Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-01-20
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 20 janvier 1925 20 janvier 1925
Description : 1925/01/20 (A26,N11). 1925/01/20 (A26,N11).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396856d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VMT-SIXIEM ANNEE. NO 11 -. - LE NUMBfiOj 80 CENTIMES -- -- -- - - MARDI SOIR, 20 JANVIER 1025.
Les Annales Coloniales
1 --.g o d A () "nlaJAeS
- 4 i.m -.. el-
1 JOURNAL QUOTIDIEN
LU AItTICLII PUBLIÉS PAS -LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIETE
EXCLUSIVE DU JOURNAL
A mu tmcm H R4dsmt»»cntr*çue« mu BvremwtduJanmoItlJmna lu Agença de PukHcIti
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
IWdartiM et Ad mi nutritif 1 34, Rue du Mont-Thabop. PARIS-1" Téléphrae : LOUYRI 19-17
Un sa 4 amu à
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Oa < tbonnw dam touel- Bureau de porte et chez les prindptni Ubrmiree
J -
De Tunis au Tchad
008
Tandis que, de l'autre côté du Sahara, une
expédition annoncée à grand fracas disparais-
sait tout à coup du programme dans un geste
- brusque et que lque peu mystérieux, la mission
Tunisie-Tchad se mettait, au contraire, en
mouvement avec peu de bruit, mais dans ur
of d re parfait.
: M. le Résident Général Lucien Saint avait
certainement oaressé le projet de'prendre part
personnellement à cette expédition. Il a sa-
rcrifié son désir aux occupations urgentes de
son Gouvernement, se contentant de la suivre
en pensée, après en avoir organisé les prépa-
ratifs avec toute l'autorité et toute la vigilance
qu'il apporte à son action.
; La mission est placée sous la direction èu
colonel Courtot, chef du cabinet militaire du
Résident Général, ayant comme adjoint le
colonel Toulat, commandant des territoires
matitaires du Sud tunisien. Ces officiers supé-
rieurs sont accompagnés de MM. Lavauden,
inspecteur des Eaux et Forêts de Tunisie ;
Montchamp, administrateur des Colonies ; Dr
• Durand, de l'Institut Pasteur de Tunis ; lieu-
tenant mitrailleur Aunhy du 4" zouaves ; La-
narde et Sanobert, mécaniciens spécialistes ;
l'adjudant Philibert, du 4° groupe d'aviation ;
enfin, deux officiers des Affaires indigènes,
six conducteurs d'automobiles, un guide indi-
,gène.
Le matériel de tiansport consiste en six voi-
tures à chenilles à 4 moteurs de 10 chevaux,
et dont trois traînent chacune une remorque
chargée d'approvisionnements, d'outils, de
munitions.
L'itinéraire de la mission a été soigneuse-
tmnt étudié et préparé depuis dix-huit mois
par les officiers des affaires indigènes et le
Cabinet niutaire- du Résident Général qui
s'est lui-même intéressé très vivement à cette
S livre d'étude et de préparation. C'est à Ga-
o te et à Médcnine ctue s'est faite la concen-
tration des moyens d'action et, au dernier
manient, du personnel de l'expédition. De
- C., point de départ, à Nguigmi sur le lac
Tchad, point d'arrivée, huit étapea ont été
prévues : Bir Keséira, 237' kilomètres 1
r, "-, $ ir kiioe*mBig t po n
lit KeAlra-Djeaeien, 70 ktladtres; Djo-.
neien-Bir Pister, 200 kilomètres ; Bir PUtor-
.Pert Pelisnac, 480 kilaraètran : Fort Poli-
1D. 375 kilomètres ; Djanet«In Ez-
nan, 230 kilomètres ; In Eznan-Diado, 325
kilomètres ; Diado-Btlma. 296 kilomètres ;
Bilm-Ngwvnt 525 kilomètres, soit, avec les
détours inévitables, un trajet de 7.000 ldlo-
- IMtres.
Jusqu'à Bir Pistor qui est, avec le Fort
Saint, de fondation récente. la réplique en
*• terre tunisienne de Ghadamès, vieille cité tri-
politaine, le parcours est celui que M. Lucien
Saint a suivi en 1923, et se trouve tout entier
sur le sol de Tunisie.
Le 6 janvier, la mission quittait Médenine
à 2 heures de l'après-midi, campait, le soir, à
Bir Kessira et arrivait, le lendemain, à Dje-
neÂen; d'où la troisième étape la menait à Bir-
Pistor.
Elle emprunte ensuite le territoire algérien
.tout eh longeant à peu de distance la frontière
taripolitaine jusqu'à ln Ezzan. Elle se trouve
là aux confins de l'A. O. F., où l'étape sui-
vante la fera pénétrer.
Il ne faudrait pas croire que ce long trajet
s'exécute uniquement ou surtout en plein sa-
ble. Le Sahara n'est pas l'immense mer de
sable que certaines légendes prétendent, bien
qu'il offre des plaines sablonneuses que ceux
qui doivent les traverser trouvent toujours trop
étendues. Les terrains durs, dont beaucoup
d'origine volcanique ; d'autres constitués par
des montagnes ou des regs, occupent 86 0/0
de la surface saharierme, et le sable 14 0/0
seulement, avec ses dunes et ses ergs.
Entre Gabès et Djanet, par exemple, sur
une étendue d'un peu plus de 1.000 kilomè-
tres, la zone sablonneuse ne comprend guère
que trois passages fort inégaux de 1 kilomètre,
10 kilomètres et 50 kilomètres. De Djanet à
Bilma, surtout à partir d'In Ezzan, le sable
domine ; de ce dernier point jusqu'aux envi-
.Yoes de Djado, la so l i ee C? usqu'aux env i -
rons de Djado, la solitude désertique règne
.sur une étendue de 300 kilomètres.
C'est peut-être l'étape la plus pénible de
l'itinéraire, et c'est probablement celle que
l'expédition doit être en train de franchir au
moment où j'écris. Je veux croire que, lors-
que parattront ces lignes, les Annales colo-
niales pourront signaler l'heureuse issue du
voyage et l'arrivée de tout lIe cortège à Ngui-
gmi, sur la rive nord-ouest du Lac Tchad.
Les deux dernières étapes, de Djado à Bil-
ma et de Bilma au terminus, suivent une piste
fréquentée où se trouvent des marchés indi.
gènes, des douars, des points d'eau et même
des postes français. Cependant, au cours de la
dernière, il faut traverser la grande steppe de
Tintoumma, d'aspect désolé et de sol ingrat ;
mais, à ce moment, l'espoir de la prochaine
arrivée au but du voyage et la perspective du
repos bientôt permis, soutiendront les forces
des voyageurs.
Il faut se garder de considérer cette expé-
dition comme un sinipile raid sportif. Elle a
œe portée économique des plus importantes,
Le jour où la route qu'elle va reconnaître
sera ouverte à un service régulier automobile
quelle qu'en soit la périodicité, Tunis sera à
15 jours do Tchad, Paris à 18 jouis du centre
oerAMqne, ators que, pour aller de Paris
à Foft-Lamy ou à Abecher, il faut actuelle.
ment à un commerçant, à un hmetionnaire. à
une correspondance, trois mois et demi.
Et loraque le camion puids-loufd pouvant
alimenter ces moteurs soit avec des résidus
d'huile d'olive, d' arachide ou de palme, soit
avec la broussailie saharienne ou équatoriale
transformée ou non en charbon, c'est-à-dire
affranchi de la tyrannie et du tribut financier
de l'essence, pourra, à son tour, accomplir le
trajet étudié par la mission actuelle, ce sera
pour le commerce français, au double titre de
l'exportation et de l'importation, un immense
avantage.
Le lac Tchad est le centre d'une vaste con-
trée abondante en ressources que l'éloigne-
ment. la difficulté et le coût des transports
ont jusqu'ici empêché d'exploiter. Beaucoup
pourront l'être le jour où l'automobile sans
essence viendra les chercher et les transporter
en 15 jours aux ports méditerranéens.
D'autre part, les produits français qui ne
peuvent pas, dans les conditions du moment,
parvenir au Bomou, au Bahr el Gazai et dans
les pays contigus, en raison des frais et des
délais qu'elles exigent, fourniront aux camions
lourds le fret de leur voyage de pénétration.
Or, c'est de la Tunisie que dépendent nor-
malement le lac Tchad et sa région, bien que
diverses missions étudient les routes qui peu-
vent les relier à l'Algérie. Un assez beau et
large domaine d'exploitation s'otfre plus di-
rectement aux efforts de l'Algérie avec le
Soudan, la boucle du Niger, l'Afrique Occi-
dentale, tandis que le Maroc vise à bon droit
la Mauritanie, le Sénégal et, par Dakar, les
relations aériennes avec l'Amérique du Sud.
Au Maroc, semble revenir plutôt la tâche
de développer l'aviation dans 1 Afrique Occi-
dentale et dans les territoires du littoral atlan-
tique.
L'Algérie sera un jour dotée d'une voie
terrée transsaharienne qui lui amènera les ré-
voltes de riz et de coton que la haute vallée
dit Niger produira quand on le voudra, et les
viandes abondantes frigorifiées que les ovins et
bovins déjà très nombreux, mais facilement
inulfipliables, et renforcés par le traitement
du docteur Voronoff, peuvent fournir en gran-
des quantités dans ces mêmes régions.
Du reste, en attendant la voie ferrée, et de
concert avec elle, lorsqu'elle existera, la trac-
tion automobile peut prendre une large part à
l'activité lion que des inondations un peu fantastiques
ne viennent pat contrarier ses efforts et que
les pillards du Touat et du Gourara ne se
montrent pas à point nommé pour empêcher
les départs annoncés.
La Tunisie qui sent bien que ce n'est pas
avant très. longtemps qu'il pourra être ques-
tion pour elle d'une ligne ferrée de pénétra-
tion africaine, au lieu de s' attarder à des ré-
criminations stériles, s'évertue à suppléer à
cette carence" du rail par l' automobile. Per le
lac Tchad, elle sollicite le Centre-Afrique
et peut même loucher toute la partie supérieure
du Congo belge, et se trouver aussi en rapport
avec les transafricains que d1'autres actions
peuvent établir soit sur le soi, soit dans les
airs.
Tout cet avenir est en gestation, toutes ces
espérances et ces ambiticns légitimes sont en
puissance dans l'expédition que la Tunisie
vient d'envoyer vers le lac Tchad. On voit
que ce n'est pas au simple titre de perfor-
mance touristique ou sportive, d'expérience
d'endurance pour le personnel ou le matériel
qùi s'y emploient, qu'elle mérite d'être suivie
avec J'intérêt le plus minutieux comme avec la
sympathie la plus vive.
Ernest H au do s,
Député de la Marne.
Président de la Commission
des Douanes
et des Conventions commerciales.
Une déclaration du maréchal Lyautey
sur la situation au Maroc
- - 0'0--
Le Maréchal Lyautey, Résident Général du
Maroc, interviewé à Rabat par un correspon-
dant du Daily M ait, a déclaré notamment :
« La sécurité du Maroc français n'a jamais
été troublée ni menacée d'aucune façon, ja-
mais la coopération des indigènes et des Euro-
péens n'a été plus intime et n'a produit de si
beaux résultats.
m Depuis 12 ans que la France a occupé
le , Maroc, elle y a accompli des prodiges.
D'une population hostile au début, elle s'est
fait une alliée et, en peu de temps, des routes
splendides, des chemins de fer, des écoles ont
urgi de terre.
« Casablanca, Rabat et Fez sont devenus
des centres d'excursion et très fréquentés.
« A ce propos, précisément, le maréchal
Lyautey déclara qu il trouvait puériles lès
craintes manifestées par certains touristes qm
ont abandonné le projet de voyage au Maroc
à la suite de certaines informations alarmistes
reproduites par une partie de la presse au sujet
de la situation militaire au Maroc.
« Le calme le plus complet n'a jamais cessé
de régner dans la zone française n, répéta le
maréchal. »
Ces déclarations ne font que confirmer ce
que l'Angély écrivait dans les Annales Colo-
niales du 8 janvier 1925.
M
AU MINISTERE CES COLONIES
Le mouvement dans le cadre des admi-
nistra leurs des colonies paraîtra à la fin de
la semaine.
Les italiens dB looisto
On se souvient que le
chef du Gouvernement
italien a été amené à faire
certaines déclarations, il y
a quelques semaines, au
sujet des conventions in-
ternationales qui règlent
le statut des Italiens sur
le territoire de la Régen-
cc, et qui, étant arrivées à expiration, sont
automatiquement renouvelées de trois mois
en trois mois. Il a été rendu compte de ces
importants débats dans les colonnes des An-
nales Coloniales.
Cette question, dont la gravité et les inci-
dences ri échappait à personne a pris une
acuité nouvelle et prolongée dès la COllstittl.-
tion à Paris d'une commission consultative
chargée par le Gouvernement d'étudier les
affaires tunisiennes et de donner son avis
sur les réformes qu'il serait" opportun d'in-
troduire dans leur administration.
A la vérité, l'orgallisme consultatif dont
il est parié est né surtout de Vémotion soule-
vée en France à Vannonce d'une intense pro-
pagande, effectuée en Tunisie par les com-
munistes et la préoccupation d'un mouvement
révolutionnaire ou réformiste qui dresserait
bon nombre d'éléments indigènes contre le
Protectorat. La umrmissiolt. des affaires tu-
nisiennes étudie en ce moment le problème
qui lui a été posé. Il convient de lui accor-
der le crédit nécessaire et suffisant pour met-
tre au point les divers aspects de la qtlfstilm.
Nous riinsisterons pas davantage.
Mais les journaux italiens se sont vive-
ment préoccupés des solutions qui pourraient
ftre suggérées au gouvernement faisais rela-
tivement à la situation des Italiens en l'u-
nisie cf, à ce propos, ils ont développé tme
fois de plus la thèse traditionnelle qu'avec
une remarquable unanimité soutiennent les
représentants de toutes les opinions, d'accord
avec le Gouvernement.
Cette thèse est trop connue pour qu'il
soit nécessaire de la relater longuement.
Les Italiens, les plus nombreux des Euro-
péens dont ils forment les deux tiers, ont.
apporté leur travail et leurs qualités d'endw
rance et de sobriété à la Tunisie, qu'ils ont
en réalité colonisée. Ils y prospèrent en ri-
chesses et en population* Les conventions, de
1896 leur assurent la sécurité de leurs biens
et de leurs personnes et leur garantissent le
libre exercice des professions et du commerce.
Ils se plaignent que la France ne sait ni
tic veut reconnaître leur effective collabora-
Non à la prospérité du Protectorat. Ils sont
exclus des avantages de la colonisation offi-
cielle et leurs enfants ne trouvent plus de
place dans les écoles italiennes, dont - on - re-
fuse d augmenter le nombre, ni dans les éco-
les françaises qu'un budget insuffisant ne
peut accroître. Pis que tout cela, la France
menace de les absorber et de leur imposer
sa nationalité. Pour ces raisons principales,
ris réclament le renouvellement et V améliora-
tion à leur profit des conventions de 1896.
Ces quelques lignes montrent que l'examen
des accords franco Maliens ne paraît pas de-
voir rentrer dans les attributions de la Com-
mission des affaires tunisiennes. Cette der-
nière a toute qualité pour connaître du ré-
gime intérieur de la Tunisie, pour apprécier
la valcur des revendications indigènes, rVW
suggérer des réformcs. Elle pourrait sans
doute étudier la situation des Italiens en
Tunisie, leurs façons d'être et leurs modes
d'activité, leurs rapports avec nos nationaux
et avec les indigènes. Ce sont des sujets qui
intéressent la souveraineté de la France et
qui doivent se traiter entre Français.
- D'autres méthodes seront à utiliser quand 1
le moment sera venu de s'elltelldre avec VIta-
lie au sujet des Italiens de Tunisie.
Nous désirons vivement qu'une telle con-
versation s'engage le plus tôt possible. Il
est de l'intérêt des deux pays d'en finir avec
une situation équivoque, trop favorable au
désordre. Le nationalisme des sujets italiens
s'exaspère et devient provocateur. Celui de
nos compatriotes est déçu et se sent llumilié.
Spectateurs de ces luttes entre frères latins,
les indigènes se demandent à leur tour pour-
quoi ils ne chercheraient pas à faire aboutir
des revendications nationales, exprimées
avec une certaine violence, mélangées d'aspi-
rations séparatistes inavouées et 1nntées d'un
communisme dont ils se défendent.
Il est temps de remettre de l'ordre dans
cette maison.
J. Gasser,
Sénateur d'Oran.
Conférence de l'opium
--0-0--
Déclarations de M. Daladier
La deuxième conférence de l'opium a
repris ses travaux hier après-midi.
Au nom de la délégation française, M
Daladier, minietre des colonies, a déclafé:
- La France s'associe par avance à toutes lits
résolutions qui seront prises en vue de contrô-
ler la production, la fabrication et la distribu-
tion de toutes les dropuea dont l'usage est dan-
gereux pour l'humanité.
Si néanmoins des aggravations des mesures
déjà, prises en France paraissaient opportunes,
le gouvernement français n'élèvera aucune ob-
jection contre ces mesures renforcées, qu'il
s'agisse d'importation, d'exportation ou de con-
sommation, en tant qu'elles s'appliqueront à son
territoire continental ou à l'ensemble de ses
possessions extra-européennes.
En ce qui concerne rtndo-Chine, M. Daladier
a ajouté que le gouvernement français a
terme volonté d'arriver dans le plus bref dél.aai
possible à la suppression complète de la con-
sommation de Taplum.
M. Citroën
ou le raid manqué
00
UNE MINE DE FER A ZlNDER
Notre correspondant particulier de Zinder
nous informe qu'une mine de fer vient d'être
découverte dans cette ville même et que trois
tonnes peuvent, dès maintenant, en être extrai-
tes.
Il nous écrit :
Nous avons ou arriver ici, le lir décembre,
la mission Haarclt-A udouin-Dubreuil et ses
huit voilures Citroën. Depuis six mois, sur
l'ordre des autorités (ce qui prouve que le
concours du Gouvernement et de ladminis-
tration n'a pas manqué à l'industriel du quai
de Javel), on travaillait pour elle, organisant
des dépôts d'essence et de matériel, réparant
les pistes, etc., etc. Il est difficile d'affirmer
que ce soit une réclame discrète : rien n'y
manque : fanions éclatants, doubles chevrons
vernis sur toutes les carrosseries, défilés, prises
de films, photographes et artiste-peintre atta-
chés à la troupe ambulante, exhibition des ar-
inls et du matériel luxueux de la mission, des-
cription des moteurs, réceptions, vins d' hon-
neur, etc., etc. Après huit jours de pose--
c'est le mot - ils sont repartis vers le Tchad,
nous laissant trois tonnes de fenaille abîmée à
Zinder.
Le 25 décembre sont arrivés à Zinder le
capitaine. et sa femme sur leur six-roues Re-
nault. Ils courent depuis Colomb-Béchar seuls
avec un mécanicien. Leur voilure est plus puis-
sante et beaucoup plus confortable que les Ci-
troën. Elle fait aussi moins de bruit.
IL Y EN AVAIT
POUR TOUT LE MONDE
Hier, nous parlions des malles offertes par
M. André Citroën aux invités qu'il avait con-
viés au circuit du Sahara.
A ioutons, pour être justes, que les clients
payants si jamais il y en avait eu - au-
raient eu, eux aussi, gratuitement, leur valise.
Gratuitement est un mot, cela veut dire tout
simplement que c'était compris dans les quei-
que 40,000 francs forfaitaires de la randonnée.
On nous en dira tant 1
L'Angély
, )..- ,.
autoigobilisme [gags 1 Duhanoui
Les efforts de M. le Gouverneur Lamblin
sont sur lu point d'être couronnés de suc-
cbs. Nous avons dit combien l'honorable
Gouverneur avait attaché d'imporlance à la
construction de routes uulomobilisables
dans la colunic de l'Oubungui-Chu.rl.
Dans un mois ou deux le circuit Dangui-
liambari - llréa - Yalinga - Bnngassou-Fon-
rournbala-liangui sera terminé. L'embran-
chement Han^assou-Rafai est achevé.
- Ces progrès très appréciables, sont mal-
heureusement contrebulancés par des rogJes
administratives regrettables.
Le Gouvernement do la Colonie n'a pas
(le service 'postal automobile régulier et Ins
P. T. T. ne veulent pas confier le courrier
aux particuliers.
Les P. T. T. pourraient cependant accor-
der aux colons la même confiance que les
P. T. T. de la métropole accordent à cer-
tains navires qui ne sont pas offlciellrmcnt.
chargés du courrier rostAI.
Le coton en A. O. F.
0 -
M. Labouret, administrateur des Colo-
nies, vient de faire à la Chambre de Com-
merce de Roubaix une communication sur
le coton de F Ouestr Africain. Son exposé a
porté sur tes projets de cultures de coton
irrigué en A. O. F. (projet Béltme, etc.) et
sur le développement de la production du
coton en cultures sèches chez les indigènes.
M. Labouret a insisté sur la nécessité
d'une entente étroite entre l'Administra-
tion de l'A. O. F., l'Association cotonnière
coloniale, les indigènes et les commer-
çants. La récolte de coton 1924-25 sera très
supérieure aux précédentes dans notre
Afrique occidentale, et si les efforts entre-
pris sont poursuivis, VA. O. F. deviendra
dans quelques années, un des plus impor-
1 tants pourvoyeurs de coton.
0
ARRIVaS
M. Marchand, Gouverneur des Colonies,
commissaire de la Rdpiiblique au Came-
roun. est arrivé hier à Marseille, venant
de Douala, se rendant à Paris.
A L'OFFICIEL
0
M. Marchand Alfred, administrateur ad-
joint de 2° classe des Colonies, provenant
de rAfrique EquatoriaJe française, a été
mis à la disposition du Gouverneur Gén&
rad de l'Afrique Occidentale française, à
compter de la veille du jour de son embar-
quement, à destination de la Colonie
9
m •
A la suite des opérations élecloralces qui
ont eu lieu à Saint-Pierre et Miquelon, le 16
novembre 1924, pour la désignation d'un
délégué au Conseil Supérieur des Colonies,
le Gouverneur des lies Saint-Pierre et Mi-
quelon a, en Conseil d'administraion du 25
novembre 1924, proclamé M. Fougère
(Henry) élu délégué au Conseil Supérieur
des Qolorvlea.
La Mtintrc aHtslin Bridis
En cherchant à déterminer le « grand axe
transsaharien », M. Gradis qui n'est pas un
explorateur comme il l'écrit en ( tête à s
compte rendu de sa première mission, a cer-
tainement apporté aux études sur l'automo-
bilisme au Sahara une très importante con-
tribution.
Il fut bien un voyageur ayant utilisé des
moyens nouveaux dans un très vieux pays
et cela dans l'intérêt de notre plus grande
France.
Son ouvrage m A la recherche du grand
axe », illustré de 42 .belles et curieuses pho-
tographies et complété de cinq cartes, est
tout aussi intéressant que celui de MM.
Haardt et Audoin-Dubreuil dont les Anna-
les Coloniales du 24 janvier 1924 ont fublié
une analyse. Le volume publié par M. Gra-
dis (1) est moins gros que celui de ses pré-
curseurs, mais il n'en est pas moins fort ins-
tructif et sa documentation est fort précise.
Les difficultés, quoique aplanies par ses
prédécesseurs, n'ont pas manqué à M. Gra-
dis, et il a reconnu tout d'abord la néces-
sité d'acclimater au désert les moyens de
transport modernes.
De même que, sur la mer, la voile a cédé
le pas à la vapeur, de même au Sahara Je
chameau est destiné à s'effacer devant l'au-
tomobile, le chemin de fer et l'avion.
Pour l'instant encore, ajoutons, le cha-
meau monté par de vigilants méharistes,
protège très efficacement et les automobiles
et les terrains d'atterrissage des avions
transsahariens.
Fondateur de la Compagnie Générale
Transsaharienne, M. Graais, ancien avia-
teur, accepte néanmoins le principe d'uir
chemin de fer transsaharien, pourvu qu'tl
sotl orienté vers le Bas-Niger. La région de
Tombouctou, écrit M. Gradis, a son pôle
d'attraction vers Dakar et ses débouchés par
la mer ou par la ligne aérienne Dakar-Ca-
sablanca qui s'impose. La région de la bou-
cle du Niger (le W, comme dirait Citroën)
est désertique ; celle du Bas-Niger, au con-
traire, riche et peuIJlée., n'a d'autres débou-
chés que les poits éloignés du golfe de Gui-
née. C'est d'ailleurs la région des vieux em-
pires africains qui ont eu leurs heures de
richesse et de gloire et qui, touiours, ont
été orientés vers l'intérieur. L expansion
normale de ces régions est vers le Nord.
M. Gradis est le premier qui suivit l'iti-
néraire Adrar-Ouallen-Tessalit, raccourcis-
sant de 300 kilomètres les autres pistes pré-
conisées.
Tout en ayant étudié la traversée aé-
rienne du désert, la mission préparatoire
Estienne, qui était de retour à Colomb-Bé-
char le 23 décembre qu'elle avait quitté le
9 novembre, avait rapporté un lever au
I/oo.ooofJ, un lever détaillé des régions
d'Ouallen et de Tessalit; des coordonnées
astronomiques dont celles d'Adrar, Taou-
rirt, Ouallen, Tessalit et des observations
sur la variation de la déclinaison magné-
tique dans cette région du Sahara.
L'itinéraire était donc relativement dé-
pourvu d'obstacles et adapté à la circulation
automobile.
Les trois voitures à 6 roues Renault quit-
tèrent ,Colomb-Béchar le 24 janvier à desti-
nation du Niger qu'elles atteignirent après
119 heures de marche. Dix jours après son
départ de Paris, M. Gradis couchait à Bou-
rem sur les bords du Niger.
En lisant le récit du voyage de la mission
Gradis sur la rive gauche du Niger, par
Gao et Ansongo, chez les Ouelliminden, je
ne pus m'empêcher de songer à la mission
Hourst, qui, en i8<)S, descendait le Niger
avec Bluzet et le Père Hacquart, pour aller
séjourner de longs mois à Say, au nord du
Niamey actuel, et que de péripéties au
cours de cette grande randonnée d'une poi-
gnée de braves gens traversant sans réclame
et sans tapage l'Afrique de part en part avec
des moyens rudimentaires !
Le 7 février, la mission Gradis atteignait
les rapides de la Basinga où aboutit la route
du Dahomey, de la Nigeria, du Tchad : la
liaison de l'Algérie avec le Sud était ac-
complie.
Le Sahara n'est qu'un chemin de passage.
C'est à l'autre bout qu'il faut chercher des
sources de richesse, écrit M. Gradis. Il pré-
voit une véritable volte-faoe économique des
régions du Tchad, de la Nigeria, de la Gold
Coast, de la Côte d'Ivoire, etc., que l'on
prendra en quelque sorte à revers par la
nouvelle voie transsaharienne.
Je crois que, bien que Sokoto soit ainsi à
dix jours de Londres, les chemins de fer de
la Côte d'Ivoire, de la Gold Coast, du Daho-
mey, du Togo et de la Nigeria ne sont pas
encore sur le point de se voir contrebalancés
par le Transsaharien quel qu'il soit, ferro-
viaire ou aérien.
Que la liaison Afrique du Nord-Afrique
Centrale soit fertile en résultats politiques
et scientifiques, c'est indiscutable ; qu'elle
soit fertile en résultats économiques, l'ave-
nir nous le montiera.
Eugène Devaux
4>
L'aviation coloniale.
--0-0- -
Paris-Tchad
OEHNIEFUC HEUHE
Nos pilotes jouent do malheur. A onze
heures, ce matin, par suite d'un plafond
e;tcessivement bas, un peu plus de 100 mi-
tres, à AvorA, ils n'avaient pu encore dé-
coller.
On signale cependant le beau temps à
partir de Lyon.
De toute façon, si la ,( crasse » se dissipe,
Pivolo et ses compagnons n'atteindront
Perpignan que très tard.. mais iront-ils
jusque-là ?
J. P.
(1) « A la recherche du grand axe <, chez
Plon, 8, rue Garancière, Paris,
- - - - - - - -- - - - - - - - - - - -
Avam la Conterence de îonn
0-0
Le Gouverneur Gaden, Lieutenant-gou-
verneur de la Mauritanie, actuellement à
Casablanca, profite de son séjour pour
préparer la prochaine conférence Nord-
Africaine, qui doit avoir lieu à Tunis et
au cours de laquelle on traitera des ques-
tions sahariennes. Le général Dineaux,
commandant le territoire d'Aïn-Sefra, se
trouvant également au Maroc, on peut
être assuré que ces questions seront sé-
rieusement étudiées et, qu'il sera possible
de donner suite au vœu exprimé à la con-
férence de Rabat.
Nous croyons pouvoir affirmer que M.
Carde, Gouverneur Général de l'A. O. F.
assistera à la conférence de Tunis.
Le commerce de Bordeaux
et les colonies
J---
La Chambre de Commerce de Bordeaux,
au cours de sa dernière réunion, a décidé
d'appeler l'attention du ministère du Com-
merce sur l'importance qu'il y aurait à exo-
nérer de l'impôt sur le chiffre d'affaires,
prévu au projet de Loi des Finances pour
1925 , un certain nombre de produits colo-
niaux qui figurent sur les mercuriales de
nos grands ports métropolitains : bois co-
loniaux, café, cacao, vanilles, gommes,
graines et fruits oléagineux, caoutchoucs,
métaux en lingots. Cette Compagnie a dé-
cidé d'autre part, d'insister auprès du même
ministère pour que la taxe sur le chiffre
d'affaires soit remplacée par un cc droit
d'accise » de 60 francs par 100 kilos pour
les cafés et de 40 francs les roo kilos pour
le cacao.
La Chambre di- Commerce, ajoute l'Agen-
ce Française et Coloniale a proposé enfin de
s'occuper activement du conditionnement et
du classement des -bois coloniaux à Bordeaux
où un marché spécial doit être créé.
4>
Pour nos bois coloniaux
'D 0
La création d'un office des tois coloniaux
ne semble pas nécessaire à M. Henri Chris-
tian de la Journée Industrielle.
Il ne croit pas à la nécessité d'une propa-
flnde plus intense, plus large, sur d'autres
ses que sur celles qui ont servi au ser-
vice des bois coloniaux du ministère des
Colonies. Voici les raisons que donne M.
Henri Christian :
Au cours de l'enquête que nous avons faite
sur l'utilisation des bois coloniaux en menuise-
rie. le seul reproche que les industriels aient
fait aux bois coloniaux c'était leur rareté sur
te marché français.
Dans l'jnduslric du meuble, même plainte. On
n'est pas très sûr de trouver deux fois de suitu
exactement la même essence.
Ce n'est donc pas un Office do propagande
qu'il faut créer. Ce qu'il faut rechercher, c'est
1111 rrMii^dc à ln dlertë du frot, aux ditlicultés
d'exploitation, au manque de main-d'œuvre, h
l'incommodité et au munquc d'outillage des
poils coloniaux. On voit mal ce qu'un Office
dos bois coloniaux pourrait faire en face de tels
problèmes auxquels les efforts des gouverne-
nifiits généraux des colonies et l'initiative de
groupements financièrement puissants et bien
outillés p"UVciiL s"uis apporter les solutions qui
conviennent.
DANS LA LEGION D'HONNEUR
00 -
Nous sommes heureux do voir figurer
dans la promotion de la Légion d'honneur
au titre du ministère des Financee.
Pour le grade de Commandeur :
M. Albert Aupetit, secrétaire général de
la Banque de France.
Pour le grade de Chevalier :
M. Valette, inspecteur des Finances,
contrôleur des dépenses engagées au Gou-
vernement Générall de l'Algérie.
M. Lustgarten, directeur général de la
Société de Crédit Foncier Colonial.
M. Jacques, directeur adjoint de la Ran-
que de Paris et dos Pays-Bas.
Les bœufs des Lagunes
au Dahomey
--<)-0-
Il existe au Dahomey, dans la région
de la So et de l'uuemé, une race de bœufs
dont l'origine so rattache, d'après les uns
à une race ibérique importée par les Por-
tugais, d'après les autres à la race Som-
ba, race autochtone. La taille de ces
bœufs varie de 0 m. 86 à 1 m. 05 et leur
poids de SO cà 150 kilos ; Us vivent pour
ainsi dire h l'état sauvage, mais ils de-
viennent facilement maniables quand ils
sont élevés à l'étable.
Ce ne sont que des animaux de bouche-
rie, donnant environ 40 d'une viande
de qualité moyenne ; leur petite taille ne
permet pas de les utiliser comme animaux
de trait ; les femelles de cette race don-
nent en petite quantité, généralement
moins d'un litro par jour, un lait très ri-
che en produits secs.
Ges bœufs vivent une Grande Dartie de
l'année dans les marécages ; lorsqu'au
mois d'aoïM, l'eau envahit toute la ré-
gion par suite de la crue de l'Oucmé ils
se rapprochent des villages et les indigè-
nes les parquent sur des terrains toujours
à sec ou les forcent à séjourner sur des
plate-formes surélevées. Ils y demeurent
pendant toute la saison des hautcs eaux
et s'y nourrissent de feuille de moïs ou
d'hcrnes qui leur apportent, en quantité
insuffisante d'aibleurs, les autochtones.
Dès le retour de la saison sèche, i:s re-
prennent leur vie demi-sauvage trouvant.
leur nourriture dans les pâturages abon-
dants mais de médiocre qualité de la ré-
gion et s'abreuvent d'eau saumatre.
Cette race est, à n'en pas douter, abâ-
tardie cela tient évidemment à ce que
les indigènes vendent les taureaux adul-
tes dont ilq peuvent tirer un bon prix, et
Les Annales Coloniales
1 --.g o d A () "nlaJAeS
- 4 i.m -.. el-
1 JOURNAL QUOTIDIEN
LU AItTICLII PUBLIÉS PAS -LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIETE
EXCLUSIVE DU JOURNAL
A mu tmcm H R4dsmt»»cntr*çue« mu BvremwtduJanmoItlJmna lu Agença de PukHcIti
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
IWdartiM et Ad mi nutritif 1 34, Rue du Mont-Thabop. PARIS-1" Téléphrae : LOUYRI 19-17
Un sa 4 amu à
H cobniM u so * *2".1 *T •
--.: , '-:' | Btrangw 120 a SS • SS •
- -
Oa < tbonnw dam touel- Bureau de porte et chez les prindptni Ubrmiree
J -
De Tunis au Tchad
008
Tandis que, de l'autre côté du Sahara, une
expédition annoncée à grand fracas disparais-
sait tout à coup du programme dans un geste
- brusque et que lque peu mystérieux, la mission
Tunisie-Tchad se mettait, au contraire, en
mouvement avec peu de bruit, mais dans ur
of d re parfait.
: M. le Résident Général Lucien Saint avait
certainement oaressé le projet de'prendre part
personnellement à cette expédition. Il a sa-
rcrifié son désir aux occupations urgentes de
son Gouvernement, se contentant de la suivre
en pensée, après en avoir organisé les prépa-
ratifs avec toute l'autorité et toute la vigilance
qu'il apporte à son action.
; La mission est placée sous la direction èu
colonel Courtot, chef du cabinet militaire du
Résident Général, ayant comme adjoint le
colonel Toulat, commandant des territoires
matitaires du Sud tunisien. Ces officiers supé-
rieurs sont accompagnés de MM. Lavauden,
inspecteur des Eaux et Forêts de Tunisie ;
Montchamp, administrateur des Colonies ; Dr
• Durand, de l'Institut Pasteur de Tunis ; lieu-
tenant mitrailleur Aunhy du 4" zouaves ; La-
narde et Sanobert, mécaniciens spécialistes ;
l'adjudant Philibert, du 4° groupe d'aviation ;
enfin, deux officiers des Affaires indigènes,
six conducteurs d'automobiles, un guide indi-
,gène.
Le matériel de tiansport consiste en six voi-
tures à chenilles à 4 moteurs de 10 chevaux,
et dont trois traînent chacune une remorque
chargée d'approvisionnements, d'outils, de
munitions.
L'itinéraire de la mission a été soigneuse-
tmnt étudié et préparé depuis dix-huit mois
par les officiers des affaires indigènes et le
Cabinet niutaire- du Résident Général qui
s'est lui-même intéressé très vivement à cette
S livre d'étude et de préparation. C'est à Ga-
o te et à Médcnine ctue s'est faite la concen-
tration des moyens d'action et, au dernier
manient, du personnel de l'expédition. De
- C., point de départ, à Nguigmi sur le lac
Tchad, point d'arrivée, huit étapea ont été
prévues : Bir Keséira, 237' kilomètres 1
r, "-, $ ir kiioe*mBig t po n
lit KeAlra-Djeaeien, 70 ktladtres; Djo-.
neien-Bir Pister, 200 kilomètres ; Bir PUtor-
.Pert Pelisnac, 480 kilaraètran : Fort Poli-
1D. 375 kilomètres ; Djanet«In Ez-
nan, 230 kilomètres ; In Eznan-Diado, 325
kilomètres ; Diado-Btlma. 296 kilomètres ;
Bilm-Ngwvnt 525 kilomètres, soit, avec les
détours inévitables, un trajet de 7.000 ldlo-
- IMtres.
Jusqu'à Bir Pistor qui est, avec le Fort
Saint, de fondation récente. la réplique en
*• terre tunisienne de Ghadamès, vieille cité tri-
politaine, le parcours est celui que M. Lucien
Saint a suivi en 1923, et se trouve tout entier
sur le sol de Tunisie.
Le 6 janvier, la mission quittait Médenine
à 2 heures de l'après-midi, campait, le soir, à
Bir Kessira et arrivait, le lendemain, à Dje-
neÂen; d'où la troisième étape la menait à Bir-
Pistor.
Elle emprunte ensuite le territoire algérien
.tout eh longeant à peu de distance la frontière
taripolitaine jusqu'à ln Ezzan. Elle se trouve
là aux confins de l'A. O. F., où l'étape sui-
vante la fera pénétrer.
Il ne faudrait pas croire que ce long trajet
s'exécute uniquement ou surtout en plein sa-
ble. Le Sahara n'est pas l'immense mer de
sable que certaines légendes prétendent, bien
qu'il offre des plaines sablonneuses que ceux
qui doivent les traverser trouvent toujours trop
étendues. Les terrains durs, dont beaucoup
d'origine volcanique ; d'autres constitués par
des montagnes ou des regs, occupent 86 0/0
de la surface saharierme, et le sable 14 0/0
seulement, avec ses dunes et ses ergs.
Entre Gabès et Djanet, par exemple, sur
une étendue d'un peu plus de 1.000 kilomè-
tres, la zone sablonneuse ne comprend guère
que trois passages fort inégaux de 1 kilomètre,
10 kilomètres et 50 kilomètres. De Djanet à
Bilma, surtout à partir d'In Ezzan, le sable
domine ; de ce dernier point jusqu'aux envi-
.Yoes de Djado, la so l i ee C? usqu'aux env i -
rons de Djado, la solitude désertique règne
.sur une étendue de 300 kilomètres.
C'est peut-être l'étape la plus pénible de
l'itinéraire, et c'est probablement celle que
l'expédition doit être en train de franchir au
moment où j'écris. Je veux croire que, lors-
que parattront ces lignes, les Annales colo-
niales pourront signaler l'heureuse issue du
voyage et l'arrivée de tout lIe cortège à Ngui-
gmi, sur la rive nord-ouest du Lac Tchad.
Les deux dernières étapes, de Djado à Bil-
ma et de Bilma au terminus, suivent une piste
fréquentée où se trouvent des marchés indi.
gènes, des douars, des points d'eau et même
des postes français. Cependant, au cours de la
dernière, il faut traverser la grande steppe de
Tintoumma, d'aspect désolé et de sol ingrat ;
mais, à ce moment, l'espoir de la prochaine
arrivée au but du voyage et la perspective du
repos bientôt permis, soutiendront les forces
des voyageurs.
Il faut se garder de considérer cette expé-
dition comme un sinipile raid sportif. Elle a
œe portée économique des plus importantes,
Le jour où la route qu'elle va reconnaître
sera ouverte à un service régulier automobile
quelle qu'en soit la périodicité, Tunis sera à
15 jours do Tchad, Paris à 18 jouis du centre
oerAMqne, ators que, pour aller de Paris
à Foft-Lamy ou à Abecher, il faut actuelle.
ment à un commerçant, à un hmetionnaire. à
une correspondance, trois mois et demi.
Et loraque le camion puids-loufd pouvant
alimenter ces moteurs soit avec des résidus
d'huile d'olive, d' arachide ou de palme, soit
avec la broussailie saharienne ou équatoriale
transformée ou non en charbon, c'est-à-dire
affranchi de la tyrannie et du tribut financier
de l'essence, pourra, à son tour, accomplir le
trajet étudié par la mission actuelle, ce sera
pour le commerce français, au double titre de
l'exportation et de l'importation, un immense
avantage.
Le lac Tchad est le centre d'une vaste con-
trée abondante en ressources que l'éloigne-
ment. la difficulté et le coût des transports
ont jusqu'ici empêché d'exploiter. Beaucoup
pourront l'être le jour où l'automobile sans
essence viendra les chercher et les transporter
en 15 jours aux ports méditerranéens.
D'autre part, les produits français qui ne
peuvent pas, dans les conditions du moment,
parvenir au Bomou, au Bahr el Gazai et dans
les pays contigus, en raison des frais et des
délais qu'elles exigent, fourniront aux camions
lourds le fret de leur voyage de pénétration.
Or, c'est de la Tunisie que dépendent nor-
malement le lac Tchad et sa région, bien que
diverses missions étudient les routes qui peu-
vent les relier à l'Algérie. Un assez beau et
large domaine d'exploitation s'otfre plus di-
rectement aux efforts de l'Algérie avec le
Soudan, la boucle du Niger, l'Afrique Occi-
dentale, tandis que le Maroc vise à bon droit
la Mauritanie, le Sénégal et, par Dakar, les
relations aériennes avec l'Amérique du Sud.
Au Maroc, semble revenir plutôt la tâche
de développer l'aviation dans 1 Afrique Occi-
dentale et dans les territoires du littoral atlan-
tique.
L'Algérie sera un jour dotée d'une voie
terrée transsaharienne qui lui amènera les ré-
voltes de riz et de coton que la haute vallée
dit Niger produira quand on le voudra, et les
viandes abondantes frigorifiées que les ovins et
bovins déjà très nombreux, mais facilement
inulfipliables, et renforcés par le traitement
du docteur Voronoff, peuvent fournir en gran-
des quantités dans ces mêmes régions.
Du reste, en attendant la voie ferrée, et de
concert avec elle, lorsqu'elle existera, la trac-
tion automobile peut prendre une large part à
l'activité lion que des inondations un peu fantastiques
ne viennent pat contrarier ses efforts et que
les pillards du Touat et du Gourara ne se
montrent pas à point nommé pour empêcher
les départs annoncés.
La Tunisie qui sent bien que ce n'est pas
avant très. longtemps qu'il pourra être ques-
tion pour elle d'une ligne ferrée de pénétra-
tion africaine, au lieu de s' attarder à des ré-
criminations stériles, s'évertue à suppléer à
cette carence" du rail par l' automobile. Per le
lac Tchad, elle sollicite le Centre-Afrique
et peut même loucher toute la partie supérieure
du Congo belge, et se trouver aussi en rapport
avec les transafricains que d1'autres actions
peuvent établir soit sur le soi, soit dans les
airs.
Tout cet avenir est en gestation, toutes ces
espérances et ces ambiticns légitimes sont en
puissance dans l'expédition que la Tunisie
vient d'envoyer vers le lac Tchad. On voit
que ce n'est pas au simple titre de perfor-
mance touristique ou sportive, d'expérience
d'endurance pour le personnel ou le matériel
qùi s'y emploient, qu'elle mérite d'être suivie
avec J'intérêt le plus minutieux comme avec la
sympathie la plus vive.
Ernest H au do s,
Député de la Marne.
Président de la Commission
des Douanes
et des Conventions commerciales.
Une déclaration du maréchal Lyautey
sur la situation au Maroc
- - 0'0--
Le Maréchal Lyautey, Résident Général du
Maroc, interviewé à Rabat par un correspon-
dant du Daily M ait, a déclaré notamment :
« La sécurité du Maroc français n'a jamais
été troublée ni menacée d'aucune façon, ja-
mais la coopération des indigènes et des Euro-
péens n'a été plus intime et n'a produit de si
beaux résultats.
m Depuis 12 ans que la France a occupé
le , Maroc, elle y a accompli des prodiges.
D'une population hostile au début, elle s'est
fait une alliée et, en peu de temps, des routes
splendides, des chemins de fer, des écoles ont
urgi de terre.
« Casablanca, Rabat et Fez sont devenus
des centres d'excursion et très fréquentés.
« A ce propos, précisément, le maréchal
Lyautey déclara qu il trouvait puériles lès
craintes manifestées par certains touristes qm
ont abandonné le projet de voyage au Maroc
à la suite de certaines informations alarmistes
reproduites par une partie de la presse au sujet
de la situation militaire au Maroc.
« Le calme le plus complet n'a jamais cessé
de régner dans la zone française n, répéta le
maréchal. »
Ces déclarations ne font que confirmer ce
que l'Angély écrivait dans les Annales Colo-
niales du 8 janvier 1925.
M
AU MINISTERE CES COLONIES
Le mouvement dans le cadre des admi-
nistra leurs des colonies paraîtra à la fin de
la semaine.
Les italiens dB looisto
On se souvient que le
chef du Gouvernement
italien a été amené à faire
certaines déclarations, il y
a quelques semaines, au
sujet des conventions in-
ternationales qui règlent
le statut des Italiens sur
le territoire de la Régen-
cc, et qui, étant arrivées à expiration, sont
automatiquement renouvelées de trois mois
en trois mois. Il a été rendu compte de ces
importants débats dans les colonnes des An-
nales Coloniales.
Cette question, dont la gravité et les inci-
dences ri échappait à personne a pris une
acuité nouvelle et prolongée dès la COllstittl.-
tion à Paris d'une commission consultative
chargée par le Gouvernement d'étudier les
affaires tunisiennes et de donner son avis
sur les réformes qu'il serait" opportun d'in-
troduire dans leur administration.
A la vérité, l'orgallisme consultatif dont
il est parié est né surtout de Vémotion soule-
vée en France à Vannonce d'une intense pro-
pagande, effectuée en Tunisie par les com-
munistes et la préoccupation d'un mouvement
révolutionnaire ou réformiste qui dresserait
bon nombre d'éléments indigènes contre le
Protectorat. La umrmissiolt. des affaires tu-
nisiennes étudie en ce moment le problème
qui lui a été posé. Il convient de lui accor-
der le crédit nécessaire et suffisant pour met-
tre au point les divers aspects de la qtlfstilm.
Nous riinsisterons pas davantage.
Mais les journaux italiens se sont vive-
ment préoccupés des solutions qui pourraient
ftre suggérées au gouvernement faisais rela-
tivement à la situation des Italiens en l'u-
nisie cf, à ce propos, ils ont développé tme
fois de plus la thèse traditionnelle qu'avec
une remarquable unanimité soutiennent les
représentants de toutes les opinions, d'accord
avec le Gouvernement.
Cette thèse est trop connue pour qu'il
soit nécessaire de la relater longuement.
Les Italiens, les plus nombreux des Euro-
péens dont ils forment les deux tiers, ont.
apporté leur travail et leurs qualités d'endw
rance et de sobriété à la Tunisie, qu'ils ont
en réalité colonisée. Ils y prospèrent en ri-
chesses et en population* Les conventions, de
1896 leur assurent la sécurité de leurs biens
et de leurs personnes et leur garantissent le
libre exercice des professions et du commerce.
Ils se plaignent que la France ne sait ni
tic veut reconnaître leur effective collabora-
Non à la prospérité du Protectorat. Ils sont
exclus des avantages de la colonisation offi-
cielle et leurs enfants ne trouvent plus de
place dans les écoles italiennes, dont - on - re-
fuse d augmenter le nombre, ni dans les éco-
les françaises qu'un budget insuffisant ne
peut accroître. Pis que tout cela, la France
menace de les absorber et de leur imposer
sa nationalité. Pour ces raisons principales,
ris réclament le renouvellement et V améliora-
tion à leur profit des conventions de 1896.
Ces quelques lignes montrent que l'examen
des accords franco Maliens ne paraît pas de-
voir rentrer dans les attributions de la Com-
mission des affaires tunisiennes. Cette der-
nière a toute qualité pour connaître du ré-
gime intérieur de la Tunisie, pour apprécier
la valcur des revendications indigènes, rVW
suggérer des réformcs. Elle pourrait sans
doute étudier la situation des Italiens en
Tunisie, leurs façons d'être et leurs modes
d'activité, leurs rapports avec nos nationaux
et avec les indigènes. Ce sont des sujets qui
intéressent la souveraineté de la France et
qui doivent se traiter entre Français.
- D'autres méthodes seront à utiliser quand 1
le moment sera venu de s'elltelldre avec VIta-
lie au sujet des Italiens de Tunisie.
Nous désirons vivement qu'une telle con-
versation s'engage le plus tôt possible. Il
est de l'intérêt des deux pays d'en finir avec
une situation équivoque, trop favorable au
désordre. Le nationalisme des sujets italiens
s'exaspère et devient provocateur. Celui de
nos compatriotes est déçu et se sent llumilié.
Spectateurs de ces luttes entre frères latins,
les indigènes se demandent à leur tour pour-
quoi ils ne chercheraient pas à faire aboutir
des revendications nationales, exprimées
avec une certaine violence, mélangées d'aspi-
rations séparatistes inavouées et 1nntées d'un
communisme dont ils se défendent.
Il est temps de remettre de l'ordre dans
cette maison.
J. Gasser,
Sénateur d'Oran.
Conférence de l'opium
--0-0--
Déclarations de M. Daladier
La deuxième conférence de l'opium a
repris ses travaux hier après-midi.
Au nom de la délégation française, M
Daladier, minietre des colonies, a déclafé:
- La France s'associe par avance à toutes lits
résolutions qui seront prises en vue de contrô-
ler la production, la fabrication et la distribu-
tion de toutes les dropuea dont l'usage est dan-
gereux pour l'humanité.
Si néanmoins des aggravations des mesures
déjà, prises en France paraissaient opportunes,
le gouvernement français n'élèvera aucune ob-
jection contre ces mesures renforcées, qu'il
s'agisse d'importation, d'exportation ou de con-
sommation, en tant qu'elles s'appliqueront à son
territoire continental ou à l'ensemble de ses
possessions extra-européennes.
En ce qui concerne rtndo-Chine, M. Daladier
a ajouté que le gouvernement français a
terme volonté d'arriver dans le plus bref dél.aai
possible à la suppression complète de la con-
sommation de Taplum.
M. Citroën
ou le raid manqué
00
UNE MINE DE FER A ZlNDER
Notre correspondant particulier de Zinder
nous informe qu'une mine de fer vient d'être
découverte dans cette ville même et que trois
tonnes peuvent, dès maintenant, en être extrai-
tes.
Il nous écrit :
Nous avons ou arriver ici, le lir décembre,
la mission Haarclt-A udouin-Dubreuil et ses
huit voilures Citroën. Depuis six mois, sur
l'ordre des autorités (ce qui prouve que le
concours du Gouvernement et de ladminis-
tration n'a pas manqué à l'industriel du quai
de Javel), on travaillait pour elle, organisant
des dépôts d'essence et de matériel, réparant
les pistes, etc., etc. Il est difficile d'affirmer
que ce soit une réclame discrète : rien n'y
manque : fanions éclatants, doubles chevrons
vernis sur toutes les carrosseries, défilés, prises
de films, photographes et artiste-peintre atta-
chés à la troupe ambulante, exhibition des ar-
inls et du matériel luxueux de la mission, des-
cription des moteurs, réceptions, vins d' hon-
neur, etc., etc. Après huit jours de pose--
c'est le mot - ils sont repartis vers le Tchad,
nous laissant trois tonnes de fenaille abîmée à
Zinder.
Le 25 décembre sont arrivés à Zinder le
capitaine. et sa femme sur leur six-roues Re-
nault. Ils courent depuis Colomb-Béchar seuls
avec un mécanicien. Leur voilure est plus puis-
sante et beaucoup plus confortable que les Ci-
troën. Elle fait aussi moins de bruit.
IL Y EN AVAIT
POUR TOUT LE MONDE
Hier, nous parlions des malles offertes par
M. André Citroën aux invités qu'il avait con-
viés au circuit du Sahara.
A ioutons, pour être justes, que les clients
payants si jamais il y en avait eu - au-
raient eu, eux aussi, gratuitement, leur valise.
Gratuitement est un mot, cela veut dire tout
simplement que c'était compris dans les quei-
que 40,000 francs forfaitaires de la randonnée.
On nous en dira tant 1
L'Angély
, )..- ,.
autoigobilisme [gags 1 Duhanoui
Les efforts de M. le Gouverneur Lamblin
sont sur lu point d'être couronnés de suc-
cbs. Nous avons dit combien l'honorable
Gouverneur avait attaché d'imporlance à la
construction de routes uulomobilisables
dans la colunic de l'Oubungui-Chu.rl.
Dans un mois ou deux le circuit Dangui-
liambari - llréa - Yalinga - Bnngassou-Fon-
rournbala-liangui sera terminé. L'embran-
chement Han^assou-Rafai est achevé.
- Ces progrès très appréciables, sont mal-
heureusement contrebulancés par des rogJes
administratives regrettables.
Le Gouvernement do la Colonie n'a pas
(le service 'postal automobile régulier et Ins
P. T. T. ne veulent pas confier le courrier
aux particuliers.
Les P. T. T. pourraient cependant accor-
der aux colons la même confiance que les
P. T. T. de la métropole accordent à cer-
tains navires qui ne sont pas offlciellrmcnt.
chargés du courrier rostAI.
Le coton en A. O. F.
0 -
M. Labouret, administrateur des Colo-
nies, vient de faire à la Chambre de Com-
merce de Roubaix une communication sur
le coton de F Ouestr Africain. Son exposé a
porté sur tes projets de cultures de coton
irrigué en A. O. F. (projet Béltme, etc.) et
sur le développement de la production du
coton en cultures sèches chez les indigènes.
M. Labouret a insisté sur la nécessité
d'une entente étroite entre l'Administra-
tion de l'A. O. F., l'Association cotonnière
coloniale, les indigènes et les commer-
çants. La récolte de coton 1924-25 sera très
supérieure aux précédentes dans notre
Afrique occidentale, et si les efforts entre-
pris sont poursuivis, VA. O. F. deviendra
dans quelques années, un des plus impor-
1 tants pourvoyeurs de coton.
0
ARRIVaS
M. Marchand, Gouverneur des Colonies,
commissaire de la Rdpiiblique au Came-
roun. est arrivé hier à Marseille, venant
de Douala, se rendant à Paris.
A L'OFFICIEL
0
M. Marchand Alfred, administrateur ad-
joint de 2° classe des Colonies, provenant
de rAfrique EquatoriaJe française, a été
mis à la disposition du Gouverneur Gén&
rad de l'Afrique Occidentale française, à
compter de la veille du jour de son embar-
quement, à destination de la Colonie
9
m •
A la suite des opérations élecloralces qui
ont eu lieu à Saint-Pierre et Miquelon, le 16
novembre 1924, pour la désignation d'un
délégué au Conseil Supérieur des Colonies,
le Gouverneur des lies Saint-Pierre et Mi-
quelon a, en Conseil d'administraion du 25
novembre 1924, proclamé M. Fougère
(Henry) élu délégué au Conseil Supérieur
des Qolorvlea.
La Mtintrc aHtslin Bridis
En cherchant à déterminer le « grand axe
transsaharien », M. Gradis qui n'est pas un
explorateur comme il l'écrit en ( tête à s
compte rendu de sa première mission, a cer-
tainement apporté aux études sur l'automo-
bilisme au Sahara une très importante con-
tribution.
Il fut bien un voyageur ayant utilisé des
moyens nouveaux dans un très vieux pays
et cela dans l'intérêt de notre plus grande
France.
Son ouvrage m A la recherche du grand
axe », illustré de 42 .belles et curieuses pho-
tographies et complété de cinq cartes, est
tout aussi intéressant que celui de MM.
Haardt et Audoin-Dubreuil dont les Anna-
les Coloniales du 24 janvier 1924 ont fublié
une analyse. Le volume publié par M. Gra-
dis (1) est moins gros que celui de ses pré-
curseurs, mais il n'en est pas moins fort ins-
tructif et sa documentation est fort précise.
Les difficultés, quoique aplanies par ses
prédécesseurs, n'ont pas manqué à M. Gra-
dis, et il a reconnu tout d'abord la néces-
sité d'acclimater au désert les moyens de
transport modernes.
De même que, sur la mer, la voile a cédé
le pas à la vapeur, de même au Sahara Je
chameau est destiné à s'effacer devant l'au-
tomobile, le chemin de fer et l'avion.
Pour l'instant encore, ajoutons, le cha-
meau monté par de vigilants méharistes,
protège très efficacement et les automobiles
et les terrains d'atterrissage des avions
transsahariens.
Fondateur de la Compagnie Générale
Transsaharienne, M. Graais, ancien avia-
teur, accepte néanmoins le principe d'uir
chemin de fer transsaharien, pourvu qu'tl
sotl orienté vers le Bas-Niger. La région de
Tombouctou, écrit M. Gradis, a son pôle
d'attraction vers Dakar et ses débouchés par
la mer ou par la ligne aérienne Dakar-Ca-
sablanca qui s'impose. La région de la bou-
cle du Niger (le W, comme dirait Citroën)
est désertique ; celle du Bas-Niger, au con-
traire, riche et peuIJlée., n'a d'autres débou-
chés que les poits éloignés du golfe de Gui-
née. C'est d'ailleurs la région des vieux em-
pires africains qui ont eu leurs heures de
richesse et de gloire et qui, touiours, ont
été orientés vers l'intérieur. L expansion
normale de ces régions est vers le Nord.
M. Gradis est le premier qui suivit l'iti-
néraire Adrar-Ouallen-Tessalit, raccourcis-
sant de 300 kilomètres les autres pistes pré-
conisées.
Tout en ayant étudié la traversée aé-
rienne du désert, la mission préparatoire
Estienne, qui était de retour à Colomb-Bé-
char le 23 décembre qu'elle avait quitté le
9 novembre, avait rapporté un lever au
I/oo.ooofJ, un lever détaillé des régions
d'Ouallen et de Tessalit; des coordonnées
astronomiques dont celles d'Adrar, Taou-
rirt, Ouallen, Tessalit et des observations
sur la variation de la déclinaison magné-
tique dans cette région du Sahara.
L'itinéraire était donc relativement dé-
pourvu d'obstacles et adapté à la circulation
automobile.
Les trois voitures à 6 roues Renault quit-
tèrent ,Colomb-Béchar le 24 janvier à desti-
nation du Niger qu'elles atteignirent après
119 heures de marche. Dix jours après son
départ de Paris, M. Gradis couchait à Bou-
rem sur les bords du Niger.
En lisant le récit du voyage de la mission
Gradis sur la rive gauche du Niger, par
Gao et Ansongo, chez les Ouelliminden, je
ne pus m'empêcher de songer à la mission
Hourst, qui, en i8<)S, descendait le Niger
avec Bluzet et le Père Hacquart, pour aller
séjourner de longs mois à Say, au nord du
Niamey actuel, et que de péripéties au
cours de cette grande randonnée d'une poi-
gnée de braves gens traversant sans réclame
et sans tapage l'Afrique de part en part avec
des moyens rudimentaires !
Le 7 février, la mission Gradis atteignait
les rapides de la Basinga où aboutit la route
du Dahomey, de la Nigeria, du Tchad : la
liaison de l'Algérie avec le Sud était ac-
complie.
Le Sahara n'est qu'un chemin de passage.
C'est à l'autre bout qu'il faut chercher des
sources de richesse, écrit M. Gradis. Il pré-
voit une véritable volte-faoe économique des
régions du Tchad, de la Nigeria, de la Gold
Coast, de la Côte d'Ivoire, etc., que l'on
prendra en quelque sorte à revers par la
nouvelle voie transsaharienne.
Je crois que, bien que Sokoto soit ainsi à
dix jours de Londres, les chemins de fer de
la Côte d'Ivoire, de la Gold Coast, du Daho-
mey, du Togo et de la Nigeria ne sont pas
encore sur le point de se voir contrebalancés
par le Transsaharien quel qu'il soit, ferro-
viaire ou aérien.
Que la liaison Afrique du Nord-Afrique
Centrale soit fertile en résultats politiques
et scientifiques, c'est indiscutable ; qu'elle
soit fertile en résultats économiques, l'ave-
nir nous le montiera.
Eugène Devaux
4>
L'aviation coloniale.
--0-0- -
Paris-Tchad
OEHNIEFUC HEUHE
Nos pilotes jouent do malheur. A onze
heures, ce matin, par suite d'un plafond
e;tcessivement bas, un peu plus de 100 mi-
tres, à AvorA, ils n'avaient pu encore dé-
coller.
On signale cependant le beau temps à
partir de Lyon.
De toute façon, si la ,( crasse » se dissipe,
Pivolo et ses compagnons n'atteindront
Perpignan que très tard.. mais iront-ils
jusque-là ?
J. P.
(1) « A la recherche du grand axe <, chez
Plon, 8, rue Garancière, Paris,
- - - - - - - -- - - - - - - - - - - -
Avam la Conterence de îonn
0-0
Le Gouverneur Gaden, Lieutenant-gou-
verneur de la Mauritanie, actuellement à
Casablanca, profite de son séjour pour
préparer la prochaine conférence Nord-
Africaine, qui doit avoir lieu à Tunis et
au cours de laquelle on traitera des ques-
tions sahariennes. Le général Dineaux,
commandant le territoire d'Aïn-Sefra, se
trouvant également au Maroc, on peut
être assuré que ces questions seront sé-
rieusement étudiées et, qu'il sera possible
de donner suite au vœu exprimé à la con-
férence de Rabat.
Nous croyons pouvoir affirmer que M.
Carde, Gouverneur Général de l'A. O. F.
assistera à la conférence de Tunis.
Le commerce de Bordeaux
et les colonies
J---
La Chambre de Commerce de Bordeaux,
au cours de sa dernière réunion, a décidé
d'appeler l'attention du ministère du Com-
merce sur l'importance qu'il y aurait à exo-
nérer de l'impôt sur le chiffre d'affaires,
prévu au projet de Loi des Finances pour
1925 , un certain nombre de produits colo-
niaux qui figurent sur les mercuriales de
nos grands ports métropolitains : bois co-
loniaux, café, cacao, vanilles, gommes,
graines et fruits oléagineux, caoutchoucs,
métaux en lingots. Cette Compagnie a dé-
cidé d'autre part, d'insister auprès du même
ministère pour que la taxe sur le chiffre
d'affaires soit remplacée par un cc droit
d'accise » de 60 francs par 100 kilos pour
les cafés et de 40 francs les roo kilos pour
le cacao.
La Chambre di- Commerce, ajoute l'Agen-
ce Française et Coloniale a proposé enfin de
s'occuper activement du conditionnement et
du classement des -bois coloniaux à Bordeaux
où un marché spécial doit être créé.
4>
Pour nos bois coloniaux
'D 0
La création d'un office des tois coloniaux
ne semble pas nécessaire à M. Henri Chris-
tian de la Journée Industrielle.
Il ne croit pas à la nécessité d'une propa-
flnde plus intense, plus large, sur d'autres
ses que sur celles qui ont servi au ser-
vice des bois coloniaux du ministère des
Colonies. Voici les raisons que donne M.
Henri Christian :
Au cours de l'enquête que nous avons faite
sur l'utilisation des bois coloniaux en menuise-
rie. le seul reproche que les industriels aient
fait aux bois coloniaux c'était leur rareté sur
te marché français.
Dans l'jnduslric du meuble, même plainte. On
n'est pas très sûr de trouver deux fois de suitu
exactement la même essence.
Ce n'est donc pas un Office do propagande
qu'il faut créer. Ce qu'il faut rechercher, c'est
1111 rrMii^dc à ln dlertë du frot, aux ditlicultés
d'exploitation, au manque de main-d'œuvre, h
l'incommodité et au munquc d'outillage des
poils coloniaux. On voit mal ce qu'un Office
dos bois coloniaux pourrait faire en face de tels
problèmes auxquels les efforts des gouverne-
nifiits généraux des colonies et l'initiative de
groupements financièrement puissants et bien
outillés p"UVciiL s"uis apporter les solutions qui
conviennent.
DANS LA LEGION D'HONNEUR
00 -
Nous sommes heureux do voir figurer
dans la promotion de la Légion d'honneur
au titre du ministère des Financee.
Pour le grade de Commandeur :
M. Albert Aupetit, secrétaire général de
la Banque de France.
Pour le grade de Chevalier :
M. Valette, inspecteur des Finances,
contrôleur des dépenses engagées au Gou-
vernement Générall de l'Algérie.
M. Lustgarten, directeur général de la
Société de Crédit Foncier Colonial.
M. Jacques, directeur adjoint de la Ran-
que de Paris et dos Pays-Bas.
Les bœufs des Lagunes
au Dahomey
--<)-0-
Il existe au Dahomey, dans la région
de la So et de l'uuemé, une race de bœufs
dont l'origine so rattache, d'après les uns
à une race ibérique importée par les Por-
tugais, d'après les autres à la race Som-
ba, race autochtone. La taille de ces
bœufs varie de 0 m. 86 à 1 m. 05 et leur
poids de SO cà 150 kilos ; Us vivent pour
ainsi dire h l'état sauvage, mais ils de-
viennent facilement maniables quand ils
sont élevés à l'étable.
Ce ne sont que des animaux de bouche-
rie, donnant environ 40 d'une viande
de qualité moyenne ; leur petite taille ne
permet pas de les utiliser comme animaux
de trait ; les femelles de cette race don-
nent en petite quantité, généralement
moins d'un litro par jour, un lait très ri-
che en produits secs.
Ges bœufs vivent une Grande Dartie de
l'année dans les marécages ; lorsqu'au
mois d'aoïM, l'eau envahit toute la ré-
gion par suite de la crue de l'Oucmé ils
se rapprochent des villages et les indigè-
nes les parquent sur des terrains toujours
à sec ou les forcent à séjourner sur des
plate-formes surélevées. Ils y demeurent
pendant toute la saison des hautcs eaux
et s'y nourrissent de feuille de moïs ou
d'hcrnes qui leur apportent, en quantité
insuffisante d'aibleurs, les autochtones.
Dès le retour de la saison sèche, i:s re-
prennent leur vie demi-sauvage trouvant.
leur nourriture dans les pâturages abon-
dants mais de médiocre qualité de la ré-
gion et s'abreuvent d'eau saumatre.
Cette race est, à n'en pas douter, abâ-
tardie cela tient évidemment à ce que
les indigènes vendent les taureaux adul-
tes dont ilq peuvent tirer un bon prix, et
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