Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1906-11-15
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 novembre 1906 15 novembre 1906
Description : 1906/11/15 (A7,N45). 1906/11/15 (A7,N45).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63749644
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/11/2012
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NEMSJMmEB~aPrSSN~E
Gr¡; )(I[f\l
J!'i FElilL1.ETON
L'Afrique Occidentale française
AGRICOLE ET FORESTIÈRE
par Henri JUMELLE
La Revue de la Presse Étrangère.
La Semaine Coloniale.
La Semaine Economique.
L'Entente cordiale
Ne remontons pas trop haut.
Laissons de côté les temps antérieurs,
qui furent, sous toutes les formes, les
plus perfides et les plus violentes, une
perpétuelle agression de l'Angleterre
contre la France.
Laissons de côté le règne du malheu-
reux Louis XVI qui paya de sa tête l'hé-
ritage de l'ancien régime et la guerre
d'Amérique, lafondation des Etats-Unis,
les colonies arrachées au joug anglais.
Laissons de côté l'épopée héroïque de la
Révolution française et de Napoléon,im-
pulsion consciente et réfléchie de l'ins-
tinct national, suprême et nécessaire ré-
volte, malheureusement inachevée,con-
{¡j'Cf L:, IXntfkjjJÎ:-'TiJ,¡J:' (i,([
]LÇjJ¡-¡(ilW\;¡ ('r,,i rl\)}ci!(:i f\Jl'f1}" a>Í.,fLliÍ'iI.-
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LL J (Jl¡T('i]};¡U( @':1Ü¡:.;\kÎ< IT@=
tretenue, soigneusement convoe si l'on
peut ainsi dire, traduisit en un acte dé-
cisif le réveil de la France.
Le Dev d'Alger avait souffleté publi-
quement, d'un coup d'éventail en plein
visage, le représentant de la France. Cet
affront ne pouvait rester impuni. Mais
une simple correction infligée au Dey ne
devait pas suffire.La piraterie,embusquée
à Alger comme en un repaire inviolable,
infestait la Méditerranée. Elle était de-
venue une sorte d'institution d'Etat. Ou-
vertement souter.ue par le Dey,elle exer-
çai) son industrie sur toute la Méditer-
ranée, capturant les navires marchands
avec leurs cargaisons et emmenant équi-
pages et passagers en esclavage dans
les bagnes d'Alger. Tout le commerce
méditerranéen, à commencer par le nô-
tre, en subissait un préjudice considéra-
ble et la condition des esclaves était un
défi à lacivilisation, une insulte à toute
la chrétienté, une honte. La conscience
du roi de France en était troublée, au-
tant qu'elle s'inquiétait des plaintes de
nos nationaux,victimes dans leurs biens
et leurs personnes. Charles X résolut
d'en finir avec la piraterie, et l'expédi-
tion d'Alger fut décidée.
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nd;-J¡U}9T!tjl- CdilC(!ïJ}II[Il 'illllrs' i)J\(I.ftj]'iIDw\\J=
niquer avec la terre.
A Paris, l'ambassadeur anglais, lord
Stuart, obsédait de ses questions le mi-
nistre des affaires étrangères, prince de
Polignac qui l'éconduisit avec tous les
égardsd'une froide politesse. L'ambassa-
deur s'avisa d'un ton comminatoire, au-
près du ministre de la marine, baron
d'Haussez. Celui-ci, piqué au vif, laissa
échapper cette réponse :
« Si vous désirez une réponse diplo..
« matiquc, M. le président du conseil
« vous lafera. Pour moi, je vous dirai,
« sauf le langage officiel, que nous nous
« f. de vous. » Le mot fut pronon-
cé dans toute sa rondeur. M. d'Haussez
était un civil, ancien préfet. L'Anglais
se le tint pour dit. Mais ses partisans
continuèrent leurs intrigues. Il n'est pas
d'objections qu'ils n'aient forgées pour
empêcher l'expédition d, Alger.,, les
mêmes objections, identiquement les
mêmes, que le même parti devait, cin-
quante ans plus tard opposer à l'expé-
dition de Madagascar.
Malgré tout,une salve de cent coups
de canon annonçait à la population d(
Paris la grande nouvelle,la prise d'Alger
C'était aux approches du mois de Juil
(tli)J()Ül m ÍQ,ThI('I\ (Jflxn;l
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¿\,; - Ílij,{2;.\!Uh[\il'1( ill(g'«(ir;:it}UL1W [f'0fP
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th L3) ho. (;';'Im' ¡fÍ1(:i.!t;,
promis a un si brillant avenir, et que
d'ailleurs les missionnaires anglais tra-
vaillent assidûment,pour y faire éclater,
le moment venu, l'insurrection et la
Guerre Sainte contre nous.
*
# #
C'est le roi Louis-Philippe,je crois qui
inventa le mot « d'entente cordiale.» Il
y resta attaché toute sa vie. Le système,
on peut le dire sans raillerie, est une
application de l'ironique partage de
Montgomniery. Toitt pour une des parties
le reste pour l'autre. L'Angleterre ne
modifia en aucune façon ses procédés a
notre égard.Son hostilité restalamême,
non dissimulée. Dans leurs rapports
avec notre gouvernement les ministres
anglais ne se départirent pas de leur mor-
gue accoutumée. Louis-Philippe y ré-
pondait par la plus courtoise condesccn-
dance. Les affaires de l'Europe, môme
celles'où nous étions le plus intéressés
se réglaient sans notre participation.
L'Angleterre ne se gênait pas. Elle alla
jusqu'à nous exclure du concert euro-
péen.
11 faut noter, en passant, parmi les
incidents d'apparence secondaire, l'in-
demnité Pritchard. Ce Pritchard mis-
')!T, ï ;j:.!ilI,-1i t {)\1k, '; r:
&f¡( (1:152]r,.;k (I@ îJJ UC.¡b;flLU iÍP
fl'c .fI,,;JI (Q, ¡, ,
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( --. 1¡' ftç,= Je f'>- .h
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rf)Jj{;;(i\I:' )f'J:Ñ" (lm 1\F q¡W(i/l:i (H@ ïiiJ..llij'j}--
im^n^ëme^Ll^^ïmê^ninerëntfnve
d'em poisonnement sur nos soldats avec
du vin rempli d'opium, fut soutenu, lui
aussi, comme autrefois Pritchard, par
notre haut protestantisme, tout puissant
auprès de nos dirigeants.
L'attitude effacée de notre gouverne-
ment avait exaspéré l'opinion publique.
L'héritier du trône, le duc d'Orléans,
prince libéral, généreux, énergique, pa-
triote, qu'un accident vulgaire devait
enlever aux espérances des Français, ne
cachait pas son mécontentement. « M i eux
vaudrait, disait-il, mourir sur le Rhin
que dans le ruisseau. » M. Thiers pré-
tendait que la prière du roi chaque ma-
tin était : « Mon Dieu accordez-nous la
platitude quotidienne. »
Au bout de dix-huit ans de ce régime,
la royauté de Louis-Philippe s'effondrait
sous le mépris public le24 février 1848.
Le roi avait inauguré son règne par
le refus de l'annexion de la Belgique. A
la suite de la révolution victorieuse qui
avait séparé la Belgique de la Hollande,
la Belgique, terre gauloise, terre fran-
çaise, voulut faire retour à la patrie
dont elle avait été récemment arrachée.
Elle se donna librement à la France.
Louis-Philippe, pour complaire aux An-
-liL 'lfni!(':11 T'J,friT [1\'11
CIÎ,.¡Ttbf{l:l. l ,¡;)!j 1>,\ ;
le persuadèrent de supprimer, dans l'in-
térêt du progrès en .général, et de la
France en particulier, le régime protec-
teur sous lequel vivait et prospérait
notre commerce maritime. D'un coup
de plume, l'emperenr fit ce « coup
d'état économique ». Ce fut un. coup
funeste porté à notre marine marchande
et à l'industrie des constructions navales
en France, pour l'immédiat profit de
l'Angleterre dont les navires se substi-
tuèrent aux nôtres et s'emparèrent de
la maj eure partie de nos transports ma-
ritimes.
Il est vrai de dire qu'à l'égard de
l'empereur personnellement les procé-
dés anglais s'étaient modifiés dans la
forme.Au lieu de la morgue cou lumière,
on affecta des allures supportables, par-
fois même une sorte de déférence.
L'empereur fut conquis et avec lui la
France, qui «par un singulier retour
des choses de ce monde, comme l'a dit
un éminent esprit, devint U soldat con-
tinental de l'Angleterre. »
L'Angleterre eut besoin d'envoyer de
la troupe en Extrême-Orient contre la
Chine. C'est l'armée française qui porta
presque tout le poids de cette expédition
DERNIERE HEURE
lie ministre de France au
Maroc.
M. Regnault, ministre de France au
Maroc, a quitté Paris pour rejoindre son
poste. Il a employé son séjour à Paris
pour se mettre d'accord avec le gouver-
nement sur toutes les mesures que peu'
vent rendre nécessaires aussi bien la si-
tuation actuelle que l'application de l'ac-
te d'Algésiras.U agira naturellement en
parfait accord avec les autorités algé-
riennes.
#*
lia Banque d'Etat au Matroe.
Le comité chargé par l'acte d'Algésiras
d'élaborer h's statuts de la Banque d'Etat
du Maroc el de préparer le règlement qui
doit tixer les rapports de la banque avec le
gouvernement marocain,s'est réuni cette se-
maine dernière à la Banque de France,sous
la présidence du gouverneur.
Il a terminé ses travaux en adoptant,dans
sa séance de vendredi le texte définitif des
statuts qui sera présenté à l'assemblée cons-
titutive de la société et le règlement.
Statuts et règlement ont reçu, comme
l'acte d'Algésiras l'exigeait, l'approbation
des quatre censeurs représentant les puis-
sances signataires qui assistaient aux séan-
ces du Comite.Cette approDauon a oie re-
mise au président du comité pour êtrj join-
te aux procès-verbaux qui authentiquant
le tf!XI.n des statuts et du i èglement.
La société devant être regie par la loi
française, le comité a chargé sun bureau de
fiire toutes dôm-irohe* et diligences pour
assurer sa constitution dans le plus bref
délai possiblo.
Pour réunir l'assembléo general, e, il fant
que toutes les puissances aient ratifié l'acte
d'Algésiras. Si les ratifications sont obte-
nues le 31 décembro,la banque pourra fonc-
tioinnerait plus tard dans le courant de lé-
vrier 1907.
.*
lies èeoles françaises d'Orient
Le conseil des ministres a approuvé les
déclarations que M. Pichon, ministre des
affaires étrangères,doit faire à la com-
mission du budget de la Chambre au su-
jet des subventions aux éeoles d'Orient.
Ces déclarations sont absolument con-
formes aux résolutions qu'avait prises à
ce sujet M.Léon Bourgeois à la suite de
la mission qu'il avait confiée à M. Char-
lotjinspecteur général de l'enseignement
primaire, mission dont les résultats ont
été consignés dans un rapport publié par
le Journal officiel.
Les Annales coloniales ont reproduit
les conclusions de ce rapport.
*.
li'ineîdentde fiiltna.
Le ministère des colonies vient d'être avisé
par un càblogramine du gouverneur par in-
térim de l'Afrique occidentale, qu'un combat
a été soutenu par nos troupes, au puits de
Djéribo, contre un parti de Hoggars pillards,
le 13 septembre dernier. Le puits de Djéribo-
étant situés aux confins du territoire mili-
taire de Zinder, la nouvelle n'a pu parvenir
DIUS tôt à Paris, --- - - -.-
.- Le commandant Gadel ,cher d escadrons ae
l'armée coloniale, commandant le territoire
de Zinder, s'était rendu, escorté par un dé-
tachement de tirailleurs, à l'oasis d e Bilma,
pour constater de visu que l'ordre y était
bien rétabli.
Les habitants de cette oasis lui témoi-
gnent leur reconnaissance de les avoir déli-
vrés des rezzous des Hoggars et d'avoir ra-
mené le calme parmi eux.
Le commandant Gadel, allant au début
de septembre avec nn détachement .le tirail-
leurs visiter une oasis à 200 kilomètres en-
viron au nord-ouest de Bilma, fut attaqué, le
13septembre,au puits de Djeribopar quatre-
vingts Hoggars armés pour la plupart de
fusils a tir tapide. -
Les nomades furent mis en fuite en aban-
donnant leurs armes et leurs animaux et en
laissant sur le terrain une quinzaine des
leurs, tués ou blessés.
De uotre côté, nous avons à déplorer la
mort d'un sous-officier européen et d'un ca-
poral indigène.
On prétend que l'attaque aurait eu lieu à
l'instigation des autorités turques du Fez-
zan.
**#
Ix'affaire de Mauritanie.
An combat de Tidjikdja,le 2ô octobre der-
nier, nos trcnpes, qui accompagnaient un
convoi de ravilaillement, ont perdu deux
liéutenants,deux sergents et un certain nom-
bre de tirailleurs tués ; le nombre de nos
blessés doit être important. Les Maures qui
étaient plus de 500, armés de fusils alle-
mands à tir rapide, ont été repoussés lais-
sant 150 morts sur le terrain.
Le poste deTidjikdja, qui, depuis l'assas-
sinat du premier administrateur de la Mau-
ritanie,porte le nom de « Fort Goppolani »est
bien fortifie et amplement approvisionné en
vivres'et en munitions, et le capitaine Tis-
sot, qui le commande, déclare pouvoir y rc-
sistfir à uno, nttanne évelltuelle.
M. Mllliès-Lacroix s'est néanmoins as-
suré que des renforts lui étaient envoyés.
Les mesures nécessaires ont été prises par
MM. Merlin, gouverneur général par inté-
rim. 300 tirailleurs, spahis eL méliaristes
sont partis de Sainl-Louis pourleFort Cop-
polani.
Le ministre des colonies a convoqué les
hauts fonctionnaires de l'Afrique occiden-
tale française actuellement en con.é en
France. U a invite M. Merleau-Ponty lieute-
nant-gouverneur du Haut-Sénegal et du Ni-
ger et le colonel Montané-Capdeboscq, com
missaire du gouvernementen Mauritanie, à
courrier.
regagner leurs postes par le plus prochain
il a également prié le général Audéoud,
nommé tout récemment commandant supé-
rieur des troupes de l'Afrique occidentale
française de rejoindre Dakar par le paque-
bot du 23 novembre.
M. Merleau-Ponty et le colonel Montané-
Capdeboscq se sont embarqués à Bordeaux
le y novembre.
Les postes qui protegent le Soudan contre
toute incursion du Sanel vont être considé-
rablement renforcés Si les nomades qui
viennent du Nord exercer de trop nombreux
rezzous renouvelaient leurs incursions, ils
seraient repousses avec la dernière vigueur.
Il faut s'attendre à de nouveaux combats
sur la ligne des postes qui protègent vers le
nord, le Sénégal et le Soudan. -
- v - -- -- -
L'agitation des Maures parait recevoir
son mot d'ordre du Maroc, et le cheikh Ma
el Ainin, notre adversaire irréductible, en
serait l'instigateur. D'autre part, un certain
docteur Holzmann, dont le nom trahit suffi-
samment l'origine germanique, ne serait pas
étranger à l'hostilité que nous témoigne ac-
tuellement le ehérifde l'Adrar. L'affaire de
Tidjikdja est suffisamment grave pour que
nous puissions demander que la lumière
soit faite sur les menées de ce personnage et
sur la complicité du sultan du Maroc.
C.-F.
LES COLONIES ET LA PRESSE
lia leçon de Bizerte.
De M. Maurice RONDET-SAINT, dans
l'Eclair :
Bizerte, qui devait être terminée en '1903,
n'a ni atelier de réparations, ni bateaux de
service, ni ponton-mâture, ni grue ilottante,
ni, en un mot, tout cet appareillage sans
lequel un arsenal est incapable de remplir
son office et n'existe que sur le papier,
comme malheureusement beaucoup de cho-
ses chez nous. •
Bizerte, pour n'envisager que ce seul port,
ne possède même pas l'appareillage le plus
élémentaire, puisqu'il a fallu, pour le Lutin,
recourir à un moyen si long et si primitif,
faute des appareils de levage nécessaires
au renflouement d'un bateau de poids rela-
tivement infime, étant donnés les moyens
industriels dont on dispose aujourd'hui :
on a dû mouiller sur le lieu du sinistre un
dock flottanl, l'immerger jusqu'à sa ligne
de flottaison, fixer le sous-marin au dock,
puis soulever ce dernier par épuisement et
répéter l'opération autant de fois qu'il a été
nécessaire pour arriver aux 35 ou 40 mètres
de hauteur verticale que le Lutin avait à
parcourir pour revenir à la surface.
Et encore, n'est-ce que par l'héroïque
dévouement des sauveteurs que l'on a pu
mener à bien cette opération longue, coû-
teuse et périlleuse.
*\
Ulhistoirre et la situation
du Maroc.
De M. Roger TROUSSELLE, dans la Dépê.
che coloniale :
L'histoire explique, en effet, très claire-
ment ce qu'est un Erraissouli et ce qu'est
un Abd-EI-Aziz. Et puisque L'adage latin
Nil sub sole novum est toujours vrai, puis-
que tout se répète dans le monde, rien n'est
plus facile que de comprendre comment tel
état politique et social enfante tel person-
nage et - tel gouvernement. Qu'est-ce, en
effet, qu'un Lrraissoult ? Ne serait-ce pas
tout bonnement un Rollon, au petit pied ?
Comme le fondateur du duché de Norman-
die, Erraissouli n'est-il pas un de ces guer-
riers que «son roi a condamné à l'exil pour
avoir pris des vivres, et même des otages,
dans les villages de la côte et avoir refusé
de les payer et de les rendre. » Comme
Rollon a qui plut le pays de Rouen au
point qu'il décida de s'y fixer, Erraissouli
n'a-t-il, en entrant à Arzila, relevé les rem-
parts et promis aux habitants de ne pas
leur faire de mal ? Et bientôt, vraisembla-
blement, on racontera à Arzila, ou même à
Tanger, d'Erraissouli comme de Rollon,
que, pour éprouver ses sujets, le pacha
fidèle du sultan, à l'instar du normand
païen qui fut baptisé,jura fidélité à son roi,
et reçut le titre de DUC, suspendit un jour
un bracelet d'or à un chêne le long d'une
grande route (seulement il n'est pas encore
de route au Maroc !) et que, pendant trois
ans, ce bracelet y resta sans que personne
osât y toucher M. Quelle frappante analogie,
n'est-ce pas? entre cette légende et la puni-
tion de ce voleur que les guerriers d'Errais-
souli ont arraché aux mains débiles du
Maghzen dans Tanger même pour le sou-
mettre hors de la ville à une forte baston-
nade ? Et quelle ressemblance entre l'ins-
tance que met le brigand marocain à se
faire donner par le sultan le titre de pacha,
et l'audace de ce Rollon qui en imposa au
roi Charles, surnommé e Simple parce qu'il
était faible d'esprit, pour le contraindre à
le reconnaître duc, à lui abandonner le pays
depuis la Seine jusqu'à la Bretagne et à lui
donner sa fille en mariage.
#*#
t..a Nouvelle Çorçstftutîorç delà
Cj,e
De M. FERNAND F ARJENEL,dans le Siècle
à propos de l'Edit impérial du 1er septem-
bre dernier ;
.Dans l'empire du Soleil Levant, le mouve-
ment de réformes dans tons les genres qui
suivit la Restauration avait une telle am-
pleur, une telle fougue que toute fausse ma-
nœuvre eût pu être funeste. On imagina a-
lors une institution de transition le Genrovn,
sorte de conseil des anciens chargé de tenir
d'une main prudente le gouvernail de la bar-
que qui portait avec les éléments de son é-
volution les destinées du Japon. Cette ins-
titution fut supprimée en 1885; elleavait ren-
du d'inappréciables services pendant les dix
années de son existence. Li conseil fut une
pépinière d'hommes de gouvernement, l'ex-
périence de ses membres qui eurent à me-
ner à bien une tâche politique si délicate,de-
meura hautement estimés des hommes d'E-
tat japonais et encore au jourd'hui,on recourt
à leurs conseils dans les circonstances dif-
ficiles.
Le gouvernement chinois, qui se trouve
dans la même situation, a voulu créer une
institution identique ; nul doute que celle-
ci ne lui rende des services analogues à
ceux dont bénéficia le gouvernement du mi-
kado.
C'est d'ailleurs vers le Japon que les com-
missaires ont les y.!UX fixés au moment où
ils entreprennent leur tâche. Le président
de la commission, le prince Tsai Tché, a dé-
jà fait connaître son opinion à cet égard et
cette opinion est pleinement conforme à la
nature des chnspR
La Chine qui est. en effet, une société théo-
cratique où le souverain estune demi-divini-
té, un descendant mystique de Dieu, le fils
du Ciel, en un mot, ne peut guère aller em-
prunter leur constitution politique aux pays
où le droit populaire où la souveraineté du
peuple est le principe de la législaliop, Il
était donc naturel que l'empire du mikado,
également descendant des dieux, Olt l'on
a su marier ces théories politiques théocra-.
tiques, pour nous devennessi singulières au-
jourd'hui, avec une certaine participât ion
du peuple au gouvernement de la chose pu-
blique, servît de modèie aux Chinoislen mal
d'évolution.
Mais ceci est en somme de peu d'impor-
tance,car dans ledit du 1er septembre de cu-
rieuxprincipes,renversement de tout le vieux
passé, sont annoncés sinon posés. Le fils du
Ciel y appelle,en etl'et,« les notables, les let-
tres et le peuple lui-même », à étudier leurs
propres besoins, à en délibérer, avec modé-
ration et sagesse. Voilàunfait considérable
qui développera sûrement dans l'avenir ses
conséquences ordinaires et produira de
grands effets.
; lies jVLaures
De M. Pierre RAMBAUD dans la Répu-
blique française.
On en rencontre fréquemment de ces
Maures, à Saint-Louts et dans tout le Séné-
gal : à peine vêtus d'une courte tunique de
cotonnade bleue, étonnamment sale et dé-
teinte. tête - nue, les - cheveux Jongos - en désor-
dre, le regard mauvais, la figure crispée par 1
un rictus qui lutte contre l'éclat du soleil
sur les sables, ils promènent d'un pas élas-
tique et félin leur inquiétante silhouette,
leur silence méprisant. Leurs membres bien
musclés, mais maigres et comme momifiés
par la sécheresse du désert, dissimulent leur
teinte naturelle sous une couche fort variée
de crasse, à laquelle s'ajoutent des plaques
bleues d'indigo, déteint de leurs vêtements ;
durant toute sa vie, un Maure ne se lave
jamais ; ce n'est qu'une fois défunt, que ses
parents lui feront un peu de toilette.
A côté des noirs joviaux, aux grands vê-
tements blancs bien propres, leur physio-
nomie sournoise,leurs haillons sordides dé-
tonnent étrangement. Ils ont l'air embarras-
sés de leurs mains, car, pour pouvoir entrer
en ville, ou passer sur la rive gauche du
fleuve, il leur faut déposer le fusil double à
silex, le poignard recourbé, sans lequel ils
ne circulent jamais.
Ils nous détestent cordialement, nous, les
Blancs, et nous méprisent, à la fois comme
chrétiens et comme protecteurs des noirs.
Quand nous n'étions pas là, s'ils passaient
le fleuve, c'était pour tondre les populations
noires comme un bétail humain, faire pro-
vision d'esclaves, d'étoffes, de grains, et
payer en monnaie sanglante les denrées
qu'ils s'appropriaient.
#*#
Une visite à l'flmel d'Ottdida
De M. Jacques DHUR dans le Journal, à
propos de l'incident de Saïda.
Nous parlons de l'agitation au Tafilalet,
Les Be ri-abers,pt-o nonce l'amet, n'atta-
queront pas ni on ne les provoque pas.
C'est là notre attitude, au dire de nos
diplomalls. L'amel paraphrase leur déclara-
tion comme avec une pointe d'ironie.
Mais j insiste, je lui dis qu'on raconte
que dans l'Extrême-Sud-Marocain des har-
cas vont se former pour venir razzier chez
nous.
- -
Non, interrompt doucement l'amel, ils
n'ont pas de mot du sultan.
Conclusion : si les Berabers nous atta-
quent, ce sera avec l'assentiment du sultan
du Maroc.
Et narquois, une malice tapie au coin de
l'œil, Ahmed ben Keroum s'étonne qu'on
puisse croire une guerre possible entre la
France et le Maroc.
Ce sont les doigts de la main,dit-
il en agitant deux doigts unis de sa main
gauche.
Incrédule, je hoche la tête, et, du geste,
j'indique que l'on peut couper un des
doigts; mais alors, lui, très vite et sans
que cette fois le petit bout de langue ait
frétillé entre les deux lèvres lippues, jette
quelques mots. Mon interprête traduit :
«IL Y A UN MUR»
Maintenant, une guerre entre la Fran-
ce et le Maroc est impossible : il y a un
mur.
Que signifie cette image tout orientale ?
L'interprète me l'explique. Le mur, c'est
l'Allemagne !
tt..
Impressions tunisiennes
De Madame MYRIAM HARRY, dans le
Temps:
Souvent a l heure exquise, à l'heure où
tout respire, nous allons à la place Hal-
faouine, qui est à la Tunis arabe ce que les
boulevards sont à Paris.
De la porte des Minarets un tramway élec-
trique à claire-voie et dossiers mobiles nous
mène, en faisant une brèche à travers la
ville indigène, jusqu'à Bab-Souika.
Avec nous, nous transportons tout le quar-
tier de la Médina, de la Médina si agitée le
matin et dont maintenant tous les trafics
sont éteints, tous les souks fermes. Et rien
n'est plus amusant que le contraste de ce
véhicule ultra-moderne etdeces paquets de
linge, ces burnous bibliques: ces gebbas
antiques, ces babouches préhistoriques qui
se hissent sur les plates formes, s'empilent
sur les banquettes et tirent du fond d'un
gousset suspendu à une ficelle autour du
cou et enfoui sous des catacombes d'étoffes
le a sourdi » obligatoire » contre lequel on
leur délivre un petit bout de papier blanc
que les Bédouins venus de l'interieur con-
servent précieusement comme un talisman
fatidique.
Tout le long de la route, des marmots à
chéchia et à larges yeux noirs jappent après
les voitures, courent comme des chiens par-
ce qu'ils voient un objet courir, sautent sur
le marche-pied, en dégringolent,remontent,
font de cette lucomotive européenne leur jeu
privilégié et leur sport quotidien.
Et tandis que je m'amuse à regarder cette
nouvelle fantasia des molleh nus et des
glands islamiques, un ami pessimiste me
dit :
Les tramways, voyez-vous, c'est notre
force ici, notre supériorité étalée à travers
la ville et-reconnue par les Arabes, qui pour
le reste nous jugent des êtres inférieure.
C'est notre seul contact avec eux, la seule
tentative de notre progrès à laquelle ils ne
sont pas demeurés tacitement fermés. Nous
leur avons appris à monter et à descendre
de voiture, à reconnaître les arrêts et à se
garer au son de la trompe.
« C'était très difficile d'abord, nous en
avons écrasé des masses, mais aujourd'hui
ils sont devenus si malins qne beaucoup se
font balader à l'œil, happant les véhiculés
à leur passage et sautant, à terre en pleine
marche, avant que le conducteur ait eu le
temps de percevoir la dîme. Là se bornera,
je le crains bien, l'œuvre de notre civilisa-
tion.
« Inshallah, inshallah ! » murmurai-je ;
mais mon aminé me comprit pas. D'ailleurs
nous étions parvenus à Bab-Souika, et in-
soucieux de nos plaisirs arabes, il continua
son voyage vers la porte de France.
#*#
Opinions en cinq lignes.
Dans l'Aurore y M. ALFRED MASTque les
mots ont l'air d'effrayer, propose de rem-
placer le terme « Empire Colonial de la
France » par celui de «République Colo-
niale»puis fait l'éloge du Comité d'Action
républicaine aux Colonies dont le but est
de faire de nos «sujets» jaunes ou noirs,
des associés et des amis. M. Alfred Mast
aurait besoin de voyager.
Dans le Matin M.A.BOUQUEl- I)E: LA GRYE,
de l'Institut, rompt une lance en faveur
de Paris port de mer et conclut ainsi :
Paris a de plus hautes destinées que de
rester la plus belle des villes de plaisir.
C'est une capitale où l'on travaille ; elle
doit être un entrepôt pour le continent
mieux placé que ceux où nous nous ap-
provisionnons.
–Dans le Journal des Débats, M. E. H.
DE VOGüÉ de l'Académie française, salue
en la personne du baron d'Aerenthal, le
nouveau ministre delt, mpereurfrançoisi
Joseph, dont il fut le collègue à Péters-
bourg, il y a un quart de siècle, et dont il
vante le talent et la loyauté.
Dans le Journal des Débals, M. ROBERT
DE CAIX considère la convention franco an-
glaise relative aux Nouvelles Hébrides,
signée à Londres au mois de mars par M.
le sénateur Saint-Germain et publiée der-
nièrement, comme le développement logi-
que d'un régime antérieur qu'une politi-
que imprévoyante avait créé pour le plus
grand désavantage de nos nombreux na-
tionaux dans cet archipel.
Dans l Echo de Paris,M. ANDRÉ MÉVIL,à
propos du massacre d'un détachement
français en Mauritanie, attribuer ce nou-
vel acte d'hostilité au cneik Mâ el Aïnin,
assuré de l'impunité de par la com-
plaisance des autorités marocaines,Mâ el
Aanin aurait en effet complètement cap-
tivé Abd-el-Azir par ses procédés de sor-
cier.
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NEMSJMmEB~aPrSSN~E
Gr¡; )(I[f\l
J!'i FElilL1.ETON
L'Afrique Occidentale française
AGRICOLE ET FORESTIÈRE
par Henri JUMELLE
La Revue de la Presse Étrangère.
La Semaine Coloniale.
La Semaine Economique.
L'Entente cordiale
Ne remontons pas trop haut.
Laissons de côté les temps antérieurs,
qui furent, sous toutes les formes, les
plus perfides et les plus violentes, une
perpétuelle agression de l'Angleterre
contre la France.
Laissons de côté le règne du malheu-
reux Louis XVI qui paya de sa tête l'hé-
ritage de l'ancien régime et la guerre
d'Amérique, lafondation des Etats-Unis,
les colonies arrachées au joug anglais.
Laissons de côté l'épopée héroïque de la
Révolution française et de Napoléon,im-
pulsion consciente et réfléchie de l'ins-
tinct national, suprême et nécessaire ré-
volte, malheureusement inachevée,con-
{¡j'Cf L:, IXntfkjjJÎ:-'TiJ,¡J:' (i,([
]LÇjJ¡-¡(ilW\;¡ ('r,,i rl\)}ci!(:i f\Jl'f1}" a>Í.,fLliÍ'iI.-
(, c~, rjJJ'ip,'I; [([;t!i f?lfiJ)i':lC' tlffi
d7 ,:¡';:f?" "fY- ;- G - ;,n .,,--' )-,5":;!7 ,-fI:
\I./J il rlil)'(fil1t{!:(! ';' )J æ (¡.l\'7IDH; \!1>; t!lt\l,'jÍ, t:J "iJ'U,JJ,
c i1 -- -' °- r..!'
(ÎJ$ C'-,luI (t'¡' ¡ïX811!;; (IJinf!J-'\-a(¡¿ \.i'\:
LL J (Jl¡T('i]};¡U( @':1Ü¡:.;\kÎ< IT@=
tretenue, soigneusement convoe si l'on
peut ainsi dire, traduisit en un acte dé-
cisif le réveil de la France.
Le Dev d'Alger avait souffleté publi-
quement, d'un coup d'éventail en plein
visage, le représentant de la France. Cet
affront ne pouvait rester impuni. Mais
une simple correction infligée au Dey ne
devait pas suffire.La piraterie,embusquée
à Alger comme en un repaire inviolable,
infestait la Méditerranée. Elle était de-
venue une sorte d'institution d'Etat. Ou-
vertement souter.ue par le Dey,elle exer-
çai) son industrie sur toute la Méditer-
ranée, capturant les navires marchands
avec leurs cargaisons et emmenant équi-
pages et passagers en esclavage dans
les bagnes d'Alger. Tout le commerce
méditerranéen, à commencer par le nô-
tre, en subissait un préjudice considéra-
ble et la condition des esclaves était un
défi à lacivilisation, une insulte à toute
la chrétienté, une honte. La conscience
du roi de France en était troublée, au-
tant qu'elle s'inquiétait des plaintes de
nos nationaux,victimes dans leurs biens
et leurs personnes. Charles X résolut
d'en finir avec la piraterie, et l'expédi-
tion d'Alger fut décidée.
(tffl,ïj:JJ (,\ Æ\Íl\C!Z@U@ITm iJl il@
W¡;;;;u ilro-, @t} WffiC. LL\J,\JI_Jt!mT;
f'ID\!CÙJÆ¡l (Çij\!JïDïri¡';Of;I(j)UŒ @[t (I\tr;;_tfl cilo,
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Ïç w U\mit fi()ff\.:Q!1;U (th,
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@->(;TIJ ,:;;:j fiJlO'11.fi.¡'J:f\l¡})t,);k!cc [l ( \f'iiillf;.:F[l)
r¡.D ffi(.,¡rns f:'1lliu (r n& (
nd;-J¡U}9T!tjl- CdilC(!ïJ}II[Il 'illllrs' i)J\(I.ftj]'iIDw\\J=
niquer avec la terre.
A Paris, l'ambassadeur anglais, lord
Stuart, obsédait de ses questions le mi-
nistre des affaires étrangères, prince de
Polignac qui l'éconduisit avec tous les
égardsd'une froide politesse. L'ambassa-
deur s'avisa d'un ton comminatoire, au-
près du ministre de la marine, baron
d'Haussez. Celui-ci, piqué au vif, laissa
échapper cette réponse :
« Si vous désirez une réponse diplo..
« matiquc, M. le président du conseil
« vous lafera. Pour moi, je vous dirai,
« sauf le langage officiel, que nous nous
« f. de vous. » Le mot fut pronon-
cé dans toute sa rondeur. M. d'Haussez
était un civil, ancien préfet. L'Anglais
se le tint pour dit. Mais ses partisans
continuèrent leurs intrigues. Il n'est pas
d'objections qu'ils n'aient forgées pour
empêcher l'expédition d, Alger.,, les
mêmes objections, identiquement les
mêmes, que le même parti devait, cin-
quante ans plus tard opposer à l'expé-
dition de Madagascar.
Malgré tout,une salve de cent coups
de canon annonçait à la population d(
Paris la grande nouvelle,la prise d'Alger
C'était aux approches du mois de Juil
(tli)J()Ül m ÍQ,ThI('I\ (Jflxn;l
," r ,,,"! ')' J'
¿\,; - Ílij,{2;.\!Uh[\il'1( ill(g'«(ir;:it}UL1W [f'0fP
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J1£ îR,' (ij [f'ffi!l@ÜŒJ ffiî;'ffi\',.;;r:[0 \Iird:
Œ iV'ffüÍlflJ:RlÓ,11F] d iI¡>oJ[1,{hffilfiJ=
:t';¡ \i¡¡(t (Îl:mT cl','C[TIÙ:P ŒŒ ln
th L3) ho. (;';'Im' ¡fÍ1(:i.!t;,
promis a un si brillant avenir, et que
d'ailleurs les missionnaires anglais tra-
vaillent assidûment,pour y faire éclater,
le moment venu, l'insurrection et la
Guerre Sainte contre nous.
*
# #
C'est le roi Louis-Philippe,je crois qui
inventa le mot « d'entente cordiale.» Il
y resta attaché toute sa vie. Le système,
on peut le dire sans raillerie, est une
application de l'ironique partage de
Montgomniery. Toitt pour une des parties
le reste pour l'autre. L'Angleterre ne
modifia en aucune façon ses procédés a
notre égard.Son hostilité restalamême,
non dissimulée. Dans leurs rapports
avec notre gouvernement les ministres
anglais ne se départirent pas de leur mor-
gue accoutumée. Louis-Philippe y ré-
pondait par la plus courtoise condesccn-
dance. Les affaires de l'Europe, môme
celles'où nous étions le plus intéressés
se réglaient sans notre participation.
L'Angleterre ne se gênait pas. Elle alla
jusqu'à nous exclure du concert euro-
péen.
11 faut noter, en passant, parmi les
incidents d'apparence secondaire, l'in-
demnité Pritchard. Ce Pritchard mis-
')!T, ï ;j:.!ilI,-1i t {)\1k, '; r:
&f¡( (1:152]r,.;k (I@ îJJ UC.¡b;flLU iÍP
fl'c .fI,,;JI (Q, ¡, ,
l'JI 1JII ¡rli}'i!1't (n\(',;,\',.11!ITl" ,"Jl:{.,JJfÚ
h' il[), (i') iQlW(t-li-WC0Cfi\,,¿ fÎU, JP11i! we,/u{t,)
îb'" fi. r. Il (, --- (C-, - ',il
ii..lW\ti¡ j1--¡HQII>[l:iiI\lÍI;t!t lf)J([ill:I:.:;. t-
fut JfJ¡ÏI(LCf !ô@(') arOO};li]J1mJ1Q,. ;,/-;U
( --. 1¡' ftç,= Je f'>- .h
:.)nlJn\ -' JJjIL':S'7 Jll,1tQ¡::O..!ID'G 1", i.S',Í,Lh
(jh{!1:ljléj\'iD:"(L[P,. \?)]l(ï/ ;. ;DY"=
i(:UJ£ ¡r'jJ{!1]j')l:)(J\O(", (I,t ;i,,.;;GœiU¡) illjFÎ{irjJ:j(;-;,)IC(.?
rf)Jj{;;(i\I:' )f'J:Ñ" (lm 1\F q¡W(i/l:i (H@ ïiiJ..llij'j}--
im^n^ëme^Ll^^ïmê^ninerëntfnve
d'em poisonnement sur nos soldats avec
du vin rempli d'opium, fut soutenu, lui
aussi, comme autrefois Pritchard, par
notre haut protestantisme, tout puissant
auprès de nos dirigeants.
L'attitude effacée de notre gouverne-
ment avait exaspéré l'opinion publique.
L'héritier du trône, le duc d'Orléans,
prince libéral, généreux, énergique, pa-
triote, qu'un accident vulgaire devait
enlever aux espérances des Français, ne
cachait pas son mécontentement. « M i eux
vaudrait, disait-il, mourir sur le Rhin
que dans le ruisseau. » M. Thiers pré-
tendait que la prière du roi chaque ma-
tin était : « Mon Dieu accordez-nous la
platitude quotidienne. »
Au bout de dix-huit ans de ce régime,
la royauté de Louis-Philippe s'effondrait
sous le mépris public le24 février 1848.
Le roi avait inauguré son règne par
le refus de l'annexion de la Belgique. A
la suite de la révolution victorieuse qui
avait séparé la Belgique de la Hollande,
la Belgique, terre gauloise, terre fran-
çaise, voulut faire retour à la patrie
dont elle avait été récemment arrachée.
Elle se donna librement à la France.
Louis-Philippe, pour complaire aux An-
-liL 'lfni!(':11 T'J,friT [1\'11
CIÎ,.¡Ttbf{l:l. l ,¡;)!j 1>,\ ;
le persuadèrent de supprimer, dans l'in-
térêt du progrès en .général, et de la
France en particulier, le régime protec-
teur sous lequel vivait et prospérait
notre commerce maritime. D'un coup
de plume, l'emperenr fit ce « coup
d'état économique ». Ce fut un. coup
funeste porté à notre marine marchande
et à l'industrie des constructions navales
en France, pour l'immédiat profit de
l'Angleterre dont les navires se substi-
tuèrent aux nôtres et s'emparèrent de
la maj eure partie de nos transports ma-
ritimes.
Il est vrai de dire qu'à l'égard de
l'empereur personnellement les procé-
dés anglais s'étaient modifiés dans la
forme.Au lieu de la morgue cou lumière,
on affecta des allures supportables, par-
fois même une sorte de déférence.
L'empereur fut conquis et avec lui la
France, qui «par un singulier retour
des choses de ce monde, comme l'a dit
un éminent esprit, devint U soldat con-
tinental de l'Angleterre. »
L'Angleterre eut besoin d'envoyer de
la troupe en Extrême-Orient contre la
Chine. C'est l'armée française qui porta
presque tout le poids de cette expédition
DERNIERE HEURE
lie ministre de France au
Maroc.
M. Regnault, ministre de France au
Maroc, a quitté Paris pour rejoindre son
poste. Il a employé son séjour à Paris
pour se mettre d'accord avec le gouver-
nement sur toutes les mesures que peu'
vent rendre nécessaires aussi bien la si-
tuation actuelle que l'application de l'ac-
te d'Algésiras.U agira naturellement en
parfait accord avec les autorités algé-
riennes.
#*
lia Banque d'Etat au Matroe.
Le comité chargé par l'acte d'Algésiras
d'élaborer h's statuts de la Banque d'Etat
du Maroc el de préparer le règlement qui
doit tixer les rapports de la banque avec le
gouvernement marocain,s'est réuni cette se-
maine dernière à la Banque de France,sous
la présidence du gouverneur.
Il a terminé ses travaux en adoptant,dans
sa séance de vendredi le texte définitif des
statuts qui sera présenté à l'assemblée cons-
titutive de la société et le règlement.
Statuts et règlement ont reçu, comme
l'acte d'Algésiras l'exigeait, l'approbation
des quatre censeurs représentant les puis-
sances signataires qui assistaient aux séan-
ces du Comite.Cette approDauon a oie re-
mise au président du comité pour êtrj join-
te aux procès-verbaux qui authentiquant
le tf!XI.n des statuts et du i èglement.
La société devant être regie par la loi
française, le comité a chargé sun bureau de
fiire toutes dôm-irohe* et diligences pour
assurer sa constitution dans le plus bref
délai possiblo.
Pour réunir l'assembléo general, e, il fant
que toutes les puissances aient ratifié l'acte
d'Algésiras. Si les ratifications sont obte-
nues le 31 décembro,la banque pourra fonc-
tioinnerait plus tard dans le courant de lé-
vrier 1907.
.*
lies èeoles françaises d'Orient
Le conseil des ministres a approuvé les
déclarations que M. Pichon, ministre des
affaires étrangères,doit faire à la com-
mission du budget de la Chambre au su-
jet des subventions aux éeoles d'Orient.
Ces déclarations sont absolument con-
formes aux résolutions qu'avait prises à
ce sujet M.Léon Bourgeois à la suite de
la mission qu'il avait confiée à M. Char-
lotjinspecteur général de l'enseignement
primaire, mission dont les résultats ont
été consignés dans un rapport publié par
le Journal officiel.
Les Annales coloniales ont reproduit
les conclusions de ce rapport.
*.
li'ineîdentde fiiltna.
Le ministère des colonies vient d'être avisé
par un càblogramine du gouverneur par in-
térim de l'Afrique occidentale, qu'un combat
a été soutenu par nos troupes, au puits de
Djéribo, contre un parti de Hoggars pillards,
le 13 septembre dernier. Le puits de Djéribo-
étant situés aux confins du territoire mili-
taire de Zinder, la nouvelle n'a pu parvenir
DIUS tôt à Paris, --- - - -.-
.- Le commandant Gadel ,cher d escadrons ae
l'armée coloniale, commandant le territoire
de Zinder, s'était rendu, escorté par un dé-
tachement de tirailleurs, à l'oasis d e Bilma,
pour constater de visu que l'ordre y était
bien rétabli.
Les habitants de cette oasis lui témoi-
gnent leur reconnaissance de les avoir déli-
vrés des rezzous des Hoggars et d'avoir ra-
mené le calme parmi eux.
Le commandant Gadel, allant au début
de septembre avec nn détachement .le tirail-
leurs visiter une oasis à 200 kilomètres en-
viron au nord-ouest de Bilma, fut attaqué, le
13septembre,au puits de Djeribopar quatre-
vingts Hoggars armés pour la plupart de
fusils a tir tapide. -
Les nomades furent mis en fuite en aban-
donnant leurs armes et leurs animaux et en
laissant sur le terrain une quinzaine des
leurs, tués ou blessés.
De uotre côté, nous avons à déplorer la
mort d'un sous-officier européen et d'un ca-
poral indigène.
On prétend que l'attaque aurait eu lieu à
l'instigation des autorités turques du Fez-
zan.
**#
Ix'affaire de Mauritanie.
An combat de Tidjikdja,le 2ô octobre der-
nier, nos trcnpes, qui accompagnaient un
convoi de ravilaillement, ont perdu deux
liéutenants,deux sergents et un certain nom-
bre de tirailleurs tués ; le nombre de nos
blessés doit être important. Les Maures qui
étaient plus de 500, armés de fusils alle-
mands à tir rapide, ont été repoussés lais-
sant 150 morts sur le terrain.
Le poste deTidjikdja, qui, depuis l'assas-
sinat du premier administrateur de la Mau-
ritanie,porte le nom de « Fort Goppolani »est
bien fortifie et amplement approvisionné en
vivres'et en munitions, et le capitaine Tis-
sot, qui le commande, déclare pouvoir y rc-
sistfir à uno, nttanne évelltuelle.
M. Mllliès-Lacroix s'est néanmoins as-
suré que des renforts lui étaient envoyés.
Les mesures nécessaires ont été prises par
MM. Merlin, gouverneur général par inté-
rim. 300 tirailleurs, spahis eL méliaristes
sont partis de Sainl-Louis pourleFort Cop-
polani.
Le ministre des colonies a convoqué les
hauts fonctionnaires de l'Afrique occiden-
tale française actuellement en con.é en
France. U a invite M. Merleau-Ponty lieute-
nant-gouverneur du Haut-Sénegal et du Ni-
ger et le colonel Montané-Capdeboscq, com
missaire du gouvernementen Mauritanie, à
courrier.
regagner leurs postes par le plus prochain
il a également prié le général Audéoud,
nommé tout récemment commandant supé-
rieur des troupes de l'Afrique occidentale
française de rejoindre Dakar par le paque-
bot du 23 novembre.
M. Merleau-Ponty et le colonel Montané-
Capdeboscq se sont embarqués à Bordeaux
le y novembre.
Les postes qui protegent le Soudan contre
toute incursion du Sanel vont être considé-
rablement renforcés Si les nomades qui
viennent du Nord exercer de trop nombreux
rezzous renouvelaient leurs incursions, ils
seraient repousses avec la dernière vigueur.
Il faut s'attendre à de nouveaux combats
sur la ligne des postes qui protègent vers le
nord, le Sénégal et le Soudan. -
- v - -- -- -
L'agitation des Maures parait recevoir
son mot d'ordre du Maroc, et le cheikh Ma
el Ainin, notre adversaire irréductible, en
serait l'instigateur. D'autre part, un certain
docteur Holzmann, dont le nom trahit suffi-
samment l'origine germanique, ne serait pas
étranger à l'hostilité que nous témoigne ac-
tuellement le ehérifde l'Adrar. L'affaire de
Tidjikdja est suffisamment grave pour que
nous puissions demander que la lumière
soit faite sur les menées de ce personnage et
sur la complicité du sultan du Maroc.
C.-F.
LES COLONIES ET LA PRESSE
lia leçon de Bizerte.
De M. Maurice RONDET-SAINT, dans
l'Eclair :
Bizerte, qui devait être terminée en '1903,
n'a ni atelier de réparations, ni bateaux de
service, ni ponton-mâture, ni grue ilottante,
ni, en un mot, tout cet appareillage sans
lequel un arsenal est incapable de remplir
son office et n'existe que sur le papier,
comme malheureusement beaucoup de cho-
ses chez nous. •
Bizerte, pour n'envisager que ce seul port,
ne possède même pas l'appareillage le plus
élémentaire, puisqu'il a fallu, pour le Lutin,
recourir à un moyen si long et si primitif,
faute des appareils de levage nécessaires
au renflouement d'un bateau de poids rela-
tivement infime, étant donnés les moyens
industriels dont on dispose aujourd'hui :
on a dû mouiller sur le lieu du sinistre un
dock flottanl, l'immerger jusqu'à sa ligne
de flottaison, fixer le sous-marin au dock,
puis soulever ce dernier par épuisement et
répéter l'opération autant de fois qu'il a été
nécessaire pour arriver aux 35 ou 40 mètres
de hauteur verticale que le Lutin avait à
parcourir pour revenir à la surface.
Et encore, n'est-ce que par l'héroïque
dévouement des sauveteurs que l'on a pu
mener à bien cette opération longue, coû-
teuse et périlleuse.
*\
Ulhistoirre et la situation
du Maroc.
De M. Roger TROUSSELLE, dans la Dépê.
che coloniale :
L'histoire explique, en effet, très claire-
ment ce qu'est un Erraissouli et ce qu'est
un Abd-EI-Aziz. Et puisque L'adage latin
Nil sub sole novum est toujours vrai, puis-
que tout se répète dans le monde, rien n'est
plus facile que de comprendre comment tel
état politique et social enfante tel person-
nage et - tel gouvernement. Qu'est-ce, en
effet, qu'un Lrraissoult ? Ne serait-ce pas
tout bonnement un Rollon, au petit pied ?
Comme le fondateur du duché de Norman-
die, Erraissouli n'est-il pas un de ces guer-
riers que «son roi a condamné à l'exil pour
avoir pris des vivres, et même des otages,
dans les villages de la côte et avoir refusé
de les payer et de les rendre. » Comme
Rollon a qui plut le pays de Rouen au
point qu'il décida de s'y fixer, Erraissouli
n'a-t-il, en entrant à Arzila, relevé les rem-
parts et promis aux habitants de ne pas
leur faire de mal ? Et bientôt, vraisembla-
blement, on racontera à Arzila, ou même à
Tanger, d'Erraissouli comme de Rollon,
que, pour éprouver ses sujets, le pacha
fidèle du sultan, à l'instar du normand
païen qui fut baptisé,jura fidélité à son roi,
et reçut le titre de DUC, suspendit un jour
un bracelet d'or à un chêne le long d'une
grande route (seulement il n'est pas encore
de route au Maroc !) et que, pendant trois
ans, ce bracelet y resta sans que personne
osât y toucher M. Quelle frappante analogie,
n'est-ce pas? entre cette légende et la puni-
tion de ce voleur que les guerriers d'Errais-
souli ont arraché aux mains débiles du
Maghzen dans Tanger même pour le sou-
mettre hors de la ville à une forte baston-
nade ? Et quelle ressemblance entre l'ins-
tance que met le brigand marocain à se
faire donner par le sultan le titre de pacha,
et l'audace de ce Rollon qui en imposa au
roi Charles, surnommé e Simple parce qu'il
était faible d'esprit, pour le contraindre à
le reconnaître duc, à lui abandonner le pays
depuis la Seine jusqu'à la Bretagne et à lui
donner sa fille en mariage.
#*#
t..a Nouvelle Çorçstftutîorç delà
Cj,e
De M. FERNAND F ARJENEL,dans le Siècle
à propos de l'Edit impérial du 1er septem-
bre dernier ;
.Dans l'empire du Soleil Levant, le mouve-
ment de réformes dans tons les genres qui
suivit la Restauration avait une telle am-
pleur, une telle fougue que toute fausse ma-
nœuvre eût pu être funeste. On imagina a-
lors une institution de transition le Genrovn,
sorte de conseil des anciens chargé de tenir
d'une main prudente le gouvernail de la bar-
que qui portait avec les éléments de son é-
volution les destinées du Japon. Cette ins-
titution fut supprimée en 1885; elleavait ren-
du d'inappréciables services pendant les dix
années de son existence. Li conseil fut une
pépinière d'hommes de gouvernement, l'ex-
périence de ses membres qui eurent à me-
ner à bien une tâche politique si délicate,de-
meura hautement estimés des hommes d'E-
tat japonais et encore au jourd'hui,on recourt
à leurs conseils dans les circonstances dif-
ficiles.
Le gouvernement chinois, qui se trouve
dans la même situation, a voulu créer une
institution identique ; nul doute que celle-
ci ne lui rende des services analogues à
ceux dont bénéficia le gouvernement du mi-
kado.
C'est d'ailleurs vers le Japon que les com-
missaires ont les y.!UX fixés au moment où
ils entreprennent leur tâche. Le président
de la commission, le prince Tsai Tché, a dé-
jà fait connaître son opinion à cet égard et
cette opinion est pleinement conforme à la
nature des chnspR
La Chine qui est. en effet, une société théo-
cratique où le souverain estune demi-divini-
té, un descendant mystique de Dieu, le fils
du Ciel, en un mot, ne peut guère aller em-
prunter leur constitution politique aux pays
où le droit populaire où la souveraineté du
peuple est le principe de la législaliop, Il
était donc naturel que l'empire du mikado,
également descendant des dieux, Olt l'on
a su marier ces théories politiques théocra-.
tiques, pour nous devennessi singulières au-
jourd'hui, avec une certaine participât ion
du peuple au gouvernement de la chose pu-
blique, servît de modèie aux Chinoislen mal
d'évolution.
Mais ceci est en somme de peu d'impor-
tance,car dans ledit du 1er septembre de cu-
rieuxprincipes,renversement de tout le vieux
passé, sont annoncés sinon posés. Le fils du
Ciel y appelle,en etl'et,« les notables, les let-
tres et le peuple lui-même », à étudier leurs
propres besoins, à en délibérer, avec modé-
ration et sagesse. Voilàunfait considérable
qui développera sûrement dans l'avenir ses
conséquences ordinaires et produira de
grands effets.
; lies jVLaures
De M. Pierre RAMBAUD dans la Répu-
blique française.
On en rencontre fréquemment de ces
Maures, à Saint-Louts et dans tout le Séné-
gal : à peine vêtus d'une courte tunique de
cotonnade bleue, étonnamment sale et dé-
teinte. tête - nue, les - cheveux Jongos - en désor-
dre, le regard mauvais, la figure crispée par 1
un rictus qui lutte contre l'éclat du soleil
sur les sables, ils promènent d'un pas élas-
tique et félin leur inquiétante silhouette,
leur silence méprisant. Leurs membres bien
musclés, mais maigres et comme momifiés
par la sécheresse du désert, dissimulent leur
teinte naturelle sous une couche fort variée
de crasse, à laquelle s'ajoutent des plaques
bleues d'indigo, déteint de leurs vêtements ;
durant toute sa vie, un Maure ne se lave
jamais ; ce n'est qu'une fois défunt, que ses
parents lui feront un peu de toilette.
A côté des noirs joviaux, aux grands vê-
tements blancs bien propres, leur physio-
nomie sournoise,leurs haillons sordides dé-
tonnent étrangement. Ils ont l'air embarras-
sés de leurs mains, car, pour pouvoir entrer
en ville, ou passer sur la rive gauche du
fleuve, il leur faut déposer le fusil double à
silex, le poignard recourbé, sans lequel ils
ne circulent jamais.
Ils nous détestent cordialement, nous, les
Blancs, et nous méprisent, à la fois comme
chrétiens et comme protecteurs des noirs.
Quand nous n'étions pas là, s'ils passaient
le fleuve, c'était pour tondre les populations
noires comme un bétail humain, faire pro-
vision d'esclaves, d'étoffes, de grains, et
payer en monnaie sanglante les denrées
qu'ils s'appropriaient.
#*#
Une visite à l'flmel d'Ottdida
De M. Jacques DHUR dans le Journal, à
propos de l'incident de Saïda.
Nous parlons de l'agitation au Tafilalet,
Les Be ri-abers,pt-o nonce l'amet, n'atta-
queront pas ni on ne les provoque pas.
C'est là notre attitude, au dire de nos
diplomalls. L'amel paraphrase leur déclara-
tion comme avec une pointe d'ironie.
Mais j insiste, je lui dis qu'on raconte
que dans l'Extrême-Sud-Marocain des har-
cas vont se former pour venir razzier chez
nous.
- -
Non, interrompt doucement l'amel, ils
n'ont pas de mot du sultan.
Conclusion : si les Berabers nous atta-
quent, ce sera avec l'assentiment du sultan
du Maroc.
Et narquois, une malice tapie au coin de
l'œil, Ahmed ben Keroum s'étonne qu'on
puisse croire une guerre possible entre la
France et le Maroc.
Ce sont les doigts de la main,dit-
il en agitant deux doigts unis de sa main
gauche.
Incrédule, je hoche la tête, et, du geste,
j'indique que l'on peut couper un des
doigts; mais alors, lui, très vite et sans
que cette fois le petit bout de langue ait
frétillé entre les deux lèvres lippues, jette
quelques mots. Mon interprête traduit :
«IL Y A UN MUR»
Maintenant, une guerre entre la Fran-
ce et le Maroc est impossible : il y a un
mur.
Que signifie cette image tout orientale ?
L'interprète me l'explique. Le mur, c'est
l'Allemagne !
tt..
Impressions tunisiennes
De Madame MYRIAM HARRY, dans le
Temps:
Souvent a l heure exquise, à l'heure où
tout respire, nous allons à la place Hal-
faouine, qui est à la Tunis arabe ce que les
boulevards sont à Paris.
De la porte des Minarets un tramway élec-
trique à claire-voie et dossiers mobiles nous
mène, en faisant une brèche à travers la
ville indigène, jusqu'à Bab-Souika.
Avec nous, nous transportons tout le quar-
tier de la Médina, de la Médina si agitée le
matin et dont maintenant tous les trafics
sont éteints, tous les souks fermes. Et rien
n'est plus amusant que le contraste de ce
véhicule ultra-moderne etdeces paquets de
linge, ces burnous bibliques: ces gebbas
antiques, ces babouches préhistoriques qui
se hissent sur les plates formes, s'empilent
sur les banquettes et tirent du fond d'un
gousset suspendu à une ficelle autour du
cou et enfoui sous des catacombes d'étoffes
le a sourdi » obligatoire » contre lequel on
leur délivre un petit bout de papier blanc
que les Bédouins venus de l'interieur con-
servent précieusement comme un talisman
fatidique.
Tout le long de la route, des marmots à
chéchia et à larges yeux noirs jappent après
les voitures, courent comme des chiens par-
ce qu'ils voient un objet courir, sautent sur
le marche-pied, en dégringolent,remontent,
font de cette lucomotive européenne leur jeu
privilégié et leur sport quotidien.
Et tandis que je m'amuse à regarder cette
nouvelle fantasia des molleh nus et des
glands islamiques, un ami pessimiste me
dit :
Les tramways, voyez-vous, c'est notre
force ici, notre supériorité étalée à travers
la ville et-reconnue par les Arabes, qui pour
le reste nous jugent des êtres inférieure.
C'est notre seul contact avec eux, la seule
tentative de notre progrès à laquelle ils ne
sont pas demeurés tacitement fermés. Nous
leur avons appris à monter et à descendre
de voiture, à reconnaître les arrêts et à se
garer au son de la trompe.
« C'était très difficile d'abord, nous en
avons écrasé des masses, mais aujourd'hui
ils sont devenus si malins qne beaucoup se
font balader à l'œil, happant les véhiculés
à leur passage et sautant, à terre en pleine
marche, avant que le conducteur ait eu le
temps de percevoir la dîme. Là se bornera,
je le crains bien, l'œuvre de notre civilisa-
tion.
« Inshallah, inshallah ! » murmurai-je ;
mais mon aminé me comprit pas. D'ailleurs
nous étions parvenus à Bab-Souika, et in-
soucieux de nos plaisirs arabes, il continua
son voyage vers la porte de France.
#*#
Opinions en cinq lignes.
Dans l'Aurore y M. ALFRED MASTque les
mots ont l'air d'effrayer, propose de rem-
placer le terme « Empire Colonial de la
France » par celui de «République Colo-
niale»puis fait l'éloge du Comité d'Action
républicaine aux Colonies dont le but est
de faire de nos «sujets» jaunes ou noirs,
des associés et des amis. M. Alfred Mast
aurait besoin de voyager.
Dans le Matin M.A.BOUQUEl- I)E: LA GRYE,
de l'Institut, rompt une lance en faveur
de Paris port de mer et conclut ainsi :
Paris a de plus hautes destinées que de
rester la plus belle des villes de plaisir.
C'est une capitale où l'on travaille ; elle
doit être un entrepôt pour le continent
mieux placé que ceux où nous nous ap-
provisionnons.
–Dans le Journal des Débats, M. E. H.
DE VOGüÉ de l'Académie française, salue
en la personne du baron d'Aerenthal, le
nouveau ministre delt, mpereurfrançoisi
Joseph, dont il fut le collègue à Péters-
bourg, il y a un quart de siècle, et dont il
vante le talent et la loyauté.
Dans le Journal des Débals, M. ROBERT
DE CAIX considère la convention franco an-
glaise relative aux Nouvelles Hébrides,
signée à Londres au mois de mars par M.
le sénateur Saint-Germain et publiée der-
nièrement, comme le développement logi-
que d'un régime antérieur qu'une politi-
que imprévoyante avait créé pour le plus
grand désavantage de nos nombreux na-
tionaux dans cet archipel.
Dans l Echo de Paris,M. ANDRÉ MÉVIL,à
propos du massacre d'un détachement
français en Mauritanie, attribuer ce nou-
vel acte d'hostilité au cneik Mâ el Aïnin,
assuré de l'impunité de par la com-
plaisance des autorités marocaines,Mâ el
Aanin aurait en effet complètement cap-
tivé Abd-el-Azir par ses procédés de sor-
cier.
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