Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1919-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1919 01 janvier 1919
Description : 1919/01/01 (N1)-1919/12/31 (N12). 1919/01/01 (N1)-1919/12/31 (N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k98041559
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2017
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- SOMMAIRE
- Nos 1 et 2
- Nos 3 et 4
- Nos 5 et 6
- .......... Page(s) .......... 107
- .......... Page(s) .......... 111
- Nos 7 et 8
- Nos 9 et 10
RENSEIGNEMENTS COLONIAUX
l'Afrique occidentale qui échappe le plus à ces
•divers inconvénients. La région montagneuse
(Adrar, Tagant, Assaba) y est reléguée dans l'Est,
laissant entre elle et la mer une plaine de 400 ki-
lomètres de largeur. Les rivières, localisées au
Sud-Est, y sont à sec pendant la plus grande
partie de l'année : donc pas d'ouvrages d'art à
-construire pour les traverser. La végétation y est
si clairsemée que dans la plus grande partie du
pays on n'a pas besoin de faire de pistes pour les
animaux, qui passent aisément entre les arbres.
Enfin, il y pleut très peu. Tous ces éléments
réunis font que là où le terrain est suffisamment
résistant, on peut circuler en voiture sur le sol
nu, sans avoir de routes à faire ou à entretenir.
Lorsque le passage sera devenu mauvais par la
formation d'ornières, on n'aura qu'à rouler un
•peu à droite ou à gauche, puisque Je terrain reste
identique à lui-même sur de grandes étendues.
Mais — il y a un mais — si la circulation en
voiture se révèle déjà comme impossible dans la
région montagneuse sans y faire des travaux
compliqués, elle est bien loin d'être partout réa-
lisable à bon marché dans les pays de plaines. La
Mauritanie est, en effet, en grande partie cou-
verte de dunes où le passage des automobiles
d'un modèle courant ne peut être envisagé qu'à
la condition de consolider le terrain, c'est-à-dire
de dépenser beaucoup d'argent (1). Comme la
Mauritanie n'est pas un pays riche et comme il
est cependant souhaitable que l'industrie des
transports y fasse des progrès, la question de la
-circulation des automobiles revient à chercher
les régions de sol résistant, problème qu'on ne
peut aborder fructueusement que si l'on connaît
déjà la répartition des formations : c'est donc
bien d'une utilisation de nos connaissances géo-
graphiques et géologiques qu'il s'agit, en défini-
tive.
Comme on peut s'en douter, l'emploi des auto-
mobiles en Mauritanie avait été examiné à plu-
sieurs reprises avant 1917. Feu le colonel Obis-
sier avait même fait acheter une voiture en 1916,
mais celle-ci était revendue avant qu'un essai fût
tenté. Les renseignements qu'on avait au sujet
de cet emploi étaient d'ailleurs des plus contra-
dictoires et assez peu encourageants (2). C'est
pourquoi le colonel Gaden, commissaire du gou-
vernement général, voulait bien me demander,
au départ de ma première mission en Mauritanie
(décembre 1917), d'étudier si certains itinéraires
■étaient praticables aux automobiles. Dès janvier
1918, j'étais en mesure de lui faire connaître que,
d'après les observations faites sur le terrain et
les renseignements très précis fournis par les
indigènes, les pistes suivantes pourraient être
utilisées :
(1) A titre d'indication, il est bon de noter que la dépensp
•prévue pour la construction de la route de Dakar à Rufisque, qui
traverse des dunes fixées, est évaluée à un chiffre de l'ordre de
50.000 francs le kilomètre.
(2) Ils le furent du reste jusqu'au dernier moment et la majorité
des esprits qui connaissaient le mieux le pays et étaient le plus
favorables à l'essai entrepris en 1919, était convaincue que je ne
pourrais pas passer.
1° Ross-Méderdra (65 kil.) ;
20 Dagana-Boutilimit (140 kil.) ;
3" Dagana-N'Toufoukt-Bou- Taleya (190 kil.);
40 Boghé Alpg-Moudjéria (297 kil.);
5° Dagana-Podor-Boghé-Kaëdi-Sélibaby( 475 k.);
60 Kaëdi-M'Bout-Galoula (180 kil.);
7° Saint-Louis-Nouakchott-Atar (700 kil.);
soit plus de 2.000 kilomètres (1).
Je m'offrais d'ailleurs pour faire la démonstra-
tion de ce que j'avançais.
Une fois en possession de ces renseignements,
le colonel Gaden se procurait une automobile qu'il
voulait bien mettre à ma disposition en mai 1919,
en me chargeant de rechercher tout d'abord s'il
était possible de circuler entre Podor et Kaëdi,
d'une part, entre Boghé et Moudjéria d'autre part.
Je n'ai pas l'intention de décrire un voyage
fertile en incidents de toute sorte et je n'ai pas
davantage le dessein de dire l'excellente influence
politique d'une telle expérience : il faudrait conter
la terreur des gens qui voyaient surgir brusque-
ment dans la brousse le monstre inconnu qu'était
pour eux l'automobile, il faudrait aussi traduire
l'enthousiasme des populations pour une manière
de voyager qui leur paraissait un prodige.
Les résultats pratiques obtenus furent les sui-
vants :
1° Il a été possible de circuler entre Podor et
Kaëdi d'une part, et entre Boghé et un point situé
seulement à 5 kilomètres de Moudjéria, d'autre
part.
2° Sauf dans les 20 derniers kilomètres avant
Moudjéria, la vitesse de route — arrêts normaux
compris (2) — a été d'environ 20 kilomètres à
l'heure (3).
(1) Beaucoup d'autres itinéraires pourraient être parcourus en
automobile, par exemple Kaëdi-Mouit-Mal-Guimi M'Bout-Moud-
jéria, mais ils sont d'un intérêt beaucoup moindre.
(2) Environ dix minutes par heure : ravitaillement en eau et en
essence, examen et mise au Doint d'organes du moteur, etc.
(3) Voici, à titre d'indication, les chiffres relatifs nux distances
et aux vitesses :
Distance
parcourue
Dislance en dehors
Trajet effectué en kilomètres des pistes
Podor-Boghé 90 10
Boghé-Aleg 80 15
Aleg-Guimi 95 20
Guimi-Letfotar 96 48
Letfotar, 5 kilomètres Moudjéria. 22 5
Boghé-Kaedi 115 58
Total 498 153
Temps total Vitesse moyenne
(Arrêts normaux à l'heure (arrêts
compris) normaux compris)
— ' Aller Retour Aller Retour
Podor-Boghé 4. h. 30 4 h. 20 20 20
Boghé-Aleg 3 h. 15 3 h. 05 21 26
Aleg-Guimi 4 h. 30 1, h. 50 21 19
Guimi-Letfotar 5 h. 10 4 h. 40 18 20
Letfotar, 5 kilomètres
Moudjéria 2 heures 1 h. 30 11 14
Boghé-Kaëdi 5 h. 40 5 h. 30 20 20
Total. 25 h. 5 23 h. 45 19,8 20,9
Observation. — La distance parcourue est en réalité supérieure
à celle indiquée, puisque celle-ci correspond à la route des convois,
notablement plus courte que le trajet suivi.
— 141 -
l'Afrique occidentale qui échappe le plus à ces
•divers inconvénients. La région montagneuse
(Adrar, Tagant, Assaba) y est reléguée dans l'Est,
laissant entre elle et la mer une plaine de 400 ki-
lomètres de largeur. Les rivières, localisées au
Sud-Est, y sont à sec pendant la plus grande
partie de l'année : donc pas d'ouvrages d'art à
-construire pour les traverser. La végétation y est
si clairsemée que dans la plus grande partie du
pays on n'a pas besoin de faire de pistes pour les
animaux, qui passent aisément entre les arbres.
Enfin, il y pleut très peu. Tous ces éléments
réunis font que là où le terrain est suffisamment
résistant, on peut circuler en voiture sur le sol
nu, sans avoir de routes à faire ou à entretenir.
Lorsque le passage sera devenu mauvais par la
formation d'ornières, on n'aura qu'à rouler un
•peu à droite ou à gauche, puisque Je terrain reste
identique à lui-même sur de grandes étendues.
Mais — il y a un mais — si la circulation en
voiture se révèle déjà comme impossible dans la
région montagneuse sans y faire des travaux
compliqués, elle est bien loin d'être partout réa-
lisable à bon marché dans les pays de plaines. La
Mauritanie est, en effet, en grande partie cou-
verte de dunes où le passage des automobiles
d'un modèle courant ne peut être envisagé qu'à
la condition de consolider le terrain, c'est-à-dire
de dépenser beaucoup d'argent (1). Comme la
Mauritanie n'est pas un pays riche et comme il
est cependant souhaitable que l'industrie des
transports y fasse des progrès, la question de la
-circulation des automobiles revient à chercher
les régions de sol résistant, problème qu'on ne
peut aborder fructueusement que si l'on connaît
déjà la répartition des formations : c'est donc
bien d'une utilisation de nos connaissances géo-
graphiques et géologiques qu'il s'agit, en défini-
tive.
Comme on peut s'en douter, l'emploi des auto-
mobiles en Mauritanie avait été examiné à plu-
sieurs reprises avant 1917. Feu le colonel Obis-
sier avait même fait acheter une voiture en 1916,
mais celle-ci était revendue avant qu'un essai fût
tenté. Les renseignements qu'on avait au sujet
de cet emploi étaient d'ailleurs des plus contra-
dictoires et assez peu encourageants (2). C'est
pourquoi le colonel Gaden, commissaire du gou-
vernement général, voulait bien me demander,
au départ de ma première mission en Mauritanie
(décembre 1917), d'étudier si certains itinéraires
■étaient praticables aux automobiles. Dès janvier
1918, j'étais en mesure de lui faire connaître que,
d'après les observations faites sur le terrain et
les renseignements très précis fournis par les
indigènes, les pistes suivantes pourraient être
utilisées :
(1) A titre d'indication, il est bon de noter que la dépensp
•prévue pour la construction de la route de Dakar à Rufisque, qui
traverse des dunes fixées, est évaluée à un chiffre de l'ordre de
50.000 francs le kilomètre.
(2) Ils le furent du reste jusqu'au dernier moment et la majorité
des esprits qui connaissaient le mieux le pays et étaient le plus
favorables à l'essai entrepris en 1919, était convaincue que je ne
pourrais pas passer.
1° Ross-Méderdra (65 kil.) ;
20 Dagana-Boutilimit (140 kil.) ;
3" Dagana-N'Toufoukt-Bou- Taleya (190 kil.);
40 Boghé Alpg-Moudjéria (297 kil.);
5° Dagana-Podor-Boghé-Kaëdi-Sélibaby( 475 k.);
60 Kaëdi-M'Bout-Galoula (180 kil.);
7° Saint-Louis-Nouakchott-Atar (700 kil.);
soit plus de 2.000 kilomètres (1).
Je m'offrais d'ailleurs pour faire la démonstra-
tion de ce que j'avançais.
Une fois en possession de ces renseignements,
le colonel Gaden se procurait une automobile qu'il
voulait bien mettre à ma disposition en mai 1919,
en me chargeant de rechercher tout d'abord s'il
était possible de circuler entre Podor et Kaëdi,
d'une part, entre Boghé et Moudjéria d'autre part.
Je n'ai pas l'intention de décrire un voyage
fertile en incidents de toute sorte et je n'ai pas
davantage le dessein de dire l'excellente influence
politique d'une telle expérience : il faudrait conter
la terreur des gens qui voyaient surgir brusque-
ment dans la brousse le monstre inconnu qu'était
pour eux l'automobile, il faudrait aussi traduire
l'enthousiasme des populations pour une manière
de voyager qui leur paraissait un prodige.
Les résultats pratiques obtenus furent les sui-
vants :
1° Il a été possible de circuler entre Podor et
Kaëdi d'une part, et entre Boghé et un point situé
seulement à 5 kilomètres de Moudjéria, d'autre
part.
2° Sauf dans les 20 derniers kilomètres avant
Moudjéria, la vitesse de route — arrêts normaux
compris (2) — a été d'environ 20 kilomètres à
l'heure (3).
(1) Beaucoup d'autres itinéraires pourraient être parcourus en
automobile, par exemple Kaëdi-Mouit-Mal-Guimi M'Bout-Moud-
jéria, mais ils sont d'un intérêt beaucoup moindre.
(2) Environ dix minutes par heure : ravitaillement en eau et en
essence, examen et mise au Doint d'organes du moteur, etc.
(3) Voici, à titre d'indication, les chiffres relatifs nux distances
et aux vitesses :
Distance
parcourue
Dislance en dehors
Trajet effectué en kilomètres des pistes
Podor-Boghé 90 10
Boghé-Aleg 80 15
Aleg-Guimi 95 20
Guimi-Letfotar 96 48
Letfotar, 5 kilomètres Moudjéria. 22 5
Boghé-Kaedi 115 58
Total 498 153
Temps total Vitesse moyenne
(Arrêts normaux à l'heure (arrêts
compris) normaux compris)
— ' Aller Retour Aller Retour
Podor-Boghé 4. h. 30 4 h. 20 20 20
Boghé-Aleg 3 h. 15 3 h. 05 21 26
Aleg-Guimi 4 h. 30 1, h. 50 21 19
Guimi-Letfotar 5 h. 10 4 h. 40 18 20
Letfotar, 5 kilomètres
Moudjéria 2 heures 1 h. 30 11 14
Boghé-Kaëdi 5 h. 40 5 h. 30 20 20
Total. 25 h. 5 23 h. 45 19,8 20,9
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