DE L'AFRIQUE FRANÇAISE 19S
-ministère des Affaires étrangères; Binet V aimer, André
Bonamy, administrateur en chef des Colonies, chef adjoint
du Cabinet du ministre des Colonies; Paul Bourdarie, pro-
fesseur au collège libre des Sciences sociales, directeur de
la Revue indigène ; Adolphe Brisson, directeur des Annales ;
Léon Chavenon, directeur du journal VInformation', Chris-
tian Cherfils, comtesse de Clermont-Tonnerre; MM. Deville,
avocat à la Cour d'appel de Paris, Conseiller municipal;
Edmond Doutté; Duvernois, directeur des Affaires algé-
riennes a^i ministère de l'Intérieur; Geoffroy Saint Hilaire,
directeur de l'Office tunisien; Gérard, directeur de l'Office
de l'Algérie; Pierre Godin, conseiller municipal de Paris;
Jean Herbette, rédacteur en chef au journal Le Temps;
Mme lehan d'Ivray, femme de lettres ; MM. Henri de Jou-
venel,. sénateur; Lavenardé, secrétaire général du Comité
franco-musulman; André Lebon. président du Crédit-Fon-
cier d'Algérie et de Tunisie : Le Provost de Launay, député ;
Malherbe, directeur général des Travaux de là Ville de
Paris; Jean Melia, publiciste; Philippe Millet, publiciste;
Moreau, directeur général de la bal!4ue de l'Algérie; le
colonel Mougin, René Moulin, publiciste; Marius Moutet,
député; Nacivet, directeur de 1 Office du Protectorat du
Maroc; Mohammed Nehlil, ancien directeur de 1 Ecole
supérieure des langues arabe et berbère; Maurice Ordi-
^ naire, sénateur, ancien ministre ; Henry Paté, député de
Paris; De Peretti de la Rocca, directeur politique aux
Affaires étrangères ; Victor Piquet, contrôleur de l'Aimée;
Maurice Raynaud, député, ancien ministre; Auguste
Terrier, secrétaire général du Comité de l'Afrique fran-
çaise; Le'Coconnier Pillon, avocat de la Cour d'appel de
Paris.
SOCIÉTÉ DÈS HABOUS DES LIEUX SAINTS DE L'ISLAM
MEMBRES ACTIFS. — Si Kaddour ben Gh-abrit, Consul gé
néral honoraire, président de la Société; Si Sahraoui
Bachagha (Algérie); Si Mostapha Cherchali, Cadi de Tizi
Ouzou; Si Chadly Okby, Caid du Cap Bon (Tunisie); S
Ahmed Skiredj, Cadi d'Oujda (Maroc); Si- Abdehamid
Abdou Kan, Cadi supérieur du Sénégal; Si Larbi ben
Cheikh. — Délégué à Paris : M. Paul Bourdarie.
MEMBRES HONORAIRES. — Algérie : Si Mohammed ben
Sjam, président de la délégation financière («ection arabe) ;
Aboubekr, Cheikh Chaib, Cadi de Tlemcen;Si Bcnnacer
ben Zekri, Mufti d'Alger; Si Mouloud ben Nouhoub, Mufti
de Constantine; Si M'hammed ben Saci, Cadi d'Aïn Beida.
Tunisie : S. E. Si Mustafa Dinguizly, Ministre la Plume
de S. A. le Bey ; Si Hamida Hiram, Cheikh El-Islam; Si
Bouhajeb, Bach Mufti ; Si Khelil Bouhajeb, gouverneur de
la ville de Tunis ; Si M'Hammed bel Khodja, Cadi de Gabès
— Maroc : Cheikh Chaib Doukali. Ministre de la Justice
de S. M. chérifienne ; Si T'Hami Ababou, chambellan de
S. M. ehérifieene ; Si Ahmed El Djai, ministre des Habous
de S. M. chérifienne ; Si Mohammed El Iraqi, premier Cadi
de Fez ; Si Mohammed El Hadjoui, professeur à l'Univer-
sité de Fez. *
Tant de grands noms, tant de nobles influences
associés dans la mission de rapprochement
franco-islamique assureront le succès de l'entre-
prise que salue, de tous ses vœux, en l'assurant
de son assistance, le Comité de l'Afrique fran-
çaisQ, initiateur, il y a vingt-cinq ans, de cette
œuvre hautement politique et généreuse.
P.-S. — Les dons à la Mosquée et à l'Institut
musulman de Paris doivent être adressés au
Crédit foncier d'Algét-ie et de Tunisie, 43, rue
Cambon, Paris, ou dans ses succursales de Casa-
blanca, Rabat, Tanger, Alger, Oran, Tunis,
Constantinople, Smyrne, Londres, et dans les
banques correspondantes : au Caire, à Alexan-
drie, etc.
ÉCHOS
UNE FIGURE DU VIEUX TCHAD
Le 14 janvier 1921, le Chérif Mohamed 1 d j ilé est mort
à Fort-Lamy.
Ildescendait d'Al Hussein,fils d'Ali et de Fathmé fille
du prophète. Son aïeul à la huitième génération nommé
Mohamed avait quitté La Mecque pour venir en Afrique.
Le père du- Cherif Mohamed Idjilé, le Chérif Djidda,
était le chef très considéré des Cheurafa du Bornou au
temps de la splendeur de cet Empire. Soixante et onze
villages -lui appartenaient dans lesquels'jamais le sultan
ne prélevait de droits.
Quand le Fakih peuhl Chérif Eddin, vers 1857, tra-
versale pays Bornouan, le Chérif Idjilé, âgé de onze ans.,
était à Kousseri près d'un Fakih vénérable qui lui
enseignait le Coran.
Chérif Eddin, surnommé Mallem Abou Cher, à cause
de sa longue chevelure, petit, noir, sale, vêtu d'une
longue chemise, marchant pieds nus, toujours porteur
d'un sabre, fut suivi par une foule immense qui le prenait
pour le Mahdi et avec lui se rendait à La Mecque. Le
Nord du Bornou fut presque dépeuplé, la mère, les
frères, les oncles du Chérif suivirent l'illuminé. Il en
fut de même de son bon maître, le vénérable fakih de
Kousseri, qui renvoya son élève au Bornou.
Les grains non moissonnés avaient été abandonnés.
« Le mil appartenait aux oiseaux », disait le Chérif dont
le père fit engranger par ses captifs en mille silos les
récoltes délaissées par ses -pieux voisins.
Sept mois après, Mallem Abou Cher qui avait d'abord
vaincu et tué le sultan du Baguirmi, tombait lui-même
sous les coups des Bouas de Korbol, et le Chérif vit
reven;r au Bornou ses parents et amis, désillusionnés et
piteux, souffrants de la variole, poussant devant eux des
troupeaux décimés et amaigris, et portant pour tout
vêtement « les peaux des chiens crevés de faim dans les
campements ».
Le Chérif Idjilé succéda à son père dans lecommande-
ment des Cheurafa et aussi dans sa haute autorité mo-
rale. Rabah, dès son arrivée au Bornou, se rendit compte
de l'influence de ce chef et de l'intérêt qu'il avait à l'atta-
cher à sa fortune. Aussi en fit-il u-n de ses commandants
de bann-ière, c'est-à-dire de Compagnie. Le Chérif
commandait 5oo hommes à pied et 100 cavaliers arabes
ou bornouan s. I! participa au combat de Togbao où Bre-
tonnet et ses compagnons succombèrent glorieusement
le 17 juillet 1899; le 28 octobre suivant, sa bannière
était parmi les 9 qui combattirent à Kouno, contre
Gentil et Robillot, les vengeurs de Bretonnet.
Le combat de Kouno fit grande impression sur les
compagnons de Rabah, et en particulier sur le Chérif. -
Aussi, après l'enlèvement de Kousseri, le 3 mars 1900,
par le commandant Lamy à la tête des missions Foureau-
Lamy et Joalland-Meynier, quand Rabah manifesta
l'intention de se porter au-devant des Français,le Chérif
Idjilé fut de ceux qui s'efforcèrent de l'en dissuader,
trouvant préférable d'attendre l'attaque à Dikoa même.
Rabah ne voulut pas se rendre à leurs raisons et vint
établir son camp à Lakta, à 7 kilomètres de Fort-'Lamy;
-ministère des Affaires étrangères; Binet V aimer, André
Bonamy, administrateur en chef des Colonies, chef adjoint
du Cabinet du ministre des Colonies; Paul Bourdarie, pro-
fesseur au collège libre des Sciences sociales, directeur de
la Revue indigène ; Adolphe Brisson, directeur des Annales ;
Léon Chavenon, directeur du journal VInformation', Chris-
tian Cherfils, comtesse de Clermont-Tonnerre; MM. Deville,
avocat à la Cour d'appel de Paris, Conseiller municipal;
Edmond Doutté; Duvernois, directeur des Affaires algé-
riennes a^i ministère de l'Intérieur; Geoffroy Saint Hilaire,
directeur de l'Office tunisien; Gérard, directeur de l'Office
de l'Algérie; Pierre Godin, conseiller municipal de Paris;
Jean Herbette, rédacteur en chef au journal Le Temps;
Mme lehan d'Ivray, femme de lettres ; MM. Henri de Jou-
venel,. sénateur; Lavenardé, secrétaire général du Comité
franco-musulman; André Lebon. président du Crédit-Fon-
cier d'Algérie et de Tunisie : Le Provost de Launay, député ;
Malherbe, directeur général des Travaux de là Ville de
Paris; Jean Melia, publiciste; Philippe Millet, publiciste;
Moreau, directeur général de la bal!4ue de l'Algérie; le
colonel Mougin, René Moulin, publiciste; Marius Moutet,
député; Nacivet, directeur de 1 Office du Protectorat du
Maroc; Mohammed Nehlil, ancien directeur de 1 Ecole
supérieure des langues arabe et berbère; Maurice Ordi-
^ naire, sénateur, ancien ministre ; Henry Paté, député de
Paris; De Peretti de la Rocca, directeur politique aux
Affaires étrangères ; Victor Piquet, contrôleur de l'Aimée;
Maurice Raynaud, député, ancien ministre; Auguste
Terrier, secrétaire général du Comité de l'Afrique fran-
çaise; Le'Coconnier Pillon, avocat de la Cour d'appel de
Paris.
SOCIÉTÉ DÈS HABOUS DES LIEUX SAINTS DE L'ISLAM
MEMBRES ACTIFS. — Si Kaddour ben Gh-abrit, Consul gé
néral honoraire, président de la Société; Si Sahraoui
Bachagha (Algérie); Si Mostapha Cherchali, Cadi de Tizi
Ouzou; Si Chadly Okby, Caid du Cap Bon (Tunisie); S
Ahmed Skiredj, Cadi d'Oujda (Maroc); Si- Abdehamid
Abdou Kan, Cadi supérieur du Sénégal; Si Larbi ben
Cheikh. — Délégué à Paris : M. Paul Bourdarie.
MEMBRES HONORAIRES. — Algérie : Si Mohammed ben
Sjam, président de la délégation financière («ection arabe) ;
Aboubekr, Cheikh Chaib, Cadi de Tlemcen;Si Bcnnacer
ben Zekri, Mufti d'Alger; Si Mouloud ben Nouhoub, Mufti
de Constantine; Si M'hammed ben Saci, Cadi d'Aïn Beida.
Tunisie : S. E. Si Mustafa Dinguizly, Ministre la Plume
de S. A. le Bey ; Si Hamida Hiram, Cheikh El-Islam; Si
Bouhajeb, Bach Mufti ; Si Khelil Bouhajeb, gouverneur de
la ville de Tunis ; Si M'Hammed bel Khodja, Cadi de Gabès
— Maroc : Cheikh Chaib Doukali. Ministre de la Justice
de S. M. chérifienne ; Si T'Hami Ababou, chambellan de
S. M. ehérifieene ; Si Ahmed El Djai, ministre des Habous
de S. M. chérifienne ; Si Mohammed El Iraqi, premier Cadi
de Fez ; Si Mohammed El Hadjoui, professeur à l'Univer-
sité de Fez. *
Tant de grands noms, tant de nobles influences
associés dans la mission de rapprochement
franco-islamique assureront le succès de l'entre-
prise que salue, de tous ses vœux, en l'assurant
de son assistance, le Comité de l'Afrique fran-
çaisQ, initiateur, il y a vingt-cinq ans, de cette
œuvre hautement politique et généreuse.
P.-S. — Les dons à la Mosquée et à l'Institut
musulman de Paris doivent être adressés au
Crédit foncier d'Algét-ie et de Tunisie, 43, rue
Cambon, Paris, ou dans ses succursales de Casa-
blanca, Rabat, Tanger, Alger, Oran, Tunis,
Constantinople, Smyrne, Londres, et dans les
banques correspondantes : au Caire, à Alexan-
drie, etc.
ÉCHOS
UNE FIGURE DU VIEUX TCHAD
Le 14 janvier 1921, le Chérif Mohamed 1 d j ilé est mort
à Fort-Lamy.
Ildescendait d'Al Hussein,fils d'Ali et de Fathmé fille
du prophète. Son aïeul à la huitième génération nommé
Mohamed avait quitté La Mecque pour venir en Afrique.
Le père du- Cherif Mohamed Idjilé, le Chérif Djidda,
était le chef très considéré des Cheurafa du Bornou au
temps de la splendeur de cet Empire. Soixante et onze
villages -lui appartenaient dans lesquels'jamais le sultan
ne prélevait de droits.
Quand le Fakih peuhl Chérif Eddin, vers 1857, tra-
versale pays Bornouan, le Chérif Idjilé, âgé de onze ans.,
était à Kousseri près d'un Fakih vénérable qui lui
enseignait le Coran.
Chérif Eddin, surnommé Mallem Abou Cher, à cause
de sa longue chevelure, petit, noir, sale, vêtu d'une
longue chemise, marchant pieds nus, toujours porteur
d'un sabre, fut suivi par une foule immense qui le prenait
pour le Mahdi et avec lui se rendait à La Mecque. Le
Nord du Bornou fut presque dépeuplé, la mère, les
frères, les oncles du Chérif suivirent l'illuminé. Il en
fut de même de son bon maître, le vénérable fakih de
Kousseri, qui renvoya son élève au Bornou.
Les grains non moissonnés avaient été abandonnés.
« Le mil appartenait aux oiseaux », disait le Chérif dont
le père fit engranger par ses captifs en mille silos les
récoltes délaissées par ses -pieux voisins.
Sept mois après, Mallem Abou Cher qui avait d'abord
vaincu et tué le sultan du Baguirmi, tombait lui-même
sous les coups des Bouas de Korbol, et le Chérif vit
reven;r au Bornou ses parents et amis, désillusionnés et
piteux, souffrants de la variole, poussant devant eux des
troupeaux décimés et amaigris, et portant pour tout
vêtement « les peaux des chiens crevés de faim dans les
campements ».
Le Chérif Idjilé succéda à son père dans lecommande-
ment des Cheurafa et aussi dans sa haute autorité mo-
rale. Rabah, dès son arrivée au Bornou, se rendit compte
de l'influence de ce chef et de l'intérêt qu'il avait à l'atta-
cher à sa fortune. Aussi en fit-il u-n de ses commandants
de bann-ière, c'est-à-dire de Compagnie. Le Chérif
commandait 5oo hommes à pied et 100 cavaliers arabes
ou bornouan s. I! participa au combat de Togbao où Bre-
tonnet et ses compagnons succombèrent glorieusement
le 17 juillet 1899; le 28 octobre suivant, sa bannière
était parmi les 9 qui combattirent à Kouno, contre
Gentil et Robillot, les vengeurs de Bretonnet.
Le combat de Kouno fit grande impression sur les
compagnons de Rabah, et en particulier sur le Chérif. -
Aussi, après l'enlèvement de Kousseri, le 3 mars 1900,
par le commandant Lamy à la tête des missions Foureau-
Lamy et Joalland-Meynier, quand Rabah manifesta
l'intention de se porter au-devant des Français,le Chérif
Idjilé fut de ceux qui s'efforcèrent de l'en dissuader,
trouvant préférable d'attendre l'attaque à Dikoa même.
Rabah ne voulut pas se rendre à leurs raisons et vint
établir son camp à Lakta, à 7 kilomètres de Fort-'Lamy;
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.66%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.66%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 201/758
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k97878865/f201.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k97878865/f201.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k97878865/f201.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k97878865
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k97878865