Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1916-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1916 01 janvier 1916
Description : 1916/01/01 (N1)-1916/12/31 (N12). 1916/01/01 (N1)-1916/12/31 (N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k98041485
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/11/2017
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- SOMMAIRE
- Nos 1 et 2
- N° 4
- N° 5
- N° 6
- N° 7
- Nos 8 et 9
- Nos 10 à 12
RENSEIGNEMENTS COLONIAUX
C'est surtout l'histoire générale des sociétés'in-
digènes qui est négligée. Nous aurons pourtant
l'occasion de voir que des recherches fructueuses
ont été poursuivies en ce sens pour certaines co-
lonies, et en particulier pour le Soudan; mais il
nous manque quelque chose comme une histoire
ancienne de l'Afrique Occidentale Française, qui
rassemble et confronte les découvertes archéologi-
ques, les documents de folklore, les œuvres des
historiens arabes, et qui donne à l'histoire de
l'exploration et de la colonisation une base solide.
C'est au cours d'un travail comme celui-là que se
marqueraient le plus aisément les lacunes, les en-
treprises possibles de fouilles archéologiques (car
il y a des fouilles à opérer dans certaines parties
de l'Afrique Occidentale Française), de recueils
de traditions populaires, et surtout que s'élabo-
reraient les méthodes propres à cette préhistoire
de vastes et sauvages régions. Heeren, en l'an VIII,
avait fait preuve d'une belle audace en publiant
ses Idées sur les relations politiques et commer-
ciales des anciens peuples de l'Afrique; nous
sommes aujourd'hui beaucoup mieux renseignés
et outillés que lui : serait-ce que l'audace nous
manque ?
Les travaux deviennent abondants dès que nous
abordons l'histoire générale des explorations afri-
caines. Mais; il est curieux de remarquer qu'ils
datent presque exclusivement de la première et
de la seconde Restauration : Leyden (1821), Estan-
celin (1823), Brown (1826), Eyriès (1834), Desbo-
rough-Cooley (1841), Santarem (1842), Vivien de
Saint-Martin (1845). Passé cette période, les voya-
geurs deviennent si nombreux et les découvertes
si importantes que les chroniqueurs semblent
intimidés par l'étendue de la besogne, et les titres
de leurs ouvrages se font plus modestes. Ils limi-
tent leurs recherches aux explorations des An-
ciens (Cf. Sandberg, Disputatio historica de
Africa a Phoenicibus circiimnavigata ; Avelot,
L Afrique occidentale au temps des Antonins),
aux entreprises géographiques postérieures à 1870
(Cf. de Bizemont), et ne retiennent que les explo-
rateurs les plus remarquables ou tout bonnement
les explorateurs français (Cf. Foncin, Gros, Hau-
rigot). C'en est fait, semble-t-il, des « Voyages en
Afrique » et des « Histoires générales des voyages
anciens et modernes », qui peuplaient les biblio-
thèques de nos grands-pères et dont les jolies
planches gravées, le texte gai, le parfum discret
d'héroïsme ont enchanté notre enfance.
Par contre, nous possédons mainte étude géné-
rale sur la conquête (Borgnis-Desbordes, Devaulx,
Gaffarel, La Vergne de Tressan, Legendre, Rouard
de Card, Sarzeau), les traités de délimitation et
le partage de l'Afrique (Bonnefon, Combes, Darcy,
Deville, Hanotaux, Rouard de Card, van Ortroy,
Viard), l'organisation et la mise en valeur de
notre empire africain (G. François et M. Olivier,
Ch. Humbert, Lucien Hubert) ; surtout, MM. Au-
guste Terrier et CharlesMourey ont donné, en 1910,
un ouvrage admirablement exact, ordonné et
condensé, dont la réédition s'impose et qui de-
vrait être entre les mains de tous les coloniaux
d'Afrique : L'œuvre de la IIIe République en
Afrique Occidentale Française; L'expansion
française et la formation territoriale. Sans
vaine littérature, ce livre de 500 pages constitue
le plus bel hommage qui ait été rendu aux hé-
roïques efforts de nos explorateurs, de nos soldats
et de nos administrateurs africains, et c'est, du
même coup, en fait d'histoire coloniale, la tenta-
tive de synthèse la plus intéressante que nous
connaissions jusqu'à ce jour.
Ethnographie. Anthropologie et Sociologie.
— Il est difficile de distinguer entre l'anthropo-
logie et les autres branches de l'ethnographie
pour les ouvrages qui datent d'une trentaine d'an-
nées au moins ; l'anthropologie proprement dite
et la sociologie s'y trouvent le plus souvent mê-
lées, et les considérations générales y prennent
le pas sur les observations précises, par quoi il
eût fallu pourtant commencer.
Les ouvrages généraux d'ethnographie et
d'anthropologie africaines ont été relativement
abondants jusqu'à ces derniers temps; mais la
littérature ethnographique a subi des variations
analogues à celles de la littérature géographique
et historique; elle restreint son objet à mesure
que le domaine des explorations s'étend et que
les observations prolongées deviennent plus
faciles.
Jusque vers 1870, « anthropologie » et « patho-
logie » encombrent les titres, et, comme une
science naissante n'est jamais modeste, c'est la
« race nègre » tout entière, ce sont « les peuples
africains » dans leur énsemble que les auteurs
étudient d'un point de vue anthropologique, pa-
thologique, ethnographique : tels sont les ou-
vrages de Bory de Saint-Vincent (1845), Chaix
(1860), Mac Brair (1861), Chassagnol (1865), Ha-
levy (1867), Moulin (1867), Horton (1867).
Puis, de 1880 à 1890 environ, les ethnographes
semblent prendre un sentiment plus juste de
leurs ressources et de leur domaine, ils s'inter-
disent les titres pompeux, ils étudient de préfé-
rence, non plus la race noire, mais les races de
l'Afrique, et leurs vues d'ensemble sont ordinai-
rement précédées de monographies qui, aujour-
d'hui encore, gardent une valeur certaine. C'est
à cette époque qu'apparaissent les travaux de
Mondieres, de Crozals, Kassai, Verdier, Verrier,
d'Albeca, Bouche, et surtout l'ouvrage de Hove-
laque, intitulé : Les Nègres de l'Afrique sus-équa-
toriale.
Enfin, dans ces dernières années, l'anthropo-
logie proprement dite n'a été représentée, pour
l'Afrique occidentale, par aucune étude générale,
et nous ne pouvons guère citer que des ouvrages
de sociologie : Les Sociétés africaines, de M. de
Préville (1894), The Negro Races : a sociological
Study, de Jérôme Tow (1907), et la Société l'voire
de l Afrique Occidentale Française, de Georges
Chéron (1908). Il n'est guère que M. van Gennep
qui ait fait exception à cette règle et publié, au
Mercure de France, des travaux ethnographiques
à visées plus larges : l'Ethnographie de l'Afrique,
en 1906, et, en 1909, Religions, mœurs et lé-
r- 5 —
C'est surtout l'histoire générale des sociétés'in-
digènes qui est négligée. Nous aurons pourtant
l'occasion de voir que des recherches fructueuses
ont été poursuivies en ce sens pour certaines co-
lonies, et en particulier pour le Soudan; mais il
nous manque quelque chose comme une histoire
ancienne de l'Afrique Occidentale Française, qui
rassemble et confronte les découvertes archéologi-
ques, les documents de folklore, les œuvres des
historiens arabes, et qui donne à l'histoire de
l'exploration et de la colonisation une base solide.
C'est au cours d'un travail comme celui-là que se
marqueraient le plus aisément les lacunes, les en-
treprises possibles de fouilles archéologiques (car
il y a des fouilles à opérer dans certaines parties
de l'Afrique Occidentale Française), de recueils
de traditions populaires, et surtout que s'élabo-
reraient les méthodes propres à cette préhistoire
de vastes et sauvages régions. Heeren, en l'an VIII,
avait fait preuve d'une belle audace en publiant
ses Idées sur les relations politiques et commer-
ciales des anciens peuples de l'Afrique; nous
sommes aujourd'hui beaucoup mieux renseignés
et outillés que lui : serait-ce que l'audace nous
manque ?
Les travaux deviennent abondants dès que nous
abordons l'histoire générale des explorations afri-
caines. Mais; il est curieux de remarquer qu'ils
datent presque exclusivement de la première et
de la seconde Restauration : Leyden (1821), Estan-
celin (1823), Brown (1826), Eyriès (1834), Desbo-
rough-Cooley (1841), Santarem (1842), Vivien de
Saint-Martin (1845). Passé cette période, les voya-
geurs deviennent si nombreux et les découvertes
si importantes que les chroniqueurs semblent
intimidés par l'étendue de la besogne, et les titres
de leurs ouvrages se font plus modestes. Ils limi-
tent leurs recherches aux explorations des An-
ciens (Cf. Sandberg, Disputatio historica de
Africa a Phoenicibus circiimnavigata ; Avelot,
L Afrique occidentale au temps des Antonins),
aux entreprises géographiques postérieures à 1870
(Cf. de Bizemont), et ne retiennent que les explo-
rateurs les plus remarquables ou tout bonnement
les explorateurs français (Cf. Foncin, Gros, Hau-
rigot). C'en est fait, semble-t-il, des « Voyages en
Afrique » et des « Histoires générales des voyages
anciens et modernes », qui peuplaient les biblio-
thèques de nos grands-pères et dont les jolies
planches gravées, le texte gai, le parfum discret
d'héroïsme ont enchanté notre enfance.
Par contre, nous possédons mainte étude géné-
rale sur la conquête (Borgnis-Desbordes, Devaulx,
Gaffarel, La Vergne de Tressan, Legendre, Rouard
de Card, Sarzeau), les traités de délimitation et
le partage de l'Afrique (Bonnefon, Combes, Darcy,
Deville, Hanotaux, Rouard de Card, van Ortroy,
Viard), l'organisation et la mise en valeur de
notre empire africain (G. François et M. Olivier,
Ch. Humbert, Lucien Hubert) ; surtout, MM. Au-
guste Terrier et CharlesMourey ont donné, en 1910,
un ouvrage admirablement exact, ordonné et
condensé, dont la réédition s'impose et qui de-
vrait être entre les mains de tous les coloniaux
d'Afrique : L'œuvre de la IIIe République en
Afrique Occidentale Française; L'expansion
française et la formation territoriale. Sans
vaine littérature, ce livre de 500 pages constitue
le plus bel hommage qui ait été rendu aux hé-
roïques efforts de nos explorateurs, de nos soldats
et de nos administrateurs africains, et c'est, du
même coup, en fait d'histoire coloniale, la tenta-
tive de synthèse la plus intéressante que nous
connaissions jusqu'à ce jour.
Ethnographie. Anthropologie et Sociologie.
— Il est difficile de distinguer entre l'anthropo-
logie et les autres branches de l'ethnographie
pour les ouvrages qui datent d'une trentaine d'an-
nées au moins ; l'anthropologie proprement dite
et la sociologie s'y trouvent le plus souvent mê-
lées, et les considérations générales y prennent
le pas sur les observations précises, par quoi il
eût fallu pourtant commencer.
Les ouvrages généraux d'ethnographie et
d'anthropologie africaines ont été relativement
abondants jusqu'à ces derniers temps; mais la
littérature ethnographique a subi des variations
analogues à celles de la littérature géographique
et historique; elle restreint son objet à mesure
que le domaine des explorations s'étend et que
les observations prolongées deviennent plus
faciles.
Jusque vers 1870, « anthropologie » et « patho-
logie » encombrent les titres, et, comme une
science naissante n'est jamais modeste, c'est la
« race nègre » tout entière, ce sont « les peuples
africains » dans leur énsemble que les auteurs
étudient d'un point de vue anthropologique, pa-
thologique, ethnographique : tels sont les ou-
vrages de Bory de Saint-Vincent (1845), Chaix
(1860), Mac Brair (1861), Chassagnol (1865), Ha-
levy (1867), Moulin (1867), Horton (1867).
Puis, de 1880 à 1890 environ, les ethnographes
semblent prendre un sentiment plus juste de
leurs ressources et de leur domaine, ils s'inter-
disent les titres pompeux, ils étudient de préfé-
rence, non plus la race noire, mais les races de
l'Afrique, et leurs vues d'ensemble sont ordinai-
rement précédées de monographies qui, aujour-
d'hui encore, gardent une valeur certaine. C'est
à cette époque qu'apparaissent les travaux de
Mondieres, de Crozals, Kassai, Verdier, Verrier,
d'Albeca, Bouche, et surtout l'ouvrage de Hove-
laque, intitulé : Les Nègres de l'Afrique sus-équa-
toriale.
Enfin, dans ces dernières années, l'anthropo-
logie proprement dite n'a été représentée, pour
l'Afrique occidentale, par aucune étude générale,
et nous ne pouvons guère citer que des ouvrages
de sociologie : Les Sociétés africaines, de M. de
Préville (1894), The Negro Races : a sociological
Study, de Jérôme Tow (1907), et la Société l'voire
de l Afrique Occidentale Française, de Georges
Chéron (1908). Il n'est guère que M. van Gennep
qui ait fait exception à cette règle et publié, au
Mercure de France, des travaux ethnographiques
à visées plus larges : l'Ethnographie de l'Afrique,
en 1906, et, en 1909, Religions, mœurs et lé-
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