Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1906-09-06
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 septembre 1906 06 septembre 1906
Description : 1906/09/06 (A7,N35). 1906/09/06 (A7,N35).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63749555
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/11/2012
7a ANNEE N° 35.
PRIX France'. 15 cent.
Etranger et Colonies t30 cent,
JEUDI 6 SEPTEMBRE 16'
Les A anales Coloniales
Tous les mandats doivent être adressés au nom
de M. l'administrateur, toutes les communicQ-
tions concernant la rédaction au nom de M. le
Rédacteur en chef.
JTOXJPL3Sr_A.L :aE:ç>Ol\l[.AD.AIR..E
Paraissant tous les Jeudis
Directeur : MARÇEL RUEDEL
- - .-' -.. t « - -
Galerie d'Orléans (Palais=Royal, PARIS 1er)
ABONNEMENTS
Un an 6 moir
FRANCE. ; : 8 fr. 4 fr. 50
ETRANGER ET COLONIES. i2 » 8 fr,
- On s'abonne sans fraisto tous les BureaujLdie Poste
Chronique Algérienne.
FORÊTS ET DEBOISEMENTS
L'Algérie était jadis une vaste forêt.
Notre conquête a permis des défriche-
ments, et depuis nous primes plaisir à celte
œuvre de déboisement afin de détruire
les repaires de révoltés. En 1871, les
trois cinquièmes du domaine forestier
avaient disparu. Nul ne poussa le cri
d'alarme devant ce beau résultat et
depuis, on a simplement continué.
Aujourd'hui, sur 28 millions d'hec-
tares, nous laissons de côté le Sahara
nous pouvons relever avec difficulté
3 millions d'hectares de forêts..,, et
encore nous avons constaté de visu
qu'en bien des endroits, on désigne
comme forêts dans des documents offi-
ciels des étendues de broussailles ou
même des vides situés entre quelques
agglomérations d'essences disséminées.
Une belle opération de déboisement,
vous le voyez, pour une période de cin-
quante ans.
Les Hauts-Plateaux sont les moins
boisés ; le Tell, au contraire, possède les
plus belles forêts. Celles-ci sont assez
denses et fort belles dans le départe-
ment de Constantine ; moins belles et
moins denses dans celui d'Alger; très
clairsemées dans l'Oranie.
Des chiffres fixeront mieux les idées.
Le taux général du boisement est de
Il p. 0/0. Celui du département de
Constantine atteint 13 p. 0/0 ; Alger dit
7 p. 0/0, et Oran baisse à 5 p. 0/0. Ce
pourcentage est plus éloquent que tous
les commentaires.
Les forêts sont situées dans les mon-
tagnes; les plaines ont été dénudées;
là où jadis croissaient des essences
riches et superbes, s'étendent aujour-
d'hui des espaces le plus souvent incul-
tes, particulièrement dans les Hauts-
Plateaux. Les monts eux-mêmes sont
privés de leur lourd manteau par des
indigènes ignorants et la conséquence
immédiate de ce déboisement irration-
nel se fait déjà sentir. Les pluies et les
neiges enlèvent par ruissellement la
terre végétale du liane des montagnes ;
les cimes deviennent des pics arides et
les eaux s'écoulent en torrents dévas-
tant tout sur leur passage.
Nous avons assisté nous-même à plu-
sieurs des inondations célèbres de
Batna.Nous en fûmes même une victime
heureuse, je dis « heureuse » car bien
des amis y ont laissé leur vie. La promp-
titude de la calamité n'a d'égale que la
rapidité avec laquelle elle passe. A qua-
tre heures, éclate, dans certaines régions
plus élevées, un gros orage ; à cinq
heures, un torrent dévale dans la plaine
batnéenne, hors du lit de l'Oued, jetant
à terre le village nègre, arrachant les
murs et les barrières, renversant les
obstacles et dévastant sur son passage
tous les jardins potagers des maraîchers
pour enlever une partie de la voie fer-
rée, courir ainsi pendant 25 kilomètres
et se perdre dans les plaines d'El-
Madher.
Cela dure trois à quatre heures. Bien
des misères sont amoncelées. Quelque-
fois même l'on a des morts à déplorer.
N'avons-nous pas eu cinq de nos amis
noyés dans une de ces catastrophes?
Faire une digue ? Des ingénieurs y ont
songé, mais c'est là une œuvre inutile
et c'est vouloir jeter plus d'un million
pour ne rien faire. Il suffit de reboiser
et toutes les inondations cesseront et
la région y gagnera en richesse. Il n'y
a pas d'autre solution.
De môme Blidah, ce dernier vestige
du jardin des Hespérides dit la lé-
gende est exposé à disparaître dans
une des crues subites de lOued-el-Kébir.
Ma pauvre ville natale peut être détruite
en quelques heures et elle semble l'avoir
oublié, depuis le tremblement de terre
de 1868. M. Ficheyr a étudié et résumé
la question dans un rapport remis au
gouverneur général. L'Oued-eL-Kébir
devient un torrent, depuis les déboise-
ments des crêtes des Beni-Salah, dont le
sol friable devient instable, et M. Ficheur,
avec une compétence rare, a mis en lu-
mière les dangers de ce déboisement ;
il a préconisé un reboisement immédiat
et méthodique des parties supérieures,
nues et ravinées à 1.300 mètres d'alti-
tude et il a démontré que, malgré l'ac-
tive surveillance des forestiers, tous les
ans, l'on constate la disparition d'un
nombre toujours plus grand des ar-
bres.
Il faut avoir vu ces torrents algériens ;
ils n'ont rien de commun avec les tor-
rents des Alpes.. Un filet d'eau coule son-
vent dans unlittrès large, le moindre ora-
ge le transforme entorrentimpétueux qui
brise tout sur son passage, remplit le
lit qui- déborde, provoque des éboule-
ments dans les montagnes, arrache des
rochers, creuse des ravins et jette la
dévastation ; tous les matériaux entraî-
nés emplissent le lit de l'oued, celui-ci
se déplace et finit par déborder l'égnliè-
rement comme l'oued Batna, dont on ne
compte plus les inondations. On s'habi-
tue à ces ravages et on n'en connaît les
conséquences que lorsque des vies hu-
maines y trouvent la mort. encore
quand ce sont des Européens, comme si
une vie d'indigène ne comptait pas.
Une autre cause du déboisement réside
dans ces incendies annuels et multiples
qui sont dus à des accidents quelque-
fois, à la malveillance presque toujours.
Il est difficile de se défendre contre les
imprudents et les imbéciles ; cela est
plus facile contre les malveillants, beau-
coup de sévérité dans les peines édictées,
des responsa bilités pesant sur tous les
chefs des villages ou des douars d'alen-
tour amenant leur destitution. Les
mesures prises par M. Jonnart contre
les individus coupables ont déjà porté
leurs fruits. Jamais la proportion des
incendiés n'avait été aussi faible que
pendant ces deux dernières années, il
était temps qu'un gouverneur général
énergique arrêtât les effets désastreux de
ce redoutable fléau.
Le Gouvernement général, d'accord
avec les Délégations financières, a pris
les mesures les plus énergiques. Le Doc-
teur Trolard et M. Fischeur, professeur,
ont eu la mission d'étudier les moyens
à apporter pour remédier aux consé-
quences de ce déboisement. Tous deux
réclament un reboisement méthodique,
particulièrement dans les zones monta-
gneuses.
Arrêter le déboisement,reboiser a ou-
trance ; tel est le programme.
Pour ne plus déboiser, il faut avant
tout éviter les incendies. Le moyen le
plus simple est de détruire les fourrés
broussailleux formés d'herbes folles et
de plantes grimpantes étouffant les essen-
ces, mais qui sont surtout un véhicule
du feu. Dans les forêts de l'Edough près
de Bône, on a opéré la destruction de
tout ce qui n'était pas la haute futaie ;
aujourd'hui, il n'y a plus d'incendie.
Ajouter à cela une surveillance active
et une répression sévère.
Pour le reboisement, il faut l'opérer
autrement que dans des rapports. Le
Gouvernement général fait des efforts
louables, mais il y a urgence à activer
ce mouvement en faveur du reboise-
ment. Il semble que tout le monde doit
comprendre la question et que tous les
intérêts doivent demander une prompte
solution. Il ne faut cependant pas oublier
qu'il y a un mouvement d'opposition,
bien des agriculteurs en sont ennemis,
car, il leur paraît, que l'on veuille leur
ravir des terrains de colonisation et
bien des pasleurs craignent ainsi de voir
disparaître des pâturages naturels.
Cependant, si l'on commence par les
zones montagneuses des cimes,on y ren-
contrejamais l'ombre d'un berger, moins
encore celle d'un colon.
Donc à l'œuvre.,., il faut vaincre les
torrents.
René DELAPORTÈ.
L'Expansion industrielle du Japon
Européanisation de certaines indus-
tries au Japon.
Dès l'origine du mouvement de réfor-
mes commencé il y a environ un demi-
siècle, les Japonais se sont préoccupés
d'introduire dans leur pays non seule-
ment les industries occidentales incon-
nues jusque-là chez eux, mais encore
les méthodes étrangères dans les fabri-
cations et métiers qu'ils pratiquaient eux-
mêmes antérieurem en L Des informations
que viennent de publier le L. and C. Te-
.legraph et YAnglo .Japanese Gazette
montrent les progrès récemment faits
en ce sens.
Nous en donnons' ci-après la traduc-
tion :
« Une amélioration marquée a été ac-
complie dernièrement dans les métho-
des du tissage de la soie au Japon, spé-
cialement en ce qui concerne les soies
destinées à l'exportation vers l'Améri-
que et l'Inde, mais la qualité, déclare
la Japan Chronicle, est encore très in-
férieure à celle des soies produites en
Amérique et en Europe, pour la raison
que peu de tisseurs japonais font usage
de métiers modernes. Pour encourager
les efforts tendant à l'amélioration de la
qualité de soie pour les marchés d'ex-
portation, le département de l'Agricul-
ture et du Commerce a décidé d'acheter
des machines à tisser et des métiers
d'Europe et de les louer aux tisseurs de
soie à Kiryu, Ashikaga, Yonezmva, et
autres centres de tissage. Des comman-
des de ces machines ont déjà été expé-
diées.
La Compagnie de décreusago de soie
(The Kaga Silk Refining Company) de
Kaga a été établie à Kanazawa au capi-
tal de 50.000 yen (125.000 francs).
Le remarquable développement de
l'industrie des conserves de poisson au
Japon, comme résultat de la guerre,
commence à attirer l'attention des capi-
talistes étrangers. Un gentleman amé-
ricain, récemment arrivé au Japon a été
en communication avec le baron Kuki,
un conseiller de la Cour Impériale, en
vue de placer des fonds dans l'industrie
et de faire de l'exportation en Amérique.
Activité commerciale. On aura pu
remarquer, par les rapports des Compa-
gnies japonaises qui ont paru dans la
Gazette, quelle avance importante (what
a prominent lead) a été prise par les
Compagnies de filature,dans cette bran-
che d'activité commerciale. Par suite, il
n'est pas surprenant d'apprendre par un
journal de Kobé que les entreprises sui-
vantes engagées dans cette industrie ont
décidé de faire de forts accroissements
dans le nombre de leur broches, savoir :
les Compagnies de filature Amagasaki,
KancgaFllchi, Nippon SettruFuji, Osa-
ka et Godo. La Compagnie Kanegafuchi
prend des mesures pour installer une fi-
lature à Shanghaï, la Compagnie d'Osa-
ka et autres ont formé un syndicat pour
exporter du calicot en Corée et en Mand-
chourie. Les tisseurs de colon indivi-
duels répandus au Japon sont en train
d'étendre leurs opérations en ajoutant
des métiers. Le commerce de l'acide
sulfurique vise aussi vers le haut (is
also looking up). Les Compagnies « d'A-
cide sulfuriqueet de Soude d'Osaka » et
a Japonaise d'acide sulfurique » ont été
incorporées et la Compagnie de poudre
àblanchirde Sakaï a établi une fabrique
succursale. La Compagnie d'Alcali d'O-
saka et d'autres sont, comme il en a été
fait mention précédemment, occupées à
étendre leurs ateliers. Les ad ministra-
teurs del'Osaka Sliosen Kwaisha, de la
Compagnie de Lumière électrique d'O-
saka, et la compagnie japonaise de raffi-
nerie de sucre ont tous devant eux des
propositions pour l'augmentation du capi-
tal de leurs Compagnies respectives. Une
compagnie pour la fabrication du papier,
désignée sous le nom de « Tokyo Seishi
Kwaisha », avec un capital de 350.000
yen, a été constituée à Osaka, cité dans
laquelle une grande Compagnie d'assu-
rance contre l'incendie a aussi été lancée.
Une Compagnie-appelée. l'« Osaka Kogyo
Kwaisha », avec un capital de 200.000
yen a été formée, ayant pour objet l'ex-
ploitation de pêcheries dans les eaux de
Karafouto ou S ak h al inc.
Soieries. On a trouvé du capital
étranger, dit le Japan Mail,pour établir
au Japon des soieries modernes pour
être exploitées suivant les principes les.
plus récents de l'électricité. Des experts
techniques du Canada surveilleront le
travail de construction des soieries.
Fabrication du verre. Un syndicat
étranger se composant de capitalistes
français britanniques et japonais, s'est
formé à Osaka pour l'établissement de
fabriques de verre dans d'autres villes
du Japon.
Ainsi, en même temps que le fait mê-
me du développement des indnstries
japonaises, ces dernières indications dé-
notent l'introduction graduelle, déjà si-
gnalée à diverses reprises, des fonds
étrangers dans les entreprises japonai-
ses.
D'après des nouvelles da 4 a Bourse de
Tokyo, la municipalité a été en négocia-
tions avec un Syndicat américain, à
propos d'un empruntde 10.000.000 yen,
dont l'objet serait d'exécuter certaines
améliorations dans les installationsUu
port et d'étendre la canalisation des eaux.
Un nouveau dock pouvant recevoir
des navires jaugeant jusqu'à 20.000 ton-
nes va être construit près de Moji, le ca-
pital étant trouvé par un groupe de ca-
pitalistes anglais et américains.
M. K, Murai a conduit récemment des
négociations avec un groupe de capita-
listes étrangers pour rétablissement
d'une filature de coton à Kyoto, avec un
capital de 30 millions de yen (75 mil-
lions de francs) a/o.
Pour compléter et résumer les rensei-
gnements qui précèdent, voici une liste
tirée dcïAnglo Japanese Gazelle de mai
1906, concernant les entreprises qui ont
été récemment créées au Japon, avec
mention de leur capital. Les noms de cer-
taines compagnies déjà existantes sont
aussi inclus et dans ce cas les chiffres
s'appliquent seulement à l'accroissement
du capital. Quand le montant a été ob-
tenu au moyen d'un emprunt étranger,
cela est indiqué :
yen (
Compagne d'assurance contre
l'incendie 5.000.000
Compagnie des forces motrices (
du Fleuve Foiiji 30.000.000 <
Compagnie de docks et de cons- (
tructions navales de Fousan. 2.000 000
Filatnl'cdeGodo.,.. 800.000
Force hydraulique de llakone.. 800.000
Chemin de fer électrique de
I-Ianjin 2 000.000
Force hydraulique de ilimeji.. 150.000
Chemin de fer et charbonnage
du Ilokkaido *10.000.000
Charbonnage d'IbaI'aki. 500.000
Impérial Hôtel.:..,. 133.000
Charbonnage d'Ishigari 15.000.000
Chemin de fer d'Iwa 500.000
Force hydraulique d'lyo 300.000
Compagnie japonaise de pro-
duits maritimes. 3.000.000
Compagnie japonaise de fila-
ture J. 000 , 000
Chantier de Kawasaki "lf),QOO.OOO
Chemin de fer électrique de
Keillan.,..,. 5.000.000
Forces motrices du fleuveKiso. :J. OOÛ. ()OO
Charbounage de Kumoye .Î. :)00.000
Chemin de fer de Kwans;d. *12.000.000
Chemin de fer électrique de
Meiji. 2.000.000
Chemin de fer électrique de
Moji , , , , , 7.000.000
Compagnie de filature Murai *30.000.000
Lumière électrique de Nagoya. *700.000
Force hydraulique de Nankai. 1.500.000
Ligne de conduites (de pétrole)
de Niitsu 1.000.000
Compagnie depetrole \Oil) Nord
el Sud. , , , , , , 1.500.000
Force hydraulique d'Ogaki. 200.000
Compagnie de lumière électri-
que d'Osaka 2.800.000
Osaka Shosen Kwaisha 5.000.000
Bourse des valeurs d'Osaka. 1.400.000
Compagnie d'acide sulfurique
d'acali d'Osaka *2.400.000
Chemin de fer électrique de Tai-
l'en Dalny 1.500.000
Compagnie de la Mine d'or de
Takashima *200.000
Force motrice du fleuve Tama. 20.000.000
Chemin de fer électrique de
Tasuno.,.,. 250.000
Compagnie de lumière électri-
que de Tokyo *5.000.000
Forces motrices électriques de
Tokyo *5.000.000
Compagnie de cuir de Tokyo. 500.000
Compagnie de produits mariti-
mes de Tokyo. , , , , 500.000
Papeteries de Tokyo. 500.000
Fabriques de cordages de Tokyo 250.000
Bourse des valeurs de Tokyo.. 2.750.000
« Trust Compagnie » de Tokyo. 1.000.000
Compagnie électrique d'Uji.I.:)oo.oon
Compagnie de filature de Wakay-
ama 850.00C
Compagnie d'entrepôts 3.000.00C
Ohtenu en partie ou en totalité par un
emprunt étranger.
Soit, en tout, 47 compagnies dont 9
ont été fondées ou développées, tout au
moins en partie, au moyen de capital
étranger.
Les emprunts pour les travaux muni-
cipaux sont représentés par les mon-
tants ci-après :
yen
Eaux de la ville de Nagoya. *10.000.000
Eaux de la ville de Niigata. '10.000.000
Eaux de lavillede Tokio '10.000.000
Travaux du port de la ville de
Y olckaiclii 1.500.000
Travaux du port de la ville de
\-ukoharna.,. 2.700.000
Classées et réparties sous des chefs
séparés, les sommes ci-dessus réprésen-
tent une addition de capital de 35 mil-
lions de yen pour les entreprises mi-
nières, de 50 millions de yen pour les
affaires de transport et de construction
de navires, de 91.058.000 yen pour les
entreprises électriques, de 32.550.000
yen pour les compaguies de filature et
autres.
ED. CLAVERY.
La Semaine Coloniale.
La France et la Turquie.–Une dé-
pèche de Constantinople confirme que
la Porte a cédé complètement dans l'af-
faire de Djanet, vu qu'elle a ordonné
au vali de Tripolitaine de rappeler la co-
lonne turque envoyée dans cette régipn,
ou d'arrêter sa marche si elle était en
roule.
Le statu quo ante est établi jusqu'à
ce qu'intervienne une entente entre la
France et la Turquie pour fixer d'un
commun accord les limites entre Ghat
et nos possessions.
,. - -.
Cette procédure, à laquelle la Forte
vient d'acquiescer, est la même que celle
qui a été récemment adoptée avec la
Grande-Bretagne pour régler le différend
le Tabali.
Au ministère des affaires étrangères
on ne sait rien au sujet de la nouvelle
d'après laquelle une expédition française
de 150 hommes avec deux cannons,sous
le commandement d'un colonel et une
troupe de réserve forte de 300 hommes
au raient quitté Temassenin pour se ren-
dre à l'oasis de Dj anet.
Ayant appris, par le consulat de Tri-
poli qu'un détachement turc était parti
pour Bilma, l'embassade de France à
Constantinople a formulé une protesta-
tion énergique, à la suite de laquelle le
grand-vizir a assuré qu'il allait envoyer
immédiatement au valide Tripolitaine
l'ordre de rappeler ces troupes.
La Banque d'Etat du Maroc.– Une
dépêche de Londres annonce qu'une
conférence aura lieu en septembre entre
le ministre des affaires étrangères et un
certain nombre de banquiers importants
en vue de la constitution de la Banque
d'Etat du Maroc dont l'établissement a
été un des points principaux de l'ac-
cord conclu à la conférence d'Algésiras.
Une correspondance active s'échange à
cet égard entre les gouvernements fran-
çais anglais et allemand.
L'Allemagne au Maroc. Le minis-
tre d'Allemagne à Tanger a reçu des
instruc tions de son gouvernement de se
rendre à la Cour du sultan,à Fez, le 15
septembre prochain, date qui coïncide
avec le départ de la mission américaine.
La situation à Tanger. Le corps
diplomatique ayant adressé une note
au ministre des affaires étrangères du
Sultan, lui demandant de prendre des
1. mesures pour éviter la répétition des ré-
cents troubles, a reçu une note l'infor-
mant que le sultan déplorait les derniers
désordres et déclarant que tout le possi-
ble serait fait pour éviter le retour.
Cependant l'inimitié existant entre
les Andjeras et les partisans de Raisouli
fait craindre de nouveaux désordres.
Le Sultan du Maroc et le Préten-
dant.– Des dépêches de Mellilla an-
noncent que les forces du. Rogui opèrent
leur concentration surlarive droite de la
Mulaya. Elles attendent une occasion fa-
vorable pour engager une lutte décisi-
ve. Les effectifs du prétendant dépas-
sent 6.000 hommes. D'autres renforts
sont attendus du Riff.
Les troupes impériales comprennent
4.000 combattants bien armés.
La délimitation franco-anglaise du
Niger au Tchad.- Le ministre des co-
lonies vient d'arrêter d'une façon défini-
tive la composition de la misionqui doit,
de concert avec une mission anglaise,
procéderà la délimitation des territoi-
res compris entre le Niger et le. Tchad.
On sait que l'accord du 8 avril 1904
donnait à la France, en échange de l'a-
bandon de certains de ses privilèges à
Terre-Neuve, des compensations terri-
toriales en Afrique occidentale et prin-
cipalement au nord de Sokoto, où la
frontière précédemment stipulée par la
convention du 14 juin 1898 ne nous
laissait aucune route praticable du Ni-
ger à Zinder et au Tchad.
Les bases de cette délimitation ont
été fixées au cours d'une conférence te-
nue à Londres au mois d'avril dernier,
sous la présidence de sir Eric Barring-
ton, sous-secrétaire d'Etat au Foreign-
Office.
La direction de la mission française,
qui doit s'embarquer prochainement, a
été confiée au capitaine Thilho,de l'in-
fanterie coloniale, qui, de 1902 à 1905
a procédé, de concert avec le comman-
dant Moll, à l'étude de ces régions et a
participé avec MM. Binder, directeur
des affaires d'Afrique au ministère des
colonies, et de Manneville, premier se-
crétaire d'ambassade, aux travaux de
la conférence de Londres.
La mission Lenfant. –Le comman-
dant Lenfant a quitté Bordeaux par le
paquebot Maranha pour le Congo, où
il va entreprendre la nouvelle mission
économique et géographique dont l'a
chargé la Société de géographie,avec
l'appui delaSociété de la Haute-Sangha.
Le commandant Lenfant estime qu'il
lui faudra dix-huit mois à deux ans pour
mener son œuvre à bien.
La mission débarquera àMatadi, puis,
par le chemin de fer belge, se rendra à
Brazzaville, où aura lieu la concentra-
tion.
Les Messageries fluviales du Congo
la conduiront ensuite à Lola, au 40 de-
gré, d'où elle s'acheminera vers Koni-
vé, au 6e degré.
De ce point,qu'il atteindra vraisem-
blablement vers la fin novembre,le com-
mandant Lenfant évoluera dans tous
les sens, afin de déterminer la richesse
des vallées du Logone et du Benoué, et
d'éludierles moyens d'utiliser,pour l'ex-
ploitation, la main-d'œuvre que l'on
peut trouver parmi les populations très
laborieuses de ces régions, populations
qui seraient placés sous notre protecto-
rat, car elles sont fréquemment pillées
parlesSoublés et les Baghirmens.
Le commandant Lenfant doit aussi
établir des communications entre leLo-
gone, le Benoué et la Haute-San ha.
Enfin, il est très probable que le c, m-
mandant effectuera son retour par le
Niger.
La mission, dont le second est le capi-
taine de cavalerie Chouanard, estaccom-
pagnée de dix officiers et sous-officiers
y compris un médecin et un ingénieur.
Elle aura 26 hommes d'escorte. Elle em-
porte 40 tonnes d'approvisionnements
et de marchandises.
Il est inexact qu'elle soit chargée d'é-
tudier la maladie du sommeil.
La mission scientifique spéciale à la
quelle ce soin a été confié est placée
sous la direction du docteur Martin et
s'embarquera le 25 octobre.
Elle restera à Brazzaville, où lui se-
ront apportés de l'intérieur les éléments
nécessaires à ses études, qu'elle pour-
suivra pendant deux années.
La situation à Madagascar. Les
nouvelles arrivées de Madagascar ne
sont pas bonnes. Dans le Sud et l'Est,la
situation est devenue,depnis deux mois,
excessivement mauvaise. Ces contrées
sontdévastées par des bandes des Faha-
vatos parfaitement armées qui pillent
les villages et massacrent femmes, en-
fants etvieillards.
Trois'colonnes ont été envoyées à leur
poursuite et ont réussi, après une série
de combats, à détruire leurs repaires et
à leur infliger des pertes sérieuses.
De notre côté, les pertes ont été assez
sensibles : elles comptent vingt blessés
et 8 morts, dont 3 tirailleurs sénégalais.
j
Nécrologie. -- Nous avons été péni-
blement surpris en apprenant la mort de
M. Salmon, chef de la mission scienti-
fique du Maroc, un arabisant de premier
ordre, de qui nous avions pu apprécier
l'érudition lors de notre séjour à Tan-
ger.
En dehors de nombreuses études et
PRIX France'. 15 cent.
Etranger et Colonies t30 cent,
JEUDI 6 SEPTEMBRE 16'
Les A anales Coloniales
Tous les mandats doivent être adressés au nom
de M. l'administrateur, toutes les communicQ-
tions concernant la rédaction au nom de M. le
Rédacteur en chef.
JTOXJPL3Sr_A.L :aE:ç>Ol\l[.AD.AIR..E
Paraissant tous les Jeudis
Directeur : MARÇEL RUEDEL
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Galerie d'Orléans (Palais=Royal, PARIS 1er)
ABONNEMENTS
Un an 6 moir
FRANCE. ; : 8 fr. 4 fr. 50
ETRANGER ET COLONIES. i2 » 8 fr,
- On s'abonne sans fraisto tous les BureaujLdie Poste
Chronique Algérienne.
FORÊTS ET DEBOISEMENTS
L'Algérie était jadis une vaste forêt.
Notre conquête a permis des défriche-
ments, et depuis nous primes plaisir à celte
œuvre de déboisement afin de détruire
les repaires de révoltés. En 1871, les
trois cinquièmes du domaine forestier
avaient disparu. Nul ne poussa le cri
d'alarme devant ce beau résultat et
depuis, on a simplement continué.
Aujourd'hui, sur 28 millions d'hec-
tares, nous laissons de côté le Sahara
nous pouvons relever avec difficulté
3 millions d'hectares de forêts..,, et
encore nous avons constaté de visu
qu'en bien des endroits, on désigne
comme forêts dans des documents offi-
ciels des étendues de broussailles ou
même des vides situés entre quelques
agglomérations d'essences disséminées.
Une belle opération de déboisement,
vous le voyez, pour une période de cin-
quante ans.
Les Hauts-Plateaux sont les moins
boisés ; le Tell, au contraire, possède les
plus belles forêts. Celles-ci sont assez
denses et fort belles dans le départe-
ment de Constantine ; moins belles et
moins denses dans celui d'Alger; très
clairsemées dans l'Oranie.
Des chiffres fixeront mieux les idées.
Le taux général du boisement est de
Il p. 0/0. Celui du département de
Constantine atteint 13 p. 0/0 ; Alger dit
7 p. 0/0, et Oran baisse à 5 p. 0/0. Ce
pourcentage est plus éloquent que tous
les commentaires.
Les forêts sont situées dans les mon-
tagnes; les plaines ont été dénudées;
là où jadis croissaient des essences
riches et superbes, s'étendent aujour-
d'hui des espaces le plus souvent incul-
tes, particulièrement dans les Hauts-
Plateaux. Les monts eux-mêmes sont
privés de leur lourd manteau par des
indigènes ignorants et la conséquence
immédiate de ce déboisement irration-
nel se fait déjà sentir. Les pluies et les
neiges enlèvent par ruissellement la
terre végétale du liane des montagnes ;
les cimes deviennent des pics arides et
les eaux s'écoulent en torrents dévas-
tant tout sur leur passage.
Nous avons assisté nous-même à plu-
sieurs des inondations célèbres de
Batna.Nous en fûmes même une victime
heureuse, je dis « heureuse » car bien
des amis y ont laissé leur vie. La promp-
titude de la calamité n'a d'égale que la
rapidité avec laquelle elle passe. A qua-
tre heures, éclate, dans certaines régions
plus élevées, un gros orage ; à cinq
heures, un torrent dévale dans la plaine
batnéenne, hors du lit de l'Oued, jetant
à terre le village nègre, arrachant les
murs et les barrières, renversant les
obstacles et dévastant sur son passage
tous les jardins potagers des maraîchers
pour enlever une partie de la voie fer-
rée, courir ainsi pendant 25 kilomètres
et se perdre dans les plaines d'El-
Madher.
Cela dure trois à quatre heures. Bien
des misères sont amoncelées. Quelque-
fois même l'on a des morts à déplorer.
N'avons-nous pas eu cinq de nos amis
noyés dans une de ces catastrophes?
Faire une digue ? Des ingénieurs y ont
songé, mais c'est là une œuvre inutile
et c'est vouloir jeter plus d'un million
pour ne rien faire. Il suffit de reboiser
et toutes les inondations cesseront et
la région y gagnera en richesse. Il n'y
a pas d'autre solution.
De môme Blidah, ce dernier vestige
du jardin des Hespérides dit la lé-
gende est exposé à disparaître dans
une des crues subites de lOued-el-Kébir.
Ma pauvre ville natale peut être détruite
en quelques heures et elle semble l'avoir
oublié, depuis le tremblement de terre
de 1868. M. Ficheyr a étudié et résumé
la question dans un rapport remis au
gouverneur général. L'Oued-eL-Kébir
devient un torrent, depuis les déboise-
ments des crêtes des Beni-Salah, dont le
sol friable devient instable, et M. Ficheur,
avec une compétence rare, a mis en lu-
mière les dangers de ce déboisement ;
il a préconisé un reboisement immédiat
et méthodique des parties supérieures,
nues et ravinées à 1.300 mètres d'alti-
tude et il a démontré que, malgré l'ac-
tive surveillance des forestiers, tous les
ans, l'on constate la disparition d'un
nombre toujours plus grand des ar-
bres.
Il faut avoir vu ces torrents algériens ;
ils n'ont rien de commun avec les tor-
rents des Alpes.. Un filet d'eau coule son-
vent dans unlittrès large, le moindre ora-
ge le transforme entorrentimpétueux qui
brise tout sur son passage, remplit le
lit qui- déborde, provoque des éboule-
ments dans les montagnes, arrache des
rochers, creuse des ravins et jette la
dévastation ; tous les matériaux entraî-
nés emplissent le lit de l'oued, celui-ci
se déplace et finit par déborder l'égnliè-
rement comme l'oued Batna, dont on ne
compte plus les inondations. On s'habi-
tue à ces ravages et on n'en connaît les
conséquences que lorsque des vies hu-
maines y trouvent la mort. encore
quand ce sont des Européens, comme si
une vie d'indigène ne comptait pas.
Une autre cause du déboisement réside
dans ces incendies annuels et multiples
qui sont dus à des accidents quelque-
fois, à la malveillance presque toujours.
Il est difficile de se défendre contre les
imprudents et les imbéciles ; cela est
plus facile contre les malveillants, beau-
coup de sévérité dans les peines édictées,
des responsa bilités pesant sur tous les
chefs des villages ou des douars d'alen-
tour amenant leur destitution. Les
mesures prises par M. Jonnart contre
les individus coupables ont déjà porté
leurs fruits. Jamais la proportion des
incendiés n'avait été aussi faible que
pendant ces deux dernières années, il
était temps qu'un gouverneur général
énergique arrêtât les effets désastreux de
ce redoutable fléau.
Le Gouvernement général, d'accord
avec les Délégations financières, a pris
les mesures les plus énergiques. Le Doc-
teur Trolard et M. Fischeur, professeur,
ont eu la mission d'étudier les moyens
à apporter pour remédier aux consé-
quences de ce déboisement. Tous deux
réclament un reboisement méthodique,
particulièrement dans les zones monta-
gneuses.
Arrêter le déboisement,reboiser a ou-
trance ; tel est le programme.
Pour ne plus déboiser, il faut avant
tout éviter les incendies. Le moyen le
plus simple est de détruire les fourrés
broussailleux formés d'herbes folles et
de plantes grimpantes étouffant les essen-
ces, mais qui sont surtout un véhicule
du feu. Dans les forêts de l'Edough près
de Bône, on a opéré la destruction de
tout ce qui n'était pas la haute futaie ;
aujourd'hui, il n'y a plus d'incendie.
Ajouter à cela une surveillance active
et une répression sévère.
Pour le reboisement, il faut l'opérer
autrement que dans des rapports. Le
Gouvernement général fait des efforts
louables, mais il y a urgence à activer
ce mouvement en faveur du reboise-
ment. Il semble que tout le monde doit
comprendre la question et que tous les
intérêts doivent demander une prompte
solution. Il ne faut cependant pas oublier
qu'il y a un mouvement d'opposition,
bien des agriculteurs en sont ennemis,
car, il leur paraît, que l'on veuille leur
ravir des terrains de colonisation et
bien des pasleurs craignent ainsi de voir
disparaître des pâturages naturels.
Cependant, si l'on commence par les
zones montagneuses des cimes,on y ren-
contrejamais l'ombre d'un berger, moins
encore celle d'un colon.
Donc à l'œuvre.,., il faut vaincre les
torrents.
René DELAPORTÈ.
L'Expansion industrielle du Japon
Européanisation de certaines indus-
tries au Japon.
Dès l'origine du mouvement de réfor-
mes commencé il y a environ un demi-
siècle, les Japonais se sont préoccupés
d'introduire dans leur pays non seule-
ment les industries occidentales incon-
nues jusque-là chez eux, mais encore
les méthodes étrangères dans les fabri-
cations et métiers qu'ils pratiquaient eux-
mêmes antérieurem en L Des informations
que viennent de publier le L. and C. Te-
.legraph et YAnglo .Japanese Gazette
montrent les progrès récemment faits
en ce sens.
Nous en donnons' ci-après la traduc-
tion :
« Une amélioration marquée a été ac-
complie dernièrement dans les métho-
des du tissage de la soie au Japon, spé-
cialement en ce qui concerne les soies
destinées à l'exportation vers l'Améri-
que et l'Inde, mais la qualité, déclare
la Japan Chronicle, est encore très in-
férieure à celle des soies produites en
Amérique et en Europe, pour la raison
que peu de tisseurs japonais font usage
de métiers modernes. Pour encourager
les efforts tendant à l'amélioration de la
qualité de soie pour les marchés d'ex-
portation, le département de l'Agricul-
ture et du Commerce a décidé d'acheter
des machines à tisser et des métiers
d'Europe et de les louer aux tisseurs de
soie à Kiryu, Ashikaga, Yonezmva, et
autres centres de tissage. Des comman-
des de ces machines ont déjà été expé-
diées.
La Compagnie de décreusago de soie
(The Kaga Silk Refining Company) de
Kaga a été établie à Kanazawa au capi-
tal de 50.000 yen (125.000 francs).
Le remarquable développement de
l'industrie des conserves de poisson au
Japon, comme résultat de la guerre,
commence à attirer l'attention des capi-
talistes étrangers. Un gentleman amé-
ricain, récemment arrivé au Japon a été
en communication avec le baron Kuki,
un conseiller de la Cour Impériale, en
vue de placer des fonds dans l'industrie
et de faire de l'exportation en Amérique.
Activité commerciale. On aura pu
remarquer, par les rapports des Compa-
gnies japonaises qui ont paru dans la
Gazette, quelle avance importante (what
a prominent lead) a été prise par les
Compagnies de filature,dans cette bran-
che d'activité commerciale. Par suite, il
n'est pas surprenant d'apprendre par un
journal de Kobé que les entreprises sui-
vantes engagées dans cette industrie ont
décidé de faire de forts accroissements
dans le nombre de leur broches, savoir :
les Compagnies de filature Amagasaki,
KancgaFllchi, Nippon SettruFuji, Osa-
ka et Godo. La Compagnie Kanegafuchi
prend des mesures pour installer une fi-
lature à Shanghaï, la Compagnie d'Osa-
ka et autres ont formé un syndicat pour
exporter du calicot en Corée et en Mand-
chourie. Les tisseurs de colon indivi-
duels répandus au Japon sont en train
d'étendre leurs opérations en ajoutant
des métiers. Le commerce de l'acide
sulfurique vise aussi vers le haut (is
also looking up). Les Compagnies « d'A-
cide sulfuriqueet de Soude d'Osaka » et
a Japonaise d'acide sulfurique » ont été
incorporées et la Compagnie de poudre
àblanchirde Sakaï a établi une fabrique
succursale. La Compagnie d'Alcali d'O-
saka et d'autres sont, comme il en a été
fait mention précédemment, occupées à
étendre leurs ateliers. Les ad ministra-
teurs del'Osaka Sliosen Kwaisha, de la
Compagnie de Lumière électrique d'O-
saka, et la compagnie japonaise de raffi-
nerie de sucre ont tous devant eux des
propositions pour l'augmentation du capi-
tal de leurs Compagnies respectives. Une
compagnie pour la fabrication du papier,
désignée sous le nom de « Tokyo Seishi
Kwaisha », avec un capital de 350.000
yen, a été constituée à Osaka, cité dans
laquelle une grande Compagnie d'assu-
rance contre l'incendie a aussi été lancée.
Une Compagnie-appelée. l'« Osaka Kogyo
Kwaisha », avec un capital de 200.000
yen a été formée, ayant pour objet l'ex-
ploitation de pêcheries dans les eaux de
Karafouto ou S ak h al inc.
Soieries. On a trouvé du capital
étranger, dit le Japan Mail,pour établir
au Japon des soieries modernes pour
être exploitées suivant les principes les.
plus récents de l'électricité. Des experts
techniques du Canada surveilleront le
travail de construction des soieries.
Fabrication du verre. Un syndicat
étranger se composant de capitalistes
français britanniques et japonais, s'est
formé à Osaka pour l'établissement de
fabriques de verre dans d'autres villes
du Japon.
Ainsi, en même temps que le fait mê-
me du développement des indnstries
japonaises, ces dernières indications dé-
notent l'introduction graduelle, déjà si-
gnalée à diverses reprises, des fonds
étrangers dans les entreprises japonai-
ses.
D'après des nouvelles da 4 a Bourse de
Tokyo, la municipalité a été en négocia-
tions avec un Syndicat américain, à
propos d'un empruntde 10.000.000 yen,
dont l'objet serait d'exécuter certaines
améliorations dans les installationsUu
port et d'étendre la canalisation des eaux.
Un nouveau dock pouvant recevoir
des navires jaugeant jusqu'à 20.000 ton-
nes va être construit près de Moji, le ca-
pital étant trouvé par un groupe de ca-
pitalistes anglais et américains.
M. K, Murai a conduit récemment des
négociations avec un groupe de capita-
listes étrangers pour rétablissement
d'une filature de coton à Kyoto, avec un
capital de 30 millions de yen (75 mil-
lions de francs) a/o.
Pour compléter et résumer les rensei-
gnements qui précèdent, voici une liste
tirée dcïAnglo Japanese Gazelle de mai
1906, concernant les entreprises qui ont
été récemment créées au Japon, avec
mention de leur capital. Les noms de cer-
taines compagnies déjà existantes sont
aussi inclus et dans ce cas les chiffres
s'appliquent seulement à l'accroissement
du capital. Quand le montant a été ob-
tenu au moyen d'un emprunt étranger,
cela est indiqué :
yen (
Compagne d'assurance contre
l'incendie 5.000.000
Compagnie des forces motrices (
du Fleuve Foiiji 30.000.000 <
Compagnie de docks et de cons- (
tructions navales de Fousan. 2.000 000
Filatnl'cdeGodo.,.. 800.000
Force hydraulique de llakone.. 800.000
Chemin de fer électrique de
I-Ianjin 2 000.000
Force hydraulique de ilimeji.. 150.000
Chemin de fer et charbonnage
du Ilokkaido *10.000.000
Charbonnage d'IbaI'aki. 500.000
Impérial Hôtel.:..,. 133.000
Charbonnage d'Ishigari 15.000.000
Chemin de fer d'Iwa 500.000
Force hydraulique d'lyo 300.000
Compagnie japonaise de pro-
duits maritimes. 3.000.000
Compagnie japonaise de fila-
ture J. 000 , 000
Chantier de Kawasaki "lf),QOO.OOO
Chemin de fer électrique de
Keillan.,..,. 5.000.000
Forces motrices du fleuveKiso. :J. OOÛ. ()OO
Charbounage de Kumoye .Î. :)00.000
Chemin de fer de Kwans;d. *12.000.000
Chemin de fer électrique de
Meiji. 2.000.000
Chemin de fer électrique de
Moji , , , , , 7.000.000
Compagnie de filature Murai *30.000.000
Lumière électrique de Nagoya. *700.000
Force hydraulique de Nankai. 1.500.000
Ligne de conduites (de pétrole)
de Niitsu 1.000.000
Compagnie depetrole \Oil) Nord
el Sud. , , , , , , 1.500.000
Force hydraulique d'Ogaki. 200.000
Compagnie de lumière électri-
que d'Osaka 2.800.000
Osaka Shosen Kwaisha 5.000.000
Bourse des valeurs d'Osaka. 1.400.000
Compagnie d'acide sulfurique
d'acali d'Osaka *2.400.000
Chemin de fer électrique de Tai-
l'en Dalny 1.500.000
Compagnie de la Mine d'or de
Takashima *200.000
Force motrice du fleuve Tama. 20.000.000
Chemin de fer électrique de
Tasuno.,.,. 250.000
Compagnie de lumière électri-
que de Tokyo *5.000.000
Forces motrices électriques de
Tokyo *5.000.000
Compagnie de cuir de Tokyo. 500.000
Compagnie de produits mariti-
mes de Tokyo. , , , , 500.000
Papeteries de Tokyo. 500.000
Fabriques de cordages de Tokyo 250.000
Bourse des valeurs de Tokyo.. 2.750.000
« Trust Compagnie » de Tokyo. 1.000.000
Compagnie électrique d'Uji.I.:)oo.oon
Compagnie de filature de Wakay-
ama 850.00C
Compagnie d'entrepôts 3.000.00C
Ohtenu en partie ou en totalité par un
emprunt étranger.
Soit, en tout, 47 compagnies dont 9
ont été fondées ou développées, tout au
moins en partie, au moyen de capital
étranger.
Les emprunts pour les travaux muni-
cipaux sont représentés par les mon-
tants ci-après :
yen
Eaux de la ville de Nagoya. *10.000.000
Eaux de la ville de Niigata. '10.000.000
Eaux de lavillede Tokio '10.000.000
Travaux du port de la ville de
Y olckaiclii 1.500.000
Travaux du port de la ville de
\-ukoharna.,. 2.700.000
Classées et réparties sous des chefs
séparés, les sommes ci-dessus réprésen-
tent une addition de capital de 35 mil-
lions de yen pour les entreprises mi-
nières, de 50 millions de yen pour les
affaires de transport et de construction
de navires, de 91.058.000 yen pour les
entreprises électriques, de 32.550.000
yen pour les compaguies de filature et
autres.
ED. CLAVERY.
La Semaine Coloniale.
La France et la Turquie.–Une dé-
pèche de Constantinople confirme que
la Porte a cédé complètement dans l'af-
faire de Djanet, vu qu'elle a ordonné
au vali de Tripolitaine de rappeler la co-
lonne turque envoyée dans cette régipn,
ou d'arrêter sa marche si elle était en
roule.
Le statu quo ante est établi jusqu'à
ce qu'intervienne une entente entre la
France et la Turquie pour fixer d'un
commun accord les limites entre Ghat
et nos possessions.
,. - -.
Cette procédure, à laquelle la Forte
vient d'acquiescer, est la même que celle
qui a été récemment adoptée avec la
Grande-Bretagne pour régler le différend
le Tabali.
Au ministère des affaires étrangères
on ne sait rien au sujet de la nouvelle
d'après laquelle une expédition française
de 150 hommes avec deux cannons,sous
le commandement d'un colonel et une
troupe de réserve forte de 300 hommes
au raient quitté Temassenin pour se ren-
dre à l'oasis de Dj anet.
Ayant appris, par le consulat de Tri-
poli qu'un détachement turc était parti
pour Bilma, l'embassade de France à
Constantinople a formulé une protesta-
tion énergique, à la suite de laquelle le
grand-vizir a assuré qu'il allait envoyer
immédiatement au valide Tripolitaine
l'ordre de rappeler ces troupes.
La Banque d'Etat du Maroc.– Une
dépêche de Londres annonce qu'une
conférence aura lieu en septembre entre
le ministre des affaires étrangères et un
certain nombre de banquiers importants
en vue de la constitution de la Banque
d'Etat du Maroc dont l'établissement a
été un des points principaux de l'ac-
cord conclu à la conférence d'Algésiras.
Une correspondance active s'échange à
cet égard entre les gouvernements fran-
çais anglais et allemand.
L'Allemagne au Maroc. Le minis-
tre d'Allemagne à Tanger a reçu des
instruc tions de son gouvernement de se
rendre à la Cour du sultan,à Fez, le 15
septembre prochain, date qui coïncide
avec le départ de la mission américaine.
La situation à Tanger. Le corps
diplomatique ayant adressé une note
au ministre des affaires étrangères du
Sultan, lui demandant de prendre des
1. mesures pour éviter la répétition des ré-
cents troubles, a reçu une note l'infor-
mant que le sultan déplorait les derniers
désordres et déclarant que tout le possi-
ble serait fait pour éviter le retour.
Cependant l'inimitié existant entre
les Andjeras et les partisans de Raisouli
fait craindre de nouveaux désordres.
Le Sultan du Maroc et le Préten-
dant.– Des dépêches de Mellilla an-
noncent que les forces du. Rogui opèrent
leur concentration surlarive droite de la
Mulaya. Elles attendent une occasion fa-
vorable pour engager une lutte décisi-
ve. Les effectifs du prétendant dépas-
sent 6.000 hommes. D'autres renforts
sont attendus du Riff.
Les troupes impériales comprennent
4.000 combattants bien armés.
La délimitation franco-anglaise du
Niger au Tchad.- Le ministre des co-
lonies vient d'arrêter d'une façon défini-
tive la composition de la misionqui doit,
de concert avec une mission anglaise,
procéderà la délimitation des territoi-
res compris entre le Niger et le. Tchad.
On sait que l'accord du 8 avril 1904
donnait à la France, en échange de l'a-
bandon de certains de ses privilèges à
Terre-Neuve, des compensations terri-
toriales en Afrique occidentale et prin-
cipalement au nord de Sokoto, où la
frontière précédemment stipulée par la
convention du 14 juin 1898 ne nous
laissait aucune route praticable du Ni-
ger à Zinder et au Tchad.
Les bases de cette délimitation ont
été fixées au cours d'une conférence te-
nue à Londres au mois d'avril dernier,
sous la présidence de sir Eric Barring-
ton, sous-secrétaire d'Etat au Foreign-
Office.
La direction de la mission française,
qui doit s'embarquer prochainement, a
été confiée au capitaine Thilho,de l'in-
fanterie coloniale, qui, de 1902 à 1905
a procédé, de concert avec le comman-
dant Moll, à l'étude de ces régions et a
participé avec MM. Binder, directeur
des affaires d'Afrique au ministère des
colonies, et de Manneville, premier se-
crétaire d'ambassade, aux travaux de
la conférence de Londres.
La mission Lenfant. –Le comman-
dant Lenfant a quitté Bordeaux par le
paquebot Maranha pour le Congo, où
il va entreprendre la nouvelle mission
économique et géographique dont l'a
chargé la Société de géographie,avec
l'appui delaSociété de la Haute-Sangha.
Le commandant Lenfant estime qu'il
lui faudra dix-huit mois à deux ans pour
mener son œuvre à bien.
La mission débarquera àMatadi, puis,
par le chemin de fer belge, se rendra à
Brazzaville, où aura lieu la concentra-
tion.
Les Messageries fluviales du Congo
la conduiront ensuite à Lola, au 40 de-
gré, d'où elle s'acheminera vers Koni-
vé, au 6e degré.
De ce point,qu'il atteindra vraisem-
blablement vers la fin novembre,le com-
mandant Lenfant évoluera dans tous
les sens, afin de déterminer la richesse
des vallées du Logone et du Benoué, et
d'éludierles moyens d'utiliser,pour l'ex-
ploitation, la main-d'œuvre que l'on
peut trouver parmi les populations très
laborieuses de ces régions, populations
qui seraient placés sous notre protecto-
rat, car elles sont fréquemment pillées
parlesSoublés et les Baghirmens.
Le commandant Lenfant doit aussi
établir des communications entre leLo-
gone, le Benoué et la Haute-San ha.
Enfin, il est très probable que le c, m-
mandant effectuera son retour par le
Niger.
La mission, dont le second est le capi-
taine de cavalerie Chouanard, estaccom-
pagnée de dix officiers et sous-officiers
y compris un médecin et un ingénieur.
Elle aura 26 hommes d'escorte. Elle em-
porte 40 tonnes d'approvisionnements
et de marchandises.
Il est inexact qu'elle soit chargée d'é-
tudier la maladie du sommeil.
La mission scientifique spéciale à la
quelle ce soin a été confié est placée
sous la direction du docteur Martin et
s'embarquera le 25 octobre.
Elle restera à Brazzaville, où lui se-
ront apportés de l'intérieur les éléments
nécessaires à ses études, qu'elle pour-
suivra pendant deux années.
La situation à Madagascar. Les
nouvelles arrivées de Madagascar ne
sont pas bonnes. Dans le Sud et l'Est,la
situation est devenue,depnis deux mois,
excessivement mauvaise. Ces contrées
sontdévastées par des bandes des Faha-
vatos parfaitement armées qui pillent
les villages et massacrent femmes, en-
fants etvieillards.
Trois'colonnes ont été envoyées à leur
poursuite et ont réussi, après une série
de combats, à détruire leurs repaires et
à leur infliger des pertes sérieuses.
De notre côté, les pertes ont été assez
sensibles : elles comptent vingt blessés
et 8 morts, dont 3 tirailleurs sénégalais.
j
Nécrologie. -- Nous avons été péni-
blement surpris en apprenant la mort de
M. Salmon, chef de la mission scienti-
fique du Maroc, un arabisant de premier
ordre, de qui nous avions pu apprécier
l'érudition lors de notre séjour à Tan-
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