Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1921-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1921 01 janvier 1921
Description : 1921/01/01 (A31,N1)-1921/12/31 (A31,N12). 1921/01/01 (A31,N1)-1921/12/31 (A31,N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97878865
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/07/2017
DE L'AFRIQUE FRANÇAISE 67
3.810.000 fr. ; pour l'Angleterre, de 2.913.000 fr.;
pour la France, de 2.550.000 fr. ; et pour le Por-
tugal, de 2.370.000 fr.
— Un décret viziriel du 11 décembre crée à Tetouan une
« Junta superiorde Monumentos artisticos e historicos 1).
BIBLIOGRAPHIE
Le Protectorat marocain, par REGINALD KANN, avec
8 cartes et croquis. Un vol. in-16 de 280 pages : 10 fr.
Majoration en sus. — Berger-Levrault,
M. Reginald Kann a visité neuf fois le Maroc avant la guerre
comme correspondant de journal et comme officier, et on se sou-
vient des publications faites par cet homme qui sait voir et dé-
crire. Il y est retourné depuis la guerre et c, livre nous apporte
son nouveau témoignage sur l'œuvre récemment accomplie. Il
affirme la sincérité de ses opinions et l'impartialité de ses juge-
ments, et tous seb lecteurs pourraient les attester.
Son livre est de lecture facile et agréable. Il n'a rien de dogma-
tique. C'est une série de chapitres, bien coordonnés d'ailleurs, sur
les questions posées au Maroc par l'organisation et la mise en
valeur. Pour mieux faire apprécier la manière de l'auteur, voici
son appréciation, très libre, on le verra, sur la création des col-
lèges musulmans de Fez et de Rabat :
« On a fondé un Collège musulman à Rabat, puis un autre à
Fez : leurs élèves proviennent des familles de hauts fonctionnaires
et de riches commerçants. Ils y apprennent le français, un peu de
mathématiques, d'histoire, de géographie, programme équivalent
à celui de notre enseignement primaire supérieur. En même temps,
ils poursuivent leurs études coraniques, de manière à pouvoir
tenir leur rang plus tard parmi leurs compatriotes lettrés et ne
pas paraître inférieurs à ceux qui ont suivi les cours des me-
dersas.
« On compte surtout dans ces collèges préparer un futur per-
sonnel de fonctionnaires indigènes plus aptes à remplir les charges
de l'Etat que les non-valeurs qui les encombrent maintenant.
L'incapacité de ceux-ci a été le principal obstacle que le Protec-
torat a rencontré pour s'organiser. La majorité des caïds et des
pachas, hommes ignorants et cupides, laisse à désirer.
« Il est certain que les collèges musulmans, bien dirigés par
des professeurs expérimentés, peuvent fournir au bout de quel-
ques années des éléments d'un niveau beaucoup plus élevé Il
faudra savoir doser l'enseignement qu'on y donne, surveiller le
recrutement des élèves, les suivre de très près pendant tout le
cours de leurs études. On ne devra jamais perdre de vue que pour
avoir ouvert trop largement les portes d'institutions semblables à
de jeunes indigènes sans leur assurer ensuite des débouchés en
rapport avec leurs aspirations nouvelles, on a produit dans mainte
colonie une classe de semi-intellectuels, prétentieux et déçus, qui
agissent comme un levain dangereux sur la masse de leurs compa-
triotes. Les Anglais en ont fait la cruelle expérience aux Indes.
Nous-mêmes commençons à ressentir les fâcheux effets de notre
imprévoyance en Tunisie, où, cette année, la cérémonie officielle
qui marque la fin du Ramadan a été troublée par une manifesta-
tion de Jeunes-Tunisiens réclamant une constitution au bey.
« Les précautions à prendre afin d'éviter de pareilles aventures
au Maroc sont au nombre de deux. D'abord, interdire l'accès des
lycées français aux enfants marocains, qui ne devront fréquenter
que des collèges créés spécialement à leur usage. Ensuite, orienter
tous les élèves de ces établissements vers des carrières où ils,
soient certains de trouver un emploi de nature à les satisfaire. A
cette fin, ceux qu'on destine aux charges publiques devraient être,
dès leur sortie du collège, admis comme stagiaires dans les bu-
reaux du Gouvernement, où on acheverait de les éduquer jusqu'au
moment de leur entrée en fonctions. De même, pour les profes-
sions libérales ou les affaires, la direction du collège assurerait à
ses élèves des situations aussitôt qu'ils le quittent. Qu'on se garde
de former ces avocats sans cause, ces lettrés sans spécialité, ces
commerçants sans capitaux qui errent à la recherche d'un gagne-
pain et échouent fatalement dans l'agitation politique.
« Les premiers résultats obtenus dans les collèges musulmans
de Rabat et de Fez ne sont pas encourageants. La plupart des étu-
diants en sont partis avant d'avoir parcouru le cycle complét des
études. Ils ont eu hâte de profiter du peu qu'ils avaient appris, car
leurs connaissances, si incomplètes qu'elles soient, leur donnent
l'occasion de gagner quelque argent, et bien peu résistent à cette
tentation. Sur 103 sujets qui sont sortis des deux collèges après
y avoir passé plus ou moins de temps, 36 seulement sont entrés
au service de l'Etat D'autres ont réussi à se placer dans des en.
tre irises privées, avec des fortunes diverses. Enfin quelques-uns
ne font rien. Ils utilisent leur connaissance du français à courir
les musics-halls et à pérorer dans les cafés; ce sont les jeunes
gens appartenant aux familles les plus riches et les mieux consi-
dérées, ce qui n'a rien d'étonnant, car, dans l'arist )cratie maro-
caine, le chef de famille ne donne aucune direction morale à ses
enfants. »
Nous croyons que le tableau ainsi brossé est un peu poussé au
noir et que des améliorations récentes pareront en tout cas à ce
danger. Les collèges musulmans prépareront des élèves aptes aux
affaires et développeront l'enseignement pratique et professionnel.
C'est de ce côté, d'ailleurs, que se sont déjà tournés ceux qui en
sont sortis, et non pas vers la politique ou l'éloquence de café !
Et, avec la même franchise, M. Réginald Kann traite ainsi la
question brûlante de l'opinion publique à Casablanca :
« La population de Casablanca, active, trépidante, a tendance
à croire, parce qu'elle est industrieuse et riche, que tout le Maroc
se résume en elle La ville s'est développée avec une rapidité dont
l'ancien monde n'offre pas d'autre exemples en moins de dix ans
sa population a triplé. On y trouve d'excellents éléments à côté
d'autres beaucoup moins bons. C'est le sort habituel des agglo-
mérations à croissance précipitée, celles du Far West américain,
des districts miniers d'Australie, du Transvaal, du Klondyke,
n'ont pas été lancées autrement. Comme l'aimant attire le fer,
elles séduisent les aventuriers louches, qui trouvent toujours
quelque chose à glaner là où l'argent se gagne vite et se dépende
largement. Pour l'intellectuel famélique et dévoyé, pour le jour-
naliste marron opérant sur ce terrain propice, la menace du scan-
dale, le chantage sous toutes ses formes, de préférence sous la
forme d'agitation politique, sont les formes naturelles. Casablanca
en a connu à diverses périodes de son histoire. Le malheur veut
qu'on confonde parfois les revendications légitimes de très braves
gens avec les manœuvres de ces pêcheurs en eau trouble, qui
savent fort habilement entrainer dans leur sillage la foule naïve
et mal avertie.
« Donc depuis quelque temps, à Casablanca, une minorité
tapageuse de l' « opinion publique » réclame à grands fracas des
droits électoraux, une constitution, un gouvernement civil, que
sais-je encore. Elle brandit les mots généreux de liberté et de
démocratie, dont le pouvoir magique est tel que l'écho en est par-
venu au Palais-Bourbon. Pendant la discussion du budget, dans
la séance du il juin, un député s'est exprimé en ces termes :
« Qui doit voter l'impôt (au Maroc)? Ceux qui le paient, c'est-à-
dire les contribuables ou leurs délégués. Tel est le principe
exprimé par la Révolution française. Il est aujourd'hui appliqué
non seulement dans toutes les démocraties, mais dans tous les
pays à forme constitutionnelle. Partout ou flotte le drapeau trico-
lore, ce principe doit être respecté ». Voilà donc encore, une fois
de plus, affirmée au Parlement, cette doctrine de généralisation
qui a si longtemps entravé l'essor de nos colonies. Partout où
flotte le drapeau tricolore il faut appliquer le même principe,
même si les conditions du pays ne s'y prêtent pas, si ce principe
lui est nuisible, s'il peut le faire périr. Et d'abord,'le drapeau
tricolore ne flotte pas seul au Maroc ; il est accompagné du dra-
peau chérifien. En second lieu, le Maroc n'est pas une démocratie,
ni même un Etat à forme constitutionnelle ; c'est une monarchie
absolue d'essence religieuse. Il faut s'en accommoder. Ceux qui
désirent élire des parlementaires n'ont qu'à rester en France. On
ne saurait bouleverser le jeune Protectorat, encore en formation,
pour satisfaire leurs scrupules civiques. La souveraineté du
Sultan n'est pas un vain mot ; nous ne pouvons traiter les accords
internationaux comme des chiffons de papier.
« Que les Chambres de commerce et d'agriculture soient élec-
tives, rien de mieux ; c'est d'ailleurs fait. Qu'on étende ce système
aux municipalités des villes de la côte, passe encore. Mais impor-
ter les bienfaits du scrutin à l'intérieur de l'empire, non. C'est
trop sè presser.
« A Casablanca comme en France, on semble ignorer ou ou-
blier que la pacification n'est pas achevée. J'ai vu bien des voya-
geurs français, venus au Maroc pour leurs affaires, qui ne
dépassaient pas Casablanca et Rabat. A voir ces deux villes, l'une
toujours bourdonnant" d'activité commerciale, l'autre si calme
dans son cadre de jardins et de ruines, ils s'imaginaient difficile-
ment se trouver dans un pays encore en guerre. De retour en
3.810.000 fr. ; pour l'Angleterre, de 2.913.000 fr.;
pour la France, de 2.550.000 fr. ; et pour le Por-
tugal, de 2.370.000 fr.
— Un décret viziriel du 11 décembre crée à Tetouan une
« Junta superiorde Monumentos artisticos e historicos 1).
BIBLIOGRAPHIE
Le Protectorat marocain, par REGINALD KANN, avec
8 cartes et croquis. Un vol. in-16 de 280 pages : 10 fr.
Majoration en sus. — Berger-Levrault,
M. Reginald Kann a visité neuf fois le Maroc avant la guerre
comme correspondant de journal et comme officier, et on se sou-
vient des publications faites par cet homme qui sait voir et dé-
crire. Il y est retourné depuis la guerre et c, livre nous apporte
son nouveau témoignage sur l'œuvre récemment accomplie. Il
affirme la sincérité de ses opinions et l'impartialité de ses juge-
ments, et tous seb lecteurs pourraient les attester.
Son livre est de lecture facile et agréable. Il n'a rien de dogma-
tique. C'est une série de chapitres, bien coordonnés d'ailleurs, sur
les questions posées au Maroc par l'organisation et la mise en
valeur. Pour mieux faire apprécier la manière de l'auteur, voici
son appréciation, très libre, on le verra, sur la création des col-
lèges musulmans de Fez et de Rabat :
« On a fondé un Collège musulman à Rabat, puis un autre à
Fez : leurs élèves proviennent des familles de hauts fonctionnaires
et de riches commerçants. Ils y apprennent le français, un peu de
mathématiques, d'histoire, de géographie, programme équivalent
à celui de notre enseignement primaire supérieur. En même temps,
ils poursuivent leurs études coraniques, de manière à pouvoir
tenir leur rang plus tard parmi leurs compatriotes lettrés et ne
pas paraître inférieurs à ceux qui ont suivi les cours des me-
dersas.
« On compte surtout dans ces collèges préparer un futur per-
sonnel de fonctionnaires indigènes plus aptes à remplir les charges
de l'Etat que les non-valeurs qui les encombrent maintenant.
L'incapacité de ceux-ci a été le principal obstacle que le Protec-
torat a rencontré pour s'organiser. La majorité des caïds et des
pachas, hommes ignorants et cupides, laisse à désirer.
« Il est certain que les collèges musulmans, bien dirigés par
des professeurs expérimentés, peuvent fournir au bout de quel-
ques années des éléments d'un niveau beaucoup plus élevé Il
faudra savoir doser l'enseignement qu'on y donne, surveiller le
recrutement des élèves, les suivre de très près pendant tout le
cours de leurs études. On ne devra jamais perdre de vue que pour
avoir ouvert trop largement les portes d'institutions semblables à
de jeunes indigènes sans leur assurer ensuite des débouchés en
rapport avec leurs aspirations nouvelles, on a produit dans mainte
colonie une classe de semi-intellectuels, prétentieux et déçus, qui
agissent comme un levain dangereux sur la masse de leurs compa-
triotes. Les Anglais en ont fait la cruelle expérience aux Indes.
Nous-mêmes commençons à ressentir les fâcheux effets de notre
imprévoyance en Tunisie, où, cette année, la cérémonie officielle
qui marque la fin du Ramadan a été troublée par une manifesta-
tion de Jeunes-Tunisiens réclamant une constitution au bey.
« Les précautions à prendre afin d'éviter de pareilles aventures
au Maroc sont au nombre de deux. D'abord, interdire l'accès des
lycées français aux enfants marocains, qui ne devront fréquenter
que des collèges créés spécialement à leur usage. Ensuite, orienter
tous les élèves de ces établissements vers des carrières où ils,
soient certains de trouver un emploi de nature à les satisfaire. A
cette fin, ceux qu'on destine aux charges publiques devraient être,
dès leur sortie du collège, admis comme stagiaires dans les bu-
reaux du Gouvernement, où on acheverait de les éduquer jusqu'au
moment de leur entrée en fonctions. De même, pour les profes-
sions libérales ou les affaires, la direction du collège assurerait à
ses élèves des situations aussitôt qu'ils le quittent. Qu'on se garde
de former ces avocats sans cause, ces lettrés sans spécialité, ces
commerçants sans capitaux qui errent à la recherche d'un gagne-
pain et échouent fatalement dans l'agitation politique.
« Les premiers résultats obtenus dans les collèges musulmans
de Rabat et de Fez ne sont pas encourageants. La plupart des étu-
diants en sont partis avant d'avoir parcouru le cycle complét des
études. Ils ont eu hâte de profiter du peu qu'ils avaient appris, car
leurs connaissances, si incomplètes qu'elles soient, leur donnent
l'occasion de gagner quelque argent, et bien peu résistent à cette
tentation. Sur 103 sujets qui sont sortis des deux collèges après
y avoir passé plus ou moins de temps, 36 seulement sont entrés
au service de l'Etat D'autres ont réussi à se placer dans des en.
tre irises privées, avec des fortunes diverses. Enfin quelques-uns
ne font rien. Ils utilisent leur connaissance du français à courir
les musics-halls et à pérorer dans les cafés; ce sont les jeunes
gens appartenant aux familles les plus riches et les mieux consi-
dérées, ce qui n'a rien d'étonnant, car, dans l'arist )cratie maro-
caine, le chef de famille ne donne aucune direction morale à ses
enfants. »
Nous croyons que le tableau ainsi brossé est un peu poussé au
noir et que des améliorations récentes pareront en tout cas à ce
danger. Les collèges musulmans prépareront des élèves aptes aux
affaires et développeront l'enseignement pratique et professionnel.
C'est de ce côté, d'ailleurs, que se sont déjà tournés ceux qui en
sont sortis, et non pas vers la politique ou l'éloquence de café !
Et, avec la même franchise, M. Réginald Kann traite ainsi la
question brûlante de l'opinion publique à Casablanca :
« La population de Casablanca, active, trépidante, a tendance
à croire, parce qu'elle est industrieuse et riche, que tout le Maroc
se résume en elle La ville s'est développée avec une rapidité dont
l'ancien monde n'offre pas d'autre exemples en moins de dix ans
sa population a triplé. On y trouve d'excellents éléments à côté
d'autres beaucoup moins bons. C'est le sort habituel des agglo-
mérations à croissance précipitée, celles du Far West américain,
des districts miniers d'Australie, du Transvaal, du Klondyke,
n'ont pas été lancées autrement. Comme l'aimant attire le fer,
elles séduisent les aventuriers louches, qui trouvent toujours
quelque chose à glaner là où l'argent se gagne vite et se dépende
largement. Pour l'intellectuel famélique et dévoyé, pour le jour-
naliste marron opérant sur ce terrain propice, la menace du scan-
dale, le chantage sous toutes ses formes, de préférence sous la
forme d'agitation politique, sont les formes naturelles. Casablanca
en a connu à diverses périodes de son histoire. Le malheur veut
qu'on confonde parfois les revendications légitimes de très braves
gens avec les manœuvres de ces pêcheurs en eau trouble, qui
savent fort habilement entrainer dans leur sillage la foule naïve
et mal avertie.
« Donc depuis quelque temps, à Casablanca, une minorité
tapageuse de l' « opinion publique » réclame à grands fracas des
droits électoraux, une constitution, un gouvernement civil, que
sais-je encore. Elle brandit les mots généreux de liberté et de
démocratie, dont le pouvoir magique est tel que l'écho en est par-
venu au Palais-Bourbon. Pendant la discussion du budget, dans
la séance du il juin, un député s'est exprimé en ces termes :
« Qui doit voter l'impôt (au Maroc)? Ceux qui le paient, c'est-à-
dire les contribuables ou leurs délégués. Tel est le principe
exprimé par la Révolution française. Il est aujourd'hui appliqué
non seulement dans toutes les démocraties, mais dans tous les
pays à forme constitutionnelle. Partout ou flotte le drapeau trico-
lore, ce principe doit être respecté ». Voilà donc encore, une fois
de plus, affirmée au Parlement, cette doctrine de généralisation
qui a si longtemps entravé l'essor de nos colonies. Partout où
flotte le drapeau tricolore il faut appliquer le même principe,
même si les conditions du pays ne s'y prêtent pas, si ce principe
lui est nuisible, s'il peut le faire périr. Et d'abord,'le drapeau
tricolore ne flotte pas seul au Maroc ; il est accompagné du dra-
peau chérifien. En second lieu, le Maroc n'est pas une démocratie,
ni même un Etat à forme constitutionnelle ; c'est une monarchie
absolue d'essence religieuse. Il faut s'en accommoder. Ceux qui
désirent élire des parlementaires n'ont qu'à rester en France. On
ne saurait bouleverser le jeune Protectorat, encore en formation,
pour satisfaire leurs scrupules civiques. La souveraineté du
Sultan n'est pas un vain mot ; nous ne pouvons traiter les accords
internationaux comme des chiffons de papier.
« Que les Chambres de commerce et d'agriculture soient élec-
tives, rien de mieux ; c'est d'ailleurs fait. Qu'on étende ce système
aux municipalités des villes de la côte, passe encore. Mais impor-
ter les bienfaits du scrutin à l'intérieur de l'empire, non. C'est
trop sè presser.
« A Casablanca comme en France, on semble ignorer ou ou-
blier que la pacification n'est pas achevée. J'ai vu bien des voya-
geurs français, venus au Maroc pour leurs affaires, qui ne
dépassaient pas Casablanca et Rabat. A voir ces deux villes, l'une
toujours bourdonnant" d'activité commerciale, l'autre si calme
dans son cadre de jardins et de ruines, ils s'imaginaient difficile-
ment se trouver dans un pays encore en guerre. De retour en
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