Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1906-08-02
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 02 août 1906 02 août 1906
Description : 1906/08/02 (A7,N30). 1906/08/02 (A7,N30).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6374951h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/11/2012
78 ANNEE No 30.
- - -
PÏu 1rance: 1;5jjcent.
Etranger et Colonies: 30 cent. -
: ---
JEUDI 2 AOUT 1906 -
Les Annales Coloniales
Tous les mandats doivent être adressés au nom
de M. Vadministrateur, toutes les communica-
tions concernant la rédaction au nom de M. le
Rédacteur en chef. -
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Paraissant tous les Jeudis
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Les Missions Catholiques
EN CHINE
A propos d'un télégramme récent du
Dr. Morrison. Extrait d'un livre de
M. Archibale Colquhoun: « The Over-
land to Chine. »
Dans un passage de son télégramme
du 20 avril dernier, cité par le rpemps
(N" du 5 mai 1906) le Dr. Morrison écri-
vait :
« Les missionnaires catholiques inter-
viennent fréquemment dans les affaires
des tribunaux indigènes et ces inter-
ventions amènent tôt où tard la ruptu-
re de la paix et la condamnation d'in-
nocents. Le moment est venu, pour le
Vatican, d'entrer en relations directes
avec le Gouvernement chinois, de dé-
fendre à ses missionnaires l'intervention
aveugle dans les tribunaux et d'exercer
sur ces missionnaires un contrôle dis-
ciplinaire. »
En formulant l'avis que le moment
est venu pour le Vatican d'entrer en re-
lations directes avec le Gouvernement
chinois, le correspondant du Times re-
prend une idée qui, comme le sait Vo-
tre Excellence, n est pas nouvelle et qui
a notamment été exposée par M. Ar-
chibald R, Colquhoun au cours de son
livre : « The Overland to China » paru à
la fin de 1900.Bien que la passion entraî-
ne parfois l'auteur à des appréciations
excessives et injustes au sujet de la po-
litique française en Chine, ces pages
m'ont paru présentera l'heure actuelle,
un intérêt particulier et je crois devoir
en donner ci-dessous la traduction, en
ce qui concerne tout au moins les prin-
cipaux passages.
«(. Mais la France peut faire énor-
mément (contre l'influence britannique
en Chine) sans porter les choses à un
état de crise véritable. Au moyen de la
propagande catholique romaine, elle di-
rige un coin vers le cœur même du gou-
vernement et de l'administration de la
Chine. Le seul intérêt que la France
ait jamais eu en Chine a été le protec-
torat des chétiens. On a vu comment,
il y a plus de douze ans, les essais ten-
tés par le Vatican en vue de nommer
un Délégué apostolique à Pékin ont été
rendus vains par l'intervention de la
France, déclarant que s'il n'abandon-
nait pas cette intention, le gouverne-
ment républicain confisquerait les re-
venus de l'Eglise en France. C'est pres-
que les larmes aux yeux que le Saint
Père déclara être hors d'état d'exécuter
la mesure proposée, disant: « Pour au-
tant que j'aime l'Eglise en Chine, je ne
puis pas sacrifier mes enfants plus près
de ma demeure (nearer home) ».
- A A
Le compte rendu de cette'négociation
donné dans la Revue des Deux Mondes,
(1) exposel'&ffaire sans grands ambages.
« M. Lefebvre de Behaine opposa nette-
ment le vote du Gouvernement de la
République au dessein que les Anglais
et les Allemands avaient su inspirer à
Pékin et faire accueillir au Vatican. Le
pape céda; il fit imprimer et envoyer
aux évêques français une brochure où il
expliquait pourquoi, malgré son vif dé-
plaisir, et malgré l'avantage qu'il avait
espéré pour la foi catholique de la créa-
tion d'une - nouvelle nonciature, il dai-
gnait condescendre au YCOU de la Fille
aînée de l'Eglise ». On rapporte que le
délégué apostolique est actuellement
envoyé ou sur le point de l'être, mais
entièrement privé de son indépendance*
Le sang des martyrs est, en Chine, la
graine de l'agrandissement français. La
France se sert des missionnaires et des
chrétiens indigènes comme agents-pro-
vocateurs ; et des outrages et des faits
de martyre (martyr doms, )sont sa récolte
politique (2). Ce que la prépondérance
de son commerce fait pour l'Angleterre,
le protectorat catholique le fait pour
(1) 1" septembre 1898.
(2) Tout ce passage a déjà manifestement vieilli
et no peut plus maintenant être considéré com-
me une vérité.
H est seulement intél'esliantt,à titre d'indication
aur un état d'esprit qui n'est pas spécial à l'au-
teur .D'ailleurs,on ne saurait soutenir qu'à aucun
époque le sang des martyrs ait servi à l'agran-
dissement territorial de la France en Chine.
la France (1), de telle sorte que l'in-
fluence de leurs positions respectives
vis-à-vs des Chinois est à peu près ba-
lancée: mais la France tire dix fois plus
parti de son élément (matérial) religieux
que la Grande-Bretagne l'a jamais fait
de son élément commercial. Sous les
soins empressés du Gouvernement fran-
çais les catholiques sont devenus un vé-
ritable imperium in imperio n'ayant pas
égard aux lois et coutumes locales, do-
minant leurs voisins païens, et passant
par-dessus la loi de leur pays. Chaque
fois qu'un chrétien a une dispute avec
un païen, quel que puisse être le sujet
en question, la querelle est prompte-
ment saisie en mains par le prêtre qui,
s'il ne peut pas intimider lui-même les
fonctionnaires locaux, et les obliger à
donner raison au chrétien, représente
l'affaire comme un cas de persécution,
où le Consul de France est appelé
a intervenir. Alors le redressement
est rigoureusement exigé, sans la moin-
dre référence à la justice de la demande.
L'assurance que cette sorte d'inter-
vention de la part d'une Puissance
étrangère suivra certainement, con-
duit, en fait, à ce que les abus les
plus grossiers soient commis par les
chrétiens, et tandis que le Missionnaire
français peut aller loin, le chrétien
indigène peut aller infiniment plus
loin en narguant les autorités et en
exerçant sa tyrannie sur le peuple.
Un récent exemple de cela, entre
beaucoup d'autres, fut rapporté à l'au-
teur, alors qu'il voyageait récemment
sur le Yangtzeu. Un prêtre catholique
romain (chinois) entrait en chaise à
porteur dans une ville, quand quelques
gens de la campagne lui lancèrent des
malédictions. Il sortit aussitôt de son
équipage, se rendit auprès des princi-
paux personnages de la ville et leur dit
qu'à moins qu'il ne lui payassent 100 l.st
il les dénoncerait au magistrat Ignorant
quelles pourraient être pour eux les
conséquences-du fait de se trouver en-
tre les mains des mandarins, les gens
recueillirent la rançon demandée et la
versèrent au prêtre. On dit qu'il employa
l'argent a l'achat d'une maison du voi-
sinage, et dans laquelle il s'établit pour
propager la doctrine. Il n'est pas surpre-
nant que des procédés arbitraires com-
me celui-ci aient pour résultat de faire
craindre et haïr les Chrétiens, et nous
ne devons pas être étonnés quand,à l'oc-
casion, il se produit le meurtre d'un
prêtre, alors que de tels sentiments
sont répandus dans le pays.
Chacun des incidents, cependant,
est utilisé par la France pour extor-
quer plus de privilèges et de con-
cessions dans la vallée du Yangtzeu.
Elle a, au moment présent, dans son
compte-courant, les inscriptions en
débit suivantes (débit entries) con-
tre le Gouvernement chinois : cent
meurtres,dont deux de pères étrangers ;
20 COO chrétiens chassés de leurs
demeures et réduits a la mendicité, et
des biens détruits représentant nne va-
leur de 5 millions de taëls.Cette lourde
note s'allonge tous les jours, et, dans
la liquidation, la France a un jeu ma-
gnifique à jouer. Elle peut soit enle-
ver des provinces entières au Gouver-
nement central, ou rester en attente
pour des représailles locales, ou com-
biner les deux, comme l'Allemagne le fit
dans le cas de Kia tcheou, procédure qui
peut prendre la forme de lourdes traites
sur le territoire du Yangtzeu, ou de telles
réclamations exclusives, qui peuvent ef-
fectivement empêcher le développement
de cette région par aucune des Puissan-
ces réellement commerciales, car, dans
sa politique extrême-orientale,la France
ne saurait être considérée commercia-
le. (cannot be called commercial), a The
Overland to-China », pp.327-331.)
A vrai dire, dans ces. derniers temps,
les missionnaires catholiques se sont à
différentes reprises défendus à ce sujet,
et ont cherché à repousser le reproche,
qui leur est fait de divers côtés, d'inter-
venir d'une façon intempestive et abusive
auprès des tribunaux indigènes, en fa-
veur de leurs chrétiens. Cependant,
* (1) Ceci est, au fond, l'idée qu'ont développée
MM. Pinon et de Marcillac dans leur livre : La
Chine qui s'ouvre, paru quelques mois avant
l'ouvrage de M. Colqnhoun. Cf. H. Cordier.
Histoire des Relations de la Chine.T. II, p. 636.
il semble bien qu'à l'origine tout au
moins l'accusation ait été fondée.
Une preuve à cet égard résulte d'un
fait qui s'est produit, il est vrai, il y a
soixante ans, et qui paraîtrait invrai-
semblable et presque incroyable si l'his-
toire n'en était rapportée par un écrivain
des plus sérieux et des plus dignes de
foi, nullement suspect de partialité con-
tre les missionnaires,M. Charles Lavol-
lée, ancien membre de la mission de La-
grené en Chine. Dans son livre « La Chi-
ne contemporaine » (1861), cet auteur
expose comment deux missionnaires
français, MM. Hue et Gabet, arrivèrent
au commencement de juin 1846 à Tat-
sien lou (Szeu tchouan), trois mois après
avoir quitté Lhassa;peu après,d'après les
)rdresdu mandarinKich en,ambassadeur
hinois à Lhassa, ils durent comparaître
levant le tribunal de Tchengtou,lequel,
l'ail leurs, les acquitta. Ils se mirent en-
suite en route accompagnés d'un manda-
rin, Ting, pour rentrer à Canton. A l'oc-
casion d'un incident qui survint dans la
petite ville de Leang chan (Szeu tchou-
an) non loin de la frontière du Houpé,
où les mandarins crurent devoir saisir,
dans la Chambre des missionnaires,un
paquet qui leur avait été apporté par un
chrétien, et faire arrêter ce dernier sous
l'inculpation de complot, MM. Huc et
Gabet exigèrent un jugement public en
leur présence. C'est ici que commence
la partie à peine croyable du récit : In-
troduits à minuit dans la salle d'audience
les deux missionnaires eurent l'idée de
s'installer aux lieu et place du président
et des assesseurs, et de rendre eux-mê-
mes un simulacre de jugement chinois.
M. Ch. Lavollée raconte (en quatre pa-
ges) comment les choses se passèrent.
Après avoir fait intro.duire l'accusé (le
chrétien Tchao) et l'avoir interrogé, M.
Hue, qui jouait le rôle de président,
jugea que l'occasion était merveil-
leuse pour aborder devant les manda-
rins et en présence de toute cette foule
La question du Christianisme. Il ter-
mina l'incident en annonçant à haute
et intelligible voix qu'un édit de l'em-
pereur avait autorisé les chrétiens à se
livrer aux pratiques de leur culte, et
qu'on pouvait désormais adorer Dieu en
toute liberté. » Avant de lever l'au-
dience, M. lluc s'occupa du mandarin
qui avait fait emprisonner le chrétien
Tchao : il le déclara indigne de continu-
er son service, et lui retira purement et
simplement les fonctions qu'il avait été
chargé de remplir dans l'escorte. »
« On croit rêver en lisant de pareilles
aventures » dit, comme conclusion, M.
Ch. Lavollée.
Dans son volume publié il y a cinq
ans, sur la Chine et les missions chré-
tiennes, M. Raoul Allier reproduit un
récit du P. Stenz (de la mission alle-
mande au Chantoung), où l'on voit un
monsieur du nom de Eugène Wolf, se
présenter comme envoyé de l'ambassade
allemande au mandarin de Tjuja, ville
de district, et faire amener devant lui cinq
prisonniers, puis, dit le P. Stenz « tous
ces serviteurs durent s'éloigner : et
alors le pere provisoire s'assit au tri-
bunal (1). »
Ce sont là évidemment des faits ex-
ceptionnels ; mais ils sont intéressants
par l'esprit qui les a inspirés, et qui sub-
siste certainement à l'heure actuelle, se
manifestant suivant les localités et les
circonstances, sous une forme ou sous
une autre.
Comme l'a écrit M.Ounelm,évèque de
Durham,dansla lettre adressée au Times
et publiée dans le numéro du 9 mars de
cette année, « il est grand temps que la
justice et les raisons d'opportunité (ex-
pediency) s'unissent pour interdire .aux
missionnaires de se mêler à la politique
locale ou autre. »
Ed. CLA.VERY.
P. S. Voici la traduction du texte
complet de la lettre de l'evêque de Dur-
ham :
A L'EUITEUR uu Il TIMES".
Monsieur,
Je suis au nombre des personnes,comme
on en compte tant en Angleterre, qui
ont des amis ou des parents parmi les
(1) Les troubles de Chine et les missions chré-
tiçjines. - Paris, Fischbacher, 1901, pp. 55.56.
1
missionnaires en Chine, et vos télégram-
mes de Chine, par exemple ceux d'hier et
d'aujourd'hui sont pour moi d'un intérêt
de plus en plus mêlé d'an xiéfé. Les malheu-
reux évènements de Nantehang sont en-
core obscurs, tant les relations sont peu
d'accord dans les détails.Mais il paraît que
cet éclat (outbreak) a un certain rapport,
en quelque manière, avec des disputes
entre les magistrats et le3 missionnaires
catholiques romains à propos d'une affaire
devant les tribunaux indigènes. Le résul-
tat a été que plusieurs vies chrétiennes,
tant catholiques romaines que proteslantes
ont été sacrifiées.
Votre si capable correspondant à Shan-
ghai dit, dans le Times d'aujourd'hui : «Il
« est impossible de nier l'intervention des
a missionnaires dans la politique locale, et
« la protection qu'ils prêtent aux iudigè-
« nés convertis constitue l'une des princi-
« pales^jauses de l'attitude anti-étrangère
« des fonctionnaires chinois » Ceux de
nous qui ont des relations personnelles
intimes avec des missionnaires d'expé-
rience (mes frères, l'évoque et l'archidoyen
Moule ont travaillé en Chine iS et 40 ans
respectivement ; l'évêque a vécu depuis
18U4 au cœur de la grande cité de l'inté-
rieur Ilang tcheou) ne savent que trop bien
que cette assertion est vraie, mais avec
cette importante réserve qu'elle n'est v'uie
exclusivement, c'est-à-dire, ainsi, en pra-
tique, non des missionnaires en général,que
des missionnaires catholiques romains.Co m
bien de lettres privées ai-je reçues deHang
tcheou où était question des difficultés très
sérieuses,critiques,suscitées aux mission-
naires de l'Eglise d'Angleterre par exem-
ple, par suite de l'intervention injustifiée
(undue) de leurs voisins romains dans des
affaires devant les tribunaux indigènes.Les
missionnaires protestants, je ne crains pas
de le dire, s'abstiennent avec soin et par
principe d'interventions de ce genre.
Je n'écris pas en vue d'entrer dans de
longues controverses. le voudrais plutôt
demander, par l'intermédiaire de vos co-
lonnes, si c'est trop d'espérer que l'Eglise
catholique romaine fera en sorte, résolu-
ment et activement, de décourager parmi
ses missionnaiies en Chine cette tradition
si dangereuse. Chaque mois, on constate
un accroissement du sentiment national
jaloux qui anime les classes dirigeantes en
Chine. Il est grand temps que la justice et
les raisons d'opportunité (expediency)
s'unissent pour interdire aux missionnai-
res de se mêlera la politique locale ou au-
Lre. Une telle entremise ne peut assuré-
ment servir les Uns les plus élevées d'une
mission quelconque, et elle compromet, à
un degré formidable, la sécurité person-
nelle des dévoués collaborateurs de toute
mission.
Signé : HANDLEY DUNELM.
Auckland Castle, Bishop Auclkand, 28
février.
-..,.,., -
La Semaine Coloniale.
Les capitaux dans nos colonies.
Dans son remarquable rapport sur le
budget des colonies de 1006., M. le séna-
teur Saint-Germain a publié les statisti-
ques établies sur sa demande par le mi-
nistère, des capitaux engagés dans nos
colonies. Les estimations, bienqu'incom-
plètes, sont instructives. Leur total
s'élève à 1.726 millions, se départissant
ainsi : Indo-Chine 545, Afrique Occidetir
tale 224, Madagascar 190, Guadeloupe
138, Nouvelle-Calédonie 114, Martinique
,raize 3 0, Côte deâ
100, Réunion 100, Guyane 80, Côte des
Somalis 64, Indes 63, Congo 60, Saint-
Pierre et Miqufilon 21, Comores 14, Océa.
nie frallaise 12.
Les capitaux français dominent nota-
blement, ainsi en Indo-Chine les capitaux
étrangers ne sont évalués qu'à 122 mil-
lions.
Bien qu'en réalité les capitaux enga-
gés dépassent deux milliards, ils sont
loin d'atteindre le chiffre nécessaire et
l'on peut en concevoir quelque regret, en
songeant que près de 35 milliards d'ar-
gent français sont placés à l'étranger.
-. Le commerce calédon'ien. L'or
fice colonial vient d'établir comme suit les
chiffres'du mouvement du commerce géné-
ral de la Nouvelle-Calédonie en 1905. Le
commercetotal(importation et exportation
réunies; s'est élevé à 21.797.033 francs,
dont ; 10.726.657 francs à l'importation
et 11.070.378 francs à l'exportation. La
part de la France dans ce mouvement
commercial a été de 8.582'387 francs dont
5.762.378 francs à l'importation et
2.820.309 francs à l'exportation.
Japon. Navigation française au Ja-
pon. Pendant l'année 1904, il est entré
dans le port de Nagasaki, deux paque-
bots français jaugeant ensemble 4.165
tonneaux ayant fait expressément escale
en ce port pour prendre des passagers
russes, et trois voiliers d'une jauge de
4.726 tonnes, venus de Philadelphie avec
des chargements de pétrole.
Au total, il est entré dans tous les
ports du Japon en 1904,108 navires fran-
çais (y compris 10 voiliers) jaugeant en-
semble 234.806 tonneaux. En 1903, il en
était entré 113, les différences sont donc
peu sensibles d'une année àl'autre.
Japon, - Importations provenant des
colonies françaises (Indo-Chine). Le to-
tal des importations provenant des colo-
nies françaises (Indo-Chine) dans les
quatre ports Nagasaki, Moji, Karatsu
et Kutchinotsu a été de 710.755.49 yens
en 1903 et de 776.781 34 yens en 1904.
L'importation de notre colonie d'Indo-
Chine se compose presque entièrement
de riz ; les relations entre les deux pays
paraissent prendre une extension beau-
coup plus grande, même en ne considé-
rant que ce seul article.
H. C.
-.,## -–
LA SEMAINE ÉCONOMIQUE
A la Réunion. - Il est de nouveau
question de rattacher la Réunion àMada-
gascar, et de placer l'administrateur de
cette très ancienne colonie sous la haute
autorité du gouverneur général de Mada-
gascar. Il résulterait de cette mesure, si
elle était prise, une notable économie
pour les finances locales, mais elle ne se-
ra réalisée qu'après l'installation du non -
veau câble Tamatave-Réunion.
Commission des douanes à la
Chambre. La Commission des doua-
nes a constitué son bureau: M. Debussy,
président, élu par 17 voix contre 14 voix
à M. Klotz ; vice-présidents, MM. Klotz,
Siegfried, Thierry, Morel et Bourrat ;
secrétaires, MM. Bourrely, Kajon, Gé-
rald, Cadenat et Fleurent.
La Commission a décidé de convoquer,
pour sa première séance, les ministres
des affairesetrangères et ducommerce au
sujet des traités pendants avec la Suisse
et l'Espagne.
Bavière. - On écrit de Munich que
les négociants en chaussures de cette
place se plaignent de ne plus recevoir
d'offres pour les articles français, qui ce-
pendant, sont très appréciés. Des afiai-,
res importantes pourraient donc être
traitées dans cette branche en Allema-
gne, car la mode des toilettes de dames
étant actuellement aux jupes courtes, il
en résultera certainement un plus grand
luxe dans la chaussure.
Etats-Unis. Les longs « gants de
soie » pourraient actuellement trouver
de sérieux débouchés aux Etats-Unis,
par suite de la mode de manches courtes
dans la toilette des dames.
Italie. La fabrication du « chocolat»
est en pleine prospérité à « Turin ». La
vente de nos produits français y diminue
donc sensiblement, et cela parce qu'il
n'est pas présenté de manière à solliciter
l'acheteur. Le chocolat français, coulé
dans les moules dont la forme n'a pas va-
rié depuis très longtemps, ne tente pas
le client et nos fabricants devraient imi-
ter leurs concurrents suisses, qui parent
très joliment leurs produits et atteignent
une vente considérable en faisant des ar-
ticles de luxe avec des chocolats qui ne
sont pas supérieurs aux nôtres en qua-
lité.
Tunisie.- Recettes d"exploitation des
chemins de fer.- Les recettes d'exploita-
tion des chemins de fer en Tunisie (li-
gnes d'intérêt général) se sont élevées,
pendant les années 1904 et 1905 à : 5,965,
806 francs en 1904 contre 5,426,044 francs
pour l'exercice 1905, soit une diminution
de538.862 francs pour l'exercice 1905.
La longueur exploitée a été de 910 ki-
lomètres.
Le commerce général è Madagas-
car en 1905. L'Office colonialvient
d'établir les chiffres du mouvement du
commerce général de Madagascar en
1905. Le commerce total (importation et
exportation réunies de marchandises de
toute sortes) s'est élevé à une somme de
54.049.002francs. C'est une augmenta-
tion de 8.202.459 francs sur l'année pré-
cédente et de 5.034.895 francs sur la
moyenne quinquennale antérieure a
1904.
A l'importation, les valeurs ont atteint
le chiffre de 31.198.4LO francs. Elles ont
été ainsi supérieures de 4.779.025 francs
à celles de l'année précédente et inférieu-
res de 6.408.357 francs à la moyenne quin-
quennale.
Les exportations ont atteint le chiffre
de 22,850.592 francs, en augmentation de
3.423.433 francs sur l'année précédente
et de 11.413.252 francs sur la moyenne
quinquennale.
Les négociations franco-suisses.
-M. Revoil a remis la réponse du gouver-
nement français à la dernière note du
Conseil fédéral.
Nous maintenons,par cette réponse,no-
tre droit de 4 francs sur-les soies, et of-
frons une réduction de tarifs sur les bro-
deries.
Enfin nous demandons, pour une cer-
taine catégorie de vins, que les droits
soient portés de 7 à 8 francs.
H.C.
L'automobilisme aux Etats-Unis.
L'exportation des automobiles aux E-
tats-Unis en 1905 a été la plus importan-
te dans l'histoire de cette industrie. Elle
a atteint la valeur de 2.695.655 dollars,
contre 1.987.510 en 1904 et 1.643.029 en
1903. Le meilleur acheteur en 1905 a été
l'Angleterre qui a acheté en Amérique
des automobiles pour 707.045 dollars, le
Canada a acheté pour 537.538 dollars, la
France pour 269.703 dollars, l'Italie pour
163.978 dollars, l'Allemagne pour 105*457
dollars et le reste de l'Europe pour 239.
379 dollars.
, Au Mexique, l'Amérique a exporté des
automobiles pour 192.452 dollars et aux
Indes occidentales pour 151.859 dollars.
Cette année, à en juger par les statis-
tiques des deux premiers mois, l'exporta-
tion des automobiles sera encore bien su-
périeure à celle de l'année dernière. En
effet, la valeur de l'exportation pendant
les deux premiers mois était de 630.407
dollars, contre 456.281 pendant la même
période de 1905.
('Pai[y Consular and: traies reports).
Un syndicat bordelais de caout-
chouc. - Il vient enfin de se fonder et
a pour principal but:
1° De collationner les différents usages
pratiqués à Bordeaux pour le commerce
des caoutchoucs, d'adopter les meilleurs
et d'indiquer dans un règlement net et
précis les conditions auxquelles pour-
ront se référer, dans la suite, - les tran-
sactions effectuées sur place ; 2° de créer
un centre d'action pour l'organisation,
le développement et la défense du mar-
ché de caoutchouc à Bordeaux et de re-
présenter celui-ci auprès des pouvoirs
publics, des diverses administrations,
Chambre de commerce, compagnies de
transports ; 3° de recueillir dans tous les
centres de production et de consomma-
tion tous renseignements intéressants et
de les tenir à la disposition de ses adlié-
rents.
Régulariser, stabiliser et perfection-
ner les usages du marché et défendre ses
intérêts, s'ils venaient à être menacés,
telle est la tâche qu'ont assumée les mem-
bres du Syndicat bordelais du commerce
du caoutchouc.
Les apparences de récolte de
1906. Le ministère de ragriculture
vient de publier les évaluations des ré-
coltes en terre d'après les professeurs
départementaux d'agriculture pour l'an-
née 1906.
Les notes fournies s'appliquent aux ap-
parences à la date du 15 juin. Leur ré-
capitulation donne, pour la vigne, les ré-
sultats suivants :
1 département a 100 : très bon.
35 départements ont 99 à 80 : bon.
32 ont 79 à 60: assez bo n.
3 59 à 50 : passable.
2 ont 49 à 30 : médiocre.
En 1905, la récapitulation des cotes
donnait :
1 département, 100 : très bon.
42 départements, 99 à80 : bon.
27 79 à 60 :assez bon.
6 59 à 50 : passable.
De cette dernière récapitulation res-
sortait un coefficient d'ensemble de 80 ;
le coefficient général n'est plus que de
72 pour 1906. Or au coefficient 80 a cor-
respondu une récolte de 56.000.000 -.hec-
tolitres l'année dernière. En divisant ce
total par 80 et en le multipliant par 72,
nous trouvons un chiffre de 50.940.000
qui représente grosso modo l'évaluation
des professeurs d'agriculture basée sur
les perspectives du vignoble au 15 juin.
A propos delà récolte vinicole de France
on peut conclure qu'avec des circons-
tances normales elle pourra atteindre
50.000.000 d'hectolitres ; avec des cir-
constances très favorables, elle dépasse-
ra ce chiffre- de quelques millions d'iiec-
tos. Si, au contrairede graves accidents
climatériques, éclosions de maladies di-
- - -
PÏu 1rance: 1;5jjcent.
Etranger et Colonies: 30 cent. -
: ---
JEUDI 2 AOUT 1906 -
Les Annales Coloniales
Tous les mandats doivent être adressés au nom
de M. Vadministrateur, toutes les communica-
tions concernant la rédaction au nom de M. le
Rédacteur en chef. -
JOTJPL3STA.3L, HEÎBXD01vI^.XD-A.II\.E
Paraissant tous les Jeudis
As
Directeur : MAFfeEL RUEDEL
20, G-alerie d'Orléans (Palais=Royal, PARIS 1er)
ABONNEMENTS
Un an 6 moit
FRANCE. , , , 8 fr. 4 fr. SO
ETRANGER ET COLONIES. 12 » 8 fr.
On s'abonne sans frais dans tous les Bureaux de Poste
Les Missions Catholiques
EN CHINE
A propos d'un télégramme récent du
Dr. Morrison. Extrait d'un livre de
M. Archibale Colquhoun: « The Over-
land to Chine. »
Dans un passage de son télégramme
du 20 avril dernier, cité par le rpemps
(N" du 5 mai 1906) le Dr. Morrison écri-
vait :
« Les missionnaires catholiques inter-
viennent fréquemment dans les affaires
des tribunaux indigènes et ces inter-
ventions amènent tôt où tard la ruptu-
re de la paix et la condamnation d'in-
nocents. Le moment est venu, pour le
Vatican, d'entrer en relations directes
avec le Gouvernement chinois, de dé-
fendre à ses missionnaires l'intervention
aveugle dans les tribunaux et d'exercer
sur ces missionnaires un contrôle dis-
ciplinaire. »
En formulant l'avis que le moment
est venu pour le Vatican d'entrer en re-
lations directes avec le Gouvernement
chinois, le correspondant du Times re-
prend une idée qui, comme le sait Vo-
tre Excellence, n est pas nouvelle et qui
a notamment été exposée par M. Ar-
chibald R, Colquhoun au cours de son
livre : « The Overland to China » paru à
la fin de 1900.Bien que la passion entraî-
ne parfois l'auteur à des appréciations
excessives et injustes au sujet de la po-
litique française en Chine, ces pages
m'ont paru présentera l'heure actuelle,
un intérêt particulier et je crois devoir
en donner ci-dessous la traduction, en
ce qui concerne tout au moins les prin-
cipaux passages.
«(. Mais la France peut faire énor-
mément (contre l'influence britannique
en Chine) sans porter les choses à un
état de crise véritable. Au moyen de la
propagande catholique romaine, elle di-
rige un coin vers le cœur même du gou-
vernement et de l'administration de la
Chine. Le seul intérêt que la France
ait jamais eu en Chine a été le protec-
torat des chétiens. On a vu comment,
il y a plus de douze ans, les essais ten-
tés par le Vatican en vue de nommer
un Délégué apostolique à Pékin ont été
rendus vains par l'intervention de la
France, déclarant que s'il n'abandon-
nait pas cette intention, le gouverne-
ment républicain confisquerait les re-
venus de l'Eglise en France. C'est pres-
que les larmes aux yeux que le Saint
Père déclara être hors d'état d'exécuter
la mesure proposée, disant: « Pour au-
tant que j'aime l'Eglise en Chine, je ne
puis pas sacrifier mes enfants plus près
de ma demeure (nearer home) ».
- A A
Le compte rendu de cette'négociation
donné dans la Revue des Deux Mondes,
(1) exposel'&ffaire sans grands ambages.
« M. Lefebvre de Behaine opposa nette-
ment le vote du Gouvernement de la
République au dessein que les Anglais
et les Allemands avaient su inspirer à
Pékin et faire accueillir au Vatican. Le
pape céda; il fit imprimer et envoyer
aux évêques français une brochure où il
expliquait pourquoi, malgré son vif dé-
plaisir, et malgré l'avantage qu'il avait
espéré pour la foi catholique de la créa-
tion d'une - nouvelle nonciature, il dai-
gnait condescendre au YCOU de la Fille
aînée de l'Eglise ». On rapporte que le
délégué apostolique est actuellement
envoyé ou sur le point de l'être, mais
entièrement privé de son indépendance*
Le sang des martyrs est, en Chine, la
graine de l'agrandissement français. La
France se sert des missionnaires et des
chrétiens indigènes comme agents-pro-
vocateurs ; et des outrages et des faits
de martyre (martyr doms, )sont sa récolte
politique (2). Ce que la prépondérance
de son commerce fait pour l'Angleterre,
le protectorat catholique le fait pour
(1) 1" septembre 1898.
(2) Tout ce passage a déjà manifestement vieilli
et no peut plus maintenant être considéré com-
me une vérité.
H est seulement intél'esliantt,à titre d'indication
aur un état d'esprit qui n'est pas spécial à l'au-
teur .D'ailleurs,on ne saurait soutenir qu'à aucun
époque le sang des martyrs ait servi à l'agran-
dissement territorial de la France en Chine.
la France (1), de telle sorte que l'in-
fluence de leurs positions respectives
vis-à-vs des Chinois est à peu près ba-
lancée: mais la France tire dix fois plus
parti de son élément (matérial) religieux
que la Grande-Bretagne l'a jamais fait
de son élément commercial. Sous les
soins empressés du Gouvernement fran-
çais les catholiques sont devenus un vé-
ritable imperium in imperio n'ayant pas
égard aux lois et coutumes locales, do-
minant leurs voisins païens, et passant
par-dessus la loi de leur pays. Chaque
fois qu'un chrétien a une dispute avec
un païen, quel que puisse être le sujet
en question, la querelle est prompte-
ment saisie en mains par le prêtre qui,
s'il ne peut pas intimider lui-même les
fonctionnaires locaux, et les obliger à
donner raison au chrétien, représente
l'affaire comme un cas de persécution,
où le Consul de France est appelé
a intervenir. Alors le redressement
est rigoureusement exigé, sans la moin-
dre référence à la justice de la demande.
L'assurance que cette sorte d'inter-
vention de la part d'une Puissance
étrangère suivra certainement, con-
duit, en fait, à ce que les abus les
plus grossiers soient commis par les
chrétiens, et tandis que le Missionnaire
français peut aller loin, le chrétien
indigène peut aller infiniment plus
loin en narguant les autorités et en
exerçant sa tyrannie sur le peuple.
Un récent exemple de cela, entre
beaucoup d'autres, fut rapporté à l'au-
teur, alors qu'il voyageait récemment
sur le Yangtzeu. Un prêtre catholique
romain (chinois) entrait en chaise à
porteur dans une ville, quand quelques
gens de la campagne lui lancèrent des
malédictions. Il sortit aussitôt de son
équipage, se rendit auprès des princi-
paux personnages de la ville et leur dit
qu'à moins qu'il ne lui payassent 100 l.st
il les dénoncerait au magistrat Ignorant
quelles pourraient être pour eux les
conséquences-du fait de se trouver en-
tre les mains des mandarins, les gens
recueillirent la rançon demandée et la
versèrent au prêtre. On dit qu'il employa
l'argent a l'achat d'une maison du voi-
sinage, et dans laquelle il s'établit pour
propager la doctrine. Il n'est pas surpre-
nant que des procédés arbitraires com-
me celui-ci aient pour résultat de faire
craindre et haïr les Chrétiens, et nous
ne devons pas être étonnés quand,à l'oc-
casion, il se produit le meurtre d'un
prêtre, alors que de tels sentiments
sont répandus dans le pays.
Chacun des incidents, cependant,
est utilisé par la France pour extor-
quer plus de privilèges et de con-
cessions dans la vallée du Yangtzeu.
Elle a, au moment présent, dans son
compte-courant, les inscriptions en
débit suivantes (débit entries) con-
tre le Gouvernement chinois : cent
meurtres,dont deux de pères étrangers ;
20 COO chrétiens chassés de leurs
demeures et réduits a la mendicité, et
des biens détruits représentant nne va-
leur de 5 millions de taëls.Cette lourde
note s'allonge tous les jours, et, dans
la liquidation, la France a un jeu ma-
gnifique à jouer. Elle peut soit enle-
ver des provinces entières au Gouver-
nement central, ou rester en attente
pour des représailles locales, ou com-
biner les deux, comme l'Allemagne le fit
dans le cas de Kia tcheou, procédure qui
peut prendre la forme de lourdes traites
sur le territoire du Yangtzeu, ou de telles
réclamations exclusives, qui peuvent ef-
fectivement empêcher le développement
de cette région par aucune des Puissan-
ces réellement commerciales, car, dans
sa politique extrême-orientale,la France
ne saurait être considérée commercia-
le. (cannot be called commercial), a The
Overland to-China », pp.327-331.)
A vrai dire, dans ces. derniers temps,
les missionnaires catholiques se sont à
différentes reprises défendus à ce sujet,
et ont cherché à repousser le reproche,
qui leur est fait de divers côtés, d'inter-
venir d'une façon intempestive et abusive
auprès des tribunaux indigènes, en fa-
veur de leurs chrétiens. Cependant,
* (1) Ceci est, au fond, l'idée qu'ont développée
MM. Pinon et de Marcillac dans leur livre : La
Chine qui s'ouvre, paru quelques mois avant
l'ouvrage de M. Colqnhoun. Cf. H. Cordier.
Histoire des Relations de la Chine.T. II, p. 636.
il semble bien qu'à l'origine tout au
moins l'accusation ait été fondée.
Une preuve à cet égard résulte d'un
fait qui s'est produit, il est vrai, il y a
soixante ans, et qui paraîtrait invrai-
semblable et presque incroyable si l'his-
toire n'en était rapportée par un écrivain
des plus sérieux et des plus dignes de
foi, nullement suspect de partialité con-
tre les missionnaires,M. Charles Lavol-
lée, ancien membre de la mission de La-
grené en Chine. Dans son livre « La Chi-
ne contemporaine » (1861), cet auteur
expose comment deux missionnaires
français, MM. Hue et Gabet, arrivèrent
au commencement de juin 1846 à Tat-
sien lou (Szeu tchouan), trois mois après
avoir quitté Lhassa;peu après,d'après les
)rdresdu mandarinKich en,ambassadeur
hinois à Lhassa, ils durent comparaître
levant le tribunal de Tchengtou,lequel,
l'ail leurs, les acquitta. Ils se mirent en-
suite en route accompagnés d'un manda-
rin, Ting, pour rentrer à Canton. A l'oc-
casion d'un incident qui survint dans la
petite ville de Leang chan (Szeu tchou-
an) non loin de la frontière du Houpé,
où les mandarins crurent devoir saisir,
dans la Chambre des missionnaires,un
paquet qui leur avait été apporté par un
chrétien, et faire arrêter ce dernier sous
l'inculpation de complot, MM. Huc et
Gabet exigèrent un jugement public en
leur présence. C'est ici que commence
la partie à peine croyable du récit : In-
troduits à minuit dans la salle d'audience
les deux missionnaires eurent l'idée de
s'installer aux lieu et place du président
et des assesseurs, et de rendre eux-mê-
mes un simulacre de jugement chinois.
M. Ch. Lavollée raconte (en quatre pa-
ges) comment les choses se passèrent.
Après avoir fait intro.duire l'accusé (le
chrétien Tchao) et l'avoir interrogé, M.
Hue, qui jouait le rôle de président,
jugea que l'occasion était merveil-
leuse pour aborder devant les manda-
rins et en présence de toute cette foule
La question du Christianisme. Il ter-
mina l'incident en annonçant à haute
et intelligible voix qu'un édit de l'em-
pereur avait autorisé les chrétiens à se
livrer aux pratiques de leur culte, et
qu'on pouvait désormais adorer Dieu en
toute liberté. » Avant de lever l'au-
dience, M. lluc s'occupa du mandarin
qui avait fait emprisonner le chrétien
Tchao : il le déclara indigne de continu-
er son service, et lui retira purement et
simplement les fonctions qu'il avait été
chargé de remplir dans l'escorte. »
« On croit rêver en lisant de pareilles
aventures » dit, comme conclusion, M.
Ch. Lavollée.
Dans son volume publié il y a cinq
ans, sur la Chine et les missions chré-
tiennes, M. Raoul Allier reproduit un
récit du P. Stenz (de la mission alle-
mande au Chantoung), où l'on voit un
monsieur du nom de Eugène Wolf, se
présenter comme envoyé de l'ambassade
allemande au mandarin de Tjuja, ville
de district, et faire amener devant lui cinq
prisonniers, puis, dit le P. Stenz « tous
ces serviteurs durent s'éloigner : et
alors le pere provisoire s'assit au tri-
bunal (1). »
Ce sont là évidemment des faits ex-
ceptionnels ; mais ils sont intéressants
par l'esprit qui les a inspirés, et qui sub-
siste certainement à l'heure actuelle, se
manifestant suivant les localités et les
circonstances, sous une forme ou sous
une autre.
Comme l'a écrit M.Ounelm,évèque de
Durham,dansla lettre adressée au Times
et publiée dans le numéro du 9 mars de
cette année, « il est grand temps que la
justice et les raisons d'opportunité (ex-
pediency) s'unissent pour interdire .aux
missionnaires de se mêler à la politique
locale ou autre. »
Ed. CLA.VERY.
P. S. Voici la traduction du texte
complet de la lettre de l'evêque de Dur-
ham :
A L'EUITEUR uu Il TIMES".
Monsieur,
Je suis au nombre des personnes,comme
on en compte tant en Angleterre, qui
ont des amis ou des parents parmi les
(1) Les troubles de Chine et les missions chré-
tiçjines. - Paris, Fischbacher, 1901, pp. 55.56.
1
missionnaires en Chine, et vos télégram-
mes de Chine, par exemple ceux d'hier et
d'aujourd'hui sont pour moi d'un intérêt
de plus en plus mêlé d'an xiéfé. Les malheu-
reux évènements de Nantehang sont en-
core obscurs, tant les relations sont peu
d'accord dans les détails.Mais il paraît que
cet éclat (outbreak) a un certain rapport,
en quelque manière, avec des disputes
entre les magistrats et le3 missionnaires
catholiques romains à propos d'une affaire
devant les tribunaux indigènes. Le résul-
tat a été que plusieurs vies chrétiennes,
tant catholiques romaines que proteslantes
ont été sacrifiées.
Votre si capable correspondant à Shan-
ghai dit, dans le Times d'aujourd'hui : «Il
« est impossible de nier l'intervention des
a missionnaires dans la politique locale, et
« la protection qu'ils prêtent aux iudigè-
« nés convertis constitue l'une des princi-
« pales^jauses de l'attitude anti-étrangère
« des fonctionnaires chinois » Ceux de
nous qui ont des relations personnelles
intimes avec des missionnaires d'expé-
rience (mes frères, l'évoque et l'archidoyen
Moule ont travaillé en Chine iS et 40 ans
respectivement ; l'évêque a vécu depuis
18U4 au cœur de la grande cité de l'inté-
rieur Ilang tcheou) ne savent que trop bien
que cette assertion est vraie, mais avec
cette importante réserve qu'elle n'est v'uie
exclusivement, c'est-à-dire, ainsi, en pra-
tique, non des missionnaires en général,que
des missionnaires catholiques romains.Co m
bien de lettres privées ai-je reçues deHang
tcheou où était question des difficultés très
sérieuses,critiques,suscitées aux mission-
naires de l'Eglise d'Angleterre par exem-
ple, par suite de l'intervention injustifiée
(undue) de leurs voisins romains dans des
affaires devant les tribunaux indigènes.Les
missionnaires protestants, je ne crains pas
de le dire, s'abstiennent avec soin et par
principe d'interventions de ce genre.
Je n'écris pas en vue d'entrer dans de
longues controverses. le voudrais plutôt
demander, par l'intermédiaire de vos co-
lonnes, si c'est trop d'espérer que l'Eglise
catholique romaine fera en sorte, résolu-
ment et activement, de décourager parmi
ses missionnaiies en Chine cette tradition
si dangereuse. Chaque mois, on constate
un accroissement du sentiment national
jaloux qui anime les classes dirigeantes en
Chine. Il est grand temps que la justice et
les raisons d'opportunité (expediency)
s'unissent pour interdire aux missionnai-
res de se mêlera la politique locale ou au-
Lre. Une telle entremise ne peut assuré-
ment servir les Uns les plus élevées d'une
mission quelconque, et elle compromet, à
un degré formidable, la sécurité person-
nelle des dévoués collaborateurs de toute
mission.
Signé : HANDLEY DUNELM.
Auckland Castle, Bishop Auclkand, 28
février.
-..,.,., -
La Semaine Coloniale.
Les capitaux dans nos colonies.
Dans son remarquable rapport sur le
budget des colonies de 1006., M. le séna-
teur Saint-Germain a publié les statisti-
ques établies sur sa demande par le mi-
nistère, des capitaux engagés dans nos
colonies. Les estimations, bienqu'incom-
plètes, sont instructives. Leur total
s'élève à 1.726 millions, se départissant
ainsi : Indo-Chine 545, Afrique Occidetir
tale 224, Madagascar 190, Guadeloupe
138, Nouvelle-Calédonie 114, Martinique
,raize 3 0, Côte deâ
100, Réunion 100, Guyane 80, Côte des
Somalis 64, Indes 63, Congo 60, Saint-
Pierre et Miqufilon 21, Comores 14, Océa.
nie frallaise 12.
Les capitaux français dominent nota-
blement, ainsi en Indo-Chine les capitaux
étrangers ne sont évalués qu'à 122 mil-
lions.
Bien qu'en réalité les capitaux enga-
gés dépassent deux milliards, ils sont
loin d'atteindre le chiffre nécessaire et
l'on peut en concevoir quelque regret, en
songeant que près de 35 milliards d'ar-
gent français sont placés à l'étranger.
-. Le commerce calédon'ien. L'or
fice colonial vient d'établir comme suit les
chiffres'du mouvement du commerce géné-
ral de la Nouvelle-Calédonie en 1905. Le
commercetotal(importation et exportation
réunies; s'est élevé à 21.797.033 francs,
dont ; 10.726.657 francs à l'importation
et 11.070.378 francs à l'exportation. La
part de la France dans ce mouvement
commercial a été de 8.582'387 francs dont
5.762.378 francs à l'importation et
2.820.309 francs à l'exportation.
Japon. Navigation française au Ja-
pon. Pendant l'année 1904, il est entré
dans le port de Nagasaki, deux paque-
bots français jaugeant ensemble 4.165
tonneaux ayant fait expressément escale
en ce port pour prendre des passagers
russes, et trois voiliers d'une jauge de
4.726 tonnes, venus de Philadelphie avec
des chargements de pétrole.
Au total, il est entré dans tous les
ports du Japon en 1904,108 navires fran-
çais (y compris 10 voiliers) jaugeant en-
semble 234.806 tonneaux. En 1903, il en
était entré 113, les différences sont donc
peu sensibles d'une année àl'autre.
Japon, - Importations provenant des
colonies françaises (Indo-Chine). Le to-
tal des importations provenant des colo-
nies françaises (Indo-Chine) dans les
quatre ports Nagasaki, Moji, Karatsu
et Kutchinotsu a été de 710.755.49 yens
en 1903 et de 776.781 34 yens en 1904.
L'importation de notre colonie d'Indo-
Chine se compose presque entièrement
de riz ; les relations entre les deux pays
paraissent prendre une extension beau-
coup plus grande, même en ne considé-
rant que ce seul article.
H. C.
-.,## -–
LA SEMAINE ÉCONOMIQUE
A la Réunion. - Il est de nouveau
question de rattacher la Réunion àMada-
gascar, et de placer l'administrateur de
cette très ancienne colonie sous la haute
autorité du gouverneur général de Mada-
gascar. Il résulterait de cette mesure, si
elle était prise, une notable économie
pour les finances locales, mais elle ne se-
ra réalisée qu'après l'installation du non -
veau câble Tamatave-Réunion.
Commission des douanes à la
Chambre. La Commission des doua-
nes a constitué son bureau: M. Debussy,
président, élu par 17 voix contre 14 voix
à M. Klotz ; vice-présidents, MM. Klotz,
Siegfried, Thierry, Morel et Bourrat ;
secrétaires, MM. Bourrely, Kajon, Gé-
rald, Cadenat et Fleurent.
La Commission a décidé de convoquer,
pour sa première séance, les ministres
des affairesetrangères et ducommerce au
sujet des traités pendants avec la Suisse
et l'Espagne.
Bavière. - On écrit de Munich que
les négociants en chaussures de cette
place se plaignent de ne plus recevoir
d'offres pour les articles français, qui ce-
pendant, sont très appréciés. Des afiai-,
res importantes pourraient donc être
traitées dans cette branche en Allema-
gne, car la mode des toilettes de dames
étant actuellement aux jupes courtes, il
en résultera certainement un plus grand
luxe dans la chaussure.
Etats-Unis. Les longs « gants de
soie » pourraient actuellement trouver
de sérieux débouchés aux Etats-Unis,
par suite de la mode de manches courtes
dans la toilette des dames.
Italie. La fabrication du « chocolat»
est en pleine prospérité à « Turin ». La
vente de nos produits français y diminue
donc sensiblement, et cela parce qu'il
n'est pas présenté de manière à solliciter
l'acheteur. Le chocolat français, coulé
dans les moules dont la forme n'a pas va-
rié depuis très longtemps, ne tente pas
le client et nos fabricants devraient imi-
ter leurs concurrents suisses, qui parent
très joliment leurs produits et atteignent
une vente considérable en faisant des ar-
ticles de luxe avec des chocolats qui ne
sont pas supérieurs aux nôtres en qua-
lité.
Tunisie.- Recettes d"exploitation des
chemins de fer.- Les recettes d'exploita-
tion des chemins de fer en Tunisie (li-
gnes d'intérêt général) se sont élevées,
pendant les années 1904 et 1905 à : 5,965,
806 francs en 1904 contre 5,426,044 francs
pour l'exercice 1905, soit une diminution
de538.862 francs pour l'exercice 1905.
La longueur exploitée a été de 910 ki-
lomètres.
Le commerce général è Madagas-
car en 1905. L'Office colonialvient
d'établir les chiffres du mouvement du
commerce général de Madagascar en
1905. Le commerce total (importation et
exportation réunies de marchandises de
toute sortes) s'est élevé à une somme de
54.049.002francs. C'est une augmenta-
tion de 8.202.459 francs sur l'année pré-
cédente et de 5.034.895 francs sur la
moyenne quinquennale antérieure a
1904.
A l'importation, les valeurs ont atteint
le chiffre de 31.198.4LO francs. Elles ont
été ainsi supérieures de 4.779.025 francs
à celles de l'année précédente et inférieu-
res de 6.408.357 francs à la moyenne quin-
quennale.
Les exportations ont atteint le chiffre
de 22,850.592 francs, en augmentation de
3.423.433 francs sur l'année précédente
et de 11.413.252 francs sur la moyenne
quinquennale.
Les négociations franco-suisses.
-M. Revoil a remis la réponse du gouver-
nement français à la dernière note du
Conseil fédéral.
Nous maintenons,par cette réponse,no-
tre droit de 4 francs sur-les soies, et of-
frons une réduction de tarifs sur les bro-
deries.
Enfin nous demandons, pour une cer-
taine catégorie de vins, que les droits
soient portés de 7 à 8 francs.
H.C.
L'automobilisme aux Etats-Unis.
L'exportation des automobiles aux E-
tats-Unis en 1905 a été la plus importan-
te dans l'histoire de cette industrie. Elle
a atteint la valeur de 2.695.655 dollars,
contre 1.987.510 en 1904 et 1.643.029 en
1903. Le meilleur acheteur en 1905 a été
l'Angleterre qui a acheté en Amérique
des automobiles pour 707.045 dollars, le
Canada a acheté pour 537.538 dollars, la
France pour 269.703 dollars, l'Italie pour
163.978 dollars, l'Allemagne pour 105*457
dollars et le reste de l'Europe pour 239.
379 dollars.
, Au Mexique, l'Amérique a exporté des
automobiles pour 192.452 dollars et aux
Indes occidentales pour 151.859 dollars.
Cette année, à en juger par les statis-
tiques des deux premiers mois, l'exporta-
tion des automobiles sera encore bien su-
périeure à celle de l'année dernière. En
effet, la valeur de l'exportation pendant
les deux premiers mois était de 630.407
dollars, contre 456.281 pendant la même
période de 1905.
('Pai[y Consular and: traies reports).
Un syndicat bordelais de caout-
chouc. - Il vient enfin de se fonder et
a pour principal but:
1° De collationner les différents usages
pratiqués à Bordeaux pour le commerce
des caoutchoucs, d'adopter les meilleurs
et d'indiquer dans un règlement net et
précis les conditions auxquelles pour-
ront se référer, dans la suite, - les tran-
sactions effectuées sur place ; 2° de créer
un centre d'action pour l'organisation,
le développement et la défense du mar-
ché de caoutchouc à Bordeaux et de re-
présenter celui-ci auprès des pouvoirs
publics, des diverses administrations,
Chambre de commerce, compagnies de
transports ; 3° de recueillir dans tous les
centres de production et de consomma-
tion tous renseignements intéressants et
de les tenir à la disposition de ses adlié-
rents.
Régulariser, stabiliser et perfection-
ner les usages du marché et défendre ses
intérêts, s'ils venaient à être menacés,
telle est la tâche qu'ont assumée les mem-
bres du Syndicat bordelais du commerce
du caoutchouc.
Les apparences de récolte de
1906. Le ministère de ragriculture
vient de publier les évaluations des ré-
coltes en terre d'après les professeurs
départementaux d'agriculture pour l'an-
née 1906.
Les notes fournies s'appliquent aux ap-
parences à la date du 15 juin. Leur ré-
capitulation donne, pour la vigne, les ré-
sultats suivants :
1 département a 100 : très bon.
35 départements ont 99 à 80 : bon.
32 ont 79 à 60: assez bo n.
3 59 à 50 : passable.
2 ont 49 à 30 : médiocre.
En 1905, la récapitulation des cotes
donnait :
1 département, 100 : très bon.
42 départements, 99 à80 : bon.
27 79 à 60 :assez bon.
6 59 à 50 : passable.
De cette dernière récapitulation res-
sortait un coefficient d'ensemble de 80 ;
le coefficient général n'est plus que de
72 pour 1906. Or au coefficient 80 a cor-
respondu une récolte de 56.000.000 -.hec-
tolitres l'année dernière. En divisant ce
total par 80 et en le multipliant par 72,
nous trouvons un chiffre de 50.940.000
qui représente grosso modo l'évaluation
des professeurs d'agriculture basée sur
les perspectives du vignoble au 15 juin.
A propos delà récolte vinicole de France
on peut conclure qu'avec des circons-
tances normales elle pourra atteindre
50.000.000 d'hectolitres ; avec des cir-
constances très favorables, elle dépasse-
ra ce chiffre- de quelques millions d'iiec-
tos. Si, au contrairede graves accidents
climatériques, éclosions de maladies di-
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