Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1921-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1921 01 janvier 1921
Description : 1921/01/01 (A31,N1)-1921/12/31 (A31,N12). 1921/01/01 (A31,N1)-1921/12/31 (A31,N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97878865
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/07/2017
DE L'AFRIQUE FRANÇAISE 203
leurs relativement peu appréciable, car l'étendue
du terrain importe, peu dans le moyen Togo où la
densité de la population est la plus faible et peut
être évaluée d'après les statistiques allemandes
de 5,5 à 1,5 habilants par kilomètre carré, alors
qu'elle atteint 45,4 dans la province Sud, et 13,7
dans les provinces Nord du Togo.
« En principe, l'échange proposé ne. soulève
aucune difficulté.
« D'autre part, la suppression de l'alinéa 8 du
paragraphe 41 de la déclaration du 10 juillet 1919
ainsi libellé : « Toutefois dans la région où la
route Lomé-Aképé par Degbokovhé coupe la
frontière au Sud de latitude 6°10 Nord et à
l'Ouest de longitude 17'41 Est de Groenwich, la
nouvelle frontière passera à un kilomètre au
Sud-Ouest de cette route, de façon à la laisser
entièrement en territoire français, » n'entraîne-
rait d'autre conséquence que la rétrocession à
l'Angleterre d'un terrain d'une très médiocre
étendue, peuplé d'une centaine d'habitants, et
3ui semble avoir été attribué à la France par suite
'une erreur des commissaires. Ceux-ci parais-
sent avoir été trompés par les tracés successifs
d-e la route allemande (voir carte Sprigade au
1/500.000 1906-f908), qui en réalité a été défini-
tivement établie hors du territoire de la Gold
Coast, contournait la frontière et se trouvait tout
entière en territoire allemand, aujourd'hui fran-
çais. Les Anglais tiennent essentiellement à ce
qu'aucune partie des territoires de la Gold Coast
ne soit aliénée : c'est pour eux une question
d'amour-propre à laquelle ils attachent de l'im-
portance.
« Mais l'échange proposé des territoires de
l'Adjuta et de l'Akposso et la suppression de
l'alinéa visé doivent nous permettre d'entamer une
conversation et d'aboutir à une série de modifica-
tions à l'accord de 1919 aussi légitimes et au
moins aussi intéressantes pour les deux parties
que celles qui nous sont offertes spontanément
par nos voisins.
« Telle qu'elle est aujourd'hui tracée, la limite
franco-britannique présente de nombreux incon-
vénients politiques et entraîne pour nous un
désavantage économique tellement évident qu'il
semble impossible de laisser échapper une occa-
sion de la faire disparaître, d'autant plus que les
deux parties auront un jour à en souffrir. Il est
indispensable de supprimer dès à présent les
futures occasions de conflit, alors que des inté-
rêts nouveaux n'ont pas encore eu le temps de se
développer dans les régions sujettes à échange et
de compliquer une situation, assez nette en
somme, et qu'il suffit de considérer avec une
bonne volonté réciproque pour arriver à une
entente.
« Ces inconvénients n'ont du reste pas échappé
aux Anglais et ontprpvoqué la première demande
du Foreign Office, concernant l'Adjuti etKjirina.
Au cours du développement qui va suivre, ils se
lieront naturellement aux difficultés de même
ordre, que nous aurons nous-mêmes intérêt à
invoquer, lors d'une discussion d'ensemble, dans
laquelle des faits de même nature doivent avoir
vis-à-vis dè l'une ou de l'autre des parties, une
valeur pratique égale et entraîner les mêmes
conséquences.
« A n'envisager que le côté politique de la
question, la distribution actuelle des populations
frontières n'est pas satisfaisante :
1° Un coup d'œil jeté sur la carte suffit pour se
rendre compte que les deux importants groupe-
ments ethniques des Tchokossis et des Kon-
komba sont coupés en deux par la limite définie
aux paragraphes 7 et 8, article premier de la
déclaration du 10 juillet 1919.
2° Le même inconvénient résulte du paragra-
phe 18 qui réunit une partie de la tribu Konkomba
aux Dagombas de Sansugu dont les limites eth-
niques s'arrêtaient au Matehapène;
3° Plus au Sud, Kjirina et son territoire sont
séparés de l'Adjuti anglais dont ils font ethnique-
ment partie intégrante (paragraphe 125);
4° Le canton de Bismarckburg, qui fait suite
immédiatement à l'Adjuti, est détaché de la pro-
vince de l'Adélé, dont la majeure partie a été
attribuée à l'Angleterre (paragraphe 26);
5° La même erreur se reproduit plus au Sud à
notre détriment, en laissant de l'autre côté de la
frontière anglaise un canton de notre province
de l'Akposso (paragraphes 28, 29 et 30);
6° Enfin, les représentants des indigènes à
l'Agotimé ont déjà émis le vœu d'être rattachés
entièrement soit à la zone française, soit à la
zone anglaise. En effet, par suite de la déclara-
tion de 1919 (paragraphes, 37, 38, 39, article
premier) le village de Botoë ou Botoué, chef-
lieu de l'Agotimé et résidence du chef, se trouve
en territoire anglais; les fils et les frères de ce
même chef commandent des villages français,dont
les terrains de culture sont placés de l'autre
côté de la frontière .. etc. Mais, sur ce point, des
rectifications locales bien étudiées peuvent don-
nerSatisfaction aux indigènes et on peut conser-
ver la limite de 1919 dans sa ligne générale. En
effet, d'une part nos voisins n'admettraient pas
notre main mise sur la totalité de l'Agotimé, car,
dit le major Jackson, commandant les troupes
d'occupation britanniques, le Togo anglais se
trouverait réduit entre notre zone et la Gold
Coast à un couloir: et de l'autre la cession de
toute la région aux Anglais les amènerait dans le
voisinage immédiat du chemin de fer Lomé-
Palimé dont elle gênerait le développement futur.
« Il serait néanmoins désirable, si nous obte-
nons du Foreign Office une adhésion de principe à
une rectification générale de la frontière de 1919,
que la Commission mixte qui devra réaliser sur
le- terrain l'accord à intervenir, soit appelée à
étudier les rectifications de détail sur lesquelles
on reviendra aux conclusions.
« Le point le plus intéressant pour nous est
celui-ci. La délimitation de 1919 nous enlève la
leurs relativement peu appréciable, car l'étendue
du terrain importe, peu dans le moyen Togo où la
densité de la population est la plus faible et peut
être évaluée d'après les statistiques allemandes
de 5,5 à 1,5 habilants par kilomètre carré, alors
qu'elle atteint 45,4 dans la province Sud, et 13,7
dans les provinces Nord du Togo.
« En principe, l'échange proposé ne. soulève
aucune difficulté.
« D'autre part, la suppression de l'alinéa 8 du
paragraphe 41 de la déclaration du 10 juillet 1919
ainsi libellé : « Toutefois dans la région où la
route Lomé-Aképé par Degbokovhé coupe la
frontière au Sud de latitude 6°10 Nord et à
l'Ouest de longitude 17'41 Est de Groenwich, la
nouvelle frontière passera à un kilomètre au
Sud-Ouest de cette route, de façon à la laisser
entièrement en territoire français, » n'entraîne-
rait d'autre conséquence que la rétrocession à
l'Angleterre d'un terrain d'une très médiocre
étendue, peuplé d'une centaine d'habitants, et
3ui semble avoir été attribué à la France par suite
'une erreur des commissaires. Ceux-ci parais-
sent avoir été trompés par les tracés successifs
d-e la route allemande (voir carte Sprigade au
1/500.000 1906-f908), qui en réalité a été défini-
tivement établie hors du territoire de la Gold
Coast, contournait la frontière et se trouvait tout
entière en territoire allemand, aujourd'hui fran-
çais. Les Anglais tiennent essentiellement à ce
qu'aucune partie des territoires de la Gold Coast
ne soit aliénée : c'est pour eux une question
d'amour-propre à laquelle ils attachent de l'im-
portance.
« Mais l'échange proposé des territoires de
l'Adjuta et de l'Akposso et la suppression de
l'alinéa visé doivent nous permettre d'entamer une
conversation et d'aboutir à une série de modifica-
tions à l'accord de 1919 aussi légitimes et au
moins aussi intéressantes pour les deux parties
que celles qui nous sont offertes spontanément
par nos voisins.
« Telle qu'elle est aujourd'hui tracée, la limite
franco-britannique présente de nombreux incon-
vénients politiques et entraîne pour nous un
désavantage économique tellement évident qu'il
semble impossible de laisser échapper une occa-
sion de la faire disparaître, d'autant plus que les
deux parties auront un jour à en souffrir. Il est
indispensable de supprimer dès à présent les
futures occasions de conflit, alors que des inté-
rêts nouveaux n'ont pas encore eu le temps de se
développer dans les régions sujettes à échange et
de compliquer une situation, assez nette en
somme, et qu'il suffit de considérer avec une
bonne volonté réciproque pour arriver à une
entente.
« Ces inconvénients n'ont du reste pas échappé
aux Anglais et ontprpvoqué la première demande
du Foreign Office, concernant l'Adjuti etKjirina.
Au cours du développement qui va suivre, ils se
lieront naturellement aux difficultés de même
ordre, que nous aurons nous-mêmes intérêt à
invoquer, lors d'une discussion d'ensemble, dans
laquelle des faits de même nature doivent avoir
vis-à-vis dè l'une ou de l'autre des parties, une
valeur pratique égale et entraîner les mêmes
conséquences.
« A n'envisager que le côté politique de la
question, la distribution actuelle des populations
frontières n'est pas satisfaisante :
1° Un coup d'œil jeté sur la carte suffit pour se
rendre compte que les deux importants groupe-
ments ethniques des Tchokossis et des Kon-
komba sont coupés en deux par la limite définie
aux paragraphes 7 et 8, article premier de la
déclaration du 10 juillet 1919.
2° Le même inconvénient résulte du paragra-
phe 18 qui réunit une partie de la tribu Konkomba
aux Dagombas de Sansugu dont les limites eth-
niques s'arrêtaient au Matehapène;
3° Plus au Sud, Kjirina et son territoire sont
séparés de l'Adjuti anglais dont ils font ethnique-
ment partie intégrante (paragraphe 125);
4° Le canton de Bismarckburg, qui fait suite
immédiatement à l'Adjuti, est détaché de la pro-
vince de l'Adélé, dont la majeure partie a été
attribuée à l'Angleterre (paragraphe 26);
5° La même erreur se reproduit plus au Sud à
notre détriment, en laissant de l'autre côté de la
frontière anglaise un canton de notre province
de l'Akposso (paragraphes 28, 29 et 30);
6° Enfin, les représentants des indigènes à
l'Agotimé ont déjà émis le vœu d'être rattachés
entièrement soit à la zone française, soit à la
zone anglaise. En effet, par suite de la déclara-
tion de 1919 (paragraphes, 37, 38, 39, article
premier) le village de Botoë ou Botoué, chef-
lieu de l'Agotimé et résidence du chef, se trouve
en territoire anglais; les fils et les frères de ce
même chef commandent des villages français,dont
les terrains de culture sont placés de l'autre
côté de la frontière .. etc. Mais, sur ce point, des
rectifications locales bien étudiées peuvent don-
nerSatisfaction aux indigènes et on peut conser-
ver la limite de 1919 dans sa ligne générale. En
effet, d'une part nos voisins n'admettraient pas
notre main mise sur la totalité de l'Agotimé, car,
dit le major Jackson, commandant les troupes
d'occupation britanniques, le Togo anglais se
trouverait réduit entre notre zone et la Gold
Coast à un couloir: et de l'autre la cession de
toute la région aux Anglais les amènerait dans le
voisinage immédiat du chemin de fer Lomé-
Palimé dont elle gênerait le développement futur.
« Il serait néanmoins désirable, si nous obte-
nons du Foreign Office une adhésion de principe à
une rectification générale de la frontière de 1919,
que la Commission mixte qui devra réaliser sur
le- terrain l'accord à intervenir, soit appelée à
étudier les rectifications de détail sur lesquelles
on reviendra aux conclusions.
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