Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1918-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1918 01 janvier 1918
Description : 1918/01/01 (N1,A28)-1918/12/31 (N12,A28). 1918/01/01 (N1,A28)-1918/12/31 (N12,A28).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9789150r
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/08/2017
DE L'AFRIQUE FRANÇAISE m
Contrôle international.
Le contrôle international des possessions tro-
picales ou subtropicales offre le grand avantage
que le principe en a été accepté depuis plus d'un
siècle par tous les pays colonisateurs. Le système
débuta par les accords internationaux relatifs au
commerce des esclaves; il fut étendu ensuite au
commerce et à la répartition des armes à feu et à
la vente des boissons alcooliques; il fut appliqué
également au commerce et il a fini par embrasser
même les mesures internationales de préserva-
tion contre les ravages de certaines maladies.
Ainsi le problème que les pays civilisés ont à
résoudre aujourd'hui n'est pas entièrement nou-
veau, puisqu'il s'agit seulement d'adapter une
machine déjà connue à des conditions plus mo-
dernes et plus particulièrement. à certains, pro-
blèmes de réorganisation des pays tropicaux dont
des révélations faites avant la guerre aussi bien
que certains faits survenus depuis lors ont mis en
évidence le caractère d'urgence.
On doit admettre, tout d'abord, que comme
toute machine créée de main d'homme, le sys-
tème actuel de contrôle international n'a pas
donné, et tant s'en faut, tout ce qu'on en avait
espéré, mais d'autre part, on frémit en pensant à
ce qui serait arrivé si aucun de ces engagements
internationaux n'avait existé
Quelles misères n'auraient pas entraînées les
ravages de la traite, la vente libre de l'alcool et la
libre propagation de la maladie du sommeil!
Sur toutes ces manifestations des activités des-
tructrices de la vie, les accords internationaux ont
produit des effets appréciables. Le problème du
contrôle international peut se subdiviser facile-
ment en trois catégories : 1° souveraineté natio-
nale; 2" système local de contrôle international;
3° organes internationaux.
Souveraineté nationale.
La souveraineté nationale doit subsister dans
l'intérieur de cette grande sphère du contrôle
international. Dans tous les pays tropicaux ou
subtropicaux il y a de vastes perspectives pour
des entreprises, pour le succès desquelles une
administration active est une condition essen-
tielle, ce qui entraîne par suite nécessairement le
respect des lois et le maintien de l'ordre public,
des œuvres d enseignement, des travaux publics,
toutes choses qui exigent des impôts, des subven-
tions sur les fonds d'Etat et tout un personnel
administratif.Toute cette organisation, aussi bien
que la sauvegarde des intérêts locaux et des inté-
rêts européens, ne peuvent être assurées que par
un système de souveraineté nationale. Suggérer,
ne fût ce que pour un moment, la substitution
d une administration internationale à des orga-
ni...mes souverains fonctionnant actuellement,
tels que la Gold-Coast ou le Sénégal, serait de la
pure folie.
Contrôle international. La main-
d'œuvre.
Dans les pays tropicaux ou subtropicaux, bien
plus encore que dans la zone tempérée, l'avenir
dépend de la machine humaine, c'est-à-dire de
ressources appropriées en main-d'œuvre.
Il est évident toutefois que le premier but de
la civilisation doit être non seulement de con-
server la population existante, mais d'en accroître
le nombre. Une population adéquate aux besoins
dans les pays tropicaux cela ne signifie pas seu-
lement le progrès économique de ces pays eux-
mêmes ; qui ne voit en effet que le confort et la
prospérité de la civilisation blanche dépendent
en grande partie de l'état de développement des
pays tropicaux ? L'importance de ces considéra-
tions essentielles a été si peu comprise que du-
rant les cinquante dernières années nous avons
eu, dans la plupart des pays tropicaux, le spec-
tacle attristant, et qui eût pu être évité, d'une di-
minution de la population. Dans certains terri-
toires la mortalité a atteint 200 p. 1.000 pendant
des séries d'années, tandis que les naissances di-
minuaient dans des proportions analogues. Ac-
tuellement, dans de vastes régions, presque tous
les enfants meurent avant d'avoir atteint l'âge de
dix ans ; dans certaines plantations la mortalité
des adultes est de 130 p. 1.000 tandisqu'à un jet
de pierre de là elle n'est que de 50 p. 1.000. Quel-
ques-unes des entreprises minières de Johannes-
burg sont en train d'améliorer la santé de leurs
ouvriers dans des proportions qui eussent, il y a
quelques années, paru impossibles. On n'a pas
prêté assez d'attention, il s'en faut de beaucoup,
au succès qui a couronné ces efforts. Ce n'est pas
seulement une calamité, c'est vraiment un crime
que dans certaines régions agricoles des tropiques
relativement salubres le taux de la mortalité varie
aujourd'hui en.core entre 40 et 130 p 1.000 alors
que de dans des mines comme les « Crown mines M
e Johannesburg, par l'étude scientifique des
maladies et par les soins donnés aux travailleurs,
on a ramené la mortalité à moins de Il p. 1 000.
Ainsi, dans la première étape de la mise en
vigueur du contrôle international on doit viser à
assurer et à maintenir des conditions de vie qui
augmenteront la force humaine.
Lescausesde la déplorable diminution de la
population dans ces dernières années sont : des
abus dans le recrutement des travailleurs et dans
la façon de les traiter, l'insécurité du régime de
tenure ')es terres, la liberté du commerce de l'al-
cool et la propagation des maladies contagieuses.
De même que l'esclavage et la traite ont été
définis, surveillés puis enfin vaincus parles prin-
cipes posés par voie d'accords internationaux
aux congrès de Vienne, de Berlin, de Bruxelles,
ainsi aujourd'hui la misère sordide et la mortalité
des travailleurs des tropiques doivent être répri-
més et vaincus par faction internationale.
Il semble prouvé qu'une diminution dans la
durée des contrats de travail amène une dimi-
nution sensible dans le taux de la mortalité. Il
Contrôle international.
Le contrôle international des possessions tro-
picales ou subtropicales offre le grand avantage
que le principe en a été accepté depuis plus d'un
siècle par tous les pays colonisateurs. Le système
débuta par les accords internationaux relatifs au
commerce des esclaves; il fut étendu ensuite au
commerce et à la répartition des armes à feu et à
la vente des boissons alcooliques; il fut appliqué
également au commerce et il a fini par embrasser
même les mesures internationales de préserva-
tion contre les ravages de certaines maladies.
Ainsi le problème que les pays civilisés ont à
résoudre aujourd'hui n'est pas entièrement nou-
veau, puisqu'il s'agit seulement d'adapter une
machine déjà connue à des conditions plus mo-
dernes et plus particulièrement. à certains, pro-
blèmes de réorganisation des pays tropicaux dont
des révélations faites avant la guerre aussi bien
que certains faits survenus depuis lors ont mis en
évidence le caractère d'urgence.
On doit admettre, tout d'abord, que comme
toute machine créée de main d'homme, le sys-
tème actuel de contrôle international n'a pas
donné, et tant s'en faut, tout ce qu'on en avait
espéré, mais d'autre part, on frémit en pensant à
ce qui serait arrivé si aucun de ces engagements
internationaux n'avait existé
Quelles misères n'auraient pas entraînées les
ravages de la traite, la vente libre de l'alcool et la
libre propagation de la maladie du sommeil!
Sur toutes ces manifestations des activités des-
tructrices de la vie, les accords internationaux ont
produit des effets appréciables. Le problème du
contrôle international peut se subdiviser facile-
ment en trois catégories : 1° souveraineté natio-
nale; 2" système local de contrôle international;
3° organes internationaux.
Souveraineté nationale.
La souveraineté nationale doit subsister dans
l'intérieur de cette grande sphère du contrôle
international. Dans tous les pays tropicaux ou
subtropicaux il y a de vastes perspectives pour
des entreprises, pour le succès desquelles une
administration active est une condition essen-
tielle, ce qui entraîne par suite nécessairement le
respect des lois et le maintien de l'ordre public,
des œuvres d enseignement, des travaux publics,
toutes choses qui exigent des impôts, des subven-
tions sur les fonds d'Etat et tout un personnel
administratif.Toute cette organisation, aussi bien
que la sauvegarde des intérêts locaux et des inté-
rêts européens, ne peuvent être assurées que par
un système de souveraineté nationale. Suggérer,
ne fût ce que pour un moment, la substitution
d une administration internationale à des orga-
ni...mes souverains fonctionnant actuellement,
tels que la Gold-Coast ou le Sénégal, serait de la
pure folie.
Contrôle international. La main-
d'œuvre.
Dans les pays tropicaux ou subtropicaux, bien
plus encore que dans la zone tempérée, l'avenir
dépend de la machine humaine, c'est-à-dire de
ressources appropriées en main-d'œuvre.
Il est évident toutefois que le premier but de
la civilisation doit être non seulement de con-
server la population existante, mais d'en accroître
le nombre. Une population adéquate aux besoins
dans les pays tropicaux cela ne signifie pas seu-
lement le progrès économique de ces pays eux-
mêmes ; qui ne voit en effet que le confort et la
prospérité de la civilisation blanche dépendent
en grande partie de l'état de développement des
pays tropicaux ? L'importance de ces considéra-
tions essentielles a été si peu comprise que du-
rant les cinquante dernières années nous avons
eu, dans la plupart des pays tropicaux, le spec-
tacle attristant, et qui eût pu être évité, d'une di-
minution de la population. Dans certains terri-
toires la mortalité a atteint 200 p. 1.000 pendant
des séries d'années, tandis que les naissances di-
minuaient dans des proportions analogues. Ac-
tuellement, dans de vastes régions, presque tous
les enfants meurent avant d'avoir atteint l'âge de
dix ans ; dans certaines plantations la mortalité
des adultes est de 130 p. 1.000 tandisqu'à un jet
de pierre de là elle n'est que de 50 p. 1.000. Quel-
ques-unes des entreprises minières de Johannes-
burg sont en train d'améliorer la santé de leurs
ouvriers dans des proportions qui eussent, il y a
quelques années, paru impossibles. On n'a pas
prêté assez d'attention, il s'en faut de beaucoup,
au succès qui a couronné ces efforts. Ce n'est pas
seulement une calamité, c'est vraiment un crime
que dans certaines régions agricoles des tropiques
relativement salubres le taux de la mortalité varie
aujourd'hui en.core entre 40 et 130 p 1.000 alors
que de dans des mines comme les « Crown mines M
e Johannesburg, par l'étude scientifique des
maladies et par les soins donnés aux travailleurs,
on a ramené la mortalité à moins de Il p. 1 000.
Ainsi, dans la première étape de la mise en
vigueur du contrôle international on doit viser à
assurer et à maintenir des conditions de vie qui
augmenteront la force humaine.
Lescausesde la déplorable diminution de la
population dans ces dernières années sont : des
abus dans le recrutement des travailleurs et dans
la façon de les traiter, l'insécurité du régime de
tenure ')es terres, la liberté du commerce de l'al-
cool et la propagation des maladies contagieuses.
De même que l'esclavage et la traite ont été
définis, surveillés puis enfin vaincus parles prin-
cipes posés par voie d'accords internationaux
aux congrès de Vienne, de Berlin, de Bruxelles,
ainsi aujourd'hui la misère sordide et la mortalité
des travailleurs des tropiques doivent être répri-
més et vaincus par faction internationale.
Il semble prouvé qu'une diminution dans la
durée des contrats de travail amène une dimi-
nution sensible dans le taux de la mortalité. Il
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