Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1909-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1909 01 janvier 1909
Description : 1909/01/01 (N1,A19)-1909/12/31 (N12,A19). 1909/01/01 (N1,A19)-1909/12/31 (N12,A19).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9787844t
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/07/2017
DE L'AFRIQUE FRANÇAISE 55
instructions parties de Berlin, ne devait répondre aux unes
que pour négliger les autres.
Je dois dire que son inlassable bon vouloir, que sa sin-
cérité évidente, permirent d'écarter une à une les objec-
tions soulevées de part et d'autre.
La formule fut réalisée ; je la détiens toujours, comme
on conserve de vieilles photographies de famille, à -titre de
curieux document qu'on aime parfois à repasser pour re-
vivre par la pensée les temps accomplis.
Je arrêterai sur cette pente agreable de l'indiscrétion ;
mais je devais à notre galant adversaire, le baron de
Langwerth, cet hommage rendu à sa constante loyauté, à
son ardente foi dans un rapprochement possible des deux
grands pays.
Voilà réalisés s_on vœu et le nôtre.
Nous devons ajouter que M. Robert Raynaud
avait bien voulu nous tenir au courant de ces né-
gociations officieuses et qu'elles avaient été favo-
rablement accueillies à Paris dans les milieux
marocains quand les troùbles de Casablanca vin-
rent ouvrir une nouvelle période d'incertitude.
En Espagne, quelques journaux ont essayé de
marquer quelque préoccupation à propos de cet
accord. Les explications données le 11 février,. au.
Sénat, par M. Allendesalazar, ministre des Affaires
étrangères, en réponse à une question de M. Ra-
nero, ont heureusement précisé les conséquences
de cet accord pour l'Espagne.
Le ministre a fait connaître qu'avant la signa-
ture de la déclaration à Berlin, les ambassadeurs
d'Allemagne et de France à Madrid ont informé
le gouvernement espagnol des intentions des deux
chancelleries et des termes exacts de la déclara-
tion sur le point d'être signée à Berlin ; en même
temps les cabinets de Pans et de Berlin ont donné
des instructions à leurs ambassadeurs respectifs
pour qu'ils fissent part au gouvernement espa-
gnol de leur résolution. La déclaration n'avait
pas d'autre objet que de solutionner les différends
ou difficultés ayant existé à certains moments
entre l'Allemagne et la France avant et après la
Conférence d'Algésiras, et de préciser les termes
par lesquels les deux gouvernements entendent
reconnaître leurs intérêts respectifs. Quant au
gouvernement espagnol, il ne pouvait voir qu'avec
satisfaction une entente entre les nations dont les
intérêts ont des rapports étroits avec les siens, et
la disparition de toute cause de tension entre
puissances amies de ce pays. En ce qui concerne
l'influence que peut avoir cette déclaration sur
les intérêts de l'Espagne au Maroc, le ministre
des Affaires étrangères affirme qu'il ne saurait y
avoir le moindre doute sur la manière dont ces
intérêts sont garantis par les traités de l'Espagne
avec le Maroc, les conventions anglo-française et
franco-espagnole de 1904 et les clauses de l'Acte
d'Algésiras : pour ces raisons, les intérêts poli-
tiques et commerciaux de l'Espagne n'ont pas
besoin de garanties pour être complètement défi-
nis et absolument sauvegardés, car l'accord franco-
allemand ne les affecte en aucune façon.- En tout
cas, si le gouvernement considérait comme oppor-
tun de. traiter avec l'Empire allemand sur cette
matière, la porte est toujours ouverte pour négo-
cier avec un gouvernement ami et une nation
qui a toujours entretenu des relations cordiales
avec l'Espagne. D'ailleurs l'accord franco-alle-
mand s'est fait dans les limites de l'Acte d'Algé-
siras dont rien ne pourrait tion, ainsi qu'il est expressément indiqué dans
l'accord.
M. Ranero s'est félicité de ce que l'Espagne- ne
perde rien de sa situation ; toutefois il s'est mon-
tré surpris de la concession faite par la France à
l'Allemagne, de donner une participation à des
entreprises allemandes dans les travaux publics
qu'elle exécute au Maroc.
-M. Montero Rios ne s'est pas déclaré satisfait et
a réclamé des explications complémentaires. Il a
demandé si cette participation que la France
accorde à des Allemands et à des maisons alle-
mandes dans ses entreprises commerciales sera
réservée dans une forme analogue aux Espagnols
et aux maisons espagnoles.
Le ministre des Affaires étrangères a répondu
que, pour les entreprises et' affaires publiques
destinées à introduire la civilisation au Maroc, les
participations respectives de la France et de
l'Espagne sont déterminées par l'Acte d'Algésiras;
en ce qui concerne l'industrie privée, il est
admis que des capitaux et des industriels de na-
tions différentes peuvent s'unir et s'associer pour
la création des industries ou la réalisation des
entreprises projetées.
M. Montero Rios a exprimé le regret de ne
pouvoir obtenir du ministre une réponse plus
catégorique.
M. Labra a demandé quand sera terminé,
l'échange de notes entre l'Espagne et la France
et les autres puissances signataires de l'Acte
d'Algésiras au sujet de l'ambassade qui doit se
rendre à Fez pour la reconnaissance du nouveau
sultan. Il a réclamé aussi quelques explications
sur les accords qui peuvent exister entre la
France et l'Espagne pour l'exécution de travaux
publics ou là création d'entreprises commerciales
au Maroc.
Le ministre des Affaires étrangères a répondu
que l'ambassade espagnole partira prochainement
pour Fez ; elle ne se bornera pas à présenter ses
lettres de créances à Moulaï Hafid, mais elle aura
à trai ter avec le Makhzen les questions intéressant
l'Espagne. Quant à la seconde question de
M. Labra, le ministre a répondu que tout ce qui
a été convenu avec la France est public et
notoire, ayant été publié. M. Labra a annoncé
qu'il soulèvera bientôt un débat sur ces diffé-
rentes questions.
M. le comte de Casa Valencia a demandé la
publication d'un nouveau Livre Jaune avec les
documents relatifs au Maroc.
Les détails abondants que nous venons de
donner sur l'accord franco-allemand nous per-
mettent d'être brefs .quant à notre opinion.
Elle est d'ailleurs conforme à celle du pays
tout entier. Nous ne pouvons que souscrire aux
instructions parties de Berlin, ne devait répondre aux unes
que pour négliger les autres.
Je dois dire que son inlassable bon vouloir, que sa sin-
cérité évidente, permirent d'écarter une à une les objec-
tions soulevées de part et d'autre.
La formule fut réalisée ; je la détiens toujours, comme
on conserve de vieilles photographies de famille, à -titre de
curieux document qu'on aime parfois à repasser pour re-
vivre par la pensée les temps accomplis.
Je arrêterai sur cette pente agreable de l'indiscrétion ;
mais je devais à notre galant adversaire, le baron de
Langwerth, cet hommage rendu à sa constante loyauté, à
son ardente foi dans un rapprochement possible des deux
grands pays.
Voilà réalisés s_on vœu et le nôtre.
Nous devons ajouter que M. Robert Raynaud
avait bien voulu nous tenir au courant de ces né-
gociations officieuses et qu'elles avaient été favo-
rablement accueillies à Paris dans les milieux
marocains quand les troùbles de Casablanca vin-
rent ouvrir une nouvelle période d'incertitude.
En Espagne, quelques journaux ont essayé de
marquer quelque préoccupation à propos de cet
accord. Les explications données le 11 février,. au.
Sénat, par M. Allendesalazar, ministre des Affaires
étrangères, en réponse à une question de M. Ra-
nero, ont heureusement précisé les conséquences
de cet accord pour l'Espagne.
Le ministre a fait connaître qu'avant la signa-
ture de la déclaration à Berlin, les ambassadeurs
d'Allemagne et de France à Madrid ont informé
le gouvernement espagnol des intentions des deux
chancelleries et des termes exacts de la déclara-
tion sur le point d'être signée à Berlin ; en même
temps les cabinets de Pans et de Berlin ont donné
des instructions à leurs ambassadeurs respectifs
pour qu'ils fissent part au gouvernement espa-
gnol de leur résolution. La déclaration n'avait
pas d'autre objet que de solutionner les différends
ou difficultés ayant existé à certains moments
entre l'Allemagne et la France avant et après la
Conférence d'Algésiras, et de préciser les termes
par lesquels les deux gouvernements entendent
reconnaître leurs intérêts respectifs. Quant au
gouvernement espagnol, il ne pouvait voir qu'avec
satisfaction une entente entre les nations dont les
intérêts ont des rapports étroits avec les siens, et
la disparition de toute cause de tension entre
puissances amies de ce pays. En ce qui concerne
l'influence que peut avoir cette déclaration sur
les intérêts de l'Espagne au Maroc, le ministre
des Affaires étrangères affirme qu'il ne saurait y
avoir le moindre doute sur la manière dont ces
intérêts sont garantis par les traités de l'Espagne
avec le Maroc, les conventions anglo-française et
franco-espagnole de 1904 et les clauses de l'Acte
d'Algésiras : pour ces raisons, les intérêts poli-
tiques et commerciaux de l'Espagne n'ont pas
besoin de garanties pour être complètement défi-
nis et absolument sauvegardés, car l'accord franco-
allemand ne les affecte en aucune façon.- En tout
cas, si le gouvernement considérait comme oppor-
tun de. traiter avec l'Empire allemand sur cette
matière, la porte est toujours ouverte pour négo-
cier avec un gouvernement ami et une nation
qui a toujours entretenu des relations cordiales
avec l'Espagne. D'ailleurs l'accord franco-alle-
mand s'est fait dans les limites de l'Acte d'Algé-
siras dont rien ne pourrait
l'accord.
M. Ranero s'est félicité de ce que l'Espagne- ne
perde rien de sa situation ; toutefois il s'est mon-
tré surpris de la concession faite par la France à
l'Allemagne, de donner une participation à des
entreprises allemandes dans les travaux publics
qu'elle exécute au Maroc.
-M. Montero Rios ne s'est pas déclaré satisfait et
a réclamé des explications complémentaires. Il a
demandé si cette participation que la France
accorde à des Allemands et à des maisons alle-
mandes dans ses entreprises commerciales sera
réservée dans une forme analogue aux Espagnols
et aux maisons espagnoles.
Le ministre des Affaires étrangères a répondu
que, pour les entreprises et' affaires publiques
destinées à introduire la civilisation au Maroc, les
participations respectives de la France et de
l'Espagne sont déterminées par l'Acte d'Algésiras;
en ce qui concerne l'industrie privée, il est
admis que des capitaux et des industriels de na-
tions différentes peuvent s'unir et s'associer pour
la création des industries ou la réalisation des
entreprises projetées.
M. Montero Rios a exprimé le regret de ne
pouvoir obtenir du ministre une réponse plus
catégorique.
M. Labra a demandé quand sera terminé,
l'échange de notes entre l'Espagne et la France
et les autres puissances signataires de l'Acte
d'Algésiras au sujet de l'ambassade qui doit se
rendre à Fez pour la reconnaissance du nouveau
sultan. Il a réclamé aussi quelques explications
sur les accords qui peuvent exister entre la
France et l'Espagne pour l'exécution de travaux
publics ou là création d'entreprises commerciales
au Maroc.
Le ministre des Affaires étrangères a répondu
que l'ambassade espagnole partira prochainement
pour Fez ; elle ne se bornera pas à présenter ses
lettres de créances à Moulaï Hafid, mais elle aura
à trai ter avec le Makhzen les questions intéressant
l'Espagne. Quant à la seconde question de
M. Labra, le ministre a répondu que tout ce qui
a été convenu avec la France est public et
notoire, ayant été publié. M. Labra a annoncé
qu'il soulèvera bientôt un débat sur ces diffé-
rentes questions.
M. le comte de Casa Valencia a demandé la
publication d'un nouveau Livre Jaune avec les
documents relatifs au Maroc.
Les détails abondants que nous venons de
donner sur l'accord franco-allemand nous per-
mettent d'être brefs .quant à notre opinion.
Elle est d'ailleurs conforme à celle du pays
tout entier. Nous ne pouvons que souscrire aux
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.54%.
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