pour le développement de l'enseignement
technique et d'apprentissage.
Cette taxe, dont le produit, d'après le rap-
port de la Commission des finances, est
rattaché au budget de IJat, est fixée à
1/2 0/0 du montant totail des appointements,
salaires et toutes rétributions en espèces
payés pendant l'année précédente par le
chef d'entreprise.
Une longue discussion s'est engagée sur
la quotité de la taxe, à laquelle ont pris
part MM. Verlot, Emile Borel, de Moro-
Giafferi et Lefas.
Finalement, la Chambre adopte le texte
proposé par la Commission fixant la taxe à
35 centimes 0/0 dont cinq centimes seront
prélevés pour le laboratoire de recherches
scientifiques, puis l'ensemble de l'article 24
est adontc.
Ne seront pas considérés comme chefs
d'entreprises, aux termes du présent arti-
cle, et ne seront pas soumises à la taxe,
les personnes énumérées à l'article 10 de la
loi du 30 juin 1923, qui ne sont pas assu-
jetties à l'impôt sur bes bénéfices industriels
et commerciaux, non plus que les chefs
d'entreprise occupant moins de six ouvriers
et employés au-dessous de dix-huit ans en
dehors des membres de la famille, femme,
enfants, ascendants, frères ou sœurs.
Entre tomps, la Chambre a adopté un
amendement de M. Louis Giros, comprenant
les Compagnies de chemins de fer parmi
les justiciables de la nduvello taxe.
,.
A l'Académie. des Sciences
---0.0--
Lors de la dernière séance M. le docteur
Boux a commenté un mémoire du docteur
Marchoux sur l'emploi du stovarsoft, qui est
un sel d'arsenic, dans certaines manifesta-
lions de paludisme. Qupilques-unes de ces
manifestations sont aussitôt jugulées, d'au-
tres résistent, ce qui montre que les divers
modes des fièvres paludéennes sont fonction
de microbes pathogènes différents.
Si nous nous reportons aux travaux du
regretté docteur Mannud nous voyons que
le traitement du paludisme, quelle qu en
soit l'origine est une chose de très Jongue
haleine et que ce n'est pas un ou plusieurs
séjours dans les hôpitaux- qui peuvent avoir
raison rle cette maladie.
418.
L'AVIATION -, COLONIALE
Le raid belge
L'inquiétude qu'on ressentait pour l'équi-
'pc df(! l'avion Princcsse-José-Marie est dis-
sipée.
Un télégramme arrivé hier matin h
Bruxelles a rassuré les nombreux nmis du
lieutenant Thieffrv et de ses compagnons,
le pilote Léopold 'Roger et le mécanicien
Bruycker, arrivés avant-hier dimanche, à
Gao. En voici le contenu :
La traversée du désert a étd pénible.
Nous avons été retenus à Ouallen par la
tempête.
1m tcnH. de l'équipage est admirable.
L'appareil est en parfait état. Un repos
Sr.l'a nécessaire à Gao.
Tons les espoirs sont désormais permis.
De l'AtlanllQue à [a mer Rouge
La mission Tranin-Duvorne est arrivée à
Massaouah, sur la Mer Rouge, le 20 fé-
vrier, réalisant pour la première fois, mal-
gré de grandes difficultés, la traversée
totale du continent. africain.
Etlae ,passa successivement à Barnako*(lS
décembre), Zinder (26 décembre), Lac
Tchad (4 janvier), Fort-Lamy (13 janvier),
Abccher (24 janvier), El-Fisher (Soudan), le
3 février).
Après l'accident du lac Tchad, où une
nHlomIJlJil fut- enlisée, AT. Tranin, chef de
la mission, décidait néanmoins de poursui-
vre son raid avec une seule automobile, en
compagnie de M. Duvcrne. Les deux explo-
rateurs ont réussi dans leur tenlative, puis-
qu'ils ont atteint, le 20 février, les rives de
la Mer Rouge, après avoir parcouru près
de 6.000 kilomètres.
Les prétentions italiennes
Le Gouvernement italien vient d'inviter
le Gouvernement, égyptien à lui céder dans
le délai le plus rapide l'oasis de Djarboub,
siluce dans la partie désertique de l'I':gyp,t,
au voisinage de la frontière de Lybie.
Ziwar-Pachn, président du Conseil d'Egypte
a répondu au Rept ésentunl de l'Italie au
Caire qu'il était impossible à son Gouver-
nement de donner satisfaction a une pa-
reille demande.
-- & -
i, est a njarhouh que se trouve le tom-
beau du fondateur cle la f[l.nH'URe Confrérie
religieuse des Seiioussislos, dont le chef
actuel et les adeptes empêchent les Tlnliens
d'étendre leur action sur la TrLpolilaine.
A L'OFFICIEL
M: Beau (Christinn), ingénieur des Ponts
et Chaussées de tro classe est affecté au
service de rïnspcction générale des Tra-
vaux puTàlîcs dos colonies A partir du
lef février 1925 en qualité d'adjoint à l'Ins-
pecteur général et pn remplacement de M.
Guriaud, précédemment appelé à d'antres
fonctions.
Un beau geste
-0-0--
Ces Chambres françaises décidaient, le 31
décembre 1913, d'allouer, à titre de récom-
pense nationaJe, une pension de 12.000 frana
à Femand Foureau, le célèbre explorateur,
ancien chef de la Mission saharienne Foureau-
Lamy. L'explorateur mourut sans avoir jamais
bénéficié de cette pension réversible sur la
tête de sa femme, à concurrence de 6.000
francs, et Mme Foureau n'a, pour vivre, que
cette pension.
Depuis lors, les lois du 25 mars 1920 et 'du
14 avril 1924, en raison de la montée du prix
de la vie, ont majoré toutes les pensions qu'el-
les fussent civiles ou militaires. Seule, la pen-
sion attribuée par la reconnaissance nationale
est restée immuable.
M. Daladier, ministre des Colonies, heu-
reusement inspiré, a demandé à son collègue
des Finances de porter à 12.000 francs les
pensions des veuves de deux des plus grands
explorateurs de notre domaine colonial, Mme
Foureau et Mme Savorgnan de Brazza.
Ces dispositions seraient complétées par un
ajœtement convenable des pensions que la
France sert aux enfants d'un autre des grandi
pionniers de l'Afrique Equatoriale : l'explo-
rateur Gentil.
BBÏV A. O. F1.
La situation économique
Le Bulletin du mois de janvier 1925 de-
1 Agence Economique de l'A. O. F. donne
sur la situation économique de l'A. 0, F.
une vue .d'ensemble très satisfaisante et
faisant ressortir une progression sur l'ex-
portation des produits du cru dont l'ensem-
ble a attteint pendant les neuf premiers
mois de 1924 un tonnage de près de 428.000
tonnes contre 388.700 tonnes pour la pério-
de correspondante de 1923.
Ainsi que les Annales Coloniales l'ont in-
diqué récemment, la Tunisie a importé de
l'A. O. F. 804.000 kilos d'arachides en cos-
se et 856.359 kilos de sorgho.
SENEGAL
Une augmentation sensible du cheptel
bovin a été constatée au cours de 1924, et, à
part quelques cas de péri-pneumonie en
Casamajice et dans le cercle de Thiès, l'état
sanitaire du cheptel est Mtisfalsant.
L'aménagement du Ferlo offrira sous
peu aux pasteurs de vastes terrains de pa-
cage.
Le trafic du chemin de fer Dakar-Saint-,
Louis a accusé en octobre 1924 les chiffres
suivants :
Voyageurs transportés, 30.019 ; produit,
275.8<9 fr. 35. Grande vitossc (bagages et
marchandises), 401 t. 394 ; produit, 103.867
francs 38. Petite vitesse : arachides, 780
tonnes 290, et divers, 7.165 t. 955; produit,
4.13.938 fr. 14. Total des marchandises trans-
portées, 8.347 t.. 639. Total des produits,
794.684 fr. 87.
Pour la môme période de 1923, ces chif-
fres étaient les suivants : voyageurs, 28.479;
produits, 200.228 fr. 90. Grande vitesse, 213
tonnes; produit, 7.\Hû fr. 04. Petite vites-
se, 683 et 9.578 lonnes; produit, 370.207 fr.16.
Total des marchandises, 10.474 tonnes. To-
tal des produits, 724-.382 fr. 10.
Grâce i\ des travaux judicieux rapide*
ment exécutés, la protection contre les mon-
dations de la saison des pluies des escales
de Daigana et de Podor a pu être assurée.
GUINEE
En septembre dernier, la crue du Niger
et des affluents a pris des proportions con-
sidérables ! Pareille crue ne s'tait pas vue
depuis l'année 1)(). La récolte du riz de
marais en est très compromise, tandis que
celle du riz lloltant sera bonne si la décrue
est assez lente. Les autres cultures ont bon.
aspect, sauf celle du fonio, qui est presque
complètement perdue. La récolte du maïs
est terminée, celle des arachides commen-
çait, ainsi que celle du riz de montagne.
Dans le cercle de Kankan. plus de 27.000
plante - de sisal ont ét-é distribués. La cul-
ture du dà a été intensifiée, comme celle
du coton, qui semble devoir être belle.
Dans la Bflssc-Gninéc, les chefs indigène®
désireux d'assurer les méthodes nouvelles
adoptées dans le Fouta, ont entre-pris, ù.
leur tour, le labourage Ü la charrue. Cer-
tains d'entre eux ont acheté des hoeufs spé-
cialement destinés au dressage.
COTE-D'IVOIRE
T.,es chutes d'eau de sr.plembr!' 1\)2.t lIl1
été moyennes en basse ( /.Mc-d'lvoire. Lu.
récolte: de cacao et «le café s ;iunouce im-
portante. Par contre, eelle (j,.:-; amandes d.,
palme sera moyenne, l-'n haut.: ('.(Me-d'Ivoi-
re, la lin de l'hivernage a été marquée par
de fortes plui-cs, aussi les cultures vivriú-
res ont-elles donné d'abondantes récoltes,
et la végétation des champs tic coton a été
très vigoureuse.
lin octobre l'hivernage touchait à sa fin;
en haute Cô.to-d'Ivoire, les pluies se raré-
tiaienl, tandis qu'en basse C,'ilc-d'l\"oirc, la.
petite saison des pluies continuait norma-
lement. llans ln. première de ces régions,
la récolte des ignames, des arachides et In
riz s annonçait comme anoinianie ei 1<1,
végétation du eidon était satisfaisante.
Dans la. seconde, les semis rie cultures
vivrières, pour la seconde, récolte étaient
terminés. La récolte, df's colas l't. des cacaos
s'annonçait comme particulièrement abon-
dante. Profilant de la crue, les exploitants
acheminaient leur bois par les cours d'eau
vers les ports.
DAHOMEY
L'éla.t général du cheptel est satisfaisant.
Quelques cas de peste ont été signalés dans
la région do Nikki (cercle de Roron) ;
grâce aux mesures prises, h la vaccination
et à l'isolement dos malades, cette petite
épizootie a été rapidement circonscrite.
Grâce aux pluies, il a été possible de fai-
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