Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1909-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1909 01 janvier 1909
Description : 1909/01/01 (N1,A19)-1909/12/31 (N12,A19). 1909/01/01 (N1,A19)-1909/12/31 (N12,A19).
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9787844t
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/07/2017
DE L'AFRIQUE FRANÇAISE 79
une longue durée à acheter annuellement à l'entreprise de
l'Ouenza 120.000 tonnes de minerai de fer, au prix de re-
vient majoré d'un bénéfice d'un franc, sont au nombre de
neuf : trois usines françaises, trois anglaises, deux alle-
mandes et une belge. Une seule fabrique des armes de
guerre, celle du Creusot. L'usine Krupp, qui avait été éga-
lement sollicitée et avait adhéré au consortium, s'en est
retirée il y a quelque temps et a demandé à être déliée de
l'engagement qu'elle avait pris, elle aussi, d'acheter à
l'Ouenza. j 20.000 tonnes de minerai par an.
Nous avons démontré que la présence de participants
étrangers dans cette affaire était des plus rationnelles et
presque forcée. Il est facile de se rendre compte que rien
n'a été négligé pour que la prépondérance restât indiscuta-
blement à nos nationaux et aux intérêts français. Le capital
initial sera en majorité formé de capitaux français (plus
de 720/0) ; deux sociétés distinctes seraient constituées pour
la construction et l'exploitation du chemin de fer et pour
l'exploitation des minières.
- Le projet de loi voté, la Société d'études fera donc place
à deux Sociétés constituées conformément à la loi fran-
çaise. La Société du chemin de fer aura un conseil d'admi-
nistration entièrement français, un personnel d'exploita-
tion entièrement français. Le chemin de fer étant un élé-
ment de domination et de sécurité, ces garanties devaient
être formellement exigées par la convention.
Quant à la Société d'exploitation des minières, son con-
seil d'administration comprendra une majorité d'adminis-
trateurs (onze administrateurs français contre sept étran-
gers.) la ; le vote par correspondance sera admis et en outre
a convention dispose que, pendant toute la durée de la
concession, le president du Conseil d'administration et
l'administrateur délégué seront français. Ainsi les précau-
tions sont prises pour que la direction de l'entreprise reste
exclusivement française. On ne pourrait citer de contrats
d'amodiation ou 'de concession où de pareilles exigences
aient été-f ormulées ; nous ne risquons pas de voir à l'Ouenza
ce qui s'est passé ailleurs : une Société exclusivement
étrangère se substituant bientôt au concessionnaire fran-
çais primitif, sans que la loi -puisse utilement intervenir.
Les futurs exploitants -se sont engagés à consacrer les
fonds nécessaires à l'établissement d'une infirmerie dis-
pensaire et de consultations médicales- pour le personnel
européen et indigène de l'exploitation, à la construction
d'écoles susceptibles de recevoir tous les enfants européens
ët indigènes d'âge scolaire et à l'entretien du personnel
enseignant.
M. le gouverneur général rappelait, avec raison, à la
tribune de la Chambre, à la séance du 14 janvier dernier,
que seuls les producteurs étrangers ont intérêt à faire
echouer le projet qui, après une étude des plus conscien-
cieuses du service local des mines, a reçu l'approbation du
Conseil général des mines, du Conseil général des ponts et
chaussées, des assemblées algériennes, du Conseil des
ministres et du Conseil d'Etat.
Eu conséquence, nous vous demandons, Messieurs les
députés, qu'on permette enfin au représentant de la Répu-
blique française en Algérie de répondre publiquement aux
insinuations perfides qu'on persiste à propager.
Vous constaterez alors sur quelles erreurs grossières
repose la campagne poursuivie contre le projet.
La Chambre a inscrit la discussion de ce projet à son
ordre du jour, après le vote des propositions relatives 't
l'impôt sur le revenu. Nous venons vous prier de ne pas
retarder davantage un débat plus que jamais nécessaire et
de ratifier les conclusions du rapport de votre commission
des travaux publics.
Vous reconnaîtrez ainsi à l'Algérie, aujourd'hui respon-
sable de son budget, le droit de tirer parti des richesses
je son sol et vous proclamerez, avec nous, que l'intérêt
national consiste à favoriser l'essor de sa production et de
son commerce, et à lui assurer une place de plus en plus
large sur les marchés extérieurs, la prospérité de la colo-
nie demeurant un précieux élément de la grandeur et de
la puissance de la France.
De nouveaux atermoiements — vous l'admettrez aisé-
ment — auraient pour l'Algérie les conséquences les plus
déplorables : ce serait la démonstration que les contrats
passés avec la colonie ne sont pas susceptibles d'exécu-
tion; ce serait alors le découragement pour tous ceux qui
se proposent d'apporter à notre pays le concours de leur
capitaux et de leur expérience.
Après lecture et discussion des termes de l'exposé qui précède,
la motion suivante, mise aux voix, a été adoptée à l'unanimité par
les membres présents :
« Les délégués financiers de l'Algérie, réunis hors ses-
sion, en séance privée dans la salle des délibérations de la
Chambre de commerce d'Alger
M Considérant que les projets de loi actuellement soumis
à l'approbation des Chambres et relatifs à l'Ouenza offrent
pour l'avenir de l'Algérie une importance de tout premier
ordre ;
« Considérant que ces projets, pendants depuis plusieurs
années devant les pouvoirs publics, ont été soumis à une
longue et minutieuse instruction; que tout nouveau renvoi
porterait le plus grand préjudice à la colonie et par consé-
quent à la France — les intérêts de la colonie et ceux de la
mère patrie étant intimement liés et absolument solidaires,
« Prient instamment MM. les députés de vouloir bien
maintenir de façon rigoureuse, ainsi qu'ils l'ont déjà décidé
au cours de la séance du 14 janvier 1909 et après le vote
de l'impôt sur Je revenu, la discussion des projets de loi
relatifs à la question de l'Ouenza. »
Est-il besoin d'ajouter un mot à cet exposé ? Il
précise très nettement le point de vue algérien
et il éclaircit ce qui est encore obscur dans cette
affaire de l'Ouenza. Le débat peut-il maintenant
être reculé ? Et le vote qui interviendra n'est-il
pas certain?
VICTOR DÉMONTÉS.
Sur les confins de l'Algérie. — D'après les
dernières nouvelles reçues de l'Ouest, le Rogui
serait campé sur les bords de l'oued El-Haddar,
près de Meknassa-Tahtania. Sa mehalla se com-
posait de 1.500 hommes bien armés dont 800 ca-
valiers ; il pourrait compter, en outre, sur les
contingents des Riata, Tsoul et Branès qui lui
auraient promis leurs concours. Le rogui serait
entré aussi en négociations avec les Haïaïna dont
le territoire s'étend jusqu'aux portes de Fez, afin
d'obtenir, sinon leur alliance, du moins leur
neutralité. Il est inconstestable que le voisinage
de Bou Ilamara peut constituer, à un moment
donné, un danger sérieux pour Mouley Hafid. Le
bruit court, d'ailleurs, dans la région d'Oujda-,
de la présence à l'Est de Fez d'une mehalla hafi-
dienne destinée à s'opposer éventuellement à la
marche du Rogui.
Des dissentiments se seraient élevés entre dif-
férentes fractions des Riata, et l'une d'elles, pour
y couper court, aurait invité Bou Hamara à se
rendre à Tasa. Celui- ci serait entré dans cette
ville le 21 janvier et y aurait séjourné trois jours.
Les habitants lui auraient versé une contribu-
tion de 1.100 douros.
Différents personnages, tant européens qu'indi-
gènes, sont arrivés récemment à Oujda, venant
du camp du Prétendant ; le bruit a alors couru
qu'ils avaient pour mission de solliciter, pour
Bou Hamara, le concours financier des sociétés
minières espagnoles.
Le passage du Rogui n'a laissé sur la rive droite
de la Moulouya que le souvenir des impositions
qu'il a prélevées sur les tribus. Les quelques
caïds restés fidèles à sa causene sontplus écoutés,
une longue durée à acheter annuellement à l'entreprise de
l'Ouenza 120.000 tonnes de minerai de fer, au prix de re-
vient majoré d'un bénéfice d'un franc, sont au nombre de
neuf : trois usines françaises, trois anglaises, deux alle-
mandes et une belge. Une seule fabrique des armes de
guerre, celle du Creusot. L'usine Krupp, qui avait été éga-
lement sollicitée et avait adhéré au consortium, s'en est
retirée il y a quelque temps et a demandé à être déliée de
l'engagement qu'elle avait pris, elle aussi, d'acheter à
l'Ouenza. j 20.000 tonnes de minerai par an.
Nous avons démontré que la présence de participants
étrangers dans cette affaire était des plus rationnelles et
presque forcée. Il est facile de se rendre compte que rien
n'a été négligé pour que la prépondérance restât indiscuta-
blement à nos nationaux et aux intérêts français. Le capital
initial sera en majorité formé de capitaux français (plus
de 720/0) ; deux sociétés distinctes seraient constituées pour
la construction et l'exploitation du chemin de fer et pour
l'exploitation des minières.
- Le projet de loi voté, la Société d'études fera donc place
à deux Sociétés constituées conformément à la loi fran-
çaise. La Société du chemin de fer aura un conseil d'admi-
nistration entièrement français, un personnel d'exploita-
tion entièrement français. Le chemin de fer étant un élé-
ment de domination et de sécurité, ces garanties devaient
être formellement exigées par la convention.
Quant à la Société d'exploitation des minières, son con-
seil d'administration comprendra une majorité d'adminis-
trateurs (onze administrateurs français contre sept étran-
gers.) la ; le vote par correspondance sera admis et en outre
a convention dispose que, pendant toute la durée de la
concession, le president du Conseil d'administration et
l'administrateur délégué seront français. Ainsi les précau-
tions sont prises pour que la direction de l'entreprise reste
exclusivement française. On ne pourrait citer de contrats
d'amodiation ou 'de concession où de pareilles exigences
aient été-f ormulées ; nous ne risquons pas de voir à l'Ouenza
ce qui s'est passé ailleurs : une Société exclusivement
étrangère se substituant bientôt au concessionnaire fran-
çais primitif, sans que la loi -puisse utilement intervenir.
Les futurs exploitants -se sont engagés à consacrer les
fonds nécessaires à l'établissement d'une infirmerie dis-
pensaire et de consultations médicales- pour le personnel
européen et indigène de l'exploitation, à la construction
d'écoles susceptibles de recevoir tous les enfants européens
ët indigènes d'âge scolaire et à l'entretien du personnel
enseignant.
M. le gouverneur général rappelait, avec raison, à la
tribune de la Chambre, à la séance du 14 janvier dernier,
que seuls les producteurs étrangers ont intérêt à faire
echouer le projet qui, après une étude des plus conscien-
cieuses du service local des mines, a reçu l'approbation du
Conseil général des mines, du Conseil général des ponts et
chaussées, des assemblées algériennes, du Conseil des
ministres et du Conseil d'Etat.
Eu conséquence, nous vous demandons, Messieurs les
députés, qu'on permette enfin au représentant de la Répu-
blique française en Algérie de répondre publiquement aux
insinuations perfides qu'on persiste à propager.
Vous constaterez alors sur quelles erreurs grossières
repose la campagne poursuivie contre le projet.
La Chambre a inscrit la discussion de ce projet à son
ordre du jour, après le vote des propositions relatives 't
l'impôt sur le revenu. Nous venons vous prier de ne pas
retarder davantage un débat plus que jamais nécessaire et
de ratifier les conclusions du rapport de votre commission
des travaux publics.
Vous reconnaîtrez ainsi à l'Algérie, aujourd'hui respon-
sable de son budget, le droit de tirer parti des richesses
je son sol et vous proclamerez, avec nous, que l'intérêt
national consiste à favoriser l'essor de sa production et de
son commerce, et à lui assurer une place de plus en plus
large sur les marchés extérieurs, la prospérité de la colo-
nie demeurant un précieux élément de la grandeur et de
la puissance de la France.
De nouveaux atermoiements — vous l'admettrez aisé-
ment — auraient pour l'Algérie les conséquences les plus
déplorables : ce serait la démonstration que les contrats
passés avec la colonie ne sont pas susceptibles d'exécu-
tion; ce serait alors le découragement pour tous ceux qui
se proposent d'apporter à notre pays le concours de leur
capitaux et de leur expérience.
Après lecture et discussion des termes de l'exposé qui précède,
la motion suivante, mise aux voix, a été adoptée à l'unanimité par
les membres présents :
« Les délégués financiers de l'Algérie, réunis hors ses-
sion, en séance privée dans la salle des délibérations de la
Chambre de commerce d'Alger
M Considérant que les projets de loi actuellement soumis
à l'approbation des Chambres et relatifs à l'Ouenza offrent
pour l'avenir de l'Algérie une importance de tout premier
ordre ;
« Considérant que ces projets, pendants depuis plusieurs
années devant les pouvoirs publics, ont été soumis à une
longue et minutieuse instruction; que tout nouveau renvoi
porterait le plus grand préjudice à la colonie et par consé-
quent à la France — les intérêts de la colonie et ceux de la
mère patrie étant intimement liés et absolument solidaires,
« Prient instamment MM. les députés de vouloir bien
maintenir de façon rigoureuse, ainsi qu'ils l'ont déjà décidé
au cours de la séance du 14 janvier 1909 et après le vote
de l'impôt sur Je revenu, la discussion des projets de loi
relatifs à la question de l'Ouenza. »
Est-il besoin d'ajouter un mot à cet exposé ? Il
précise très nettement le point de vue algérien
et il éclaircit ce qui est encore obscur dans cette
affaire de l'Ouenza. Le débat peut-il maintenant
être reculé ? Et le vote qui interviendra n'est-il
pas certain?
VICTOR DÉMONTÉS.
Sur les confins de l'Algérie. — D'après les
dernières nouvelles reçues de l'Ouest, le Rogui
serait campé sur les bords de l'oued El-Haddar,
près de Meknassa-Tahtania. Sa mehalla se com-
posait de 1.500 hommes bien armés dont 800 ca-
valiers ; il pourrait compter, en outre, sur les
contingents des Riata, Tsoul et Branès qui lui
auraient promis leurs concours. Le rogui serait
entré aussi en négociations avec les Haïaïna dont
le territoire s'étend jusqu'aux portes de Fez, afin
d'obtenir, sinon leur alliance, du moins leur
neutralité. Il est inconstestable que le voisinage
de Bou Ilamara peut constituer, à un moment
donné, un danger sérieux pour Mouley Hafid. Le
bruit court, d'ailleurs, dans la région d'Oujda-,
de la présence à l'Est de Fez d'une mehalla hafi-
dienne destinée à s'opposer éventuellement à la
marche du Rogui.
Des dissentiments se seraient élevés entre dif-
férentes fractions des Riata, et l'une d'elles, pour
y couper court, aurait invité Bou Hamara à se
rendre à Tasa. Celui- ci serait entré dans cette
ville le 21 janvier et y aurait séjourné trois jours.
Les habitants lui auraient versé une contribu-
tion de 1.100 douros.
Différents personnages, tant européens qu'indi-
gènes, sont arrivés récemment à Oujda, venant
du camp du Prétendant ; le bruit a alors couru
qu'ils avaient pour mission de solliciter, pour
Bou Hamara, le concours financier des sociétés
minières espagnoles.
Le passage du Rogui n'a laissé sur la rive droite
de la Moulouya que le souvenir des impositions
qu'il a prélevées sur les tribus. Les quelques
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