Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1906-05-31
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 31 mai 1906 31 mai 1906
Description : 1906/05/31 (A7,N21). 1906/05/31 (A7,N21).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63749466
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/11/2012
France: 15 cent. JEUDI 31 MAI 1966
7* Etranger et Colantes : 30 cent.
t.,.: ':-.::.. 'il:'
,-' -
Les Annales Coloniales
Tous les mandats doivent être adressés ait nom
de M. l'administrateur, toutes les communica-
tions concernant la rédaction au nom de M. le
Rédacteur en chef.
JOl.TR.N" AL :B:EB:DO:M:.A:D.AIR..E
Paraissant tous les Jeudis
Directeur : MARCEL RUËDEL
4, Galerie d'Orléans (Palais-Floyal, PARIS 1er)
ABONNEMENTS
Un an 6 moi?
FRANCE. , , , 8 fr. 4 fr. uo
ETRANGER ET COLONIES. 12 » 8 fr.
On s'abonne sans frais dans tous les Boreaux de Poste
Nos ateliers étant fermés les
lundi et mardi de Pentecôte le
prochain numéro paraîtra le
14 juin.
La Tunisie agricole et forestière
à l'Expostion de Marseille
Pourquoi la presse parisienne, qui,
en de longues colonnes, nous a vanté
les beautés de l'Exposition de Milan,
n'a-t-elie consacré que quelques lignes
à l'Exposition coloniale de Marseille?
La vieille cité phocéenne a, sans
doute, le tort de se trouver par 3°1 de
longitude-est, ce qui la place à l'ouest
de Menton ; et il est bien entendu que
tout ce qui, en France, se passe ailleurs
qu'à Paris est non avenu et peut être
ignoré.
En raison de cUe ignorance de bon
ton, un journaliste a le droit d'écrire de
Milan, quinze jours après l'ouverture de
l'Exposition de Marseille, qu'il est bien
regrettable quenos villes de provincene
sachent pa& prendre des initiatives com-
me celle dont vient ds donner l'exem-
ple la ville italienne.
Eh bien, on ne saurait trop protester
contre de pareilles assertions. Nul des
visiteurs de l'exposition de Marseiile ne
niera qu'elle offre un ensemble heureu-
sement conçu, merveilleusement réali-
sé, à la. fois instructif et attrayant, dans
un sile peut être plus pittoresque que
celui qui a pour cadre Vficolo militaire
et le Ti-ocadéro, sous un ciel qui est peut-
être plus propice, parce que moins gri-
sâtre, que celui du Champ-de-Mars.
Transportée à Paris, l'Exposition co-
loniale de Marseille perdrait une partie
de ce caractère d'exotisme qui en est un
des charmes: la blancheur de ses palais
serait moins éclatante, la végét ation ne
viendrait plus contribuer à donner un
moment une illusion d'Orient. et elle
obtiendrait cependant encore un succès
immédiat et justifié,
Mais, hélas ! elle n'est pask Paris,elle
n'est pas, non plus, à Liège, à Milan ou
à Chicago, elle est à Marseille, et c'est
un motif de méfiance. Tant pis pour
tous ceux qui, pouvant faire le voyage,
tiendront ce raisonnement 1
Pour répondre, d'ailleurs, à la remar-
que prévue, le signataire de ces lignes
s'empresse d'ajouter que, s'il habite
- - a"
Marseille, un est pas Marseillais ; il n'est
pas exposant, et il n'a pris aucune part,
si faible qu'elle soit, à l'organisation de
cette vaste et délicate entreprise; il n'est
que le visiteur qui, à plusieurs reprises,
a payé à la porte son droit d'ad m irer et
critiquer. Qu'il ne soit donc pas suspect
d'une indulgence et d'un enthousiasme
de parti-pris ! Il dit simplement ce qu'il
pense et ce qui est, que nos colonies et
nos protectorats ont fait un effort con-
sidérable et dont il faut les remercier
pour assurer le succès d'une mani-
festation qui tend à démontrer et qui
démontre à la métropole les progrès ac-
complis aujourd'hui dans nos diverses
possessions, au point de vue agricole,
commercial et industriel.
La Tunisie, par exemple, est en parti-
culier un de ces pays qui n'ont pas mé-
nagé leur peine.La Régence a tout mis en
œuvre pour satisfaire les plus exigeants,
aussi bien les amateurs de pittoresque,
qui sont surtout en quête des attractions
et des exhibitions ethnographiques qui
les distrairont, que ceux qui désirent
plutôt être instruits et recherchent la
documentation artistique ou scientifi-
que.
La section tunisienne occupe à l'ex-
position de Marseille un emplacement de
8000 mètres carrés, sur lequel a été
construit un ensemble de bâtiments
d'architecture arabe, entourant une cour
centrale. Le pavillon principal, avec des
galeries à colonnes, représente le motif
de la mosquée de la Djema Zitouna,
dont la création est attribuée a Hassan
ben Nooman, le premier conquérant
musulman de l'ancienne Zengitane.
Les productions agricoles et forestières
sont réunies dans les salles qui avoisi-
nent le patio, auquel on accède par un
large escalier d'angle.
Plus de 400 exposants ont répondu à
l'appel des organisateurs de l'Exposition.
A leurs produits viennent s'ajouter tous
ceux qu'ont envoyés le service des Fo-
rêts, l'Ecole coloniale d'Agriculture de
Tunis, le Jardin d'essais, la Station agro-
nomique, l'Huilerie d'essais, la Colonie
agricole indigène de Lansarine, la ferme
école israélite Djedeida.
L'exploitation méthodique dont té-
moignent les cartes, les photographies,
les graphiques,que placent sous nos yeux
ces services et ces écoles nous fait com-
prendre l'extension croissante du com-
merce tunisien.
Alors queles exportations de la Régence
représentaient une valeur de 39 mil-
lions de francs environ en 1901, elles
ont élé de 45 millions en 1902, de 71
millions en 1903 et se se sont élevés a
77 millions de franco en 1904.
Sur ce total de 1904, les céréales en-
trent en li gne décompté pour 24 mil-
lions de francs, les huiles d'olive 8 mil-
lions, les vins 2 millions, les dattes et
autres fruits 2 millions etdemi, l'alfa 3
millions, le liège 1 million, les écorces
à tan 1 million, les bois 150.000 francs.
Les céréales exportées sont ; le blé
(9 millions de francs, en 1904), l'orge
(10 millions), l'avoino (4 millions), le
maïs (160.000 francs).
Ce sont donc toutes les variétés et tou-
tes les qualités de ces graminées qui
nous sont principalement présentées, no-
tamment par la Direction Générale de
l'Agriculture. M. Masson, de Maklar,
expose aussi des blés durs indigènes.
Les autres grains ou graines qui fi-
gurent au second rang, sont le sorgho,
le mil 4 chandelles, l'ai piste, les fèves,
les poids chiches. Le sorgho et le mil
sont consommés sur place; les exporta-
tions de lèves, en 1904, ont été de
50 000 quintaux valant environ 600.000
francs. Les exportations des autres grai-
nes sèches réunies ne représentent guère
plus de 100.000 francs.
Au point de vue de la culture fourra-
gère, les principales graines sur les-
quelles la Direction de l'Agriculture
attire Tattentionsont celles de scilla,qui
pousse spontanément en Tunisie, de
bersin ou trèfle d'Alexandrie, de fenu
grec. Comme graines de plantes indus-
trielles, nous remarquons celles de Mou-
tarde noire,de lin, puis de pavot à opium
qui paraît-il, est un peu cultivé par les
Arabes a Porto-Farina.
Mais nous revenons à un produit plus
important avec les huiles d'olive, qu'ex po-
sent, dans une autre salle, la Société oléi-
cole de Sfax, la Société des olivettes de
Maiane, la compagnie belge-tunisienne,
d'Aousdja, M. Aurelio de Florentine, M.
Sberro, Mohamed benRomdam, deMah-
dia.
La grande quantité de ces huiles ex-
posées nous rappelle que, à côté des cé-
réales, l'olivier est la grande ressource
agricole de la Tunisie,où sa culture était
déjà considérable pendant la durée de la
domination romaine. Aujourd'hui, soit
pour cette culture, soit surtout pour la
préparation de l'huile, les dernières mé-
thodes modernes remplacent peu à peu
les vieux procédés indigènes si défec-
teux. La Direction de l'Agriculture s'est
d'ailleurs livrée à une étude sérieuse
des diverses variétés d'oliviers, et nous
en avons la preuve dans les nombreuses
figures coloriées qui nous donnent les ca-
ractères distinctifs de toutes ces olives,
et qu'accompagnent,du reste,des échan-
tillons dans l'alcool. Un tableau dressé
par M. Bertainchand, directeur de la
station agronomique et oléicole, nous
renseigne en même temps sur la teneur
en substances grasses et sur la compo-
sition des acides de toutes ces olives.
Pour les dattes, une exposition ana-
logue a colles des olives a élé faite par
la Direction de l'Agriculture.Des figures
et des échantillons permettent de com-
parer les variétés.
En 1904, 4.210.000 kilos de datles
Degla, correspondant à une valeur de
926.272 francs," ont été exportées
en France et en Italie, Les dattes
de deuxième qualité (912.883 francs)
ont été toutes expédiées en Algérie.
L'un des principaux exposants de ces
-fruils est M. Alfred Daninot, de Sousse.
i Mêmes tableaux encore que les précé-
dents pour les divers cépages tunisiens,
dont les grappes ont été également fi-
gurées en couleurs par la Direction de
l'Agriculture.
Il était jUSle,d'ailleul's, de ne pas faire
UN PRINCE DE L'ART
Georges oGhegosse
vient d'obtenir la médaille d'honneur au Salon des Artistes français: c'est la juste
récompense d'un admirable talent qui s'est affirmé pour la première fois il y a
vingt-cinq ans.
Enfant adoptif de Théodore de Banville, il fréq uenta très jeune l'Ecole des Beaux-
Arts où il fut l'élève de Boulanger et de M. Jules Lefcbvre.
La liste des grandes toiles qu'il a exposées au Salon n'est qu'une série ininter-
rompue d'oeuvrespuissantes,lar-eilient conçues,lumineusement exécutées. Tout le
monde s'en rappelle encore les saisissants effets.
Voici les pri ncipales dans l'ordre de date où elles ont paru au SaLon: 1882, YUel-
lius trahie dans les rues de Rome par la populace, au musée de Sens; 188 5,
Andromaque, prix du Salon, au Musée de Rouen;– 1885, la Jacquerie: 1886,
la folie du Roi NabuchoclonosoJ',au musée de Lille; 1887,la Curce, assassinat
de César, au musée de Grenoble, et Salomc danse derant le roiHèrode, –1888,
le Japon chez soi,pastel, -1889, Le Bal des Ardents,– iSdO,Thèbes, 1891, la
mort de Babylone et 1893, Le Chevalier aux fleurs, tous deux au Luxembourg,
1896. YAnaolsse humaine.
Depuis huit ans, Rochegrossc passe tous les hivers en Algérie,et il en rapporte de
petits chefs-d'œuvrc qui font la joie des connaisseurs au salon des Orientalistes.
Il a en outre entrepris de grands panneaux dont l'un,l'Evell de l'âme humaine
orne l'escalier de la bibliothèque de la Nouvelle Sorbonnc.
Cette année,enfin, il a exposé la Joie rouge, qui continue la tradition de sesœu-
vrcs maîtresses, d'une impressionnante vérité.
R.
moins pour la vigne que pour l'olivier.
La vigne est une culture qui,en Tunisie,
doit son développement à l'influence
française. Avant l'occupation, il y avait
1700 hectares de vignobles environ; en
1903, il yen avait 14.240, fournissant
300000 hectolitres sur lesquels 80.000
ont été exporlés.
La qualité de ces vins augmente cha-
que année, au fur et à mesure que se
perfectionnent les procédés de vinifica-
tion ctsurtoutdepuis l'emploi des réfri-
gérants. Les vignobles tunisiens ont,
d'autre part, l'avantage d'être indemnes
du phylloxéra et du black-rot ; les seuls
traitements nécessaires sont contre le
mildiou, l'oïdium et l'anlhracnosc.
Le vins obtenus sont les vins blancs,
les vins rouges et les vins de liqueur.
Des vins blancs sont exposés par le do-
maine de Bellevue;des vins blancs et rou-
ges,par M. Criollet de Djerba,parM. Du-
vau, des Jardins de Carthage ; par les
Pères blancs du domaine de Saint-Jo-
seph-de-Thibar ; par M. Genevay,-parle
domaine d'Aïn-Melih, par le Domaine
de Mégrisse.
Dans les vitrines des Pères Blancs,
de MM. Fischcl et Dupont, dp Domaine
oe ftIégrisse, nous voyons aussi des vins
d'Alicante et de Muscat.
Des cultures de moindre étendue,
mais non sans intérêt, et qui ont peut-
être quelque avenir dans la Régence, ce
sont les cultures maraîchères auxquel-
les convient tout particulièrement la ré-
gion du cap Bon. La Société coopérati-
ve des primèuristes tunisiens expose
des pommes de terre, parmi lesquelles
surtout la Royale Kindney. Jusqu'alors,
croyons-nous, la principale sorte culti-
vée comme primeur en Tunisie a été la
Hollande, qui est la plus demandée sur
le marché de Paris.
Des cultures, nous passons à l'exploi-
tation de la végétation spontanée avec
l'alfa, cette graminée rhizomateuse qui
croit par touffes sur les Uauts-PIa féaux
de tout le nord de l'Afrique, depuis le
Maroc jusqu'en Tripolitaine, dans tous
les terrains siliceux pauvres, impropres
a la culture. En 1904, la Tunisie en a
exporté pour 2.701.590 francs, dont
2.500.000 francs pour l'Angleterre, et
112.340 francs en France. Il est bien
connu que l'Angleterre achète 1 alfa
\1 pour la fabrication du papier. Les feuil-
les employées à cet usage sont les plus
petites ; les plus longues sont réservées
.Ôo' :-
pour la sparterie et une grande partie
en est, d'ailleurs, utilisée sur place. La
Régence a exporté en 1904 492,000
francs de sparterie et vannerie.
Une des expositions intéressantes de
cet alfa, dans la section tunisienne, est
celle de M. Monlessus, qui présente
du papier préparé en Tunisie par un
nouveau procédé. Les substances autres
que la cellulose, et qui, dans le procédé
anglais, sont éliminées par une solution
de soude sous pression, sont enlevées ici
à la suite d'une fermentation, ce qui re-
roprésenlc évidemment de moindres frais
d'installation et d'entretien. L'alfa fer-
menté est simplement lavé ensuite dam
une solution de carbonate de soude,
puis rincé à grande eau.
Des cordes, des nattes et autres ob-
jets de sparterie sont exposés par le Con-
trôle civil deMaktar, par celui de Djer-
ba, et par M. Vella, de Sfax.
Nous terminerons notre visile par la
salle réservée au service fies Forêts,
On sait que les forêts de la Régence,
qui couvrent une superficie d'environ
500.000 hectares, se divisent en deux
grou pes bien distincts, que sépare la
Medjerda. Le second, qui comprend les
massifs de l'ouest et du centre, est le
moins intéressant ; il est surtout peuplé
de pins d'Alep, de chênes verts et de ge-
nevriers.
Le plus im portant, au point de vue de
l'exp orlalion,esL le premier, qui corres-
pond aux massifs de la Khroumirie où
les deux essences principales sont le
chêne-liège et le chêne-zcen.
Les exportations de liège,qili n'étaient
que de 397.400 francs en 1901, étaient
de 839.997 francs,correspondant à 3 mil-
lions 360.000 kilos, en 1904. Presque
tout le liège récolté est expédié en Al-
gérie, en France et en Portugal.
Le bois du zéen a servi presque ex-
clusivement jusqu'alors à la fabrication
de traverses de chemin de fer, pour les-
quelles le désignent sa dureté, sa résis-
tance a la pourriture, sa longue conser-
vation pendant que précisément cette
dureté et la difficulté avec laquelle on
lie travaille, puis aussi une certaine ten-
dance à se fendre et à se contourner en
desséchant, ne permettent pas de l'em-
ployer en menuiserie.
Il paraît cependant que, en ces derniers
temps, en Algérie, on a trouvé le inoyen
d'en faire des merrains.
Chêne-liège et chène-zeen sont des ar-
bres pouvant atteindre de grandes di-
mensions. Un tronc exposé à Marseille
et âgé de 200 ans, à 1 m. 10 de diamètre.
Il s'est malheureusement fortement fen-
dillé radialement depuis son arrivée à
l'exposition.
Dans la même salle sont tous les pro-
duits du chêne-liège, liège mâle, liège
de reproduction, de 1 an à 15 ans, brut
ou préparé, écorces à tan et ainsi que
des traverses de chemin de fer faites
avec le zeen.
Des photographies qui représentent
des régions boisées et des opérations
d'exploitation, complètent cet intéressant
petit musée forestier.
Peut-être ferons-nous prochainement
ici, pour nos autres colonies,la même ra-
pide étude que nous venons de faire en
parcourant le pavillon de la Tunisie.
Henri JUMELLE.
.:",.,.
La Semaine Coloniale.
La question marocaine
Les délégués des banques des diffé-
rentes puissances, qui doivent constituer
le Comité spécial ayant pour objet de
rédiger les statuts de la Banque d'Etat
du Maroc, se sont réunis a Madrid et
ont décidé de rédiger a Paris les statuts
de la Banque.
La mission italienne chargée de com-
muniquer au sultan du Maroc l'acte
général de la Conférence d'Algésiras est
partie de Tanger pour Fez.
On dit que l'inspection des troupes
de police prévue parla. Conférence d Al-
gésiras serait confiée à M. de Boccard,
major en retraite de l'armée fédérale,
actuellement directeur de la police du
canton de Fribourg, qui recevrait pour
la circonstance le grade de colonel.
Un Français,employé de banque, vient
d'être assassiné a Tanger. Nous voulons
espérer que notre diplomatie saura ob-
tenir du Makhzen une éclatante répara-
tion pour ce déplorable événement et
pour toutes les vexations infligées à des
sujets français par les autorités maro-
caines.
La délimitation franco-angla Ue du
Niger au Tchad.
La nouvelle conventionfranco-anglai-
se pour la délimitation des possessions
françaises et anglaises entre le Niger et
le lac Tchad a étésignée le.29 mai à Lon-
dres,au ministère des affaires étrangères,
par sir Edward Grey et l'ambassadeur
français.
La délimitation du Congo français et du
Cameroun.
Un télégramme, envoyé de Libreville
à la date du3 mars a annoncé que le ca-
pitaine Cottes s'était rèndu seul au chef-
lieu du Gabon afin de conférer avec le
lieutenant-gouverneur. Il a été décidé
que M. Cottes rejoindrait les lieux d'o-
Dération actuelle - de son groupe par
N'Djolé et l'I vindo, créant ainsi une
première voie de ravitaillement pour la
mission. Il a été aussi arrêté qu'un offi-
cier avec escorte rechercherait une nou-
velle route destinée a relier la frontière
franco-allemande à Libreville en lon-
geant la Guinée espagnole.Ces deux me-
suresont été prises en vue d'atténuer les
difficultés relatives au recrutement des
porteurs nécessaires à la mission.
Les rapports entre M. Cottes ot les
membres de-la commission allemande
continuent a être excellents. Tout fait
prévoir que les opérations pourront être
terminées au commencement de l'année
prochaine.
La situation dans l'Afrique allemande
du Sud-Ouest
Le Reichstag a examiné les crédits
supplémentaires pour les colonies alle-
mandes. Ces crédits fournissent les mo-
yens nécessaires pour indemniser les
fermiers de l'Afrique do Sud-Ouest, qui
ont souffert des insurrections indigènes.
Au cours de la discussion, le prince
Hohenlohe, ministre des colonies, a dé-
claré que la capture de Morcnga a beau-
coup amélioré la situation dans la co-
lenie allemande. Toutefois, l'insurrec-
tion n'est pas encore complètement ré
primée. Le colonel Deimring,qui doil
prendre le commandement des troupei
en Afrique du Sud-Ouest, a reçu l'ordre
de donner son avis sur la question de
savoir s'il y aurait lieu de réduire d'ici
peu l'effectif des troupes allemandes
dans ce pays.
Les gisements aurifèresdu Togo.
Par ordre du gouverneur, le géologue
Kœrt a recueilli dans la partie sud du
district de Kpandou un certain nombre
d'échantillons de roches qui ont été
examinés au laboratoire d'essais de Ber- ,
lin.Cet examen a fait constater l'existence
d'or natif dans les échantillons soumis,
dont certains contiennent de un gramme
a un gramme et quart de métal pur par
tonne. L'or est lié à un conglomérat de
quartz de grande dureté. Aucun des gi-
sements représentés ne pourrait être ex-
ploité avec bénéfice ; mais la présence
de l'or a été expérimentalement établie
dans la colonie du Togo, de sorte qu'il
n'est pas impossible que des recherches
ultérieures permettent de découvrir des
emplacements dont la contenance en or
sera assez riche pour rendre l'exploita-
tion rémunératrice. L'étude faite par
l'administration ouvrira un vaste champ
d'investigation à l'esprit d'entreprise.
privé, dès que l'achèvement du chemin
de fer de Lomé à Palimé permettra de
parvenir facilement dans la région con-
sidérée du district de Kpandou.
Rejet d'un ministère des colonies au
Reichstag.
Le 26 mai, le Reichstag a repoussé,
par 143 voix contre 119 et 9 abstentions,
les-crédits pour un secrétariat d'Etat a
l'Office des colonies.
L'Institut Colonial italien.
L'lnslituto Coloniale a tenu, le 21
mai, son assemblée générale à Rome,
sons la présidence de M. DeMartino. Le
projet de statuts proposé par le prési-
dent et la Commission,. a été approùvé
avec quelques légères modifications. -
Le téléphone Hanoï-Haïphong
Le 15 avril, la première communica-
tion téléphonique entre Hanoï et Haï-
phong a eu lieu.
Les essais ont donné d'excellents résul-
tats.
Le réseau sera ouvert au public in-
cessamment.
L'Angleterre à Weï-Haï Weï
Une note conim uniquée aux journaux
de Londres dit que, contrairement au
bruit qui en a couru dans la presse d'Ex-
trême-Orient,il n'est pas question pour
l'Angleterre d'qu'aucune négociation n'est engagée k
ce sujet.
̃
La question des Nouvelles-Hébrides
On mande de Sidnev au Daily Mail
que M. Seddon étudie, avec M. Deakin,
les représentations à adresser au gouver-
nement anglais au sujet des Nouvelles-
Hébddes, Les deux premiers ministres
sont mécontents de raécord anglo-fran-
çais. M. Seddon a nettement déclaré k
un journaliste qu'une possession mixte
créerait des froissements intolérables et
qu'ils préféreraient que l'Angleterre et
la France se partageassent le groupe d't-
les estimant que lesiutérêlsde l'Austra-
lie sont sacrifiés.
Les pêcheries de Terre-Neuve
Le 28 mai. A la Chambre des Com-
munes, répondant à une question, M.
Runciman a dit qu'il n'est pas possible
de prévoir la date a laquelle les négocia-
tions anglo-françaises seront terminées
en ce qui concerne les règlements ap-
plicables aux pêcheries de Tenfc-Neuve;
l'Angleterre n'a pas reçu de renseigne-
ments au sujet des navires de guerre
qui seront stationnes dans ces pêch-
-ries.
La situation sanitaire de Tanger
Une correspondance que nous rece-.
vons de Tanger nous -informe que la
situation sanitaire de cette ville est loin
d'être bonne. La mortalité est grande
parmi les indigènes. La plupart des
malades éprouvent de fortes douleurs
dans la tête et meurent au bout de cinq
ou six jours. Cb. les enfants Ja variole
fait de nombreuses victimes et enfin
7* Etranger et Colantes : 30 cent.
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à l'Expostion de Marseille
Pourquoi la presse parisienne, qui,
en de longues colonnes, nous a vanté
les beautés de l'Exposition de Milan,
n'a-t-elie consacré que quelques lignes
à l'Exposition coloniale de Marseille?
La vieille cité phocéenne a, sans
doute, le tort de se trouver par 3°1 de
longitude-est, ce qui la place à l'ouest
de Menton ; et il est bien entendu que
tout ce qui, en France, se passe ailleurs
qu'à Paris est non avenu et peut être
ignoré.
En raison de cUe ignorance de bon
ton, un journaliste a le droit d'écrire de
Milan, quinze jours après l'ouverture de
l'Exposition de Marseille, qu'il est bien
regrettable quenos villes de provincene
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Eh bien, on ne saurait trop protester
contre de pareilles assertions. Nul des
visiteurs de l'exposition de Marseiile ne
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sé, à la. fois instructif et attrayant, dans
un sile peut être plus pittoresque que
celui qui a pour cadre Vficolo militaire
et le Ti-ocadéro, sous un ciel qui est peut-
être plus propice, parce que moins gri-
sâtre, que celui du Champ-de-Mars.
Transportée à Paris, l'Exposition co-
loniale de Marseille perdrait une partie
de ce caractère d'exotisme qui en est un
des charmes: la blancheur de ses palais
serait moins éclatante, la végét ation ne
viendrait plus contribuer à donner un
moment une illusion d'Orient. et elle
obtiendrait cependant encore un succès
immédiat et justifié,
Mais, hélas ! elle n'est pask Paris,elle
n'est pas, non plus, à Liège, à Milan ou
à Chicago, elle est à Marseille, et c'est
un motif de méfiance. Tant pis pour
tous ceux qui, pouvant faire le voyage,
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Pour répondre, d'ailleurs, à la remar-
que prévue, le signataire de ces lignes
s'empresse d'ajouter que, s'il habite
- - a"
Marseille, un est pas Marseillais ; il n'est
pas exposant, et il n'a pris aucune part,
si faible qu'elle soit, à l'organisation de
cette vaste et délicate entreprise; il n'est
que le visiteur qui, à plusieurs reprises,
a payé à la porte son droit d'ad m irer et
critiquer. Qu'il ne soit donc pas suspect
d'une indulgence et d'un enthousiasme
de parti-pris ! Il dit simplement ce qu'il
pense et ce qui est, que nos colonies et
nos protectorats ont fait un effort con-
sidérable et dont il faut les remercier
pour assurer le succès d'une mani-
festation qui tend à démontrer et qui
démontre à la métropole les progrès ac-
complis aujourd'hui dans nos diverses
possessions, au point de vue agricole,
commercial et industriel.
La Tunisie, par exemple, est en parti-
culier un de ces pays qui n'ont pas mé-
nagé leur peine.La Régence a tout mis en
œuvre pour satisfaire les plus exigeants,
aussi bien les amateurs de pittoresque,
qui sont surtout en quête des attractions
et des exhibitions ethnographiques qui
les distrairont, que ceux qui désirent
plutôt être instruits et recherchent la
documentation artistique ou scientifi-
que.
La section tunisienne occupe à l'ex-
position de Marseille un emplacement de
8000 mètres carrés, sur lequel a été
construit un ensemble de bâtiments
d'architecture arabe, entourant une cour
centrale. Le pavillon principal, avec des
galeries à colonnes, représente le motif
de la mosquée de la Djema Zitouna,
dont la création est attribuée a Hassan
ben Nooman, le premier conquérant
musulman de l'ancienne Zengitane.
Les productions agricoles et forestières
sont réunies dans les salles qui avoisi-
nent le patio, auquel on accède par un
large escalier d'angle.
Plus de 400 exposants ont répondu à
l'appel des organisateurs de l'Exposition.
A leurs produits viennent s'ajouter tous
ceux qu'ont envoyés le service des Fo-
rêts, l'Ecole coloniale d'Agriculture de
Tunis, le Jardin d'essais, la Station agro-
nomique, l'Huilerie d'essais, la Colonie
agricole indigène de Lansarine, la ferme
école israélite Djedeida.
L'exploitation méthodique dont té-
moignent les cartes, les photographies,
les graphiques,que placent sous nos yeux
ces services et ces écoles nous fait com-
prendre l'extension croissante du com-
merce tunisien.
Alors queles exportations de la Régence
représentaient une valeur de 39 mil-
lions de francs environ en 1901, elles
ont élé de 45 millions en 1902, de 71
millions en 1903 et se se sont élevés a
77 millions de franco en 1904.
Sur ce total de 1904, les céréales en-
trent en li gne décompté pour 24 mil-
lions de francs, les huiles d'olive 8 mil-
lions, les vins 2 millions, les dattes et
autres fruits 2 millions etdemi, l'alfa 3
millions, le liège 1 million, les écorces
à tan 1 million, les bois 150.000 francs.
Les céréales exportées sont ; le blé
(9 millions de francs, en 1904), l'orge
(10 millions), l'avoino (4 millions), le
maïs (160.000 francs).
Ce sont donc toutes les variétés et tou-
tes les qualités de ces graminées qui
nous sont principalement présentées, no-
tamment par la Direction Générale de
l'Agriculture. M. Masson, de Maklar,
expose aussi des blés durs indigènes.
Les autres grains ou graines qui fi-
gurent au second rang, sont le sorgho,
le mil 4 chandelles, l'ai piste, les fèves,
les poids chiches. Le sorgho et le mil
sont consommés sur place; les exporta-
tions de lèves, en 1904, ont été de
50 000 quintaux valant environ 600.000
francs. Les exportations des autres grai-
nes sèches réunies ne représentent guère
plus de 100.000 francs.
Au point de vue de la culture fourra-
gère, les principales graines sur les-
quelles la Direction de l'Agriculture
attire Tattentionsont celles de scilla,qui
pousse spontanément en Tunisie, de
bersin ou trèfle d'Alexandrie, de fenu
grec. Comme graines de plantes indus-
trielles, nous remarquons celles de Mou-
tarde noire,de lin, puis de pavot à opium
qui paraît-il, est un peu cultivé par les
Arabes a Porto-Farina.
Mais nous revenons à un produit plus
important avec les huiles d'olive, qu'ex po-
sent, dans une autre salle, la Société oléi-
cole de Sfax, la Société des olivettes de
Maiane, la compagnie belge-tunisienne,
d'Aousdja, M. Aurelio de Florentine, M.
Sberro, Mohamed benRomdam, deMah-
dia.
La grande quantité de ces huiles ex-
posées nous rappelle que, à côté des cé-
réales, l'olivier est la grande ressource
agricole de la Tunisie,où sa culture était
déjà considérable pendant la durée de la
domination romaine. Aujourd'hui, soit
pour cette culture, soit surtout pour la
préparation de l'huile, les dernières mé-
thodes modernes remplacent peu à peu
les vieux procédés indigènes si défec-
teux. La Direction de l'Agriculture s'est
d'ailleurs livrée à une étude sérieuse
des diverses variétés d'oliviers, et nous
en avons la preuve dans les nombreuses
figures coloriées qui nous donnent les ca-
ractères distinctifs de toutes ces olives,
et qu'accompagnent,du reste,des échan-
tillons dans l'alcool. Un tableau dressé
par M. Bertainchand, directeur de la
station agronomique et oléicole, nous
renseigne en même temps sur la teneur
en substances grasses et sur la compo-
sition des acides de toutes ces olives.
Pour les dattes, une exposition ana-
logue a colles des olives a élé faite par
la Direction de l'Agriculture.Des figures
et des échantillons permettent de com-
parer les variétés.
En 1904, 4.210.000 kilos de datles
Degla, correspondant à une valeur de
926.272 francs," ont été exportées
en France et en Italie, Les dattes
de deuxième qualité (912.883 francs)
ont été toutes expédiées en Algérie.
L'un des principaux exposants de ces
-fruils est M. Alfred Daninot, de Sousse.
i Mêmes tableaux encore que les précé-
dents pour les divers cépages tunisiens,
dont les grappes ont été également fi-
gurées en couleurs par la Direction de
l'Agriculture.
Il était jUSle,d'ailleul's, de ne pas faire
UN PRINCE DE L'ART
Georges oGhegosse
vient d'obtenir la médaille d'honneur au Salon des Artistes français: c'est la juste
récompense d'un admirable talent qui s'est affirmé pour la première fois il y a
vingt-cinq ans.
Enfant adoptif de Théodore de Banville, il fréq uenta très jeune l'Ecole des Beaux-
Arts où il fut l'élève de Boulanger et de M. Jules Lefcbvre.
La liste des grandes toiles qu'il a exposées au Salon n'est qu'une série ininter-
rompue d'oeuvrespuissantes,lar-eilient conçues,lumineusement exécutées. Tout le
monde s'en rappelle encore les saisissants effets.
Voici les pri ncipales dans l'ordre de date où elles ont paru au SaLon: 1882, YUel-
lius trahie dans les rues de Rome par la populace, au musée de Sens; 188 5,
Andromaque, prix du Salon, au Musée de Rouen;– 1885, la Jacquerie: 1886,
la folie du Roi NabuchoclonosoJ',au musée de Lille; 1887,la Curce, assassinat
de César, au musée de Grenoble, et Salomc danse derant le roiHèrode, –1888,
le Japon chez soi,pastel, -1889, Le Bal des Ardents,– iSdO,Thèbes, 1891, la
mort de Babylone et 1893, Le Chevalier aux fleurs, tous deux au Luxembourg,
1896. YAnaolsse humaine.
Depuis huit ans, Rochegrossc passe tous les hivers en Algérie,et il en rapporte de
petits chefs-d'œuvrc qui font la joie des connaisseurs au salon des Orientalistes.
Il a en outre entrepris de grands panneaux dont l'un,l'Evell de l'âme humaine
orne l'escalier de la bibliothèque de la Nouvelle Sorbonnc.
Cette année,enfin, il a exposé la Joie rouge, qui continue la tradition de sesœu-
vrcs maîtresses, d'une impressionnante vérité.
R.
moins pour la vigne que pour l'olivier.
La vigne est une culture qui,en Tunisie,
doit son développement à l'influence
française. Avant l'occupation, il y avait
1700 hectares de vignobles environ; en
1903, il yen avait 14.240, fournissant
300000 hectolitres sur lesquels 80.000
ont été exporlés.
La qualité de ces vins augmente cha-
que année, au fur et à mesure que se
perfectionnent les procédés de vinifica-
tion ctsurtoutdepuis l'emploi des réfri-
gérants. Les vignobles tunisiens ont,
d'autre part, l'avantage d'être indemnes
du phylloxéra et du black-rot ; les seuls
traitements nécessaires sont contre le
mildiou, l'oïdium et l'anlhracnosc.
Le vins obtenus sont les vins blancs,
les vins rouges et les vins de liqueur.
Des vins blancs sont exposés par le do-
maine de Bellevue;des vins blancs et rou-
ges,par M. Criollet de Djerba,parM. Du-
vau, des Jardins de Carthage ; par les
Pères blancs du domaine de Saint-Jo-
seph-de-Thibar ; par M. Genevay,-parle
domaine d'Aïn-Melih, par le Domaine
de Mégrisse.
Dans les vitrines des Pères Blancs,
de MM. Fischcl et Dupont, dp Domaine
oe ftIégrisse, nous voyons aussi des vins
d'Alicante et de Muscat.
Des cultures de moindre étendue,
mais non sans intérêt, et qui ont peut-
être quelque avenir dans la Régence, ce
sont les cultures maraîchères auxquel-
les convient tout particulièrement la ré-
gion du cap Bon. La Société coopérati-
ve des primèuristes tunisiens expose
des pommes de terre, parmi lesquelles
surtout la Royale Kindney. Jusqu'alors,
croyons-nous, la principale sorte culti-
vée comme primeur en Tunisie a été la
Hollande, qui est la plus demandée sur
le marché de Paris.
Des cultures, nous passons à l'exploi-
tation de la végétation spontanée avec
l'alfa, cette graminée rhizomateuse qui
croit par touffes sur les Uauts-PIa féaux
de tout le nord de l'Afrique, depuis le
Maroc jusqu'en Tripolitaine, dans tous
les terrains siliceux pauvres, impropres
a la culture. En 1904, la Tunisie en a
exporté pour 2.701.590 francs, dont
2.500.000 francs pour l'Angleterre, et
112.340 francs en France. Il est bien
connu que l'Angleterre achète 1 alfa
\1 pour la fabrication du papier. Les feuil-
les employées à cet usage sont les plus
petites ; les plus longues sont réservées
.Ôo' :-
pour la sparterie et une grande partie
en est, d'ailleurs, utilisée sur place. La
Régence a exporté en 1904 492,000
francs de sparterie et vannerie.
Une des expositions intéressantes de
cet alfa, dans la section tunisienne, est
celle de M. Monlessus, qui présente
du papier préparé en Tunisie par un
nouveau procédé. Les substances autres
que la cellulose, et qui, dans le procédé
anglais, sont éliminées par une solution
de soude sous pression, sont enlevées ici
à la suite d'une fermentation, ce qui re-
roprésenlc évidemment de moindres frais
d'installation et d'entretien. L'alfa fer-
menté est simplement lavé ensuite dam
une solution de carbonate de soude,
puis rincé à grande eau.
Des cordes, des nattes et autres ob-
jets de sparterie sont exposés par le Con-
trôle civil deMaktar, par celui de Djer-
ba, et par M. Vella, de Sfax.
Nous terminerons notre visile par la
salle réservée au service fies Forêts,
On sait que les forêts de la Régence,
qui couvrent une superficie d'environ
500.000 hectares, se divisent en deux
grou pes bien distincts, que sépare la
Medjerda. Le second, qui comprend les
massifs de l'ouest et du centre, est le
moins intéressant ; il est surtout peuplé
de pins d'Alep, de chênes verts et de ge-
nevriers.
Le plus im portant, au point de vue de
l'exp orlalion,esL le premier, qui corres-
pond aux massifs de la Khroumirie où
les deux essences principales sont le
chêne-liège et le chêne-zcen.
Les exportations de liège,qili n'étaient
que de 397.400 francs en 1901, étaient
de 839.997 francs,correspondant à 3 mil-
lions 360.000 kilos, en 1904. Presque
tout le liège récolté est expédié en Al-
gérie, en France et en Portugal.
Le bois du zéen a servi presque ex-
clusivement jusqu'alors à la fabrication
de traverses de chemin de fer, pour les-
quelles le désignent sa dureté, sa résis-
tance a la pourriture, sa longue conser-
vation pendant que précisément cette
dureté et la difficulté avec laquelle on
lie travaille, puis aussi une certaine ten-
dance à se fendre et à se contourner en
desséchant, ne permettent pas de l'em-
ployer en menuiserie.
Il paraît cependant que, en ces derniers
temps, en Algérie, on a trouvé le inoyen
d'en faire des merrains.
Chêne-liège et chène-zeen sont des ar-
bres pouvant atteindre de grandes di-
mensions. Un tronc exposé à Marseille
et âgé de 200 ans, à 1 m. 10 de diamètre.
Il s'est malheureusement fortement fen-
dillé radialement depuis son arrivée à
l'exposition.
Dans la même salle sont tous les pro-
duits du chêne-liège, liège mâle, liège
de reproduction, de 1 an à 15 ans, brut
ou préparé, écorces à tan et ainsi que
des traverses de chemin de fer faites
avec le zeen.
Des photographies qui représentent
des régions boisées et des opérations
d'exploitation, complètent cet intéressant
petit musée forestier.
Peut-être ferons-nous prochainement
ici, pour nos autres colonies,la même ra-
pide étude que nous venons de faire en
parcourant le pavillon de la Tunisie.
Henri JUMELLE.
.:",.,.
La Semaine Coloniale.
La question marocaine
Les délégués des banques des diffé-
rentes puissances, qui doivent constituer
le Comité spécial ayant pour objet de
rédiger les statuts de la Banque d'Etat
du Maroc, se sont réunis a Madrid et
ont décidé de rédiger a Paris les statuts
de la Banque.
La mission italienne chargée de com-
muniquer au sultan du Maroc l'acte
général de la Conférence d'Algésiras est
partie de Tanger pour Fez.
On dit que l'inspection des troupes
de police prévue parla. Conférence d Al-
gésiras serait confiée à M. de Boccard,
major en retraite de l'armée fédérale,
actuellement directeur de la police du
canton de Fribourg, qui recevrait pour
la circonstance le grade de colonel.
Un Français,employé de banque, vient
d'être assassiné a Tanger. Nous voulons
espérer que notre diplomatie saura ob-
tenir du Makhzen une éclatante répara-
tion pour ce déplorable événement et
pour toutes les vexations infligées à des
sujets français par les autorités maro-
caines.
La délimitation franco-angla Ue du
Niger au Tchad.
La nouvelle conventionfranco-anglai-
se pour la délimitation des possessions
françaises et anglaises entre le Niger et
le lac Tchad a étésignée le.29 mai à Lon-
dres,au ministère des affaires étrangères,
par sir Edward Grey et l'ambassadeur
français.
La délimitation du Congo français et du
Cameroun.
Un télégramme, envoyé de Libreville
à la date du3 mars a annoncé que le ca-
pitaine Cottes s'était rèndu seul au chef-
lieu du Gabon afin de conférer avec le
lieutenant-gouverneur. Il a été décidé
que M. Cottes rejoindrait les lieux d'o-
Dération actuelle - de son groupe par
N'Djolé et l'I vindo, créant ainsi une
première voie de ravitaillement pour la
mission. Il a été aussi arrêté qu'un offi-
cier avec escorte rechercherait une nou-
velle route destinée a relier la frontière
franco-allemande à Libreville en lon-
geant la Guinée espagnole.Ces deux me-
suresont été prises en vue d'atténuer les
difficultés relatives au recrutement des
porteurs nécessaires à la mission.
Les rapports entre M. Cottes ot les
membres de-la commission allemande
continuent a être excellents. Tout fait
prévoir que les opérations pourront être
terminées au commencement de l'année
prochaine.
La situation dans l'Afrique allemande
du Sud-Ouest
Le Reichstag a examiné les crédits
supplémentaires pour les colonies alle-
mandes. Ces crédits fournissent les mo-
yens nécessaires pour indemniser les
fermiers de l'Afrique do Sud-Ouest, qui
ont souffert des insurrections indigènes.
Au cours de la discussion, le prince
Hohenlohe, ministre des colonies, a dé-
claré que la capture de Morcnga a beau-
coup amélioré la situation dans la co-
lenie allemande. Toutefois, l'insurrec-
tion n'est pas encore complètement ré
primée. Le colonel Deimring,qui doil
prendre le commandement des troupei
en Afrique du Sud-Ouest, a reçu l'ordre
de donner son avis sur la question de
savoir s'il y aurait lieu de réduire d'ici
peu l'effectif des troupes allemandes
dans ce pays.
Les gisements aurifèresdu Togo.
Par ordre du gouverneur, le géologue
Kœrt a recueilli dans la partie sud du
district de Kpandou un certain nombre
d'échantillons de roches qui ont été
examinés au laboratoire d'essais de Ber- ,
lin.Cet examen a fait constater l'existence
d'or natif dans les échantillons soumis,
dont certains contiennent de un gramme
a un gramme et quart de métal pur par
tonne. L'or est lié à un conglomérat de
quartz de grande dureté. Aucun des gi-
sements représentés ne pourrait être ex-
ploité avec bénéfice ; mais la présence
de l'or a été expérimentalement établie
dans la colonie du Togo, de sorte qu'il
n'est pas impossible que des recherches
ultérieures permettent de découvrir des
emplacements dont la contenance en or
sera assez riche pour rendre l'exploita-
tion rémunératrice. L'étude faite par
l'administration ouvrira un vaste champ
d'investigation à l'esprit d'entreprise.
privé, dès que l'achèvement du chemin
de fer de Lomé à Palimé permettra de
parvenir facilement dans la région con-
sidérée du district de Kpandou.
Rejet d'un ministère des colonies au
Reichstag.
Le 26 mai, le Reichstag a repoussé,
par 143 voix contre 119 et 9 abstentions,
les-crédits pour un secrétariat d'Etat a
l'Office des colonies.
L'Institut Colonial italien.
L'lnslituto Coloniale a tenu, le 21
mai, son assemblée générale à Rome,
sons la présidence de M. DeMartino. Le
projet de statuts proposé par le prési-
dent et la Commission,. a été approùvé
avec quelques légères modifications. -
Le téléphone Hanoï-Haïphong
Le 15 avril, la première communica-
tion téléphonique entre Hanoï et Haï-
phong a eu lieu.
Les essais ont donné d'excellents résul-
tats.
Le réseau sera ouvert au public in-
cessamment.
L'Angleterre à Weï-Haï Weï
Une note conim uniquée aux journaux
de Londres dit que, contrairement au
bruit qui en a couru dans la presse d'Ex-
trême-Orient,il n'est pas question pour
l'Angleterre d'qu'aucune négociation n'est engagée k
ce sujet.
̃
La question des Nouvelles-Hébrides
On mande de Sidnev au Daily Mail
que M. Seddon étudie, avec M. Deakin,
les représentations à adresser au gouver-
nement anglais au sujet des Nouvelles-
Hébddes, Les deux premiers ministres
sont mécontents de raécord anglo-fran-
çais. M. Seddon a nettement déclaré k
un journaliste qu'une possession mixte
créerait des froissements intolérables et
qu'ils préféreraient que l'Angleterre et
la France se partageassent le groupe d't-
les estimant que lesiutérêlsde l'Austra-
lie sont sacrifiés.
Les pêcheries de Terre-Neuve
Le 28 mai. A la Chambre des Com-
munes, répondant à une question, M.
Runciman a dit qu'il n'est pas possible
de prévoir la date a laquelle les négocia-
tions anglo-françaises seront terminées
en ce qui concerne les règlements ap-
plicables aux pêcheries de Tenfc-Neuve;
l'Angleterre n'a pas reçu de renseigne-
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qui seront stationnes dans ces pêch-
-ries.
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Une correspondance que nous rece-.
vons de Tanger nous -informe que la
situation sanitaire de cette ville est loin
d'être bonne. La mortalité est grande
parmi les indigènes. La plupart des
malades éprouvent de fortes douleurs
dans la tête et meurent au bout de cinq
ou six jours. Cb. les enfants Ja variole
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