Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1921-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1921 01 janvier 1921
Description : 1921/01/01 (A31,N1)-1921/12/31 (A31,N12). 1921/01/01 (A31,N1)-1921/12/31 (A31,N12).
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97878865
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/07/2017
DE L'AFRIQUE FRANÇAISE 11
plus de garanties, plus d'assurances, et c'est pour cela que
nous demandons l'alliance.
Après un rapide historique de la question de
Tanger depuis le projet de Traité de 1902, l'ora-
teur déclara que l'expérience avait démontré
que le régime spécial en vigueur à Tanger pro-
duisait des dommages à l'Espagne. « Il faut che-
miner pour résoudre ce problème, mais je crois,
Messieurs les sénateurs,qu'il n'y a qu'une formule,
celle de l'amitié, de l'intelligence, de l'alliance
avec la France. »
Le ministre d'Etat, M. le marquis de Lema,
répondit à M. Perez Caballero. Il se défendit de
l'accusation d'imprécision et se refusa à discuter
« cette conception d'alliance qui vient si souvent
depuis quelque temps sur les lèvres du comte de
Romanones ; d'abord parce que je ne sais pas
exactement avec qui va cette alliance et ensuite
parce que ce sont là des thèmes qu'il est préfé-
rable de traiter ici avec la plus grande sobriété
possible. »
Le marquis de Lema aborda ensuite la ques-
tion soulevée par M. Perez Caballero au sujet de
l'expulsion des sujets allemands et autrichiens. Il
dit qu3 , lorsque l'ambassadeur de France,
M. Geoffray, lui avait fait part de la mesure qui
allait être prise, le gouvernement, interprétant
la neutralité dans un sens de bienveillance et
sympathie envers la France et l'Angleterre, ré-
pondit qu'il ne mettait aucun obstacle à l'acte
que la France et l'Angleterre allaient réaliser. Le
ministre reproche ensuite à M. Perez Caballero
d'avoir semblé se rallier à la thèse des « extré-
mistes français qui veulent soutenir que nous ne
sommes dans notre zone que des délégués du
sultan. » Après avoir affirmé que l'Espagne avait
dins sa zone des droits égaux à ceux de la France
dans la sienne, il parla des « prétentions de cer-
tains éléments français qui quelquefois se reflè-
tent aussi dans les actes officiels », et à propos de
l'allusion faite au livre de M. Barthou, il dit :
« Il est naturel que ceux qui ne voient avec
plaisir notre permanence au Maroc aient trouvé
un moment très opportun dans cette action de
l'Espagne pour dire que là s'étaient réfugiés tous
ceux qui combattaient la politique française et
vous avez même cité l'opinion d'un respectable
homme politique français qui, bien que notre
ami, est avant tout Français, et qui a soutenu
qu'ils avaient dû lutter sur deux fronts ; paroles
tellement injustes et contraires à la réalité qu'il
est lamentable qu'elles aient trouvé écho, fussent
même pour les censurer, sur vos lèvres élo-
quentes. » (Très bien.)
M. Ferez Caballero répliqua que personne
n'avait mieux défendu que lui la thèse de l'indé-
pendance absolue de la zone espagnole: il insista
encore sur son point de vue à propos des expul-
sions de 1911., en indiquant que le khalifa aurait
pu prendre un dahir décrétant l'expulsion des
sujets des nations en guerre avec le sultan. Cet
acte, dit-il, n'aurait diminué en rien la souverai-
neté espagnole.
II faut reconnaître que si le débat n'apporta de
la part de M. de Lema aucun fait nouveau qui
puisse modifier l'appréciation qu'on a pu faire de
sa politique, il permit au fidèle lieutenant du.
comte de Romanonès de préciser sa pensée et le-
programme de son groupe.
On savait déjà que les libéraux conservateurs
étaient opposés à toute initiative dans cet ordre,
qu'ils préféreraient se laisser guider par les cir-
constances à agir sur l'opinion; en somme qu'ils
étaient bien décidés à s'en tenir, tant que la situa-
tion mondiale pourrait offrir quelque perspective
de conflit, à la neutralité proclamée par eux en
1914. Quant au groupe libéral que dirige le comte
de Romanonès, et qui a fait de la politique exté-
rÍeure une spécialité, s'il était vrai qu'il s'était
déclaré partisan d'une politique d'allianee, il
avait enveloppé ce mot de tels brouillards qu'il
était bien difficile d'en trouver la véritable signi-
fication. C'est peut-être maintenant que la pensée-
du comte de Romanonès s'est présentée le plus
clairement et tout particulièrement lorsque
M. Perez Caballero déclara au cours de son dis-
cours :
« Là — il parlait du Maroc — se concentre^
peut-on dire, tout notre labeur international;.
mais pour que ce labeur soit efficace, nous qui
croyons qu'il est nécessaire que nous maintenions
envers et contre tout notre action au Maroc, il est
nécessaire, dis-je, que nous réalisions cette poli-
tique dont je vous ai déjà parlé, non seulement
d'attraction, d'intelligence et d'amitié, non seu-
lement de confraternité, mais de véritable alliance-
avec la France. Seule, cette orientation peufc
rendra facile notre action au Maroc dans tous ses
aspects même en ce qui touche la difficile et com-
pliquée .inconnue de Tanger. En prenant d'autres
directions, notre situation au Maroc sera très
difficile; quant à l'inconnue de Tanger, elle de-
viendra insoluble. »
La pensée de M. Perez Caballero est très nette
et aussi très nettement opposée à celle du Mi-
nistre d'Etat. M. Perez Caballero désire une
alliance avec la France pour pouvoir aborder et
résoudre la question de Tanger et ce n'est un
secret pour personne, que le marquis de Lema'
est enclin à croire que la question de Tanger ne
se résoudra en faveur de l'Espagne que contre Itb.
France. Le fait valait la peine d'être dégagé,
quand bien même il ne devrait avoir aucune-
influence sur la pensée de M. de Lema et s'obs-
curcir, encore, lorsque le chef de M. Perez Cabal-
lero dirigera, de nouveau, les destinées de la,
nation espagnole.
A propos du prêt de 440 millions-
Chaque fois qu'une négociation est engagée
entre la France et l'Espagne, sur quelque sujet
que ce soit, le mot Tanger est immédiatement
prononcé. Le 23 février El Impartial, dans un
commentaire sur l'accord survenu le 20, au sujet
du rembour- sement du prêt de 440 millions .de
pesetas, disait :
« Enfin, pour ce qui touche à Tanger, le gou-
plus de garanties, plus d'assurances, et c'est pour cela que
nous demandons l'alliance.
Après un rapide historique de la question de
Tanger depuis le projet de Traité de 1902, l'ora-
teur déclara que l'expérience avait démontré
que le régime spécial en vigueur à Tanger pro-
duisait des dommages à l'Espagne. « Il faut che-
miner pour résoudre ce problème, mais je crois,
Messieurs les sénateurs,qu'il n'y a qu'une formule,
celle de l'amitié, de l'intelligence, de l'alliance
avec la France. »
Le ministre d'Etat, M. le marquis de Lema,
répondit à M. Perez Caballero. Il se défendit de
l'accusation d'imprécision et se refusa à discuter
« cette conception d'alliance qui vient si souvent
depuis quelque temps sur les lèvres du comte de
Romanones ; d'abord parce que je ne sais pas
exactement avec qui va cette alliance et ensuite
parce que ce sont là des thèmes qu'il est préfé-
rable de traiter ici avec la plus grande sobriété
possible. »
Le marquis de Lema aborda ensuite la ques-
tion soulevée par M. Perez Caballero au sujet de
l'expulsion des sujets allemands et autrichiens. Il
dit qu3 , lorsque l'ambassadeur de France,
M. Geoffray, lui avait fait part de la mesure qui
allait être prise, le gouvernement, interprétant
la neutralité dans un sens de bienveillance et
sympathie envers la France et l'Angleterre, ré-
pondit qu'il ne mettait aucun obstacle à l'acte
que la France et l'Angleterre allaient réaliser. Le
ministre reproche ensuite à M. Perez Caballero
d'avoir semblé se rallier à la thèse des « extré-
mistes français qui veulent soutenir que nous ne
sommes dans notre zone que des délégués du
sultan. » Après avoir affirmé que l'Espagne avait
dins sa zone des droits égaux à ceux de la France
dans la sienne, il parla des « prétentions de cer-
tains éléments français qui quelquefois se reflè-
tent aussi dans les actes officiels », et à propos de
l'allusion faite au livre de M. Barthou, il dit :
« Il est naturel que ceux qui ne voient avec
plaisir notre permanence au Maroc aient trouvé
un moment très opportun dans cette action de
l'Espagne pour dire que là s'étaient réfugiés tous
ceux qui combattaient la politique française et
vous avez même cité l'opinion d'un respectable
homme politique français qui, bien que notre
ami, est avant tout Français, et qui a soutenu
qu'ils avaient dû lutter sur deux fronts ; paroles
tellement injustes et contraires à la réalité qu'il
est lamentable qu'elles aient trouvé écho, fussent
même pour les censurer, sur vos lèvres élo-
quentes. » (Très bien.)
M. Ferez Caballero répliqua que personne
n'avait mieux défendu que lui la thèse de l'indé-
pendance absolue de la zone espagnole: il insista
encore sur son point de vue à propos des expul-
sions de 1911., en indiquant que le khalifa aurait
pu prendre un dahir décrétant l'expulsion des
sujets des nations en guerre avec le sultan. Cet
acte, dit-il, n'aurait diminué en rien la souverai-
neté espagnole.
II faut reconnaître que si le débat n'apporta de
la part de M. de Lema aucun fait nouveau qui
puisse modifier l'appréciation qu'on a pu faire de
sa politique, il permit au fidèle lieutenant du.
comte de Romanonès de préciser sa pensée et le-
programme de son groupe.
On savait déjà que les libéraux conservateurs
étaient opposés à toute initiative dans cet ordre,
qu'ils préféreraient se laisser guider par les cir-
constances à agir sur l'opinion; en somme qu'ils
étaient bien décidés à s'en tenir, tant que la situa-
tion mondiale pourrait offrir quelque perspective
de conflit, à la neutralité proclamée par eux en
1914. Quant au groupe libéral que dirige le comte
de Romanonès, et qui a fait de la politique exté-
rÍeure une spécialité, s'il était vrai qu'il s'était
déclaré partisan d'une politique d'allianee, il
avait enveloppé ce mot de tels brouillards qu'il
était bien difficile d'en trouver la véritable signi-
fication. C'est peut-être maintenant que la pensée-
du comte de Romanonès s'est présentée le plus
clairement et tout particulièrement lorsque
M. Perez Caballero déclara au cours de son dis-
cours :
« Là — il parlait du Maroc — se concentre^
peut-on dire, tout notre labeur international;.
mais pour que ce labeur soit efficace, nous qui
croyons qu'il est nécessaire que nous maintenions
envers et contre tout notre action au Maroc, il est
nécessaire, dis-je, que nous réalisions cette poli-
tique dont je vous ai déjà parlé, non seulement
d'attraction, d'intelligence et d'amitié, non seu-
lement de confraternité, mais de véritable alliance-
avec la France. Seule, cette orientation peufc
rendra facile notre action au Maroc dans tous ses
aspects même en ce qui touche la difficile et com-
pliquée .inconnue de Tanger. En prenant d'autres
directions, notre situation au Maroc sera très
difficile; quant à l'inconnue de Tanger, elle de-
viendra insoluble. »
La pensée de M. Perez Caballero est très nette
et aussi très nettement opposée à celle du Mi-
nistre d'Etat. M. Perez Caballero désire une
alliance avec la France pour pouvoir aborder et
résoudre la question de Tanger et ce n'est un
secret pour personne, que le marquis de Lema'
est enclin à croire que la question de Tanger ne
se résoudra en faveur de l'Espagne que contre Itb.
France. Le fait valait la peine d'être dégagé,
quand bien même il ne devrait avoir aucune-
influence sur la pensée de M. de Lema et s'obs-
curcir, encore, lorsque le chef de M. Perez Cabal-
lero dirigera, de nouveau, les destinées de la,
nation espagnole.
A propos du prêt de 440 millions-
Chaque fois qu'une négociation est engagée
entre la France et l'Espagne, sur quelque sujet
que ce soit, le mot Tanger est immédiatement
prononcé. Le 23 février El Impartial, dans un
commentaire sur l'accord survenu le 20, au sujet
du rembour- sement du prêt de 440 millions .de
pesetas, disait :
« Enfin, pour ce qui touche à Tanger, le gou-
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