RENSEIGNEMENTS COLONIAUX
dons, sur différents groupes zoologiques, des tra-
vaux qui concernent, sinon toutes les colonies
françaises de l'Ouest africain, du moins celles où
la vie animale est le plus intense.
M. Bouvier, en 1876, a publié un Catalogue
géographique des oiseaux recueillis par
MM. Marchai et de Compiègne, comprenant les
pays suivants : Sénégal, Gambie, Casamance,
Sierra-Leone; en 1906, M. le D' Maclaud a re-
pris la question en l'étendant et publié des Notes
sur les mammifères et les oiseaux de l'Afrique
occidentale (Casamance, Fouta-Dialon, Guinées
française et portugaise) ; cet ouvrage est beaucoup
plus important et utile que ne l'annonce le titre
et que ne l'avoue l'auteur, c'est un guide précieux
pour tous ceux qu'intéressent de près ou de loin
les sciences naturelles et pour tous ceux qui
voyagent en Afrique, et, comme le dit fort bien
M. Edmond Perrier dans la préface, « ce livre est
un exemple, il serait à désirer que tous ceux qui
ont observé les animaux et les plantes dans nos
colonies fussent convaincus qu'ils font œuvre
utile en rédigeant et publiant leurs observations.
On arriverait ainsi, en attendant la publication
d'inventaires complets de grandè envergure
scientifique, à avoir sur les productions de nos
colonies des renseignements précis, pratiques, qui
épargneraient bien de la peine aux nouveaux
venus, » Citons, à côté de ces travaux d'ensemble,
quelques études sur le cheval en Afrique Occi-
dentale Française (de Franco), sur des races
bovines de l'Afrique occidentale (Dechambre et
Heim), sur l' élevage en Afrique Occidentale
Française (Pierre), sur les maladies épizoo-
tiques (Pierre) et les trypanosomiases animales
(Pécaud).
Pour des raisons surtout économiques, les pois
sons ont fait l'objet de nombreux travaux géné-
raux. Les études de M. Gruvel et de ses collabo-
rateurs sur la détermination des espèces, leur
localisation, l'installation des pêcheries, sont de
beaucoup les plus importantes ; elles ont fait
oublier des travaux plus anciens et non sans mé-
rite, comme ceux de Rossel (1814), Roussin (1827),
Berthelot (1840), Aubry-Lecomte (1862), Merle
(1886), DuméniI-( Reptiles et poissons de l'Afrique
occidentale, Archiv. Muséum, vol. X), Pelle-
grin (1). Quant aux mollusques, un catalogue en
a été dressé par Vignon, en 1888, et surtout par
l'éminent spécialiste Louis Germain, dont les
recherches sur la faune malacologique de l'Afrique
équatoriale valent également pour l'Afrique
occidentale (2).
Enfin, l'étude des insectes de l'Afrique Occiden-
tale Française a porté de préférence sur ceux qui
sont considérés aujourd'hui comme les agents de
transmission du paludisme (travaux du Dr Le Moal
et de M. Surcouf), sur les diptères qui menacent
l'agriculture (recherches sur les termites, Smea-
thman, 1781, Eberhardt, 1909, Dudgeon, in
(1) Cf. GRUYRL, L'Industrie des pêches sur la Côte occidentale
d 'Ariue, p. 184.
(2) L'ouvrage de Louis Germain a été analysé par Paul Le-
moine (conclusions d'ordre géographique tirées des mollusques
d'Afrique).
Agron, trop., oct. 1911), En dehors de ces quel-
ques travaux immédiatement utilitaires, on peut
cependant citer des études sur les diatomées
(P. Petit), les arachnides et les crustacés (M. Bou-
vier), les coléoptères (P. Lesne), parues dans le
compte rendu de la mission Aug. Chevalier
(L'Afrique Centrale Française), une Notice des-
tinée à faciliter aux entomologistes les recherches
des coléoptères dans. diverses contrées de la
Côte occidentale d'Afrique, par un médecin de
la marine, 1874, et quelques notes de M. Melou
sur les papillons (1).
Il est aisé de voir que les ouvrages généraux
sur les reptiles de l'Afrique Occidentale Fran-
çaise sont rares et qu'ils manquent tout à fait
pour certaines classes (Amphibiens, Myria-
podes, etc.), et même pour des embranchements
tout entiers (Vers, Echinodermes, Polypes).
Flore. — La botanique est une charmante
vieille science, dont les méthodes ont évolué sans
hâte et qui a trouvé toujours et'partout des ama-
teurs passionnés ; il ne faut donc pas s'étonner si,
dès 1804, puis en 1826, en 1845-1848, en 1865,
s'ébauchait une flore générale de l'Afrique occi-
dentale (Vahl, Brown, E. Jandin, Olivier,
Hooker). Mais que valent ces « herborisations »
auprès des larges, solides et vivantes recherches
de M, Auguste Chevalier? Ses innombrables tra-
vaux de détail n'ont pas empêché ce vaillant de
bâtir, avec une sûreté remarquable, de vastes
synthèses, dont voici les principales : Les Zones
et les provinces botaniques de l'Afrique Occiden■=■
tale Française, Essai d'une carte botanique,
forestière et pastorale de l'Afrique Occidentale
Française, Les Produits dii règne végétal de
l'Afrique Occidentale Française, Novitates
florae africanae, Sudania, Les Végétaux utiles
de l'Afrique Tropicale Française, Enumération
des plantes cultivées par les indigènes en Afrique,
tropicale, Manuel d'horticulture coloniale,
A côté de ces flores générales, des études ont été
consa.crées à certaines catégories de végétaux
africains, notamment :
A la végétation forestière : gommiers (Louvet),
essences de la forêt tropicale (Breschin, Jolyet,
Moloney, Aug, Chevalier), organisation du do-
maine forestier (Y. Henry, Revue indigène, août'
septembre 1913; A. Guignard, Revue de Paris,
15 octobre 1913; Le Barbier, France de demain,
avril 1912) ;
Au caoutchouc : essences çaoutchoutifères
Aug. Chevalier, Chevalier et Hua, Y. Henry, Du-
bard), technologie du caoutchouc (Aug. Cheva-
lier, Cayla, M. Delafosse) ;
Au coton (Aubry-Lecomte, 1862, Poulain, 1863,
Maxime Cornu, Y. Henry, Aug. Chevalier);
(1) Mon regretté camarade et ami Chatanay, dont la belle intel-
ligence et le haut caractère donnaient tant de promesses, avait
projeté de dresser u$ répertoire entomologique de. l'Afrique Occi-
dentale Française et j'avais, sur sa demande, publié dans le Bulle
tin de l'enseignement de l Afrique Occidentale Française (mars-
avril 1914) une destinée aux « chasseurs d'insectes ». Çha-
tanay est tombé héroïquement à Vermelles, le 15 octobre dernier,
en entraînant sa section à l'assaut, et sa perte est assurément une
des plus sensibles qu'aient subies l'Université et la science
française.
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