Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1906-03-08
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 mars 1906 08 mars 1906
Description : 1906/03/08 (A7,N8)- (A7,N9). 1906/03/08 (A7,N8)- (A7,N9).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6374936t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/11/2012
7e ANNÉE NM 8-9.
PRIX
France : 15 cent.
Etranger et ifolonies : 30 cent.
JEUDI 8 MARS 1906.
Les Annales Coloniales
., -
Tous les mandats doivent être adressés au nom
de M. Vadministrateur, toutes les communica-
tions concernant la rédaction au nom de M. le'
Rédacteur en chef.
JOURNAL :S:E:$'I)O.A:O.AIR..E
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DEUX OPINIONS
La fin d'une légende
La Chambre a, paraît-il, du temps à
perdre. Elle vient d'employer près d'une
séance à discuter. les anciennes
légendes qui ont défrayé la chronique
électorale dans l'Inde il y a quelque
quinze ou vingt ans, et elle s'y est
acharnée comme à une œuvre sérieuse.
Il est vrai qu'elle a fini par comprendre
ce qui s'agitait sous toutes ces passions
et elle a clos le débat en renvoyant en
réalité les interpellateurs et leurs élucu-
brations se pourvoir ailleurs. Voici en
fait ce qui s'est passé.
M. Flandin, liomme intelligent et qui
méritait de servir une meilleure cause, de
mauvaises-langues prétendent que dans
sa circQnscriptioh il a besoin de l'appui
des cléricaux, M. Flandin a voulu inter-
peller le Ministère sur ce qui se passait
dans l'Inde. Bien entendu il s'est défen-
du de vouloir se mêler, à la politique lo-
cale, de vouloir intervenir dans les élec-
tions, de soutenir tel ou tel candidat.
Mais vraiment il faut une dose de naï-
veté un peu excessive pour croire qu'une
intervention politique, qu'une attaque
contre certains hommes et certaines cho-
ses faite à la veille des élections n'a pas
pour résultat d'appuyer tel ou tel.
Toutes les protestations de bienveil-
lance n'y feront rien. Le fait est là et, on
le sait, rien n'est plus brutal.
La Chambre l'a bien compris, de là la
solution qu'elle a adoptée et qui a remis
à sa place l'interpellation. Au fond, M.
Flandin est venu apporter à la tribune
les anciennes critiques qui avaient été
formulées dans le temps contre les élec-
tions de l'Inde, alors que, par suite de la
vivacité .de la lutte,. la violence était en
matière électorale la règle courante. On
en était .arrivé à des mœurs semblables à
celles que nous avons vues dans certains
pays de France que nous ne voulons pas
nommer : on s'emparait des urnes, on
traquait les électeurs. Mais le mal lui-
même, dans une population aussi fonciè-
rement calme que celle de notre colonie,
devait amener un remède. Les hommes
d'ordre ont pris le dessus et depuis huit
ou dix ans, à la suite de mesures édic-
tées par le Gouvernement, les élections
se passent de la manière la plus calme et
la plus régulière. Il suffit de se reporter
aux rapports des gouverneurs et auxfaits
eux-mêmes.
Le ministre des colonies alules derniers
rapports des gouverneurs. La lutte a été
vive dans certains endroits, mais tout
s'est passé très régulièrement. D'ailleurs,
il y a des juridictions chargées d'exa.
miner et de juger les élections. Depuis
dix ans aucune protestation sérieuse'n'a
été portée devant les tribunaux. La con-
clusion est donc bien claire.
Mais si l'ordre a été rétabli dans la co-
lonie, ce fait n'a pas supprimé les ambi-
tions ou les compétitions. Exactement
comme en France, il y a dans l'Inde un
certain parti clérical qui depuis 1871 lut-
te pour la domination et qui, battu sans
interruption depuis trente-cinq ans, ne
cesse de relever la tête.
L'élection législative approche et na-
turellement - il cherche un procédé pour
lutter encore. Il a trouvé un point d'ap-
pui inespéré. De là l'interpellation.
On a entendu souvent parler de l'Union
coloniale, institution singulièrequi a émis
la prétention de s'occuper des intérêts
généraux des colonies, mais qui en même
temps s'occupe de bien d'autres cho-
ses.
Elle vit principalement de subventions
que lui donnent des budgets locaux, ce
qui semble assez singulier. Voilà le gou-
vernement avec les fonds du public fai-
sant vivre des sociétés privées s'occupant
d'affaires particulières.
Le secrétaire général de 1 union colo-
niale, M. Chailley, s'est mis à la tête de
ces attaques. Il a trouvé un auxiliaire
dans l'ancien gouverneur de la colo-
nie M. Lemaire, un de ces gouverneurs
comme on en voit trop. La fameuse for-
mule « investis des pouvoirs de la Répu-
blique *, leur fait perdre la tête. Ils se
croient des potentats ayant le droit de
tout faire. M. Lemaire y joint cette cir-
constance aggravante que, partout où il
est passé, on était obligé de le faire reve-
nir après quelques mois. Le Congo, la
Martinique., l'Inde, etc., en savent quel-
qué chose. Là où il est, on est certain
qu'il sème la zizanie. Comme on ledit
vulgairement, il trouverait moyende faire
battre des montagnes. C'est cet ensemble
d'influences diverses qui a créé et mené la
campagne récente contre l'Inde et on a vu
un gouverneur organisant une interpel-
lation à un ministre, recrutant dans ce
butdes membres du Parlement, puis cher-
chant des candidats et offrant partout
une candidature à la députation.
A la séance de la Chambre, le grand
cheval de bataille a été le retour de M.
Lemaire dans l'Inde. Ses amis l'ont dit et
répété. Vraiment on peut se demander
comment le gouvernement tolère de la
part d'un de ses agents une attitude aussi
contraire aux règles élémentaires du gou-
vernement. Voit-on en ce moment les
gouverneurs se reconnaissant le droit de
chercher des candidats aux élections lé-
gislatives contre les candidats républi-
cains sortants et agissant contre les ins-
tructions de leur Ministre.
Si M. Waldeck-Rousseau était encore
ministre, M. Lemaire aurait été forcé
d'aller chercher ailleurs un emploi à son
activité brouillonne.
Pour corser un peu ces histoires de. bri-
gands « du temps jadis » on est venu citer
deux faits récents : une arrestation d'un
citoyen.L'arrestation n'ayant pas eu lieu,
le moyen manquait. L'autre fait était l'in-
tervention dans un bureau électoral d'un
administrateur. On s'est plaint au minis-
tre. Mais on s'est bien gardé de porter
l'affaire devant les tribunaux. Pour bien
juger,du reste,de la valeur de ces attaques
un fait suffit. Les meneurs de toutes ces
intrigues avaient dans les élections der-
nières fait quelques protestations contre
des incidents électoraux. Pas une de ces
plaintes n'a été suivie et ils se sont lais-
sé débouter par défaut de leurs protes-
tations. Elles ne constituaient qu'un
bluff, exactement comme l'interpellation
Flandin. Voilà la vraie physionomie de
cette affaire.
La Chambre a vu clair dans ces intri-
gues. Elle a blâmé les mauvais procédés
électoraux où qu'ils se produisent. Mais
elle a débouté les plaignants de leur de-
mande et elle a bien fait. La morale à ti-
rer de ces incidents est bien nette.
Il y a une vieille légende sur les élec-
tions dans l'Inde. Cette légende ne repose
sur rien de sérieux. Le ministre etle dé-
puté de l'Inde l'ont démontré ; elle est dé-
mentie parles faits et par toutes les élec-
tions qui ont eu lieu depuis huit ou dix
ans ; il faut arriver à la faire disparaître.
D'autre part,il y a des éléments hostiles
à la représentation coloniale,éléments qui
à l'appui de leur thèse,exploitent et déna-
turent tous les faits.Or ces incidents sont
une démonstration nouvelle de la néces-
sité,pour nos anciennes colonies,"es vieil-
les terres françaises depuis deux siècles
et demi, d'une représentation au Parle-
ment. Elle est leur seule garantie con-
tre l'autoritarisme des administrations
coloniales ou les entreprises de ceux qui
considèrent les colonies comme leur do-
maine d'exploitation.
Un renseigné,
-q# -
Les Colonies à la Chambre
L'Interpellation Etienne Flandin
L'Inde française a toujours été,au point
de vue électoral, l'objet des inquiétudes
de la Chambre.
Nous croyons que le Parlement a bien
fait de s'associer, il y a quinze jours, par
un vote unanime,aux intentions de M. le
Ministre des Colonies qui veille avec tant
de vigilance à la prospérité et à l'heu-
reux développement économique de nos
possessions. Une enquête est décidée aux
Indes. Elle aura lieu en juin ou juillet
prochain. Mais était-il vraiment la peine
qu'un homme de la valeur de M. Étienne
Flandin aille risquer son incontestable
autorité et son inattaquable austérité po-
litique dans une querelle où, en cher-
chant bien, et M. Henrique-Duluc l'a dé-
montré en une phrase, certaines notions
de probité et le respect du suffrage uni-
versel n'ont pas été violés uniquement par
M. Chanemougam? C'était une belle tâche
d'être délégué par des amis pour dénon-
cer des fraudes et des actes de corrup-
tion. M. Etienne Flandin l'a excellemment
remplie, il y a trois ans, et la chambre en
avait gardé le souvenir. Mais M. Henri-
que-Duluc en a cité un, beaucoup plus
grave, beaucoup plus coupable de lapart
de M. Ledieu, futur candidat, semble-t-
il, de l'Union coloniale et du Gouverneur
M. Lemaire dans l'Inde, et l'argumenta-
tion si nette, si bien établie et parfois si
humoristique de l'honorable député de
l'Yonne s'est trouvée sans effet, d'autant
plus que la lutte, à la Chambre, ne se pas-
sait pas entre honnêtes gens et fripons,
entre républicains et socialistes, entre
coloniaux et anticoloniaux, mais entre
l'Union coloniale et les coloniaux indé-
pendants. M. Etienne Flandin, s'il avait
obtenu le vote complet de son ordre du
jour, assurait bien moins la loyauté des
opérations électorales de l'Inde que le
succès de M. Joseph Chaillcy-Bert aux
prochaines élections législatives. aux Sa-
bles d'Olonnes contre l'honorable M. de
la Rochethulon. Il aurait prouvé l'in-
fluence sans rémission de M. ,1e secrétai-
re général de l'Union Coloniale sur les
destinées de notre empire d'outre mer.
M. Etienne Clémentel a clos avec beau-
coup de tact et d'esprit la discussion. Il a
fait droit aux revendications de M. Flan-
din dans ce qu'elles avaient de fondé et
donné satisfaction à M. Henrique-Duluc
pour éviter que toute mesure prise à la
veille des élections semble devoir lui
porter préjudice.
Et une majorité s'est afiinnée pour
ajourner après les élections la question
de la représentation coloniale.
M. R.
-- -- ---"'#4"" --- -
AUX PETITS SALONS
Exposition
Des Aquarellistes Français
M. Dujardin-Beaumetz est un ministre
des beaux-arts infatigable : l'autre semai-
ne, le même jour, il inaugurait successi-
vement les peintres orientalistes, la gra-
vure originale et les aquarellistes.
A cette dernière exposition, qui a lieu
en ce moment à la galerie G. Petit, on
remarque les envois de MM. Zuber, qui
expose une série d'aquarelles d'un métier
très sùr et très savant ; Vignal et Paul
Lecomte, aux paysages très limpides ;
Luigi Loir dont les gouaches sont char-
mantes ; Paul Rossert et ses marines ;
Georges Scott avec une série de chevaux
arabes ; Maurice Ray qui a consciencieu-
sement reproduit le costume de la Thaïs
d'Antinoë; enfin Filliard avec ses paysa-
ges de montagne ; Edouard Doigneau
avec une suite de scènes de la vie ae
Camargue, d'un coloris robuste et écla-
tant, et Calbet avec de petits sujets déli-
cieux.
L'Etat a acquis à chacun de ces trois
derniers artistes une aquarelle destinée
au musée du Luxembourg.
TAMARIS.
.,.,-
La Semaine Coloniale.
La Banque et la police au Maroc.
La Conférence aborde peu à peu les
questions essentielles de son pro-
gramme : elle s'occupe actuellement de
l'organisation de la Banque d'Etat et dis-
cutera très prochainement la question
de la police. En ce qui concerne la Ban-
que, trois projets ont été présentés : un
français, un allemand et un marocain :
le projet allemand diffère essentiellement
du projet français en ce qu'il ne tient pas
compte, notamment pour la formation du
capital de la Banque, des droits acquis
par les établissements contractants de
l'emprunt de 1U04; quant au projet maro-
cain, comme de juste inspiré par l'Alle-
magne, c'est une cote mal taillée entre
les deux autres. Le comité des rappor-
teurs, s'inspirant de ces différents pro-
jets, a soumis à la Conférence un projet
d'ensemble dans lequel les articles sur
lesquels l'entente n'a pas pu se faire sont
réservés.
La question de la police a fait l'objet
de l'échange de notes entre la France et
l'Allemagne. Une note allemande ayant
proposé de laisser la police au Sultan
qui choisirait des officiers étrangers sou-
mis au contrôle du corps diplomatique
de Tanger, une réponse française accep-
tait l'organisation de la police par le Sul-
tan, à condition que les officiers choisis
soient français et espagnols. Une nou-
velle note allemande ayant repoussé
cette dernière proposition comme con-
traire au principe d'internationalisation
et d'égalité de toutes les puissances au
Maroc, une dernière note française
maintient la solution proposée d'une
organisation franco-espagnole qu'elle
déclare n'être nullement contraire au
principe d'égalité économique,et exprime
l'opinion que la question doit être main-
tenant portée devant la Conférence. Il
est hors de doute que la France, avant
de dire son dernier mot, s'est logiquement
concertée avec l'Angleterre : d'ailleurs
les récentes déclarations faites au Parle-
ment anglais ne laissent aucun doute
sur l'appui sans, réserve que nous prête
le gouvernement britannique. Il en est
de même de l'Espagne, en raison des
concessions inespérées que la France lui
a faites.
La solution du différend paraissant
devoir consister dans des concessions
de l'Allemagne sur la police en échange
de concessions de la France sur la Ban-
que, il semble tout naturel de discuter
les deux questions simultanément : c'est
ce qu'a décidé la Conférence par 10 voix
contre 3,celles de l'Allemagne,de l'Autri-
che et du Maroc. Les puissances sont
excédées par l'intransigeance allemande
et gagnées par la modération française,
et cet échec retentissant de l'Allemagne
est une indication pour les votes ulté-
rieurs sur les questions de fond. Et si la
Conférence doit se séparer sans résultat,
la puissance qui l'a provoquée en sup-
portera seule la responsabilité devant le
monde.
Concessions françaises à Casablanca
et à Safi.
Le délégué marocain El Mokri a annon-
cé, d'une manière assez peu opportune,au
cours d'une récente séance de la Confé-
rence, que les travaux des ports de Ca-
sablanca et de Safi ont été concédés aux
établissements du Creusot. Il s'agit d'une
compensation accordée à la Compagnie
Marocaine par le Mukhzen, à la suite de
la concession à lamaison allemandc Bor-
geaud et Reutemann des travaux du port
de Tanger. Dans ces conditions on ne
comprend guère les protestations des
journaux allemands.
Arrestation d'un protégé français au
Maroc
On annonce qu'un indigène, protégé
français,a été arrêté à Rabat par ordre
du pacha,et jeté en prison. Nous ne dou-
tons pas que des mesures énergiques ne
soient prises pour obtenir réparation de
cette mesure arbitraire.
La situatlen dans l'Afrique Centrale.
Le 26 février, Lord Elgin, ministre des
colonies, a communiqué à la Chambre
des communes les télégrammes suivants
de sir Frédérick Lugard :
(1er télégramme), 1G février. « Un
mahdi s'est élevé dans le voisinage de
Sokoto. Il a battu complètement, le 14 fé-
vrièr, une compagnie indigène d'infante-
rie montée.
« Deux fonctiounaires civils anglais et
un officier anglais auraient été tués ; un
médecin de l'armée serait grièvement
blessé. »
(2e télégramme).– « Un deuxième télé-
gramme, reçu deBurdon, dans le Sokoto,
ne laisse aucun espoir sur le sort de trois
Anglais, annoncés comme morts. La gar-
nison est en sûreté. Elle attend des ren-
forts. Cent cinquante hommes lui arrive-
ront le 28. Les chefs de la région concou-
rent à la répression. Le total des morts
parmi les troupes indigènes est de 25. Le
désastre est dit aux chevaux qui, en galo-
pant, ont brisé le carré. La situation cau-
se moins d'inquiétude. »
Lord Elgin a ajouté que la situation
n'exige pas l'envoi d'une expédition spé-
ciale, mais qu'il importe d'envoyer du
renfort dans cette région, et de faire arrê-
ter et châtier les auteurs de ces troubles.
D'après une note communiquée aux
journaux anglais, des télégrammes sem-
blent indiquer que non seulement les An-
glais, mais aussi les Français sont impli-
qués dans le désastre. L'attaque dirigée
contre les Anglais s'est produite le 14
février. Le fait que les Français sont men-
tionnés au sujet de cet incident indique
que les troubles se sont produits au nord-
est du Sokoto, dans le voisinage de la
frontière.
Une autre note fait observer que les
Senoussi ont offert récemment leur appui
contre les Français aux tribus établies
au nord du lac Tchad. Il se peut que des
opérations aient eu lieu plus à l'Est que
le Sokoto et soient tout à fait distinctes
du désastre anglais près de cette localité,
car il existe des postes français échelon-
nés depuis Say sur le Niger jusqu'au lac
Tchad.
A Paris, le ministère des colonies n'a
pas encore reçu, du gouverneur général
de l'Afrique Occidentale, les renseigne-
ments qu'il lui avait demandés, au sujet
des troubles de la région du Sokoto et du
massacre de cinq de nos officiers par les
indigènes révoltés.
Il est malheureusement à craindre que
la nouvelle ne soit exacte. Une agitation
religieuse assez intense est signalée dans
la région du bassin du Niger avoisinant
le Tchad, où l'islamisme a fait des pro-
grès considérables.
Il est à présumer que les faits qui nous
concernent et dont parlent les dépêches
anglaises se sont produits aux environs
de Zinder, dans le Demagherin, qu'il ne
faut pas confondre avec le Zinder placé
sur le Niger, un peu au-dessus de Sorleo-
Haoussa.
La Défense des Colonies
M. Clémentel prépare un projet de loi,
qui sera incessamment déposé sur le bu-
reau des Chambres, et qui portera créa-
tion, au ministère des colonies, d'une di-
rection de la défense des colonies, dont
le directeur sera un général ; le service
annexe des soldes et des approvisionne-
ments de l'armée coloniale sera enlevé à
la direction civile actuelle, et remis entre
les mains d'intendants militaires placés
sous les ordres de la nouvelle direction
de la défense.
M. Clémentel, en outre, a l'intention de
réorganiser le conseil supérieur de la dé-
fense des colonies, de façon qu'ilpuisse se
réunir régulièrement sous la présidence
du ministre.
Les produits algériens en Allemagne
Sur la proposition de l'Office de l'Al-
gérie, le gouverneur général vient de con-
fier à M. R. Lang, conseiller du commerce
extérieur de la France à Francfort-sur
le-Mein, une mission de propagande com-
merciale en vue du placement des pro-
duits algériens en Allemagne. Cette mis-
sion consiste à assurer, sur les principa-
les places allemandes, un service de ren-
seignements à l'usage tant des commer-
çants et producteurs algériens que des
acheteurs locaux et à faciliter aux pre-
miers le choix de représentants spéciaux.
La question du Congo à la Chambre
belge.
Le vif débat qui s'est déroulé à la Cham-
bre belge pendant plusieurs séances sur
l'interpellation de M. Vandewelde à pro-
pos des violentes critiques dirigées contre
l'administration du Congo par le livre de
XM. Félicien Cattier, a été clôturé par le
vote, par 80 voix et 54 abstentions, d'un
ordre du jour de M. Bernaert ainsi conçu:
La Chambre, pénétrée des idées qui
présidèrent à la fondation de l'Etat du
Congo et inspirée de l'Acte de Berlin, rend
hommage à tous ceux qui se consacrent
à cette œuvre civilisatrice, et, vu les con-
clusions de la commission d'enquête ins-
tituée par l'Etat du Congo, confiante dans
les propositions qu'élabore la commis-
sion des réformes comme dans la suite
qui y sera donnée, passe à l'ordre du
jour et décide de procéder sans retard à
l'examen du projet de loi du 7 août 1901
sur le gouvernement des possessions co-
loniales de l'a Belgique.
Ce projet de loi a été rédigé pour pré-
voir l'annexion du Congo par la Belgi-
que.
Le nouveau gouverneur des Comores.
M. Foureau vient d'être nommé gou-
verneur des Comores et dépendances, en
remplacement de M. Martin, gouverneur
par intérim, rappelé en France.
M. Foureau partira pour les Comores
avec des instructions du ministre relatives
aux économies à réaliser dans le budget
local et à l'amélioration du sort des in-
digènes.
L'exploitation de caoutchouc en Guinée
française.
Le Journal officiel de la Guinée fran-
çaise, arrivé par le dernier courrier, don-
ne des renseignements sur l'exploitation
du caoutchouc en Guinée.
Les chercheurs de gomme copal pénè-
trent dans les points les plus reculés du
Fouta. Il en est de même dans leNumaya,
le Baleya, le Saukaran, provinces du
cercle de Kouroussa. Dans les régions
de Kaukan, Bissandougou, Dalamou et
la vallée du Milo, on ne rencontre en
abondance des lianes à caoutchouc qu'en-
tre Kaukan et Anni. Elles sont particu-
lièrement nombreuses dans les environs
de Mougendougou.
Dans le Gueredougou, région située à
l'ouest de Kaukan, on signale la présen-
ce de nombreuses lianes toutes exploitées.
Malheureusement, la récolte est mal faite
par l'indigène, qui détruit par le feu et
les incisions toutes lianes ayant eu un
commencement d'exploitation. Il semble
ignorer qu'il est interdit de couper lIes
lianes dans les champs et de détruire tout
caoutchouquier ayant déjà servi, il croit
que la défense se rapporte à la récolte
proprement dite.
De l'avis général, les lianes sont abon-
dantes en Guinée, mais aucune n'échap-
pe au couteau de l'indigène qui les sai-
gne jusqu'à la dernière goutte de latex.
Il serait grand temps que le gouverne-
ment de la colonie mette un terme à ce
genre d'exploitation, qui, s'il continuait,
ferait perdre aux exploitants une source
importante de revenus.
Le câble entre La Réunion et Maurice
On vient de publier la convention fran-
co-anglaise relative aux communications
télégraphiques entre Maurice et la Réu-
nion. Le gouvernement français fera éta-
blir à ses frais un câble sous-marin en-
tre la Réunion et Maurice. La section du
câble située dans les eaux territoriales
de Maurice est cédée en toute propriété
au gouvernement colonial britannique
sous la condition que la France aura la
faculté de le relever à l'expiration de la
convention. Le gouvernement français
assurera l'entretion du càble.Les parts de
taxe revenant au câble appartiendront
intégralement à la France, la part termi-
nale ou de transit, afférente à l'exploita-
tion du câble à Maurice ne pouvant être
supérieure à 0.20 par mot.
Le câble devra être posé et mis en ex-
ploitation dans un délai de deux ans à
partir de la ratification de là convention,
dont la durée est de 25 ans.
Un cyclone à Madagascar.
Un cyclone passant au large a boule-
versé la côte de Mahanoro, au delà de
Manajary.
Mahanoro est complètement détruit,
sauf deux maisons ; on a déjà trouvé
trente cadavres d'indigènes sous les dé-
combres. Presque tous les Européens
sont blessés. Les pertes matérielles sont
considérables.
Les bâtiments, les cases, les récoltes
sont détruits sur une zone de 50 kilomè-
tres ; les approvisionnements sont dis-
persés.
On n'a aucune nouvelle précise de la
vallée au sud de Mangoro, la ligne télé-
graphique étant détruite.
La ville de Manajary est en partie sub-
mergée par suite de la crue du fleuve.
Cinq bâtiments publics ont été enlevés
par les eaux. Les récoltes sont détruites
et les indigènes sont dans un dénuement
complet.
Le trois-màts italien Africa, de Gênes,
a été jeté à la côte; son équipage a pu
être sauvé grâce au dévouement de la
population ; la goëlette Lucienne a rompu
ses chaînes et disparu.
De grands dégâts sont signalés dans
la province de Fianarantsoa ; les détails
manquent.
Depuis trois jours les pluies inondent
la région d'Analatova et les digues sont
crevées en partie.
M. Augagneur, gouverneur général,
fait prendre les mesures nécessaires pour
réparer les dégâts et secourir les victi-
mes.
Le câble Saïgon-Pontianak
Le 21 février, a eu lieu à La Haye la
signature d'une convention franco-hol-
landaise portant extension du délai pour
la pose du câble Saïgon-Pontianak.
La révolte à Célèbes
Les troupes néerlandaises ont occupé,
après une résistance acharnée, le village
de Balboenta, dans le pays de Lowoe, au
sud des Célèbes,
L'ennemi a eu 90 morts ; les pertes
néerlandaises ont été de onze soldats
blessés. Le village de Masamba s'est
soumis.
Le voyage de M. Beau.
M. Beau, gouverneur général de l'In-
do-Chine, est de retour à Hanoï, après
avoir accompli son voyage au Laos et
en Annam. Il a franchi, en huit jours,les
334 kilomètres qui séparent Savannaket
de Quang-Tri. La moitié de la route est,
à l'heure actuelle, carrossable ; l'autre
moitié sera achevée dans deux ans au
plus.
M. Beau est resté deux jours à Hu,é ;
il a entretenu le roi des questions politi-
ques et indigènes qui intéressent l'An-
nam, et dont un certain nombre vont re-
cevoir une prompte solution.
Le chemin de fer .de Yunnan.
Des ingénieurs français ont demandé
à la cour chinoise de leur permettre d'en-
gager des travailleurs chinois pour le
chemin de fer du Yunnan. Tout dernière-
ment, le wai-oupou a présenté au minis-
tre de France à Pékin les six propositions
données par Tcheng-Tch'oen-Hien,vice-
roi des deux Koangs, à propos de cet
engagement.
Les Allemands au ChanèToung.
Dans la séance du 28 février de la com-
mission du budget du Parlement alle-
mand à propos du budget du territoire
de Kiao-Tcheou, l'amiral Tirpitz, secré-
taire d'Etat à l'office de la marine de
l'empire,répondant à une question de M.
-,-,. --" - .-.
PRIX
France : 15 cent.
Etranger et ifolonies : 30 cent.
JEUDI 8 MARS 1906.
Les Annales Coloniales
., -
Tous les mandats doivent être adressés au nom
de M. Vadministrateur, toutes les communica-
tions concernant la rédaction au nom de M. le'
Rédacteur en chef.
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DEUX OPINIONS
La fin d'une légende
La Chambre a, paraît-il, du temps à
perdre. Elle vient d'employer près d'une
séance à discuter. les anciennes
légendes qui ont défrayé la chronique
électorale dans l'Inde il y a quelque
quinze ou vingt ans, et elle s'y est
acharnée comme à une œuvre sérieuse.
Il est vrai qu'elle a fini par comprendre
ce qui s'agitait sous toutes ces passions
et elle a clos le débat en renvoyant en
réalité les interpellateurs et leurs élucu-
brations se pourvoir ailleurs. Voici en
fait ce qui s'est passé.
M. Flandin, liomme intelligent et qui
méritait de servir une meilleure cause, de
mauvaises-langues prétendent que dans
sa circQnscriptioh il a besoin de l'appui
des cléricaux, M. Flandin a voulu inter-
peller le Ministère sur ce qui se passait
dans l'Inde. Bien entendu il s'est défen-
du de vouloir se mêler, à la politique lo-
cale, de vouloir intervenir dans les élec-
tions, de soutenir tel ou tel candidat.
Mais vraiment il faut une dose de naï-
veté un peu excessive pour croire qu'une
intervention politique, qu'une attaque
contre certains hommes et certaines cho-
ses faite à la veille des élections n'a pas
pour résultat d'appuyer tel ou tel.
Toutes les protestations de bienveil-
lance n'y feront rien. Le fait est là et, on
le sait, rien n'est plus brutal.
La Chambre l'a bien compris, de là la
solution qu'elle a adoptée et qui a remis
à sa place l'interpellation. Au fond, M.
Flandin est venu apporter à la tribune
les anciennes critiques qui avaient été
formulées dans le temps contre les élec-
tions de l'Inde, alors que, par suite de la
vivacité .de la lutte,. la violence était en
matière électorale la règle courante. On
en était .arrivé à des mœurs semblables à
celles que nous avons vues dans certains
pays de France que nous ne voulons pas
nommer : on s'emparait des urnes, on
traquait les électeurs. Mais le mal lui-
même, dans une population aussi fonciè-
rement calme que celle de notre colonie,
devait amener un remède. Les hommes
d'ordre ont pris le dessus et depuis huit
ou dix ans, à la suite de mesures édic-
tées par le Gouvernement, les élections
se passent de la manière la plus calme et
la plus régulière. Il suffit de se reporter
aux rapports des gouverneurs et auxfaits
eux-mêmes.
Le ministre des colonies alules derniers
rapports des gouverneurs. La lutte a été
vive dans certains endroits, mais tout
s'est passé très régulièrement. D'ailleurs,
il y a des juridictions chargées d'exa.
miner et de juger les élections. Depuis
dix ans aucune protestation sérieuse'n'a
été portée devant les tribunaux. La con-
clusion est donc bien claire.
Mais si l'ordre a été rétabli dans la co-
lonie, ce fait n'a pas supprimé les ambi-
tions ou les compétitions. Exactement
comme en France, il y a dans l'Inde un
certain parti clérical qui depuis 1871 lut-
te pour la domination et qui, battu sans
interruption depuis trente-cinq ans, ne
cesse de relever la tête.
L'élection législative approche et na-
turellement - il cherche un procédé pour
lutter encore. Il a trouvé un point d'ap-
pui inespéré. De là l'interpellation.
On a entendu souvent parler de l'Union
coloniale, institution singulièrequi a émis
la prétention de s'occuper des intérêts
généraux des colonies, mais qui en même
temps s'occupe de bien d'autres cho-
ses.
Elle vit principalement de subventions
que lui donnent des budgets locaux, ce
qui semble assez singulier. Voilà le gou-
vernement avec les fonds du public fai-
sant vivre des sociétés privées s'occupant
d'affaires particulières.
Le secrétaire général de 1 union colo-
niale, M. Chailley, s'est mis à la tête de
ces attaques. Il a trouvé un auxiliaire
dans l'ancien gouverneur de la colo-
nie M. Lemaire, un de ces gouverneurs
comme on en voit trop. La fameuse for-
mule « investis des pouvoirs de la Répu-
blique *, leur fait perdre la tête. Ils se
croient des potentats ayant le droit de
tout faire. M. Lemaire y joint cette cir-
constance aggravante que, partout où il
est passé, on était obligé de le faire reve-
nir après quelques mois. Le Congo, la
Martinique., l'Inde, etc., en savent quel-
qué chose. Là où il est, on est certain
qu'il sème la zizanie. Comme on ledit
vulgairement, il trouverait moyende faire
battre des montagnes. C'est cet ensemble
d'influences diverses qui a créé et mené la
campagne récente contre l'Inde et on a vu
un gouverneur organisant une interpel-
lation à un ministre, recrutant dans ce
butdes membres du Parlement, puis cher-
chant des candidats et offrant partout
une candidature à la députation.
A la séance de la Chambre, le grand
cheval de bataille a été le retour de M.
Lemaire dans l'Inde. Ses amis l'ont dit et
répété. Vraiment on peut se demander
comment le gouvernement tolère de la
part d'un de ses agents une attitude aussi
contraire aux règles élémentaires du gou-
vernement. Voit-on en ce moment les
gouverneurs se reconnaissant le droit de
chercher des candidats aux élections lé-
gislatives contre les candidats républi-
cains sortants et agissant contre les ins-
tructions de leur Ministre.
Si M. Waldeck-Rousseau était encore
ministre, M. Lemaire aurait été forcé
d'aller chercher ailleurs un emploi à son
activité brouillonne.
Pour corser un peu ces histoires de. bri-
gands « du temps jadis » on est venu citer
deux faits récents : une arrestation d'un
citoyen.L'arrestation n'ayant pas eu lieu,
le moyen manquait. L'autre fait était l'in-
tervention dans un bureau électoral d'un
administrateur. On s'est plaint au minis-
tre. Mais on s'est bien gardé de porter
l'affaire devant les tribunaux. Pour bien
juger,du reste,de la valeur de ces attaques
un fait suffit. Les meneurs de toutes ces
intrigues avaient dans les élections der-
nières fait quelques protestations contre
des incidents électoraux. Pas une de ces
plaintes n'a été suivie et ils se sont lais-
sé débouter par défaut de leurs protes-
tations. Elles ne constituaient qu'un
bluff, exactement comme l'interpellation
Flandin. Voilà la vraie physionomie de
cette affaire.
La Chambre a vu clair dans ces intri-
gues. Elle a blâmé les mauvais procédés
électoraux où qu'ils se produisent. Mais
elle a débouté les plaignants de leur de-
mande et elle a bien fait. La morale à ti-
rer de ces incidents est bien nette.
Il y a une vieille légende sur les élec-
tions dans l'Inde. Cette légende ne repose
sur rien de sérieux. Le ministre etle dé-
puté de l'Inde l'ont démontré ; elle est dé-
mentie parles faits et par toutes les élec-
tions qui ont eu lieu depuis huit ou dix
ans ; il faut arriver à la faire disparaître.
D'autre part,il y a des éléments hostiles
à la représentation coloniale,éléments qui
à l'appui de leur thèse,exploitent et déna-
turent tous les faits.Or ces incidents sont
une démonstration nouvelle de la néces-
sité,pour nos anciennes colonies,"es vieil-
les terres françaises depuis deux siècles
et demi, d'une représentation au Parle-
ment. Elle est leur seule garantie con-
tre l'autoritarisme des administrations
coloniales ou les entreprises de ceux qui
considèrent les colonies comme leur do-
maine d'exploitation.
Un renseigné,
-q# -
Les Colonies à la Chambre
L'Interpellation Etienne Flandin
L'Inde française a toujours été,au point
de vue électoral, l'objet des inquiétudes
de la Chambre.
Nous croyons que le Parlement a bien
fait de s'associer, il y a quinze jours, par
un vote unanime,aux intentions de M. le
Ministre des Colonies qui veille avec tant
de vigilance à la prospérité et à l'heu-
reux développement économique de nos
possessions. Une enquête est décidée aux
Indes. Elle aura lieu en juin ou juillet
prochain. Mais était-il vraiment la peine
qu'un homme de la valeur de M. Étienne
Flandin aille risquer son incontestable
autorité et son inattaquable austérité po-
litique dans une querelle où, en cher-
chant bien, et M. Henrique-Duluc l'a dé-
montré en une phrase, certaines notions
de probité et le respect du suffrage uni-
versel n'ont pas été violés uniquement par
M. Chanemougam? C'était une belle tâche
d'être délégué par des amis pour dénon-
cer des fraudes et des actes de corrup-
tion. M. Etienne Flandin l'a excellemment
remplie, il y a trois ans, et la chambre en
avait gardé le souvenir. Mais M. Henri-
que-Duluc en a cité un, beaucoup plus
grave, beaucoup plus coupable de lapart
de M. Ledieu, futur candidat, semble-t-
il, de l'Union coloniale et du Gouverneur
M. Lemaire dans l'Inde, et l'argumenta-
tion si nette, si bien établie et parfois si
humoristique de l'honorable député de
l'Yonne s'est trouvée sans effet, d'autant
plus que la lutte, à la Chambre, ne se pas-
sait pas entre honnêtes gens et fripons,
entre républicains et socialistes, entre
coloniaux et anticoloniaux, mais entre
l'Union coloniale et les coloniaux indé-
pendants. M. Etienne Flandin, s'il avait
obtenu le vote complet de son ordre du
jour, assurait bien moins la loyauté des
opérations électorales de l'Inde que le
succès de M. Joseph Chaillcy-Bert aux
prochaines élections législatives. aux Sa-
bles d'Olonnes contre l'honorable M. de
la Rochethulon. Il aurait prouvé l'in-
fluence sans rémission de M. ,1e secrétai-
re général de l'Union Coloniale sur les
destinées de notre empire d'outre mer.
M. Etienne Clémentel a clos avec beau-
coup de tact et d'esprit la discussion. Il a
fait droit aux revendications de M. Flan-
din dans ce qu'elles avaient de fondé et
donné satisfaction à M. Henrique-Duluc
pour éviter que toute mesure prise à la
veille des élections semble devoir lui
porter préjudice.
Et une majorité s'est afiinnée pour
ajourner après les élections la question
de la représentation coloniale.
M. R.
-- -- ---"'#4"" --- -
AUX PETITS SALONS
Exposition
Des Aquarellistes Français
M. Dujardin-Beaumetz est un ministre
des beaux-arts infatigable : l'autre semai-
ne, le même jour, il inaugurait successi-
vement les peintres orientalistes, la gra-
vure originale et les aquarellistes.
A cette dernière exposition, qui a lieu
en ce moment à la galerie G. Petit, on
remarque les envois de MM. Zuber, qui
expose une série d'aquarelles d'un métier
très sùr et très savant ; Vignal et Paul
Lecomte, aux paysages très limpides ;
Luigi Loir dont les gouaches sont char-
mantes ; Paul Rossert et ses marines ;
Georges Scott avec une série de chevaux
arabes ; Maurice Ray qui a consciencieu-
sement reproduit le costume de la Thaïs
d'Antinoë; enfin Filliard avec ses paysa-
ges de montagne ; Edouard Doigneau
avec une suite de scènes de la vie ae
Camargue, d'un coloris robuste et écla-
tant, et Calbet avec de petits sujets déli-
cieux.
L'Etat a acquis à chacun de ces trois
derniers artistes une aquarelle destinée
au musée du Luxembourg.
TAMARIS.
.,.,-
La Semaine Coloniale.
La Banque et la police au Maroc.
La Conférence aborde peu à peu les
questions essentielles de son pro-
gramme : elle s'occupe actuellement de
l'organisation de la Banque d'Etat et dis-
cutera très prochainement la question
de la police. En ce qui concerne la Ban-
que, trois projets ont été présentés : un
français, un allemand et un marocain :
le projet allemand diffère essentiellement
du projet français en ce qu'il ne tient pas
compte, notamment pour la formation du
capital de la Banque, des droits acquis
par les établissements contractants de
l'emprunt de 1U04; quant au projet maro-
cain, comme de juste inspiré par l'Alle-
magne, c'est une cote mal taillée entre
les deux autres. Le comité des rappor-
teurs, s'inspirant de ces différents pro-
jets, a soumis à la Conférence un projet
d'ensemble dans lequel les articles sur
lesquels l'entente n'a pas pu se faire sont
réservés.
La question de la police a fait l'objet
de l'échange de notes entre la France et
l'Allemagne. Une note allemande ayant
proposé de laisser la police au Sultan
qui choisirait des officiers étrangers sou-
mis au contrôle du corps diplomatique
de Tanger, une réponse française accep-
tait l'organisation de la police par le Sul-
tan, à condition que les officiers choisis
soient français et espagnols. Une nou-
velle note allemande ayant repoussé
cette dernière proposition comme con-
traire au principe d'internationalisation
et d'égalité de toutes les puissances au
Maroc, une dernière note française
maintient la solution proposée d'une
organisation franco-espagnole qu'elle
déclare n'être nullement contraire au
principe d'égalité économique,et exprime
l'opinion que la question doit être main-
tenant portée devant la Conférence. Il
est hors de doute que la France, avant
de dire son dernier mot, s'est logiquement
concertée avec l'Angleterre : d'ailleurs
les récentes déclarations faites au Parle-
ment anglais ne laissent aucun doute
sur l'appui sans, réserve que nous prête
le gouvernement britannique. Il en est
de même de l'Espagne, en raison des
concessions inespérées que la France lui
a faites.
La solution du différend paraissant
devoir consister dans des concessions
de l'Allemagne sur la police en échange
de concessions de la France sur la Ban-
que, il semble tout naturel de discuter
les deux questions simultanément : c'est
ce qu'a décidé la Conférence par 10 voix
contre 3,celles de l'Allemagne,de l'Autri-
che et du Maroc. Les puissances sont
excédées par l'intransigeance allemande
et gagnées par la modération française,
et cet échec retentissant de l'Allemagne
est une indication pour les votes ulté-
rieurs sur les questions de fond. Et si la
Conférence doit se séparer sans résultat,
la puissance qui l'a provoquée en sup-
portera seule la responsabilité devant le
monde.
Concessions françaises à Casablanca
et à Safi.
Le délégué marocain El Mokri a annon-
cé, d'une manière assez peu opportune,au
cours d'une récente séance de la Confé-
rence, que les travaux des ports de Ca-
sablanca et de Safi ont été concédés aux
établissements du Creusot. Il s'agit d'une
compensation accordée à la Compagnie
Marocaine par le Mukhzen, à la suite de
la concession à lamaison allemandc Bor-
geaud et Reutemann des travaux du port
de Tanger. Dans ces conditions on ne
comprend guère les protestations des
journaux allemands.
Arrestation d'un protégé français au
Maroc
On annonce qu'un indigène, protégé
français,a été arrêté à Rabat par ordre
du pacha,et jeté en prison. Nous ne dou-
tons pas que des mesures énergiques ne
soient prises pour obtenir réparation de
cette mesure arbitraire.
La situatlen dans l'Afrique Centrale.
Le 26 février, Lord Elgin, ministre des
colonies, a communiqué à la Chambre
des communes les télégrammes suivants
de sir Frédérick Lugard :
(1er télégramme), 1G février. « Un
mahdi s'est élevé dans le voisinage de
Sokoto. Il a battu complètement, le 14 fé-
vrièr, une compagnie indigène d'infante-
rie montée.
« Deux fonctiounaires civils anglais et
un officier anglais auraient été tués ; un
médecin de l'armée serait grièvement
blessé. »
(2e télégramme).– « Un deuxième télé-
gramme, reçu deBurdon, dans le Sokoto,
ne laisse aucun espoir sur le sort de trois
Anglais, annoncés comme morts. La gar-
nison est en sûreté. Elle attend des ren-
forts. Cent cinquante hommes lui arrive-
ront le 28. Les chefs de la région concou-
rent à la répression. Le total des morts
parmi les troupes indigènes est de 25. Le
désastre est dit aux chevaux qui, en galo-
pant, ont brisé le carré. La situation cau-
se moins d'inquiétude. »
Lord Elgin a ajouté que la situation
n'exige pas l'envoi d'une expédition spé-
ciale, mais qu'il importe d'envoyer du
renfort dans cette région, et de faire arrê-
ter et châtier les auteurs de ces troubles.
D'après une note communiquée aux
journaux anglais, des télégrammes sem-
blent indiquer que non seulement les An-
glais, mais aussi les Français sont impli-
qués dans le désastre. L'attaque dirigée
contre les Anglais s'est produite le 14
février. Le fait que les Français sont men-
tionnés au sujet de cet incident indique
que les troubles se sont produits au nord-
est du Sokoto, dans le voisinage de la
frontière.
Une autre note fait observer que les
Senoussi ont offert récemment leur appui
contre les Français aux tribus établies
au nord du lac Tchad. Il se peut que des
opérations aient eu lieu plus à l'Est que
le Sokoto et soient tout à fait distinctes
du désastre anglais près de cette localité,
car il existe des postes français échelon-
nés depuis Say sur le Niger jusqu'au lac
Tchad.
A Paris, le ministère des colonies n'a
pas encore reçu, du gouverneur général
de l'Afrique Occidentale, les renseigne-
ments qu'il lui avait demandés, au sujet
des troubles de la région du Sokoto et du
massacre de cinq de nos officiers par les
indigènes révoltés.
Il est malheureusement à craindre que
la nouvelle ne soit exacte. Une agitation
religieuse assez intense est signalée dans
la région du bassin du Niger avoisinant
le Tchad, où l'islamisme a fait des pro-
grès considérables.
Il est à présumer que les faits qui nous
concernent et dont parlent les dépêches
anglaises se sont produits aux environs
de Zinder, dans le Demagherin, qu'il ne
faut pas confondre avec le Zinder placé
sur le Niger, un peu au-dessus de Sorleo-
Haoussa.
La Défense des Colonies
M. Clémentel prépare un projet de loi,
qui sera incessamment déposé sur le bu-
reau des Chambres, et qui portera créa-
tion, au ministère des colonies, d'une di-
rection de la défense des colonies, dont
le directeur sera un général ; le service
annexe des soldes et des approvisionne-
ments de l'armée coloniale sera enlevé à
la direction civile actuelle, et remis entre
les mains d'intendants militaires placés
sous les ordres de la nouvelle direction
de la défense.
M. Clémentel, en outre, a l'intention de
réorganiser le conseil supérieur de la dé-
fense des colonies, de façon qu'ilpuisse se
réunir régulièrement sous la présidence
du ministre.
Les produits algériens en Allemagne
Sur la proposition de l'Office de l'Al-
gérie, le gouverneur général vient de con-
fier à M. R. Lang, conseiller du commerce
extérieur de la France à Francfort-sur
le-Mein, une mission de propagande com-
merciale en vue du placement des pro-
duits algériens en Allemagne. Cette mis-
sion consiste à assurer, sur les principa-
les places allemandes, un service de ren-
seignements à l'usage tant des commer-
çants et producteurs algériens que des
acheteurs locaux et à faciliter aux pre-
miers le choix de représentants spéciaux.
La question du Congo à la Chambre
belge.
Le vif débat qui s'est déroulé à la Cham-
bre belge pendant plusieurs séances sur
l'interpellation de M. Vandewelde à pro-
pos des violentes critiques dirigées contre
l'administration du Congo par le livre de
XM. Félicien Cattier, a été clôturé par le
vote, par 80 voix et 54 abstentions, d'un
ordre du jour de M. Bernaert ainsi conçu:
La Chambre, pénétrée des idées qui
présidèrent à la fondation de l'Etat du
Congo et inspirée de l'Acte de Berlin, rend
hommage à tous ceux qui se consacrent
à cette œuvre civilisatrice, et, vu les con-
clusions de la commission d'enquête ins-
tituée par l'Etat du Congo, confiante dans
les propositions qu'élabore la commis-
sion des réformes comme dans la suite
qui y sera donnée, passe à l'ordre du
jour et décide de procéder sans retard à
l'examen du projet de loi du 7 août 1901
sur le gouvernement des possessions co-
loniales de l'a Belgique.
Ce projet de loi a été rédigé pour pré-
voir l'annexion du Congo par la Belgi-
que.
Le nouveau gouverneur des Comores.
M. Foureau vient d'être nommé gou-
verneur des Comores et dépendances, en
remplacement de M. Martin, gouverneur
par intérim, rappelé en France.
M. Foureau partira pour les Comores
avec des instructions du ministre relatives
aux économies à réaliser dans le budget
local et à l'amélioration du sort des in-
digènes.
L'exploitation de caoutchouc en Guinée
française.
Le Journal officiel de la Guinée fran-
çaise, arrivé par le dernier courrier, don-
ne des renseignements sur l'exploitation
du caoutchouc en Guinée.
Les chercheurs de gomme copal pénè-
trent dans les points les plus reculés du
Fouta. Il en est de même dans leNumaya,
le Baleya, le Saukaran, provinces du
cercle de Kouroussa. Dans les régions
de Kaukan, Bissandougou, Dalamou et
la vallée du Milo, on ne rencontre en
abondance des lianes à caoutchouc qu'en-
tre Kaukan et Anni. Elles sont particu-
lièrement nombreuses dans les environs
de Mougendougou.
Dans le Gueredougou, région située à
l'ouest de Kaukan, on signale la présen-
ce de nombreuses lianes toutes exploitées.
Malheureusement, la récolte est mal faite
par l'indigène, qui détruit par le feu et
les incisions toutes lianes ayant eu un
commencement d'exploitation. Il semble
ignorer qu'il est interdit de couper lIes
lianes dans les champs et de détruire tout
caoutchouquier ayant déjà servi, il croit
que la défense se rapporte à la récolte
proprement dite.
De l'avis général, les lianes sont abon-
dantes en Guinée, mais aucune n'échap-
pe au couteau de l'indigène qui les sai-
gne jusqu'à la dernière goutte de latex.
Il serait grand temps que le gouverne-
ment de la colonie mette un terme à ce
genre d'exploitation, qui, s'il continuait,
ferait perdre aux exploitants une source
importante de revenus.
Le câble entre La Réunion et Maurice
On vient de publier la convention fran-
co-anglaise relative aux communications
télégraphiques entre Maurice et la Réu-
nion. Le gouvernement français fera éta-
blir à ses frais un câble sous-marin en-
tre la Réunion et Maurice. La section du
câble située dans les eaux territoriales
de Maurice est cédée en toute propriété
au gouvernement colonial britannique
sous la condition que la France aura la
faculté de le relever à l'expiration de la
convention. Le gouvernement français
assurera l'entretion du càble.Les parts de
taxe revenant au câble appartiendront
intégralement à la France, la part termi-
nale ou de transit, afférente à l'exploita-
tion du câble à Maurice ne pouvant être
supérieure à 0.20 par mot.
Le câble devra être posé et mis en ex-
ploitation dans un délai de deux ans à
partir de la ratification de là convention,
dont la durée est de 25 ans.
Un cyclone à Madagascar.
Un cyclone passant au large a boule-
versé la côte de Mahanoro, au delà de
Manajary.
Mahanoro est complètement détruit,
sauf deux maisons ; on a déjà trouvé
trente cadavres d'indigènes sous les dé-
combres. Presque tous les Européens
sont blessés. Les pertes matérielles sont
considérables.
Les bâtiments, les cases, les récoltes
sont détruits sur une zone de 50 kilomè-
tres ; les approvisionnements sont dis-
persés.
On n'a aucune nouvelle précise de la
vallée au sud de Mangoro, la ligne télé-
graphique étant détruite.
La ville de Manajary est en partie sub-
mergée par suite de la crue du fleuve.
Cinq bâtiments publics ont été enlevés
par les eaux. Les récoltes sont détruites
et les indigènes sont dans un dénuement
complet.
Le trois-màts italien Africa, de Gênes,
a été jeté à la côte; son équipage a pu
être sauvé grâce au dévouement de la
population ; la goëlette Lucienne a rompu
ses chaînes et disparu.
De grands dégâts sont signalés dans
la province de Fianarantsoa ; les détails
manquent.
Depuis trois jours les pluies inondent
la région d'Analatova et les digues sont
crevées en partie.
M. Augagneur, gouverneur général,
fait prendre les mesures nécessaires pour
réparer les dégâts et secourir les victi-
mes.
Le câble Saïgon-Pontianak
Le 21 février, a eu lieu à La Haye la
signature d'une convention franco-hol-
landaise portant extension du délai pour
la pose du câble Saïgon-Pontianak.
La révolte à Célèbes
Les troupes néerlandaises ont occupé,
après une résistance acharnée, le village
de Balboenta, dans le pays de Lowoe, au
sud des Célèbes,
L'ennemi a eu 90 morts ; les pertes
néerlandaises ont été de onze soldats
blessés. Le village de Masamba s'est
soumis.
Le voyage de M. Beau.
M. Beau, gouverneur général de l'In-
do-Chine, est de retour à Hanoï, après
avoir accompli son voyage au Laos et
en Annam. Il a franchi, en huit jours,les
334 kilomètres qui séparent Savannaket
de Quang-Tri. La moitié de la route est,
à l'heure actuelle, carrossable ; l'autre
moitié sera achevée dans deux ans au
plus.
M. Beau est resté deux jours à Hu,é ;
il a entretenu le roi des questions politi-
ques et indigènes qui intéressent l'An-
nam, et dont un certain nombre vont re-
cevoir une prompte solution.
Le chemin de fer .de Yunnan.
Des ingénieurs français ont demandé
à la cour chinoise de leur permettre d'en-
gager des travailleurs chinois pour le
chemin de fer du Yunnan. Tout dernière-
ment, le wai-oupou a présenté au minis-
tre de France à Pékin les six propositions
données par Tcheng-Tch'oen-Hien,vice-
roi des deux Koangs, à propos de cet
engagement.
Les Allemands au ChanèToung.
Dans la séance du 28 février de la com-
mission du budget du Parlement alle-
mand à propos du budget du territoire
de Kiao-Tcheou, l'amiral Tirpitz, secré-
taire d'Etat à l'office de la marine de
l'empire,répondant à une question de M.
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