Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1906-08-09
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 août 1906 09 août 1906
Description : 1906/08/09 (A7,N31). 1906/08/09 (A7,N31).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6374952x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/11/2012
76 ANNEE - N* 31.
PRU France ; 15i cent.
Pru RM ML Etrannr il Colonies 30 cent.
JEUDI 9 AOUT 10ct
a
Les Annales Coloniales
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Tous les mandats doivent être adressés au nom
de M. l'administrateur, toutes les commimica
tions concernant la rédaction au nom de M. le
Rédacteur en chef.
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Nos ateliers étant fermés le
15 août, le prochain numéro des
« Annales Coloniales » paraîtra
le jeudi 23 août.
., 1-
L'INDUSTRIE DES PÊCHES
EN TUNISIE
Dans le pittoresque palais qu'il a
édifié à l'Exposition coloniale de Mar-
seille, notre protectorat tunisien a con-
sacré une place importante à l'industrie
des pêches maritimes dont l'intérêt éco-
nomique, ponr la Régence, n'est plus à
démontrer.
Des cartes,des plans en relief, de nom-
breux engins, des bateaux de différents
types qu'emploient les pêcheurs, des
photographies instructives, les produits
si variés que la pêche extrait des eaux
marines, tous ces multiples documents
témoignent de l'activité très remarqua-
ble de l'exploitation des eaux marines
qui baignent les côtes de la Tunisie.
Les différentes pêches qui se prati-
quent le long du littoral tunisien sont,
d'ailleurs, en rappori étroit avec la na-
ture des côtes. Au nord, ce sont souvent
des falaises battues par une mer violen-
te ; toute cette région n'est guère fré-
quentée que par les pêcheurs italiens ou
siciliens qui viennent y chercher un
peu de corail, niais poursuivent surtout
les bandes de sardines et d'anchois qui
s'y montrent nombreuses dès le prin-
temps. Tabarkaestlà un centre de pê-
çhe des plus actifs d'où rayonnent les
barques italiennes pourchassant les es-
pèces migratrices. Parmi celles-ci, il en
est une, toute voisine de la sardine, l'al-
lache que les pêcheurs italiens viennent
capturer particulièrement à l'est, dans
les parages de Kélibia, Sousse etMahdia.
Tout ce produit est salé elexpédié dans
les ports itatiens.La pèche des poissons
migrateurs est toujours,comme l'on sait,
assez aléatoire ; c'est ainsi que les quan-
tités annuel les de sardines pêchées dans
le quartier de Tabarka ont varié,de 1892
à 1905, entre 86.000 et 900.000 kilos, et,
pour les anchois, entre 700 et 796.000
kilos. Durant la même période, les at-
laches fournies par les trois centres de
pêche cités plus haut haut, ont atteint
annuellomentdc 136.003 à 775.000 ki-
los.
Les thons sont aussi des poissons mi-
grateurs, mais de grande taille, qui fré-
quentent assidûment chaque année les
côtes tunisiennes. Toute une industrie,
très prospère est fondée dans le pays
sur la pêche de ces animaux. Cinq éta-
blissements de pêche ou thonaires se
sont livrés à la capture et à la prépara-
tion du thon. Les visiteurs de notre ex-
position ont eu sous les yeux, grâce à
un plan en relief très soigneusement
établi, les installations diverses d'une
de ces thonaires,celle de Sidi-Daoud, si-
tuée non loin du cap Bon ; en mer, c'est
le filetiixe la madrague, très complexe,
dans les chambres de laquelle viennent
se faire enfermer et prendre les troupes
de thons ;à terre, c'est l'usine et ses dé-
pendances où se préparent les conserves
à l'huile ou les salaisons. Après la tho-
naire de Sidi-Daoud, concédée à M.
Parodi, et dont tout le personnel est ita-
lien, les deux autres thonaires les plus
actives de la Régence sont celles de Mo-
nastir et de Kuriat, concédées à une so-
ciété française qui expose des échanlil-
Ions de conserves en boite. Dans leur
ensemble, ces pêcheries produisent en
moyenne chaque année, plus d'un
million de kilos de thon.
Ainsi donc, depuis la frontière algé-
ro-tunisienne jusqu'à Monastir, les pê-
cheurs étrangers seuls, pour la plupart
siciliens, se montrent assez bons ma-
rins, assez hardis pour exploiter une
mer souvent dure, le Ipng.d'unc côte très
abrupte où les abris quelque peu sûrs
sont rares : de plus, les installations coû-
teuses, telles que celles qu'exigent les
nêcheries - de thons n'ont été possibles
I -
jusqu'ici qutà des capitaux étrangers et
à des organisateurs européens.
La p§che indigène ne s'exerce qu'à
des conditions moins aventureuses et
bl'aide de procédés plus rudimentaires
qu'oiqu'ingnieux encore, C'est dans le
jsud de la Régence qu'on l'observe, De-
puis Monastir, en effet, et à mesure que
l'on s'avance vers le sud, en suivant le
littoral, la côte devient franchement
basse, limitant cette sorte de lac aux
eaux calmes et tièdes où fourmillent
les poissons et qu'on nomme le golfe de
Gabès. Dans ce golfe, l'ile deDjerba,
d'une part, et le petit groupe des îles
lverkennah, d'autre part, forment deux
remarquables centres de pêche ; partout
la navigation est rien moins que péril-
leuse, et les loudes tunisiens, grâce à
leur faible tirant d'eau, peuvent circu-
ler aisément dans tous les fonds et fran-
chirtoutes les passes. Des lors, l'indigè-
ne, en ce milieu privilégié, va pouvoir
exploiter les eaux à son profit.
Tout d'abord, le golfe de Gabès offre
cette particularité, dans la Méditerra-
née, de présenter de façon assez accen-
tuée, le phénomène des marées. L'indi-
gène prolite de ce mouvement périodi-
que des eaux pour établir ces bordigues
locales enclayonnages, ceszarbas, dont
nous avons une très curieuse reproduc-
tion en relief à l'Exposition : des haies
en feuilles de palmier, des nattes verti-
calement fixées dans le sable et délimi-
tant des chambres ingénieusement dis-
posées avec des nasses solides aux
issues habilement ménagées, et voilà de
quoi prendre un poisson abondant, au
moment du reflux, quand,à marée haute,
il est venu s'aventurer dans ce dédale.
A l'indigène également, est révervée
v v «
une pêche bien spéciale, celle des poul-
pes, ces mollusques céphalopodes, qu'on
nomme vulgairement des pieuvres. Des
pièges grossiers rapidement établis sur
les grèves,ou des jarres coulées en nom-
bre dans les fonds sont les moyens de
capture les plus usités pour ces animaux
qui, en effet, vont gîter dans les moin-
dres anfractuosités rencontrées. Ces
poulpes sèches sont un précieux aliment
pour la population pauvre, notamment
pendant les années de disette ; d'autre
part, ils constituent un produit d'ex-
portation destiné à la Grèce où leur con-
- -
sommation est réglée par certaines pra-
tiques de la religion orthodoxe. Excel-
lente aubaine pour la Tunisie !
Quoiqu'il en soit, la valeur des poulpes
péchés dans la Régence, figure dans
les statistiques de 1905 pour un total
de 261.000 francs.
Les éponges constituent, comme on
sait, une des principales richesses des
eaux marines de la Tunisie.
Les bancs spongifères actuellement
exploités s'étendent depuis la frontière
tripolitainc, dans le golfe de Gabès,
jusqu'à Uergla, au nord de Sousse. Le
gouvernement bcylical a des droits tra-
ditionnels de souveraineté, même sur
les bancs d'épongés situés en dehors
de la limite des eaux territoriales. Ce
sont tout particulièrement des pêcheurs
étrangers, Grecs et Siliciens, qui se li-
vrent activement à l'exploitation des
éponges tunisiennes ; ils font pour la
plupart la pèche Hanche, c'est-à di re
préparent avec soin le produit avant de
le vendre. Les objets et les photogra-
phies exposés nous permettent d'assis-
ter en quelque sorte à la pêche aux épon-
ges : pêche au harpon ou liamaki, à l'ai-
de dela lunette d'eau ou bouquièrê ; pê-
che à la gangara, sorte de chalut, re-
morqué par les sakolèoes grecques et
siciliennes ; pêche au scaphandre, enfin,
remise en honneur dans ces dernières
années. La collection des éponges en-
voyées par l'administration des travaux
publics, est très complète et de nature à
appeler l'attention du visiteur ; à côté
des éponges dites communes, qui do-
minent sur les côtes de la Régence,nous
voyons ligurer des éponges à tissu plus
-.. -
serré, et par conséquent plus unes, qui,
suivant une loi générale, se trouvent
dans des fonds plus considérables : telle
est cette éponge Mèlali qui est ramenée
parfois -Ide 50 brasses de profondeur.
Mais ce n'est pas tout encore. Comme
les bancs spongifères de la Titnisie pa-
raissent s'épuiser progressivement, on
s'efforce actuellement de les repeupler,
et c'est avec intérêt que l'on constate,
grâce aux documents exposés, les ré-
sultats encourageants déjà obtenus par
le laboratoire d'essais de Sfax, en vue de
la reproduction et de la propagation ar-
tificielle, par la méthode de fragmenta-
tion, des éponges, le long de la Tunisie.
Le littoral tunisien présente en outre
de grands lacs salés en communication
avec la mer. Les eaux de ces lacs sont
très riches en poissons d'espèces très di-
verses, dont quelques-unes fort esti-
mées. Les mœurs même de ces poissons
favorisent leur capture ; à certaines epo -
ques de l'année, ils émigrent, s'engagent
en troupes compactes dans les chenaux
et les passes pour gagner la mer. Des bar-
rag-cs convenablement disposés, des fi-
lets tendus en travers delà route qu'ils
suivent, et ce sont de véritables pèches
miraculeuses qui peuvent de la sorte se
pratiquer en certains de ces lacs. C'est
ainsi, notamment, que les choses se pas-
sent depuis bien longtemps dans le lac
de Bizerte, dont les pêcheries ont été Con-
cédées depuis 1889 à la Compagnie du
Port-de-Bizerte, laquelle a fait construi-
re des bordigucs métalliques avec tout
un système de chambres, où s'entasse
le poisson lors des migrations extra-la-
custres. Des installations de même gen-
re ont été faites par les concessionnai-
res des pêcheries du lac de Tunis, et
l'on peut voir une réduction du dispo-
sitif adopté là, pour ce mode de capture
par les barrages métalliques. Aj outons
que le lac de Porto-Farina et le lac des
Ri bans sont aussi exploités par des con-
cessionnaires français.
La Tunisie peut donc, comme on le
voit, fournir des quantités considérables
de poissons à la consommation. Ce pro-
duit estdéja expoïté à l'état frais en
France; l'industrie des pêches maritimes
tunisiennes prendra une plus grande
extension encore, à mesure qu'augmen-
tera la rapidité des moyens de transport
et que se perfectionneront les installa-
tions spéciales des navires transpor-
teurs, ce qui pourrait être obtenu assez
facilement, si des débouchés suffisants
s'ouvraient, non seulement dans les
ports de la Métropole, mais dans d'au-
tres ports méditerranéens.
Il faut noter également les efforts en
vue de la fabrication de conserves de
poissons. Les conserves en boites expo-
sées par la Société franco-tunisienne et
par la Société des Pêcheries de la Médi-
terranée sont ici à mentionner.
L'industrie des pêches maritimes a
donc, en Tunisie, une importance indé-
niable; mais ellesert surtout de champ
à l'activité des étrangers. Nos pêcheurs
métropolitains, qui se plaignent de
l'appauvrissement des fonds de pêche
des côtes françaises et nos sociétés d'ar-
mement paraissent trop se désintéresser
encore de tant de ressources accumu lées
aux portes mêmes de la mère-patrie, en
un pays que protègent et vivifient nos
institutions tu lélaires.
H. JACOB de CORDEMOY.
.- --
Une croix
Nous publions plus loin la liste des pro-
motions et nominations dans l'Ordre de la
Légion d'honneur faite par le ministre
des colonies.
Il en est une qui a déjà frappé l'attention
de plusieurs de nos lecteurs, et ils nous
ont écrit pour nous demander à quel titre
ce ruban de chevalier avait été accordé.
Nous espérons pouvoir le leur dire bientôt,
le dossier qu'on nous a remis à cet effet
étant plein de renseignements du plus vif
intérêt. Nous nous contenterons seulement
de le contrôler avant d'en publier les meil-
leures pages.
-V-JV' .",-
Les commerçants chinois et
les douanes de lïndo-Chine
-
Ainsi que l'a rappelé mon article du 10
mai dernier, sur les conditions commer-
ciales de rindo-Chinc, l'information sui-
vante a paru dans le Temps du 8 février
1906 :
« Les négociants du YuniTan auraient dé-
cidé de boycotter les douanes indo-chi-
noises. Ils auraient donné ordre d'arrêter
tous les envois de Hong-Kong, transitant
parle Tonkin, à cause de la dureté avec
laquelle ils sont traités par la douane. »
Il résulte d'une correspondance récem-
ment adressée de Hanoï à un de mes con-
frères de la presse coloniale que la diffi-
culté qui s'était ainsi élevée sur ce point ré-
sultait surtout d'un malentendu et est
maintenant en grande partie aplanie. Voi-
ci les principaux passages de la lettre dont
il s'agit.
"Cette détermination (des Chinois de boy-
cotter le Fleuve-Rouge) était motivée,disai t.
on, par les exigences de l'administration
des douanes et régies en ce qui concerne
le délai à observer pour la décharge à l'a-
purement des acquits-à-caution relatifs à
des colis naufragés en cours de transport.
Une enquête prescrite par le gouverneur
général a eu pour résultat d'établir que la
formalité requise était de toute nécessité ;
il est indispensable, en effet, que l'ensem-
ble des marchandises en transit soit parve-
nu à destination pour, que soit détermi-
née l'exacte Quantité des marchandises
naufragées s'il y en a.
Quelques-uns des principaux transitaires
de Hong-Kong crurent cependant qu'il s'a-
gissait là d'une mesure vexatoire, et 1 mal
renseignés eux-mêmes informèrent leurs
correpondants de Chine que de fortes
amendes seraient en outre infligées aux
propriétaires de marchandises naufragées.
L'émotion légitime qui se produisit dans
le commerce chinois ne reposait donc que
-
sur un malentendu, que les transitaires de
Hong-Kong eurent à cœur de dissiper eux-
mêmes lorsque l'assurance leur fut donnée
et que la pratique leur eÙldémonlrÓ qu'au-
cune entrave ne serait apportée aux opé-
rations du commerce effectuées par le
Fleuve Rouge.
A aucun moment, d'nilleur,ecl incident
isolé n'a eu de suites fâcheuses en Indo-
Chine et rien ne permet de croire qu'il
puisse se renouveler, maintenant surtout
que l'ouverture de la voie ferrée et son
fonctionnement régulier ontpermis de sim-
plifier davantage les formalités en douane.
Il convient de se féliciter de voir la si-
tuation ainsi tout à fait éclaircie de telle
façon que le conflit qui avait surgi pendant
quelque temps, entre les négociants du
Yunnan et l'administration des douanes
indo-chinoises ne se reproduira plus sans
doute à l'avenir.
Les Chinois jouent un trop grand rôle
dans le mouvement économique de l'Indo-
Chine, ils contribuent d'une façon trop di-
recte à sa prospérité, pour que nous n'a-
yons pas tout intérêt à user vis-à-vis d'eux
de procédés conciliants.
Dans son ouvrage Cambodge et Siam
(1889) le capitaine N. Filoz rapporte un
trait montrant bien quelle est la nature de
l'inlervention des Célestes dans le com-
merce de notre possession extrême asiati-
que. Cet officier, an cours de la relation de
son voyage et de son séjour aux ruines des
monuments Khmrs, raconte avoir vu dans
un centre de marché voisin du lac Tonle-
sap, des marchands chinois prendre les
commandes des femmes de la localité et
des environs pour des achats à faire en
Chine, toucher séance tenante l'argent re-
présentant le prix des objets demandés, et
cela d'ailleurs sans avoir à donner reçu,
alors cependant qu'ils ne devaient revenir
dans le pays qu'au bout d'un an. Le ca-
pitaine Filoz. ajoute qu'à l'époque où il
écrivait, ce système fonctionnait déjà
depuis fort longtemps, à la satisfaction
générale.
GROSIER.
P. S. Aux références indiquées en note
de mes précédents articles sur les voies
commerciales vers l'est du Yunnan,jc prie-
rai le lecteur de vouloir bien ajouter celle-
ci :
Le Si Kiang ou Fleuve de tOuest, étude
géographique et économique par Camille
Imbault H uart,consul de France à Canton,
dans le Bulletin de la Société de géogra-
phie commerciale, année lS97,pp.34,61 et
175-199. Ce travail,fort soigné,rédigé avec
beaucoup de compétence, est nccompagné
d'une carte très claire et d'une bibliogra-
phie tout à fait complète du sujet, jusqu'à
la date de la publication. L'auteur,un de
nos sinologues les plus distingués, est
mort, malheureusement, à un âge préma-
turé, 50 ans environ, le 29 novembre 1897.
.,.,.
La Semaine Coloniale.
L'Incident franco-turo. Il y a
tout lieu de croire que la protestation
énergique de notre ambassadeur à Cons-
tàjitipople contre l'occupation de l'oasis
de Djanet -par un détachement turc, sera
"intégralement maintenue.
* Non seulement cette région du Sahara
a été manifestement reconnue française
dans les accords que nous avons passés
avec différentes puissances et en parti-
culier avec l'Angleterre ; mais toutes les
autorités géographiques sont unanimes
à déclarer que Djanet et Bilma ne dépen-
dent nullement de la Tripolitaine et que
ce dernier pays ne s'étend pas dans cette
direction au-delà de Ghàt.
Le fait que le capitaine Touchard oc-
cupa, l'année dernière, avec un détache-
ment de troupes algériennes, l'oasis de
Djariet, sans qu'aucune protestation se
soit fait entendre à Constantinople, est
une nouvelle preuve que le pays était
considéré comme territoire français.
Le gouvernement turc, d'ailleurs, n'a
jamaIs paru bien savoir ce qu'il voulait
au sujet de ces oasis. Un jour, il proteste
de son intention de n'en annexer aucun ;
le lendemain, il annonce que la question
le regarde, parce que territoire turc et
décide d'envoyer des troupes pour l'oc-
cuper. C'est évidemment cette dernière
façon de voir qui a prévalu à Constanti-
nople ; car, si la Porte avait réellement
abandonné toute idée de ce genre, elle
n'aurait pas manqué, du même coup, de
mettre un terme à des bruits qui ne peu-
vent avoir qu'une répercussion fâcheuse
sur ses relations avec la France.
Quoiqu'il en soit, il est indispensable
pour nous de conserver la haute main
sur ces marchés africains de Djanet et de
Bilma qui - sont, -- en quelque sorte, un
moyen de contrôle sur les tribus du
Sahara, en même temps qu'un poste de
protection avancée. Nous ne pouvons
donc pas permettre qu'il soit porté atteinte
à nos droits, dans ces parages.
Le Times dit : « Toute diminution du
prestige français en Afrique, compromet
l'autorité de la République ; car cette au-
torité ne repose pas tant sur de puis-
santes forces militaires, que sur la con-
viction vivante dans l'esprit de la masse
indigène, de la supériorité de la France ».
Ce n'est donc pas seulement un vain
point d'honneur que de faire en sorte
que les Turcs se tiennent tranquilles
derrière leur frontière tripolitaine ; mais
c'est aussi et surtout une question de
protection et de défense qui nous oblige
à garder Djanet et Bilma.
On s'occupe, au gouvernement d'Al-
gérie, d'organiser un système d'adminis-
tration propre à ces oasis, qui compren-
drait en même temps une périodique
tournée de forces militaires
- P. C.
-- -
Légion d'Honneur
Sont promus ou nommés :
AU TITRE MILITAIRE
Au grade d Officier.
MM. Salles, inspecteur de lrc classe des
colonies ; Wahl, ingénieur en chef de
2e classe de la marine, détaché au Minis-
tère des Colonies.
Au grade de Chevalier,
MM. Demée, inspecteur de 3e classe des
colonies ; Théodore, commissaire de 1re
classe des colonies ; Arnould, médecin-
major de 2e classe des troupes coloniales.
AU TITRE CIVIL
Au grade d'Officier.
M. Bonhoure, gouverneur de lrc classe
des colonies.
Au grade de Chevalier.
MM. Ducet, sous-chef de bureau à l'ad-
ministration du Ministère des Colonies ;
Cor, secrétaire général de lle classe des
colonies ; Rognon, secrétaire général de
1re classe des colonies ; Bouché, avocat
général près la cour de l'Indo-Chine ;
Hinault, administrateur en chef de 2e
classe des colonies ; Lantenois, ingénieur
en chef de 2e classe des travaux publics ;
Escande, directeur des postes et télégra-
phes en ludo-Cliine; Le Scour, médecin
à la Nouvelle-Calédonie ; Heim, profes-
seur à l'Ecole nationale supérieure d'agri-
culture coloniale et au Conservatoire des
arts et métiers ; Perquel, membre du con-
seil supérieur des colonies.
–-– .ç-.,., -
LA SEMAINE ÉCONOMIQUE
Le Caoal de Marseille au Rhône.
On vient d'adjuger les travaux du ca-
nal de Marseille au Rhône pour le perce-
ment du tunnel de la Nerthe et la jonc-
tion du canal des Martigues à l'étang de
Berre.
A dater du 20 juillet, l'administration
de la douane percevra, pour le compte de
la Chambre de commerce et au bénéfice
des travaux entrepris, un péage de 10 cen-
times par tonne de registre sur tous les
navires de toute provenance et de tout
pavillon entrant dans le port de Mar-
seille..
Ces droits seront payés par les navires
pendant trois voyages successifs ; après
quoi, ils n'auront plus rien à payer de ce
chef.
Le Commerce du Sénégal en
1905. Les échanges commerciaux
du Sénégal, en 1905, se sont élevés à
77.879.100 fr., inférieurs de 1.880.500 fr.
à ceux de 1904. La diminution provient de
la mauvaise récolte des arachides ; elle a
porté entièrement sur l'exportation qui
est de24.564.355 fr, contre 29.920.893 fr.
en 1904. A l'importation, au contraire,
U y a un excédent de 3.468.000 fr., soit
53.314.778 fr. contre 49.846.739 fr. en 1904.
Diverses causes, passagères comme les
circonstances climatériques : la mise à
exécution de certains travaux, l'achève-
ment de certains autres, durables comme
le développement économique de la colo-
nie, ont exercé leur influence sur le mou-
vement commercial.
Le Commerce de la Réunion en
1905. Le commerce total (importa-
tion et exportation réunies de marchan-
dises de toutes sortes) s'est élevé à une
somme totale de27.890.366 fr., en dimi-
nution de 4.99S.187 fr. sur Î904 et de
9.730.361 fr. sur la moyenne de la période
quinquennale antérieure à. 1904.
La prospérité de Djibouti.
D'après ï Office colonial, le commerce
total de la côte des Somalis, en 1905 (im-
portations et exportations réunies de
marchandises de toutes sortes), s'est
élevé à une somme totale de 30.14S.915
fr., en augmentation de 17.560.442fr. sur
la moyenne de la période quinquennale
antérieure à IVOi. Cette constatation
n'est pas sans intérêt au moment où l'on"
cherche à résoudre la question des che-
mins éthiopiens. H. C.
-, s
L'Exposition Coloniale à Paris
au Grand-Palais. L'inauguration.
C'est vendredi dernier qu'a été inaugu-
rée par M. Carmignac, vice-président
du Conseil général, l'Exposition Colo-
niale, organisée au Grand-Palais.
M. Carmignac, entouré des principaux
organisateurs, MM. Vivien, Lartigue, M.
Quentin, P. de Lacroix, etc., après avoir
fait un tour rapide dans les différents
stands, encore vides pour la plupart, se
rendit au seul endroit complètement ins-
tallé, nous voulons dire le buffet où
quelques toasts furent portés.
Nous donnerons à nos lecteurs des
renseignements plus précis sur l'Exposi-
tion elle-même, dès que les exposants
auront terminé leurs installations.
Pour le moment,nous ne parlerons que
du Salon colonial, qui, par sa disposition
artistique aussi bien que par la qualité
des œuvres exposées, mérite une mention
toute spéciale: Citons les paysages de
A. Rigolot, les Danseuses Cambodgiennes
de Fraipont, les Scènes Arabes de Girar-
det, les floraisons splendides de Roche-
grosse, des coins d'exotisme de Lacroix,
les Boxeurs deDeNazière, des aquarelles,
Souvenirs d'Egypte, de Monier, etc., qui
forment une sorte d'oasis d'art au milieu
d un bric-à-brac de marchands de cirage,
de lampes à essence et de machines à
sculpter les pommes de terre.
P. C.
* i m a i
ACTUALITÉ
Tactique d Outre-Manche
LA FLOTTE DES JAUNES ANGLAIS
A reflet de se rendre compte des dif-
férentes mesures prises par le commer-
ce du port à Anvers, en vue de grèves
toujours possibles, la Shipping fede-
ration de Londres, qui comprend la
plupart des chefs de service des docks
ainsi que les principaux armateurs an-
glais, délégua en Belgique quelques-
uns de ses membres.
Cette délégation reçut un accueil cour-
toisde la Fédération maritime et de
V Union générale pour la protection du
travail, qui lui firent avec empresse-
ment les honneurs du grandiose port
d'Anvers.
En quittant ces deux associations,leurs
collègues anglais ne manquèrent pas de
les inviter à venir visiter leur organisa-
tion de la Tamise.
Il résulte de la comparaison que les
modes belge et anglais, en vigueur pour
réduire les grèves, sont diamétralement
opposés et donnent des résultats diffé-
rents.
Bien que ce soit par la conciliation
que les questions du travail se traitent
en Belgique, les grèves reviennent tout
aussi périodiquement qu'avant le refus
à toute concession.
En Angleterre, où l'adage (t si vis pa-
ccm, para bcllum » est mis en pratique
il ne procure que satisfactions. Cestainsi
qu'au bassin Victoria, il exiite un
ancien bateau militaire, le « Lady Joce-
lyn », appartenant à la fédération des
armateurs,que ceux-ci ont préparé pour
recevoir 600 hommes. C't un vérita-
ble hôtel flottant, aménagé pour loger
et héberger les ouvriers non grévistes.
De leur côté, les docks renferment des
approvisionnements de tous genres,tels
que : cafetières,gamelles,tables,théières,
batteries de cuisine, suffisantes pour
l'alimentation surplace de 4 à 500 jau-
PRU France ; 15i cent.
Pru RM ML Etrannr il Colonies 30 cent.
JEUDI 9 AOUT 10ct
a
Les Annales Coloniales
-.d d 4 c À & e
Tous les mandats doivent être adressés au nom
de M. l'administrateur, toutes les commimica
tions concernant la rédaction au nom de M. le
Rédacteur en chef.
JOTT:FUSTA:Lj HEBDOMADAIRE
Paraissant tous les Jeudis
Directeur : MARCEL RUEDEL
- - -..4 Ir.
20, Galerie JRalais#oyaI» PARIS lerj
.-
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Nos ateliers étant fermés le
15 août, le prochain numéro des
« Annales Coloniales » paraîtra
le jeudi 23 août.
., 1-
L'INDUSTRIE DES PÊCHES
EN TUNISIE
Dans le pittoresque palais qu'il a
édifié à l'Exposition coloniale de Mar-
seille, notre protectorat tunisien a con-
sacré une place importante à l'industrie
des pêches maritimes dont l'intérêt éco-
nomique, ponr la Régence, n'est plus à
démontrer.
Des cartes,des plans en relief, de nom-
breux engins, des bateaux de différents
types qu'emploient les pêcheurs, des
photographies instructives, les produits
si variés que la pêche extrait des eaux
marines, tous ces multiples documents
témoignent de l'activité très remarqua-
ble de l'exploitation des eaux marines
qui baignent les côtes de la Tunisie.
Les différentes pêches qui se prati-
quent le long du littoral tunisien sont,
d'ailleurs, en rappori étroit avec la na-
ture des côtes. Au nord, ce sont souvent
des falaises battues par une mer violen-
te ; toute cette région n'est guère fré-
quentée que par les pêcheurs italiens ou
siciliens qui viennent y chercher un
peu de corail, niais poursuivent surtout
les bandes de sardines et d'anchois qui
s'y montrent nombreuses dès le prin-
temps. Tabarkaestlà un centre de pê-
çhe des plus actifs d'où rayonnent les
barques italiennes pourchassant les es-
pèces migratrices. Parmi celles-ci, il en
est une, toute voisine de la sardine, l'al-
lache que les pêcheurs italiens viennent
capturer particulièrement à l'est, dans
les parages de Kélibia, Sousse etMahdia.
Tout ce produit est salé elexpédié dans
les ports itatiens.La pèche des poissons
migrateurs est toujours,comme l'on sait,
assez aléatoire ; c'est ainsi que les quan-
tités annuel les de sardines pêchées dans
le quartier de Tabarka ont varié,de 1892
à 1905, entre 86.000 et 900.000 kilos, et,
pour les anchois, entre 700 et 796.000
kilos. Durant la même période, les at-
laches fournies par les trois centres de
pêche cités plus haut haut, ont atteint
annuellomentdc 136.003 à 775.000 ki-
los.
Les thons sont aussi des poissons mi-
grateurs, mais de grande taille, qui fré-
quentent assidûment chaque année les
côtes tunisiennes. Toute une industrie,
très prospère est fondée dans le pays
sur la pêche de ces animaux. Cinq éta-
blissements de pêche ou thonaires se
sont livrés à la capture et à la prépara-
tion du thon. Les visiteurs de notre ex-
position ont eu sous les yeux, grâce à
un plan en relief très soigneusement
établi, les installations diverses d'une
de ces thonaires,celle de Sidi-Daoud, si-
tuée non loin du cap Bon ; en mer, c'est
le filetiixe la madrague, très complexe,
dans les chambres de laquelle viennent
se faire enfermer et prendre les troupes
de thons ;à terre, c'est l'usine et ses dé-
pendances où se préparent les conserves
à l'huile ou les salaisons. Après la tho-
naire de Sidi-Daoud, concédée à M.
Parodi, et dont tout le personnel est ita-
lien, les deux autres thonaires les plus
actives de la Régence sont celles de Mo-
nastir et de Kuriat, concédées à une so-
ciété française qui expose des échanlil-
Ions de conserves en boite. Dans leur
ensemble, ces pêcheries produisent en
moyenne chaque année, plus d'un
million de kilos de thon.
Ainsi donc, depuis la frontière algé-
ro-tunisienne jusqu'à Monastir, les pê-
cheurs étrangers seuls, pour la plupart
siciliens, se montrent assez bons ma-
rins, assez hardis pour exploiter une
mer souvent dure, le Ipng.d'unc côte très
abrupte où les abris quelque peu sûrs
sont rares : de plus, les installations coû-
teuses, telles que celles qu'exigent les
nêcheries - de thons n'ont été possibles
I -
jusqu'ici qutà des capitaux étrangers et
à des organisateurs européens.
La p§che indigène ne s'exerce qu'à
des conditions moins aventureuses et
bl'aide de procédés plus rudimentaires
qu'oiqu'ingnieux encore, C'est dans le
jsud de la Régence qu'on l'observe, De-
puis Monastir, en effet, et à mesure que
l'on s'avance vers le sud, en suivant le
littoral, la côte devient franchement
basse, limitant cette sorte de lac aux
eaux calmes et tièdes où fourmillent
les poissons et qu'on nomme le golfe de
Gabès. Dans ce golfe, l'ile deDjerba,
d'une part, et le petit groupe des îles
lverkennah, d'autre part, forment deux
remarquables centres de pêche ; partout
la navigation est rien moins que péril-
leuse, et les loudes tunisiens, grâce à
leur faible tirant d'eau, peuvent circu-
ler aisément dans tous les fonds et fran-
chirtoutes les passes. Des lors, l'indigè-
ne, en ce milieu privilégié, va pouvoir
exploiter les eaux à son profit.
Tout d'abord, le golfe de Gabès offre
cette particularité, dans la Méditerra-
née, de présenter de façon assez accen-
tuée, le phénomène des marées. L'indi-
gène prolite de ce mouvement périodi-
que des eaux pour établir ces bordigues
locales enclayonnages, ceszarbas, dont
nous avons une très curieuse reproduc-
tion en relief à l'Exposition : des haies
en feuilles de palmier, des nattes verti-
calement fixées dans le sable et délimi-
tant des chambres ingénieusement dis-
posées avec des nasses solides aux
issues habilement ménagées, et voilà de
quoi prendre un poisson abondant, au
moment du reflux, quand,à marée haute,
il est venu s'aventurer dans ce dédale.
A l'indigène également, est révervée
v v «
une pêche bien spéciale, celle des poul-
pes, ces mollusques céphalopodes, qu'on
nomme vulgairement des pieuvres. Des
pièges grossiers rapidement établis sur
les grèves,ou des jarres coulées en nom-
bre dans les fonds sont les moyens de
capture les plus usités pour ces animaux
qui, en effet, vont gîter dans les moin-
dres anfractuosités rencontrées. Ces
poulpes sèches sont un précieux aliment
pour la population pauvre, notamment
pendant les années de disette ; d'autre
part, ils constituent un produit d'ex-
portation destiné à la Grèce où leur con-
- -
sommation est réglée par certaines pra-
tiques de la religion orthodoxe. Excel-
lente aubaine pour la Tunisie !
Quoiqu'il en soit, la valeur des poulpes
péchés dans la Régence, figure dans
les statistiques de 1905 pour un total
de 261.000 francs.
Les éponges constituent, comme on
sait, une des principales richesses des
eaux marines de la Tunisie.
Les bancs spongifères actuellement
exploités s'étendent depuis la frontière
tripolitainc, dans le golfe de Gabès,
jusqu'à Uergla, au nord de Sousse. Le
gouvernement bcylical a des droits tra-
ditionnels de souveraineté, même sur
les bancs d'épongés situés en dehors
de la limite des eaux territoriales. Ce
sont tout particulièrement des pêcheurs
étrangers, Grecs et Siliciens, qui se li-
vrent activement à l'exploitation des
éponges tunisiennes ; ils font pour la
plupart la pèche Hanche, c'est-à di re
préparent avec soin le produit avant de
le vendre. Les objets et les photogra-
phies exposés nous permettent d'assis-
ter en quelque sorte à la pêche aux épon-
ges : pêche au harpon ou liamaki, à l'ai-
de dela lunette d'eau ou bouquièrê ; pê-
che à la gangara, sorte de chalut, re-
morqué par les sakolèoes grecques et
siciliennes ; pêche au scaphandre, enfin,
remise en honneur dans ces dernières
années. La collection des éponges en-
voyées par l'administration des travaux
publics, est très complète et de nature à
appeler l'attention du visiteur ; à côté
des éponges dites communes, qui do-
minent sur les côtes de la Régence,nous
voyons ligurer des éponges à tissu plus
-.. -
serré, et par conséquent plus unes, qui,
suivant une loi générale, se trouvent
dans des fonds plus considérables : telle
est cette éponge Mèlali qui est ramenée
parfois -Ide 50 brasses de profondeur.
Mais ce n'est pas tout encore. Comme
les bancs spongifères de la Titnisie pa-
raissent s'épuiser progressivement, on
s'efforce actuellement de les repeupler,
et c'est avec intérêt que l'on constate,
grâce aux documents exposés, les ré-
sultats encourageants déjà obtenus par
le laboratoire d'essais de Sfax, en vue de
la reproduction et de la propagation ar-
tificielle, par la méthode de fragmenta-
tion, des éponges, le long de la Tunisie.
Le littoral tunisien présente en outre
de grands lacs salés en communication
avec la mer. Les eaux de ces lacs sont
très riches en poissons d'espèces très di-
verses, dont quelques-unes fort esti-
mées. Les mœurs même de ces poissons
favorisent leur capture ; à certaines epo -
ques de l'année, ils émigrent, s'engagent
en troupes compactes dans les chenaux
et les passes pour gagner la mer. Des bar-
rag-cs convenablement disposés, des fi-
lets tendus en travers delà route qu'ils
suivent, et ce sont de véritables pèches
miraculeuses qui peuvent de la sorte se
pratiquer en certains de ces lacs. C'est
ainsi, notamment, que les choses se pas-
sent depuis bien longtemps dans le lac
de Bizerte, dont les pêcheries ont été Con-
cédées depuis 1889 à la Compagnie du
Port-de-Bizerte, laquelle a fait construi-
re des bordigucs métalliques avec tout
un système de chambres, où s'entasse
le poisson lors des migrations extra-la-
custres. Des installations de même gen-
re ont été faites par les concessionnai-
res des pêcheries du lac de Tunis, et
l'on peut voir une réduction du dispo-
sitif adopté là, pour ce mode de capture
par les barrages métalliques. Aj outons
que le lac de Porto-Farina et le lac des
Ri bans sont aussi exploités par des con-
cessionnaires français.
La Tunisie peut donc, comme on le
voit, fournir des quantités considérables
de poissons à la consommation. Ce pro-
duit estdéja expoïté à l'état frais en
France; l'industrie des pêches maritimes
tunisiennes prendra une plus grande
extension encore, à mesure qu'augmen-
tera la rapidité des moyens de transport
et que se perfectionneront les installa-
tions spéciales des navires transpor-
teurs, ce qui pourrait être obtenu assez
facilement, si des débouchés suffisants
s'ouvraient, non seulement dans les
ports de la Métropole, mais dans d'au-
tres ports méditerranéens.
Il faut noter également les efforts en
vue de la fabrication de conserves de
poissons. Les conserves en boites expo-
sées par la Société franco-tunisienne et
par la Société des Pêcheries de la Médi-
terranée sont ici à mentionner.
L'industrie des pêches maritimes a
donc, en Tunisie, une importance indé-
niable; mais ellesert surtout de champ
à l'activité des étrangers. Nos pêcheurs
métropolitains, qui se plaignent de
l'appauvrissement des fonds de pêche
des côtes françaises et nos sociétés d'ar-
mement paraissent trop se désintéresser
encore de tant de ressources accumu lées
aux portes mêmes de la mère-patrie, en
un pays que protègent et vivifient nos
institutions tu lélaires.
H. JACOB de CORDEMOY.
.- --
Une croix
Nous publions plus loin la liste des pro-
motions et nominations dans l'Ordre de la
Légion d'honneur faite par le ministre
des colonies.
Il en est une qui a déjà frappé l'attention
de plusieurs de nos lecteurs, et ils nous
ont écrit pour nous demander à quel titre
ce ruban de chevalier avait été accordé.
Nous espérons pouvoir le leur dire bientôt,
le dossier qu'on nous a remis à cet effet
étant plein de renseignements du plus vif
intérêt. Nous nous contenterons seulement
de le contrôler avant d'en publier les meil-
leures pages.
-V-JV' .",-
Les commerçants chinois et
les douanes de lïndo-Chine
-
Ainsi que l'a rappelé mon article du 10
mai dernier, sur les conditions commer-
ciales de rindo-Chinc, l'information sui-
vante a paru dans le Temps du 8 février
1906 :
« Les négociants du YuniTan auraient dé-
cidé de boycotter les douanes indo-chi-
noises. Ils auraient donné ordre d'arrêter
tous les envois de Hong-Kong, transitant
parle Tonkin, à cause de la dureté avec
laquelle ils sont traités par la douane. »
Il résulte d'une correspondance récem-
ment adressée de Hanoï à un de mes con-
frères de la presse coloniale que la diffi-
culté qui s'était ainsi élevée sur ce point ré-
sultait surtout d'un malentendu et est
maintenant en grande partie aplanie. Voi-
ci les principaux passages de la lettre dont
il s'agit.
"Cette détermination (des Chinois de boy-
cotter le Fleuve-Rouge) était motivée,disai t.
on, par les exigences de l'administration
des douanes et régies en ce qui concerne
le délai à observer pour la décharge à l'a-
purement des acquits-à-caution relatifs à
des colis naufragés en cours de transport.
Une enquête prescrite par le gouverneur
général a eu pour résultat d'établir que la
formalité requise était de toute nécessité ;
il est indispensable, en effet, que l'ensem-
ble des marchandises en transit soit parve-
nu à destination pour, que soit détermi-
née l'exacte Quantité des marchandises
naufragées s'il y en a.
Quelques-uns des principaux transitaires
de Hong-Kong crurent cependant qu'il s'a-
gissait là d'une mesure vexatoire, et 1 mal
renseignés eux-mêmes informèrent leurs
correpondants de Chine que de fortes
amendes seraient en outre infligées aux
propriétaires de marchandises naufragées.
L'émotion légitime qui se produisit dans
le commerce chinois ne reposait donc que
-
sur un malentendu, que les transitaires de
Hong-Kong eurent à cœur de dissiper eux-
mêmes lorsque l'assurance leur fut donnée
et que la pratique leur eÙldémonlrÓ qu'au-
cune entrave ne serait apportée aux opé-
rations du commerce effectuées par le
Fleuve Rouge.
A aucun moment, d'nilleur,ecl incident
isolé n'a eu de suites fâcheuses en Indo-
Chine et rien ne permet de croire qu'il
puisse se renouveler, maintenant surtout
que l'ouverture de la voie ferrée et son
fonctionnement régulier ontpermis de sim-
plifier davantage les formalités en douane.
Il convient de se féliciter de voir la si-
tuation ainsi tout à fait éclaircie de telle
façon que le conflit qui avait surgi pendant
quelque temps, entre les négociants du
Yunnan et l'administration des douanes
indo-chinoises ne se reproduira plus sans
doute à l'avenir.
Les Chinois jouent un trop grand rôle
dans le mouvement économique de l'Indo-
Chine, ils contribuent d'une façon trop di-
recte à sa prospérité, pour que nous n'a-
yons pas tout intérêt à user vis-à-vis d'eux
de procédés conciliants.
Dans son ouvrage Cambodge et Siam
(1889) le capitaine N. Filoz rapporte un
trait montrant bien quelle est la nature de
l'inlervention des Célestes dans le com-
merce de notre possession extrême asiati-
que. Cet officier, an cours de la relation de
son voyage et de son séjour aux ruines des
monuments Khmrs, raconte avoir vu dans
un centre de marché voisin du lac Tonle-
sap, des marchands chinois prendre les
commandes des femmes de la localité et
des environs pour des achats à faire en
Chine, toucher séance tenante l'argent re-
présentant le prix des objets demandés, et
cela d'ailleurs sans avoir à donner reçu,
alors cependant qu'ils ne devaient revenir
dans le pays qu'au bout d'un an. Le ca-
pitaine Filoz. ajoute qu'à l'époque où il
écrivait, ce système fonctionnait déjà
depuis fort longtemps, à la satisfaction
générale.
GROSIER.
P. S. Aux références indiquées en note
de mes précédents articles sur les voies
commerciales vers l'est du Yunnan,jc prie-
rai le lecteur de vouloir bien ajouter celle-
ci :
Le Si Kiang ou Fleuve de tOuest, étude
géographique et économique par Camille
Imbault H uart,consul de France à Canton,
dans le Bulletin de la Société de géogra-
phie commerciale, année lS97,pp.34,61 et
175-199. Ce travail,fort soigné,rédigé avec
beaucoup de compétence, est nccompagné
d'une carte très claire et d'une bibliogra-
phie tout à fait complète du sujet, jusqu'à
la date de la publication. L'auteur,un de
nos sinologues les plus distingués, est
mort, malheureusement, à un âge préma-
turé, 50 ans environ, le 29 novembre 1897.
.,.,.
La Semaine Coloniale.
L'Incident franco-turo. Il y a
tout lieu de croire que la protestation
énergique de notre ambassadeur à Cons-
tàjitipople contre l'occupation de l'oasis
de Djanet -par un détachement turc, sera
"intégralement maintenue.
* Non seulement cette région du Sahara
a été manifestement reconnue française
dans les accords que nous avons passés
avec différentes puissances et en parti-
culier avec l'Angleterre ; mais toutes les
autorités géographiques sont unanimes
à déclarer que Djanet et Bilma ne dépen-
dent nullement de la Tripolitaine et que
ce dernier pays ne s'étend pas dans cette
direction au-delà de Ghàt.
Le fait que le capitaine Touchard oc-
cupa, l'année dernière, avec un détache-
ment de troupes algériennes, l'oasis de
Djariet, sans qu'aucune protestation se
soit fait entendre à Constantinople, est
une nouvelle preuve que le pays était
considéré comme territoire français.
Le gouvernement turc, d'ailleurs, n'a
jamaIs paru bien savoir ce qu'il voulait
au sujet de ces oasis. Un jour, il proteste
de son intention de n'en annexer aucun ;
le lendemain, il annonce que la question
le regarde, parce que territoire turc et
décide d'envoyer des troupes pour l'oc-
cuper. C'est évidemment cette dernière
façon de voir qui a prévalu à Constanti-
nople ; car, si la Porte avait réellement
abandonné toute idée de ce genre, elle
n'aurait pas manqué, du même coup, de
mettre un terme à des bruits qui ne peu-
vent avoir qu'une répercussion fâcheuse
sur ses relations avec la France.
Quoiqu'il en soit, il est indispensable
pour nous de conserver la haute main
sur ces marchés africains de Djanet et de
Bilma qui - sont, -- en quelque sorte, un
moyen de contrôle sur les tribus du
Sahara, en même temps qu'un poste de
protection avancée. Nous ne pouvons
donc pas permettre qu'il soit porté atteinte
à nos droits, dans ces parages.
Le Times dit : « Toute diminution du
prestige français en Afrique, compromet
l'autorité de la République ; car cette au-
torité ne repose pas tant sur de puis-
santes forces militaires, que sur la con-
viction vivante dans l'esprit de la masse
indigène, de la supériorité de la France ».
Ce n'est donc pas seulement un vain
point d'honneur que de faire en sorte
que les Turcs se tiennent tranquilles
derrière leur frontière tripolitaine ; mais
c'est aussi et surtout une question de
protection et de défense qui nous oblige
à garder Djanet et Bilma.
On s'occupe, au gouvernement d'Al-
gérie, d'organiser un système d'adminis-
tration propre à ces oasis, qui compren-
drait en même temps une périodique
tournée de forces militaires
- P. C.
-- -
Légion d'Honneur
Sont promus ou nommés :
AU TITRE MILITAIRE
Au grade d Officier.
MM. Salles, inspecteur de lrc classe des
colonies ; Wahl, ingénieur en chef de
2e classe de la marine, détaché au Minis-
tère des Colonies.
Au grade de Chevalier,
MM. Demée, inspecteur de 3e classe des
colonies ; Théodore, commissaire de 1re
classe des colonies ; Arnould, médecin-
major de 2e classe des troupes coloniales.
AU TITRE CIVIL
Au grade d'Officier.
M. Bonhoure, gouverneur de lrc classe
des colonies.
Au grade de Chevalier.
MM. Ducet, sous-chef de bureau à l'ad-
ministration du Ministère des Colonies ;
Cor, secrétaire général de lle classe des
colonies ; Rognon, secrétaire général de
1re classe des colonies ; Bouché, avocat
général près la cour de l'Indo-Chine ;
Hinault, administrateur en chef de 2e
classe des colonies ; Lantenois, ingénieur
en chef de 2e classe des travaux publics ;
Escande, directeur des postes et télégra-
phes en ludo-Cliine; Le Scour, médecin
à la Nouvelle-Calédonie ; Heim, profes-
seur à l'Ecole nationale supérieure d'agri-
culture coloniale et au Conservatoire des
arts et métiers ; Perquel, membre du con-
seil supérieur des colonies.
–-– .ç-.,., -
LA SEMAINE ÉCONOMIQUE
Le Caoal de Marseille au Rhône.
On vient d'adjuger les travaux du ca-
nal de Marseille au Rhône pour le perce-
ment du tunnel de la Nerthe et la jonc-
tion du canal des Martigues à l'étang de
Berre.
A dater du 20 juillet, l'administration
de la douane percevra, pour le compte de
la Chambre de commerce et au bénéfice
des travaux entrepris, un péage de 10 cen-
times par tonne de registre sur tous les
navires de toute provenance et de tout
pavillon entrant dans le port de Mar-
seille..
Ces droits seront payés par les navires
pendant trois voyages successifs ; après
quoi, ils n'auront plus rien à payer de ce
chef.
Le Commerce du Sénégal en
1905. Les échanges commerciaux
du Sénégal, en 1905, se sont élevés à
77.879.100 fr., inférieurs de 1.880.500 fr.
à ceux de 1904. La diminution provient de
la mauvaise récolte des arachides ; elle a
porté entièrement sur l'exportation qui
est de24.564.355 fr, contre 29.920.893 fr.
en 1904. A l'importation, au contraire,
U y a un excédent de 3.468.000 fr., soit
53.314.778 fr. contre 49.846.739 fr. en 1904.
Diverses causes, passagères comme les
circonstances climatériques : la mise à
exécution de certains travaux, l'achève-
ment de certains autres, durables comme
le développement économique de la colo-
nie, ont exercé leur influence sur le mou-
vement commercial.
Le Commerce de la Réunion en
1905. Le commerce total (importa-
tion et exportation réunies de marchan-
dises de toutes sortes) s'est élevé à une
somme totale de27.890.366 fr., en dimi-
nution de 4.99S.187 fr. sur Î904 et de
9.730.361 fr. sur la moyenne de la période
quinquennale antérieure à. 1904.
La prospérité de Djibouti.
D'après ï Office colonial, le commerce
total de la côte des Somalis, en 1905 (im-
portations et exportations réunies de
marchandises de toutes sortes), s'est
élevé à une somme totale de 30.14S.915
fr., en augmentation de 17.560.442fr. sur
la moyenne de la période quinquennale
antérieure à IVOi. Cette constatation
n'est pas sans intérêt au moment où l'on"
cherche à résoudre la question des che-
mins éthiopiens. H. C.
-, s
L'Exposition Coloniale à Paris
au Grand-Palais. L'inauguration.
C'est vendredi dernier qu'a été inaugu-
rée par M. Carmignac, vice-président
du Conseil général, l'Exposition Colo-
niale, organisée au Grand-Palais.
M. Carmignac, entouré des principaux
organisateurs, MM. Vivien, Lartigue, M.
Quentin, P. de Lacroix, etc., après avoir
fait un tour rapide dans les différents
stands, encore vides pour la plupart, se
rendit au seul endroit complètement ins-
tallé, nous voulons dire le buffet où
quelques toasts furent portés.
Nous donnerons à nos lecteurs des
renseignements plus précis sur l'Exposi-
tion elle-même, dès que les exposants
auront terminé leurs installations.
Pour le moment,nous ne parlerons que
du Salon colonial, qui, par sa disposition
artistique aussi bien que par la qualité
des œuvres exposées, mérite une mention
toute spéciale: Citons les paysages de
A. Rigolot, les Danseuses Cambodgiennes
de Fraipont, les Scènes Arabes de Girar-
det, les floraisons splendides de Roche-
grosse, des coins d'exotisme de Lacroix,
les Boxeurs deDeNazière, des aquarelles,
Souvenirs d'Egypte, de Monier, etc., qui
forment une sorte d'oasis d'art au milieu
d un bric-à-brac de marchands de cirage,
de lampes à essence et de machines à
sculpter les pommes de terre.
P. C.
* i m a i
ACTUALITÉ
Tactique d Outre-Manche
LA FLOTTE DES JAUNES ANGLAIS
A reflet de se rendre compte des dif-
férentes mesures prises par le commer-
ce du port à Anvers, en vue de grèves
toujours possibles, la Shipping fede-
ration de Londres, qui comprend la
plupart des chefs de service des docks
ainsi que les principaux armateurs an-
glais, délégua en Belgique quelques-
uns de ses membres.
Cette délégation reçut un accueil cour-
toisde la Fédération maritime et de
V Union générale pour la protection du
travail, qui lui firent avec empresse-
ment les honneurs du grandiose port
d'Anvers.
En quittant ces deux associations,leurs
collègues anglais ne manquèrent pas de
les inviter à venir visiter leur organisa-
tion de la Tamise.
Il résulte de la comparaison que les
modes belge et anglais, en vigueur pour
réduire les grèves, sont diamétralement
opposés et donnent des résultats diffé-
rents.
Bien que ce soit par la conciliation
que les questions du travail se traitent
en Belgique, les grèves reviennent tout
aussi périodiquement qu'avant le refus
à toute concession.
En Angleterre, où l'adage (t si vis pa-
ccm, para bcllum » est mis en pratique
il ne procure que satisfactions. Cestainsi
qu'au bassin Victoria, il exiite un
ancien bateau militaire, le « Lady Joce-
lyn », appartenant à la fédération des
armateurs,que ceux-ci ont préparé pour
recevoir 600 hommes. C't un vérita-
ble hôtel flottant, aménagé pour loger
et héberger les ouvriers non grévistes.
De leur côté, les docks renferment des
approvisionnements de tous genres,tels
que : cafetières,gamelles,tables,théières,
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