Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1921-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1921 01 janvier 1921
Description : 1921/01/01 (A31,N1)-1921/12/31 (A31,N12). 1921/01/01 (A31,N1)-1921/12/31 (A31,N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k97878865
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/07/2017
122 BULLETIN DU COMITÉ
montant des bons que divers intéressés lui ont
envoyés pour en toucher le montant à Motylinski.
Il demande encore (23 février 1913) qu'on
donne aux militaires de passage l'ordre de nô pas
réquisitionner, mais d'acheter. « Il est évident
que c'est injuste ; les cultivateurs cultivent pour
récolter et non pas pour vendre en herbe avant la
récolte ».
Dans de nombreuses autres lettres il demande
des permis de circulation pour ses chers Dag-
Râli, soit pour toucher des fonds à In-Salah, soit
pour chercher du bechna à Agadez ou ailleurs.
On a recours à lui pour obtenir des outils. « Je
.reçois une lettre'd'Ouksem (22 août 1912) me de-
mandant d'obtenir pour lui, de Motylinski, le
prêt de deux pioches. On lui en a déjà prêté une.
Il en demande deux autres pour l'achèvement
d'une foggara qu'il fait à Abalessa, et qui pré-
sente des difficultés à cause de la dureté du ter-
rain. Il rendra les trois pioches dès l'achèvement
de la foggara. Si vous voulez bien les prêter, ayez
la bonté de les remettre au hartani Aggag, por-
teur de la présente ».
Ouksem renvoie à Motylinski les trois pioches,
en même temps que le gourdin avec lequel Med-
dah a blessé le taleb, comme le raconte la lettre
suivante du 9 février 1913. « Le kébir d'Abalessa
vous demande de faire en sorte qu'un nommé
Meddah sorte du pays. Ce dernier, avec ses habi-
tudes d'injurier et de frapper, finira par s'adresser
à quelqu'un qui ne supportera pas ses coups ou
ses injures, et qui lui répondra par un coup de
sabre ou de fusil. Il vient encore de blesser d'un
coup de bâton à la tête un taleb du Touat établi
à Abalessa. Le départ de Meddah ferait rentrer la
paix dans le village. »
Il a le grand souci de procurer des semences à
ses enfants. « Ci-joint (lettre du tel' décembre
1912) une lettre d'Oumberek., le kébir d'I-n-Ama-:-
gel. C'est le meilleur de tous les kébir de l'Ahag-
gar, un très brave homme tout à fait sûr. Il me
demande de tâcher de lui trouver le prêt d'une
demi-charge (90 litres) de blé pour semences. Je
ne les ai pas, il ne me reste que juste ma provi-
sion. Je ne puis que vous l'adresser. Vous aurez
probablement reçu des instructions concernant
des avances de ce genre. Tout ce que je puis dire
c'est qu'à mes yeux celle-ci serait utile à faire,
et d'une sûreté absolue, étant donné que c'est
Oumberek qui fait la demande ».
Dans une autre lettre du 30 décembre, il de-
mande qu'on confie des graines en toute sécurité
à Saïd, fils aîné du kébir de Tamanrasset, attendu
qu'il est sérieux, laborieux, économe, tranquille,
avec un très bon esprit. « Les Imrad, ajoute-t-il,
n'ont, je crois, pas besoin de graines, mais cer-
tains haratin ont fait pour leur compte des fog-
gara; d'autres, en assez grand nombre, outre les
jardins qu'ils cultivent pour les Imrad, se sont
creusé des puits et se cultivent des petits jardins
personnels. Ce sont tous ces haratin qui man-
quent, je crois, de grains ».
Mais Saïd a commis l'indiscrétion de demander
une quantité exagérée de blé. Le P. de Foucauld
raconte dans sa lettre du 4 janvier 1913 qu'il lui
a administré une semonce de premier ordre.
Il réitère sa demande de graines (5 janvier
1913) pour le kébir d 'I-n-Amagal, du blé pour
la semence et du bechna pour la nourriture. Les
jardins sont dans une position particulière. Leurs
propriétaires, des nobles, sont dans l'Aïr; ils se
confient à leurs haratin. On peut présumer qu'ils
leur ont laissé les graines et que les haratin les
ont mangées.
L'appréhension de la disette lui dicte des con-
seils de prudence. Il pousse à l'économie du blé,
la prochaine récolte étant bien compromise par
la gelée. Le bechna (sorgho à graines blanches)
n'abondera pas non plus cette année et le beurre
est hors de prix. Quand la famine a disparu ceux
dont les caravanes ne sont pas encore là emprun-
tent à ceux dont les provisions sont arrivées.
Le bon P. de Foucauld est bien indulgent pour
ses Dag-Râli. Et pourtant il lui est arrivé parfois
de s'abuser sur leur compte comme nous le ver-
rons dans les lettres suivantes : « Je reçois une
lettre de Mokhammed Abdallah, kébir de Tit
(22 août 1912), au sujet du jeune Bella que vous
avez dû voir à Motylinski. Il m'écrit qu'en ce
moment Bella est auprès de lui, se conduit bien
et ne lui donne aucun sujet de plainte. Il est
cependant arrivé une lettre, de Motylinski enjoi-
gnant à Bella d'y venir pour y être emprisonné
pour cause d'insoumission à .lui, Mokhammed
Abdallah. Mokhammed. Abdallah me demande de
présenter de sa part une requête à cette fin que
Bella', dont il est satisfait, soit exempté du
voyage de Motylinski et de la prison. »
Le Père a dû apprendre que ledit Bella était
indigne de sa commisération, puisqu'il écrivait
le 4 septembre : « Aussitôt que votre lettre m'est
pàrvenue j'ai fait écrire au kébir de Tit, maître
et non père de Bella, lequel est son esclave et
non son fils, d'envoyer immédiaiement Bella à
Motylinski pour y achever son temps de prison ;
heureux est-il de n'avoir pas une punition plus
grave. »
Il en veut à ce Bella qui l'a trompé. Il serait
enchanté de le voir pincé. « Pour Bella. écrit-il
le 4 janvier 1913, il a passé ici de nuit sans s'ar-
rêter. On a fait prendre ses traces et envoyé à sa
recherche dans les directions de Tit-Abalessa et
de Tagraubait-Amsel-Tigenouin. Ordre a été
donné de l'amener dès qu'il paraîtrait, avec dé-
fense de l'accueillir dans aucun village, campe-
ment ou caravane ».
La chegga est une cotonnade bleue très en
vogue chez les Touareg. Elle leur sert de monnaie
d'échange également. On paie avec la chegga
un chameau, des dattes, etc. Les caravanes en
emportent dans ce but 3 ou 4 pièces. On la débite
au draa, la coudée, longueur de l'avant-bras.
Un objet vaut plus ou moins de draa.
Le Père a le souci de ne pas les laisser man-
quer de chegga. « Peu avant son départ (lettre
du 5 octobre 1910) j'ai demandé à M. Dépommier
montant des bons que divers intéressés lui ont
envoyés pour en toucher le montant à Motylinski.
Il demande encore (23 février 1913) qu'on
donne aux militaires de passage l'ordre de nô pas
réquisitionner, mais d'acheter. « Il est évident
que c'est injuste ; les cultivateurs cultivent pour
récolter et non pas pour vendre en herbe avant la
récolte ».
Dans de nombreuses autres lettres il demande
des permis de circulation pour ses chers Dag-
Râli, soit pour toucher des fonds à In-Salah, soit
pour chercher du bechna à Agadez ou ailleurs.
On a recours à lui pour obtenir des outils. « Je
.reçois une lettre'd'Ouksem (22 août 1912) me de-
mandant d'obtenir pour lui, de Motylinski, le
prêt de deux pioches. On lui en a déjà prêté une.
Il en demande deux autres pour l'achèvement
d'une foggara qu'il fait à Abalessa, et qui pré-
sente des difficultés à cause de la dureté du ter-
rain. Il rendra les trois pioches dès l'achèvement
de la foggara. Si vous voulez bien les prêter, ayez
la bonté de les remettre au hartani Aggag, por-
teur de la présente ».
Ouksem renvoie à Motylinski les trois pioches,
en même temps que le gourdin avec lequel Med-
dah a blessé le taleb, comme le raconte la lettre
suivante du 9 février 1913. « Le kébir d'Abalessa
vous demande de faire en sorte qu'un nommé
Meddah sorte du pays. Ce dernier, avec ses habi-
tudes d'injurier et de frapper, finira par s'adresser
à quelqu'un qui ne supportera pas ses coups ou
ses injures, et qui lui répondra par un coup de
sabre ou de fusil. Il vient encore de blesser d'un
coup de bâton à la tête un taleb du Touat établi
à Abalessa. Le départ de Meddah ferait rentrer la
paix dans le village. »
Il a le grand souci de procurer des semences à
ses enfants. « Ci-joint (lettre du tel' décembre
1912) une lettre d'Oumberek., le kébir d'I-n-Ama-:-
gel. C'est le meilleur de tous les kébir de l'Ahag-
gar, un très brave homme tout à fait sûr. Il me
demande de tâcher de lui trouver le prêt d'une
demi-charge (90 litres) de blé pour semences. Je
ne les ai pas, il ne me reste que juste ma provi-
sion. Je ne puis que vous l'adresser. Vous aurez
probablement reçu des instructions concernant
des avances de ce genre. Tout ce que je puis dire
c'est qu'à mes yeux celle-ci serait utile à faire,
et d'une sûreté absolue, étant donné que c'est
Oumberek qui fait la demande ».
Dans une autre lettre du 30 décembre, il de-
mande qu'on confie des graines en toute sécurité
à Saïd, fils aîné du kébir de Tamanrasset, attendu
qu'il est sérieux, laborieux, économe, tranquille,
avec un très bon esprit. « Les Imrad, ajoute-t-il,
n'ont, je crois, pas besoin de graines, mais cer-
tains haratin ont fait pour leur compte des fog-
gara; d'autres, en assez grand nombre, outre les
jardins qu'ils cultivent pour les Imrad, se sont
creusé des puits et se cultivent des petits jardins
personnels. Ce sont tous ces haratin qui man-
quent, je crois, de grains ».
Mais Saïd a commis l'indiscrétion de demander
une quantité exagérée de blé. Le P. de Foucauld
raconte dans sa lettre du 4 janvier 1913 qu'il lui
a administré une semonce de premier ordre.
Il réitère sa demande de graines (5 janvier
1913) pour le kébir d 'I-n-Amagal, du blé pour
la semence et du bechna pour la nourriture. Les
jardins sont dans une position particulière. Leurs
propriétaires, des nobles, sont dans l'Aïr; ils se
confient à leurs haratin. On peut présumer qu'ils
leur ont laissé les graines et que les haratin les
ont mangées.
L'appréhension de la disette lui dicte des con-
seils de prudence. Il pousse à l'économie du blé,
la prochaine récolte étant bien compromise par
la gelée. Le bechna (sorgho à graines blanches)
n'abondera pas non plus cette année et le beurre
est hors de prix. Quand la famine a disparu ceux
dont les caravanes ne sont pas encore là emprun-
tent à ceux dont les provisions sont arrivées.
Le bon P. de Foucauld est bien indulgent pour
ses Dag-Râli. Et pourtant il lui est arrivé parfois
de s'abuser sur leur compte comme nous le ver-
rons dans les lettres suivantes : « Je reçois une
lettre de Mokhammed Abdallah, kébir de Tit
(22 août 1912), au sujet du jeune Bella que vous
avez dû voir à Motylinski. Il m'écrit qu'en ce
moment Bella est auprès de lui, se conduit bien
et ne lui donne aucun sujet de plainte. Il est
cependant arrivé une lettre, de Motylinski enjoi-
gnant à Bella d'y venir pour y être emprisonné
pour cause d'insoumission à .lui, Mokhammed
Abdallah. Mokhammed. Abdallah me demande de
présenter de sa part une requête à cette fin que
Bella', dont il est satisfait, soit exempté du
voyage de Motylinski et de la prison. »
Le Père a dû apprendre que ledit Bella était
indigne de sa commisération, puisqu'il écrivait
le 4 septembre : « Aussitôt que votre lettre m'est
pàrvenue j'ai fait écrire au kébir de Tit, maître
et non père de Bella, lequel est son esclave et
non son fils, d'envoyer immédiaiement Bella à
Motylinski pour y achever son temps de prison ;
heureux est-il de n'avoir pas une punition plus
grave. »
Il en veut à ce Bella qui l'a trompé. Il serait
enchanté de le voir pincé. « Pour Bella. écrit-il
le 4 janvier 1913, il a passé ici de nuit sans s'ar-
rêter. On a fait prendre ses traces et envoyé à sa
recherche dans les directions de Tit-Abalessa et
de Tagraubait-Amsel-Tigenouin. Ordre a été
donné de l'amener dès qu'il paraîtrait, avec dé-
fense de l'accueillir dans aucun village, campe-
ment ou caravane ».
La chegga est une cotonnade bleue très en
vogue chez les Touareg. Elle leur sert de monnaie
d'échange également. On paie avec la chegga
un chameau, des dattes, etc. Les caravanes en
emportent dans ce but 3 ou 4 pièces. On la débite
au draa, la coudée, longueur de l'avant-bras.
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Le Père a le souci de ne pas les laisser man-
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