Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1906-03-15
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 15 mars 1906 15 mars 1906
Description : 1906/03/15 (A7,N10). 1906/03/15 (A7,N10).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63749377
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/11/2012
7e ANNÉE - No 10.
PRIX
France : 15 cent.
Etranger et Colonies : 30 cent.
JEUDI 15 MARS 1906.
Les Annales Coloniales
Tous les mandats doivent être adressés au nom
de il/. Vadministrateur, toutes les communica-
tions concernant la rédaction au nomade M. le -
Rédacteur en chef.
¥
JOTTiFUST-AXi HEB:DOJMIA.:DAIRE
Paraissant tous lès Jeudis
DIRECTION, RÉDAéTION, ADMINISTRATION
4, Gralerie d'Orléans (Palais-Royal, PARIS 1er)
ABONNEMENTS
Un an 6 mois
FRANCE 8 fr. 4 fr. 50
ETRANGER ET COLONIES. 12 » 8 fr,
On s'abonne sans frais dans tons les Bureanx de Poste -
LE MINISTÈRE SARRIEN
Le Président de la République a été
informé, mardi soir, par M. Sarrien, de
la constitution définitive du cabinet. M.
Fallières présidera, ce matin, le premier
Conseil tenu par les nouveaux ministres.
Après six jours de crise, le ministère
Sarrien se trouve donc constitué de la
façon suivante :
MM.
Présidence du Con-
seil et Justice. SARRIEN
Affaires étrangères. Léon BOURGEOIS
lntél'ieul' CLEMENCEAU
Finances. , , POINCARÉ
Instruction publique
et Cultes. BRIAND
Guerre. , ETIENNE
Ma,"ine THOMSON
Travaux publics,
.postes et télégra-
phes. BARTHOU
Commerce, travail et
industrie. Gaston DOTJMERGUE
Colonies. Georges LEYGUES
Agriculture. HUAU
On remarquera que le ministère du
Commerce et de l'Industrie, auquel était
rattaché précédemment le sous-secréta-
riat des Postes et Télégraphes, portera
désormais la dénomination de ministere
dit Commerce, du Travail et de l'Indus-
trie, et que, d'autre part, le sous-secré-
tariat des Postes et Télégraphes dépen-
dra du ministère des Travaux publics.
-- - .,#,.-
Le rôle de la France en Orient
C'est là une importante question à
traiter, mais à laquelle nous ne saurions
donner toute l'ampleur désirable dans
un court article ; notre intention n'est
que de communiquer un aperçu de la si-
tuation occupée à l'heure présente par
la France, résumé sommaire d'impres-
sions et notes récoltées en cours de route
par un voyageur.
Tout d'abord, à Constantinople même,
les Français occupent une situation qui
nous a été depuis des années jalousée
par plus d'une grande puissance ; ne les
trouve-t-on pas à la tête des Grandes
Affaires, dans l'Administration, la Dette
Publique, la Banque, la Douane, l'En-
seignement, dans le haut commerce ; ils
sont les auteurs des quais ; bientôt ils se-
ront ceux du grand pont métallique des-
tiné à remplacer le vieux pont de bateaux
reliant les quartiers de Péra-Galata à
Stamboul. Un d'eux a construit les pha-
res pour le compte de 1 Lmpire Ottoman.
Ce que nous voyons à Constantinople;
nous le retrouvons à Salonique,àSmyrne,
à Beyrouth ; nos ingénieurs se sont
multipliés, la Turquie leur est redevable
d'une bonne partie de ses chemins de fer,
plus particulièrement sur le territoire
asiatique,où les lignes françaises : Smyr-
ne-Cassaba, Beyrouth-Damas-Hama (et
bientôt Alep) avec prolongements, Jaf-
fa-Jérusalem, contribuent à l'extension
de notre influence, car elles sont diri-
gées par des Français et on parle notre
langue, déjà répandue du reste un peu
partout à la surface de l'Empire, comme
on ne doit pas l'ignorer, grâce à l'oeuvre
d'enseignement et d'éducation entre-
prise depuis plus d'un quart de siècle
par diverses Congrégations religieuses
catholiques, œuvre éminemment patrio-
tique puisqu'elle a su faire apprécier et
aimer la France même par de farouches
musulmans. Poursuivie avec un zèle
inlassable et avec des moyens souvent
bien sommaires, cette œuvre sociale s'est
pierveilleusement développée, surtout à'
partir du jour où le Gouvernement fran-
çais d'alors, ayant compris tout le béné-
1 Il.
fice qu'il y avait a en recueillir, s-est in-
téressé directement à la chose en la sub-
ventionnant. Pendant des années on main-
i ut, sans que jamais une voix dissidente
s'élevât dans le Parlement, l'allocation
de douze cent mille francs, adoptée à
chaque nouveau budget ; il fallut l'arrivée
au pouvoir de Français aveuglés par leur
sectarisme anticlérical pour arrêter dans
son essor une œuvre ausssi éminemment
française. Certains allèrent jusqu'à de-
mander la suppression pure et simple de
l'allocation, mais fort heureusement
leur proposition antipatriotique rencon-
tra des obstacles. Néanmoins le coup
avait porté et on résolut de tenter la
création d'établissements d'instruction
-- laïque, avec des fonds pris naturellement
sur l'allocation aux Congrégnnistes.
L'expérience n'a pas réussi, au dire mê-
me des gens que l'on peut taxer d'anti-
cléricaux et l'avis unanime est qu'il faut
laisser lea Congréganistes poursuivre
eur œuvre ; l'Ecole sans Dieu ne peut
avoir aucun succès che, des croyants chré-
tiens ou musulmans.
Enfin il est bon de rappeler que la
France occupe la troisième place dans le
commerce de l'Empire Ottoman, d'après
les dernières statistiques, remontant à
quelques années en arrière, mais distan-
cée par l'Angleterre et l'Au trie he-Hon-
grie. Malheureusement, elle ne viendrait
que la huitième au point de vue des rela-
tions maritimes. Commercialement aussi,
elle perd du terrain depuis quel que temps,
concurrencée par la.Belgique, l'Italie et
surtout l'Allemagne. Cette dernière Puis-
sance cherche à poursuivre son grand tra-
cé ferré de Gonstantiiople à Bagdad,mais
elle éprouve bien des difficultés et man-
que de capitaux qu'elle voudrait bien
emprunter à la France, en l'intéressant,
à l'affaire au besoin.
Notre position est donc bonne encore ;
ne l'amoindrissons pas.
Eugène GALLOIS.
- -q, ----- -- -
La Semaine Coloniale.
L'entente probable à Algésiras.
Les chances d'cntenle se sont singuliè-
rement accrues à Algésiras. Sur la ques-
tion de la Banque d'Etat, les Allemands
acceptent la législation française et le
tribunal de Lausanne ; on s'est accordé
également sur la question des censeurs ;
on ne discute plus que sur l'art. 23 rela-
tif à la formation du capital, les Alle-
mands ayant accepté le principe de l'at-
tribution de parts au consortium des
banques françaises et ne discutant plus
que sur le nombre de ces parts.
Pour la police, le projet français ex-
posé par M. Revoil tendant à l'organi-
ser avec l'aide d'officiers français et es-
pagnols, a été chaudement appuyé par
les délégués de la Russie, de l'Angleter-
re. de l'Espagne et du Portugal. En pré-
sence de ce Bloc de cinq puissances, par-
mi lesquelles figurent celles qui ont le
plus d'intérêts au Maroc, l'Allemagne
ne pouvait persister dans son intransi-
geance. Alléguant cependant que le pro-
jet français ne donnait pas des garanties
suffisantes pour le maintien de l'égalité
économique, elle a fait présenter un pro-
jet autrichien dont le tort est de sous-
traire le port de Casablanca à l'organi-
sation franco-espagnole. La France ac-
cepterait un inspecteur de la police,
mais résidant à Tanger.
Cependant l'Allemagne ayant admis
le principe de la police franco-espagnole
et la France ne s'étant pas opposée à
fournir des garanties complémentaires, il
semble que l'on ne soit pas bien loin de
s'entendre. En persévérant dans son at-
titude à la fois ferme et conciliatrice,
aussi soucieuse de la défense de ses droits
que du respect des intérêts d'autrui, no-
tre pays a remporté une grande victoire
morale.
Les capitaux italiens en Tunisie.
Le tribunal mixte de Tuuis a rendu, le
14 février 1906 son jugement définitif dans
l'affaire des gisements de phosphates de
Kalaa-Djerda.ll a reconnu la validité des
actes en vertu desquels la concession de
ces gisements a été acquise par le groupe
Bellot et transmise par ce dernier à la
Société de: Phosphates tunisiens ; il a or-
donné que les actes mêmes soient trans-
crits sur le registre de la propriété fon-
cière à titre d'emphylhéoseetde location
simple, en marge de l'inscription recon-
naissant la propriété des gisements à
l'haboits au nom duquel l'immatriculation
avait été demandée. Ce jugement n'est
pas susceptible d'appel.
Il y a lieu de faire remarquer que la
presque totalité du capital de la Société
des Phosphates tunisiens est entre les
mains d'Italiens et que cette société a
conclu avec l'Unionc Italialla Concini de
Vicen^a un arrangementpar lequel celle-
ci s'est réservé pour ses propres besoins
(engrais chimiques) la production de ces
gisements que l'on évalue à 300.000 ton-
nes au moins par an. Ainsi l'initiative
italienne en Tuniste se manifeste non
plus seulement par l'importation de la
main-d'œuvre, mais aussi par l'emploi
des capitaux.
Le coton dans l'Afrique occidentale
anglaise.
Le comité ouest-africain de la British
Cotton Growing Association a reçu de
bonnes nouvelles du Lagos et de la Gold
Coast. M. Birtwistle, conseiller commer-
cial de lapremière de ces colonies, aécrit
qu'au cours d'une inspectionjdans les ré-
gions d'Iganna et de Oke Ho, il a trouvé
partout les jeunes plantations de coton
dans une excellente condition.
A la ferme expérimentale dIbadan, non
moins de 10.000 livres anglaises de 454
grammes de graines de coton ont été ré-
coltées et la qualité du textile a été trou-
vée très satisfaisante. L'ingénieur chargé
delà direction de la station d'égrenage à
Ibadan rapporte que le coton égrené de-
puis le commencement de l'année est su-
périeur en qualité et en quantité à celui de
l'année dernière.
Dans la Nigeria dn Nord, la nouvelle
station d'égrenage installée à Lokodja a
reçu son outillage complet et une grande
quantité de coton est prête à être égre-
née.
Une expédition militaire dans l'Inde
anglaise
Le gouvernement de l'Inde va envoy er
une puissante expédition contre les Wa-
ziris, à la frontière nord-ouest de l'Inde.
Un combat aux Philippines
Un engagement a eu lieu,près de Zolo,
entre les Moros et les troupes américai-
nes. Le combat a commencé le G mars
et il s'est continué jusqu'au 8. Il s'agis-
sait de s'emparer du mont Dajo, qui a
2,100 pieds de hauteur et est couronné
par un cratère. Ses lianes sont extrême-
ment escarpés. Les 400 pieds qui condui-
sent à son sommet ont une pente de 60
degrés et, sur 50 pieds, les flancs suivent
la verticale. Les éperons, qui sont très
boisés, étaient solidement foi-tiriés, et les
Moros y étaient invisibles. il a fallu, sur
un parcours de ::OO pieds, hisser les ca-
nons avec des cordes.
Les troupes américaines ont eu 15 tués
et 4 blessés, dont un sergent. Le contin-
gent naval a eu 32 hommes hors de com-
bat. La gendarmerie des Philippines a
eu 3 tués et 14 blessés. 5 officiers ont été
tués ou blessés.
Tous les défenbeurs, au nombre de 600,
ont été tués.
Ainsi se trouvent anéantisles brigands
qui se livraient à des incursions inces-
santes contre les Moros fidèles aux Amé-
ricains et qui mettaient en danger la paix
du pays, en dépit des efforts des autori-
tés américaines.
La question des Nouvelles-Hébrides.
L'accord anglo-français au sujet des
Nouvelles-Hébrides a produit uu mécon-
tentement intense en Australie et en
Nouvelle-Zélande, dont les gouverne-
ments respectifs regrettent de n'avoir pas
été consultés.
Les journaux italiens rappellent que
les Nouvelles-Hébrides, situées sur la
route du canal de Panama, verront leur
importance commerciale et politique
augmenter rapidement. Ils parlent d'or-
ganiser une agitation pour obtenir l'abro-
gation de l'accord anglo-français.
Les propositions relatives à la munie i-
palisation sont considérées comme parti-
culièrement dangereuses parce que les
colons de nationalité britannique sont
disséminés partout dans les îles, tandis
que les Français se trouvent concentrés
pour la plupart dans les quatre ports im-
portants où les municipalités exerceraient
un contrôle. On soutient que la seule so-
lution utile consisterait en l'établisse-
ment d'un seul tribunal où siégeraient
des juges de deux nationalités.
M. Seddon, premier ministre de Nou-
velle-Zélande, a fait, dans un discours,
allusion à l'accord franco-anglais au su-
jet des Nouvelles-Hébrides. Il préfére-
rait que la France assumât l'administra-
tion de certaines îles et l'Angleterre celle
des autres. On devra, a-t-il ajouté, saisir
toute occasion favorable pour incorporer
l'archipel à l'empire britannique.
L'émigration en Australie.
L'A llstralasiall Traveller a édilé un nu-
méro spécial destiné à faire connaître aux
émigrants les diverses ressources dont
dispose l'Australie. Cette, publication il-
lustrée contient une étude spéciale sur
chacun des Etats composant le Common-
wealth.
Le cyclone des Îles de la Société.
Les officiers du vapeur Mariposa, ar-
rivé à San-Francisco. le 3 mars, donnent
des détails sur le cyclone qui a ravagé
les îles de la Société, le 7 et le 8 février.
Ils annoncent que le consulat anglais
de Papeete a été presque entièrement dé-
truit au cours du récent tornado et a dû
être abandonné. On craint qu'il n'y ait
de nombreuses victimes.
Des centaines de. personnes sont sans
abri. Le consul anglais a fait demander
des secours à son gouvernement pour
500 de ses compatriotes qui sont dans le
plus absolu dénuement.
M. Jullien, gouverneur, a également
demandé des secours à son gouverne-
ment.
Les bâtiments qui se trouvaient dans le
port de Papeete, ont échappé. au désas-
tre, mais on éprouve de grandes craintes
au sujet des navires qui croisaient de-
vant les îles Touamotou.
L'ouragan, qui s'est abattu sur l'archi-
pel le 7 février à minuit à une vitesse de
120 milles à l'heure, a continué jusqu'à
4 heures de l'après-midi du jour suivant.
Il a été précédé, à Papeete, d'une, forte
marée qt4 a inondé les bâtiments dans le
voisinage du rivage. Des entrepôts ont
été envahis par l'eau et leur contenu dé-
truit. Quelques heures plus tard, les ca-
les de construction, les locaux gouver-
nementaux ont été détruits à leur tour.
Le village de Taroua, composé d'une
mission et des habitations des convertis
indigènes, a été complètement anéanti.
Un groupe de maisons situées à 200 mè-
tres de Taroua et habitées par une cen-
taine d'indigènes des îles Cook a subi le
même sort.
Plusieurs incidents dramatiques se
sont déroulés au cours de l'ouragan. Le
gardien de la station de quarantaine de
Vile Motanto et sa femme ont dû se réfu-
gier au sommet d'un cocotier. Leur situa-
tion était des plus périlleuses, car des
vagues hautes de trente pieds balayaient
l'ile. Le lieutenant Ilurbin, commandant
la canonnière Zélée, ayant refusé de ris-
quer la vie de son équipage, le gardien
et sa femme furent sauvés par le pilote
en chef André et quatre prisonniers indi-
gènes de la prison de Papeete.
M. Marcadi, résident français à Fana-
ron, une des îles Touamatou, quitta l'île
après que tous les bâtiments du gouver-
nement, les habitations privées et l'é-
glise catholique eurent été détruits. 11
arriva à Papeete après avoir lutté en mer
pendant trois jours contre les flots en fu-
rie.
Le gouvernement de la Nouvelle-Zé-
lande enverra un vapeur aux îles de la
Société afin de se rendre compte de l'é-
tendue des dégâts causés par le cyclone
et de porter aux habitants des vivres et
des secours.
Camille FIDEL.
La Promotion des Explorateurs
On sait que le Parlement a voté une
loi attribuant, en dehors des contingents
ordinaires, des décorations de la Légion
d'honneur pour les explorateurs.
Voici une première liste des promotions
et nominations faites au compte de la
promotion des explorateurs :
Grand Officier
M. Pavie, ministre plénipotentiaire.
Commandeur
M. de Morgan, délégué général du mi-
nistère de l'instruction publique aux
fouilles de Perse.
Officiers
MM.
Gautier, chargé de cours à l'école su-
périeure des lettres d'Alger (Mission au
Sahara).
Le Chatelier, professeur au Collège de
France (Sud algérien, Sénégal, Soudan,
Maroc, Dahomey, Congo).
Chevaliers
MM.
Alluaud, explorateur naturaliste illcs
Seychelles, Madagascar).
Bel, ingénieur des mines (Chili, Pérou,
Transvaal, Siam, Laos, Annam).
Docteur Brumpt, préparateur à la fa-
culté de médecine de Paris (Afrique cen-
trale, Congo).
Buchet, explorateur naturaliste (Is-
lande, îles Canaries, Maroc).
Diguet, explorateur naturaliste (Cali-
fornie, Mexique).
Doutté, chargé de cours à l'Ecole su-
périeure des lettres d'Alger (Maroc).
De Crequi-Montfort, explorateur (hauts
plateaux de la Bolivie et du Pérou).
Etiennot, directeur des postes et des
télégraphes du département d'Oran (Con-
go, construction des ligues télégraphi-
ques)
- De Flotte de .Roque vaire, chef du ser-
vice cartographique du gouvernement
général de l'Algérie (Maroc).
Gayet, ancien membre de l'Institut
français d'archéologie orientale du Caire
Egypte (fouilles d'Antinoe).
Geay, explorateur naturaliste (Améri-
que centrale, Guyane française, Mada-
gascar).
Gentil, maitre de conférences à la Fa-
culté des Sciences de Paris (mission
géologique au Maroc).
Gonnessiat, directeur de l'observatoire
de Quito (collaborateur de la mission
géodésique française dans l'Equateur).
Gourdon, explorateur naturaliste (col-
laborateur de la Mission Charcot au pôle
Sud).
Halévy, directeur d'étude à l'Ecole pra-
tique des hautes études (Yémen).
Legras, professeur à la Faculté des
Lettres de Dijon (Russie).
Mme Massieu, née Bauche, explora-
trice (Asie, Indo-Chine, Chine, Mongolie,
Turkestan).
Megier de Mathuisieulx, explorateur
(Tripolitaine).
Pleneau, ingénieur (collaborateur de
la mission Charcot au pôle Sud).
Charles Rabot, publiciste (péninsule
Scandinave, Groenland, Laponie, Islan-
de, Finlande).
Terrier, secrétaire général du Comité
de l'Afrique française et du Comité du
Maroc (Afrique, Tunisie, Maroc).
Docteur Turquet, licencié ès sciences
naturelles (collaborateur de la mission
Charcot au pôle Sud).
DeLaVaulx, explorateur (Patagonie,
Algérie).
VWA
L'esprit japonais et l'Europe.
10 février 1906.
Mon cher Directeur (1),
Depuis la dernière enquête des Annu-
les Coloniales, ont paru, tant dans la
presse française que dans celle d'Outre-
Manche, d i vers articles et rensei gne ments
intéressants sur l'esprit japonais à l'é-
gard de l'Europe. Quelques mots encore
sur ce sujet, si vous le voulez bien.
Daus une lettre relative à la question
des rapports entre le Japon et l'Europe,
insérée dans les Annales Coloniales du
13 octobre dernier, M. Pierre de Cou-
bertin dit : « Les Japonais ont pour les
Européens les sentiments d'un élève in-
telligent pour un professeur antipathi-
que. »
Dans le même sens M. Félicien Chal-
laye, qui d'ailleurs a consacré au Nip-
pon des pages pleines de sympathie, no-
tamment dans les Cahiers de la Quinzai-
ne (2) et dans la Revue de Métaphysique
et de morale,{3) écrit àlafill du premier
chapitre de son livre, « Au Japon et en
Extrême-Orient » : Le Japon s'est euro-
péanisé contre l'Europe pour mieux
rester japonais » (p. 02).
Evidemment il s'agit là d'une «formule
synthétique », comme l'auteur l'a lui-
même qualifiée.ElIe peutôtre interprétée
de diverses manières, dont l'une n'im-
plique, de la part des Japonais, que des
sentiments très naturels et très légiti-
mes.
Rester fidèle à soi-même,à son carac-
tère historique, à ses principes propres,
dans la mesure où ceux-ci s'accordent
avec le bien général de l'humanité, n'est-
ce pas, pour un peuple, un droit impres-
criptible en même temps que le premier
des devoirs ? On ne saurait faire aux Ja-
ponais un grief de vouloir rester japo-
nais.
Mais, dans le cas actuel, M. Challaye
a voulu, semble-t-il, faire entendre que
les habitants des îles du Nippon éprou-
vent, apriori en quelque sorte, de l'hos-
tilité à l'égard des Occidentaux.
Telle n'est pas la manière de voir d'un
juriste anglais de valeur, M. Montague
Kirkwood, au sujet duquel l'annuaire
Who is Wlio donne les indications bio-
graphiques suivantes : Conseiller légal
(Légal adviser) auprès du Gouverne-
ment de Sa Majesté Impériale Japonai-
se 1885-1902, titulaire de la Médaille de
la Constitution japonaise, etc.. ne en
1850. Membre du barreau de Londres,
Avocat de la Couronne britannique et
Conseil (Légal Adviser) de la Légation
et des Consulats du Royaume-Uni au
Japon, 1882-1885. A aidé à la prépara-
(\) Juin 1002. Impressions de la vie japonaise'
(i) Mai 1903, article sur Lafacdio Hearn.
(3) Depuis que cette lettre est écrite, le pas-
sage sujyanl du livre de M. Basil Hall Chamber-
lain : « Things Japauese Il m'est tombé sous les
veux. Il est à rappeler tout d'abord que ce re-
marquable ouvrage dont la 2* .édition remonte
à 1891 (4e édition en 1902) se présente sous la
forme d'un dictionnaire :
Chauvinisme Le Japon n'a pas échappe,
dans ces derniers temps à la vague de senti-
ment « jingo » qui a balayé le monde à la ronde,
poussant les petites nationalités à l'affirmation
d'elles-mêmes, menaçant les plus grandes de
dissoluiton (disruption). Pendant quelques an-
nées, sans doute, étranger et bon ont été ter-
mes synonymes : les Japonais se sont assis aux
pieds du Gamaliel occidental et ont recueilli ses
moindres paroles comme des perles de grand
prix. Cet état de choses appartient désormais au
passé. Maintenant le sentiment régnant se tra-
duit ainsi : « Le Japon aux Japonais et puisse-
t-il ètre un Japon Japonais ».
Sur la même question un volume public l'an-
néa dernière en Amérique, The White Péril in
the Far East par Sydney Lewis Galick M. A. D.
D. (Fleming H. ReveIl, édit.) contient des déve-
loppements intéressants, notamment dans les
deux chapitres intitulés ; The Awakening (le
réveil). The Reaction.
tion de la constitution japonaise et de
divers Codes de lois.
Comme M. Joseph Dubois le fait
connaître à l'article Japon de la Grande
Encyclopédie, M. Kirkwood est notam-
ment le principal auteur du Code de pro-
cédure civile actuellement en vigueur
dans l'Empire du Soleil Levant.
Ayant passé de nouveau, l'année der-
nière, quelque temps au Japon, il a fait
à son retour, en janvier de cette année,
des déclarations qui ont été recueillies
par la presse anglaise et dont voici la
traduction :
« Il (M. Montague Kirkwood) a joui
beaucoup de son voyage. L'Empereur
du Japon s'est montré tort gracieux à
son égard au cours d'une audience spé-
ciale à Tokyo, et les hommes d'Etat, du
passé et du présent, lui ont témoigné de
nombreuses marques inattendues de con-
sidération et de respect. Il a trouvé l'at-
titude (behaviour) générale du peuple
au-dessus de tout éloge et pour aucu-
ne nation il n'aurait été possible de
prendre ses succès plus noblement et
avec un sens de dignité plus grand.
L'armée et la marine ont fait leur de-
voir, disent-elles, et c'est tout. Il reste
maintenant, pour le pays, à faire face
à ses obligations et à vivre conformément
à la situation élevée (great position),qu'il
a acquise, M. Kirkwood croit qu'en fait,
il en ira ainsi x.
Pour corroborer ces impressions, il
paraît intéressant de reproduire ici le
passage qui sert de conclusion à un livre
qu'un lettré japonais, M. Okakura Yos-
hisaburo a publié l'année dernière en
anglais sous ce titre : (Thr. Japanesc
Spirit » (1).
« Je pense que je vous ai donné l'oc-
casion de voir quelque chose tant des
côtés forts que des côtés faibles de mes
compatriotes : car il est juste que là où
se tiennent nos qualités favorables vous
trouviez aussi les faiblesses correspon-
dantes. Les reproches ordinairement
portés contre nous, que nous sommes (2)
peu pratiques, frivoles, inconstants, ne
méritent pas une attention sérieuse par-
ce qu'ils s'expliquent tous comme phé-
nomènes concomitants de l'âge transi-
toire dont nous venons desortir. Même
l'accusation plus solide relative à notre
manque d'originalité doitêlre examinée
à nouveau, en présence de tant de faits
en sens contraire, faits qui nous mon-
trent être, au moins dans les petites cho-
ses, originaux, presque dans le sens
français du mot. Que nous ayons toujours
été prêts à emprunter des avis (hints)
à d'autre pays s'expliquedans une grande
mesure par cette considération que nous
avons eu, dèsle commencement, le dé-
savantage et l'avantage d'avoir comme
voisins des peuples ayant une grande
avance dans la course de la civilisation.
La zause qui nous fait être petits dans
les grandes choses et en même temps
grands dans les pelites peut être trouvée
en partie dans les conditions financières
du pays et la nature non individuelle
de la culture que nous avons reçue. Ces
questions délicates devront être soule-
vées dans quelques siècles d'ici, quand
une dose salutaire de civilisation europé-
enne aura été essayée whena healthy
admixturc of Europcan civilisation bas
been tried civilisation dont l'effet a été
dans l'ensemble, si prùfitable à notre dé-
veloppement que c'est pour nous un de-
voir des plus agréables, nous l'éprou-
vons, de reconnaître avec gratitude
l'obligation immense que nous avons vis-
à-vis des nations de l'Occident. »
L'ouvrage de M. Okakura se termine
sur ces mots, et dans le même ordre
d'idées, un autre Japonais, M. Satori
Kato, publiaitnaguère dans la Revue du
l ftr octobre 1905 un article intitulé : « Ce
que le Japon doit à la France ».
L'auteur insiste notamment sur le
service rendu au Japon par M. Bois-
sonnade lors des négociations pour la
révision des traité en 1889, pn mon-
trant « que si l'idée des cours mixtes
« se réalisait, ce serait le prélude d'un
« désas.tre national pour le pays. » Le
projet allait cependant devenir un fait
accompli lorsque se produisit la tenta-
tive d'assassinat dirigée contre le comte
Okuma, ministre des Affaires Etran-
gères, par un individu qui se tua sur-le-
(1) Londres.– krchibald Constable and Co 1905.
(2) Trop hâtifs.
PRIX
France : 15 cent.
Etranger et Colonies : 30 cent.
JEUDI 15 MARS 1906.
Les Annales Coloniales
Tous les mandats doivent être adressés au nom
de il/. Vadministrateur, toutes les communica-
tions concernant la rédaction au nomade M. le -
Rédacteur en chef.
¥
JOTTiFUST-AXi HEB:DOJMIA.:DAIRE
Paraissant tous lès Jeudis
DIRECTION, RÉDAéTION, ADMINISTRATION
4, Gralerie d'Orléans (Palais-Royal, PARIS 1er)
ABONNEMENTS
Un an 6 mois
FRANCE 8 fr. 4 fr. 50
ETRANGER ET COLONIES. 12 » 8 fr,
On s'abonne sans frais dans tons les Bureanx de Poste -
LE MINISTÈRE SARRIEN
Le Président de la République a été
informé, mardi soir, par M. Sarrien, de
la constitution définitive du cabinet. M.
Fallières présidera, ce matin, le premier
Conseil tenu par les nouveaux ministres.
Après six jours de crise, le ministère
Sarrien se trouve donc constitué de la
façon suivante :
MM.
Présidence du Con-
seil et Justice. SARRIEN
Affaires étrangères. Léon BOURGEOIS
lntél'ieul' CLEMENCEAU
Finances. , , POINCARÉ
Instruction publique
et Cultes. BRIAND
Guerre. , ETIENNE
Ma,"ine THOMSON
Travaux publics,
.postes et télégra-
phes. BARTHOU
Commerce, travail et
industrie. Gaston DOTJMERGUE
Colonies. Georges LEYGUES
Agriculture. HUAU
On remarquera que le ministère du
Commerce et de l'Industrie, auquel était
rattaché précédemment le sous-secréta-
riat des Postes et Télégraphes, portera
désormais la dénomination de ministere
dit Commerce, du Travail et de l'Indus-
trie, et que, d'autre part, le sous-secré-
tariat des Postes et Télégraphes dépen-
dra du ministère des Travaux publics.
-- - .,#,.-
Le rôle de la France en Orient
C'est là une importante question à
traiter, mais à laquelle nous ne saurions
donner toute l'ampleur désirable dans
un court article ; notre intention n'est
que de communiquer un aperçu de la si-
tuation occupée à l'heure présente par
la France, résumé sommaire d'impres-
sions et notes récoltées en cours de route
par un voyageur.
Tout d'abord, à Constantinople même,
les Français occupent une situation qui
nous a été depuis des années jalousée
par plus d'une grande puissance ; ne les
trouve-t-on pas à la tête des Grandes
Affaires, dans l'Administration, la Dette
Publique, la Banque, la Douane, l'En-
seignement, dans le haut commerce ; ils
sont les auteurs des quais ; bientôt ils se-
ront ceux du grand pont métallique des-
tiné à remplacer le vieux pont de bateaux
reliant les quartiers de Péra-Galata à
Stamboul. Un d'eux a construit les pha-
res pour le compte de 1 Lmpire Ottoman.
Ce que nous voyons à Constantinople;
nous le retrouvons à Salonique,àSmyrne,
à Beyrouth ; nos ingénieurs se sont
multipliés, la Turquie leur est redevable
d'une bonne partie de ses chemins de fer,
plus particulièrement sur le territoire
asiatique,où les lignes françaises : Smyr-
ne-Cassaba, Beyrouth-Damas-Hama (et
bientôt Alep) avec prolongements, Jaf-
fa-Jérusalem, contribuent à l'extension
de notre influence, car elles sont diri-
gées par des Français et on parle notre
langue, déjà répandue du reste un peu
partout à la surface de l'Empire, comme
on ne doit pas l'ignorer, grâce à l'oeuvre
d'enseignement et d'éducation entre-
prise depuis plus d'un quart de siècle
par diverses Congrégations religieuses
catholiques, œuvre éminemment patrio-
tique puisqu'elle a su faire apprécier et
aimer la France même par de farouches
musulmans. Poursuivie avec un zèle
inlassable et avec des moyens souvent
bien sommaires, cette œuvre sociale s'est
pierveilleusement développée, surtout à'
partir du jour où le Gouvernement fran-
çais d'alors, ayant compris tout le béné-
1 Il.
fice qu'il y avait a en recueillir, s-est in-
téressé directement à la chose en la sub-
ventionnant. Pendant des années on main-
i ut, sans que jamais une voix dissidente
s'élevât dans le Parlement, l'allocation
de douze cent mille francs, adoptée à
chaque nouveau budget ; il fallut l'arrivée
au pouvoir de Français aveuglés par leur
sectarisme anticlérical pour arrêter dans
son essor une œuvre ausssi éminemment
française. Certains allèrent jusqu'à de-
mander la suppression pure et simple de
l'allocation, mais fort heureusement
leur proposition antipatriotique rencon-
tra des obstacles. Néanmoins le coup
avait porté et on résolut de tenter la
création d'établissements d'instruction
-- laïque, avec des fonds pris naturellement
sur l'allocation aux Congrégnnistes.
L'expérience n'a pas réussi, au dire mê-
me des gens que l'on peut taxer d'anti-
cléricaux et l'avis unanime est qu'il faut
laisser lea Congréganistes poursuivre
eur œuvre ; l'Ecole sans Dieu ne peut
avoir aucun succès che, des croyants chré-
tiens ou musulmans.
Enfin il est bon de rappeler que la
France occupe la troisième place dans le
commerce de l'Empire Ottoman, d'après
les dernières statistiques, remontant à
quelques années en arrière, mais distan-
cée par l'Angleterre et l'Au trie he-Hon-
grie. Malheureusement, elle ne viendrait
que la huitième au point de vue des rela-
tions maritimes. Commercialement aussi,
elle perd du terrain depuis quel que temps,
concurrencée par la.Belgique, l'Italie et
surtout l'Allemagne. Cette dernière Puis-
sance cherche à poursuivre son grand tra-
cé ferré de Gonstantiiople à Bagdad,mais
elle éprouve bien des difficultés et man-
que de capitaux qu'elle voudrait bien
emprunter à la France, en l'intéressant,
à l'affaire au besoin.
Notre position est donc bonne encore ;
ne l'amoindrissons pas.
Eugène GALLOIS.
- -q, ----- -- -
La Semaine Coloniale.
L'entente probable à Algésiras.
Les chances d'cntenle se sont singuliè-
rement accrues à Algésiras. Sur la ques-
tion de la Banque d'Etat, les Allemands
acceptent la législation française et le
tribunal de Lausanne ; on s'est accordé
également sur la question des censeurs ;
on ne discute plus que sur l'art. 23 rela-
tif à la formation du capital, les Alle-
mands ayant accepté le principe de l'at-
tribution de parts au consortium des
banques françaises et ne discutant plus
que sur le nombre de ces parts.
Pour la police, le projet français ex-
posé par M. Revoil tendant à l'organi-
ser avec l'aide d'officiers français et es-
pagnols, a été chaudement appuyé par
les délégués de la Russie, de l'Angleter-
re. de l'Espagne et du Portugal. En pré-
sence de ce Bloc de cinq puissances, par-
mi lesquelles figurent celles qui ont le
plus d'intérêts au Maroc, l'Allemagne
ne pouvait persister dans son intransi-
geance. Alléguant cependant que le pro-
jet français ne donnait pas des garanties
suffisantes pour le maintien de l'égalité
économique, elle a fait présenter un pro-
jet autrichien dont le tort est de sous-
traire le port de Casablanca à l'organi-
sation franco-espagnole. La France ac-
cepterait un inspecteur de la police,
mais résidant à Tanger.
Cependant l'Allemagne ayant admis
le principe de la police franco-espagnole
et la France ne s'étant pas opposée à
fournir des garanties complémentaires, il
semble que l'on ne soit pas bien loin de
s'entendre. En persévérant dans son at-
titude à la fois ferme et conciliatrice,
aussi soucieuse de la défense de ses droits
que du respect des intérêts d'autrui, no-
tre pays a remporté une grande victoire
morale.
Les capitaux italiens en Tunisie.
Le tribunal mixte de Tuuis a rendu, le
14 février 1906 son jugement définitif dans
l'affaire des gisements de phosphates de
Kalaa-Djerda.ll a reconnu la validité des
actes en vertu desquels la concession de
ces gisements a été acquise par le groupe
Bellot et transmise par ce dernier à la
Société de: Phosphates tunisiens ; il a or-
donné que les actes mêmes soient trans-
crits sur le registre de la propriété fon-
cière à titre d'emphylhéoseetde location
simple, en marge de l'inscription recon-
naissant la propriété des gisements à
l'haboits au nom duquel l'immatriculation
avait été demandée. Ce jugement n'est
pas susceptible d'appel.
Il y a lieu de faire remarquer que la
presque totalité du capital de la Société
des Phosphates tunisiens est entre les
mains d'Italiens et que cette société a
conclu avec l'Unionc Italialla Concini de
Vicen^a un arrangementpar lequel celle-
ci s'est réservé pour ses propres besoins
(engrais chimiques) la production de ces
gisements que l'on évalue à 300.000 ton-
nes au moins par an. Ainsi l'initiative
italienne en Tuniste se manifeste non
plus seulement par l'importation de la
main-d'œuvre, mais aussi par l'emploi
des capitaux.
Le coton dans l'Afrique occidentale
anglaise.
Le comité ouest-africain de la British
Cotton Growing Association a reçu de
bonnes nouvelles du Lagos et de la Gold
Coast. M. Birtwistle, conseiller commer-
cial de lapremière de ces colonies, aécrit
qu'au cours d'une inspectionjdans les ré-
gions d'Iganna et de Oke Ho, il a trouvé
partout les jeunes plantations de coton
dans une excellente condition.
A la ferme expérimentale dIbadan, non
moins de 10.000 livres anglaises de 454
grammes de graines de coton ont été ré-
coltées et la qualité du textile a été trou-
vée très satisfaisante. L'ingénieur chargé
delà direction de la station d'égrenage à
Ibadan rapporte que le coton égrené de-
puis le commencement de l'année est su-
périeur en qualité et en quantité à celui de
l'année dernière.
Dans la Nigeria dn Nord, la nouvelle
station d'égrenage installée à Lokodja a
reçu son outillage complet et une grande
quantité de coton est prête à être égre-
née.
Une expédition militaire dans l'Inde
anglaise
Le gouvernement de l'Inde va envoy er
une puissante expédition contre les Wa-
ziris, à la frontière nord-ouest de l'Inde.
Un combat aux Philippines
Un engagement a eu lieu,près de Zolo,
entre les Moros et les troupes américai-
nes. Le combat a commencé le G mars
et il s'est continué jusqu'au 8. Il s'agis-
sait de s'emparer du mont Dajo, qui a
2,100 pieds de hauteur et est couronné
par un cratère. Ses lianes sont extrême-
ment escarpés. Les 400 pieds qui condui-
sent à son sommet ont une pente de 60
degrés et, sur 50 pieds, les flancs suivent
la verticale. Les éperons, qui sont très
boisés, étaient solidement foi-tiriés, et les
Moros y étaient invisibles. il a fallu, sur
un parcours de ::OO pieds, hisser les ca-
nons avec des cordes.
Les troupes américaines ont eu 15 tués
et 4 blessés, dont un sergent. Le contin-
gent naval a eu 32 hommes hors de com-
bat. La gendarmerie des Philippines a
eu 3 tués et 14 blessés. 5 officiers ont été
tués ou blessés.
Tous les défenbeurs, au nombre de 600,
ont été tués.
Ainsi se trouvent anéantisles brigands
qui se livraient à des incursions inces-
santes contre les Moros fidèles aux Amé-
ricains et qui mettaient en danger la paix
du pays, en dépit des efforts des autori-
tés américaines.
La question des Nouvelles-Hébrides.
L'accord anglo-français au sujet des
Nouvelles-Hébrides a produit uu mécon-
tentement intense en Australie et en
Nouvelle-Zélande, dont les gouverne-
ments respectifs regrettent de n'avoir pas
été consultés.
Les journaux italiens rappellent que
les Nouvelles-Hébrides, situées sur la
route du canal de Panama, verront leur
importance commerciale et politique
augmenter rapidement. Ils parlent d'or-
ganiser une agitation pour obtenir l'abro-
gation de l'accord anglo-français.
Les propositions relatives à la munie i-
palisation sont considérées comme parti-
culièrement dangereuses parce que les
colons de nationalité britannique sont
disséminés partout dans les îles, tandis
que les Français se trouvent concentrés
pour la plupart dans les quatre ports im-
portants où les municipalités exerceraient
un contrôle. On soutient que la seule so-
lution utile consisterait en l'établisse-
ment d'un seul tribunal où siégeraient
des juges de deux nationalités.
M. Seddon, premier ministre de Nou-
velle-Zélande, a fait, dans un discours,
allusion à l'accord franco-anglais au su-
jet des Nouvelles-Hébrides. Il préfére-
rait que la France assumât l'administra-
tion de certaines îles et l'Angleterre celle
des autres. On devra, a-t-il ajouté, saisir
toute occasion favorable pour incorporer
l'archipel à l'empire britannique.
L'émigration en Australie.
L'A llstralasiall Traveller a édilé un nu-
méro spécial destiné à faire connaître aux
émigrants les diverses ressources dont
dispose l'Australie. Cette, publication il-
lustrée contient une étude spéciale sur
chacun des Etats composant le Common-
wealth.
Le cyclone des Îles de la Société.
Les officiers du vapeur Mariposa, ar-
rivé à San-Francisco. le 3 mars, donnent
des détails sur le cyclone qui a ravagé
les îles de la Société, le 7 et le 8 février.
Ils annoncent que le consulat anglais
de Papeete a été presque entièrement dé-
truit au cours du récent tornado et a dû
être abandonné. On craint qu'il n'y ait
de nombreuses victimes.
Des centaines de. personnes sont sans
abri. Le consul anglais a fait demander
des secours à son gouvernement pour
500 de ses compatriotes qui sont dans le
plus absolu dénuement.
M. Jullien, gouverneur, a également
demandé des secours à son gouverne-
ment.
Les bâtiments qui se trouvaient dans le
port de Papeete, ont échappé. au désas-
tre, mais on éprouve de grandes craintes
au sujet des navires qui croisaient de-
vant les îles Touamotou.
L'ouragan, qui s'est abattu sur l'archi-
pel le 7 février à minuit à une vitesse de
120 milles à l'heure, a continué jusqu'à
4 heures de l'après-midi du jour suivant.
Il a été précédé, à Papeete, d'une, forte
marée qt4 a inondé les bâtiments dans le
voisinage du rivage. Des entrepôts ont
été envahis par l'eau et leur contenu dé-
truit. Quelques heures plus tard, les ca-
les de construction, les locaux gouver-
nementaux ont été détruits à leur tour.
Le village de Taroua, composé d'une
mission et des habitations des convertis
indigènes, a été complètement anéanti.
Un groupe de maisons situées à 200 mè-
tres de Taroua et habitées par une cen-
taine d'indigènes des îles Cook a subi le
même sort.
Plusieurs incidents dramatiques se
sont déroulés au cours de l'ouragan. Le
gardien de la station de quarantaine de
Vile Motanto et sa femme ont dû se réfu-
gier au sommet d'un cocotier. Leur situa-
tion était des plus périlleuses, car des
vagues hautes de trente pieds balayaient
l'ile. Le lieutenant Ilurbin, commandant
la canonnière Zélée, ayant refusé de ris-
quer la vie de son équipage, le gardien
et sa femme furent sauvés par le pilote
en chef André et quatre prisonniers indi-
gènes de la prison de Papeete.
M. Marcadi, résident français à Fana-
ron, une des îles Touamatou, quitta l'île
après que tous les bâtiments du gouver-
nement, les habitations privées et l'é-
glise catholique eurent été détruits. 11
arriva à Papeete après avoir lutté en mer
pendant trois jours contre les flots en fu-
rie.
Le gouvernement de la Nouvelle-Zé-
lande enverra un vapeur aux îles de la
Société afin de se rendre compte de l'é-
tendue des dégâts causés par le cyclone
et de porter aux habitants des vivres et
des secours.
Camille FIDEL.
La Promotion des Explorateurs
On sait que le Parlement a voté une
loi attribuant, en dehors des contingents
ordinaires, des décorations de la Légion
d'honneur pour les explorateurs.
Voici une première liste des promotions
et nominations faites au compte de la
promotion des explorateurs :
Grand Officier
M. Pavie, ministre plénipotentiaire.
Commandeur
M. de Morgan, délégué général du mi-
nistère de l'instruction publique aux
fouilles de Perse.
Officiers
MM.
Gautier, chargé de cours à l'école su-
périeure des lettres d'Alger (Mission au
Sahara).
Le Chatelier, professeur au Collège de
France (Sud algérien, Sénégal, Soudan,
Maroc, Dahomey, Congo).
Chevaliers
MM.
Alluaud, explorateur naturaliste illcs
Seychelles, Madagascar).
Bel, ingénieur des mines (Chili, Pérou,
Transvaal, Siam, Laos, Annam).
Docteur Brumpt, préparateur à la fa-
culté de médecine de Paris (Afrique cen-
trale, Congo).
Buchet, explorateur naturaliste (Is-
lande, îles Canaries, Maroc).
Diguet, explorateur naturaliste (Cali-
fornie, Mexique).
Doutté, chargé de cours à l'Ecole su-
périeure des lettres d'Alger (Maroc).
De Crequi-Montfort, explorateur (hauts
plateaux de la Bolivie et du Pérou).
Etiennot, directeur des postes et des
télégraphes du département d'Oran (Con-
go, construction des ligues télégraphi-
ques)
- De Flotte de .Roque vaire, chef du ser-
vice cartographique du gouvernement
général de l'Algérie (Maroc).
Gayet, ancien membre de l'Institut
français d'archéologie orientale du Caire
Egypte (fouilles d'Antinoe).
Geay, explorateur naturaliste (Améri-
que centrale, Guyane française, Mada-
gascar).
Gentil, maitre de conférences à la Fa-
culté des Sciences de Paris (mission
géologique au Maroc).
Gonnessiat, directeur de l'observatoire
de Quito (collaborateur de la mission
géodésique française dans l'Equateur).
Gourdon, explorateur naturaliste (col-
laborateur de la Mission Charcot au pôle
Sud).
Halévy, directeur d'étude à l'Ecole pra-
tique des hautes études (Yémen).
Legras, professeur à la Faculté des
Lettres de Dijon (Russie).
Mme Massieu, née Bauche, explora-
trice (Asie, Indo-Chine, Chine, Mongolie,
Turkestan).
Megier de Mathuisieulx, explorateur
(Tripolitaine).
Pleneau, ingénieur (collaborateur de
la mission Charcot au pôle Sud).
Charles Rabot, publiciste (péninsule
Scandinave, Groenland, Laponie, Islan-
de, Finlande).
Terrier, secrétaire général du Comité
de l'Afrique française et du Comité du
Maroc (Afrique, Tunisie, Maroc).
Docteur Turquet, licencié ès sciences
naturelles (collaborateur de la mission
Charcot au pôle Sud).
DeLaVaulx, explorateur (Patagonie,
Algérie).
VWA
L'esprit japonais et l'Europe.
10 février 1906.
Mon cher Directeur (1),
Depuis la dernière enquête des Annu-
les Coloniales, ont paru, tant dans la
presse française que dans celle d'Outre-
Manche, d i vers articles et rensei gne ments
intéressants sur l'esprit japonais à l'é-
gard de l'Europe. Quelques mots encore
sur ce sujet, si vous le voulez bien.
Daus une lettre relative à la question
des rapports entre le Japon et l'Europe,
insérée dans les Annales Coloniales du
13 octobre dernier, M. Pierre de Cou-
bertin dit : « Les Japonais ont pour les
Européens les sentiments d'un élève in-
telligent pour un professeur antipathi-
que. »
Dans le même sens M. Félicien Chal-
laye, qui d'ailleurs a consacré au Nip-
pon des pages pleines de sympathie, no-
tamment dans les Cahiers de la Quinzai-
ne (2) et dans la Revue de Métaphysique
et de morale,{3) écrit àlafill du premier
chapitre de son livre, « Au Japon et en
Extrême-Orient » : Le Japon s'est euro-
péanisé contre l'Europe pour mieux
rester japonais » (p. 02).
Evidemment il s'agit là d'une «formule
synthétique », comme l'auteur l'a lui-
même qualifiée.ElIe peutôtre interprétée
de diverses manières, dont l'une n'im-
plique, de la part des Japonais, que des
sentiments très naturels et très légiti-
mes.
Rester fidèle à soi-même,à son carac-
tère historique, à ses principes propres,
dans la mesure où ceux-ci s'accordent
avec le bien général de l'humanité, n'est-
ce pas, pour un peuple, un droit impres-
criptible en même temps que le premier
des devoirs ? On ne saurait faire aux Ja-
ponais un grief de vouloir rester japo-
nais.
Mais, dans le cas actuel, M. Challaye
a voulu, semble-t-il, faire entendre que
les habitants des îles du Nippon éprou-
vent, apriori en quelque sorte, de l'hos-
tilité à l'égard des Occidentaux.
Telle n'est pas la manière de voir d'un
juriste anglais de valeur, M. Montague
Kirkwood, au sujet duquel l'annuaire
Who is Wlio donne les indications bio-
graphiques suivantes : Conseiller légal
(Légal adviser) auprès du Gouverne-
ment de Sa Majesté Impériale Japonai-
se 1885-1902, titulaire de la Médaille de
la Constitution japonaise, etc.. ne en
1850. Membre du barreau de Londres,
Avocat de la Couronne britannique et
Conseil (Légal Adviser) de la Légation
et des Consulats du Royaume-Uni au
Japon, 1882-1885. A aidé à la prépara-
(\) Juin 1002. Impressions de la vie japonaise'
(i) Mai 1903, article sur Lafacdio Hearn.
(3) Depuis que cette lettre est écrite, le pas-
sage sujyanl du livre de M. Basil Hall Chamber-
lain : « Things Japauese Il m'est tombé sous les
veux. Il est à rappeler tout d'abord que ce re-
marquable ouvrage dont la 2* .édition remonte
à 1891 (4e édition en 1902) se présente sous la
forme d'un dictionnaire :
Chauvinisme Le Japon n'a pas échappe,
dans ces derniers temps à la vague de senti-
ment « jingo » qui a balayé le monde à la ronde,
poussant les petites nationalités à l'affirmation
d'elles-mêmes, menaçant les plus grandes de
dissoluiton (disruption). Pendant quelques an-
nées, sans doute, étranger et bon ont été ter-
mes synonymes : les Japonais se sont assis aux
pieds du Gamaliel occidental et ont recueilli ses
moindres paroles comme des perles de grand
prix. Cet état de choses appartient désormais au
passé. Maintenant le sentiment régnant se tra-
duit ainsi : « Le Japon aux Japonais et puisse-
t-il ètre un Japon Japonais ».
Sur la même question un volume public l'an-
néa dernière en Amérique, The White Péril in
the Far East par Sydney Lewis Galick M. A. D.
D. (Fleming H. ReveIl, édit.) contient des déve-
loppements intéressants, notamment dans les
deux chapitres intitulés ; The Awakening (le
réveil). The Reaction.
tion de la constitution japonaise et de
divers Codes de lois.
Comme M. Joseph Dubois le fait
connaître à l'article Japon de la Grande
Encyclopédie, M. Kirkwood est notam-
ment le principal auteur du Code de pro-
cédure civile actuellement en vigueur
dans l'Empire du Soleil Levant.
Ayant passé de nouveau, l'année der-
nière, quelque temps au Japon, il a fait
à son retour, en janvier de cette année,
des déclarations qui ont été recueillies
par la presse anglaise et dont voici la
traduction :
« Il (M. Montague Kirkwood) a joui
beaucoup de son voyage. L'Empereur
du Japon s'est montré tort gracieux à
son égard au cours d'une audience spé-
ciale à Tokyo, et les hommes d'Etat, du
passé et du présent, lui ont témoigné de
nombreuses marques inattendues de con-
sidération et de respect. Il a trouvé l'at-
titude (behaviour) générale du peuple
au-dessus de tout éloge et pour aucu-
ne nation il n'aurait été possible de
prendre ses succès plus noblement et
avec un sens de dignité plus grand.
L'armée et la marine ont fait leur de-
voir, disent-elles, et c'est tout. Il reste
maintenant, pour le pays, à faire face
à ses obligations et à vivre conformément
à la situation élevée (great position),qu'il
a acquise, M. Kirkwood croit qu'en fait,
il en ira ainsi x.
Pour corroborer ces impressions, il
paraît intéressant de reproduire ici le
passage qui sert de conclusion à un livre
qu'un lettré japonais, M. Okakura Yos-
hisaburo a publié l'année dernière en
anglais sous ce titre : (Thr. Japanesc
Spirit » (1).
« Je pense que je vous ai donné l'oc-
casion de voir quelque chose tant des
côtés forts que des côtés faibles de mes
compatriotes : car il est juste que là où
se tiennent nos qualités favorables vous
trouviez aussi les faiblesses correspon-
dantes. Les reproches ordinairement
portés contre nous, que nous sommes (2)
peu pratiques, frivoles, inconstants, ne
méritent pas une attention sérieuse par-
ce qu'ils s'expliquent tous comme phé-
nomènes concomitants de l'âge transi-
toire dont nous venons desortir. Même
l'accusation plus solide relative à notre
manque d'originalité doitêlre examinée
à nouveau, en présence de tant de faits
en sens contraire, faits qui nous mon-
trent être, au moins dans les petites cho-
ses, originaux, presque dans le sens
français du mot. Que nous ayons toujours
été prêts à emprunter des avis (hints)
à d'autre pays s'expliquedans une grande
mesure par cette considération que nous
avons eu, dèsle commencement, le dé-
savantage et l'avantage d'avoir comme
voisins des peuples ayant une grande
avance dans la course de la civilisation.
La zause qui nous fait être petits dans
les grandes choses et en même temps
grands dans les pelites peut être trouvée
en partie dans les conditions financières
du pays et la nature non individuelle
de la culture que nous avons reçue. Ces
questions délicates devront être soule-
vées dans quelques siècles d'ici, quand
une dose salutaire de civilisation europé-
enne aura été essayée whena healthy
admixturc of Europcan civilisation bas
been tried civilisation dont l'effet a été
dans l'ensemble, si prùfitable à notre dé-
veloppement que c'est pour nous un de-
voir des plus agréables, nous l'éprou-
vons, de reconnaître avec gratitude
l'obligation immense que nous avons vis-
à-vis des nations de l'Occident. »
L'ouvrage de M. Okakura se termine
sur ces mots, et dans le même ordre
d'idées, un autre Japonais, M. Satori
Kato, publiaitnaguère dans la Revue du
l ftr octobre 1905 un article intitulé : « Ce
que le Japon doit à la France ».
L'auteur insiste notamment sur le
service rendu au Japon par M. Bois-
sonnade lors des négociations pour la
révision des traité en 1889, pn mon-
trant « que si l'idée des cours mixtes
« se réalisait, ce serait le prélude d'un
« désas.tre national pour le pays. » Le
projet allait cependant devenir un fait
accompli lorsque se produisit la tenta-
tive d'assassinat dirigée contre le comte
Okuma, ministre des Affaires Etran-
gères, par un individu qui se tua sur-le-
(1) Londres.– krchibald Constable and Co 1905.
(2) Trop hâtifs.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 95.78%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 95.78%.
- Auteurs similaires Ruedel Marcel Ruedel Marcel /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ruedel Marcel" or dc.contributor adj "Ruedel Marcel")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k63749377/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k63749377/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k63749377/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k63749377
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k63749377
Facebook
Twitter