Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1921-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1921 01 janvier 1921
Description : 1921/01/01 (A31,N1)-1921/12/31 (A31,N12). 1921/01/01 (A31,N1)-1921/12/31 (A31,N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97878865
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/07/2017
148 ' BULLETIN DU COMITÉ
trente habitants au kilomètre carré. Le progrès du
commerce et de l'industrie, l'installation et la
bonne marche de tout ce qui est indispensable à
un pays moderne demandent des intelligences ou
des bras nombreux.
Il est actuellement de mode, dans le beylik, de
déclarer que celui-ci a son plein de fonctionnaires,
et par conséquent de fonctionnaires français. La
cherté de la vie qui a obligé à entier dans des
proportions équivalentes les traitements, a enfanté
une formule qui retentit là-bas dans la bouche de
tout le monde : moins de fonctionnaires et mieux
payés. Mais comment diminuerait-on ces derniers,
alors que les bureaux de Tunis multiplient chaque
semaine formalités et paperasseries ? La réduction
de l'effectif des agents de l'Etat est raisonnable-
ment liée à l'allègement du travail qu'on leur
confie ou qu'on leur inflige.
Bien plutôt échet-il d'empêcher que deux
conjoints soient stipendiés simultanément par la
même administration ou par deux administrations
différentes. Ce cumul, absolument interdit dans
certains pays comme l'Allemagne, est assez fré-
quent en Tunisie, notamment à l'Office postal et
dans l'Enseignement. Les couples de ce genre
ont tout en double, traitement et indemnités de
cherté de vie et de logement. L'abus est clair. 11
sied de décider que la personne du sexe faible
qui, étant fonctionnaire, épousera quelqu'un
émargeant au budget de l'Etat, sera mise en dis-
ponibilité ou en congé illimité, ce qui la rendra
au rôle naturel pour lequel elle est faite, celui de
soigner son ménage et ses enfanls. Par contre-
coup, sera libéré un emploi grâce auquel vivra
une famille française de plus. Il va de soi qu'en
cas de décès du mari ou de divorce, la dame se-
rait réintégrée.
En attendant l'élimination des besognes sté-
riles, la Tunisie aurait tort de se priver des moyens
d'accomplir les tâches nouvelles qui surgissent
sous ses pas. La Conférence consultative a eu
beau refuser pour 1921 tout crédit pour des créa-
tions de postes, il faudra des maîtres et des mai-
tresses au fur et à mesure qu'on bâtira des écoles,
des géomètres et des inspecteurs d'agriculture au
fur et à mesure que s'étendra la colonisation
française ou indigène, des cantonniers au fur et à
mesure que s'allongera le réseau routier, etc. Au
surplus, si le contingent des fonctionnaires semble
anormal quand on le compare à celui de nos
compatriotes, il ne l'est nullement lorsqu'on le
rapproche du chiffre total de la population tuni-
sienne, ce qui est la véritable confrontation à
instituer.
Divers Français n'aspirent d'ailleurs pas à
s'ancrer à jamais dans la paisible rade de leurs
occupations officielles. Ils appartiennent à des
familles de cultivateurs ou de commerçants. Dans
l'endroit où ils demeurent, ils ont étudié une
affaire, acquis un terrain ou discerné le fruit d'un
négoce à monter. On héritage leur a procuré
quelques ressources. Eux seuls sont à même de
concevoir des projets de ce genre dans les locali-
tés éloignées où les particuliers ne fréquentent
guère. Ce sont des fonctionnaires de Mactar qui
ont colonisé à 10 lieues de là, et avec succès, la
plaine de Hohia, isolée au centre de la Tunisie, à
plus de 100 kilomètres de tout chemin de fer
d'alors. Mais les fonctionnaires répugnent à
démissionner sans pension et au moment de jouir
de celle-ci, ils sont trop vieux pour oser. Des
forces sont ainsi perdues pour le développement
de la Régence.
Les fonctionnaires ont droit à leur retraite en
Tunisie après vingt-cinq ans de labeur et à l'âge
de 55 ans pour le cadre actif et de GO pour le sé-
dentaire. Ils sollicitent actuellement le congé à
long terme afin de s'essayer à voguer en pleine
mer, tout en gardant la faculté de regagner le
havre si une tempête les refoulait. Ils réclament
la retraite proportionnelle à quinze et vingt an-
nées de services, afin d'être reversés en pleine
possession. de leurs moyens physiques dans la vie
civile tunisienne pour s'y adonner au commerce,
à l'industrie ou à l'agriculture. Parmi ceux que
la terre a séduits, d'aucuns souhaiteraient un lot
de colonisation. Il a été demandé que dans ce cas
la retraite proportionnelle capitalisée soit acceptée
par l'Etat en déduction de la valeur du lot et que
la Société de Prévoyance des fonctionnaires fasse
à ses anciens adhérents s'installant sur une pro-
priété, des prêts en première hypothèque au taux
le plus bas possible.
La Direction des Finances a formulé des objec-
tions contre ces desiderata. C'était son devoir d'en
montrer les inconvénients éventuels. Le devoir du
Gouvernement du Protectorat est de passer outre
à cette résistance, surtout en ce qui concerne les
retraites proportionnelles qu'il serait suffisant et
légitime de discipliner par des obligations de ré-
sidence en Tunisie. Quant à craindre que les sor-
ties prématurées s'intensifient au point de désor-
ganiser la caisse des retraites, l'appréhension est
exagérée. Peut-être au début y aura-t-il plusieurs
départs, car il est des personnes qui attendent la
réforme pour en profiter, mais ensuite il ne
s'écoulera vraisemblablement qu'un ruisselet. Si
faible soit-il, ce sera toujours quelque eau vive
épanchée annuellement sur le pays, quelques
Français de plus qui déployeront leur activité en
dehors des emplois officiels où ils seront numéri-
quement remplacés par des jeunes dont quelques-
uns viendront de France.
En même temps que l'administration consen-
tira à n'être pour quelques audacieux qu'une sorte
de séminaire où ils s'initieront à la libre vie afri-
caine avant de s'y plonger tout entiers, il lui in-
combe d'aider très nettement les familles nom-
breuses. Insister sur le motif serait oiseux. Justice
et utilité publique se joignent en Tunisie comme
en France pour recommander d'encourager et de
récompenser la natalité. En Tunisie, comme en
France d'ailleurs, les mêmes accoutumances rou-
tinières sont à vaincre.
Après avoir devancé la métropole par l'octroi
dès janvier 1905, d'avantages en espèces aux
fonctionnaires d'après la quantité d'enfants qu'ils
avaient, la Régence s'est endormie. L'idée de sa-
trente habitants au kilomètre carré. Le progrès du
commerce et de l'industrie, l'installation et la
bonne marche de tout ce qui est indispensable à
un pays moderne demandent des intelligences ou
des bras nombreux.
Il est actuellement de mode, dans le beylik, de
déclarer que celui-ci a son plein de fonctionnaires,
et par conséquent de fonctionnaires français. La
cherté de la vie qui a obligé à entier dans des
proportions équivalentes les traitements, a enfanté
une formule qui retentit là-bas dans la bouche de
tout le monde : moins de fonctionnaires et mieux
payés. Mais comment diminuerait-on ces derniers,
alors que les bureaux de Tunis multiplient chaque
semaine formalités et paperasseries ? La réduction
de l'effectif des agents de l'Etat est raisonnable-
ment liée à l'allègement du travail qu'on leur
confie ou qu'on leur inflige.
Bien plutôt échet-il d'empêcher que deux
conjoints soient stipendiés simultanément par la
même administration ou par deux administrations
différentes. Ce cumul, absolument interdit dans
certains pays comme l'Allemagne, est assez fré-
quent en Tunisie, notamment à l'Office postal et
dans l'Enseignement. Les couples de ce genre
ont tout en double, traitement et indemnités de
cherté de vie et de logement. L'abus est clair. 11
sied de décider que la personne du sexe faible
qui, étant fonctionnaire, épousera quelqu'un
émargeant au budget de l'Etat, sera mise en dis-
ponibilité ou en congé illimité, ce qui la rendra
au rôle naturel pour lequel elle est faite, celui de
soigner son ménage et ses enfanls. Par contre-
coup, sera libéré un emploi grâce auquel vivra
une famille française de plus. Il va de soi qu'en
cas de décès du mari ou de divorce, la dame se-
rait réintégrée.
En attendant l'élimination des besognes sté-
riles, la Tunisie aurait tort de se priver des moyens
d'accomplir les tâches nouvelles qui surgissent
sous ses pas. La Conférence consultative a eu
beau refuser pour 1921 tout crédit pour des créa-
tions de postes, il faudra des maîtres et des mai-
tresses au fur et à mesure qu'on bâtira des écoles,
des géomètres et des inspecteurs d'agriculture au
fur et à mesure que s'étendra la colonisation
française ou indigène, des cantonniers au fur et à
mesure que s'allongera le réseau routier, etc. Au
surplus, si le contingent des fonctionnaires semble
anormal quand on le compare à celui de nos
compatriotes, il ne l'est nullement lorsqu'on le
rapproche du chiffre total de la population tuni-
sienne, ce qui est la véritable confrontation à
instituer.
Divers Français n'aspirent d'ailleurs pas à
s'ancrer à jamais dans la paisible rade de leurs
occupations officielles. Ils appartiennent à des
familles de cultivateurs ou de commerçants. Dans
l'endroit où ils demeurent, ils ont étudié une
affaire, acquis un terrain ou discerné le fruit d'un
négoce à monter. On héritage leur a procuré
quelques ressources. Eux seuls sont à même de
concevoir des projets de ce genre dans les locali-
tés éloignées où les particuliers ne fréquentent
guère. Ce sont des fonctionnaires de Mactar qui
ont colonisé à 10 lieues de là, et avec succès, la
plaine de Hohia, isolée au centre de la Tunisie, à
plus de 100 kilomètres de tout chemin de fer
d'alors. Mais les fonctionnaires répugnent à
démissionner sans pension et au moment de jouir
de celle-ci, ils sont trop vieux pour oser. Des
forces sont ainsi perdues pour le développement
de la Régence.
Les fonctionnaires ont droit à leur retraite en
Tunisie après vingt-cinq ans de labeur et à l'âge
de 55 ans pour le cadre actif et de GO pour le sé-
dentaire. Ils sollicitent actuellement le congé à
long terme afin de s'essayer à voguer en pleine
mer, tout en gardant la faculté de regagner le
havre si une tempête les refoulait. Ils réclament
la retraite proportionnelle à quinze et vingt an-
nées de services, afin d'être reversés en pleine
possession. de leurs moyens physiques dans la vie
civile tunisienne pour s'y adonner au commerce,
à l'industrie ou à l'agriculture. Parmi ceux que
la terre a séduits, d'aucuns souhaiteraient un lot
de colonisation. Il a été demandé que dans ce cas
la retraite proportionnelle capitalisée soit acceptée
par l'Etat en déduction de la valeur du lot et que
la Société de Prévoyance des fonctionnaires fasse
à ses anciens adhérents s'installant sur une pro-
priété, des prêts en première hypothèque au taux
le plus bas possible.
La Direction des Finances a formulé des objec-
tions contre ces desiderata. C'était son devoir d'en
montrer les inconvénients éventuels. Le devoir du
Gouvernement du Protectorat est de passer outre
à cette résistance, surtout en ce qui concerne les
retraites proportionnelles qu'il serait suffisant et
légitime de discipliner par des obligations de ré-
sidence en Tunisie. Quant à craindre que les sor-
ties prématurées s'intensifient au point de désor-
ganiser la caisse des retraites, l'appréhension est
exagérée. Peut-être au début y aura-t-il plusieurs
départs, car il est des personnes qui attendent la
réforme pour en profiter, mais ensuite il ne
s'écoulera vraisemblablement qu'un ruisselet. Si
faible soit-il, ce sera toujours quelque eau vive
épanchée annuellement sur le pays, quelques
Français de plus qui déployeront leur activité en
dehors des emplois officiels où ils seront numéri-
quement remplacés par des jeunes dont quelques-
uns viendront de France.
En même temps que l'administration consen-
tira à n'être pour quelques audacieux qu'une sorte
de séminaire où ils s'initieront à la libre vie afri-
caine avant de s'y plonger tout entiers, il lui in-
combe d'aider très nettement les familles nom-
breuses. Insister sur le motif serait oiseux. Justice
et utilité publique se joignent en Tunisie comme
en France pour recommander d'encourager et de
récompenser la natalité. En Tunisie, comme en
France d'ailleurs, les mêmes accoutumances rou-
tinières sont à vaincre.
Après avoir devancé la métropole par l'octroi
dès janvier 1905, d'avantages en espèces aux
fonctionnaires d'après la quantité d'enfants qu'ils
avaient, la Régence s'est endormie. L'idée de sa-
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