Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1917-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1917 01 janvier 1917
Description : 1917/01/01 (N1,A27)-1917/12/31 (N12,A27). 1917/01/01 (N1,A27)-1917/12/31 (N12,A27).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97885087
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/07/2017
Ki; BULLETIN DU COMITÉ
sur 119 millions d'exportation, ils comptent pour
74 millions.
L'Afrique Occidentale Française, si l'on con-
sidère son commerce extérieur, apparaît donc
avant tout comme productrice de matières grasses.
Ce n'est là qu'une apparence. Les indigènes ré-
coltent sur son sol, au Sénégal et dans l'immense
Soudan géographique, des quantités importantes
de céréales, sorgho, mil, fonio, au Dahomey, du
maïs (13.273 tonnes exportées en 1913), qui for ment
la base de l'alimentation. Cultures ancestrales des
Noirs elles peuvent être portées sur de vastes
étendues: les terrains disponibles ne font pas
défaut, et les variétés précoces ou tardives sont
nombreuses. Le mil et le sorgho, bien que de
valeur minime, donnent lieu dans tout le Soudan
à des transactions locales fort importantes. Quant
au fonio, il est cultivé dans cette colonie sur
des surfaces supérieures a celles affectées au blé
de France. Il est impossible de chiffrer la produc-
tion de ces céréales. Cultures vivrières jusqu'ici,
ces céréales ensemencées en grand sont suscep-
tibles d'être exportées : la réussite est une question
de prix et de transport, question qui est loin
d'être insoluble (1).
Si l'on en excepte les bois, dont s'occupe plus
spécialement l'autorité militaire et qui provien-
nent de la magnifique forêt de la Côte d'Ivoire (2),
l'Afrique occidentale est en mesure de fournir
immédiatement à la métropole un appoint im-
portant en oléagineux et en céréales. Il y a donc
un intérêt national évident à intensifier le plus
possible la production de ces denrées, à acheter
les récoltes aux indigènes et à les faire parvenir
en France.
C'est à la solution de ce problème, considéré à
ce triple point de vue, récolte, achat, transport,
que le nouveau gouverneur général, M. van Vol-
lenhoven, va, suivant les instructions qu'il a
reçues, apporter ses soins et surtout appliquer son
esprit de réalisation.
En tous les temps et dans tous les pays le plus
puissant levier de l'action est l'intérêt. Le Noir
d'Afrique occidentale n'échappe pas à cette règle
générale. Le premier élément de succès pour
l'entreprise poursuivie consiste donc dans la fixa-
tion d'un prix rémunérateur pour l'acquisition
aux indigènes. Les populations agricoles n'éten-
dront leurs champs que si elles y sont incitées par
(1) Ce ne sont pas là les seules productions de l'Afrique occiden-
tale. Elle est susceptible de produire des textiles (coton, 287 tonnes
en 1913) , kapok (33 tonnes en 1913. 37 tonnes en 1915), sisal
(114 t. en 1915), dâ (hibiscus cannabinus), du cacao (H4 tonnes
en 1915), du bétail (2.548.000 francs en 1913), des peaux brutes
(1.870 tonnes en 1913, 2.929. tonnes en 1915), des matières tan-
rantes (gonakié), des ignames, du manioc, du poisson séché ou
frigorifié, dps crustacés, langoustes et de la gomme arabique (3.57
tonnes en 19131. de la comme coDal (HO tonnes en 1913).
(2) Exportations d'acajou de la Côte d'Ivoire 1910,13. 783 tonnes ;
1914, 41.049 tonnes; 1915, 17.867 tonnes.
On exploite maintenant d'autres essences dures, demi-dures et
tendres qui sont utilisables dans la charpente, la menuiserie, la
construction des wagons ou des bateaux, l'ébénisterie, le dérou-
lage, la pâte à papier.
l'appât d'une rémunération convenable. Le fait
est d'expérience et s'est vérifié maintes fois. En
certaines régions propres à l'extension du coton-
nier, les indigènes ne se sont pas mis à cette cul-
ture à laquelle ils étaient encouragés depuis ,
longtemps parce qu'ils ont intérêt à semer
d'autres productions leur procurant un rende-
ment supérieur et ils ne feront du coton que si
cette plante arrive à leur rapporter plus que telle
autre. Ces années dernières, le prix des coton-
nades européennes ayant augmenté dans de fortes
proportions en même temps que diminuait la qua-
lité, les autochtones ont replanté d'eux-mêmes
des cotonniers.
Le taux d'achat fixé, il faut encore que les pro-
ducteurs soient certains d'écouler les récoltes
qu'ils ont à vendre, les quantités nécessaires à
leurs besoins et aux semences étant réservées.
Aussi le gouverneur général a-t-il fait indiquer
aux intéressés qu'il était acheteur ferme de toute
la production, que les prix indiqués ne consti-
tuent pas une vague promesse, mais un engage-
ment réel, un contrat qui sera tenu.
Mais sous quelle forme procéder aux achats?
Fallait il continuer à réquisitionner les denrées
ou les marchandises comme il avait été fait jus-
qu'ici pour le mil et le maïs et étendre le système
aux oléagineux ?
La réquisition est un mode simple, mais trop
rigide, sans aucune souplesse et qui substitue
presque complètement l'administration au com-
merce. Elle a également le tort grave de ne pas
apporter à l'indigène, sur les lieux d'achat ou à
proximité, les marchandises et objets dont il peut
avoir besoin ou qu'il désire se procurer. De sorte
qu'on se prive du moyen le plus puissant d'inciter
l'indigène à produire davantage, car le Noir se
lassera vite de travailler s'il ne peut acquérir,
pour ainsi dire immédiatement, avec le prix de
ses récoltes, les marchandises qui lui sont néces-
saires ou indispensables. L'indigène — la chose est
évidente — n'augmentera sa production au delà
de sa consommation familiale que par les facilités
qui lui seront offertes de se procurer, en échange
de ses produits et souvent même avant la récolte,
les articles manufacturés en vente dans les facto-
reries. L'argent, la monnaie n'a de valeur pour
lui qu'autant qu'il peut échanger presque sur
l'heure ce numéraire contre des marchandises.
C'est là un fait économique général en Afrique
occidentale, comme d'ailleurs dans les pays neufs.
Il explique le parallélisme des importations et des
exportations si souvent constaté dans nos colonies
africaines : les natifs achètent suivant ce qu'ils ont
vendu et les commerçants n'importent des pro-
duits manufacturés que dans la limite où ils pen-
sent acquérir des « produits du cru ». Ce parallé-
lisme est d'autant plus saisissant dans les statis-
tiques douanières que la valeur des exportations
est calculée d'après les cours pratiqués sur place
au lieu d'embarquement et généralement au-
dessous des cotations, tandis que les importa-
tions sont comptées au prix de factures en Eu-
rope, majorées de 25 % pour tenir compte du fret,
sur 119 millions d'exportation, ils comptent pour
74 millions.
L'Afrique Occidentale Française, si l'on con-
sidère son commerce extérieur, apparaît donc
avant tout comme productrice de matières grasses.
Ce n'est là qu'une apparence. Les indigènes ré-
coltent sur son sol, au Sénégal et dans l'immense
Soudan géographique, des quantités importantes
de céréales, sorgho, mil, fonio, au Dahomey, du
maïs (13.273 tonnes exportées en 1913), qui for ment
la base de l'alimentation. Cultures ancestrales des
Noirs elles peuvent être portées sur de vastes
étendues: les terrains disponibles ne font pas
défaut, et les variétés précoces ou tardives sont
nombreuses. Le mil et le sorgho, bien que de
valeur minime, donnent lieu dans tout le Soudan
à des transactions locales fort importantes. Quant
au fonio, il est cultivé dans cette colonie sur
des surfaces supérieures a celles affectées au blé
de France. Il est impossible de chiffrer la produc-
tion de ces céréales. Cultures vivrières jusqu'ici,
ces céréales ensemencées en grand sont suscep-
tibles d'être exportées : la réussite est une question
de prix et de transport, question qui est loin
d'être insoluble (1).
Si l'on en excepte les bois, dont s'occupe plus
spécialement l'autorité militaire et qui provien-
nent de la magnifique forêt de la Côte d'Ivoire (2),
l'Afrique occidentale est en mesure de fournir
immédiatement à la métropole un appoint im-
portant en oléagineux et en céréales. Il y a donc
un intérêt national évident à intensifier le plus
possible la production de ces denrées, à acheter
les récoltes aux indigènes et à les faire parvenir
en France.
C'est à la solution de ce problème, considéré à
ce triple point de vue, récolte, achat, transport,
que le nouveau gouverneur général, M. van Vol-
lenhoven, va, suivant les instructions qu'il a
reçues, apporter ses soins et surtout appliquer son
esprit de réalisation.
En tous les temps et dans tous les pays le plus
puissant levier de l'action est l'intérêt. Le Noir
d'Afrique occidentale n'échappe pas à cette règle
générale. Le premier élément de succès pour
l'entreprise poursuivie consiste donc dans la fixa-
tion d'un prix rémunérateur pour l'acquisition
aux indigènes. Les populations agricoles n'éten-
dront leurs champs que si elles y sont incitées par
(1) Ce ne sont pas là les seules productions de l'Afrique occiden-
tale. Elle est susceptible de produire des textiles (coton, 287 tonnes
en 1913) , kapok (33 tonnes en 1913. 37 tonnes en 1915), sisal
(114 t. en 1915), dâ (hibiscus cannabinus), du cacao (H4 tonnes
en 1915), du bétail (2.548.000 francs en 1913), des peaux brutes
(1.870 tonnes en 1913, 2.929. tonnes en 1915), des matières tan-
rantes (gonakié), des ignames, du manioc, du poisson séché ou
frigorifié, dps crustacés, langoustes et de la gomme arabique (3.57
tonnes en 19131. de la comme coDal (HO tonnes en 1913).
(2) Exportations d'acajou de la Côte d'Ivoire 1910,13. 783 tonnes ;
1914, 41.049 tonnes; 1915, 17.867 tonnes.
On exploite maintenant d'autres essences dures, demi-dures et
tendres qui sont utilisables dans la charpente, la menuiserie, la
construction des wagons ou des bateaux, l'ébénisterie, le dérou-
lage, la pâte à papier.
l'appât d'une rémunération convenable. Le fait
est d'expérience et s'est vérifié maintes fois. En
certaines régions propres à l'extension du coton-
nier, les indigènes ne se sont pas mis à cette cul-
ture à laquelle ils étaient encouragés depuis ,
longtemps parce qu'ils ont intérêt à semer
d'autres productions leur procurant un rende-
ment supérieur et ils ne feront du coton que si
cette plante arrive à leur rapporter plus que telle
autre. Ces années dernières, le prix des coton-
nades européennes ayant augmenté dans de fortes
proportions en même temps que diminuait la qua-
lité, les autochtones ont replanté d'eux-mêmes
des cotonniers.
Le taux d'achat fixé, il faut encore que les pro-
ducteurs soient certains d'écouler les récoltes
qu'ils ont à vendre, les quantités nécessaires à
leurs besoins et aux semences étant réservées.
Aussi le gouverneur général a-t-il fait indiquer
aux intéressés qu'il était acheteur ferme de toute
la production, que les prix indiqués ne consti-
tuent pas une vague promesse, mais un engage-
ment réel, un contrat qui sera tenu.
Mais sous quelle forme procéder aux achats?
Fallait il continuer à réquisitionner les denrées
ou les marchandises comme il avait été fait jus-
qu'ici pour le mil et le maïs et étendre le système
aux oléagineux ?
La réquisition est un mode simple, mais trop
rigide, sans aucune souplesse et qui substitue
presque complètement l'administration au com-
merce. Elle a également le tort grave de ne pas
apporter à l'indigène, sur les lieux d'achat ou à
proximité, les marchandises et objets dont il peut
avoir besoin ou qu'il désire se procurer. De sorte
qu'on se prive du moyen le plus puissant d'inciter
l'indigène à produire davantage, car le Noir se
lassera vite de travailler s'il ne peut acquérir,
pour ainsi dire immédiatement, avec le prix de
ses récoltes, les marchandises qui lui sont néces-
saires ou indispensables. L'indigène — la chose est
évidente — n'augmentera sa production au delà
de sa consommation familiale que par les facilités
qui lui seront offertes de se procurer, en échange
de ses produits et souvent même avant la récolte,
les articles manufacturés en vente dans les facto-
reries. L'argent, la monnaie n'a de valeur pour
lui qu'autant qu'il peut échanger presque sur
l'heure ce numéraire contre des marchandises.
C'est là un fait économique général en Afrique
occidentale, comme d'ailleurs dans les pays neufs.
Il explique le parallélisme des importations et des
exportations si souvent constaté dans nos colonies
africaines : les natifs achètent suivant ce qu'ils ont
vendu et les commerçants n'importent des pro-
duits manufacturés que dans la limite où ils pen-
sent acquérir des « produits du cru ». Ce parallé-
lisme est d'autant plus saisissant dans les statis-
tiques douanières que la valeur des exportations
est calculée d'après les cours pratiqués sur place
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