Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-01-30
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 janvier 1925 30 janvier 1925
Description : 1925/01/30 (A26,N17). 1925/01/30 (A26,N17).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396863j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
le
VINGT-SIXIEME ANNEE. - NO 17 bit NUMERO ; 80 iJ £ N M.V&S VENDREDI SOIR, 30 JANVIER 1*25.
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Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
- um AKTICUES PUBLIÉS PAU "LIS ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
-. EXCLUSIVE DU JOURNAL
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IIOIINEIEIITS ̃ ̃ 80 il 49 aa
Main i j f atrangtr IM S ̃ 6S i
On •'•bonne dans tout 1m Butmu de pacte et ches lea prindpeux UbnIne
La chasse et le toorlsms en Tunisie
Le tourisme, de plus en plus facilité par le
perfectionnement dé l'automobile, est à Tordre
du jour. Notre Afrique du Nord en devient la
terre d'élection. Il ne s'agit plus seulement de
parcourir les routes en corniche du littoral, en
poussant quelques pointes, naguère considérées
comme hardies, vers l'intérieur, à Kairouan ou
Sbertla, à Biskra ou Laghouat. Ce sont là main-
tenant petites promenades, au moment où s'ac-
complissent diverses expéditions vers le Tchad.
le Congo, le grand intérieur africain, qu'il y a
peu de lustres encore, les atlas désignaient du
terme vague et mystérieux de terrœ ignC!'.
Sans proposer aux touristes de pareilles ran-
données qui relèvent encore un peu de l'explo-
ration, on peut, du moins, leur tracer des itiné-
raires qui les mèneront un peu plus loin de la
civilisation rectiligne, dans des régions où il
reste encore un peu de nature primitive, non
seulement dans le décor, mais aussi dans la race
humaine et les animaux. Ceux qui ont des am-
bitions cynégétiques pourront ainsi s'offrir Un
sibier qu. on ne rapporte pas en sa carnassière
ans les chasses, fussent-elles gardées, des pays
d'Europe, ni même d'Amérique, d'où viennent,
en général, les touristes, citadins Qui fuient l'at-
mosphère des villes.
La chasse dont nous voulons parler demande
quelque organisation. Ce n'est évidemment pas
dans la banlieue des capitales que l'on peut
avoir la prétention d'abattre, à défaut de lion,
d une h Y éne, tine
Une panthère, un guépard, une hyène, une
gazelle ou un mouflon. Il faut donc disposer de
plusieurs jours et d'un matériel de campement
permettant de ne dépendre d'aucune condition
d'étape ou de résidence ; mais c'est là chose fa-
cile à la plupart de ceux qui pràtiquent le tou-
risme saisonnier.
Le meilleur conseiller auquel pourront recou-
rir les amateurs de ce beau sport sera une fort
intéressante brochure de M. Louis Lavauden.
inspecteur de3 Eaux et Forêts, sur la faune cy-
négétique de 1 unisie que complète une carte
-1-tartition des grands animaux sus-
ceptibles d'offrir au chasseur un coup de fusil
rare et magnifique.
-Nous mettons nous-mêmes à contribution dans
le-ptésent exposé cette mine de documents.
Cest, là que nous apprenons que, lorsqu' Al-
phonse Dat*det écrivait son Tartarin, il y avait
encore .bel et bien des lions en Algérie et en
Tunisie. S'ils ne se promenaient pas dans les
jardins des faubourgs des grandes villes, il
n'était nullement nécessaire d'aller jusqu' aux
confins du désert pour trouver encore quelques-
uns de ces grands fauves.
Le dernier lioi. dont on connaisse la mort en
Algérie fut tré, dans la région de Souk-Ahr-
zas, en 1891 .La même année, un lion fut tué en
Tunisie, à Babouch, entre Taoarka et Aïn-Dra-
ham. L année précédente, à la suite d une crue
de la Medjerdah. on avait trouvé, au barrage
de DjedeYdal le cadavte d'un lionceau noyé.
Depuis, on n'a plus signalé la présence du roi
des animaux en Tunisie. Il était cependant assez
commun dans les régions forestières, le long de
la frontière algérienne, jusqu'à l'occupation
française. Il s'est retiré devant la civilisation.
Où faudrait-il qu aillent maintenant le cher-
cher ceux qui voudraient se procurer l'émotion
d'un tête à tête avec lui ? Il est bien difficile
de le dire. Cependant, les caravanes qui arri-
vent à Gabès, venant des régions de Ghat et
Ghadamès, apportent encore des griffes et des
dents de lion qui sont vendues aux bijoutiers
arabes pour en faire des breloques. Il est rare
qu'elles offrent des peaux que les chefs des tri-
bus -sahariennes gardent jalousement pour erj
orrier leurs tentes.
Nous ne pouvons donc faire figurer le lion
dans un programme de chasse en Tunisie. Cela
ne veut pas dire que l'on n'y puisse connaître les
sensations et les périls réels de la chasse aux
grands fauves. La panthère peut abondamment
procurer les unes et les autres. Or, la panthère
existe encore dans les Nefza, dans la région
d'E.1 Feidja, dans le pays farouche des Khrou-
mirs.
C'est un magnifique et terrible animal. Il peut
atteindre plus de 2 m. 50 de longueur des oreil-
les à l'extrémité de la queue, et dépasser le
poids de 80 kilos. La chasse en est très malai.
sée, car la panthère n'a point une tannière fixe
comme le lion ; elle change de quartier, mais
c'est toujours au sein de fourrés impénétrables
qu'elle s'établit. On relève ses traces ; on en-
tend son cri pendant la nuit, mais on n'arrive
que très difficilement à la dépister.
C'est parfois sur la grosse branche fourchue
d'un arbre quelle est en embuscade. Il y a
quelques années, deux gendarmes chevauchaient
sur une piste à ttavers une forêt des Nefzas ;
soudain, un choc formidable abattit une des
montures, c'était une panthère qui, ainsi pos-
tée, venait de s'élancer sur la croupe de la bête.
Heureusement, les gendarmes bien armés purent
tuer leur agresseur de deux balles dans la tête.
- Dans l'extrême-Sud,' au delà des chotts, on
trouve un cousin de la panthère, le guépard ;
mais il faut alleT assez loin dans les sables, à
travers des contrées très inhospitalières, pour
essayer de lever un de ces élégants et féroces
félins.
L'hyène rayée est un gros et fort quadrupède,
rare, dans le nord) .de la Tunisie, mais assez
abondant dans le centre et le sud. Un de nos
amis qui- parcourait les routes des environs du
Kef en automobile pendant la nuit, a vu, à di-
verses reprises, -des nyènçs yenir se placer dans
IcTayon de ses phares, comme le font fréquem-
ment des renards, des chacals et autres am-
maux. Il a même tué um de ces bêtes qui hyp.
notisée par la lumière, attendit le choc de la
voiture. Du reste, l'hyène ne tente guère le*
chaspiurs. Son aspect répugnant, sa réputation
de nécrophage son odeur exécrable n'en font
pas un gibier dont on aime à se glorifier. Ce-
pendant, c'est un acte méritoire que tuer une
hyène, car menteuse est la légende qui la fait
ne se nourrir que de cadavres. D'une force re-
doutable, elle attaque le bétail des douars, et
enlève des chiens, des chèvres, des ânes, des
poulains, et même de jeunes chameaux. Le
coup dé fusil qui supprime une hyène est donc
une bonne action, et, sous cet aspect, est à
recommander.
Nous ne saurions conseiller aux touristes eu
rieux de chasser cet énorme et malodorant gibier
le procédé qu'emploient certains indigènes pour
capturer vivant un de ces animaux : ils s'intru.
duisent dans son terrier tout-nus. L'hyène serait
alors assez facile à maîtriser et à entraver, mais
les indigènes prétendent ne pouvoir réussir dans
pareille expédition qu'en prononçant une for-
mule magique dont ils gardent jalousement le
secret oU
Ce secret est d'ailleurs probablement moÍn
difficile à percer qu'ils ne le supposent, car leur
formule doit être celle -qu'indique déjà dans
son curieux traité de vénerie un auteur arabe du
Xe siècle, Si Mohammed el Mangali.
Que ce soit celle-là ou une autre, un bon
hammerl ess vaudra toujours mieux.
Les renards et les chacals n'abondent que
trop en Tunisie et sont, pour l'élevage des co-
lons, de redoutables - ennemis : volailles, porce-
lets, agneaux, chevreaux leur paient tribut.
Leur audace est sans bornes. Lorsque fut créée
l'Ecole d'Agriculture Coloniale aux portes de
Tunis, toute une famille de petits porcelets,
roses et dodus à souhait, pourtant enfermés dans
leur cabane, furent égorgés en une nuit par une
bande de ces sanguinaires pillards. Peut-être nr
se risquent-ils plus auiourd hui dans des , endroits
aussi habités, mais il ne faut pas s'éloigner
beaucoup de Tuinis pour en rencontrer. Leur
founure est appréciable en hiver, et peut four-
nir à un chasseur des trophées qu'il pourra rap-
porter à sa résidence.
Parmi les animaux qui se rapprochent des
précédents par leurs mœurs sansuinaires, on peut
citer les genettes, que les colons dénomment
improprement civettes, et les mangoustes qu'ils
appellent ratons.
Disons un mot d'un singulier petit quadru-
pède, surtout pour mettre en garde le chasseur
qui, tenté par sa jolie pelure rayée longitudinale-
ment de blanc et de noir, et terminée par une
queue empanachée, voudrait - s'en procurer un
Ipécimen. Le zotille jouit de la propriété de
projeter à une certaine distance le liquide em-
pesté produit par ses glandes anales, et, lors-
qu'il est mort, il se dégage encore de lui une
odeur insupportable extrêmement persistante,
dont les vêtements de celui qui le touche res-
tent imprégnés assez longtemps.
Mentionnons encore ici la belette et la lou-
tre, donf la chasse ne peut être qu'occasionnelle,
et qui ne saura ient trouver place dans l'article
où nous parlerons prochainement de quelque gi-
bier comestible et plus sympathique, comme le
mouflon et la gazelle, le liévte et le sanglier.
Frtlffst HaudoB,
Député de la Marne,
Président de la Commission
des Douanes
el des Conventions commerciales.
- - .---:---
Le Cameroun demande
du personnel du génie
--0-0--
Le ministre des Colonies a demandé au
ministre de la Guerre de mettre à sa dispo-
sition «pour servir hors; cadres au Cameroun
le personnel suivant :
A - Travaux de chemins de fer
a) Un capitaine du génie provenant de
PEcole polytechnique, ayant au moins six
ans de grade;
b) Deux lieutenants dont l'un connaissant
la pose èt l'entretien des voies et l'autre
ayant fait un stage d'exploitation.
B. - Travaux de route.
Deux capitaines ou deux lieutenants (cé-
libataires ou mariés, mais renonçant à*-
mener la famille).
2° Pour être embarqués en juin 192j :
a) Un lieutenant ou officier d'admmis-
tration du génie;
b) Un lieutenant provenant des compa-
gnies de ponts lourds pour chantiers de
pontsi anétallliques, -
Le ministre de Ja, Guerre a décidé de
donner satisfaction à la demande du minis-
tre des 'Colonies.; il est indispensable, par
suile, que la présente circulaire soit por-
tée à la connaissance de tous les officiers
ou officiers d'administration du génie in-
téressés
Le ministre de la Guerre a en conséquen-
ce prescrit aux commandants de curpe
d'armée d'assurer en ce qui les concerne,
l'exécution de cette décision et de lui
adresser les demandes des volontaires pour
occuper Jcs emplois dont il s'agit.
« OP.
M, Lucien SAINT en France
Sauf décision contraire M. Lucien Saint,
résident général en- Tunisie, s'embarquera
le SI à destination de Marseille et passera
quelques jours à Paria où il communiquera
au quai d'Orsay la documentation deman-
dée par la, (t Cdmmifflion des Etudes tuni
siennes »
.es indigènes algériens
en France
*–
Avant la guerre, nos indi-
gènes d* Algérie avaient
peu coutume de venir en
France. Sauf des jeunes
gens de la bourgeoisie, ai-
tirés par leurs études, de
« grands chefs » que ten-
taient les boulevards après
quelque cure à Vichy (Ml à
Royat, des négociants en mal de renouvelle-
ment de leurs stocks, la masse des indtghte\
ne sc hasardait pas à la recherche d'une hypo-
thétique entreprise, entravés au surplus pat
Hc minutieuses difficultés administratives.
La loi du 15 juillet 1914, par son arti-
cle 17, facilita l'exode indigène en stipulant
« qu'il ne sera plus exigé de permis de
voyage « sur tout le territoire de 'la France,
« de l'Algérie, des Colonies ou des pays de
a protectorat D. L'emploi intensif des - indi-
gènes pendant les hostilités, comme soldats
ou comme travailleurs en tous genres, leur,
donna le goût du séjour dans la métropole et
les y ramena en nombre de plus en plus con-
sidérable chaque année. -
Voici des chiffres qui donneront à mes di
res un peu de précision.
De 1919 au ier octobre 1924, le mouvement
des indigènes algériens vers la métropole se
marque :
En 1919, par 5.568 unités.
En 1920 par 21.684 unités.
En 1921 par 17.259 unités.
En 1922 par 44.466 unités.
En 1923 par 58.586 imités.
En 1924 par 69.510 unités.
Brusquement,1 dans le mois d'octobre 1924,
le chiffre des arrivants tomba à 531 pour 1l'èire
plus que de 379 en novembre. Autant dire
que les indigènes algériens ne viennent plus
en France.
Qu s'dtait..il passif
Il était advenu que les « Sidis », terme
d'injurieuse dérision par quoi le peuple paru
sien dénommait les porteurs de ckéchias,
s'étaient laissés entraîner par les mauvais gar-
çons ous qu'ils avaient pris trop au slrieux
certaines joies faciles. Le fait est que de pec-
cadilles en indélicatesses, de délits plus ou
moins caractérisés en fautes plus graves, al-
lant parfois jusqu'aux actes criminels, ils
avaient beaucoup fait parler d'eux. Aux re-
porters, ils fournissaient une copie complai-
sante, ils affolèrent certaine partie de la po-
pulation parisienne. L'autorité supérieure
enfin s'occupa d'eux.
Elle s'occupa d'eux, (tabord en constituant
une Commission, naturellement, commission
inter-ministérielle a chargée d étudier et de
« .réglementer l'emploi de la main-d oeuvre
« -nord-afracaine indigène dans la métro-
« pole D.
Ensuite de quoi M. le Ministre de VInté-
rieur écrivit, le 8 août 1924, une lettre, à
destination de M. le Gouverneur Général de
l'Algérie, Par laquelle étaient décidées cer-
laines mesures réglementant le départ jf Algé-
rie des indigènes qu'appellerait dans la Mé-
tropole un emploi salarié. -
En vertu de ces dispositions nouvelles, le
travailleur indigène doit fournir la preuve
que du travail lui est assuré dans la métro-
pole et son engagement doit être visé par
le délégué du ministre du travail, en Vespèce
par l'office de placement du département oit
il se rend. Un -certificat médical attestera
son aptitude à un travail en France ei son
état de santé qui devra être exempt de mala-
die contagieuse. Enfin il sera porteur d'une
catte d'identité, avec photographie, délivrée
par le Maire ou l'Administrateur de son
domicile.
Ces prescriptions, dont le moins r¡u.¿ l'on
puisse aire est qu'elles sont en opposition for-
melle avec la loi non abrogée du 15 juillet
1914, devaient être un sérieux obstacle à
l'exode des travailleurs indigènes algériens.
De fait, les chiffres donnés plus haut attestent
leur efficacité.
Est-ce un bien. Il y a lieu d'en doulerï Nos
indigènes ont été privés, du jour (lU lende-
main, de ressources qui, dans la majorité des
cas, avaient l'Algérie pour destination finale.
On m'a cité uile commune mixte de Kabylie
dont le bureau de poste avait payé, dqn le
seul mois de septembre 1923, des mandats
postaux pour une somme globale supérieure
à un million de francs.
Je sais bien que Von a dit de l'exotlè des
algériens qu'il était une cause sensible de
raréfaction de la main-d' œuvre en Algérie.
La chose est possible pour une partie des indi-
gènes kabvles. - - - -- - -
En réalité, la lettre ministérielle du 8 août
1924 peut être considérée comme le reflet de
la campagne systématique entreprise far la
presse parisienne à l'occasion des méfaits
commis par trois douzaines de « sidis » mal
surveillés. Depuis, un organisme de protec-
tion sociale est en voie de création, Il se pro-
pose de garantir à nos indigènes la sécurité et
la liberté de leur travail, de leur apporter
conseil et assistance, de les préserver des
tentations malsaines, de les soustraire aux
propagandes mauvaises, de _leur apprendre
au ÕesOilt le respect de l ordre ei de la lot*
Cette oeuttre, de haute portée moralisatrice et
sociale, permettra sans doute à M. le Millis-
tre de l'Intérieur de rapporter celles de ses
prescriptions qui ne sont pas en harmonie avec
les dispositions libérales de la lui dû 15juil-
let 1914,
J. GIIInr;
Sénateur d'Oran.
A LA CHAMBRE
«♦«
DEBATS
Budget des Affaires étrangères
A l'occasion do la discussion des chapi-
tres du budget des Affaires Etrangères, M..
Renaudel, après avoir examiné les effets
de la propagande commuiste dans le monde,
a déclaré au cours de son discours :
« La propagande coloniale pratiquée par
Moscou, en s'appuyant sur les nationalis-
mes naissants, n'est qu'un simple moyen
d-e pression sur les Gouvernements. Il con-
vient d'endiguer ces menées qui peuvent
devenir redoutables. La Guerre a fait naître
chez Les peuples l'espérance de la liberté
et ce n'est pas des Soviets qu'ils la rece-
vront.
It Ce problème colonial doit, selon nous,
être réglé lui aussi par la S. D. N. Si nous
ne devions nous maintenir que par l'emploi
de la force dans nos possessions d'outre-
mer, il vaudrait mieux que la France re-
tirât ses mains de ce guêpier. La politi-
que coloniale de notre pays est fort heu-
reusement basée sur tout autre chose que la
force brutale. »
A la séance de l'aprôs-mdi, au chapitre
f du budget, M. Angoulvant, député de
l'Inde a indiqué l'intérêt qu'il y aurait à
créer un Consulat général de France aux
Indes Néerlandaises. Etant entendu l'impor-
tance des relations commerciales qu'il y a
entre ws deux Colonies, il appartiendrait à
l'Indochine de prendre à sa charge les frais
de, cette représentation consulaire.
N-otre ami et collaborateur Pierre Valude
a appuyé ces observations rappelant qu'il
avait été admirablement accueilli par un
francophile, le Gouverneur général Foch.
qui a fait preuve a son égard, d'une cour-
toisie toute particulière. En effet ce haut
fonctionnaire a retardé de quarante-huit
heures la réception du duc do Mecklem-
bourg-Schwerin, afin de recevoir, d'abord.
le représentant de la France.
Malheureusement, notre ministère est
trop souvent mal informé de ce qui se passe
dans ces pays lointains. Nous avons appris
que le Gouverneur général ne pouvait pas
inviter, à la réception donnée en notre
honneur, le consul français, parce que ce
fonctionnaire se livrait à des invectives
contre le Gouverneur générai].
M. Cluzel, au sujet des instituteurs
français détachés au Maroc, a rappelé
qu'ils ne reçoivent pas l'indemnité de loge-
meftt donnée dans la métropole.
M. Herriot a promis de reprendre les
pourparlers entre la résidence générale à
Rabat et J'amicale des Instituteurs intéres-
sés pour arriver a une-solution favorruilc.
M. Berthon a ensuite réédité ses précé-
dentes critiques sur le régime français en
Tunisie et essaie de justifier le mouvement
nationaliste soutenu par Moscou.
Notre ami, M, de Warren lui répond :̃
IC Dans les sallus où ils se réunisent, vos
amis placent des pancartes qui portent :• A
bas la France 1
Et notre excellent collaborateur M. Mo-
rtnaud au milieu des applaudissements dé-
clare • Votre progrnmmc, celui de Mos-
cou, est de chasser la France de toutes ses
colonies.
Voici un document d'après lequel tout
parti de la THe intcrnalionalfi a. pour devoir
de soutenir, non en paroles, mais en fait,
tout mouvement d'émancipation des colo-
nies, d'exiger l'expulsion des impérialistes
métropolitains c'est-à-dire dp.s Français
- d'entreknir parmi -les troupes métropo-
litaines une agitation continue pour l'indé-
pendance de toutes les colonies
M. Berthon discute ensuite les reformea
1 tunisiennes à introduire dans la Régence
l et la question de la souveraineté tunisienne.
, M. Herriot dui répond :
La. France a apporté en Tunisie l'ordre'
et le progrès. Certes, les écrivains arabes
n'en conviennent pas ltoujours : en voici uai
qui demande une Constitution - basée sur
les principes de la Révolution, c'est-à-dire
sur les principes que les Romains avaient
empruntés eux-mêmes aux Carthaginois et
aux Ghaldéens.
Pourquoi, demande, d'autre part, M. Ber-
thon, n avoir pas mis d'indigènes dans la
Commission de réformes tunisienne ?
Je Veux réaliser des réformes dans le
calme. Une Commission les étudie, surtout
en ce qui concerne la réforme des munici-
palités. Pourquoi n'ai-je pas mis d'indig-
nes dans cette Commission ? Mais parce
que le bey est souverain, et paroe que je
ne pouvais pas appeler de ses sujets à
siéger dans cette Commission.
Vous m'avez demandé pourquoi nous
faisions tant d'objections à accepter les
conditions posées par le parti destourien :
c'est qu'il n'est pas permis a un Gouver-
nement français de traiter avec certains
des hommes qui représentent ce parti.
Il y a, en effet, à l'heure actuebl-e, en Tu-
nisie, un agitateur qtii nous crée des diffi-
cultés infiniment pénibles et qui provoque
des incidents : c'est Mohammed-ben-Ali.
C'est un Tunisien, c'est entendu, mais il
a fait ses études en Allemagne ou il pré-
tend avoir acquis le litre de docteur; Il a
vécu en Tripolitaine pendant la guerre ita-
lo-turqne, il a vécu à Constan-tinople et a
servi dartti l'armée ottomane pendant la
AUerre.
- En 1915, il acoompaigme Enver pacha à
Rerlln et y demeure jusqu'en 1923, date à
ifutfUelle il rentre en Tunisie. Aussitôt, il
n'efforce de recueillir des fonds pour en-
voyer de jeunes Tunisiens en Aucma-sne;
il Tance Tidée d'une Confédération g Anémie
tunisienne du Travail, et, contre Jouhaux
lion de la Confédération Générale du Tra-
vail française, il fait de l'obstruction et pré-
conise la création d'une Confédération Gé-
nérale du Travail tunisienne.
v Autant jû mm disposé à avoir pour *
plus humble des indigènes 118 considération
que lui doit le représentant de la RêpuhU.
que rttt¡[lthJe, autant je refuse me confian-
ce - parfois sollicitée à un agitateur -qui
vient faire une besogne aussi trouble, aus-
si s'US pec"ttf."lAp p 181ualssemen ts. )
Je veux bien causer avec les vrais indi-
gènes, mais non céder à un homme 0 qui
apporte de si loin, et avec quelques relais,
des instructions destinées non pas à assu-
rer le bonheur 4gs indigènes, mais à créer
des difficultés ala France que nous avons
à défendre, et que nous défendrons là-bas
comme partout. (Nouveaux applaudisse*
mente.)
DANS LES COMMISSIONS
Les divers groupes de la Chambre se sont
réunis hier pour désigner leurs représen-
tants aux Commissions des Affaires étran-
gères, de l'Algérie, des Colonies et des Pro-
tectorats, de la Ma-rine marchande.
Voici les résultats :
Commission des Affaires étrangères
MM. Albert Milhaud, Aimé Berthod. An-
dré Escoffier (Drôme), Anteriou, Aristide
Briand, Berthon (André), Bignon (Paul),
Binet, Chaumie, Colrat (Maurice), Cou-
teaux, Danielou, -Delbos (Yvon). Doriot.
Emile Borel, Engerand (Fernand) , Eugène
Lautier, Félix (Jean), Ferry (Désiré), Fon-
tanicr, Franklin-Bouillon, Frey (Charles),
Georges Weill, Jean Goy, Joseph Barthélé-
my, La Ferronnays (marquis de), Lefebvre
du Prcy (Pas-de-Calais), Leygues (Georges),
Loucheur, Madelin, Mallarme, Marcel Plai-
sant, Margaine, Mistral, Oberkirch, Paul
Bastid, Paul-Boneaur, Ptyil Faure (Saône-
et-Loire), Paul Simon (Finistère), RouHeaux-
Dugage (Henry), Sibille (Maurice), Soulier
(itdonierd Spinasse (Charles), Wendel
(François de) (Meurthe-et-Moselle).
Commission de l'Algérie, des Colonies
et des protectorats
MM. Alcide Delmont, Angoulvéfcit, Au-
briot Barthélémy, Robaglia, Berthon (An-
dré), Brigault, Brocart* Brunet (Réunion),
Charles Baron, Diagne, Doriot, Ernest Ou-
trey, Fabfy (Jean), Félix-Gouin, Fluyelle,
Fontanier (Henry), François-Morel (Tarn),
Gasparin, Ginoux-befernon, Goirand (An-
dré), Goniaux, Goude (FinJstère), Grand-
maison (commandant de), Henry Michel,
Jacquier, Lafagette, La Groudière (de),
Lemolgnc (Albert), Maître, Moutet, Nouelle,
Perreau-Pradier, Petit, Poitou-Duplessy,
Prouet, Régis, Riboisière (comte de La),
Roux-Freissinecng, Saint-Just (général de),
Taittinger, Thomson, Valude, Warreiï
(Edouard de), William Bertrand (Charente-
Inférieure).
Commission de la arcitantle
MM. Amcline, Auqiie, rai Bergcy,
Berquet, Binet, Bouissoft (Bouches-du-
Rhône), Brunet (ttéuriion), Caïtucoli, Cana-
velli, Caudoron, Cayrel, Charles Leboucq,
Colins, Coty (René), Delaroche-Vernet., Fé-
Ux (Jean), aaTarln, Gautier (Maurice), Gé-
rard (bnron François), Girard (Auguste),
Henri Tassô, Jaurès (amiral), Jean Jadè,
Labes, La Grctidiôre (de), Le Guen, Le
Mpyne (Pierre), Masson, Mori-naïud, Pierre
Dignac, Poussineau, Proust, Rimbert, Roux
(Rémy) (Bouches-du-Rhône), Roux-Freissi.
n.cllg, Teissier, Théo-Bretin, Tililoy, Valu-
de,
neng, Vidal (Joseph), Waron, William Ber-
trand, Ybarnégaray.
La suppression du portage
4
en Afrique Équatoriale Française
00
Le 19 jauvier, nous annoncions que M.
Georges Thomann, administrateur en chef de
lt0 classe des Col omeâ, avait été mis, par le
Gouverneur Général de l'A. E. F., à la dis-
position du Lieutenant-Gouverneur du Moyen-
Cofigo pour être chargé de l'étude de la - cir-
culation. et des transports entre Brazzaville et
Pointe-Noire et de la construction éventuelle
d'une route entre ces deux localités.
Cette mesure a été prise en conformité de la
décision de M. le Gouverneur Général Anto-
netti de mettre fin au portage qui immobilise
une main-d'oeuvre importante tant sur les chan-
tiers du chemin de fer que sur la piste actuelle
reliant le chef-lieu du groupe de l'Afrique
Equatoriale Française au littoral.
Au cours de la récente tournée qu'il a faite
dans cette région, le Gouverneur Général a
donné l'ordre d' amél iorer cette piste, mais il
a. confié à M. Thomann la mission de faire
rommencer immédiatement dans le Mayumbe,
en .profitant des études du chemin de fer, une
bonne piste n'ayant que des rampes de 4, per-
mettant avec un minimum de fatigue pour les
porteurs le ravitaillement des chantiers.
Dès son achèvement, qui doit être rapide,
cette piste sera progressivement élargie de 4
mètres, puis à 6, afin de permettre l'utilisation
des charrettes.
Simultanément, on travaillera - les travaux
doivent être commencés - à rendre automobi-
lisable la route de Loudima jusqu'au pied du
Mayumbe.
De telle sorte que, sauf une courte étape
pour franchir l'arête de cette chaîne monta-
gneuse, il est probable que, dès la fin de cette
année, le portage pour le chemin de fer aura
disparu.
Grâce à rinitiative de M. le Gouverneur
Général Antonetti, des milliers de oorteurs se-
ront délivrés d'une lourde charge, et la main-
d"oeuvre, malheureusement trop rare dans ce
pays, sera rendue disponible pour des travam
plus féconds.
Toutefois, il est bien évident que, tant que
les routes feront défaut, on ne saurait supprimer
le portage.
Cest pourquoi M. Antonetti et les Gouver-
neurs sous ses ordres, consacrent présentement
tous leurs efforts à la construction a un système
routier de plus en plus étendu.
L'enseignement à la Réunion
Parmi les problèmes dont la solution M-
pide préoccupe à juste titre M. le Gouver-
neur Repiquet, qui va rejoindre son pqpte
dans quelques jours, celui de la réorganigsu
tion de l'enseignement est au premier plan.
La proportion des illettrés est, hélas I db
considérable. D'après le recensement de 1931,
sur 29.366 enfants d'âge scolaire, 11.963 seu-
lement ont fréquenté les écoles primaires,
près des deux tiers n'ont reçu aucune ins-
truction.
Sur 142.040 habitants de plus de six ans,
lisons-nous dans Y Annuaire de la Réunfoh
de 1923, 88.975 sont complètement illettrée,
soit plus des trois cinquièmes.
L'enseignement primaire ne répond donc
pas aux sacrifices que la colonie s'impose,
et il y a urgence à remédier à La pénurie
d'instituteuis, à l'absentéisme scolaire, à la
faiblesse des études que dénotent un tel pour-
centage d'illettrés et un nombre très réduit
de certificats d'études primaires.
D'après les statistiques sanitaires des éco-
les publiées en 1924, nous constatons d'au-
tre part qu'il y avait enviion 13.000 élèv.es,
ce qui dénote une augmentation de 2.000 sur
l'année 1921. Ces statistiques mettent égaJe-
ment en lumière qu'une des principales cau-
ses de l'absentéisme c'est le paludisme.
En juin 1924. sur 13.408 élèves inscrits,-
1.701 ne sont pas venus à l'école pour cause
d'intoxication paludéenne. C'est donc là un
véritable fléau qui sévit sur la population de
la Réunion. Ce danger menaçant la Réunion,
n'a pas échappé à M. le Gouverneur Repi-
quet dont on connait les hautes qualités
d'énergie administrative. Il saura, d accord
avec nos amis et collaborateurs, Lucien Gas-
parin et Auguste Brunet, résoudre ces
grands problèmes si intimement liés à l'ave-
nir économique de. notre belle possession de
l'Océan Indien.
Eugène Devaux
L'aviation coloniale
Paris-Tchad
Nous avons annoncé hier que le lieutenant-
colonel Rimbert qui remplace à l'Aéron..
tique le colonel de Goys, s'était occupé dès
mardi de l'expédition des pièces de rechange
réclamées pax la mission.
Hier, deux avions partis de Toulouse sont.
arrivés Itaprèsidi à Oran, ayant à bord tes
pièces de rechange d'un poids de 120 ldlos,
destinées au Roland-Garros et au fean-Ca-
sale.
Ces pièces ont été aussitôt envoyées à là
mission de Goys par deux avions du centre
militaire de la Sénia, qui sont partis ce ma-
tin à la première heure pour Colomb-Béchar
et Adrar.
Le raid Tulasne
Le ministère des Colonies annonce que le!'
trois avions de l'escadrille de l'A. O. F.,
sous la direction du lieutenant-colonel Tu-
lasne et du capitaine Gama, viennent de ren-
trer à Gao, après avoir parcouru en dix jouis
4.200 kilomètres de régions désertiques.
Rapports et Décrets
O - O
Décret du 27 janvier 1925 par lequel l'archi-
pel des Comores, formé des îles de
Mayotte, de Mohéli, d'Anjouan, de la
Grande-Comore, avec leurs dépendances
est administré par un administrateur de$
Colonies, désigné par le Gouverneur Gé-
néral de Madagascar et qui prend le titre
d'administrateur supérieur de l'archipel
des Comores.
- - - -
Ce tonciionnaire exerce ses pouvoirs
administratifs et financiers d'après la
délégation qui lui en est consentie par le
Gouverneur Général de Madagascar,
est assisté d'un Conseil consultatif, dont
la composition et les attributions sont
fixées par un arrêté du Gouverneur Gé-
néral.
Décret du 27 janvier 1925 par lequel les
Comores sont représentées aux déléga-
tions économiques et financières de Ma-
dagascar : - -
1° Par un membre irançais du conseil
consultatif, désigné par cette assemblée;
2° Par un délégué français, élu parmi
ses membres par la Commission consul-
tative du commerce et de l'industrie ;
3° Par un délégué indigène, choisi
parmi quatre notables élus par la popu-
lation de chacun des districts de l'archi-
pel.
Décret du 27 janvier 1925 approuvant potar
l'exercice 1925 les projets de budget local
et de budgets annexes de Madagascar,
arrêtés en recettes et en dépenses ajix
chiffres ci-après :
Budget local, 96.705.500 fr., dont 87 mil-
lions 705.550 francs pour la section ordi-
naire et 9 millions de francs pour la sec-
tion extraordinaire.
Budget annexe du chemin de 1er, 16
millions 969.000 francs,
Budget annexe de l'assistance médicale
indigène, 8.823.334 Ir.
J. O. du 30 janvier 1925.
Conférence de l'opium
Le Comité des Seize de la Conférence de
l'opium serait arrivé A un accord sur la
date de laquelle partirait le délai de quinze
ans dans lequel doit être réalisée la sup-
pression graduelle de l'opium A fumer. Cet
accord constituerait un compromis entre
tes propositions américaine, britannique .et
française..
Les travaux de la conférence approchent
do leur fin et la semaine prochaine, samedi
probablement, la clôture pourra' être pro-
noncée,
VINGT-SIXIEME ANNEE. - NO 17 bit NUMERO ; 80 iJ £ N M.V&S VENDREDI SOIR, 30 JANVIER 1*25.
:"
L> lç 1
Les Annales Coloniales
JOURNAL QUOTIDIEN
- um AKTICUES PUBLIÉS PAU "LIS ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
-. EXCLUSIVE DU JOURNAL
Lm Annmtcts uiRécUmts sont reçuetaux Bureaux dajçumaletjans les Agences Je Publicité
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
RMttMm tt idBiiiiiralMi : 34, Rue du MontT"bo.. PARIS-1. Télèpboàe : LOUTRE 19-17
v. ?
IIOIINEIEIITS ̃ ̃ 80 il 49 aa
Main i j f atrangtr IM S ̃ 6S i
On •'•bonne dans tout 1m Butmu de pacte et ches lea prindpeux UbnIne
La chasse et le toorlsms en Tunisie
Le tourisme, de plus en plus facilité par le
perfectionnement dé l'automobile, est à Tordre
du jour. Notre Afrique du Nord en devient la
terre d'élection. Il ne s'agit plus seulement de
parcourir les routes en corniche du littoral, en
poussant quelques pointes, naguère considérées
comme hardies, vers l'intérieur, à Kairouan ou
Sbertla, à Biskra ou Laghouat. Ce sont là main-
tenant petites promenades, au moment où s'ac-
complissent diverses expéditions vers le Tchad.
le Congo, le grand intérieur africain, qu'il y a
peu de lustres encore, les atlas désignaient du
terme vague et mystérieux de terrœ ignC!'.
Sans proposer aux touristes de pareilles ran-
données qui relèvent encore un peu de l'explo-
ration, on peut, du moins, leur tracer des itiné-
raires qui les mèneront un peu plus loin de la
civilisation rectiligne, dans des régions où il
reste encore un peu de nature primitive, non
seulement dans le décor, mais aussi dans la race
humaine et les animaux. Ceux qui ont des am-
bitions cynégétiques pourront ainsi s'offrir Un
sibier qu. on ne rapporte pas en sa carnassière
ans les chasses, fussent-elles gardées, des pays
d'Europe, ni même d'Amérique, d'où viennent,
en général, les touristes, citadins Qui fuient l'at-
mosphère des villes.
La chasse dont nous voulons parler demande
quelque organisation. Ce n'est évidemment pas
dans la banlieue des capitales que l'on peut
avoir la prétention d'abattre, à défaut de lion,
d une h Y éne, tine
Une panthère, un guépard, une hyène, une
gazelle ou un mouflon. Il faut donc disposer de
plusieurs jours et d'un matériel de campement
permettant de ne dépendre d'aucune condition
d'étape ou de résidence ; mais c'est là chose fa-
cile à la plupart de ceux qui pràtiquent le tou-
risme saisonnier.
Le meilleur conseiller auquel pourront recou-
rir les amateurs de ce beau sport sera une fort
intéressante brochure de M. Louis Lavauden.
inspecteur de3 Eaux et Forêts, sur la faune cy-
négétique de 1 unisie que complète une carte
-1-tartition des grands animaux sus-
ceptibles d'offrir au chasseur un coup de fusil
rare et magnifique.
-Nous mettons nous-mêmes à contribution dans
le-ptésent exposé cette mine de documents.
Cest, là que nous apprenons que, lorsqu' Al-
phonse Dat*det écrivait son Tartarin, il y avait
encore .bel et bien des lions en Algérie et en
Tunisie. S'ils ne se promenaient pas dans les
jardins des faubourgs des grandes villes, il
n'était nullement nécessaire d'aller jusqu' aux
confins du désert pour trouver encore quelques-
uns de ces grands fauves.
Le dernier lioi. dont on connaisse la mort en
Algérie fut tré, dans la région de Souk-Ahr-
zas, en 1891 .La même année, un lion fut tué en
Tunisie, à Babouch, entre Taoarka et Aïn-Dra-
ham. L année précédente, à la suite d une crue
de la Medjerdah. on avait trouvé, au barrage
de DjedeYdal le cadavte d'un lionceau noyé.
Depuis, on n'a plus signalé la présence du roi
des animaux en Tunisie. Il était cependant assez
commun dans les régions forestières, le long de
la frontière algérienne, jusqu'à l'occupation
française. Il s'est retiré devant la civilisation.
Où faudrait-il qu aillent maintenant le cher-
cher ceux qui voudraient se procurer l'émotion
d'un tête à tête avec lui ? Il est bien difficile
de le dire. Cependant, les caravanes qui arri-
vent à Gabès, venant des régions de Ghat et
Ghadamès, apportent encore des griffes et des
dents de lion qui sont vendues aux bijoutiers
arabes pour en faire des breloques. Il est rare
qu'elles offrent des peaux que les chefs des tri-
bus -sahariennes gardent jalousement pour erj
orrier leurs tentes.
Nous ne pouvons donc faire figurer le lion
dans un programme de chasse en Tunisie. Cela
ne veut pas dire que l'on n'y puisse connaître les
sensations et les périls réels de la chasse aux
grands fauves. La panthère peut abondamment
procurer les unes et les autres. Or, la panthère
existe encore dans les Nefza, dans la région
d'E.1 Feidja, dans le pays farouche des Khrou-
mirs.
C'est un magnifique et terrible animal. Il peut
atteindre plus de 2 m. 50 de longueur des oreil-
les à l'extrémité de la queue, et dépasser le
poids de 80 kilos. La chasse en est très malai.
sée, car la panthère n'a point une tannière fixe
comme le lion ; elle change de quartier, mais
c'est toujours au sein de fourrés impénétrables
qu'elle s'établit. On relève ses traces ; on en-
tend son cri pendant la nuit, mais on n'arrive
que très difficilement à la dépister.
C'est parfois sur la grosse branche fourchue
d'un arbre quelle est en embuscade. Il y a
quelques années, deux gendarmes chevauchaient
sur une piste à ttavers une forêt des Nefzas ;
soudain, un choc formidable abattit une des
montures, c'était une panthère qui, ainsi pos-
tée, venait de s'élancer sur la croupe de la bête.
Heureusement, les gendarmes bien armés purent
tuer leur agresseur de deux balles dans la tête.
- Dans l'extrême-Sud,' au delà des chotts, on
trouve un cousin de la panthère, le guépard ;
mais il faut alleT assez loin dans les sables, à
travers des contrées très inhospitalières, pour
essayer de lever un de ces élégants et féroces
félins.
L'hyène rayée est un gros et fort quadrupède,
rare, dans le nord) .de la Tunisie, mais assez
abondant dans le centre et le sud. Un de nos
amis qui- parcourait les routes des environs du
Kef en automobile pendant la nuit, a vu, à di-
verses reprises, -des nyènçs yenir se placer dans
IcTayon de ses phares, comme le font fréquem-
ment des renards, des chacals et autres am-
maux. Il a même tué um de ces bêtes qui hyp.
notisée par la lumière, attendit le choc de la
voiture. Du reste, l'hyène ne tente guère le*
chaspiurs. Son aspect répugnant, sa réputation
de nécrophage son odeur exécrable n'en font
pas un gibier dont on aime à se glorifier. Ce-
pendant, c'est un acte méritoire que tuer une
hyène, car menteuse est la légende qui la fait
ne se nourrir que de cadavres. D'une force re-
doutable, elle attaque le bétail des douars, et
enlève des chiens, des chèvres, des ânes, des
poulains, et même de jeunes chameaux. Le
coup dé fusil qui supprime une hyène est donc
une bonne action, et, sous cet aspect, est à
recommander.
Nous ne saurions conseiller aux touristes eu
rieux de chasser cet énorme et malodorant gibier
le procédé qu'emploient certains indigènes pour
capturer vivant un de ces animaux : ils s'intru.
duisent dans son terrier tout-nus. L'hyène serait
alors assez facile à maîtriser et à entraver, mais
les indigènes prétendent ne pouvoir réussir dans
pareille expédition qu'en prononçant une for-
mule magique dont ils gardent jalousement le
secret oU
Ce secret est d'ailleurs probablement moÍn
difficile à percer qu'ils ne le supposent, car leur
formule doit être celle -qu'indique déjà dans
son curieux traité de vénerie un auteur arabe du
Xe siècle, Si Mohammed el Mangali.
Que ce soit celle-là ou une autre, un bon
hammerl ess vaudra toujours mieux.
Les renards et les chacals n'abondent que
trop en Tunisie et sont, pour l'élevage des co-
lons, de redoutables - ennemis : volailles, porce-
lets, agneaux, chevreaux leur paient tribut.
Leur audace est sans bornes. Lorsque fut créée
l'Ecole d'Agriculture Coloniale aux portes de
Tunis, toute une famille de petits porcelets,
roses et dodus à souhait, pourtant enfermés dans
leur cabane, furent égorgés en une nuit par une
bande de ces sanguinaires pillards. Peut-être nr
se risquent-ils plus auiourd hui dans des , endroits
aussi habités, mais il ne faut pas s'éloigner
beaucoup de Tuinis pour en rencontrer. Leur
founure est appréciable en hiver, et peut four-
nir à un chasseur des trophées qu'il pourra rap-
porter à sa résidence.
Parmi les animaux qui se rapprochent des
précédents par leurs mœurs sansuinaires, on peut
citer les genettes, que les colons dénomment
improprement civettes, et les mangoustes qu'ils
appellent ratons.
Disons un mot d'un singulier petit quadru-
pède, surtout pour mettre en garde le chasseur
qui, tenté par sa jolie pelure rayée longitudinale-
ment de blanc et de noir, et terminée par une
queue empanachée, voudrait - s'en procurer un
Ipécimen. Le zotille jouit de la propriété de
projeter à une certaine distance le liquide em-
pesté produit par ses glandes anales, et, lors-
qu'il est mort, il se dégage encore de lui une
odeur insupportable extrêmement persistante,
dont les vêtements de celui qui le touche res-
tent imprégnés assez longtemps.
Mentionnons encore ici la belette et la lou-
tre, donf la chasse ne peut être qu'occasionnelle,
et qui ne saura ient trouver place dans l'article
où nous parlerons prochainement de quelque gi-
bier comestible et plus sympathique, comme le
mouflon et la gazelle, le liévte et le sanglier.
Frtlffst HaudoB,
Député de la Marne,
Président de la Commission
des Douanes
el des Conventions commerciales.
- - .---:---
Le Cameroun demande
du personnel du génie
--0-0--
Le ministre des Colonies a demandé au
ministre de la Guerre de mettre à sa dispo-
sition «pour servir hors; cadres au Cameroun
le personnel suivant :
A - Travaux de chemins de fer
a) Un capitaine du génie provenant de
PEcole polytechnique, ayant au moins six
ans de grade;
b) Deux lieutenants dont l'un connaissant
la pose èt l'entretien des voies et l'autre
ayant fait un stage d'exploitation.
B. - Travaux de route.
Deux capitaines ou deux lieutenants (cé-
libataires ou mariés, mais renonçant à*-
mener la famille).
2° Pour être embarqués en juin 192j :
a) Un lieutenant ou officier d'admmis-
tration du génie;
b) Un lieutenant provenant des compa-
gnies de ponts lourds pour chantiers de
pontsi anétallliques, -
Le ministre de Ja, Guerre a décidé de
donner satisfaction à la demande du minis-
tre des 'Colonies.; il est indispensable, par
suile, que la présente circulaire soit por-
tée à la connaissance de tous les officiers
ou officiers d'administration du génie in-
téressés
Le ministre de la Guerre a en conséquen-
ce prescrit aux commandants de curpe
d'armée d'assurer en ce qui les concerne,
l'exécution de cette décision et de lui
adresser les demandes des volontaires pour
occuper Jcs emplois dont il s'agit.
« OP.
M, Lucien SAINT en France
Sauf décision contraire M. Lucien Saint,
résident général en- Tunisie, s'embarquera
le SI à destination de Marseille et passera
quelques jours à Paria où il communiquera
au quai d'Orsay la documentation deman-
dée par la, (t Cdmmifflion des Etudes tuni
siennes »
.es indigènes algériens
en France
*–
Avant la guerre, nos indi-
gènes d* Algérie avaient
peu coutume de venir en
France. Sauf des jeunes
gens de la bourgeoisie, ai-
tirés par leurs études, de
« grands chefs » que ten-
taient les boulevards après
quelque cure à Vichy (Ml à
Royat, des négociants en mal de renouvelle-
ment de leurs stocks, la masse des indtghte\
ne sc hasardait pas à la recherche d'une hypo-
thétique entreprise, entravés au surplus pat
Hc minutieuses difficultés administratives.
La loi du 15 juillet 1914, par son arti-
cle 17, facilita l'exode indigène en stipulant
« qu'il ne sera plus exigé de permis de
voyage « sur tout le territoire de 'la France,
« de l'Algérie, des Colonies ou des pays de
a protectorat D. L'emploi intensif des - indi-
gènes pendant les hostilités, comme soldats
ou comme travailleurs en tous genres, leur,
donna le goût du séjour dans la métropole et
les y ramena en nombre de plus en plus con-
sidérable chaque année. -
Voici des chiffres qui donneront à mes di
res un peu de précision.
De 1919 au ier octobre 1924, le mouvement
des indigènes algériens vers la métropole se
marque :
En 1919, par 5.568 unités.
En 1920 par 21.684 unités.
En 1921 par 17.259 unités.
En 1922 par 44.466 unités.
En 1923 par 58.586 imités.
En 1924 par 69.510 unités.
Brusquement,1 dans le mois d'octobre 1924,
le chiffre des arrivants tomba à 531 pour 1l'èire
plus que de 379 en novembre. Autant dire
que les indigènes algériens ne viennent plus
en France.
Qu s'dtait..il passif
Il était advenu que les « Sidis », terme
d'injurieuse dérision par quoi le peuple paru
sien dénommait les porteurs de ckéchias,
s'étaient laissés entraîner par les mauvais gar-
çons ous qu'ils avaient pris trop au slrieux
certaines joies faciles. Le fait est que de pec-
cadilles en indélicatesses, de délits plus ou
moins caractérisés en fautes plus graves, al-
lant parfois jusqu'aux actes criminels, ils
avaient beaucoup fait parler d'eux. Aux re-
porters, ils fournissaient une copie complai-
sante, ils affolèrent certaine partie de la po-
pulation parisienne. L'autorité supérieure
enfin s'occupa d'eux.
Elle s'occupa d'eux, (tabord en constituant
une Commission, naturellement, commission
inter-ministérielle a chargée d étudier et de
« .réglementer l'emploi de la main-d oeuvre
« -nord-afracaine indigène dans la métro-
« pole D.
Ensuite de quoi M. le Ministre de VInté-
rieur écrivit, le 8 août 1924, une lettre, à
destination de M. le Gouverneur Général de
l'Algérie, Par laquelle étaient décidées cer-
laines mesures réglementant le départ jf Algé-
rie des indigènes qu'appellerait dans la Mé-
tropole un emploi salarié. -
En vertu de ces dispositions nouvelles, le
travailleur indigène doit fournir la preuve
que du travail lui est assuré dans la métro-
pole et son engagement doit être visé par
le délégué du ministre du travail, en Vespèce
par l'office de placement du département oit
il se rend. Un -certificat médical attestera
son aptitude à un travail en France ei son
état de santé qui devra être exempt de mala-
die contagieuse. Enfin il sera porteur d'une
catte d'identité, avec photographie, délivrée
par le Maire ou l'Administrateur de son
domicile.
Ces prescriptions, dont le moins r¡u.¿ l'on
puisse aire est qu'elles sont en opposition for-
melle avec la loi non abrogée du 15 juillet
1914, devaient être un sérieux obstacle à
l'exode des travailleurs indigènes algériens.
De fait, les chiffres donnés plus haut attestent
leur efficacité.
Est-ce un bien. Il y a lieu d'en doulerï Nos
indigènes ont été privés, du jour (lU lende-
main, de ressources qui, dans la majorité des
cas, avaient l'Algérie pour destination finale.
On m'a cité uile commune mixte de Kabylie
dont le bureau de poste avait payé, dqn le
seul mois de septembre 1923, des mandats
postaux pour une somme globale supérieure
à un million de francs.
Je sais bien que Von a dit de l'exotlè des
algériens qu'il était une cause sensible de
raréfaction de la main-d' œuvre en Algérie.
La chose est possible pour une partie des indi-
gènes kabvles. - - - -- - -
En réalité, la lettre ministérielle du 8 août
1924 peut être considérée comme le reflet de
la campagne systématique entreprise far la
presse parisienne à l'occasion des méfaits
commis par trois douzaines de « sidis » mal
surveillés. Depuis, un organisme de protec-
tion sociale est en voie de création, Il se pro-
pose de garantir à nos indigènes la sécurité et
la liberté de leur travail, de leur apporter
conseil et assistance, de les préserver des
tentations malsaines, de les soustraire aux
propagandes mauvaises, de _leur apprendre
au ÕesOilt le respect de l ordre ei de la lot*
Cette oeuttre, de haute portée moralisatrice et
sociale, permettra sans doute à M. le Millis-
tre de l'Intérieur de rapporter celles de ses
prescriptions qui ne sont pas en harmonie avec
les dispositions libérales de la lui dû 15juil-
let 1914,
J. GIIInr;
Sénateur d'Oran.
A LA CHAMBRE
«♦«
DEBATS
Budget des Affaires étrangères
A l'occasion do la discussion des chapi-
tres du budget des Affaires Etrangères, M..
Renaudel, après avoir examiné les effets
de la propagande commuiste dans le monde,
a déclaré au cours de son discours :
« La propagande coloniale pratiquée par
Moscou, en s'appuyant sur les nationalis-
mes naissants, n'est qu'un simple moyen
d-e pression sur les Gouvernements. Il con-
vient d'endiguer ces menées qui peuvent
devenir redoutables. La Guerre a fait naître
chez Les peuples l'espérance de la liberté
et ce n'est pas des Soviets qu'ils la rece-
vront.
It Ce problème colonial doit, selon nous,
être réglé lui aussi par la S. D. N. Si nous
ne devions nous maintenir que par l'emploi
de la force dans nos possessions d'outre-
mer, il vaudrait mieux que la France re-
tirât ses mains de ce guêpier. La politi-
que coloniale de notre pays est fort heu-
reusement basée sur tout autre chose que la
force brutale. »
A la séance de l'aprôs-mdi, au chapitre
f du budget, M. Angoulvant, député de
l'Inde a indiqué l'intérêt qu'il y aurait à
créer un Consulat général de France aux
Indes Néerlandaises. Etant entendu l'impor-
tance des relations commerciales qu'il y a
entre ws deux Colonies, il appartiendrait à
l'Indochine de prendre à sa charge les frais
de, cette représentation consulaire.
N-otre ami et collaborateur Pierre Valude
a appuyé ces observations rappelant qu'il
avait été admirablement accueilli par un
francophile, le Gouverneur général Foch.
qui a fait preuve a son égard, d'une cour-
toisie toute particulière. En effet ce haut
fonctionnaire a retardé de quarante-huit
heures la réception du duc do Mecklem-
bourg-Schwerin, afin de recevoir, d'abord.
le représentant de la France.
Malheureusement, notre ministère est
trop souvent mal informé de ce qui se passe
dans ces pays lointains. Nous avons appris
que le Gouverneur général ne pouvait pas
inviter, à la réception donnée en notre
honneur, le consul français, parce que ce
fonctionnaire se livrait à des invectives
contre le Gouverneur générai].
M. Cluzel, au sujet des instituteurs
français détachés au Maroc, a rappelé
qu'ils ne reçoivent pas l'indemnité de loge-
meftt donnée dans la métropole.
M. Herriot a promis de reprendre les
pourparlers entre la résidence générale à
Rabat et J'amicale des Instituteurs intéres-
sés pour arriver a une-solution favorruilc.
M. Berthon a ensuite réédité ses précé-
dentes critiques sur le régime français en
Tunisie et essaie de justifier le mouvement
nationaliste soutenu par Moscou.
Notre ami, M, de Warren lui répond :̃
IC Dans les sallus où ils se réunisent, vos
amis placent des pancartes qui portent :• A
bas la France 1
Et notre excellent collaborateur M. Mo-
rtnaud au milieu des applaudissements dé-
clare • Votre progrnmmc, celui de Mos-
cou, est de chasser la France de toutes ses
colonies.
Voici un document d'après lequel tout
parti de la THe intcrnalionalfi a. pour devoir
de soutenir, non en paroles, mais en fait,
tout mouvement d'émancipation des colo-
nies, d'exiger l'expulsion des impérialistes
métropolitains c'est-à-dire dp.s Français
- d'entreknir parmi -les troupes métropo-
litaines une agitation continue pour l'indé-
pendance de toutes les colonies
M. Berthon discute ensuite les reformea
1 tunisiennes à introduire dans la Régence
l et la question de la souveraineté tunisienne.
, M. Herriot dui répond :
La. France a apporté en Tunisie l'ordre'
et le progrès. Certes, les écrivains arabes
n'en conviennent pas ltoujours : en voici uai
qui demande une Constitution - basée sur
les principes de la Révolution, c'est-à-dire
sur les principes que les Romains avaient
empruntés eux-mêmes aux Carthaginois et
aux Ghaldéens.
Pourquoi, demande, d'autre part, M. Ber-
thon, n avoir pas mis d'indigènes dans la
Commission de réformes tunisienne ?
Je Veux réaliser des réformes dans le
calme. Une Commission les étudie, surtout
en ce qui concerne la réforme des munici-
palités. Pourquoi n'ai-je pas mis d'indig-
nes dans cette Commission ? Mais parce
que le bey est souverain, et paroe que je
ne pouvais pas appeler de ses sujets à
siéger dans cette Commission.
Vous m'avez demandé pourquoi nous
faisions tant d'objections à accepter les
conditions posées par le parti destourien :
c'est qu'il n'est pas permis a un Gouver-
nement français de traiter avec certains
des hommes qui représentent ce parti.
Il y a, en effet, à l'heure actuebl-e, en Tu-
nisie, un agitateur qtii nous crée des diffi-
cultés infiniment pénibles et qui provoque
des incidents : c'est Mohammed-ben-Ali.
C'est un Tunisien, c'est entendu, mais il
a fait ses études en Allemagne ou il pré-
tend avoir acquis le litre de docteur; Il a
vécu en Tripolitaine pendant la guerre ita-
lo-turqne, il a vécu à Constan-tinople et a
servi dartti l'armée ottomane pendant la
AUerre.
- En 1915, il acoompaigme Enver pacha à
Rerlln et y demeure jusqu'en 1923, date à
ifutfUelle il rentre en Tunisie. Aussitôt, il
n'efforce de recueillir des fonds pour en-
voyer de jeunes Tunisiens en Aucma-sne;
il Tance Tidée d'une Confédération g Anémie
tunisienne du Travail, et, contre Jouhaux
lion de la Confédération Générale du Tra-
vail française, il fait de l'obstruction et pré-
conise la création d'une Confédération Gé-
nérale du Travail tunisienne.
v Autant jû mm disposé à avoir pour *
plus humble des indigènes 118 considération
que lui doit le représentant de la RêpuhU.
que rttt¡[lthJe, autant je refuse me confian-
ce - parfois sollicitée à un agitateur -qui
vient faire une besogne aussi trouble, aus-
si s'US pec"ttf."lAp p 181ualssemen ts. )
Je veux bien causer avec les vrais indi-
gènes, mais non céder à un homme 0 qui
apporte de si loin, et avec quelques relais,
des instructions destinées non pas à assu-
rer le bonheur 4gs indigènes, mais à créer
des difficultés ala France que nous avons
à défendre, et que nous défendrons là-bas
comme partout. (Nouveaux applaudisse*
mente.)
DANS LES COMMISSIONS
Les divers groupes de la Chambre se sont
réunis hier pour désigner leurs représen-
tants aux Commissions des Affaires étran-
gères, de l'Algérie, des Colonies et des Pro-
tectorats, de la Ma-rine marchande.
Voici les résultats :
Commission des Affaires étrangères
MM. Albert Milhaud, Aimé Berthod. An-
dré Escoffier (Drôme), Anteriou, Aristide
Briand, Berthon (André), Bignon (Paul),
Binet, Chaumie, Colrat (Maurice), Cou-
teaux, Danielou, -Delbos (Yvon). Doriot.
Emile Borel, Engerand (Fernand) , Eugène
Lautier, Félix (Jean), Ferry (Désiré), Fon-
tanicr, Franklin-Bouillon, Frey (Charles),
Georges Weill, Jean Goy, Joseph Barthélé-
my, La Ferronnays (marquis de), Lefebvre
du Prcy (Pas-de-Calais), Leygues (Georges),
Loucheur, Madelin, Mallarme, Marcel Plai-
sant, Margaine, Mistral, Oberkirch, Paul
Bastid, Paul-Boneaur, Ptyil Faure (Saône-
et-Loire), Paul Simon (Finistère), RouHeaux-
Dugage (Henry), Sibille (Maurice), Soulier
(itdonierd Spinasse (Charles), Wendel
(François de) (Meurthe-et-Moselle).
Commission de l'Algérie, des Colonies
et des protectorats
MM. Alcide Delmont, Angoulvéfcit, Au-
briot Barthélémy, Robaglia, Berthon (An-
dré), Brigault, Brocart* Brunet (Réunion),
Charles Baron, Diagne, Doriot, Ernest Ou-
trey, Fabfy (Jean), Félix-Gouin, Fluyelle,
Fontanier (Henry), François-Morel (Tarn),
Gasparin, Ginoux-befernon, Goirand (An-
dré), Goniaux, Goude (FinJstère), Grand-
maison (commandant de), Henry Michel,
Jacquier, Lafagette, La Groudière (de),
Lemolgnc (Albert), Maître, Moutet, Nouelle,
Perreau-Pradier, Petit, Poitou-Duplessy,
Prouet, Régis, Riboisière (comte de La),
Roux-Freissinecng, Saint-Just (général de),
Taittinger, Thomson, Valude, Warreiï
(Edouard de), William Bertrand (Charente-
Inférieure).
Commission de la arcitantle
MM. Amcline, Auqiie, rai Bergcy,
Berquet, Binet, Bouissoft (Bouches-du-
Rhône), Brunet (ttéuriion), Caïtucoli, Cana-
velli, Caudoron, Cayrel, Charles Leboucq,
Colins, Coty (René), Delaroche-Vernet., Fé-
Ux (Jean), aaTarln, Gautier (Maurice), Gé-
rard (bnron François), Girard (Auguste),
Henri Tassô, Jaurès (amiral), Jean Jadè,
Labes, La Grctidiôre (de), Le Guen, Le
Mpyne (Pierre), Masson, Mori-naïud, Pierre
Dignac, Poussineau, Proust, Rimbert, Roux
(Rémy) (Bouches-du-Rhône), Roux-Freissi.
n.cllg, Teissier, Théo-Bretin, Tililoy, Valu-
de,
neng, Vidal (Joseph), Waron, William Ber-
trand, Ybarnégaray.
La suppression du portage
4
en Afrique Équatoriale Française
00
Le 19 jauvier, nous annoncions que M.
Georges Thomann, administrateur en chef de
lt0 classe des Col omeâ, avait été mis, par le
Gouverneur Général de l'A. E. F., à la dis-
position du Lieutenant-Gouverneur du Moyen-
Cofigo pour être chargé de l'étude de la - cir-
culation. et des transports entre Brazzaville et
Pointe-Noire et de la construction éventuelle
d'une route entre ces deux localités.
Cette mesure a été prise en conformité de la
décision de M. le Gouverneur Général Anto-
netti de mettre fin au portage qui immobilise
une main-d'oeuvre importante tant sur les chan-
tiers du chemin de fer que sur la piste actuelle
reliant le chef-lieu du groupe de l'Afrique
Equatoriale Française au littoral.
Au cours de la récente tournée qu'il a faite
dans cette région, le Gouverneur Général a
donné l'ordre d' amél iorer cette piste, mais il
a. confié à M. Thomann la mission de faire
rommencer immédiatement dans le Mayumbe,
en .profitant des études du chemin de fer, une
bonne piste n'ayant que des rampes de 4, per-
mettant avec un minimum de fatigue pour les
porteurs le ravitaillement des chantiers.
Dès son achèvement, qui doit être rapide,
cette piste sera progressivement élargie de 4
mètres, puis à 6, afin de permettre l'utilisation
des charrettes.
Simultanément, on travaillera - les travaux
doivent être commencés - à rendre automobi-
lisable la route de Loudima jusqu'au pied du
Mayumbe.
De telle sorte que, sauf une courte étape
pour franchir l'arête de cette chaîne monta-
gneuse, il est probable que, dès la fin de cette
année, le portage pour le chemin de fer aura
disparu.
Grâce à rinitiative de M. le Gouverneur
Général Antonetti, des milliers de oorteurs se-
ront délivrés d'une lourde charge, et la main-
d"oeuvre, malheureusement trop rare dans ce
pays, sera rendue disponible pour des travam
plus féconds.
Toutefois, il est bien évident que, tant que
les routes feront défaut, on ne saurait supprimer
le portage.
Cest pourquoi M. Antonetti et les Gouver-
neurs sous ses ordres, consacrent présentement
tous leurs efforts à la construction a un système
routier de plus en plus étendu.
L'enseignement à la Réunion
Parmi les problèmes dont la solution M-
pide préoccupe à juste titre M. le Gouver-
neur Repiquet, qui va rejoindre son pqpte
dans quelques jours, celui de la réorganigsu
tion de l'enseignement est au premier plan.
La proportion des illettrés est, hélas I db
considérable. D'après le recensement de 1931,
sur 29.366 enfants d'âge scolaire, 11.963 seu-
lement ont fréquenté les écoles primaires,
près des deux tiers n'ont reçu aucune ins-
truction.
Sur 142.040 habitants de plus de six ans,
lisons-nous dans Y Annuaire de la Réunfoh
de 1923, 88.975 sont complètement illettrée,
soit plus des trois cinquièmes.
L'enseignement primaire ne répond donc
pas aux sacrifices que la colonie s'impose,
et il y a urgence à remédier à La pénurie
d'instituteuis, à l'absentéisme scolaire, à la
faiblesse des études que dénotent un tel pour-
centage d'illettrés et un nombre très réduit
de certificats d'études primaires.
D'après les statistiques sanitaires des éco-
les publiées en 1924, nous constatons d'au-
tre part qu'il y avait enviion 13.000 élèv.es,
ce qui dénote une augmentation de 2.000 sur
l'année 1921. Ces statistiques mettent égaJe-
ment en lumière qu'une des principales cau-
ses de l'absentéisme c'est le paludisme.
En juin 1924. sur 13.408 élèves inscrits,-
1.701 ne sont pas venus à l'école pour cause
d'intoxication paludéenne. C'est donc là un
véritable fléau qui sévit sur la population de
la Réunion. Ce danger menaçant la Réunion,
n'a pas échappé à M. le Gouverneur Repi-
quet dont on connait les hautes qualités
d'énergie administrative. Il saura, d accord
avec nos amis et collaborateurs, Lucien Gas-
parin et Auguste Brunet, résoudre ces
grands problèmes si intimement liés à l'ave-
nir économique de. notre belle possession de
l'Océan Indien.
Eugène Devaux
L'aviation coloniale
Paris-Tchad
Nous avons annoncé hier que le lieutenant-
colonel Rimbert qui remplace à l'Aéron..
tique le colonel de Goys, s'était occupé dès
mardi de l'expédition des pièces de rechange
réclamées pax la mission.
Hier, deux avions partis de Toulouse sont.
arrivés Itaprèsidi à Oran, ayant à bord tes
pièces de rechange d'un poids de 120 ldlos,
destinées au Roland-Garros et au fean-Ca-
sale.
Ces pièces ont été aussitôt envoyées à là
mission de Goys par deux avions du centre
militaire de la Sénia, qui sont partis ce ma-
tin à la première heure pour Colomb-Béchar
et Adrar.
Le raid Tulasne
Le ministère des Colonies annonce que le!'
trois avions de l'escadrille de l'A. O. F.,
sous la direction du lieutenant-colonel Tu-
lasne et du capitaine Gama, viennent de ren-
trer à Gao, après avoir parcouru en dix jouis
4.200 kilomètres de régions désertiques.
Rapports et Décrets
O - O
Décret du 27 janvier 1925 par lequel l'archi-
pel des Comores, formé des îles de
Mayotte, de Mohéli, d'Anjouan, de la
Grande-Comore, avec leurs dépendances
est administré par un administrateur de$
Colonies, désigné par le Gouverneur Gé-
néral de Madagascar et qui prend le titre
d'administrateur supérieur de l'archipel
des Comores.
- - - -
Ce tonciionnaire exerce ses pouvoirs
administratifs et financiers d'après la
délégation qui lui en est consentie par le
Gouverneur Général de Madagascar,
est assisté d'un Conseil consultatif, dont
la composition et les attributions sont
fixées par un arrêté du Gouverneur Gé-
néral.
Décret du 27 janvier 1925 par lequel les
Comores sont représentées aux déléga-
tions économiques et financières de Ma-
dagascar : - -
1° Par un membre irançais du conseil
consultatif, désigné par cette assemblée;
2° Par un délégué français, élu parmi
ses membres par la Commission consul-
tative du commerce et de l'industrie ;
3° Par un délégué indigène, choisi
parmi quatre notables élus par la popu-
lation de chacun des districts de l'archi-
pel.
Décret du 27 janvier 1925 approuvant potar
l'exercice 1925 les projets de budget local
et de budgets annexes de Madagascar,
arrêtés en recettes et en dépenses ajix
chiffres ci-après :
Budget local, 96.705.500 fr., dont 87 mil-
lions 705.550 francs pour la section ordi-
naire et 9 millions de francs pour la sec-
tion extraordinaire.
Budget annexe du chemin de 1er, 16
millions 969.000 francs,
Budget annexe de l'assistance médicale
indigène, 8.823.334 Ir.
J. O. du 30 janvier 1925.
Conférence de l'opium
Le Comité des Seize de la Conférence de
l'opium serait arrivé A un accord sur la
date de laquelle partirait le délai de quinze
ans dans lequel doit être réalisée la sup-
pression graduelle de l'opium A fumer. Cet
accord constituerait un compromis entre
tes propositions américaine, britannique .et
française..
Les travaux de la conférence approchent
do leur fin et la semaine prochaine, samedi
probablement, la clôture pourra' être pro-
noncée,
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