Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-01-19
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 19 janvier 1925 19 janvier 1925
Description : 1925/01/19 (A26,N10). 1925/01/19 (A26,N10).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63968550
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEE. N° 10 LE NUMERO <90 CENTIMES LUNDI son, JD JAYtEH 1925.
1 1S0
Les Annales Coloniales
- JOURNAL QUOTIDIEN %-F
1X1 ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
La Annonce* et Réclame» tint reçuea aux Bureaux dujournal et 4am Ut Agence» de Publicité
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
RédicliQB el Adminiitrilira : 34, Rue du Mont-Thabop, PARIS-1" Téléphone : LOUVRI 19-17
Us» oueb snob
ml!1wïSSILt F**™* ** Colonie* "go * ï 1 * m il
mZEé" ( Bt"(Jnpt' 18.
On abonne dans tout Im Boréaux de porte et chez les principaux librairee
LIHDQOHINE ET LA QUESTION DE L'OPIUM
̃
La Conférence de l'Opium, qui avait, 15
décembre, suspendu ses travaux, les a repris
aujourd'hui. M. Daladier, arrivé hier à Ge-
nève, y représentera la France, et Lord Cecil
l'Angleterre. La présence de ces hautes per-
Mamahtes permet d'espéresr qu'enfin des réso-
hions pratiques et définitives pourront être ap-
portées à la solution de cette importante ques-
foo.
Au point de vue de la sécurité et de la mo.
taie publique, la question de l'opium n'intéres-
sait pas beaucoup i Indochine, puisque l'Admi-
nistration avait pris toutes les dispositions néces-
saires pour en surveiller la consommation et évi-
ter la propagation du fléau dans la population
indigène qui y était d'ailleurs assez aréfractaire.
Les principaux fumeurs étaient des Chinois
qui formaient une catégorie spéciale d'individus
se mêlant d'autant moins aux habitants que leur
ramcipal désir était de retourner dans leur pays
ces qu'ils auraient réalisé une certaine aisance.
A part quelques exceptions, ces immigrants res-
taient donc des étrangers conservant leurs moeurs
et leurs coutwnes, et dont nous avions d'autant
moins à nous soucier qu'ils ne faisaient que pas-
•er et drainaient, sans profit pour l'Indochine,
ne partie de ses richesses.
Rangés sous la dénomination « d Asiatiques
Orangers », on les avait astreints à une régle-
mentation spéciale, afin d'en modérer un peu
L'envahissement et les empêcher de devenir un
dément encombrant et dangereux, mais aussi
les atteindre dans leurs bénéfices et les faire par-
ticiper dans une large part aux dépenses de la
tdonie.
Ils étaient astreints à un impôt de capition
Men supérieur à celui de l'indigène, et qui,
tnême parfois, proportionné à la patente qui leur
avait été délivré
.,..it été délivrée; pouvait atteindre un chiffre
très élevé. La caprtatioji, les patentes, les diver-
ses prestations qui les frappaient amsi directe-
ment constituaient des ressources importalltes.
particulièrement en Cochinchiae et au Cam-
bodge, pour le budget local des différents
Etats, Mais en raison de leur bien-être et de
leurs richesses qui facilitaient la satisfaction de
leurs besoins ou de leurs plaisirs, ils alimen..
teient aussi d'une Jaçon très sensible le budget
général de 1" Indochine, au bénéfice duquel sont
perçues les recettea des Contributions indirectes
et de la Régie. Celles-ci en forment, en effet,
Ifcs principales ressources.
Or, les seules recettes de l'opium qui ont
atteint annuellement jusqu'à 20 millions de pias-
tres s'élevaient encore, au dernier exercice bud-
gétaire, à plus de 14 millions de piastres. Qn
se rend compte aisément du déficit causé dans
les Finances indochinoises par la suppression de
ces recettes et la difficulté qu'éprouveraient les
Pouvoirs publics à trouver, ailleurs, des recettes
équivalentes, 11 faudrait alors, sans doute,
s'adresser de nouveau à l'élément indigène eu
européen de la colonie, imais dans quelle condi-
tion et sous quelle forme ?
En ce qui concerne les impôts directs, on
semble avoir épuisé. pour le moment, la capa-
cité de nos protégés qui se plaignent déjà assez
vivement des augmentations dont ils ont été
l'objet depuis quelques années, et le. moment
serait assez mal choisi, dans la période d'effer-
vescence que traverse l'Indochine, pour leur im-
poser de nouvelles charees.
- Quant à nos compatriotes, ils payent déjà un
assez lourd tribut à la colonie pour que la pers-
pective de sacrifices plus lourds ne paralyse pas
fessor de leurs entreprises et ne décourage grd-
vement leur bonne volonté et leur initiative.
Quel l'on supprime (brutalement la consom-
mation de l'opium en Indochine, ou qu'elle soit
réduite progressivement comme l'avait décidé la
loi du 12 juillet 1916, on n'en causera pas
moins une perturbation profonde dans le sys-
tème financier de. l'Union, sans avoir même ta
satisfaction dte constater que l'on a pu contribuer
à la grande réforme humanitaire qui, dfâpuis la.
conférence de La Haye jusqu'à la dernière réu-
Ilion d'lU Comité de l'Opium de la Société des
Nations, à Genève, a donné lieu à tant de so-
lennelles délibérations.
J'ai signalé, dans un précédent article, com-
ment, sous des considérations d'ordre sentimen-
tal, la Chine et l'Angleterre avaient entraîné les
Etats-Unis et le grandes nations européennes
dans une croisade contre l'opium et avaient pro-
posé et même obtenu toute une série de mesures
restrictives qui devaient, dans un assez brerf dé-
lai, entraîner la suppression totale de la funeste
drogue.
La plupart des pays ont d' autant plus faci -
lement adopté ces propositions que le caractère
en paraissait plus séduisant, et que, dans leur
réalisation, elles ne gênaient en rien leurs habi-
tudes ou leur vie économique.
La France, comme tutrice de flndochine, ne
peut prendre une pareille décision à la légère
sans avoir soigneusement examiné la répcrcug-
sion et ieo conséquences que son geste pourrait
.avoir bat un des plus beaux, lfeurons de son
Empire colonial et sur les régions voisines
d Ex trême-Orient,
Or, la Chine et l' Angleterre, aux Indes, ont
surtout en vue une politique très exclusive qui
tend à sauvegarder avant tout leurs intérêts éco-
nomiques et rejette bien 'loin, au second plan,
la question humanitaire. Toutes deux escomp-
tent, à leur profit, les dépositions qui ont été
posées Çar le Comité de la Société des Na-
tions. Mais. en les adaptant officiellement sans
qu'il leur en coûte le moindre préjudice, il leur
est facile d'en éluder les prescriptions en l'ab.
sence d'e tout contrôle efficace. Leur adhésion
a donc un caractère purement pl atonique.
En Indochine, au contraire, où la consom-
mation de l'opium est l'objet d'une réslemen.
tation très sévère qui écarte toute idée de péril
social, on se trouve entrainé dans un boulever-
sement financier des plus graves sans aucune
utilité matérielle ni aucun profit rural.
En s'interdisant la fabrication elâ vente de
l'opium qui lui sont en même temples moyens
de surveillance et de contrôle, l'Administration
indochinoise aura-t-elle la prétention de suppo-
ser qu'elle aura supprimé la consommation de
cette drogue sur son territoire ? Elle aura, au
contraire, ouvert la porte à toutes les falsifi-
cations, à toutes les contrebandes et consacré,
en pure perte, une situation beaucoup plus dan-
gereuse que celle qui existe ecwdlemmt.
Supposons que, dans un Empire aussi vaste,
elle ait les moyens suffisants de faire respecter
tes décisions, ce qui serait au-dessus de ses for-
ces, puisqu'elle se trouve déjà désarmée à
l'égard des jeux de hasard, comment pourrait-
elle assurer la protection de ses frontières et
s' opposer à 1 introduction frauduleuse de
l'opium qui se pratique déjà aujourd'hui d'une
façon très courante ?
Les Etats-Unis, qui sont autrement organisés
qu'elle, n'ont pu faire respecter la loi de prohi-
bition de l'alcool, et, en dépit de leurs efforts,
empêcher celui-ci de pénétrer sur leur terri-
toire. Il faudrait donc, en supposant qu'il y ait
«ccorcb complet entre toutes les nations,
dispositions adoptées par le Comité de que les
puissent s'appuyer sur des moyens et des sanc-
tions d'ordre international dont il est illusoire,
comme pour beaucoup d'autres déci sions, d'en.
visager la possibilité.
Nous ne pouvons donc avoir qu'un exposé de
principes généraux auquel les nations civilisées
doivent essayer de se conformer, dans un but
moral et humanitaire, tout en utilisant. selon
les circonstances, les moyens et les procédés qui
leur paraissent les plus convenables..
D ailleurs, aujourd hua, en présence de tous
les autres narcotiques ou stupéfiants qui se ré-
pandent dans toutes les classes de la société, et
dont l'action est autrement meurtrière que celle
de l'opium, on est en droit de se demander si
la question que l'on vient encore de soulever
mertte, en somme, un pareil intérêt.
L Indochine française est, dans cette ques-
tion, animée des meilleures intentions, et veut
itgir dans l'intérêt commun ; mais on ne peut
te dissimuler qu'elle ferait un marché de dupe
si, avant de bien connaître les intentions de ses
voisins, et particulièrement de la Chine, dont
l'attitude est si peu encourageante, elle prenait
des engagements qui seraient tout à fait funes-
tes à ses propres intérêts.
Il importe que la question soit ainsi posée, car
ainsi pourra se justifier l'attitude de la France et
du Japon et les réserves que ces pays avaient
le droit de formuler, en présence des desiderata
exprimés de nouveau par la Conférence de Ge-
nève.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haufe-Lotfe,
Membre de la Commission
des Colonies et Protectorats.
- 4>
M. Daladier à Genève
U, Daladier, ministre des Colonies, est
arrivé le 18 janvier à Gcnève, oii il parti-
cipera aux travaux de la Conférence de
L'opium qui recommence aiiiourd'hui.
Un échec de Candace
La Chambre vient de renouveler les pou-
vons de sa Commission des Finances.
Dans les divers gToupes, ces choix ayant
eu lieu au début de la législature, on s'est
borné à confirmer les mandats donnés l'an-
née dernière.
Une seule exception : M. Gratien Can-
dace, le joyeux colistier de Jean François,
s'est vu préférer au groupe Ifépublicain-socia-
liste M. Philippoteaux, député des Ardennes.
Nouvelle conséquence de l'affaire Bois-
neuf 1
Les Français de l'lie Maurice
-o-{)-
Les Mauriciens, dont les sentiments frau-
dais sont toujours très vifs, sont en ce mo-
ment très défavorablement impressionnes
par la démolition déjà commencée de l'an-
cien fort frondais situé aux environs de
Iiun !1 ){wlc L08 Anglais allèguent pour
nMBn qu'ils ont besoin de pierres pour
combler certaine (parties de la. rade où l'on
veut établir un quai.
Mais la presse locale proleste, et un
grand. quotidien, ja-olamment, écrit :
«Ce fait divers a jeté la consternation
nariui ceux de nos compatriotes, nom-
breux. qui joltenl sans (,f\r un regard vers
le passé, qii'W serait scierilége de renier ou
d'a.holir, C'est un ncle de vandalisme. Nous
avons le droit de tenir à tout ce qui fut. no-
ire glorieux passé. »
A L'OFFICIEL
--<>-0-
TéOfficiel fin 17 janvier publie une lisle
de récompenses honorifiques au litre de
la Mutualité on Algérie et pour actes de
courage.
-0-
Par arrêté en date du 29 décembre iffl.,
Je chef du secrétariat général du t'oigo a
été chargé des fonctions de censeur admi-
nistra ti.T près l'agence do la ,banque de
l'Afrique occiidenlaPc à Lomé. ,
La thèse et l'histoire
J'ai indiqué récem-
ment,à cette même place,
comment l'Etat, après
avoir fortement marqué
le caractère national de
l'entreprise du port de
la Pointe-des-Galets et
y avoir lié l'entreprise
du chemin de fer. af-
firme aujourd1 hui son propos délibéré
d'abandonner à la colonie de la Réunion,
sans du reste la consulter, les charges résul-
tant pour lui de ses propres engagements.
Fait du prince, sans dontel Mais il n'en-
tre pas dans l'intention de la colonie, en
présence de la situation financière de la
France, de répudier son devoir d'aide à la
métropole.
Il nous sera permis, cependant, de signa-
ler à M, Daladier, dont la préoccupation de
7testice est un titre décisif à notre confiance,
combien il est paradoxal de dire à la colo-
nie : a le déficit d'exploitation, reconnu,
avéré, actuel, qui est de l'ordre de 15oo.ooo'
francs, sera mis désormais à la charge du
budget local, mais, par contre, l'excédent
de recettes, qui reste aléatoire, éventuel,
devra être, s'il se produit, attribué d'abord
à l'Etat jusqu'à complète récupération des
dépenses engagées par lui dans la double
entreprise du port et du chemin de fer
comme s'il s'agissait d'avances faites par
VEtat à la colonie pour une œuvre d"intérêt
local!
Encore une fois pareille thèse ne saurait
être soutenue sans une complète méconnais-
sance de la vérité historique, telle qu'elle
résulte des textes, éclairés par les débats
parlementaires.
C'est VEtat qui a voulu son part dans la
mer des Indes, aiots que Diégo-Suarez
n'existait pas encore. C'est VEtat qui a
exigé que le chemin de fer fût considéré
comme le complément indispensable du
part. S'agissant donc d'une oeuvre « de
haut intérêt national », qtfimportaient les
risques financiers de l'opération¥ disait-on
au Parlement. Pendant quarante-huit an,
on a vécu sur les bases de ce contrat de
bonne foi. VEtat est donc mal venu de
prétendre aujourd'hui que la colonie de la
Réunion est seule en catise, seule intéres-
sée dans le fort et le chemin de fer, pour
lui faire subir tous les risques dont il décla-
rait solennellement assumer la charge et
la priver de la cOlttre-partie légitime d'une
opération devenue onéreuse pour son bud.
Ret : le bénéfice des excédents que viendrait
à laisser Vexploitation du C. P. R. Que
si le déficit est mis au compte de la colonie,
il y ait au moins partage, à parts égales, ou
« boni » 1
Là seulement serait Véquité.
Auguste Brunet
Député de la Réunum,
Le retour de M. Steeg
-0-0-
M. Steeg, gouverneur général de VAlgérie
vient de rentrer d Alger par le Timgad..
M. Steeg était accompagné de M. Du-
broca., chef de son secrétariat particulier.
Le déve oppement des races indigènes
dans les colonies françaises
a
M. Daladier, ministre des Colonies, vient
d'adresser aux Gouverneurs des Colonies des
instructions détaillées sur les mesures à
prendre pour développer les services d'hy-
giène, assistance et prophylaxie indispensa-
bles pour mettre les populations indigènes à
l'abri des redoutables maladies qui les déci-
ment et qui retardent les progrès de la co-
Ionisation.
C'est un véritable programme d'action
que développe le ,ministre, Pour la première
fois, le but de l'assistance est nettement
tracé, le rôle de tous ceux qui doivent y col-
laboror est .bien défini et le caractère social
de la lutte à mener est affiwmé. CI Le traite
nient individuel des malades est quelque
chose, la protection des collectivités est
tout », c'est dans le sens de la médecine pré-
ventive, de. la prophylaxie et de l'hygiène
que l'effort doit être surtout dirigé, et c'est
ainsi que des races entières pourront être sau-
vées.
M. Daladier fait énergiquement appel à
toutes les bonnes volontés et s'adresse à l'ini-
tiative privée, aussi bien qu'aux médecins et
aux divers services. Ces mesures, si elles
sont appliquées avec la vigueur, la foi et
la ténacité que réclame le ministre, doivent,
d'ici h quelques années, assurer à nos colo-
nies la main-d'œuvre nécessaire à leur imisc
en valeur en même temps qu'elles donneront
à. la. métropole l'appui de la force et des
puissantes réserves que constitueront les po-
pulations indigènes.
AU SÉNAT
-
DANS LES COMMISSIONS
Commission des Finances
Au cours de sa dernière séance, la Com-
mission suT la proposition de M. d8 Mon-
Ûc a décidé d'entendre le ministre des Co-
lonies siiir le projet de loi relatif à l'em-
prunt de l'Afrique équatoiriaile française,
destiné au chemin de fer de Brazzaville à
la mer.
'L.
N. CITROEN OU LE RAID MANQUÉ
1 t 1
ONT-ŒL8 RENDU LES VALISES ?
M. André Citroën, noblesse oblige -
avait fait royalement les choses. On D. a pas
la prétention de balader les Altesses pour rien.
Aussi, outre les frais du voyage dont il (lui,
ses commanditaires ou la princesse) devait seul
assumer la charge, le fondateur de la maison
du quai de Javel avait-il éprouvé le besoin de
faire des petits cadeaux.
Un petit satirique hebdomadaire Aux Ecou-
tes, a publié à ce sujet le filet suivant :
Le voyage Citroën comprenait trente person-
nes : quinze invités et quinze hommes d'équi-
page. Le rendez-ttous était à Paris le vendredi
matin 2 janvier.
La oeille, chaque invité reçut une malle su-
perbe avec une lettre de M. Citroën.
« Je suis obligé, écrivait-il, de Vous deman-
der d'aooir des bagages d'une dimension vou-
lue. Permettez-moi donc de vous prier d'utili-
ser la présente malle pour votre traversée du
Sqfatra. Et laissez-moi 00U5 demander de con-
seroer t en souvenir du voyage, la malle et le
nécessaire de voyage que vous trouverez à l'in-
térieur. »
Les incités, enchantés. acceptèrent tous.
16H«m. invités, détaillait renseignements utiles
Une notice détaillait les renseignements utiles
pour l'accomplissement dû voyage.
Un paragraphe était même consacré à la fa-
çon de prendre des pilules qu'on avait jointes à
l'envoi.
CQr M. Citroën, organlsatew magnifique,
avait pensé qu'il lui fallait ramener en Europe
ses quinze invités en bonne santé, et il avait pris
ses précautions.
ses L'histoire ne nous dit pas si les invités ont
rendu les malles. Le saura-t-on jamais ?
LE MANUEL DE CIVILITE
PUERILE ET HONNETE
POUR LE DESERT
M. André Citroën avait tout prévu pour les
randonnées transsahariennes, même les inonda-
tions du Sahara et le communisme targui, qui
lui ont pennis de déconvoquer ses invités à la
dernière heure, tout, dis-je, sauf le recul épou-
vanté des amateurs qui, venus aux renseigne-
ments dans les agençes pour louer des places.
ent terrifiés devant les quelque
45.000 francs - que - coûtaient la randonnée et les
chasses.
A titre archéologique, qu'il nous soit permis
de reproduire les conseils d'un père à ses en-
fants qu'il donnait à ses invités ou dient. et
que le Cri de Paris a reproduits immédiatement
après la Chronique à la Rose de son très pari-
sien collaborateur Michel Georges-Michel :
Pour le désert, en voiture
Dans quelques jours, la Compagnie tramofii-
catne Citroën Va lancer de luxueux fJrosIJdns.
M. André Citroën a tout prévu. Minutiuse-
ment, pièce par pièce, il indique à ses voya-
geurs la tenue qu'ils devront adopter dans le
désert.
Les hommes devront se munir d'un « smoking
et les dames de quelques gants de peau genre
Suède, de douze chemises en linon ou batiste,
douze ptantalons de même tissu et bien que
Mme Renée Dunan ne soit pas du voyage -
deux ou trois culottes en jersey, Elles devront
emporter également des souliers à talons bas --
le talon Louis XV esf proscrit -- et deux tubes
de pommade Rosa. Elles feront bien de rem-
placer le corset par une ceinture basse,
M. André Citroën, pour allécl?ei- les Tarta-
rins, nous apprend qu'on chasse dans le désert
la gazelle, le phacochère, le chacal, la hyène
et les grands fauaes. Il décrit avec lyrisme le
lV « ainsi dénommé parce que le Niger se le-
plie deux fois sur lui-même après s'être heurté
aux falaises de quartz ». Dans le W, abondent
le cob, le bubale, le buffle sauvage, l'éléphant
et gîtent le tigre - et - la panthère. Aussi l' homme
intrépide qui - montera dans les autos-chenilles
devra s'armer : 1° d'un mousqueton indochi-
nois, modèle 1902 ; 2° d'une carabine à répé-
tition type Winchester, d'un fusil Harnmcr-
Icss, calibre 12.
Mais, ajoute une note prudente. destinée sans
doute à encourager les hommes pacifiques, le
fusil Hammerless, pour le petit gibier à poil et
à plmne, est l'arme dont on aura 1 occasion de
se servir le plus souvent.
La couverture de ce prospectus du désert o
êlé illustrée par l'auteur d'Aphrodite, M. Pierre
Louys, ami intime de M. André Citroën.
ADIEU VEAU, VACHE, COCHON,
COUVEE
Puisque tout est fini, il faut plier hagage.
Déjà, à Paris, tandis qu'on débauche les ou-
vriers aux ateliers, aux 'bons endroits, la vaste
publicité qui s'étalait orgueilleusement au coin
des grands boulevards et de la rue Scribe au
prix -de quelques dizaines de mille francs par
mois, a disparu. Alternativement, ce sont les
plus Grands Magasins qui font leur publicité
pour leurs expositions de blanc.
Bon Marché, Trois-Quariiers et autres. Pn'n-
tenrps blanchissent Citroën.
Puisse cette publicité leur rapporter plus qu'à
lui 1
RETROUVERONT3LS
LEUR APPARTEMENT ?
Il y a. quelques mois, une dams vint consul-
ter une pyrthonisse. Celle-ci lui dit : « Votre
mari travaille. » Pau le temps qui court, point
n'est besoin d'être Mme Fraya pour le deviner.
Mais elle ajouta : « Votre situation va se
transformer. Votre mari va recevoir des propo-
si tions superbes. Vous allez partir au loin, ce
serait pour recevoir les personnages les plus éle-
vés du monde. Des têtes couronnées, des hom-
mes illustres. » t
Nous n'avons jamais su la suite des prédic-
tions, mais la réalité, la voici :
Quarante-huit heures après, l'époux, employé
chez Citroën, était appelé par le patron qui lui
offrait la direction du poste le plus important
des autos-circuits transsahariens. Il accepta, et,
devant la sécurité de la place et la durée de
l'emploi, vendit son appartement et ses meu-
bles.
Il va revenir, puisque tout est fini. Son con-
trat de travail est tel que, sans nul doute, que
ce soit à Tarrtbouctou ou ailleurs, il aura une
place de choix dans la Société du quai de Javel.
Mais ce qu'il ne retrouvera pas, c'est son appar-
tement.
La voyante n' avait pas tout vu.
L'Angély
Du sud Oranais au Congo par le TChad
00 -
_Après être retourné à Zinder. en contour-
nant le lac Tchad par le Nord. la mission
du Capitaine Delingette est ariivée à Fort
Lamy le 14 janvier, ayant exécuté un par-
cours de plus de 8.000 kilomètres sur une
voiture à six roues Renault du modèle uti-
lisé pour la mission Govadis.
-
De Tunis au Tchad
La mission olficieUe Tunis-Tchad, venant
de Bir-Pister, est arrivée à Fort-Polignac,
le 1G janvier, à une heure de l'après-midi,
auant une avance totale de trente et une
heures sur Vhoraire prévu, malgré de très
grosses difficultés de terrain.
La caravane a quitté Fort-Polignac le 17
pour Dianet, situé à 375 4tilom.
- .4> - -
Da r AtlantiqUe la. mer louge
La mission Tranin-Dnvr-rnu est arrivée
à Fort-Lamy, le 13 ll, fi (I¡'l',
C'est la 'f:' foi* q t'unr nuloriobtlo
roule récttevr/.t SUT TES I ivea du lac TCIULIL
mais bien pjniblvmcnt ccr, la travers •
60 kilomètre* de la zon^ in^udr-' a cté f é ;!
leusement .1 •compHc en Tt; fourt Le
construclnm u* mdeauT ou an- '> ,: in m sv
ble, faute de véqCtatiov- ar-V ra?\i •. -
bile a ét<: /un aie :i> i.,m' ,i<
fleurs dans luarccajei, d'une fjiuiundvur
d-e trois mètres ; accrochée à des racines,
elle est restée un moment en perdition sous
quatre mètres d'eau.
Après un repos nécessaire, 'la mission
continuera vers Ahciche malgré les diffi-
cultés du ravitaillement.
L'aviation coloniale
--0-0-
Paris-Tchad
Hier, à n h. 45, les aviateurs Pelletier,
d'Oisy, de Goys, Vuillemin, Dagneaux et
leurs mécaniciens, ont pu s'envoler du camp
d'aviation de Bue.
Ils n'ont pu aller jusqu'à Perpignan, but
de la première étape, ils ont atterri à Avord.
Rappelons que Pelletier d'Oisy pilote le
Roland-Garros avec le colonel de Goys. Le
colonel Vuillemin monte le /ean-Casale, en
compagnie du capitaine Dagneaux. Un opé-
rateur de cinéma et deux mécaniciens les
accompagnent.
Un raid belge
Les Belges veulent aussi des îaids colo-
niaux. On annonce que l'aviateur belge
Thicffry doi1: entreprendre un r lîruxelles au Congo belge. 11 j. donné quel-
ques explications sur 1rs conditions de ce
voyage et sur les étapes qu'il a choisies.
Le trajet -- est -- compris rntierement dans -- le
territoire français, saut la traversée de la
Méditerranée, ce qui a facilité singulière-
ment l'élaboration de l'itinéraire.
Voici, du reste, le détail des huit étape
du raid Evéré-Kinshass.a
1 remicrc étape : Bruxelles-Perpignan (qon
kilomètres) ; escale au port aérien de Laté-
coère;
Deuxième iiiifiï : PerpiLjnan-Coloni'b-Bé-
char (i.4v> kilomètres'. o>cale de ravitaille-
ment' à Oran : port aérien de Latécoère.
-- Troisième clafe : Columb-Bérhar à Oua-
lien {qoo kilométré.-), escale de ravitaille-
ment à Adrar.
Quatrième élape : Ouallen-Gao (1.000 ki-
lomètres) éventuellement .avec escale de ra-
vitaillement à Bourem.
Cintjuièvic étape (i,m-/inder (1.150 kilo-
mètres), escale éventuelle de ravitaillement
h Miahcn.
Sixième Mnpc : Xinder-Keri-T.amy (850 ki-
lomètres).
Septième étape : Fnt l-Lamy à Pan crin
(i.K'O kilomètres^ esc,ile éventuelle à Fori-
Airliambault.
Huitième étape : };¡\lghi. point temunu-
fl)'O kilomètres).
L'avion ol un lrinv>lcur construit en Bel-
gique. Cec troiï moteurs oni une puis>ance
totale, de ROll C'V. La vitesse nmvenne est
do 145 kilomètres à l'heure. L'équipage sera
composé du commandant de l'avion, le pi-
lote de réserve. F.dmond Thieffrv ; du pilote
en titre. Léopold Roger, pt du mécanicien
de bord et opérateur de T.S.l-\. de Fruycer.
LE TAUX DE LA PIASTRE
–o–
Le Ciouvcrnour Général de l'Indochine
vient de faire connaître au ministre des eo-
loni qu';Y lu date du !(i janvier ID-JÔ le
taux nnieiel de la piastre el;iil df 10 fr.
Le projet d'emprunt
de 300 millions de l'A. E. F.
Au moment où le Parlement va avoir à, se
prononcer sur le projet de loi réglementant
les conditions générales dans lesquelles le
Gouvernement général de l'Afrique Equa-
toriale Française est autorisé à réaliser,
pur voie d'emprunt, une somme de 300
millions de francs pour J'achèvement du
chemin de fer Uraazaville-Océan, -ainsi que
l'exécution des installations maritimes né-
cessaires à Pointe-Noire, il est impotrtant-
dc savoir que la Commission des Colonies
a enregistré, à cet effet, de fort intéressan-
tes déclarations de M. Edouard Daladier,
ministre des Colonies. C'est en raison de
la majoration générale des prix résultant
de la guerre que l'emprunt de 171 millions
de frunes autorisé par la loi du 13 juillet
1914 a dû être transformé et augmenté. Les
études définitives ayant fait rassortir à 370
millions de francs le montant des dépenses
totales de la construction de cette voie fer-
rée.
Les dépenses laites à l'heure actiuelie
6'éleyanl à 70 millions environ, il reste,
pour teirminer la ligne, à réaliser 300 mil-
lions à partir de 1926, les travaux de 1925
étant assurés par les emprunts qui vien-
nent d'être réalisés.
La construction pouvant, d'aiprès les pré-
visions établies, être achevée en huit ans,
les trois cents mfllions se rartiraumt
donc sur sept annuités à raison d'une
moyenne de 43 millions de francs par an.
Oes sommes ne peuvent être réalisées
que par voie d'emprunt, et la colonie ne
possédant pas actuellement les ressources
suffisantes pour garantir le service des em-
prunts qu'elle doit contracter, est obligée
de recourir à la garantie de l'Etat fran-
çais.
Les charges résultant de c?s emprunta
auccessifs qui seront amortissables dann
une durée moyenne de cinquante ans à un
taux collectif de 7,50 environ, peuvent
ge résumer de la manière suivante :
Fin 1986, 3.265,000 francs ; fin 1927, G mil-
lions 530.000 francs ; fin 1928, 9,705,000 fr. ;
fin 1929, 13.060.000 francs -, fin 1930, 16 mil-
lions 325.000 francs ; fm 1931, 19.590.000
francs; fin 1932 et années suivantes, 22 mil-
lions B55.00C franco. - -
Ou p. ut ksgitiMieui .1.1 oSip;. ro; (l'i-'1 lei
cette dato, les; reciiltoa dépaase; wiit 5^issi-
îbicrn'.i't tes d.-,t ',.r' et qu'on ^onsêquencc
\fl: ;n>urra r.f'.I"t!'\H),._t-:l; à. être, rc^nu^-
1 dur" ces ext *d ;nt? d1.1. montant de ses
-«VU1 'HS
l' f-l"., d M% .o-. a 11 i-r.ntT ; .• tiai'ti Je.
i:i' mil' 1' "ir 1 <\1 i/'IjC
ri_!Il'» ci d. T'" 1 > r\. ,.1\(S :.-j 4
désintéresser des entreprises qu'il lui ap-
partient de gérer dans ses propres colo-
nies : ce serait permettre à nos ennemis
do constater et dénoncer sans conteste pos-
sible notre carence on l'un des points les-
plus importants de Ilutrc empire colonial.
̃Ce sont, ces considérations qui ont dé-
terminé h- vote de lit acconlée
nu Gniivrnomont H')'jrnl d.* FA. K. F.
d"I'Jn])]'U!J' 'T :Fltl millions de frruics pour
ces trawrix. Voici maintenant dans quel-
les cundilions aura lieu rémission et se-
ront accordées el reinlicunsôcs ]• s avances
de garant!" de l'FJat.
L'1 taux d'intéivl effectif ne pourra C'xcé-
der un e'.i'iïre maximum fixé pour e.Vuique
émission ;>ar un dée:-'rendu sur le rap-
port des j.i.uistr-s des Liliane-s el des G>
ell
77i ans .ni plus.
L'annuité des i 111i -.s et de l'amortisse-
menl sera insn ifo o'n ir^at'iireiiu nt au bud-
get desinenl eu sera ^"ai'anli l'Ktat. C>- Tiaie-
rnent aum lieu aiu^i q-: le remboursement
des ohVK'éliùns Puv's.
'ill sera afferté par la colon ie, au service
de l'emprunt la moi1 ̃̃ dla irn-itioii des
receMcs br.iles de I ci'^ nat'ire a l'excep-
tion de celles piv\ ̃!!;̃ .♦ • 1 ̃ r<*\î)L 'ilatii ;i du
chemin de fer) qui d--;eisseru Ix' millions
do francs pour le 1 udu- | général, défalca-
tion faite d.-s subveul K»IIS de IT.iat.
Le Gouvernement ^é-iérat dê 1 A. E. l".
restera di'!)il<-u:- vi--.i-,is de l'Etaf, des
sommes une celui-ci n'ira versees au Lire
(le 11 'j: 111 lie. r.es .eS l'oiiuncuceront
Il porter "dl"!""! Irois pS après i ouveii ire
de la !ii.me à l'evpli >d i"i >1
Le t lUX d'aller-' s i:; l'':'L' an ::mx
moyen, dim.nue .i"ut \irlé, de l'ès.'uniplo
dt la Hanque de Pn -ic p -nda:.l les di> ue
mois o: e>l -u s.
L,':;' :1\liI,'I';-; :-;, ",,' :','l!\ihlllr'I' - au
iTi'iyen 1" d'un ; ',\ ao.d opeié >>-ir les
bénéfices d CN j ̃ i' e i «1 > t ni eh. loin dy )'')'
.̃I éeal i la ni..d: V'édee.l i. 1 dis
recolles sur les d. i.-n-e- d.1 bu liAe'i '! • rat
eil
1 \'U\ -rlure de - - i ic Iran, lie d - !ra-
\uu. se lera pi d- ,,:' I“- iappii; indi-
quera l'élut d'a\a ne--m V de ceux-ci L lei'a
ressortir qae 'es ] 1 ̃ ̃ deliuitils ont él"
uppii u\ s par le ;i.et qu-f; i évalua-
tion Me-^ dépenses ̃- , ? 11 liées, pour les tra-
vaux- ev n!"S. pou. c u\ el! ICIUI S ti eV.'Cll"
tioll. ei 'iKilii c »1U les' id à exéi uier. u - dé-
1 nas !. s .̃ u î.UMii.a iixes piUU"
Pc nue. • i ; i1. Les .:iid ̃ is nU\qilr..
îv;ii.^i* ̃ "̃ n ̃ :!').- 'l: l l'in i*) un»
seront .-» ..inu.--- s a éa,. lKitimi des mnns-
li , , i, '- "",;. ice- ,! ('.o'.oaii s L ..11[11-
riséos j ar d, '1'1 1'1.
1.' :', I !, Ta 1 : I l,' r. --a a ut
bru1 des 'e.ipi'uuls de.alises, v .̃ mincis
ceux n>.!..ns -\';1]' "- d 1 jlli'l l 'IL
avee Pmil.<̃ alioi: d :.is d'éiriiss!.»i: : "J"
1,. m-culant îe-t .h- -• ii..ncs revenan' à la
eo],i!e : '• nioiiî i .1 des dépens - ueja
effectuées ; 4° le m ntant des dépenses en-
gagées ; r»0 le montant Il(l dépenses restant,
h effectue; ; et ti'1 h- n .m des parliez prenan-
tes des frais de puhhciîe. I p.'oduil des
emprunts, sera verse au compte courant du
Trésor, jusqu'au mon.cil de son emploi dé-
finit if-
Un décret rendu *!i- la proposition (les
juinistr des Finr.ii'-^ ''t des G' «Foi. i es
1 1S0
Les Annales Coloniales
- JOURNAL QUOTIDIEN %-F
1X1 ARTICLES PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
La Annonce* et Réclame» tint reçuea aux Bureaux dujournal et 4am Ut Agence» de Publicité
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
RédicliQB el Adminiitrilira : 34, Rue du Mont-Thabop, PARIS-1" Téléphone : LOUVRI 19-17
Us» oueb snob
ml!1wïSSILt F**™* ** Colonie* "go * ï 1 * m il
mZEé" ( Bt"(Jnpt' 18.
On abonne dans tout Im Boréaux de porte et chez les principaux librairee
LIHDQOHINE ET LA QUESTION DE L'OPIUM
̃
La Conférence de l'Opium, qui avait, 15
décembre, suspendu ses travaux, les a repris
aujourd'hui. M. Daladier, arrivé hier à Ge-
nève, y représentera la France, et Lord Cecil
l'Angleterre. La présence de ces hautes per-
Mamahtes permet d'espéresr qu'enfin des réso-
hions pratiques et définitives pourront être ap-
portées à la solution de cette importante ques-
foo.
Au point de vue de la sécurité et de la mo.
taie publique, la question de l'opium n'intéres-
sait pas beaucoup i Indochine, puisque l'Admi-
nistration avait pris toutes les dispositions néces-
saires pour en surveiller la consommation et évi-
ter la propagation du fléau dans la population
indigène qui y était d'ailleurs assez aréfractaire.
Les principaux fumeurs étaient des Chinois
qui formaient une catégorie spéciale d'individus
se mêlant d'autant moins aux habitants que leur
ramcipal désir était de retourner dans leur pays
ces qu'ils auraient réalisé une certaine aisance.
A part quelques exceptions, ces immigrants res-
taient donc des étrangers conservant leurs moeurs
et leurs coutwnes, et dont nous avions d'autant
moins à nous soucier qu'ils ne faisaient que pas-
•er et drainaient, sans profit pour l'Indochine,
ne partie de ses richesses.
Rangés sous la dénomination « d Asiatiques
Orangers », on les avait astreints à une régle-
mentation spéciale, afin d'en modérer un peu
L'envahissement et les empêcher de devenir un
dément encombrant et dangereux, mais aussi
les atteindre dans leurs bénéfices et les faire par-
ticiper dans une large part aux dépenses de la
tdonie.
Ils étaient astreints à un impôt de capition
Men supérieur à celui de l'indigène, et qui,
tnême parfois, proportionné à la patente qui leur
avait été délivré
.,..it été délivrée; pouvait atteindre un chiffre
très élevé. La caprtatioji, les patentes, les diver-
ses prestations qui les frappaient amsi directe-
ment constituaient des ressources importalltes.
particulièrement en Cochinchiae et au Cam-
bodge, pour le budget local des différents
Etats, Mais en raison de leur bien-être et de
leurs richesses qui facilitaient la satisfaction de
leurs besoins ou de leurs plaisirs, ils alimen..
teient aussi d'une Jaçon très sensible le budget
général de 1" Indochine, au bénéfice duquel sont
perçues les recettea des Contributions indirectes
et de la Régie. Celles-ci en forment, en effet,
Ifcs principales ressources.
Or, les seules recettes de l'opium qui ont
atteint annuellement jusqu'à 20 millions de pias-
tres s'élevaient encore, au dernier exercice bud-
gétaire, à plus de 14 millions de piastres. Qn
se rend compte aisément du déficit causé dans
les Finances indochinoises par la suppression de
ces recettes et la difficulté qu'éprouveraient les
Pouvoirs publics à trouver, ailleurs, des recettes
équivalentes, 11 faudrait alors, sans doute,
s'adresser de nouveau à l'élément indigène eu
européen de la colonie, imais dans quelle condi-
tion et sous quelle forme ?
En ce qui concerne les impôts directs, on
semble avoir épuisé. pour le moment, la capa-
cité de nos protégés qui se plaignent déjà assez
vivement des augmentations dont ils ont été
l'objet depuis quelques années, et le. moment
serait assez mal choisi, dans la période d'effer-
vescence que traverse l'Indochine, pour leur im-
poser de nouvelles charees.
- Quant à nos compatriotes, ils payent déjà un
assez lourd tribut à la colonie pour que la pers-
pective de sacrifices plus lourds ne paralyse pas
fessor de leurs entreprises et ne décourage grd-
vement leur bonne volonté et leur initiative.
Quel l'on supprime (brutalement la consom-
mation de l'opium en Indochine, ou qu'elle soit
réduite progressivement comme l'avait décidé la
loi du 12 juillet 1916, on n'en causera pas
moins une perturbation profonde dans le sys-
tème financier de. l'Union, sans avoir même ta
satisfaction dte constater que l'on a pu contribuer
à la grande réforme humanitaire qui, dfâpuis la.
conférence de La Haye jusqu'à la dernière réu-
Ilion d'lU Comité de l'Opium de la Société des
Nations, à Genève, a donné lieu à tant de so-
lennelles délibérations.
J'ai signalé, dans un précédent article, com-
ment, sous des considérations d'ordre sentimen-
tal, la Chine et l'Angleterre avaient entraîné les
Etats-Unis et le grandes nations européennes
dans une croisade contre l'opium et avaient pro-
posé et même obtenu toute une série de mesures
restrictives qui devaient, dans un assez brerf dé-
lai, entraîner la suppression totale de la funeste
drogue.
La plupart des pays ont d' autant plus faci -
lement adopté ces propositions que le caractère
en paraissait plus séduisant, et que, dans leur
réalisation, elles ne gênaient en rien leurs habi-
tudes ou leur vie économique.
La France, comme tutrice de flndochine, ne
peut prendre une pareille décision à la légère
sans avoir soigneusement examiné la répcrcug-
sion et ieo conséquences que son geste pourrait
.avoir bat un des plus beaux, lfeurons de son
Empire colonial et sur les régions voisines
d Ex trême-Orient,
Or, la Chine et l' Angleterre, aux Indes, ont
surtout en vue une politique très exclusive qui
tend à sauvegarder avant tout leurs intérêts éco-
nomiques et rejette bien 'loin, au second plan,
la question humanitaire. Toutes deux escomp-
tent, à leur profit, les dépositions qui ont été
posées Çar le Comité de la Société des Na-
tions. Mais. en les adaptant officiellement sans
qu'il leur en coûte le moindre préjudice, il leur
est facile d'en éluder les prescriptions en l'ab.
sence d'e tout contrôle efficace. Leur adhésion
a donc un caractère purement pl atonique.
En Indochine, au contraire, où la consom-
mation de l'opium est l'objet d'une réslemen.
tation très sévère qui écarte toute idée de péril
social, on se trouve entrainé dans un boulever-
sement financier des plus graves sans aucune
utilité matérielle ni aucun profit rural.
En s'interdisant la fabrication elâ vente de
l'opium qui lui sont en même temples moyens
de surveillance et de contrôle, l'Administration
indochinoise aura-t-elle la prétention de suppo-
ser qu'elle aura supprimé la consommation de
cette drogue sur son territoire ? Elle aura, au
contraire, ouvert la porte à toutes les falsifi-
cations, à toutes les contrebandes et consacré,
en pure perte, une situation beaucoup plus dan-
gereuse que celle qui existe ecwdlemmt.
Supposons que, dans un Empire aussi vaste,
elle ait les moyens suffisants de faire respecter
tes décisions, ce qui serait au-dessus de ses for-
ces, puisqu'elle se trouve déjà désarmée à
l'égard des jeux de hasard, comment pourrait-
elle assurer la protection de ses frontières et
s' opposer à 1 introduction frauduleuse de
l'opium qui se pratique déjà aujourd'hui d'une
façon très courante ?
Les Etats-Unis, qui sont autrement organisés
qu'elle, n'ont pu faire respecter la loi de prohi-
bition de l'alcool, et, en dépit de leurs efforts,
empêcher celui-ci de pénétrer sur leur terri-
toire. Il faudrait donc, en supposant qu'il y ait
«ccorcb complet entre toutes les nations,
dispositions adoptées par le Comité de que les
tions d'ordre international dont il est illusoire,
comme pour beaucoup d'autres déci sions, d'en.
visager la possibilité.
Nous ne pouvons donc avoir qu'un exposé de
principes généraux auquel les nations civilisées
doivent essayer de se conformer, dans un but
moral et humanitaire, tout en utilisant. selon
les circonstances, les moyens et les procédés qui
leur paraissent les plus convenables..
D ailleurs, aujourd hua, en présence de tous
les autres narcotiques ou stupéfiants qui se ré-
pandent dans toutes les classes de la société, et
dont l'action est autrement meurtrière que celle
de l'opium, on est en droit de se demander si
la question que l'on vient encore de soulever
mertte, en somme, un pareil intérêt.
L Indochine française est, dans cette ques-
tion, animée des meilleures intentions, et veut
itgir dans l'intérêt commun ; mais on ne peut
te dissimuler qu'elle ferait un marché de dupe
si, avant de bien connaître les intentions de ses
voisins, et particulièrement de la Chine, dont
l'attitude est si peu encourageante, elle prenait
des engagements qui seraient tout à fait funes-
tes à ses propres intérêts.
Il importe que la question soit ainsi posée, car
ainsi pourra se justifier l'attitude de la France et
du Japon et les réserves que ces pays avaient
le droit de formuler, en présence des desiderata
exprimés de nouveau par la Conférence de Ge-
nève.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haufe-Lotfe,
Membre de la Commission
des Colonies et Protectorats.
- 4>
M. Daladier à Genève
U, Daladier, ministre des Colonies, est
arrivé le 18 janvier à Gcnève, oii il parti-
cipera aux travaux de la Conférence de
L'opium qui recommence aiiiourd'hui.
Un échec de Candace
La Chambre vient de renouveler les pou-
vons de sa Commission des Finances.
Dans les divers gToupes, ces choix ayant
eu lieu au début de la législature, on s'est
borné à confirmer les mandats donnés l'an-
née dernière.
Une seule exception : M. Gratien Can-
dace, le joyeux colistier de Jean François,
s'est vu préférer au groupe Ifépublicain-socia-
liste M. Philippoteaux, député des Ardennes.
Nouvelle conséquence de l'affaire Bois-
neuf 1
Les Français de l'lie Maurice
-o-{)-
Les Mauriciens, dont les sentiments frau-
dais sont toujours très vifs, sont en ce mo-
ment très défavorablement impressionnes
par la démolition déjà commencée de l'an-
cien fort frondais situé aux environs de
Iiun !1 ){wlc L08 Anglais allèguent pour
nMBn qu'ils ont besoin de pierres pour
combler certaine (parties de la. rade où l'on
veut établir un quai.
Mais la presse locale proleste, et un
grand. quotidien, ja-olamment, écrit :
«Ce fait divers a jeté la consternation
nariui ceux de nos compatriotes, nom-
breux. qui joltenl sans (,f\r un regard vers
le passé, qii'W serait scierilége de renier ou
d'a.holir, C'est un ncle de vandalisme. Nous
avons le droit de tenir à tout ce qui fut. no-
ire glorieux passé. »
A L'OFFICIEL
--<>-0-
TéOfficiel fin 17 janvier publie une lisle
de récompenses honorifiques au litre de
la Mutualité on Algérie et pour actes de
courage.
-0-
Par arrêté en date du 29 décembre iffl.,
Je chef du secrétariat général du t'oigo a
été chargé des fonctions de censeur admi-
nistra ti.T près l'agence do la ,banque de
l'Afrique occiidenlaPc à Lomé. ,
La thèse et l'histoire
J'ai indiqué récem-
ment,à cette même place,
comment l'Etat, après
avoir fortement marqué
le caractère national de
l'entreprise du port de
la Pointe-des-Galets et
y avoir lié l'entreprise
du chemin de fer. af-
firme aujourd1 hui son propos délibéré
d'abandonner à la colonie de la Réunion,
sans du reste la consulter, les charges résul-
tant pour lui de ses propres engagements.
Fait du prince, sans dontel Mais il n'en-
tre pas dans l'intention de la colonie, en
présence de la situation financière de la
France, de répudier son devoir d'aide à la
métropole.
Il nous sera permis, cependant, de signa-
ler à M, Daladier, dont la préoccupation de
7testice est un titre décisif à notre confiance,
combien il est paradoxal de dire à la colo-
nie : a le déficit d'exploitation, reconnu,
avéré, actuel, qui est de l'ordre de 15oo.ooo'
francs, sera mis désormais à la charge du
budget local, mais, par contre, l'excédent
de recettes, qui reste aléatoire, éventuel,
devra être, s'il se produit, attribué d'abord
à l'Etat jusqu'à complète récupération des
dépenses engagées par lui dans la double
entreprise du port et du chemin de fer
comme s'il s'agissait d'avances faites par
VEtat à la colonie pour une œuvre d"intérêt
local!
Encore une fois pareille thèse ne saurait
être soutenue sans une complète méconnais-
sance de la vérité historique, telle qu'elle
résulte des textes, éclairés par les débats
parlementaires.
C'est VEtat qui a voulu son part dans la
mer des Indes, aiots que Diégo-Suarez
n'existait pas encore. C'est VEtat qui a
exigé que le chemin de fer fût considéré
comme le complément indispensable du
part. S'agissant donc d'une oeuvre « de
haut intérêt national », qtfimportaient les
risques financiers de l'opération¥ disait-on
au Parlement. Pendant quarante-huit an,
on a vécu sur les bases de ce contrat de
bonne foi. VEtat est donc mal venu de
prétendre aujourd'hui que la colonie de la
Réunion est seule en catise, seule intéres-
sée dans le fort et le chemin de fer, pour
lui faire subir tous les risques dont il décla-
rait solennellement assumer la charge et
la priver de la cOlttre-partie légitime d'une
opération devenue onéreuse pour son bud.
Ret : le bénéfice des excédents que viendrait
à laisser Vexploitation du C. P. R. Que
si le déficit est mis au compte de la colonie,
il y ait au moins partage, à parts égales, ou
« boni » 1
Là seulement serait Véquité.
Auguste Brunet
Député de la Réunum,
Le retour de M. Steeg
-0-0-
M. Steeg, gouverneur général de VAlgérie
vient de rentrer d Alger par le Timgad..
M. Steeg était accompagné de M. Du-
broca., chef de son secrétariat particulier.
Le déve oppement des races indigènes
dans les colonies françaises
a
M. Daladier, ministre des Colonies, vient
d'adresser aux Gouverneurs des Colonies des
instructions détaillées sur les mesures à
prendre pour développer les services d'hy-
giène, assistance et prophylaxie indispensa-
bles pour mettre les populations indigènes à
l'abri des redoutables maladies qui les déci-
ment et qui retardent les progrès de la co-
Ionisation.
C'est un véritable programme d'action
que développe le ,ministre, Pour la première
fois, le but de l'assistance est nettement
tracé, le rôle de tous ceux qui doivent y col-
laboror est .bien défini et le caractère social
de la lutte à mener est affiwmé. CI Le traite
nient individuel des malades est quelque
chose, la protection des collectivités est
tout », c'est dans le sens de la médecine pré-
ventive, de. la prophylaxie et de l'hygiène
que l'effort doit être surtout dirigé, et c'est
ainsi que des races entières pourront être sau-
vées.
M. Daladier fait énergiquement appel à
toutes les bonnes volontés et s'adresse à l'ini-
tiative privée, aussi bien qu'aux médecins et
aux divers services. Ces mesures, si elles
sont appliquées avec la vigueur, la foi et
la ténacité que réclame le ministre, doivent,
d'ici h quelques années, assurer à nos colo-
nies la main-d'œuvre nécessaire à leur imisc
en valeur en même temps qu'elles donneront
à. la. métropole l'appui de la force et des
puissantes réserves que constitueront les po-
pulations indigènes.
AU SÉNAT
-
DANS LES COMMISSIONS
Commission des Finances
Au cours de sa dernière séance, la Com-
mission suT la proposition de M. d8 Mon-
Ûc a décidé d'entendre le ministre des Co-
lonies siiir le projet de loi relatif à l'em-
prunt de l'Afrique équatoiriaile française,
destiné au chemin de fer de Brazzaville à
la mer.
'L.
N. CITROEN OU LE RAID MANQUÉ
1 t 1
ONT-ŒL8 RENDU LES VALISES ?
M. André Citroën, noblesse oblige -
avait fait royalement les choses. On D. a pas
la prétention de balader les Altesses pour rien.
Aussi, outre les frais du voyage dont il (lui,
ses commanditaires ou la princesse) devait seul
assumer la charge, le fondateur de la maison
du quai de Javel avait-il éprouvé le besoin de
faire des petits cadeaux.
Un petit satirique hebdomadaire Aux Ecou-
tes, a publié à ce sujet le filet suivant :
Le voyage Citroën comprenait trente person-
nes : quinze invités et quinze hommes d'équi-
page. Le rendez-ttous était à Paris le vendredi
matin 2 janvier.
La oeille, chaque invité reçut une malle su-
perbe avec une lettre de M. Citroën.
« Je suis obligé, écrivait-il, de Vous deman-
der d'aooir des bagages d'une dimension vou-
lue. Permettez-moi donc de vous prier d'utili-
ser la présente malle pour votre traversée du
Sqfatra. Et laissez-moi 00U5 demander de con-
seroer t en souvenir du voyage, la malle et le
nécessaire de voyage que vous trouverez à l'in-
térieur. »
Les incités, enchantés. acceptèrent tous.
16H«m. invités, détaillait renseignements utiles
Une notice détaillait les renseignements utiles
pour l'accomplissement dû voyage.
Un paragraphe était même consacré à la fa-
çon de prendre des pilules qu'on avait jointes à
l'envoi.
CQr M. Citroën, organlsatew magnifique,
avait pensé qu'il lui fallait ramener en Europe
ses quinze invités en bonne santé, et il avait pris
ses précautions.
ses L'histoire ne nous dit pas si les invités ont
rendu les malles. Le saura-t-on jamais ?
LE MANUEL DE CIVILITE
PUERILE ET HONNETE
POUR LE DESERT
M. André Citroën avait tout prévu pour les
randonnées transsahariennes, même les inonda-
tions du Sahara et le communisme targui, qui
lui ont pennis de déconvoquer ses invités à la
dernière heure, tout, dis-je, sauf le recul épou-
vanté des amateurs qui, venus aux renseigne-
ments dans les agençes pour louer des places.
ent terrifiés devant les quelque
45.000 francs - que - coûtaient la randonnée et les
chasses.
A titre archéologique, qu'il nous soit permis
de reproduire les conseils d'un père à ses en-
fants qu'il donnait à ses invités ou dient. et
que le Cri de Paris a reproduits immédiatement
après la Chronique à la Rose de son très pari-
sien collaborateur Michel Georges-Michel :
Pour le désert, en voiture
Dans quelques jours, la Compagnie tramofii-
catne Citroën Va lancer de luxueux fJrosIJdns.
M. André Citroën a tout prévu. Minutiuse-
ment, pièce par pièce, il indique à ses voya-
geurs la tenue qu'ils devront adopter dans le
désert.
Les hommes devront se munir d'un « smoking
et les dames de quelques gants de peau genre
Suède, de douze chemises en linon ou batiste,
douze ptantalons de même tissu et bien que
Mme Renée Dunan ne soit pas du voyage -
deux ou trois culottes en jersey, Elles devront
emporter également des souliers à talons bas --
le talon Louis XV esf proscrit -- et deux tubes
de pommade Rosa. Elles feront bien de rem-
placer le corset par une ceinture basse,
M. André Citroën, pour allécl?ei- les Tarta-
rins, nous apprend qu'on chasse dans le désert
la gazelle, le phacochère, le chacal, la hyène
et les grands fauaes. Il décrit avec lyrisme le
lV « ainsi dénommé parce que le Niger se le-
plie deux fois sur lui-même après s'être heurté
aux falaises de quartz ». Dans le W, abondent
le cob, le bubale, le buffle sauvage, l'éléphant
et gîtent le tigre - et - la panthère. Aussi l' homme
intrépide qui - montera dans les autos-chenilles
devra s'armer : 1° d'un mousqueton indochi-
nois, modèle 1902 ; 2° d'une carabine à répé-
tition type Winchester, d'un fusil Harnmcr-
Icss, calibre 12.
Mais, ajoute une note prudente. destinée sans
doute à encourager les hommes pacifiques, le
fusil Hammerless, pour le petit gibier à poil et
à plmne, est l'arme dont on aura 1 occasion de
se servir le plus souvent.
La couverture de ce prospectus du désert o
êlé illustrée par l'auteur d'Aphrodite, M. Pierre
Louys, ami intime de M. André Citroën.
ADIEU VEAU, VACHE, COCHON,
COUVEE
Puisque tout est fini, il faut plier hagage.
Déjà, à Paris, tandis qu'on débauche les ou-
vriers aux ateliers, aux 'bons endroits, la vaste
publicité qui s'étalait orgueilleusement au coin
des grands boulevards et de la rue Scribe au
prix -de quelques dizaines de mille francs par
mois, a disparu. Alternativement, ce sont les
plus Grands Magasins qui font leur publicité
pour leurs expositions de blanc.
Bon Marché, Trois-Quariiers et autres. Pn'n-
tenrps blanchissent Citroën.
Puisse cette publicité leur rapporter plus qu'à
lui 1
RETROUVERONT3LS
LEUR APPARTEMENT ?
Il y a. quelques mois, une dams vint consul-
ter une pyrthonisse. Celle-ci lui dit : « Votre
mari travaille. » Pau le temps qui court, point
n'est besoin d'être Mme Fraya pour le deviner.
Mais elle ajouta : « Votre situation va se
transformer. Votre mari va recevoir des propo-
si tions superbes. Vous allez partir au loin, ce
serait pour recevoir les personnages les plus éle-
vés du monde. Des têtes couronnées, des hom-
mes illustres. » t
Nous n'avons jamais su la suite des prédic-
tions, mais la réalité, la voici :
Quarante-huit heures après, l'époux, employé
chez Citroën, était appelé par le patron qui lui
offrait la direction du poste le plus important
des autos-circuits transsahariens. Il accepta, et,
devant la sécurité de la place et la durée de
l'emploi, vendit son appartement et ses meu-
bles.
Il va revenir, puisque tout est fini. Son con-
trat de travail est tel que, sans nul doute, que
ce soit à Tarrtbouctou ou ailleurs, il aura une
place de choix dans la Société du quai de Javel.
Mais ce qu'il ne retrouvera pas, c'est son appar-
tement.
La voyante n' avait pas tout vu.
L'Angély
Du sud Oranais au Congo par le TChad
00 -
_Après être retourné à Zinder. en contour-
nant le lac Tchad par le Nord. la mission
du Capitaine Delingette est ariivée à Fort
Lamy le 14 janvier, ayant exécuté un par-
cours de plus de 8.000 kilomètres sur une
voiture à six roues Renault du modèle uti-
lisé pour la mission Govadis.
-
De Tunis au Tchad
La mission olficieUe Tunis-Tchad, venant
de Bir-Pister, est arrivée à Fort-Polignac,
le 1G janvier, à une heure de l'après-midi,
auant une avance totale de trente et une
heures sur Vhoraire prévu, malgré de très
grosses difficultés de terrain.
La caravane a quitté Fort-Polignac le 17
pour Dianet, situé à 375 4tilom.
- .4> - -
Da r AtlantiqUe la. mer louge
La mission Tranin-Dnvr-rnu est arrivée
à Fort-Lamy, le 13 ll, fi (I¡'l',
C'est la 'f:' foi* q t'unr nuloriobtlo
roule récttevr/.t SUT TES I ivea du lac TCIULIL
mais bien pjniblvmcnt ccr, la travers •
60 kilomètre* de la zon^ in^udr-' a cté f é ;!
leusement .1 •compHc en Tt
construclnm u* mdeauT ou an- '> ,: in m sv
ble, faute de véqCtatiov- ar-V ra?\i •. -
bile a ét<: /un aie :i> i.,m' ,i<
fleurs dans luarccajei, d'une fjiuiundvur
d-e trois mètres ; accrochée à des racines,
elle est restée un moment en perdition sous
quatre mètres d'eau.
Après un repos nécessaire, 'la mission
continuera vers Ahciche malgré les diffi-
cultés du ravitaillement.
L'aviation coloniale
--0-0-
Paris-Tchad
Hier, à n h. 45, les aviateurs Pelletier,
d'Oisy, de Goys, Vuillemin, Dagneaux et
leurs mécaniciens, ont pu s'envoler du camp
d'aviation de Bue.
Ils n'ont pu aller jusqu'à Perpignan, but
de la première étape, ils ont atterri à Avord.
Rappelons que Pelletier d'Oisy pilote le
Roland-Garros avec le colonel de Goys. Le
colonel Vuillemin monte le /ean-Casale, en
compagnie du capitaine Dagneaux. Un opé-
rateur de cinéma et deux mécaniciens les
accompagnent.
Un raid belge
Les Belges veulent aussi des îaids colo-
niaux. On annonce que l'aviateur belge
Thicffry doi1: entreprendre un r
ques explications sur 1rs conditions de ce
voyage et sur les étapes qu'il a choisies.
Le trajet -- est -- compris rntierement dans -- le
territoire français, saut la traversée de la
Méditerranée, ce qui a facilité singulière-
ment l'élaboration de l'itinéraire.
Voici, du reste, le détail des huit étape
du raid Evéré-Kinshass.a
1 remicrc étape : Bruxelles-Perpignan (qon
kilomètres) ; escale au port aérien de Laté-
coère;
Deuxième iiiifiï : PerpiLjnan-Coloni'b-Bé-
char (i.4v> kilomètres'. o>cale de ravitaille-
ment' à Oran : port aérien de Latécoère.
-- Troisième clafe : Columb-Bérhar à Oua-
lien {qoo kilométré.-), escale de ravitaille-
ment à Adrar.
Quatrième élape : Ouallen-Gao (1.000 ki-
lomètres) éventuellement .avec escale de ra-
vitaillement à Bourem.
Cintjuièvic étape (i,m-/inder (1.150 kilo-
mètres), escale éventuelle de ravitaillement
h Miahcn.
Sixième Mnpc : Xinder-Keri-T.amy (850 ki-
lomètres).
Septième étape : Fnt l-Lamy à Pan crin
(i.K'O kilomètres^ esc,ile éventuelle à Fori-
Airliambault.
Huitième étape : };¡\lghi. point temunu-
fl)'O kilomètres).
L'avion ol un lrinv>lcur construit en Bel-
gique. Cec troiï moteurs oni une puis>ance
totale, de ROll C'V. La vitesse nmvenne est
do 145 kilomètres à l'heure. L'équipage sera
composé du commandant de l'avion, le pi-
lote de réserve. F.dmond Thieffrv ; du pilote
en titre. Léopold Roger, pt du mécanicien
de bord et opérateur de T.S.l-\. de Fruycer.
LE TAUX DE LA PIASTRE
–o–
Le Ciouvcrnour Général de l'Indochine
vient de faire connaître au ministre des eo-
loni qu';Y lu date du !(i janvier ID-JÔ le
taux nnieiel de la piastre el;iil df 10 fr.
Le projet d'emprunt
de 300 millions de l'A. E. F.
Au moment où le Parlement va avoir à, se
prononcer sur le projet de loi réglementant
les conditions générales dans lesquelles le
Gouvernement général de l'Afrique Equa-
toriale Française est autorisé à réaliser,
pur voie d'emprunt, une somme de 300
millions de francs pour J'achèvement du
chemin de fer Uraazaville-Océan, -ainsi que
l'exécution des installations maritimes né-
cessaires à Pointe-Noire, il est impotrtant-
dc savoir que la Commission des Colonies
a enregistré, à cet effet, de fort intéressan-
tes déclarations de M. Edouard Daladier,
ministre des Colonies. C'est en raison de
la majoration générale des prix résultant
de la guerre que l'emprunt de 171 millions
de frunes autorisé par la loi du 13 juillet
1914 a dû être transformé et augmenté. Les
études définitives ayant fait rassortir à 370
millions de francs le montant des dépenses
totales de la construction de cette voie fer-
rée.
Les dépenses laites à l'heure actiuelie
6'éleyanl à 70 millions environ, il reste,
pour teirminer la ligne, à réaliser 300 mil-
lions à partir de 1926, les travaux de 1925
étant assurés par les emprunts qui vien-
nent d'être réalisés.
La construction pouvant, d'aiprès les pré-
visions établies, être achevée en huit ans,
les trois cents mfllions se rartiraumt
donc sur sept annuités à raison d'une
moyenne de 43 millions de francs par an.
Oes sommes ne peuvent être réalisées
que par voie d'emprunt, et la colonie ne
possédant pas actuellement les ressources
suffisantes pour garantir le service des em-
prunts qu'elle doit contracter, est obligée
de recourir à la garantie de l'Etat fran-
çais.
Les charges résultant de c?s emprunta
auccessifs qui seront amortissables dann
une durée moyenne de cinquante ans à un
taux collectif de 7,50 environ, peuvent
ge résumer de la manière suivante :
Fin 1986, 3.265,000 francs ; fin 1927, G mil-
lions 530.000 francs ; fin 1928, 9,705,000 fr. ;
fin 1929, 13.060.000 francs -, fin 1930, 16 mil-
lions 325.000 francs ; fm 1931, 19.590.000
francs; fin 1932 et années suivantes, 22 mil-
lions B55.00C franco. - -
Ou p. ut ksgitiMieui .1.1 oSip;. ro; (l'i-'1 lei
cette dato, les; reciiltoa dépaase; wiit 5^issi-
îbicrn'.i't tes d.-,t ',.r' et qu'on ^onsêquencc
\fl: ;n>urra r.f'.I"t!'\H),._t-:l; à. être, rc^nu^-
1 dur" ces ext *d ;nt? d1.1. montant de ses
-«VU1 'HS
l' f-l"., d M%
i:i' mil' 1' "ir 1 <\1 i/'IjC
ri_!Il'» ci d. T'" 1 > r\. ,.1\(S :.-j 4
désintéresser des entreprises qu'il lui ap-
partient de gérer dans ses propres colo-
nies : ce serait permettre à nos ennemis
do constater et dénoncer sans conteste pos-
sible notre carence on l'un des points les-
plus importants de Ilutrc empire colonial.
̃Ce sont, ces considérations qui ont dé-
terminé h- vote de lit acconlée
nu Gniivrnomont H')'jrnl d.* FA. K. F.
d"I'Jn])]'U!J' 'T :Fltl millions de frruics pour
ces trawrix. Voici maintenant dans quel-
les cundilions aura lieu rémission et se-
ront accordées el reinlicunsôcs ]• s avances
de garant!" de l'FJat.
L'1 taux d'intéivl effectif ne pourra C'xcé-
der un e'.i'iïre maximum fixé pour e.Vuique
émission ;>ar un dée:-'rendu sur le rap-
port des j.i.uistr-s des Liliane-s el des G>
ell
77i ans .ni plus.
L'annuité des i 111i -.s et de l'amortisse-
menl sera insn ifo o'n ir^at'iireiiu nt au bud-
get des
rnent aum lieu aiu^i q-: le remboursement
des ohVK'éliùns Puv's.
'ill sera afferté par la colon ie, au service
de l'emprunt la moi1 ̃̃ dla irn-itioii des
receMcs br.iles de I ci'^ nat'ire a l'excep-
tion de celles piv\ ̃!!;̃ .♦ • 1 ̃ r<*\î)L 'ilatii ;i du
chemin de fer) qui d--;eisseru Ix' millions
do francs pour le 1 udu- | général, défalca-
tion faite d.-s subveul K»IIS de IT.iat.
Le Gouvernement ^é-iérat dê 1 A. E. l".
restera di'!)il<-u:- vi--.i-,is de l'Etaf, des
sommes une celui-ci n'ira versees au Lire
(le 11 'j: 111 lie. r.es .eS l'oiiuncuceront
Il porter "dl"!""! Irois pS après i ouveii ire
de la !ii.me à l'evpli >d i"i >1
Le t lUX d'aller-' s i:; l'':'L' an ::mx
moyen, dim.nue .i"ut \irlé, de l'ès.'uniplo
dt la Hanque de Pn -ic p -nda:.l les di> ue
mois o: e>l -u s.
L,':;' :1\liI,'I';-; :-;, ",,' :','l!\ihlllr'I' - au
iTi'iyen 1" d'un ; ',\ ao.d opeié >>-ir les
bénéfices d CN j ̃ i' e i «1 > t ni eh. loin dy )'')'
.̃I éeal i la ni..d: V'édee.l i. 1 dis
recolles sur les d. i.-n-e- d.1 bu liAe'i '! • rat
eil
1 \'U\ -rlure de - - i ic Iran, lie d - !ra-
\uu. se lera pi d- ,,:' I“- iappii; indi-
quera l'élut d'a\a ne--m V de ceux-ci L lei'a
ressortir qae 'es ] 1 ̃ ̃ deliuitils ont él"
uppii u\ s par le ;i.et qu-f; i évalua-
tion Me-^ dépenses ̃- , ? 11 liées, pour les tra-
vaux- ev n!"S. pou. c u\ el! ICIUI S ti eV.'Cll"
tioll. ei 'iKilii c »1U les' id à exéi uier. u - dé-
1 nas !. s .̃ u î.UMii.a iixes piUU"
Pc nue. • i ; i1. Les .:iid ̃ is nU\qilr..
îv;ii.^i* ̃ "̃ n ̃ :!').- 'l: l l'in i*) un»
seront .-» ..inu.--- s a éa,. lKitimi des mnns-
li , , i, '- "",;. ice- ,! ('.o'.oaii s L ..11[11-
riséos j ar d, '1'1 1'1.
1.' :', I !, Ta 1 : I l,' r. --a a ut
bru1 des 'e.ipi'uuls de.alises, v .̃ mincis
ceux n>.!..ns -\';1]' "- d 1 jlli'l l 'IL
avee Pmil.<̃ alioi: d :.is d'éiriiss!.»i: : "J"
1,. m-culant îe-t .h- -• ii..ncs revenan' à la
eo],i!e : '• nioiiî i .1 des dépens - ueja
effectuées ; 4° le m ntant des dépenses en-
gagées ; r»0 le montant Il(l dépenses restant,
h effectue; ; et ti'1 h- n .m des parliez prenan-
tes des frais de puhhciîe. I p.'oduil des
emprunts, sera verse au compte courant du
Trésor, jusqu'au mon.cil de son emploi dé-
finit if-
Un décret rendu *!i- la proposition (les
juinistr des Finr.ii'-^ ''t des G' «Foi. i es
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 70.16%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 70.16%.
- Auteurs similaires Indochine française Indochine française /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Indochine française" or dc.contributor adj "Indochine française")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k63968550/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k63968550/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k63968550/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k63968550
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k63968550