Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1921-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1921 01 janvier 1921
Description : 1921/01/01 (A31,N1)-1921/12/31 (A31,N12). 1921/01/01 (A31,N1)-1921/12/31 (A31,N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97878865
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/07/2017
28 BULLETlN DU COMME
Deux missionnaires américains se sont instal-
lés dernièrement'au village de Baro. Ils semblent
n'avoir aucun succès auprès des habitants de
la région. C'est à peine s'ils réunissent à leurs
prêches une dizaine d'enfants que la curiosité
seule paraît attirer.
Ces missionnaires ne renoncent cependant pas
à leur prosélytisme, ils font des tournées et visi-
tent assez régulièrement les villages riverains du
Niandan, au moyen de deux chalands et d'un
appareil propulseur,
Beyla. — La province du Guoye a été, au début
de l'année, le théâtre de quelque agitation. Un
certain Padiolo Kamara, frère d'un ancien chef
destitué par nous, usant du prestige que lui con-
féraient ses origines, et frappant l'imagination
des populations par des cérémonies fétichistes,
célébrées en présence de nombreuses assemblées,
avait réussi à grouper autour de lui quelques
villages, avec lesquels i1 entreprit de résister
systématiquement aux ordres du, chef de Pro-
vince, Sorikoro Kamara, dont il convoitait la
place.
Puni disciplinairement par le commandant du
Cercle, Padiolo ne tint aucun compte de ce pre-
mier avertissement et au cours d'une palabre a
laquelle assistaient environ 2.000 personnes, il
déclara à l'administrateur que lui et ses parti-
sans continueraient « jusqu'à -la mort » à lutter
contre Sorikoro.
Une telle situation ne pouvait être tolérée plus
longtemps sans inconvénients pour la situation
politique du Cercle de Beyla, d'ordinaire si calme.
Mandé à Conakry, Padiolo fut placé sous la sur-
veillance de l'autorité jusqu'au moment où inter-
vint un arrèté du gouverneur général prononçant
son internement en Mauritanie pour une période
de dix années.
Dès le départ pour Conakry de cet agitateur,
l'opposition désarma, et la Province du Coye
rentra dans l'ordre. Aucun nouvel incident ne-
m'a été signalé depuis, et l'on peut espérer que
l'exemple de Padiolo ne sera pas suivi.
Ancienne région militaire. — Plusieurs crimes
mi-politiques, mi-rituels, dénotant combien les
populations Manon du.Cercle de N'Zérékoré sont
encore primitives, ont été commis dans la pro-
vince de G'Benson et celle de Mnon. En moins de
trois mois, quatre chefs ont été empoisonnés.
A quelques semaines d'intervalle, mouraient
en effet dans des circonstances mystérieuses : le
vieux chef de G'Benson, Vallé, son 'fils aîné, Yallé
Gésona, appelé à lui succéder, et enfin son fils
cadet, À allé Zona, nommé en remplacement du
précédent.
Pendant longtemps, il fut impossible de décou-
vrir les coupables, mais une patiente enquête
permit enfin de les identifier et ils ont été tra-
duits devant le tribunal de Cercle. L'affaire est
actuellement en cours.
Chacun de ces trois chefs avait cependant été
régulièrement désigné par la population comme
devant commander la Province de G'Benson,
suivant la coutume.
Dans la province de Mamon, le chef G'Bla est
mort empoisonné, trois jours après sa nomina-
tion. De fortes présomptions pesaient sur le
nommé Nionson, qui avait brigué le commande-
ment de Mamon, mais sa culpabilité ne put être
démontrée devant le Tribunal de Cercle et il fut
acquitté, faute de preuves. Le successeur de
G'Bla, un certain Goba a été jusqu'ici épargné.
Ces crimes par empoisonnement sont très fré-
quents dans l'ancienne région militaire, où les
populations primitives se débarrassent sans scru-
pule de ceux qui les gênent Les suicides par le
poisol sont également nombreux. Mamon ,-et,
Guerzé y ont souvent recours pour échapper à
des poursuites judiciaires.
Malgré ces décès, la situation politique n'a été
nullement troublée et elle ne donne lieu à au-
cune remarque particulière.
On signale comme « très bonne », les relations
de voisinage avec le nouveau commissaire libé-
rien Sawyer.
En Mauritanie. — Chez les Espagnols. —
On rapporte de Villa Cisneros que les Espagnols
s'installent lentement près de Port Etienne etooL
l'intention d'entreprendre un nouvel établisse-
ment à Aïn el Beïda (50 kilomètres sud de Dakhla^
à quelques kilomètres de la côte.
La garnison de Tarfaya, qui comprend tint
centaine d'hommes, n'a pas été renforcée.Le com-
mandant de ce poste avait l'intention de distri-
buer trois cents fusils auxlzerguyyn,mais craignant
qu'ils ne s'en servent contre les Aït Oussa, il
exigea des ôtages. Les Izerguyyn, sur les conseils
de MoktharO. Najem, auraient refusé et ne furent
pas armés.
La coutume, versée à Laghdaf, dont le paiement
a été repris depuis sept mois, comprend deux cha-
meaux chargés, représentant mille francs de mar-
chandises. En outre, Laghdaf reçoit 10 0/0 sur
tous les échanges faits par les Espagnols avec les
indigènes. Il est en relations avec Tarfaya et vient
rarement à Dakhla où l'on paraît l'ignorer.
Chez les Regueïbat. — Mohammed ould Khalit
chef d'un grand nombre de fractions Regueïbat, a
pris ces derniers temps, une influence consi-
dérable à force de ténacité, d'adresse et d'intel-
ligence Il a mis à notre service ses qualités et ses
défauts, car notre cause est la sienne propre. Il
tient de nous sa force et nous avons intérêt à ne
pas la diminuer, il est du reste Trop averti pour se
méprendre sur nos intentions: Il n'est plus à
compromettre et se déclare ouvertement l'homme
des Français. C'est d'ailleurs un chef, et il le
montre même vis-à-vis de Taleb Khiar, fils de
Ma-l-Aïnin. Ses agents de renseignements sont
partout et leurs avis paraissent sûrs.
C'est à lui que sont dues les soumissions des
Telhalat et des Ouled Lhassen (Regueïbat), sou-
missions qui, jusqu'à ce jour, paraissent sin-
cères. C'est par son intermédiaire que la riche frac-
tion Gouassem des Sellama (Regueïbat) est venue
demander l'aman; — que les Ahel Mohammed
Deux missionnaires américains se sont instal-
lés dernièrement'au village de Baro. Ils semblent
n'avoir aucun succès auprès des habitants de
la région. C'est à peine s'ils réunissent à leurs
prêches une dizaine d'enfants que la curiosité
seule paraît attirer.
Ces missionnaires ne renoncent cependant pas
à leur prosélytisme, ils font des tournées et visi-
tent assez régulièrement les villages riverains du
Niandan, au moyen de deux chalands et d'un
appareil propulseur,
Beyla. — La province du Guoye a été, au début
de l'année, le théâtre de quelque agitation. Un
certain Padiolo Kamara, frère d'un ancien chef
destitué par nous, usant du prestige que lui con-
féraient ses origines, et frappant l'imagination
des populations par des cérémonies fétichistes,
célébrées en présence de nombreuses assemblées,
avait réussi à grouper autour de lui quelques
villages, avec lesquels i1 entreprit de résister
systématiquement aux ordres du, chef de Pro-
vince, Sorikoro Kamara, dont il convoitait la
place.
Puni disciplinairement par le commandant du
Cercle, Padiolo ne tint aucun compte de ce pre-
mier avertissement et au cours d'une palabre a
laquelle assistaient environ 2.000 personnes, il
déclara à l'administrateur que lui et ses parti-
sans continueraient « jusqu'à -la mort » à lutter
contre Sorikoro.
Une telle situation ne pouvait être tolérée plus
longtemps sans inconvénients pour la situation
politique du Cercle de Beyla, d'ordinaire si calme.
Mandé à Conakry, Padiolo fut placé sous la sur-
veillance de l'autorité jusqu'au moment où inter-
vint un arrèté du gouverneur général prononçant
son internement en Mauritanie pour une période
de dix années.
Dès le départ pour Conakry de cet agitateur,
l'opposition désarma, et la Province du Coye
rentra dans l'ordre. Aucun nouvel incident ne-
m'a été signalé depuis, et l'on peut espérer que
l'exemple de Padiolo ne sera pas suivi.
Ancienne région militaire. — Plusieurs crimes
mi-politiques, mi-rituels, dénotant combien les
populations Manon du.Cercle de N'Zérékoré sont
encore primitives, ont été commis dans la pro-
vince de G'Benson et celle de Mnon. En moins de
trois mois, quatre chefs ont été empoisonnés.
A quelques semaines d'intervalle, mouraient
en effet dans des circonstances mystérieuses : le
vieux chef de G'Benson, Vallé, son 'fils aîné, Yallé
Gésona, appelé à lui succéder, et enfin son fils
cadet, À allé Zona, nommé en remplacement du
précédent.
Pendant longtemps, il fut impossible de décou-
vrir les coupables, mais une patiente enquête
permit enfin de les identifier et ils ont été tra-
duits devant le tribunal de Cercle. L'affaire est
actuellement en cours.
Chacun de ces trois chefs avait cependant été
régulièrement désigné par la population comme
devant commander la Province de G'Benson,
suivant la coutume.
Dans la province de Mamon, le chef G'Bla est
mort empoisonné, trois jours après sa nomina-
tion. De fortes présomptions pesaient sur le
nommé Nionson, qui avait brigué le commande-
ment de Mamon, mais sa culpabilité ne put être
démontrée devant le Tribunal de Cercle et il fut
acquitté, faute de preuves. Le successeur de
G'Bla, un certain Goba a été jusqu'ici épargné.
Ces crimes par empoisonnement sont très fré-
quents dans l'ancienne région militaire, où les
populations primitives se débarrassent sans scru-
pule de ceux qui les gênent Les suicides par le
poisol sont également nombreux. Mamon ,-et,
Guerzé y ont souvent recours pour échapper à
des poursuites judiciaires.
Malgré ces décès, la situation politique n'a été
nullement troublée et elle ne donne lieu à au-
cune remarque particulière.
On signale comme « très bonne », les relations
de voisinage avec le nouveau commissaire libé-
rien Sawyer.
En Mauritanie. — Chez les Espagnols. —
On rapporte de Villa Cisneros que les Espagnols
s'installent lentement près de Port Etienne etooL
l'intention d'entreprendre un nouvel établisse-
ment à Aïn el Beïda (50 kilomètres sud de Dakhla^
à quelques kilomètres de la côte.
La garnison de Tarfaya, qui comprend tint
centaine d'hommes, n'a pas été renforcée.Le com-
mandant de ce poste avait l'intention de distri-
buer trois cents fusils auxlzerguyyn,mais craignant
qu'ils ne s'en servent contre les Aït Oussa, il
exigea des ôtages. Les Izerguyyn, sur les conseils
de MoktharO. Najem, auraient refusé et ne furent
pas armés.
La coutume, versée à Laghdaf, dont le paiement
a été repris depuis sept mois, comprend deux cha-
meaux chargés, représentant mille francs de mar-
chandises. En outre, Laghdaf reçoit 10 0/0 sur
tous les échanges faits par les Espagnols avec les
indigènes. Il est en relations avec Tarfaya et vient
rarement à Dakhla où l'on paraît l'ignorer.
Chez les Regueïbat. — Mohammed ould Khalit
chef d'un grand nombre de fractions Regueïbat, a
pris ces derniers temps, une influence consi-
dérable à force de ténacité, d'adresse et d'intel-
ligence Il a mis à notre service ses qualités et ses
défauts, car notre cause est la sienne propre. Il
tient de nous sa force et nous avons intérêt à ne
pas la diminuer, il est du reste Trop averti pour se
méprendre sur nos intentions: Il n'est plus à
compromettre et se déclare ouvertement l'homme
des Français. C'est d'ailleurs un chef, et il le
montre même vis-à-vis de Taleb Khiar, fils de
Ma-l-Aïnin. Ses agents de renseignements sont
partout et leurs avis paraissent sûrs.
C'est à lui que sont dues les soumissions des
Telhalat et des Ouled Lhassen (Regueïbat), sou-
missions qui, jusqu'à ce jour, paraissent sin-
cères. C'est par son intermédiaire que la riche frac-
tion Gouassem des Sellama (Regueïbat) est venue
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