Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1906-04-05
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 05 avril 1906 05 avril 1906
Description : 1906/04/05 (A7,N13). 1906/04/05 (A7,N13).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6374940q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/11/2012
78 ANNÉE N° 13.
PRIX
France : 15 cent , JEUDI 5 AVRIL 1906.
Etranger et Colonies : 30 cent. JEUDI 5 AVRIL IfJ06.
Les Annales Coloniales
Tous les mandats doivent être adressés au nom
de M. Vadministrateur, toutes les communica-
tions concernant la rédaction au nom de M. le
Rédacteur en chef.
JOTTiFUNT^I-, HEBDOMADAIRE
Paraissant tous les Jeudis
Directeur: MARCEL RUEDEL
4, Gralei-ie d'Orléans (Fa*ais-Royal, PARIS 1er)
ABONNEMENTS
Ut an 6 mois
FRANCE 8 fr. 4 fr. 50
ETRANGER ET COLONIES. 12 1 8 fr,
On s'abonne sans frais dans tous les Bureaux de Poste
Les Banques étrangères en Chine.
Banque de rlndo-Chine. Création
de nouvelles succursales à Tient-
sin et a Pékin. Banque Sino-
belgc.
En 1905, douze institutions de crédit
étrangères étaient représentées en Chi-
ne et à Hong-Kong par environ 43 suc-
cursales et agences. En voici l'énumé-
ration d'après les annonces publiées par
le L. and C. Telegraph et d'autres do-
cuments :
Noms des Etablissements :
(1) Banque de I'INDO-CHINE, Capital
nominal 24 millions de francs ; versé 6
millions de francs. - Succursales ou
Agences : lIong-Kong, Canton, Shan-
ghaï, Hankéou.
L'Assemblée Générale des actionnai-
res du 27 décembre 1905 a décidé la
création, demandée par le Gouverne-
ment, de nouvelles agences à Tientsin
et à Pékin.
(2) Banque SINO-BELGE. Succursales
ou Agences : Shanghai.
(3) HONG-KONG and SHANGHAI BAN-
KING CORPORATION. Capital entièrement
versé : 10.000.000 ; Fonds de réserve :
18.500.000. - Sltcctrsales ou Agen-
ces : Amoy, Foutchéou, I-Iankéou-
Hong-Kong, Pékin, Shanghaï, Tientsin.
(4) NATIONAL nANK 0F CHINA. Siège
principal Hong-Kong.– Geo W. F. Plai-
fair. Chief Manasrer. Capital versé :
1. st.202.265.) Succursales ou Agen-
ces : Amoy, Shanghaï, Hong-Kong.
(5) CHARTERED BANK OF INDIA AUSTRA-
LIA and CHINA. (Capital: 1. st. 800.000 ;
Fonds de réserve: L st. 875.000). Suc-
cursales et Agences : Hankéou, Fout-
chéou, Hong-Kong, Shanghaï, Tien-
tsin, Thaiping.
(6) YOKOHAMA SPECIE BANK (japonai-
se). (Capitalnominal : Yen, 24.000.000 ;
versé, 18.000.000 ; Fonds de réserve :
9.940.000. –Succursales ou Agences :
Hong-Kong, Pékin, Shanghai, Tché-
fou, Tientsin. En Mandchourie :
Dalny, Moukden, Tiéling.
(7) INTERNATIONAL BANKING CORPO-
RATION (américaine). (Siège social : 60
Wall street N.-York. « Capital and sur-
plus » : 1. st. 6.500.000). -Succ'Ur'sales
ou Agences : Hong-Kong, Canton,
Shanghaï, Amoy (A.), Hankéou (A.),
Tientsin (A.)
(8) DEUTSCII ASIATISCHE BANK. (Capi-
tal autorisé : 7.500.000 taels). Suc-
cursales ou Agences : Shanghai, lIong-
Kong, llankéou, Tientsin, Tsinglan,
Tsinan-Fou.
(9) Banque RUSSO-CHINOISE. Suc-
cursales ou Agences: llankéou, Hong-
Kong, Shullghaï, Tchéfou, Tientsin, Pé-
kin (plus une douzaine de succursales ou
d'Agences en Mandchourie et dans la
Province Maritime (Vladivostock, etc.).
(10) NETHERLANDS TRADING SOCIETY
(Nederlandsche Handcls Maatschappij.)
Shanghaï.
(11) SOCIETA COLONIALE ITALIANA –-
Shanghaï.
(12) MERCANTILE BANK OF INDIA LI-
MITED. (Représentée par la firme Jar-
dine, Matheson and Co.) Shanghai.
La Hong Kong and Shanghai Bank,
la Chartercd Bark, la Banque Russo-
Chinoise, la Yokohama Specie, et la
Banque Sino-Belge possèdent, comme
l' « Impérial Bank of China » (chinoi-
se), le pouvoir d'omettre des billets (No-
ten privilegium), dit dans son dernier
rapport M. Emile Edler von Hirsch,
Consul général d'Autriche-IIongric à
Shanghai. (Rapports des Agents con-
sulaires austro-hongrois concernant
l'année 1904-B. 111. paru en janvier
dernier). Les renseignements fournis
par M. Jules Duckerts, Consul général
chargé d'affaires de Belgique, au cours
de son livre « La Chine en 1899 » confir-
ment ceux qui précèdent : » La Charte-
red Bank, la Hong Kong-Shanghai
Bank, et l'Impérial Bank émettent des
billets del, 5, 10, 50 et 100 piastres
mexicaines de 1 à 100 taels.
- 11.. - -
Le droit d émission et 1 encaisse mé-
tallique correspondant aux billets, ne
sont réglés par aucunes dispositions lé-
gales. » (op. cit. p. 163).
Dans son rapport précité, l'Agent au-
trichien donne encore les indications
ci-après concernant le fonctionnement
des Banques à Shanghai pendant l'exer-
cice 1904 :
« Les résultats obtenus par ces Ban-
ques ont été, pour la plupart, très bons :
ils ont permis d'attribuer des sommes
importantes au fonds de réserve et de
distribuer pour 1904 des dividendes de
8 à 12 Seule la banque Russo-Chi-
noise qui, par suite de la guerre, a fait
des. pertes considérables (environ3 mil-
lions de roubles) qui d'ailleurs sont cou-
- vertes par le Fonds de réserve, n'a pu
répartir qu'un dividende de 4 au lieu
de 8 en 1903. La Banque japonaise
(Yokohama Specie Bank), par contre, a
payé 12 de dividende. Les principa-
les opérations des Banques d'ici con-
sistent en avances aux industries, voies
fenÉ es, prêts au Gouvernement,escomp-
te des lettres de change et des traites
(waren vorscliusscn).
Jusqu'à présent les Banques ne s'oc-
cupent pour ainsi dire pas des affaires
sur hypothèque ; de même les opéra-
tionssur marchandises (Wcirengeschaft)
ne forment pas une branche de l'activi-
té des Banques extrême orientale. »
La Banque Sino-Bêlge paraît être la
- -
plus récemment elablie des institutions
de crédit étrangères aujourd'hui fonc-
tionnant en Chine. Fondée l'année der-
nière, au capital de 15 millioas de francs
dont 8.500,000 actuellement versés, elle
n'avait jusqu'à présent en dehors du
siège social, à Bruxelles, qu'une suc-
cursale, à Shanghai.
Dans son numét-o du 26 du mois der-
nier, le L. and C. Telegraph annonce
qu'une seconde succursale va être ou-
verte à Tientsin, au cours des prochaines
semaines. Les locaux du futur office
n'ont pas encore été arrêtés, mais le Di-
recteur sera M. Slachmuylders, un
gentleman belge, précédemment à la
Banque russo-chinoise à Pékin, où il
était tenu en haute estime parmi les
Chinois et dans les cercles de banque.
LES PEINTRES ORIENTALISTES ET COLONIAUX.
GEORGES SCOTT.
Georges Scott, ne a Paris, 1873,est, parmi les peintres contemporains,un de ceux
qui - ont le plus vu et le plus rapporté de leurs lointaines expéditions, llledoitdepuis
treize ans à sa situation de dessinateur quasi-officiel de Y Illustration qui l'a fait"
suivre non seulement les multiples voyages des Présidents de la République depuis
Carnot jusqu'à Fallières,mais encore les grands événements internationaux qui ont
bouleversé la face du monde dans ces derniers lustres.
Elève de Géromo et de Detaille, dont il a pendant cinq ans suivi les cours à
l'Ecole des Beaux-Arts, il a su admirablement profiter des leçons de ses maîtres :
le coloris, le mouvement, la vie, tout se retrouve dans ses œuvres ; mais ce qu'il
fait le plus merveilleusement, ce qui, au dernier salon des Aquarellistes, lui valait
l'admiration unanime du public et surtout de ses confrères, c'est son art du soldat-,
si j'ose dire. Il fait le troupier, autant le paysan boer, que le fantassin français,
- - -
le soldat malgache que le cavalier arabe, à la perfection.
Parmi ses œuvres je citerai d'abord son envoi au salon des Orientalistes (1906),
Entvce du général Bailloud à Chien-Chien (1900), d'une très belle tenue artisti-
que, le Bâch-aga de Laghouat, Villa Mareddine à Alger, Cavalier
arabe, d'une finesse exquise, puis au fil de mes souvenirs à travers les exposi-
tions de ces dernières années, à la suite du voyagede M. Loubeten Algérie (1903).
La fantasia du Kreider, aux teintes lumineuses, le défilé des cavaliers des
goums devant la tente présidentielle au Kreider, d'une ordonnance impeccable,
lors de la guerre du Transvaa l, Le passage de la Tugela, - La reddition du
général Kronje.
Je terminerai en disant que G. Scott a obtenu une médaille de3° classe au salon
en 1897, il avait 24 ans, et que les admirateurs de son talent espèrent bien
lui voir prochainement franchir un nouvel échelon. R.
--- - - -- - ---- ----- ----- ---
- - - -- ------ --
Le chef comptable sera le Baron Sa-
doine. »
Ed. CLAVERY.
P. S. Quelques erreurs d'impres-
sion se sont glissées dans le texte'de
ma lettre sur l'Esprit japonais et l'Eu-
rope (Annales Coloniales du 15 Mars).
11 faut lire notamment : Lafcadlo Hearn
au lieu de Lal'acdio lIearn, Galich au
lieu de Galuk (en notes),Boisfonade au
lieu de Boissonnadc, Yamida au lieu
de lamada" enria « valeur de témoi-
gnage » au lieu de « vapeur de témoi-
gnage ».
Dans mon article sur « la condition
des Chinois et des Japonais en Indo-
Chine » (Annales Coloniales du 29
mars) le nom de M. Yen Chu, secré-
taire interprète de la Légation de Chine
à Paris, a été défiguré à l'impression et
rendu méconnaissable sous la forme de
Tu Chu.
E. G.
-- , -
ALGÉSIRAS
La diplomatie vient d'achever une page
dans la grande comédie humaine, dont
nous sommes les acteurs passagers et ilz-
COllstallts.
Au moment où le grand public se désill-
téressait de plus en plus des négociations
- -
péninsulaires. à l'heure oit mille préoccu-
pations de tout ordre et de toutes sortes
absorbent les chancelleries et la foule,
nous apprenons qu'à iilgésiras; la demi-
douzaine d'hommes éminents qui tenaient
les premiers rôles, a enfin trouvé une
honorable solutioll à la pièce commencée il
y a onze semaines. M. Paul Révoil, de con-
cert avec MM. Visconti-Venosta, avec le
dile d'Almovodar, avec sir Arthur Nichol-
son surtont, a réussi à obtenir satisfac-
tiontout en sauvegardant l'amour-propre
allemand.
C'est, somme toute, un protectorat fran-
co-espagnol que l Allemagne fait imposer,
par l'Europe, tiu Maroc. Je ne sais si les
Marocanisants de l'autre côté du Rhin,
les Molir, les Fischer, les Schiemann, s'es-
timeront satisfaits du rësultat, s'ils trou-
veront qu'il était bien utile de remuer ciel et
terre, l'Amérique et l'Europe. pour aboutir
à un succès aussi piteux. Organisation de
- la police dans - huit -- ports, quatre par la
France, deux par l'Espagne, deux par
l'Espagne et la France en commun, créa-
tion d'une banque où la France, l'Allema-
glle, l'Espagne et l'Angleterre auraient
une part égale, établissement d'une mis-
sion militaire à Fe- et autres mesures de
moindre importance, tel eit le bilan.
Franchement,y avait-il vraiment besoin
de déplacer la fine fleur de tous les Ouai
., 1 -
d'Orsay du mO/de, et l'élite des reporters,
pour rendre un tel jugement de Salomon ?
Tout le monde dira non.
Seul, l'hôtelier d'Algésiras, affirmera le
contraire, en regrettant de voir se baisser
si tôt le rideau.
M. R.
.J'IV' "'-
M.ETIENNE FLANDIN
L'honorable député de l'Yonne est en
ce moment assez vivement attaqué par
quelques-uns de nos confrères de la ca-
pitale et de la province. Nous avons ici
jugé suffisamment, en pleine indépen-
dance, l'interpellation relative aux af-
faires électorales de l'Inde et dit ce que
nous en pensions, pour n être pas sus-
pect en l'occurence.
M. Etienne Flandin, président du
groupe de l'Union républicaine, est
l'un des plus actifs et des plus tra-
vailleurs parlementaires des dernières
législatures. Sa haute probité n'a ja-
mais pu être mise en doute par
quiconque, et il est trop loyal pour n'a-
voir pas dégagé la vérité des masques
qu'on s'était plu à la parer dans certains
milieux.
Nous sommes persuadés que les répu-
blicains de l'arrondissement d'Avallon
auront à honneur de renvoyer à la
Chambre avec une majorité triomphale
M. EtienneFlandin, l'éminentjuriscon-
sulte, le président impeccable de la com-
mission des Chartreux, qui est appelé,
dans la prochaine législature, au plus
brillant avenir.
M. R.
-q ----
La Semaine Coloniale.
L'accord à Algésiras.
L'entente est maintenant faite sur
tous les points. Il ne reste plus qu'à
procéder à la rédaction du protocole et
la Conférence pourra se séparer.
L'inspecteur général de la police, qui
réside à Tanger, adressera au corps di-
plomatique une copie des rapports et
communications qu'il fera au makh-
zen.
La répartition des ports de police est
réglée de la manière suivante : aux Es-
pagnols Tetuan et Larache ;aux Fran-
çais et aux Espagnols la police mixte de
Casablanca et de Tanger ; aux Fran-
çais les quatre autres ports : Mogador,
Saffi, Mazagan et Rabat.
La durée de l'arl'angement sur la po-
lice est fixée à cinq ans à partir de la
date de la ratification.
L'arrangement de la Banque compor-
te la cession à la Banque du droit de
préférence contre deux parts du capi-
tal, ce qui fera pour la France trois
parts, chacun des autres pays en ayant
une seule, les droits appartenant aux
porteurs de l'emprunt français de 1904
étant conservés et reconnus.
La question des censeurs reste réso-
lue comme on l'avait primitivement
proposé. La Banque aura quatre cen-
seurs désignés par la Banque d'Angle-
terre, la Banque de France, la Banque
Impériale d'Allemagne et la Banque
d'Espagne.
M. Saint-Germain vient de déposer
sur le bureau du Sénat son rapport sur
le budget des colonies.
Une élection sénatoriale a eu lieu, le
25 mars dernier à La Réunion, pour
remplacer M. Louis Brunet, radical, dé-
cédé. En voici les résultats :
Inscrits : 211. Votants 210
MM. Félix Crespin, républi-
cain progressiste. 120 Elu
Couturier, radical socia- -
liste 90 voix
M. Félix Crespin est un ami politique
de M. de Mali y, ancien ministre.
M. Couturier était le directeur du
Crédit foncier de la Réunion, actuelle-
ment, dit-on, en liquidation.
Le budget des territoires du Sud de
l'Algérie.
Le Journal Officiel a publié le décret
portant règlement définitif du budget
des territoires du sud de l'Algérie pour
l'exercice 1904.
Le résultat de ce budget est arrêté
ainsi qu'il suit :
Recettes Fr. 2.903.549
Dépenses. 2.183.385 -
Excédent de receUes. Fr. 720.164
Cet excédent de recettes sera, confor-
mément au décret du 18 avril 1905, affec-
té à la constitution du fonds de réser-
ve pro pre aux territoires du sud.
Un ministèra des colonies en Allema-
gne.
Le Reichstag, a voté par 187 voix con-
tre 110, les crédits nécessaires pour la
transformation de l'Office des colonies,
en un secrétariat d'Etat des affaires co-
loniales, indépendant du ministère des
affaires étrangères. Ce vote est considé-
ré comme un succès pour le prince de
Bulow.
La délimination du Congo français et
du Cameroun.
Les missions françaises chargées, de
concert avec lag missions allemandes,
de délimiter la frontière Congo-Came-
roun ont achevé une bonne partie de
leurs travaux. La mission Moll a opéré"
dans le Nord, vers le Tchad, sans que
le moindre incident, ni accident, se soit
produit.
Dans le Sud, où opère la mission du
capitaine Cottes, les Allemands préten-
daient que Missoum-Missoum, le point
contesté, qui fut le théâtre d'un combat
sanglant, appartient au Cameroun. Le
capitaine Cottes a dû reconnaître que Mis-
soum-Missoum est bien, en effet, àqua-
tre kilomètres environ de la frontière,
dans le Cameroun, et par conséquent
allemand.
Le capitaine, ce point établi, après
conférence avec la mission allemande,
est redescendu à Brazzaville, où il a
mis le commissaire général, M. Tell,
au courant de ses constatations et de ses
travaux. Il est parti ensuite pour Li-
breville, alin de conférer avec M. Four-
neau, lieutenant général du Gabon.
- - - - -
On se demande, dans les milieux co-
loniaux, si la frontière ainsi établie par
le capitaine Cottes sera reconnue offi-
ciellement, le gouvernement ayant sou-
tenu jusqu'ici une thèse contraire.
Les chemins de fer en Perse.
(Fin)
La diplomatie russe a déjà fait échouer,
à différentes reprises, les tentatives de
l'Angleterre pour construire une chaus-
sée sur cet itinéraire. Il est certain que
cette entreprise faciliterait beaucoup la
pénétration britannique aux dépens de
la puissance russe. Sans cette rivalité,
la question serait déjà résolue. Au point
de vue indigène, la ligne présenterait
l'avantage de se trouver entière en ter-
ritoire persan.
Un chemin de fer d'Amarah à Chouster
prolongé sur Chiraz et Bender-Abbas,
mettrait la Perse du Sud en communica-
tion directe avec l'Arabie centrale et le
îutur chemin de fer de Bagdad. Sa cons-
truction serait matériellement plus aisée
que beaucoup d'autres, ,car l'itinéraire
obéit à l'orientation générale du système
orographique. Les obstacles physiques
-sont nuls entre Chouster et Amarah.
La route de Bagdad à Téhéran par
Kirmanchah est aujourd'hui la plus fré-
quentée de toutes celles qui unissent
la capitale aux mers du sud. D'après
les statistiques les plus récentes, la plu-
part des marchandises arrivant par le
Golfe persique à destination du nord de
la Perse suivent cette voie de préférence
aux routes de Bouchir et de Mohammé-
rah.
Elle traverse de riches provinces, les
villes importantes de Kirmanchah et
Hamadan.La distance serait d'environ
800 kilomètres. Ce chemin de fer ser-
virait principalement l'influence an-
glaise, mais serait très utile aux Persans
en leur facilitant l'accès de leurs villes
saintes les plus vénérées, Nedjef et Ker-
bela, voisines de Bagdad.
Un chemin de fer de Mossoul à Tauris,
prolongé du côté turc sur Alep et Alexan-
drette, établirait des relations plus direc-
tes et plus faciles entre la Perse et les
pays occidentaux.
La route que suivent certaines marchan-
dises européennes à destination du nord
de la Perse depuis l'abolition du transit
transcaucasicn justifierait-elle la création
d'une voie ferrée entre Trébizonde et Tau-
ris ? Nous ne le pensons pas. Cette ligne
se trouverait d'ailleurs en opposition
flagrante avec les intérêts russes.
*%
Nous avons achevé l'énumération des
lignes principales du futur réseau des
chemins de fer persans. Il en est encore
une que nous devons mentionner ; bie n
qu'elle soit tout entière en territoire turc,
elle intéresse beaucoup la régénération
de la Perse. C'est le chemin de fer de Bag-
dad qui doit relier la Méditerranée au
Golfe persique, Constantinople à Basso-
rah.
L'influence exercée par Bagdad est
énorme dans tout le pays, grâce au per-
pétuel contact établi avec elle par les pè-
lerinages. Si les idées occidentales pé-
nètrent jusqu'à Bagdad, elles s'infiltre-'
rontvite en territoire persan. Ses habi-
tants, curieux par nature, doués d'une
étonnantefacilité d'assimilation, sonttrès
avides de nouveauté et cherchent toujours
à s'inatrui re ; ils sauront tirer profit d'un
rapprochement avec l'Europe. L'ouver-
ture du chemin de fer de Bagdad nous
rendra plus aisé l'accès de leur pays, et,
par la force des choses, ils deviendront
plus progressifs quand ils auront pu cons-
tater l'utilité pratique de nos progrès.
L'action morale du chemin de fer de
Bàgdad sera énorme.
Il appellera d'ailleurs la construction
d'embranchements que nous avons énu-
mérés, se trouvant ainsi rattaché au ré-
seau persan, dont il fera parLie en quel-
que sorte et dépendra dans une certaine
mesure.
« Le chemin de fer de Bagdad tirera ses
meilleurs éléments de succès de l'établis-
sement des relations locales avec la Per-
se et de la reconstitution de la prospérité
légendaire de l'Empire persan » écrivait
en 1901 le Bulletin du Comité de l'Asie
française. Cette appréciation, assuré-
ment exagérée,est vraie dans son esprit:
la construction de ce chemin de fer exer-
cera sur les pays persans l'action la plus
salutaire et la plus efficace.
Il est, hélas, difficile de prévoir dans
quel délai aboutiront tous ces projets !
Gardons-nous d'illusions à cet égard.
Tout dépend des relations anglo-russes.
« Le commerce de la Russie avec la Per-
se est essentiellement terrestre, tandis
que celui de l'Angleterre est maritime. Le
premier nécessite donc une intervention
du gouvernement destinée à développer
les facilités de communication auxquel-
les la nature accidentée du pays offre de
continuels obstacles ; l'autre, au contrai-
re, trouve sur la mer une route toujours
prête et ouverte, ce qui est une situation
favorable au conservatisme naturel » (1).
Cette opinion du capitaine Mahan ne me
paraît pas exacte. La voie maritime, tou-
jours ouverte,ne peut avoir d'utilité com-
merciale pour l'Angleterre que si elle se
trouve continuée dans l'intérieur des ter-
res par des voies terrestres aisément ac-
cessibles. « Là où des routes permettent
l'accès du pays, les Anglais luttent bien.
Le seul moyen de lutte pour l'Angleterre
est de' diminuer le prix des transports en
améliorant les communications»(2).Voilà
la vérité.L'Angleterre etlaRussie setrou-
(1) National Review. septembre 1902
(2) Morning Post, septembre 1902.
vent,en réalité,intéressées à développer
chacune dans sa sphère particulière d'in.
fluence, les voies et moyens de pénétra-
tion en Perse.
Nous avons cité les obstacles qui ont
jusqu'à présent détruit les espérances de
chacune d'elles. Souhaitons-leur un ave-
nir meilleur. Ces deux puissances tien-
nent en leurs mains les destinées de la
Perse ; à elles seules appartient l'initia-
tive des réformes utiles à la fortune de ce
pays, car elles se trouvent seules direc-
tement intéressées à la question persa-
ne, possèdent seules les moyens d'action
nécessaires à sa solution. Tous les autres
Etats du monde civilisé verront avec fa-
veur l'ouverture économique d'un pays
naturellement riche.
L'avenir de la Perse dépend essentiel-
lement de l'exécution d'un programme
de travaux publics. L'absence de voies
ferrées en Perse au commencement du
XXe siècle est un non-sens évident, con-
traire aux intérêts de tous. La force des
choses finira bien par remporter sur l'i-
nertie de's hommes et sur leur mauvaise
volonté. Gaston BORDAT.
PRIX
France : 15 cent , JEUDI 5 AVRIL 1906.
Etranger et Colonies : 30 cent. JEUDI 5 AVRIL IfJ06.
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ETRANGER ET COLONIES. 12 1 8 fr,
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Banque de rlndo-Chine. Création
de nouvelles succursales à Tient-
sin et a Pékin. Banque Sino-
belgc.
En 1905, douze institutions de crédit
étrangères étaient représentées en Chi-
ne et à Hong-Kong par environ 43 suc-
cursales et agences. En voici l'énumé-
ration d'après les annonces publiées par
le L. and C. Telegraph et d'autres do-
cuments :
Noms des Etablissements :
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nominal 24 millions de francs ; versé 6
millions de francs. - Succursales ou
Agences : lIong-Kong, Canton, Shan-
ghaï, Hankéou.
L'Assemblée Générale des actionnai-
res du 27 décembre 1905 a décidé la
création, demandée par le Gouverne-
ment, de nouvelles agences à Tientsin
et à Pékin.
(2) Banque SINO-BELGE. Succursales
ou Agences : Shanghai.
(3) HONG-KONG and SHANGHAI BAN-
KING CORPORATION. Capital entièrement
versé : 10.000.000 ; Fonds de réserve :
18.500.000. - Sltcctrsales ou Agen-
ces : Amoy, Foutchéou, I-Iankéou-
Hong-Kong, Pékin, Shanghaï, Tientsin.
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principal Hong-Kong.– Geo W. F. Plai-
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1. st.202.265.) Succursales ou Agen-
ces : Amoy, Shanghaï, Hong-Kong.
(5) CHARTERED BANK OF INDIA AUSTRA-
LIA and CHINA. (Capital: 1. st. 800.000 ;
Fonds de réserve: L st. 875.000). Suc-
cursales et Agences : Hankéou, Fout-
chéou, Hong-Kong, Shanghaï, Tien-
tsin, Thaiping.
(6) YOKOHAMA SPECIE BANK (japonai-
se). (Capitalnominal : Yen, 24.000.000 ;
versé, 18.000.000 ; Fonds de réserve :
9.940.000. –Succursales ou Agences :
Hong-Kong, Pékin, Shanghai, Tché-
fou, Tientsin. En Mandchourie :
Dalny, Moukden, Tiéling.
(7) INTERNATIONAL BANKING CORPO-
RATION (américaine). (Siège social : 60
Wall street N.-York. « Capital and sur-
plus » : 1. st. 6.500.000). -Succ'Ur'sales
ou Agences : Hong-Kong, Canton,
Shanghaï, Amoy (A.), Hankéou (A.),
Tientsin (A.)
(8) DEUTSCII ASIATISCHE BANK. (Capi-
tal autorisé : 7.500.000 taels). Suc-
cursales ou Agences : Shanghai, lIong-
Kong, llankéou, Tientsin, Tsinglan,
Tsinan-Fou.
(9) Banque RUSSO-CHINOISE. Suc-
cursales ou Agences: llankéou, Hong-
Kong, Shullghaï, Tchéfou, Tientsin, Pé-
kin (plus une douzaine de succursales ou
d'Agences en Mandchourie et dans la
Province Maritime (Vladivostock, etc.).
(10) NETHERLANDS TRADING SOCIETY
(Nederlandsche Handcls Maatschappij.)
Shanghaï.
(11) SOCIETA COLONIALE ITALIANA –-
Shanghaï.
(12) MERCANTILE BANK OF INDIA LI-
MITED. (Représentée par la firme Jar-
dine, Matheson and Co.) Shanghai.
La Hong Kong and Shanghai Bank,
la Chartercd Bark, la Banque Russo-
Chinoise, la Yokohama Specie, et la
Banque Sino-Belge possèdent, comme
l' « Impérial Bank of China » (chinoi-
se), le pouvoir d'omettre des billets (No-
ten privilegium), dit dans son dernier
rapport M. Emile Edler von Hirsch,
Consul général d'Autriche-IIongric à
Shanghai. (Rapports des Agents con-
sulaires austro-hongrois concernant
l'année 1904-B. 111. paru en janvier
dernier). Les renseignements fournis
par M. Jules Duckerts, Consul général
chargé d'affaires de Belgique, au cours
de son livre « La Chine en 1899 » confir-
ment ceux qui précèdent : » La Charte-
red Bank, la Hong Kong-Shanghai
Bank, et l'Impérial Bank émettent des
billets del, 5, 10, 50 et 100 piastres
mexicaines de 1 à 100 taels.
- 11.. - -
Le droit d émission et 1 encaisse mé-
tallique correspondant aux billets, ne
sont réglés par aucunes dispositions lé-
gales. » (op. cit. p. 163).
Dans son rapport précité, l'Agent au-
trichien donne encore les indications
ci-après concernant le fonctionnement
des Banques à Shanghai pendant l'exer-
cice 1904 :
« Les résultats obtenus par ces Ban-
ques ont été, pour la plupart, très bons :
ils ont permis d'attribuer des sommes
importantes au fonds de réserve et de
distribuer pour 1904 des dividendes de
8 à 12 Seule la banque Russo-Chi-
noise qui, par suite de la guerre, a fait
des. pertes considérables (environ3 mil-
lions de roubles) qui d'ailleurs sont cou-
- vertes par le Fonds de réserve, n'a pu
répartir qu'un dividende de 4 au lieu
de 8 en 1903. La Banque japonaise
(Yokohama Specie Bank), par contre, a
payé 12 de dividende. Les principa-
les opérations des Banques d'ici con-
sistent en avances aux industries, voies
fenÉ es, prêts au Gouvernement,escomp-
te des lettres de change et des traites
(waren vorscliusscn).
Jusqu'à présent les Banques ne s'oc-
cupent pour ainsi dire pas des affaires
sur hypothèque ; de même les opéra-
tionssur marchandises (Wcirengeschaft)
ne forment pas une branche de l'activi-
té des Banques extrême orientale. »
La Banque Sino-Bêlge paraît être la
- -
plus récemment elablie des institutions
de crédit étrangères aujourd'hui fonc-
tionnant en Chine. Fondée l'année der-
nière, au capital de 15 millioas de francs
dont 8.500,000 actuellement versés, elle
n'avait jusqu'à présent en dehors du
siège social, à Bruxelles, qu'une suc-
cursale, à Shanghai.
Dans son numét-o du 26 du mois der-
nier, le L. and C. Telegraph annonce
qu'une seconde succursale va être ou-
verte à Tientsin, au cours des prochaines
semaines. Les locaux du futur office
n'ont pas encore été arrêtés, mais le Di-
recteur sera M. Slachmuylders, un
gentleman belge, précédemment à la
Banque russo-chinoise à Pékin, où il
était tenu en haute estime parmi les
Chinois et dans les cercles de banque.
LES PEINTRES ORIENTALISTES ET COLONIAUX.
GEORGES SCOTT.
Georges Scott, ne a Paris, 1873,est, parmi les peintres contemporains,un de ceux
qui - ont le plus vu et le plus rapporté de leurs lointaines expéditions, llledoitdepuis
treize ans à sa situation de dessinateur quasi-officiel de Y Illustration qui l'a fait"
suivre non seulement les multiples voyages des Présidents de la République depuis
Carnot jusqu'à Fallières,mais encore les grands événements internationaux qui ont
bouleversé la face du monde dans ces derniers lustres.
Elève de Géromo et de Detaille, dont il a pendant cinq ans suivi les cours à
l'Ecole des Beaux-Arts, il a su admirablement profiter des leçons de ses maîtres :
le coloris, le mouvement, la vie, tout se retrouve dans ses œuvres ; mais ce qu'il
fait le plus merveilleusement, ce qui, au dernier salon des Aquarellistes, lui valait
l'admiration unanime du public et surtout de ses confrères, c'est son art du soldat-,
si j'ose dire. Il fait le troupier, autant le paysan boer, que le fantassin français,
- - -
le soldat malgache que le cavalier arabe, à la perfection.
Parmi ses œuvres je citerai d'abord son envoi au salon des Orientalistes (1906),
Entvce du général Bailloud à Chien-Chien (1900), d'une très belle tenue artisti-
que, le Bâch-aga de Laghouat, Villa Mareddine à Alger, Cavalier
arabe, d'une finesse exquise, puis au fil de mes souvenirs à travers les exposi-
tions de ces dernières années, à la suite du voyagede M. Loubeten Algérie (1903).
La fantasia du Kreider, aux teintes lumineuses, le défilé des cavaliers des
goums devant la tente présidentielle au Kreider, d'une ordonnance impeccable,
lors de la guerre du Transvaa l, Le passage de la Tugela, - La reddition du
général Kronje.
Je terminerai en disant que G. Scott a obtenu une médaille de3° classe au salon
en 1897, il avait 24 ans, et que les admirateurs de son talent espèrent bien
lui voir prochainement franchir un nouvel échelon. R.
--- - - -- - ---- ----- ----- ---
- - - -- ------ --
Le chef comptable sera le Baron Sa-
doine. »
Ed. CLAVERY.
P. S. Quelques erreurs d'impres-
sion se sont glissées dans le texte'de
ma lettre sur l'Esprit japonais et l'Eu-
rope (Annales Coloniales du 15 Mars).
11 faut lire notamment : Lafcadlo Hearn
au lieu de Lal'acdio lIearn, Galich au
lieu de Galuk (en notes),Boisfonade au
lieu de Boissonnadc, Yamida au lieu
de lamada" enria « valeur de témoi-
gnage » au lieu de « vapeur de témoi-
gnage ».
Dans mon article sur « la condition
des Chinois et des Japonais en Indo-
Chine » (Annales Coloniales du 29
mars) le nom de M. Yen Chu, secré-
taire interprète de la Légation de Chine
à Paris, a été défiguré à l'impression et
rendu méconnaissable sous la forme de
Tu Chu.
E. G.
-- , -
ALGÉSIRAS
La diplomatie vient d'achever une page
dans la grande comédie humaine, dont
nous sommes les acteurs passagers et ilz-
COllstallts.
Au moment où le grand public se désill-
téressait de plus en plus des négociations
- -
péninsulaires. à l'heure oit mille préoccu-
pations de tout ordre et de toutes sortes
absorbent les chancelleries et la foule,
nous apprenons qu'à iilgésiras; la demi-
douzaine d'hommes éminents qui tenaient
les premiers rôles, a enfin trouvé une
honorable solutioll à la pièce commencée il
y a onze semaines. M. Paul Révoil, de con-
cert avec MM. Visconti-Venosta, avec le
dile d'Almovodar, avec sir Arthur Nichol-
son surtont, a réussi à obtenir satisfac-
tiontout en sauvegardant l'amour-propre
allemand.
C'est, somme toute, un protectorat fran-
co-espagnol que l Allemagne fait imposer,
par l'Europe, tiu Maroc. Je ne sais si les
Marocanisants de l'autre côté du Rhin,
les Molir, les Fischer, les Schiemann, s'es-
timeront satisfaits du rësultat, s'ils trou-
veront qu'il était bien utile de remuer ciel et
terre, l'Amérique et l'Europe. pour aboutir
à un succès aussi piteux. Organisation de
- la police dans - huit -- ports, quatre par la
France, deux par l'Espagne, deux par
l'Espagne et la France en commun, créa-
tion d'une banque où la France, l'Allema-
glle, l'Espagne et l'Angleterre auraient
une part égale, établissement d'une mis-
sion militaire à Fe- et autres mesures de
moindre importance, tel eit le bilan.
Franchement,y avait-il vraiment besoin
de déplacer la fine fleur de tous les Ouai
., 1 -
d'Orsay du mO/de, et l'élite des reporters,
pour rendre un tel jugement de Salomon ?
Tout le monde dira non.
Seul, l'hôtelier d'Algésiras, affirmera le
contraire, en regrettant de voir se baisser
si tôt le rideau.
M. R.
.J'IV' "'-
M.ETIENNE FLANDIN
L'honorable député de l'Yonne est en
ce moment assez vivement attaqué par
quelques-uns de nos confrères de la ca-
pitale et de la province. Nous avons ici
jugé suffisamment, en pleine indépen-
dance, l'interpellation relative aux af-
faires électorales de l'Inde et dit ce que
nous en pensions, pour n être pas sus-
pect en l'occurence.
M. Etienne Flandin, président du
groupe de l'Union républicaine, est
l'un des plus actifs et des plus tra-
vailleurs parlementaires des dernières
législatures. Sa haute probité n'a ja-
mais pu être mise en doute par
quiconque, et il est trop loyal pour n'a-
voir pas dégagé la vérité des masques
qu'on s'était plu à la parer dans certains
milieux.
Nous sommes persuadés que les répu-
blicains de l'arrondissement d'Avallon
auront à honneur de renvoyer à la
Chambre avec une majorité triomphale
M. EtienneFlandin, l'éminentjuriscon-
sulte, le président impeccable de la com-
mission des Chartreux, qui est appelé,
dans la prochaine législature, au plus
brillant avenir.
M. R.
-q ----
La Semaine Coloniale.
L'accord à Algésiras.
L'entente est maintenant faite sur
tous les points. Il ne reste plus qu'à
procéder à la rédaction du protocole et
la Conférence pourra se séparer.
L'inspecteur général de la police, qui
réside à Tanger, adressera au corps di-
plomatique une copie des rapports et
communications qu'il fera au makh-
zen.
La répartition des ports de police est
réglée de la manière suivante : aux Es-
pagnols Tetuan et Larache ;aux Fran-
çais et aux Espagnols la police mixte de
Casablanca et de Tanger ; aux Fran-
çais les quatre autres ports : Mogador,
Saffi, Mazagan et Rabat.
La durée de l'arl'angement sur la po-
lice est fixée à cinq ans à partir de la
date de la ratification.
L'arrangement de la Banque compor-
te la cession à la Banque du droit de
préférence contre deux parts du capi-
tal, ce qui fera pour la France trois
parts, chacun des autres pays en ayant
une seule, les droits appartenant aux
porteurs de l'emprunt français de 1904
étant conservés et reconnus.
La question des censeurs reste réso-
lue comme on l'avait primitivement
proposé. La Banque aura quatre cen-
seurs désignés par la Banque d'Angle-
terre, la Banque de France, la Banque
Impériale d'Allemagne et la Banque
d'Espagne.
M. Saint-Germain vient de déposer
sur le bureau du Sénat son rapport sur
le budget des colonies.
Une élection sénatoriale a eu lieu, le
25 mars dernier à La Réunion, pour
remplacer M. Louis Brunet, radical, dé-
cédé. En voici les résultats :
Inscrits : 211. Votants 210
MM. Félix Crespin, républi-
cain progressiste. 120 Elu
Couturier, radical socia- -
liste 90 voix
M. Félix Crespin est un ami politique
de M. de Mali y, ancien ministre.
M. Couturier était le directeur du
Crédit foncier de la Réunion, actuelle-
ment, dit-on, en liquidation.
Le budget des territoires du Sud de
l'Algérie.
Le Journal Officiel a publié le décret
portant règlement définitif du budget
des territoires du sud de l'Algérie pour
l'exercice 1904.
Le résultat de ce budget est arrêté
ainsi qu'il suit :
Recettes Fr. 2.903.549
Dépenses. 2.183.385 -
Excédent de receUes. Fr. 720.164
Cet excédent de recettes sera, confor-
mément au décret du 18 avril 1905, affec-
té à la constitution du fonds de réser-
ve pro pre aux territoires du sud.
Un ministèra des colonies en Allema-
gne.
Le Reichstag, a voté par 187 voix con-
tre 110, les crédits nécessaires pour la
transformation de l'Office des colonies,
en un secrétariat d'Etat des affaires co-
loniales, indépendant du ministère des
affaires étrangères. Ce vote est considé-
ré comme un succès pour le prince de
Bulow.
La délimination du Congo français et
du Cameroun.
Les missions françaises chargées, de
concert avec lag missions allemandes,
de délimiter la frontière Congo-Came-
roun ont achevé une bonne partie de
leurs travaux. La mission Moll a opéré"
dans le Nord, vers le Tchad, sans que
le moindre incident, ni accident, se soit
produit.
Dans le Sud, où opère la mission du
capitaine Cottes, les Allemands préten-
daient que Missoum-Missoum, le point
contesté, qui fut le théâtre d'un combat
sanglant, appartient au Cameroun. Le
capitaine Cottes a dû reconnaître que Mis-
soum-Missoum est bien, en effet, àqua-
tre kilomètres environ de la frontière,
dans le Cameroun, et par conséquent
allemand.
Le capitaine, ce point établi, après
conférence avec la mission allemande,
est redescendu à Brazzaville, où il a
mis le commissaire général, M. Tell,
au courant de ses constatations et de ses
travaux. Il est parti ensuite pour Li-
breville, alin de conférer avec M. Four-
neau, lieutenant général du Gabon.
- - - - -
On se demande, dans les milieux co-
loniaux, si la frontière ainsi établie par
le capitaine Cottes sera reconnue offi-
ciellement, le gouvernement ayant sou-
tenu jusqu'ici une thèse contraire.
Les chemins de fer en Perse.
(Fin)
La diplomatie russe a déjà fait échouer,
à différentes reprises, les tentatives de
l'Angleterre pour construire une chaus-
sée sur cet itinéraire. Il est certain que
cette entreprise faciliterait beaucoup la
pénétration britannique aux dépens de
la puissance russe. Sans cette rivalité,
la question serait déjà résolue. Au point
de vue indigène, la ligne présenterait
l'avantage de se trouver entière en ter-
ritoire persan.
Un chemin de fer d'Amarah à Chouster
prolongé sur Chiraz et Bender-Abbas,
mettrait la Perse du Sud en communica-
tion directe avec l'Arabie centrale et le
îutur chemin de fer de Bagdad. Sa cons-
truction serait matériellement plus aisée
que beaucoup d'autres, ,car l'itinéraire
obéit à l'orientation générale du système
orographique. Les obstacles physiques
-sont nuls entre Chouster et Amarah.
La route de Bagdad à Téhéran par
Kirmanchah est aujourd'hui la plus fré-
quentée de toutes celles qui unissent
la capitale aux mers du sud. D'après
les statistiques les plus récentes, la plu-
part des marchandises arrivant par le
Golfe persique à destination du nord de
la Perse suivent cette voie de préférence
aux routes de Bouchir et de Mohammé-
rah.
Elle traverse de riches provinces, les
villes importantes de Kirmanchah et
Hamadan.La distance serait d'environ
800 kilomètres. Ce chemin de fer ser-
virait principalement l'influence an-
glaise, mais serait très utile aux Persans
en leur facilitant l'accès de leurs villes
saintes les plus vénérées, Nedjef et Ker-
bela, voisines de Bagdad.
Un chemin de fer de Mossoul à Tauris,
prolongé du côté turc sur Alep et Alexan-
drette, établirait des relations plus direc-
tes et plus faciles entre la Perse et les
pays occidentaux.
La route que suivent certaines marchan-
dises européennes à destination du nord
de la Perse depuis l'abolition du transit
transcaucasicn justifierait-elle la création
d'une voie ferrée entre Trébizonde et Tau-
ris ? Nous ne le pensons pas. Cette ligne
se trouverait d'ailleurs en opposition
flagrante avec les intérêts russes.
*%
Nous avons achevé l'énumération des
lignes principales du futur réseau des
chemins de fer persans. Il en est encore
une que nous devons mentionner ; bie n
qu'elle soit tout entière en territoire turc,
elle intéresse beaucoup la régénération
de la Perse. C'est le chemin de fer de Bag-
dad qui doit relier la Méditerranée au
Golfe persique, Constantinople à Basso-
rah.
L'influence exercée par Bagdad est
énorme dans tout le pays, grâce au per-
pétuel contact établi avec elle par les pè-
lerinages. Si les idées occidentales pé-
nètrent jusqu'à Bagdad, elles s'infiltre-'
rontvite en territoire persan. Ses habi-
tants, curieux par nature, doués d'une
étonnantefacilité d'assimilation, sonttrès
avides de nouveauté et cherchent toujours
à s'inatrui re ; ils sauront tirer profit d'un
rapprochement avec l'Europe. L'ouver-
ture du chemin de fer de Bagdad nous
rendra plus aisé l'accès de leur pays, et,
par la force des choses, ils deviendront
plus progressifs quand ils auront pu cons-
tater l'utilité pratique de nos progrès.
L'action morale du chemin de fer de
Bàgdad sera énorme.
Il appellera d'ailleurs la construction
d'embranchements que nous avons énu-
mérés, se trouvant ainsi rattaché au ré-
seau persan, dont il fera parLie en quel-
que sorte et dépendra dans une certaine
mesure.
« Le chemin de fer de Bagdad tirera ses
meilleurs éléments de succès de l'établis-
sement des relations locales avec la Per-
se et de la reconstitution de la prospérité
légendaire de l'Empire persan » écrivait
en 1901 le Bulletin du Comité de l'Asie
française. Cette appréciation, assuré-
ment exagérée,est vraie dans son esprit:
la construction de ce chemin de fer exer-
cera sur les pays persans l'action la plus
salutaire et la plus efficace.
Il est, hélas, difficile de prévoir dans
quel délai aboutiront tous ces projets !
Gardons-nous d'illusions à cet égard.
Tout dépend des relations anglo-russes.
« Le commerce de la Russie avec la Per-
se est essentiellement terrestre, tandis
que celui de l'Angleterre est maritime. Le
premier nécessite donc une intervention
du gouvernement destinée à développer
les facilités de communication auxquel-
les la nature accidentée du pays offre de
continuels obstacles ; l'autre, au contrai-
re, trouve sur la mer une route toujours
prête et ouverte, ce qui est une situation
favorable au conservatisme naturel » (1).
Cette opinion du capitaine Mahan ne me
paraît pas exacte. La voie maritime, tou-
jours ouverte,ne peut avoir d'utilité com-
merciale pour l'Angleterre que si elle se
trouve continuée dans l'intérieur des ter-
res par des voies terrestres aisément ac-
cessibles. « Là où des routes permettent
l'accès du pays, les Anglais luttent bien.
Le seul moyen de lutte pour l'Angleterre
est de' diminuer le prix des transports en
améliorant les communications»(2).Voilà
la vérité.L'Angleterre etlaRussie setrou-
(1) National Review. septembre 1902
(2) Morning Post, septembre 1902.
vent,en réalité,intéressées à développer
chacune dans sa sphère particulière d'in.
fluence, les voies et moyens de pénétra-
tion en Perse.
Nous avons cité les obstacles qui ont
jusqu'à présent détruit les espérances de
chacune d'elles. Souhaitons-leur un ave-
nir meilleur. Ces deux puissances tien-
nent en leurs mains les destinées de la
Perse ; à elles seules appartient l'initia-
tive des réformes utiles à la fortune de ce
pays, car elles se trouvent seules direc-
tement intéressées à la question persa-
ne, possèdent seules les moyens d'action
nécessaires à sa solution. Tous les autres
Etats du monde civilisé verront avec fa-
veur l'ouverture économique d'un pays
naturellement riche.
L'avenir de la Perse dépend essentiel-
lement de l'exécution d'un programme
de travaux publics. L'absence de voies
ferrées en Perse au commencement du
XXe siècle est un non-sens évident, con-
traire aux intérêts de tous. La force des
choses finira bien par remporter sur l'i-
nertie de's hommes et sur leur mauvaise
volonté. Gaston BORDAT.
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