Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1921-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1921 01 janvier 1921
Description : 1921/01/01 (A31,N1)-1921/12/31 (A31,N12). 1921/01/01 (A31,N1)-1921/12/31 (A31,N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97878865
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/07/2017
i24 BtJLLEÎIN ,Db COMITÉ
*
cauld nous découvre ce que son cœur renferme de
bonté et d'altruisme. Il lui donne des conseils
pour son installation. Il" l'engage à obtenir des
Touareg le terrain nécessaire sans les mécon-
tenter, de manière à avoir en eux des àmis et non
des ennemis. Il lui sera des plus utiles d'ap-
prendre la langue des Touareg, le tamaheq. Il lui
recommande de s'attacher à sa libération son iiL-
terprète militaire, Bou Djema, universellement
aimé et estimé dans l'Ahaggar, marié à une
hartina qui est bien, et qui, chose difficile, pour-
rait lui trouver de bons haratin. Il lui conseille
de se faire de bons.amis, parmi les imrad de pré-
férence, à qui il puisse demander conseils et ren-
seignements sincères. « J'en ai au moins quatre
sur qui je puisse compter entièrement. Comment
se sont-ils attachés à moi? Je ne leur ai fait au-
cun cadeau. Mais ils ont compris qu'ils avaient
en moi un ami, que je leur étais dévoué, qu'ils
pouvaient avoir confiance en moi, et ils m'ont
rendu la pareille de ce que j'étais pour eux. Ceux
qu'ici je regarde et que je traite comme de bons
et vrais amis, c'est Ouksem ag Berar, chef des
Dag Râli, son frère Abakag Chikât ag Mokham-
med (homme de soixante-six ans, qui ne circule
plus guère) et le fils de ce dernier, Ouksem ag
Chikàt, que j'appelle mon fils. Il y en a d'autres
que j'aime, que j'estime, sur qui je puis compter
pour beaucoup de choses. Mais ceux-là, je puis
leur demander n'importe quel conseil, renseigne-
ment, service, je suis sûr qu'ils me le rendront
de leur mieux.
« Je suis ravi de votre décision et de celle de
Pétri qui, outre le bien qu'elles procureront à
tout le pays, et la vie intéressante et utile qu'elles
vous donneront, me donneront la jpie de vous avoir
pendant le reste de ma vie probablement, pour
compagnons et proches voisins. »
Les conseils tout paternels du capitaine
Dépommier ont fait renoncer nos jeunes gens à
leur projet de colonisation.
« Victoire! écrit-il le 22 octobre 1914, une
grande victoire qui paraît décisive ! » Le grand
patriote exulte. Sa joie déborde en transmettant à
son jeune ami les détails de la dépêche que vient
de lui. apporter le brigadier Vella, qui était parti
le 29 septembre d'In-Salah.
Il parle dans cette lettre d'une invasion na-
vrante de sauterelles. La récolte de bechna, qui
s'annonçait passable, sera nulle. Par contre tous
les oued coulaient fort sur le passage du briga-
dier Vella.
Mais le pretre disparaît; 1 ancieir ocer de chas-
seurs prend le dessus lorsqu'il est question de
refouler un rezzou ou de châtier des brigands.
« L'officier de Kidal (6 novembre 1 9 12) vous
a-t-il informé qu'un rezzou commandé par un fils
- d'Abidin, et fort de 50 à 60 hommes, avait opéré
à 40 kilomètres de Kidal, tué le chef (les Iforas,
Safikloun et une douzaine de notables et razzié
tant et plus? Espérons que Dépommier pourra
les rejoindre. »
Puis le 1 er mars 1913 : « Il paraît qu'à Rât on
intrigue et on se remue beaucoup, Anmoud Sul-
tan et Cie. Vous ferez bien de surveiller les gens
et les nouvelles qui viennent de cette direction.
Le goum d'Ouargla a, paraît-il, été mobilisé à
cause de l'agitation qui se produit à Rât. Je n'en
dis pas un mot aux indigènes »,
Le 18 octobre 1914 : « Le capitaine me dit qu'il
va envoyer M. Girod avec 60 fusils dans l'Ahnet-
en attendant les nouvelles, pour se porter à la
rencontre du rezzou vaguement annoncé d'Oulad
Djerir. -Donc, à rheure présente, M. Girod est
probablement dans l Ahnet, à cinq à six jours au
sud d'Aoulef. Je vous envoie cette lettre pour
lui, ouverte. Ayez la bonté d'en prendre connais-
sance et d'ajouter de votre côté tous les renseigne-
ments supplémentaires ; puis tâchez de la lui
faire parvenir. Le mieux serait, ce me semble,
de choisir deux I-Klan-e-Taousit intelligents,
bien montés 4et connaissant bien l'Ahnet et feur
dire de chercher le lieutenant Girod parti d'Ao.111ef
et allant vers le sud de l'Ahnet jusqu'à ce qu'ils
le trouvent ».
Le 20 octobre 1914 : cc,Je reçois un mot de
l'adjudant Constant me disant qu'il vô'us donne
l'ordre de partir comme vous le désirez pour cou-
rir sus aux razzieurs. Litni vous rejoint. Je vous
engage à le retenir jusqu'à la fin de la poursuite.
C'est un homme qui a la grande habitude de ce
genre de poursuites et qui connaît le pays et les
gens et vous indique la. route à prendre pour
rejoindre l'ennemi, et si ppssible Moûsa. Il ne
faut plus évidemmentpasser par I-n-Ouzzâl, mais
se jeter bien plus à l'Ouest, après le nombre
de jours écoulés, et avec les 400 chameaux enlevés
aux Kel-Ahaggar qu'ils sont pressés de mettre en
sûreté. Les Marocains ont déjà fait du chemin
dans la direction de l'Ouest et du Nord-Ouest. Que
le bon Dieu vous garde, vous protège et vous
fasse la grâce d'anéantir cette bande de brigands 1
« Vous ferez bien de mettre, vos hommes en
uniformes gandoura blanche et ceinture rouge
dès que vous serez en région dangereuse : 1° pour
éviter les méprises avec les Soudanais et le groupe
d'Aoulef; 2° pour l'effet, moral que produit sur
l'ennemi l'uniforme du Sahara. »
Voilà la manière dont nous, le coq gaulois, nous
grattons les sables du désert. 'Cette pénétration
du pays de la soif et de la mort, cette transfor-
mation du nomade brigand en ami dévoué et en
gendarme, c'est l'oeuvre des deux hommes, des
deux amis, dont les noms, à perpétuité, resteront
inséparables dans les annales de gloire de notre
pays.
Le P. de Foucauld n'a jamais manqué de rap-
peler dans ses lettres les noms de nos vaillants
pionniers sahariens, noms familiers aux lecteurs
du Bulletin, c'est-à-dire lè commandant Ardail-
Ion, constructeur de Fort Charlet, à Djanet, à qui
je dois de précieuses indications concernant tout
ce qui touche au Sahara, MM. Niéger, Manuel,
Dépommier, Braud, Lafont, Désiré, ete. En toute
occasion il leur envoyait son bon et religieux sou-
*
cauld nous découvre ce que son cœur renferme de
bonté et d'altruisme. Il lui donne des conseils
pour son installation. Il" l'engage à obtenir des
Touareg le terrain nécessaire sans les mécon-
tenter, de manière à avoir en eux des àmis et non
des ennemis. Il lui sera des plus utiles d'ap-
prendre la langue des Touareg, le tamaheq. Il lui
recommande de s'attacher à sa libération son iiL-
terprète militaire, Bou Djema, universellement
aimé et estimé dans l'Ahaggar, marié à une
hartina qui est bien, et qui, chose difficile, pour-
rait lui trouver de bons haratin. Il lui conseille
de se faire de bons.amis, parmi les imrad de pré-
férence, à qui il puisse demander conseils et ren-
seignements sincères. « J'en ai au moins quatre
sur qui je puisse compter entièrement. Comment
se sont-ils attachés à moi? Je ne leur ai fait au-
cun cadeau. Mais ils ont compris qu'ils avaient
en moi un ami, que je leur étais dévoué, qu'ils
pouvaient avoir confiance en moi, et ils m'ont
rendu la pareille de ce que j'étais pour eux. Ceux
qu'ici je regarde et que je traite comme de bons
et vrais amis, c'est Ouksem ag Berar, chef des
Dag Râli, son frère Abakag Chikât ag Mokham-
med (homme de soixante-six ans, qui ne circule
plus guère) et le fils de ce dernier, Ouksem ag
Chikàt, que j'appelle mon fils. Il y en a d'autres
que j'aime, que j'estime, sur qui je puis compter
pour beaucoup de choses. Mais ceux-là, je puis
leur demander n'importe quel conseil, renseigne-
ment, service, je suis sûr qu'ils me le rendront
de leur mieux.
« Je suis ravi de votre décision et de celle de
Pétri qui, outre le bien qu'elles procureront à
tout le pays, et la vie intéressante et utile qu'elles
vous donneront, me donneront la jpie de vous avoir
pendant le reste de ma vie probablement, pour
compagnons et proches voisins. »
Les conseils tout paternels du capitaine
Dépommier ont fait renoncer nos jeunes gens à
leur projet de colonisation.
« Victoire! écrit-il le 22 octobre 1914, une
grande victoire qui paraît décisive ! » Le grand
patriote exulte. Sa joie déborde en transmettant à
son jeune ami les détails de la dépêche que vient
de lui. apporter le brigadier Vella, qui était parti
le 29 septembre d'In-Salah.
Il parle dans cette lettre d'une invasion na-
vrante de sauterelles. La récolte de bechna, qui
s'annonçait passable, sera nulle. Par contre tous
les oued coulaient fort sur le passage du briga-
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Mais le pretre disparaît; 1 ancieir ocer de chas-
seurs prend le dessus lorsqu'il est question de
refouler un rezzou ou de châtier des brigands.
« L'officier de Kidal (6 novembre 1 9 12) vous
a-t-il informé qu'un rezzou commandé par un fils
- d'Abidin, et fort de 50 à 60 hommes, avait opéré
à 40 kilomètres de Kidal, tué le chef (les Iforas,
Safikloun et une douzaine de notables et razzié
tant et plus? Espérons que Dépommier pourra
les rejoindre. »
Puis le 1 er mars 1913 : « Il paraît qu'à Rât on
intrigue et on se remue beaucoup, Anmoud Sul-
tan et Cie. Vous ferez bien de surveiller les gens
et les nouvelles qui viennent de cette direction.
Le goum d'Ouargla a, paraît-il, été mobilisé à
cause de l'agitation qui se produit à Rât. Je n'en
dis pas un mot aux indigènes »,
Le 18 octobre 1914 : « Le capitaine me dit qu'il
va envoyer M. Girod avec 60 fusils dans l'Ahnet-
en attendant les nouvelles, pour se porter à la
rencontre du rezzou vaguement annoncé d'Oulad
Djerir. -Donc, à rheure présente, M. Girod est
probablement dans l Ahnet, à cinq à six jours au
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lui, ouverte. Ayez la bonté d'en prendre connais-
sance et d'ajouter de votre côté tous les renseigne-
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faire parvenir. Le mieux serait, ce me semble,
de choisir deux I-Klan-e-Taousit intelligents,
bien montés 4et connaissant bien l'Ahnet et feur
dire de chercher le lieutenant Girod parti d'Ao.111ef
et allant vers le sud de l'Ahnet jusqu'à ce qu'ils
le trouvent ».
Le 20 octobre 1914 : cc,Je reçois un mot de
l'adjudant Constant me disant qu'il vô'us donne
l'ordre de partir comme vous le désirez pour cou-
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engage à le retenir jusqu'à la fin de la poursuite.
C'est un homme qui a la grande habitude de ce
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gens et vous indique la. route à prendre pour
rejoindre l'ennemi, et si ppssible Moûsa. Il ne
faut plus évidemmentpasser par I-n-Ouzzâl, mais
se jeter bien plus à l'Ouest, après le nombre
de jours écoulés, et avec les 400 chameaux enlevés
aux Kel-Ahaggar qu'ils sont pressés de mettre en
sûreté. Les Marocains ont déjà fait du chemin
dans la direction de l'Ouest et du Nord-Ouest. Que
le bon Dieu vous garde, vous protège et vous
fasse la grâce d'anéantir cette bande de brigands 1
« Vous ferez bien de mettre, vos hommes en
uniformes gandoura blanche et ceinture rouge
dès que vous serez en région dangereuse : 1° pour
éviter les méprises avec les Soudanais et le groupe
d'Aoulef; 2° pour l'effet, moral que produit sur
l'ennemi l'uniforme du Sahara. »
Voilà la manière dont nous, le coq gaulois, nous
grattons les sables du désert. 'Cette pénétration
du pays de la soif et de la mort, cette transfor-
mation du nomade brigand en ami dévoué et en
gendarme, c'est l'oeuvre des deux hommes, des
deux amis, dont les noms, à perpétuité, resteront
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pays.
Le P. de Foucauld n'a jamais manqué de rap-
peler dans ses lettres les noms de nos vaillants
pionniers sahariens, noms familiers aux lecteurs
du Bulletin, c'est-à-dire lè commandant Ardail-
Ion, constructeur de Fort Charlet, à Djanet, à qui
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