Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-02-05
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 février 1925 05 février 1925
Description : 1925/02/05 (A26,N20). 1925/02/05 (A26,N20).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396866s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEMB ANNEE. N* 20
NUMKBO : » CBNTlfctfKb JWJD1 SOm, 5 FEVRIKR 1960.
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Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
Ut ARTICLES PUaats PAR "LES ANNALES COLONIALU- SONT LA PltoPltltrt
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Le* Annonce» et Réclames$cni reçue» aux Bureou JuJournal H dttu te» Agence» de Publicité
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O* w'tbotuM dm t– I– larim 4m pirti et eh– I– pihdpaiu libnini
A la Côte d'Ivoire
le ,
1 M. Lapalud, qui vient d'être nommé
lieutenant - gouverneur de la Côte-
'd'Ivoire, n'est pas un étranger pour cet-
te colonie. Secrétaire général avec M.
[ Angoulvant, puis gouverneur intérimai-
t re pendant la période qui a précédé la
» prise de service de M. Antonetti, en
1917, il connaît parfaitement le pays,
aes possibilités et ses besoins. Nous
sommes certains, de plus, qu'il désire y
taire de bonne besogne.
La Côte-d'Ivoire a accompli, depuis
*5 ans, à la suite de l'énergique impul-
sion donnée par M. le gouverneur An-
ftoulvant, puis sous la direction de M.
Antonetti, qui a suivi le programme de
son prédécesseur, un progrès considéra-
ble. De pays à moitié pacifié, dont il
u fallu achever la conquête, dont l'or-
ganisation administrative était em-
bryonnaire et le commerce presque nul,
la Côte-d'Ivoire est en effet devenue,
au point de vue importance du mouve-
ment commerdial, la seconde des colo-
nies de l'Afrique Occidentale française,
venant immédiatement après le Séné-
gal pour le tonnage d'exportation, qui
se chiffre dès maintenant par près de
130.000 tonnes (Sénégal 325.000 envi-
ron) sur un total de 550.000 tonnes en-
viron pour l'ensemble de l' A. O. F.
Mais si l'on a fait beaucoup à la Cô-
te-d'Ivoire, il reste encore plus à faire,
car; à l'encontre de ce qui se passe gé-
néralement dans les autres colonies du
groupe, le développement économi-
que (industrie forestière et colonisation)
subit là une évolution que suit difficile-
ment le développement de l'outillage et
qui est toujours plus ou moins entravé
par l'insuffisance des moyens d'évacua-
tion ou d'embarquement des produits.
La Côte d'Ivoire est un pays de
grand avenir, riche par sa forêt, ses pal-
meraies et par toutes les cultures que
l'on peut y entreprendre, cacaoyer, ca-
féier, cocotier, etc. Le seul obstacle qui
paraisse insurmontable à une mise en
« t • 1 1 « 1 l - --
valeur plus rapide encore, resiae aans
la faiblesse de sa population (1.450.000
",-, habitants) et par suite dans la main-
d'œuvre limitée dont peuvent disposer
colons et exploitants forestiers. Mais
précisément cette main-d'œuvre, utilisée
plus judicieusement qu'elle ne l'est au-
jourd'hui, devrait être largement suffi-
sante pour longtemps encore et, par ail-
leurs, il est de nombreux travaux ou pro-
blèmes dont la réalisation ou la solution
exerceraient une influence décisive sur
l'avenir de la production. M. le Gouver-
neur Lapalud nous excusera de devan-
cer ses intentions et d'en énumérer quel-
ques-unes :
En premier lieu, il convient de pous- 1
ser avec toute la rapidité possible, les 1
travaux du chemin de fer montant vers
Bobo-Dioulasso, en vue de permettre
aux produits et à la main-d'œuvre de
la Ilaute-Volt de descendre vers la
côte; parallèlement, doit être entreprise
l'amélioration de la section Abidjan-
Dimbokro qui ne permet qu'avec trop
de difficultés d'assurer l'évacuation d'un
tonnage tant soit peu important.
Le projet d'une voie ferrée Dimbokro-
Daloa (ancien programme Angoulvant)
doit être définitivement abandonné. Le
faible trafic que pourrait fournir la sec-
tion Bouafflé-Dimbokro, ou en tout cas
Bandama-Dimbokro, peut être assuré
facilement par camions automobiles.
Quant à ccluqu'est susceptible de four-
air la région de Daloa, ce serait une
Bérésie que de le diriger sur Dimbokro
et Abidjan, l'obligeant à parcourir 500
kilomètres pour accéder à la mer, alors
qu'il peut l'atteindre en ne parcourant
que la moitié de cette distance, si dirigé
sur Sassandra. Ajoutons que dans le
premier cas, la voie ferrée trouverait une
région coupée de savanes sans grand in-
térêt, tandis que dans le second, elle
traversera, sur tout son parcours, la
grande forêt et permettra la mise en ex-
ploitation de superficies considérables.
La construction d'un wharf a été dé-
cidée à Vridi. Elle ne doit pas laisser
perdre de vue la question du port, dont
l'urgence s'imposera avant peu. Reste à
savoir si ce port devra être construit à
Abidjan ou à Moossou, ou s'il n'y aura
pas intérêt à le construire. à Sassan-
dra, où probablement, les travaux se-
raient beaucoup moins onéreux et offri-
raient plus de sécurité, Sassandra pou-
vant ctre relié ultérieurement à Bouaké,
via Daloa, par voie ferrée.
Il y a à stimuler, et au besoin impo-
ser, l'emploi du machinisme dans les ex-
v ploitations forestières. Il est Inadmissi-
ble que l'on continue plus longtemps à
gaspiller la main-d'œuvre, déjà trop
rare, pour tirer des billes de bois sur
les chantiers. Les prix auxquels se ven-
dent les acajous et les bénéfices inté-
ressants laissés aux exploitants dans
les exploitations biens conduites, peu-
vent permettre au Gouverneur d'exiger
l'abandon progressif d'un procédé si
archaïque et si contraire aux intérêts de
la colonie.
Enfin, il y a à étudier et à commen-
cer l'aménagement de la forêt, aména-
gement auquel il est temps de songer
dans la zone lagunaire et dans celle qui
est traversée par la voie ferrée, sous ris-
que de voir disparaître complètement
toutes les bonnes essences et leur rem-
placement par celles qui sont pratique-
ment inutilisables.
Nous examinerons prochainement,
l'une après l'autre, ces différentes ques-
tions, que les lecteurs des Annales sui-
vront certainement avec grande atten-
tion.
Pierre Valutle,
Député du Cher.
* -
Comment s'appelle t-il ?
-0-0--
Les Annales Coloniales ont entretenu déjà
à la suite deh cab/es reçust nos lecteur.. du cy-
clone qui a déoasté les côtes d'A nnam et du
Tonltfn, il y a six semaines. Le courrier d'In-
dochine apporte des renseignements complbnen-
taires sur le désastre et notamment sur la perte
d'un paquebot qui fait le service côtter.
Mais comment s'appelle-t-il ? Les joumeaux
nagent à l'enoi sur son nom. Si tous sont d'ac-
cord pour reconnaître qu'il avai, été réform é
par la Compagnie contractuelle des Message-
ries maritimes quand elle le trouoa hors d'état
et que son propriétaire est un Chinois on le
baptise indifféremment le pauore à t l'eau du
Pacifique le Saïgon comme autrefois l'Hanoi,
comme peut-être jamais" HalpIiong, comme
il fut peut-être aoant d'accomplir le dernier
plongeon. Le rédacteur de ce journal toujours
si bien informé nous donnera certainement le
mot de l'énigme qui est aussi, hélas, pour les
malheureux naufragés, le mot de la fin.
«b
Une semaine coloniale à Marseille
Les principaux groupements de Marseille
viennent de se réunir à la Société de Géogra-
phie de cette ville, sous la présidence de
M. Adrien Artaud, président de l'Instatut
colonial de Marseille, dans le but de créer
dans la région provençale une « Semaine
coloniale » analogue aux a Journées colo-
niales » de Belgique. Une fois par an, au
mois de juin, une semaine sera consacrée à
faire, dans toutes les communes de Pro-
vence, une propagande active sur nos colo-
nies, au moyen de conférences, d'affiches et
de distributions de tracts illustrés, de pro-
jections cinématographiques. Ce groupe-
ment prend la dénomination de Comité pro-
vençal de la « Semaine coloniale ». M. Ray-
mond Teisseirc, ancien président du « Co-
mité de l'Or » a été désigné comme prési.
dent du Comité.
La chaleur du sable au Sahara
--()-o--
M. W.-H. Barker, professeur de géogra-
phie à l'Université de Manchester, au
couro d'une récente conférence, a déclaré
que le désert du Sahara, deviendra un
jour le plus grand « réservoir de force du
monde », étant convaincu que l'on réussira
un iour à utiliser la chaleur du salle.
D après les observations des plus rigpu-
reusoifl faites pendant quatre années consé-
cutives en Mauritanie saharienne (1904 à
1908) nuis pendant une année à Zinder
('191.1-191 \) la température au soleil oscille
entre 70° et 75°. 11 s'ensuit pour la tempéra-
ture du sol un chiffre très élevé sur lequel
la température nocturne de l'air a peu d'in.
fluence.
L'idée de M. W-H. Barker peut donc
très bien être, plausible.
I I ̃̃̃.̃̃Il ̃ I I ̃- I!
AU SÉNAT -
DANS LES COMMISSIONS
--0-
Commission des Colonies
Voici la composition définitive de cette
Commission après désignation des' mem-
bres par les groupee
MM. Dau-sset (Seine), Auber (Réunion),
Tournait (Gers), Jean Morcl (Loire), Schra-
mock (Houchcs-du-Rhône), Chapsal (Cha-
rente-Inférieure), Chaanaud (Creuse), Mau-
rice Ordinaire (Douts), Charles Delon-
cle (Seine), Jean Philip (Gers), Rous.
fan (Héraull), Victor Bérard. (Jura),
Georges Berlhoulat (Setne-et-Oise), Paul
Bluysen (Inde), Paul Doumer (Corse), Le-
merfl (Martinique), Josse (Eure), Machet
(Savoie), Buhan (Gironde), Dudouyt (Man-
che), Beaumont (Allior), Mollard (Savoie),
Ganser (Oran), Catalogne (Basses-Pyré-
nées), Gaston Menier (Reine-et-Marne),
Messimy (Ain), Brindedu (Seine-Inférieure).
La Commission se réunira demain à 15
heures pour procéder à la constitution de
son Bureau.
Commission des Affaires étrangères
Notre ami Lucien Hubert, sénate-ur des
Ardennes a été réélu président de la Com-
mission.
Les Annamites et nous
-o»
Ce sont des bolchevis-
tes, ce sont des nationa-
listes, c'est ainsi qu'a-
vaient été traités les or*
ganisateurs de la réunion
qui, sous les auspices de
la Ligue des Droits de
l'Homme, eut lieu mardi
soir à - l'Hôtel - des -- Sociétés
savantes, Cinq cents personnes, dont un bon
quart d'Annamites, se pressaient dans lai
salle, un certain nombre de noirs étaient
aussi présents. Un collaborateur des Annales
Coloniales rend compte plus loin de cette in-
téressante manifestation. Je m voudrais que
dégager l'aspect général de cette séance.
M. Marius Moutet dit justement qu'il fallatt
donner la justice et l'instruction aux indigè-
nes en attendant de les émanciper, il a pré-
ctsé qu'on avait tort de faire des routes aux
colonies pour servir aux automobiles des fonc-
tionnaires et des ministres; il a attirmi,
que nous ne devrions plus considérer les in-
digènes comme nos ptres ennemis, ainsi que
nous le faisons actuellement. Marius est de
Lyon, mais là il exagère comme s'il était
du Midi le plus pur. D'ailleurs, que ce sott
M. Marius Moulet, que ce soit M. Grandjean,
de la Tribune Indigène, fie capitaine Monet,
du Foyer Annamite, ou Félicien Challaye,
chacun de ces orateurs a affirmé qu'à son
avis nous devrions évacuer un jour ou l'autre
V Indochine.
Mais cette opinion et cela est très in-
téressant à noter n'est pas du tout celle
de ces jeunes Annamites intelligents et let-
trés qui assistaient il y a quatre cents étu-
diants annamites à Paris, dont un seul bour-
sier et dont les porte-parole autorisés et
éloquents étaient MM. Phan Chau Trinh,
mandarin démissionnaire de la cour d'Antiam,
et Tran Van Kha, étudiant en droit à VUnt-
versiti de Paris. Le premier, dans un dis-
cours en annamite, traduit ensuite en Iran-
çais, le second en un français très pur, ont
fait Vexposé de leurs légitimes revendica-
tions. le dis légitimes non pas seulement à
leur point de vue, mais au nôtre, car il
n'y a pas un Français digne de ce nom ca-
pable de prétendre refuser ce qu'ils deman-
dent. Ils demandent non pas un peu plus
i de JUStice, mais la justice tout simplement;
ils demandent l'instruction, qui est depuis
une quinzaine d'années, et d'après tous les
orateurs, en régression dans notre empire in-
dochinois; ils veulent avoir un représentant
au Parlement digne de TTndochine ; ils dési-
rent que la naturalisation ne soit pas donnée
au compte-gouttes deux naturalisations
en un an pour 20.000.000 d'Annamites -
et qu'il soit possible sans formalités et ater-
moiements à tous les Annamites bacheliers,
par exemple, de devenir Français. Le collège
électoral de la Cochinchine, le futur collège
électoral de l'Indochine y gagneraient. Tous
les Français de VIndochine y compris les
électeurs Hindous ont-ils leur bachot 1
Ils ne demandent pas une autonomie, que
des esprits, bien intentionnés peut-être mais
mal équilibrés sans doute, leur offrent. Ils
ne veulent pas leur Parlement, ils veulent
leur place dans les Chambres françaises au
même titre que les électeurs de VInde frml-
çaise et ceux de M. Gratien Candace -
s'il en a.
Les Annamites veulent être protèges; ils
paient des impôts, ils veulent que l'argent
perçu assure leur sécurité devant les me-
naces du Siam, qui a une armée de 250.000
hommes outillée à Veuropéenne et peut Reven-
diquer un jour les territoires de la rive droite
du Mékong ; devant la probabilité du conflit
du Pacifique qui va mettre les Anglo-Saxons
en face des Jaunes et des Slaves, les Anna-
mites veulent rester neutres avec force et di-
gnité. Ils veulent une armée susceptible d'as-
surer leur neutralité; ils réclament une flotte
de protection et l'organisation de la défense
des côtes. Ils se considèrent comme les mem-
bres de la grande famille française, membres
susceptibles non pas d'assimilation,mai s d'as-
sociation étroite, loyale et sincère; hommes
sur lesquels le temps n a pas de prise, ils en-
trevoient au cours des siècles à venir une
grande patrie française où tous les Annami-
tes élèves au niveau de tous les Français, aff-
ront tous les mêmes droits. Georges AI ahé,
qui fut un des plus remarquables résidents
supérieurs de VIndochine et qui fut brisé
jadis par M. Albert Sarraut, se plaisait à
rendre hommage, à la sortie de la réunion,
aux nobles sentiments de cette élite annamitc.
Il faut dès maintenant marcher résolument
dans la voie où ils nous sollivitent, il faut,
comme le disait notre ami Maurice VioUette,
qui présidait la séance et prononça une claire
et vibrante allocutioll, que se réalise le plus
rapidement posible ce rapprochement indis-
pensable des Français et des Annamites pour
accomplir dans la prospérité et la sécurité
une œuvre damour et de paix française. 1
Marcel Ruedel
CONFÉRENCE DE L'OPIUM
M. Daladier ministre français des Colo-
nies, a assisté hier matin, à la séance do
la sous-Commission de la Conférence inter-
nationale de l'opium, décidée mardi par la
délégation des seize.
La sous-Commission a commencé l'exa-
men, jparajgrnipihe par paragraphe, des pro-
positions britanniques, qui prévoient deux
protocoies distincts.
A la Commission des Colonies
Le bureau
La Commission des colonies s'est réunie
hier pour nommer son bureau. M. Biaise
Diagne a été réélu président par 26 voix
contre 10 à M. Pierre Valude. Le reste du
bureau a été réélu par acclamation.
MM. Taittinger, Outrey, Maitre, Proust,
Perreau-Pradier, Roux-Frelssineng (vice-
présidents).
MM.A.lcide Delmont, Angoulvant, Aubriot,
Bicolfl, Poitou-Duplessy, Firançois-Morel,
Gasparin, Meunier (sccrétairee).
Composition de la Commission
Alcide Delmont, Angoulvant. Aubriot,
Barthélemy Robaglia, Berthon (André),
Briles Baron, Diagne, Doriot, Ernest Outrey,
Fabry (Jean), Félix-Gouin, Flayeile, Fonta-
nier (Henry), François-Moret (Tarn), Gas-
parin, Ginoux-Defermon. Goirand (AndrÓ),
Goniaux, Goude (Finiatère), Grandmaison
(commandant de), Henry Michel, Jaoquier,
Lafagette, La Groudièrë (de'. Le MoiFne
(Albert), Maître, Moutet, NoueMe, Perreau-
Pradier, Petit, Poitou-Duplesey, Proust,
Pradier, Riboisière (comte de La), Roux-
Régis, Riboisière (comte de Ln). Houx-
Freissineng, Saint-Just fanerai de), Tait-
tinger, Thomson, Valude,Warren (Edouard
de), William Bertrand (Charente-Inférieu-
rel.
Répartition géographique 1
Les 44 membres de la Commission re-
présentant les départements ou colonies
suivants :
Angoulvant, Inde française : Paul Au-
briot, Paris ; André Berthon, Paris : Bri-
gault, Indre-et-Loire: Brocard, Paris; Bru-
net, La Réunion : Charles Raroll. Basses-
Alpes ; Alcide Delmont, Martinique ; Dia-
gne, Sénégal ; Doriot, Seine ; Jean FabTfI.
Paria : Félix Gouin, Bouches-du-RhAne ;
Flayeile, Vosges: Fontanier, Cantal; Fran-
çois-Morel, Tarn : Gaspnrin. Réunion ; Gi-
noux-Defermon, Loire-Inférieure ; André
Goirand, Deux-Rèvres : Goniaux, Nord ;
Goude, Finistère ; de Grandmafson, Maine-
et-Loire ; Henry Michel, Basses-Alpes ; P.
Jacquier, Haute-Savoie ; Lafaaette, Aritae;
de la Groudière. Manche : Alhert le Mot-
une. Manche ; Maître, SnAne-et-Loire ;
Nouelle. Raône-et-Loire ; Outrey, Cochin-
chine: Perreau-Pradier, Yonne; Petit. Oran;
Poitou-Duplessy, Charente: Proust, Indre-
et-Loire; Begis, Bonches-du-m.ône: de la
Biboisière, ille-et-Vilaine ; Robaglia. Pa-
ris; Bour-Freissineng, Oran: de Saint-Just
Pas-de-CAlais; Taittinqer, Paris Thomson,
Constantlne: Valude, Cher : de Warren,
Meurthe-et-Moselle ; William Bcrtrand,
Charente-Inférieure.
La Commission par groupes
SOCIALISTES S. F. 1. O. (105)
8 membres
MM. Brigault, Charles Baron, Henry
Fontanier, Félix Gouin, Goniaux, Goude,
Moutet, Nouelle.
REPUBLICAINS SOCIALISTES (42)
4 membres
Paul Aubriot, Delmont, Diagne, Claude
Petit.
flADICAUX SOCIALISTES (HO)
10 membres
P-runet, François-Morol, Gasparin, Ant.
Goirand, Henry Michel, Jacquier Lafaget-
te, Proust, Valude, William Bertrand.
GAUCHE RADICALE (il)
3 membres
Gabriel Angoulvnnt. Roux-Freissineng,
Thomson.
COMMUNISTES (20)
2 membres
Doriot, Vaillant-Couturier.
NON INSCRITS (28)
2 membres
Goux-Dcrermon, Maître.
UNION REPUBLICAINE
DEMOCRATIQUE (101)
8 membres
Flayeile de Grandmaison, de la Groudiè-
re, Poitou-Duplessy, de la Hiboisièrc, géné-
ral de Saint-Just, Taittinger, Ed. de War-
ren.
GAUCHE REPURLICAINR
DEMOCRATIQUE (43)
4 membres
Jean Fabry, Ernest Outrey, PeiToau-Pra-
dier, Régis.
REPUBLICAINS DE GAUCHE (38)
8 membres
Brocard, Albert, Le Moignc, Bobaglia.
Les changements
Très peu de changements ont été opérés
dans le renouvellement de la Commission.
M. Henry Fontanier remplace M. Jean Bre-
ton pour le groupe socialiste : M. Doriot
remplace M. Vaillant-Oiuturior pour le
groupe communiste, M. Régis remplace M.
Hicnlft, pour la gauche républicaine démo-
cratique.
Enfin, M. Gabriel Angoulvant, qui appar-
tenait aux républicains de gauche, et est
passé à la gauche radicale, remplace M.
Albert Meunier dans la Commission au ti-
tre de la gauche radicale et est remplacé
lui-même pour les républicains de gauche
par M. Albert Le Moigne.
00-
De l'Atlantique à la mer Rouge
--00--
La mission Tranin-Duverne, venant
d'A l)eche.r est arrivé à El Fashcr le 3 lé-
vrier. fort bien accueillie par les autorités
britanniques du Dar/our.
La mission s'est dirigée vers le Vil nlanr.
Le ministère Herriot et les députés
de l'Algerie et des colonies.
Le ministère Herriot a posé deux fois la
question de confiance cette semaine, lundi
et mardi.
Lundi, il s'agissait de la suppression de
l'ambassade da Vatican qu'il réclamait.
La suppression a été votée par 314 voix
contre 250.
Ont voté pour le Gouvernement : (nous
mettons en italiques les noms des députés
qui ont voté la confiance au cabinet.)
- 103 socialistes sur 105 (2 absents par
congé).
134 radicaux-socialistes sur 140 (2 abste-
nus, 3 absents par congé, 1 a voté contre) :
MM. Auguste Brunet, Eugène Lautier, Gas-
parin, Jean François.
31 républicains socialistes sur 42 (6 ont
voté contre, 2 dont M. Painlevé, président,
se sont abstenus, 3 étaient absents par
congé) : MM. Diagne, Fiori, Mallarmé, Al.
cide Delmont.
16 membres de la gauche sur 41 (20 ont
voté contre, 2 se sont abstenus, 4 étaient ab-,
sents par congé) :
M. Thomson.
26 communistes.
4 membres n'appartenant à aucun groupe.
Ont voté contre le Gouvernement :
MM. Gabriel Angoulvant, gauche radi-
cale ; Gratien Candace, républicain socia-
liste; Ernest Outrey, gauche républicaine dé-
mocratique ; Emile Morinaud, républicain
socialiste ; Claude Petit, républicain socia-
liste; Roux-Freissineng, gauche radicale.
M. Victor Sevère s est abstenu.
Mardi, le Gouvernement a demandé à la
Chambre le maintien d'une mission diplo-
matique temporaire au Vatican. Le crédit
a été adopté par 317 voix contre 246. Cette
fois, tous les représentants de l'Algérie et
des colonies qui avaient voté lundi contre
la confiance au Gouvernement, ont rejoint
la majorité à l'exception.# de M. Ernest Ou-
trey qui a voté contre et de M. Victor Se-
vère qui a continué à s'abstenir.
Les bureaux des traodes commissions
de la Chambre
ou
Notre ami Ernest Haudos, député de la
Marne, a été réélu à l'unanimité président
de la Commission des douanes. Tous les bu-
reaux des autres commissions ont été égale-
ment réélus, à l'exception de M. André Ma-
ginot, ancien ministre de la C-erre, qui a été
battu comme président de la Commission de
l'armée par M. Jean Ossola, député des
Alpes-Maritimes.
Affaires étrangères
M. Franklin-Bouillon, président;
MM. Paul Bignon, Joseph. Barthélémy,
Loucheur, Mistral, Albert Milhaud, Emile
Borel, vice-présidents;
MM. Antériou, Paul Barbier, Chaumié,
Daniélou, Fontanier, Charles Frey, de la
Ferronays, Marcel Plaisant, secrétaires.
Commerce et industrie
M. Levasscur, président;
MM. Marron, Cauderon, Auguste Girard,
Henri Tasso, André Faisant, Rollin, vice-
présidents ;
MM. Conncvot, Fougère, Durand, Dele-
salle, Georges Richard, Larochc-joubert, se-
crétaires.
Douanes
M. Haudos, président ;
- MM. Barthe, Camuzct, Lemire (Eure),
Cadenat, Delesalle, vice-présidents;
MM. Railhac, Tilloy, Jean Bosc, Girod,
Molinié (Avcyron), Larochc- Joubert, secré -
taires.
Marine marchande
M. Bpuissou, président ;
MM. William Bertrand, Lahes, Cayrel,
Morinaud, Charles Leboucq, Masson, vice-
présidents ;
MM. Roux, Tasso, Félix, Teyssier, Coty,
Le Guen, secrétaires.
Marine militaire
M. Le Bail, président;
MM. Goude, Delarochc-Vernet, Daniélou,
Henrv Michel, Poujet, Ernest Flandin. vicc-
présidents ;
MM. Reynaud (Var), Chaumie. Brémond,
Lahes, Gamard. Guy de Montjou. Balanant,
de Menthon secrétaires.
Finances
M. Vincent Auriol a été réélu président;
MM. Ancel, Jemmy Schmidt, de Chap-
pedelaine, Ducos, vice-présidents;
MM. Can dace, Fallièrcs, Dey ris, Rameil,
Piétri, Baréty secrétaires.
Rapporteur général du budget : M. Viol-
lette.
Rapporteur général adjoint : M. Lamou-
reux.
Rapporteurs spéciaux :
Affaires étrangères : M. Ilrnry Simon.
Algérie et protectorats : M. Georges Bu-
reau.
Marine de guerre : Al. de Chappodelaine.
Commerce : M. Baréty.
Colonies et budgets locaux : M. Archim-
baud.
Marine marchande : M. Fhilippoteaux a
été élu en remplacement de M. Candace qui
ne se représentait pas.
rmr, EN F.(',()f)P' iwr.r, :
.1 1..-1 CHAMmiK : les Débats sur les crédits du
Maroc.
LR rum PAMS-DAKAR EV AVION.
LF. MlJSRR COLOyiAL DF. M OV
DE LA MEDITEMIAXUE AU rOXiU) l¡X AUTO-
MOMUi
Le commerce de la France avec ses colonies-
u -
Aux chiffres globaux que nous avons publiés
avant-hier sur le commerce de la France avec
ses colonies pendant l'année 1924, nous pou-
vons donner, par colonie ou pays de protoctqrat,
les chiffres atteints par ce commerce :
Importations : (En milliers de francs)
1924 1923
Algérie 1.632.770 1.225.888
Tunisie. 29R, 18tJ 302.744
Maroc 225.888 122.233
Sénégal. 388.701 277.131
Madagascar et dépendan-
ces 230.805 150.809
Indo-Chine française 322.401 £ *2.674
Autres colonies et pays
do protectorat. 917.610 673.782
Totaux des colonies fran-
çaises et pays de pro-
tectorat 4.066.403 3.0*5.2(61
sur des totaux génraux de 40.066.403 francs
pour 1924 et 32.688.000 francs pour 1923;
Exportations : (En milliers de francs)
1024 1023
Algérie 2.503.029 2.069.604
140 2.009.
Tunisie 540.33S 425.444
Maroc 688.350 486.333
Sénégal 313.301 195.662
Modugascor et dépendan-
ces 174.327 113.156
Indo-Chine française 571.221 416.130
Autres colonies et pays
de protectorat. 508.G03 363.831
Totaux des colonies fran-
co Ises et pays de pro-
tectorat 5.300.063 4.010.100
sur des totaux généraux de 41.454.137 francs
pour 1924 et de 30.432.585 francs pour 1923.
La politique indigène
en Indochine
--()-o--
Un grand meeting aux Sociétés Savantes, sur
la politique indigène en Indo-Chine, organisé
par l'Union franco-indochinoise et la Ligue des
Droits de l'Homme. Cinq cents personnes, plus
de cent Annamites, une trentaine de noirs, quel-
ques dames, des ouvriers, des employés, des
étudiants, quatre ou cinq camelots du Roy
égaillés dans la salle et qui, cinq ou six fois.
feront quelque tapage ; malheureusemoot. ce
n'étaient pas des ténors, un interrupteur de
l'Action française était même bègue et n' avait
pas encore fait de culture buccale.
F. Buisson, malade, n a pu presider ; il &
été remplacé par M. Maurice Viollette, ancien
ministre, rapporteur général du budget. Il y
avait beaucoup d'orateurs inscrits ; éliminons
d'abord celui qui a trop parlé et ceux qui, de
sa faute, n'ont pu parler.
Pendant une heure vingt, entre 10 heures et
11 heures et demie, le capitaine Monet. prés;..
dent du Foyer des étudiants annamites au Ton-
kin, a parlé de ses grands malheurs et de sa
petite affaire, brandissant des dossiers, dé-
ployant des journaux, pleurant sa misère, van-
tant son oeuvre, vendant ses brochures. Non erat
his locus. Ce fut triste surtout pour ses meil-
leurs amis. De sa faute, et M. Henri Guemut,
secrétaire général de la Ligue des Droits de
l'Homme, Babut et René Maran ne purent ou-
vrir le bec. Faut-il les plaindre ou l' en blâ-
mer ? Et maintenant passons aux affaires sé-
rieuses.
M. Marius Moutet ouvrit le feu, avec feu. il
affirma que les routes des colonies ne doivent
plus désormais servir exclusivement aux automo-
biles des fonctionnaires et des enrichis.
il réclame pour les indigènes la justice et af-
firme que l'administration française la leur refuse,
il veut que désormais l'on ne persécute plus les
indigènes, surtout ceux qui vendent s'émanciper,
et qu'il ne faut pas les considérer, comme nous
le faisons, comme nos pires ennemis.
Phan Chau Trinh, mandarin démissionnaire
de la cour d' Annam, prend la parole ensuite en
annamite. Il réclame une collaboration intime
des Français et des Annamites. Il y a là 20 mil-
lions d'hommes qui souffrent d'une administra-
tion qui n'a pas encore su s' adapter à leur men-
talité. Il exprime le vœu qu'une commission
d' enquête parlementaire se rende en Indochine
et examine impartialement la situation.
M. Félicien Challaye, conférencier et pro-
fesseur qui ht, il y a vingt-cinq ans, le tour
du monde et visita l'Indochine, qui y est re-
tourné il y a cinq ans. parle. Sa voix flûtée, aux
son:; un peu aigres, n'est pas agréable, mais il a
une bonne diction et une articulation sûre.
il fait un joli tableau du peuple annamite.
poli et policé, ayant le culte des ancêtres et
dont la civilisation raffinée n'a pas grand'chose
à envier à la nôtre. Les Annamites ont la pas-
sion de l'instniction ; une devise que l'orateur
a cueilli dans les temples bouddhiques dit :
« C'et par de bonnes études que l'on honore la
mémoire des parents. »
Au reste, dans l'ancien Annam. tous les en-
fants étaient égaux devant l'instruction et ce
n'est qu'ensuite, selon les aptitudes des rneil-
leurs d' entre eux. que la sélection s 'opérait. Ils
avaient, bien avant nous, réalisé 1 école unique.
M. Félicien Challaye note que les voies de
fait des blancs sur les indigènes étaient nom-
breuses il y a vingt-cinq ans, Il avait même, à
cette date, fait une brochure naïve sur la défense
des jaunes et l'éducation des blancs en Indo-
chine. Nous ne suivrons pas le professeur dans
ses diatribes violentes contre M. Caries, fonc-
tionnaire et tortionnaire, contro MM. Lrnest
Outrey, député de la Cochinchine, et Gabriel
.Angoulvant, député de 1'1 nde ftançaise. 11 dit
que, lors de son nouveau voyage, il y a cinq
ans, en Indochine, si la plupart des EUTopœn!t
manifestent la même incompréhension des indi-
gènes et les considèrent uniquement comme hon
à produire du caoutchouc, du riz, du charbon,
il a néanmoins recueilli beaucoup moins de ré-
cits de sévices graves, En réalité. nous avons.
NUMKBO : » CBNTlfctfKb JWJD1 SOm, 5 FEVRIKR 1960.
A > a
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
Ut ARTICLES PUaats PAR "LES ANNALES COLONIALU- SONT LA PltoPltltrt
EXCLUSIVE DU JOURNAL
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Rédietiva el AdatMtMtMa : 34, Rue du Mont-Thabof, PARIS-1" Téléphone : LOUYRI 11-17
u. - 4 mob a
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iiïJ # Etranger .1Mb «I» Ifl *
O* w'tbotuM dm t– I– larim 4m pirti et eh– I– pihdpaiu libnini
A la Côte d'Ivoire
le ,
1 M. Lapalud, qui vient d'être nommé
lieutenant - gouverneur de la Côte-
'd'Ivoire, n'est pas un étranger pour cet-
te colonie. Secrétaire général avec M.
[ Angoulvant, puis gouverneur intérimai-
t re pendant la période qui a précédé la
» prise de service de M. Antonetti, en
1917, il connaît parfaitement le pays,
aes possibilités et ses besoins. Nous
sommes certains, de plus, qu'il désire y
taire de bonne besogne.
La Côte-d'Ivoire a accompli, depuis
*5 ans, à la suite de l'énergique impul-
sion donnée par M. le gouverneur An-
ftoulvant, puis sous la direction de M.
Antonetti, qui a suivi le programme de
son prédécesseur, un progrès considéra-
ble. De pays à moitié pacifié, dont il
u fallu achever la conquête, dont l'or-
ganisation administrative était em-
bryonnaire et le commerce presque nul,
la Côte-d'Ivoire est en effet devenue,
au point de vue importance du mouve-
ment commerdial, la seconde des colo-
nies de l'Afrique Occidentale française,
venant immédiatement après le Séné-
gal pour le tonnage d'exportation, qui
se chiffre dès maintenant par près de
130.000 tonnes (Sénégal 325.000 envi-
ron) sur un total de 550.000 tonnes en-
viron pour l'ensemble de l' A. O. F.
Mais si l'on a fait beaucoup à la Cô-
te-d'Ivoire, il reste encore plus à faire,
car; à l'encontre de ce qui se passe gé-
néralement dans les autres colonies du
groupe, le développement économi-
que (industrie forestière et colonisation)
subit là une évolution que suit difficile-
ment le développement de l'outillage et
qui est toujours plus ou moins entravé
par l'insuffisance des moyens d'évacua-
tion ou d'embarquement des produits.
La Côte d'Ivoire est un pays de
grand avenir, riche par sa forêt, ses pal-
meraies et par toutes les cultures que
l'on peut y entreprendre, cacaoyer, ca-
féier, cocotier, etc. Le seul obstacle qui
paraisse insurmontable à une mise en
« t • 1 1 « 1 l - --
valeur plus rapide encore, resiae aans
la faiblesse de sa population (1.450.000
",-, habitants) et par suite dans la main-
d'œuvre limitée dont peuvent disposer
colons et exploitants forestiers. Mais
précisément cette main-d'œuvre, utilisée
plus judicieusement qu'elle ne l'est au-
jourd'hui, devrait être largement suffi-
sante pour longtemps encore et, par ail-
leurs, il est de nombreux travaux ou pro-
blèmes dont la réalisation ou la solution
exerceraient une influence décisive sur
l'avenir de la production. M. le Gouver-
neur Lapalud nous excusera de devan-
cer ses intentions et d'en énumérer quel-
ques-unes :
En premier lieu, il convient de pous- 1
ser avec toute la rapidité possible, les 1
travaux du chemin de fer montant vers
Bobo-Dioulasso, en vue de permettre
aux produits et à la main-d'œuvre de
la Ilaute-Volt de descendre vers la
côte; parallèlement, doit être entreprise
l'amélioration de la section Abidjan-
Dimbokro qui ne permet qu'avec trop
de difficultés d'assurer l'évacuation d'un
tonnage tant soit peu important.
Le projet d'une voie ferrée Dimbokro-
Daloa (ancien programme Angoulvant)
doit être définitivement abandonné. Le
faible trafic que pourrait fournir la sec-
tion Bouafflé-Dimbokro, ou en tout cas
Bandama-Dimbokro, peut être assuré
facilement par camions automobiles.
Quant à ccluqu'est susceptible de four-
air la région de Daloa, ce serait une
Bérésie que de le diriger sur Dimbokro
et Abidjan, l'obligeant à parcourir 500
kilomètres pour accéder à la mer, alors
qu'il peut l'atteindre en ne parcourant
que la moitié de cette distance, si dirigé
sur Sassandra. Ajoutons que dans le
premier cas, la voie ferrée trouverait une
région coupée de savanes sans grand in-
térêt, tandis que dans le second, elle
traversera, sur tout son parcours, la
grande forêt et permettra la mise en ex-
ploitation de superficies considérables.
La construction d'un wharf a été dé-
cidée à Vridi. Elle ne doit pas laisser
perdre de vue la question du port, dont
l'urgence s'imposera avant peu. Reste à
savoir si ce port devra être construit à
Abidjan ou à Moossou, ou s'il n'y aura
pas intérêt à le construire. à Sassan-
dra, où probablement, les travaux se-
raient beaucoup moins onéreux et offri-
raient plus de sécurité, Sassandra pou-
vant ctre relié ultérieurement à Bouaké,
via Daloa, par voie ferrée.
Il y a à stimuler, et au besoin impo-
ser, l'emploi du machinisme dans les ex-
v ploitations forestières. Il est Inadmissi-
ble que l'on continue plus longtemps à
gaspiller la main-d'œuvre, déjà trop
rare, pour tirer des billes de bois sur
les chantiers. Les prix auxquels se ven-
dent les acajous et les bénéfices inté-
ressants laissés aux exploitants dans
les exploitations biens conduites, peu-
vent permettre au Gouverneur d'exiger
l'abandon progressif d'un procédé si
archaïque et si contraire aux intérêts de
la colonie.
Enfin, il y a à étudier et à commen-
cer l'aménagement de la forêt, aména-
gement auquel il est temps de songer
dans la zone lagunaire et dans celle qui
est traversée par la voie ferrée, sous ris-
que de voir disparaître complètement
toutes les bonnes essences et leur rem-
placement par celles qui sont pratique-
ment inutilisables.
Nous examinerons prochainement,
l'une après l'autre, ces différentes ques-
tions, que les lecteurs des Annales sui-
vront certainement avec grande atten-
tion.
Pierre Valutle,
Député du Cher.
* -
Comment s'appelle t-il ?
-0-0--
Les Annales Coloniales ont entretenu déjà
à la suite deh cab/es reçust nos lecteur.. du cy-
clone qui a déoasté les côtes d'A nnam et du
Tonltfn, il y a six semaines. Le courrier d'In-
dochine apporte des renseignements complbnen-
taires sur le désastre et notamment sur la perte
d'un paquebot qui fait le service côtter.
Mais comment s'appelle-t-il ? Les joumeaux
nagent à l'enoi sur son nom. Si tous sont d'ac-
cord pour reconnaître qu'il avai, été réform é
par la Compagnie contractuelle des Message-
ries maritimes quand elle le trouoa hors d'état
et que son propriétaire est un Chinois on le
baptise indifféremment le pauore à t l'eau du
Pacifique le Saïgon comme autrefois l'Hanoi,
comme peut-être jamais" HalpIiong, comme
il fut peut-être aoant d'accomplir le dernier
plongeon. Le rédacteur de ce journal toujours
si bien informé nous donnera certainement le
mot de l'énigme qui est aussi, hélas, pour les
malheureux naufragés, le mot de la fin.
«b
Une semaine coloniale à Marseille
Les principaux groupements de Marseille
viennent de se réunir à la Société de Géogra-
phie de cette ville, sous la présidence de
M. Adrien Artaud, président de l'Instatut
colonial de Marseille, dans le but de créer
dans la région provençale une « Semaine
coloniale » analogue aux a Journées colo-
niales » de Belgique. Une fois par an, au
mois de juin, une semaine sera consacrée à
faire, dans toutes les communes de Pro-
vence, une propagande active sur nos colo-
nies, au moyen de conférences, d'affiches et
de distributions de tracts illustrés, de pro-
jections cinématographiques. Ce groupe-
ment prend la dénomination de Comité pro-
vençal de la « Semaine coloniale ». M. Ray-
mond Teisseirc, ancien président du « Co-
mité de l'Or » a été désigné comme prési.
dent du Comité.
La chaleur du sable au Sahara
--()-o--
M. W.-H. Barker, professeur de géogra-
phie à l'Université de Manchester, au
couro d'une récente conférence, a déclaré
que le désert du Sahara, deviendra un
jour le plus grand « réservoir de force du
monde », étant convaincu que l'on réussira
un iour à utiliser la chaleur du salle.
D après les observations des plus rigpu-
reusoifl faites pendant quatre années consé-
cutives en Mauritanie saharienne (1904 à
1908) nuis pendant une année à Zinder
('191.1-191 \) la température au soleil oscille
entre 70° et 75°. 11 s'ensuit pour la tempéra-
ture du sol un chiffre très élevé sur lequel
la température nocturne de l'air a peu d'in.
fluence.
L'idée de M. W-H. Barker peut donc
très bien être, plausible.
I I ̃̃̃.̃̃Il ̃ I I ̃- I!
AU SÉNAT -
DANS LES COMMISSIONS
--0-
Commission des Colonies
Voici la composition définitive de cette
Commission après désignation des' mem-
bres par les groupee
MM. Dau-sset (Seine), Auber (Réunion),
Tournait (Gers), Jean Morcl (Loire), Schra-
mock (Houchcs-du-Rhône), Chapsal (Cha-
rente-Inférieure), Chaanaud (Creuse), Mau-
rice Ordinaire (Douts), Charles Delon-
cle (Seine), Jean Philip (Gers), Rous.
fan (Héraull), Victor Bérard. (Jura),
Georges Berlhoulat (Setne-et-Oise), Paul
Bluysen (Inde), Paul Doumer (Corse), Le-
merfl (Martinique), Josse (Eure), Machet
(Savoie), Buhan (Gironde), Dudouyt (Man-
che), Beaumont (Allior), Mollard (Savoie),
Ganser (Oran), Catalogne (Basses-Pyré-
nées), Gaston Menier (Reine-et-Marne),
Messimy (Ain), Brindedu (Seine-Inférieure).
La Commission se réunira demain à 15
heures pour procéder à la constitution de
son Bureau.
Commission des Affaires étrangères
Notre ami Lucien Hubert, sénate-ur des
Ardennes a été réélu président de la Com-
mission.
Les Annamites et nous
-o»
Ce sont des bolchevis-
tes, ce sont des nationa-
listes, c'est ainsi qu'a-
vaient été traités les or*
ganisateurs de la réunion
qui, sous les auspices de
la Ligue des Droits de
l'Homme, eut lieu mardi
soir à - l'Hôtel - des -- Sociétés
savantes, Cinq cents personnes, dont un bon
quart d'Annamites, se pressaient dans lai
salle, un certain nombre de noirs étaient
aussi présents. Un collaborateur des Annales
Coloniales rend compte plus loin de cette in-
téressante manifestation. Je m voudrais que
dégager l'aspect général de cette séance.
M. Marius Moutet dit justement qu'il fallatt
donner la justice et l'instruction aux indigè-
nes en attendant de les émanciper, il a pré-
ctsé qu'on avait tort de faire des routes aux
colonies pour servir aux automobiles des fonc-
tionnaires et des ministres; il a attirmi,
que nous ne devrions plus considérer les in-
digènes comme nos ptres ennemis, ainsi que
nous le faisons actuellement. Marius est de
Lyon, mais là il exagère comme s'il était
du Midi le plus pur. D'ailleurs, que ce sott
M. Marius Moulet, que ce soit M. Grandjean,
de la Tribune Indigène, fie capitaine Monet,
du Foyer Annamite, ou Félicien Challaye,
chacun de ces orateurs a affirmé qu'à son
avis nous devrions évacuer un jour ou l'autre
V Indochine.
Mais cette opinion et cela est très in-
téressant à noter n'est pas du tout celle
de ces jeunes Annamites intelligents et let-
trés qui assistaient il y a quatre cents étu-
diants annamites à Paris, dont un seul bour-
sier et dont les porte-parole autorisés et
éloquents étaient MM. Phan Chau Trinh,
mandarin démissionnaire de la cour d'Antiam,
et Tran Van Kha, étudiant en droit à VUnt-
versiti de Paris. Le premier, dans un dis-
cours en annamite, traduit ensuite en Iran-
çais, le second en un français très pur, ont
fait Vexposé de leurs légitimes revendica-
tions. le dis légitimes non pas seulement à
leur point de vue, mais au nôtre, car il
n'y a pas un Français digne de ce nom ca-
pable de prétendre refuser ce qu'ils deman-
dent. Ils demandent non pas un peu plus
i de JUStice, mais la justice tout simplement;
ils demandent l'instruction, qui est depuis
une quinzaine d'années, et d'après tous les
orateurs, en régression dans notre empire in-
dochinois; ils veulent avoir un représentant
au Parlement digne de TTndochine ; ils dési-
rent que la naturalisation ne soit pas donnée
au compte-gouttes deux naturalisations
en un an pour 20.000.000 d'Annamites -
et qu'il soit possible sans formalités et ater-
moiements à tous les Annamites bacheliers,
par exemple, de devenir Français. Le collège
électoral de la Cochinchine, le futur collège
électoral de l'Indochine y gagneraient. Tous
les Français de VIndochine y compris les
électeurs Hindous ont-ils leur bachot 1
Ils ne demandent pas une autonomie, que
des esprits, bien intentionnés peut-être mais
mal équilibrés sans doute, leur offrent. Ils
ne veulent pas leur Parlement, ils veulent
leur place dans les Chambres françaises au
même titre que les électeurs de VInde frml-
çaise et ceux de M. Gratien Candace -
s'il en a.
Les Annamites veulent être protèges; ils
paient des impôts, ils veulent que l'argent
perçu assure leur sécurité devant les me-
naces du Siam, qui a une armée de 250.000
hommes outillée à Veuropéenne et peut Reven-
diquer un jour les territoires de la rive droite
du Mékong ; devant la probabilité du conflit
du Pacifique qui va mettre les Anglo-Saxons
en face des Jaunes et des Slaves, les Anna-
mites veulent rester neutres avec force et di-
gnité. Ils veulent une armée susceptible d'as-
surer leur neutralité; ils réclament une flotte
de protection et l'organisation de la défense
des côtes. Ils se considèrent comme les mem-
bres de la grande famille française, membres
susceptibles non pas d'assimilation,mai s d'as-
sociation étroite, loyale et sincère; hommes
sur lesquels le temps n a pas de prise, ils en-
trevoient au cours des siècles à venir une
grande patrie française où tous les Annami-
tes élèves au niveau de tous les Français, aff-
ront tous les mêmes droits. Georges AI ahé,
qui fut un des plus remarquables résidents
supérieurs de VIndochine et qui fut brisé
jadis par M. Albert Sarraut, se plaisait à
rendre hommage, à la sortie de la réunion,
aux nobles sentiments de cette élite annamitc.
Il faut dès maintenant marcher résolument
dans la voie où ils nous sollivitent, il faut,
comme le disait notre ami Maurice VioUette,
qui présidait la séance et prononça une claire
et vibrante allocutioll, que se réalise le plus
rapidement posible ce rapprochement indis-
pensable des Français et des Annamites pour
accomplir dans la prospérité et la sécurité
une œuvre damour et de paix française. 1
Marcel Ruedel
CONFÉRENCE DE L'OPIUM
M. Daladier ministre français des Colo-
nies, a assisté hier matin, à la séance do
la sous-Commission de la Conférence inter-
nationale de l'opium, décidée mardi par la
délégation des seize.
La sous-Commission a commencé l'exa-
men, jparajgrnipihe par paragraphe, des pro-
positions britanniques, qui prévoient deux
protocoies distincts.
A la Commission des Colonies
Le bureau
La Commission des colonies s'est réunie
hier pour nommer son bureau. M. Biaise
Diagne a été réélu président par 26 voix
contre 10 à M. Pierre Valude. Le reste du
bureau a été réélu par acclamation.
MM. Taittinger, Outrey, Maitre, Proust,
Perreau-Pradier, Roux-Frelssineng (vice-
présidents).
MM.A.lcide Delmont, Angoulvant, Aubriot,
Bicolfl, Poitou-Duplessy, Firançois-Morel,
Gasparin, Meunier (sccrétairee).
Composition de la Commission
Alcide Delmont, Angoulvant. Aubriot,
Barthélemy Robaglia, Berthon (André),
Bri
Fabry (Jean), Félix-Gouin, Flayeile, Fonta-
nier (Henry), François-Moret (Tarn), Gas-
parin, Ginoux-Defermon. Goirand (AndrÓ),
Goniaux, Goude (Finiatère), Grandmaison
(commandant de), Henry Michel, Jaoquier,
Lafagette, La Groudièrë (de'. Le MoiFne
(Albert), Maître, Moutet, NoueMe, Perreau-
Pradier, Petit, Poitou-Duplesey, Proust,
Pradier, Riboisière (comte de La), Roux-
Régis, Riboisière (comte de Ln). Houx-
Freissineng, Saint-Just fanerai de), Tait-
tinger, Thomson, Valude,Warren (Edouard
de), William Bertrand (Charente-Inférieu-
rel.
Répartition géographique 1
Les 44 membres de la Commission re-
présentant les départements ou colonies
suivants :
Angoulvant, Inde française : Paul Au-
briot, Paris ; André Berthon, Paris : Bri-
gault, Indre-et-Loire: Brocard, Paris; Bru-
net, La Réunion : Charles Raroll. Basses-
Alpes ; Alcide Delmont, Martinique ; Dia-
gne, Sénégal ; Doriot, Seine ; Jean FabTfI.
Paria : Félix Gouin, Bouches-du-RhAne ;
Flayeile, Vosges: Fontanier, Cantal; Fran-
çois-Morel, Tarn : Gaspnrin. Réunion ; Gi-
noux-Defermon, Loire-Inférieure ; André
Goirand, Deux-Rèvres : Goniaux, Nord ;
Goude, Finistère ; de Grandmafson, Maine-
et-Loire ; Henry Michel, Basses-Alpes ; P.
Jacquier, Haute-Savoie ; Lafaaette, Aritae;
de la Groudière. Manche : Alhert le Mot-
une. Manche ; Maître, SnAne-et-Loire ;
Nouelle. Raône-et-Loire ; Outrey, Cochin-
chine: Perreau-Pradier, Yonne; Petit. Oran;
Poitou-Duplessy, Charente: Proust, Indre-
et-Loire; Begis, Bonches-du-m.ône: de la
Biboisière, ille-et-Vilaine ; Robaglia. Pa-
ris; Bour-Freissineng, Oran: de Saint-Just
Pas-de-CAlais; Taittinqer, Paris Thomson,
Constantlne: Valude, Cher : de Warren,
Meurthe-et-Moselle ; William Bcrtrand,
Charente-Inférieure.
La Commission par groupes
SOCIALISTES S. F. 1. O. (105)
8 membres
MM. Brigault, Charles Baron, Henry
Fontanier, Félix Gouin, Goniaux, Goude,
Moutet, Nouelle.
REPUBLICAINS SOCIALISTES (42)
4 membres
Paul Aubriot, Delmont, Diagne, Claude
Petit.
flADICAUX SOCIALISTES (HO)
10 membres
P-runet, François-Morol, Gasparin, Ant.
Goirand, Henry Michel, Jacquier Lafaget-
te, Proust, Valude, William Bertrand.
GAUCHE RADICALE (il)
3 membres
Gabriel Angoulvnnt. Roux-Freissineng,
Thomson.
COMMUNISTES (20)
2 membres
Doriot, Vaillant-Couturier.
NON INSCRITS (28)
2 membres
Goux-Dcrermon, Maître.
UNION REPUBLICAINE
DEMOCRATIQUE (101)
8 membres
Flayeile de Grandmaison, de la Groudiè-
re, Poitou-Duplessy, de la Hiboisièrc, géné-
ral de Saint-Just, Taittinger, Ed. de War-
ren.
GAUCHE REPURLICAINR
DEMOCRATIQUE (43)
4 membres
Jean Fabry, Ernest Outrey, PeiToau-Pra-
dier, Régis.
REPUBLICAINS DE GAUCHE (38)
8 membres
Brocard, Albert, Le Moignc, Bobaglia.
Les changements
Très peu de changements ont été opérés
dans le renouvellement de la Commission.
M. Henry Fontanier remplace M. Jean Bre-
ton pour le groupe socialiste : M. Doriot
remplace M. Vaillant-Oiuturior pour le
groupe communiste, M. Régis remplace M.
Hicnlft, pour la gauche républicaine démo-
cratique.
Enfin, M. Gabriel Angoulvant, qui appar-
tenait aux républicains de gauche, et est
passé à la gauche radicale, remplace M.
Albert Meunier dans la Commission au ti-
tre de la gauche radicale et est remplacé
lui-même pour les républicains de gauche
par M. Albert Le Moigne.
00-
De l'Atlantique à la mer Rouge
--00--
La mission Tranin-Duverne, venant
d'A l)eche.r est arrivé à El Fashcr le 3 lé-
vrier. fort bien accueillie par les autorités
britanniques du Dar/our.
La mission s'est dirigée vers le Vil nlanr.
Le ministère Herriot et les députés
de l'Algerie et des colonies.
Le ministère Herriot a posé deux fois la
question de confiance cette semaine, lundi
et mardi.
Lundi, il s'agissait de la suppression de
l'ambassade da Vatican qu'il réclamait.
La suppression a été votée par 314 voix
contre 250.
Ont voté pour le Gouvernement : (nous
mettons en italiques les noms des députés
qui ont voté la confiance au cabinet.)
- 103 socialistes sur 105 (2 absents par
congé).
134 radicaux-socialistes sur 140 (2 abste-
nus, 3 absents par congé, 1 a voté contre) :
MM. Auguste Brunet, Eugène Lautier, Gas-
parin, Jean François.
31 républicains socialistes sur 42 (6 ont
voté contre, 2 dont M. Painlevé, président,
se sont abstenus, 3 étaient absents par
congé) : MM. Diagne, Fiori, Mallarmé, Al.
cide Delmont.
16 membres de la gauche sur 41 (20 ont
voté contre, 2 se sont abstenus, 4 étaient ab-,
sents par congé) :
M. Thomson.
26 communistes.
4 membres n'appartenant à aucun groupe.
Ont voté contre le Gouvernement :
MM. Gabriel Angoulvant, gauche radi-
cale ; Gratien Candace, républicain socia-
liste; Ernest Outrey, gauche républicaine dé-
mocratique ; Emile Morinaud, républicain
socialiste ; Claude Petit, républicain socia-
liste; Roux-Freissineng, gauche radicale.
M. Victor Sevère s est abstenu.
Mardi, le Gouvernement a demandé à la
Chambre le maintien d'une mission diplo-
matique temporaire au Vatican. Le crédit
a été adopté par 317 voix contre 246. Cette
fois, tous les représentants de l'Algérie et
des colonies qui avaient voté lundi contre
la confiance au Gouvernement, ont rejoint
la majorité à l'exception.# de M. Ernest Ou-
trey qui a voté contre et de M. Victor Se-
vère qui a continué à s'abstenir.
Les bureaux des traodes commissions
de la Chambre
ou
Notre ami Ernest Haudos, député de la
Marne, a été réélu à l'unanimité président
de la Commission des douanes. Tous les bu-
reaux des autres commissions ont été égale-
ment réélus, à l'exception de M. André Ma-
ginot, ancien ministre de la C-erre, qui a été
battu comme président de la Commission de
l'armée par M. Jean Ossola, député des
Alpes-Maritimes.
Affaires étrangères
M. Franklin-Bouillon, président;
MM. Paul Bignon, Joseph. Barthélémy,
Loucheur, Mistral, Albert Milhaud, Emile
Borel, vice-présidents;
MM. Antériou, Paul Barbier, Chaumié,
Daniélou, Fontanier, Charles Frey, de la
Ferronays, Marcel Plaisant, secrétaires.
Commerce et industrie
M. Levasscur, président;
MM. Marron, Cauderon, Auguste Girard,
Henri Tasso, André Faisant, Rollin, vice-
présidents ;
MM. Conncvot, Fougère, Durand, Dele-
salle, Georges Richard, Larochc-joubert, se-
crétaires.
Douanes
M. Haudos, président ;
- MM. Barthe, Camuzct, Lemire (Eure),
Cadenat, Delesalle, vice-présidents;
MM. Railhac, Tilloy, Jean Bosc, Girod,
Molinié (Avcyron), Larochc- Joubert, secré -
taires.
Marine marchande
M. Bpuissou, président ;
MM. William Bertrand, Lahes, Cayrel,
Morinaud, Charles Leboucq, Masson, vice-
présidents ;
MM. Roux, Tasso, Félix, Teyssier, Coty,
Le Guen, secrétaires.
Marine militaire
M. Le Bail, président;
MM. Goude, Delarochc-Vernet, Daniélou,
Henrv Michel, Poujet, Ernest Flandin. vicc-
présidents ;
MM. Reynaud (Var), Chaumie. Brémond,
Lahes, Gamard. Guy de Montjou. Balanant,
de Menthon secrétaires.
Finances
M. Vincent Auriol a été réélu président;
MM. Ancel, Jemmy Schmidt, de Chap-
pedelaine, Ducos, vice-présidents;
MM. Can dace, Fallièrcs, Dey ris, Rameil,
Piétri, Baréty secrétaires.
Rapporteur général du budget : M. Viol-
lette.
Rapporteur général adjoint : M. Lamou-
reux.
Rapporteurs spéciaux :
Affaires étrangères : M. Ilrnry Simon.
Algérie et protectorats : M. Georges Bu-
reau.
Marine de guerre : Al. de Chappodelaine.
Commerce : M. Baréty.
Colonies et budgets locaux : M. Archim-
baud.
Marine marchande : M. Fhilippoteaux a
été élu en remplacement de M. Candace qui
ne se représentait pas.
rmr, EN F.(',()f)P' iwr.r, :
.1 1..-1 CHAMmiK : les Débats sur les crédits du
Maroc.
LR rum PAMS-DAKAR EV AVION.
LF. MlJSRR COLOyiAL DF. M OV
DE LA MEDITEMIAXUE AU rOXiU) l¡X AUTO-
MOMUi
Le commerce de la France avec ses colonies-
u -
Aux chiffres globaux que nous avons publiés
avant-hier sur le commerce de la France avec
ses colonies pendant l'année 1924, nous pou-
vons donner, par colonie ou pays de protoctqrat,
les chiffres atteints par ce commerce :
Importations : (En milliers de francs)
1924 1923
Algérie 1.632.770 1.225.888
Tunisie. 29R, 18tJ 302.744
Maroc 225.888 122.233
Sénégal. 388.701 277.131
Madagascar et dépendan-
ces 230.805 150.809
Indo-Chine française 322.401 £ *2.674
Autres colonies et pays
do protectorat. 917.610 673.782
Totaux des colonies fran-
çaises et pays de pro-
tectorat 4.066.403 3.0*5.2(61
sur des totaux génraux de 40.066.403 francs
pour 1924 et 32.688.000 francs pour 1923;
Exportations : (En milliers de francs)
1024 1023
Algérie 2.503.029 2.069.604
140 2.009.
Tunisie 540.33S 425.444
Maroc 688.350 486.333
Sénégal 313.301 195.662
Modugascor et dépendan-
ces 174.327 113.156
Indo-Chine française 571.221 416.130
Autres colonies et pays
de protectorat. 508.G03 363.831
Totaux des colonies fran-
co Ises et pays de pro-
tectorat 5.300.063 4.010.100
sur des totaux généraux de 41.454.137 francs
pour 1924 et de 30.432.585 francs pour 1923.
La politique indigène
en Indochine
--()-o--
Un grand meeting aux Sociétés Savantes, sur
la politique indigène en Indo-Chine, organisé
par l'Union franco-indochinoise et la Ligue des
Droits de l'Homme. Cinq cents personnes, plus
de cent Annamites, une trentaine de noirs, quel-
ques dames, des ouvriers, des employés, des
étudiants, quatre ou cinq camelots du Roy
égaillés dans la salle et qui, cinq ou six fois.
feront quelque tapage ; malheureusemoot. ce
n'étaient pas des ténors, un interrupteur de
l'Action française était même bègue et n' avait
pas encore fait de culture buccale.
F. Buisson, malade, n a pu presider ; il &
été remplacé par M. Maurice Viollette, ancien
ministre, rapporteur général du budget. Il y
avait beaucoup d'orateurs inscrits ; éliminons
d'abord celui qui a trop parlé et ceux qui, de
sa faute, n'ont pu parler.
Pendant une heure vingt, entre 10 heures et
11 heures et demie, le capitaine Monet. prés;..
dent du Foyer des étudiants annamites au Ton-
kin, a parlé de ses grands malheurs et de sa
petite affaire, brandissant des dossiers, dé-
ployant des journaux, pleurant sa misère, van-
tant son oeuvre, vendant ses brochures. Non erat
his locus. Ce fut triste surtout pour ses meil-
leurs amis. De sa faute, et M. Henri Guemut,
secrétaire général de la Ligue des Droits de
l'Homme, Babut et René Maran ne purent ou-
vrir le bec. Faut-il les plaindre ou l' en blâ-
mer ? Et maintenant passons aux affaires sé-
rieuses.
M. Marius Moutet ouvrit le feu, avec feu. il
affirma que les routes des colonies ne doivent
plus désormais servir exclusivement aux automo-
biles des fonctionnaires et des enrichis.
il réclame pour les indigènes la justice et af-
firme que l'administration française la leur refuse,
il veut que désormais l'on ne persécute plus les
indigènes, surtout ceux qui vendent s'émanciper,
et qu'il ne faut pas les considérer, comme nous
le faisons, comme nos pires ennemis.
Phan Chau Trinh, mandarin démissionnaire
de la cour d' Annam, prend la parole ensuite en
annamite. Il réclame une collaboration intime
des Français et des Annamites. Il y a là 20 mil-
lions d'hommes qui souffrent d'une administra-
tion qui n'a pas encore su s' adapter à leur men-
talité. Il exprime le vœu qu'une commission
d' enquête parlementaire se rende en Indochine
et examine impartialement la situation.
M. Félicien Challaye, conférencier et pro-
fesseur qui ht, il y a vingt-cinq ans, le tour
du monde et visita l'Indochine, qui y est re-
tourné il y a cinq ans. parle. Sa voix flûtée, aux
son:; un peu aigres, n'est pas agréable, mais il a
une bonne diction et une articulation sûre.
il fait un joli tableau du peuple annamite.
poli et policé, ayant le culte des ancêtres et
dont la civilisation raffinée n'a pas grand'chose
à envier à la nôtre. Les Annamites ont la pas-
sion de l'instniction ; une devise que l'orateur
a cueilli dans les temples bouddhiques dit :
« C'et par de bonnes études que l'on honore la
mémoire des parents. »
Au reste, dans l'ancien Annam. tous les en-
fants étaient égaux devant l'instruction et ce
n'est qu'ensuite, selon les aptitudes des rneil-
leurs d' entre eux. que la sélection s 'opérait. Ils
avaient, bien avant nous, réalisé 1 école unique.
M. Félicien Challaye note que les voies de
fait des blancs sur les indigènes étaient nom-
breuses il y a vingt-cinq ans, Il avait même, à
cette date, fait une brochure naïve sur la défense
des jaunes et l'éducation des blancs en Indo-
chine. Nous ne suivrons pas le professeur dans
ses diatribes violentes contre M. Caries, fonc-
tionnaire et tortionnaire, contro MM. Lrnest
Outrey, député de la Cochinchine, et Gabriel
.Angoulvant, député de 1'1 nde ftançaise. 11 dit
que, lors de son nouveau voyage, il y a cinq
ans, en Indochine, si la plupart des EUTopœn!t
manifestent la même incompréhension des indi-
gènes et les considèrent uniquement comme hon
à produire du caoutchouc, du riz, du charbon,
il a néanmoins recueilli beaucoup moins de ré-
cits de sévices graves, En réalité. nous avons.
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