Presse et revues
732 pages
Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1909-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1909 01 janvier 1909
Description : 1909/01/01 (N1,A19)-1909/12/31 (N12,A19). 1909/01/01 (N1,A19)-1909/12/31 (N12,A19).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9787844t
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/07/2017
1\6 BULLETIN DU COMITÉ
a montré à leur égard que de sa prétendue bien-
veillance pour les Européens dont ils ne sont
eux-mêmes pas dupes. Le chérif Kittani, grand
maître des révolutionnaires, sur lesquels il avait
d'ailleurs compté un instant pour être porté sur
le trône, s'était mis à la tête d'un grand complot
antihafidiste. Il vient d'être arrêté, sur l'ordre
dUHlls an, après unaeisA in tentative de fuite,
FEMMES ET ENFANTS AUX AIT-AHMED (REIIAMNA) #
alors qu'il se dirigeait chez les Beni-Mtir et les
Zemmour, populations berbères oii il avait re-
cruté jusqu'ici ses plus fidèles partisans. L'énergie
dont a fait preuve le souverain en cette circon-
stance semble avoir calmé pour quelque temps
à Fez l'effervescence manifestée par une notable
partie de la population contre un régime dont
elle n'a connu jusqu'à présent que les rigueurs
et les Appétits féroces, — régime qu'elle verrait
volontiers disparaître.
Il est du reste douteux que le calme soit aussi
facile à maintenir au dehors. Les dernières nou-
velles de la capitale chérifienne signalent en effet
un mouvement en avant des Zemmour et des
Guerouan pour châtier la tribu des Beni-Mtir
qui a livré Kittani aux agents du Makhzen. Dans
les principales villes du Maroc, la fermeture
brutale des zaouïas de la secte kittaniste a sou-
levé d'autre part des colères dont l'impuissance
momentanée ne doit pas faire illusion.
Si aveuglé qu'il soit par ce dernier succès,
Mouley Hafid ne doit pas se méprendre sur la
portée de pareilles manifestations ; on prétend
même que son brusque revirement à l'égard de
l'ambassade française a été en partie destiné à
satisfaire les tendances xénophobes de l'opposi-
tion. Reste à savoir si cette porte ouverte aux
concessions rétrogrades ne mènera pas le Sultan
beaucoup plus loin qu'il ne le voudrait et s'il ne
regrettera pas, un jour qui est peut-être prochain,
d'avoir repoussé la main que la France tendait
loyalement vers lui.
Mouley Hafid et les mines. — Parmi tant
de réformes urgentes dont la mauvaise volonté
de Mouley Hafid reporte l'exécution vers un avenir
incertain, il en est cependant une qui parait
l'avoir séduit, parce qu'elle parait devoir lui
donner des ressources faciles et prochaines sans
risque ni sacrifice aucun de son côté. La cupidité
du nouveau Sultan n'est en effet un mystère pour
personne et on sait fort bien que son impopu-
larité à Fez est due pour le moins autant à son
avarice cfu'à son extrême sévérité. L'exploitation
des gisements miniers pour lesquels une
direction et un outillage européens sont
nécessaires devait donc plus spécialement
attirer l'attention de Mouley Hafid. Si peu
documenté qu'il soit sur la géologie de son
pays, Mouley Hafid a été suffisamment édifié
sur la richesse probable du sous-sol maro-
cain par les nombreuses sollicitations dont
il n'a cessé d'être l'objet. Il n'est pas éton-
nant qu'il ait songé à tirer le meilleur
profit d'une industrie féconde en revenus
pour le concédant et dont tous les aléas
sont à la charge du concessionnaire. Nous
devons donc enregistrer ce côté spécial d'un
état d'esprit qui, en la circonstance, peut
donner satisfaction à certains intérêts euro-
péens. Un point important reste, il est vrai, à
résoudre : « A quelles conditions le firman
chérifien prévu par l'article 112 de l'Acte
d'Algésiras accordera-t-il les concessions et
le droit d'exploitation? » La présence en ce mo-
ment de M. Porché à Fez nous serait un sûr ga-
rant que les intérêts des concessionnaires seront
fermement défendus si nous étions assurés que
Mouley Hafid poussera le bon sens jusqu'à utiliser
les lumières de l'ingénieur technique qu'il a
nommé dernièrement.
CHRONIQUE DE TANGER ET DU MAROC
TANGER.—La prochaine application de l'article 61 de
l'Acte d'Algésiras concernant l'établissement d'une taxe
sur les constructions urbaines a donné lieu à l'élection des
notables marocains et européens qui doivent procéder au
recensement de la propriété bâtie.
La commission d'adjudication des travaux publics à
exécuter, sur les fonds provenant de la taxe spéciale de
2 1/2 0/0 grevant les marchandises à l'importation, s'est
également réunie.
Les lettres chérifiennes annonçant la capture du chef
rebelle Kittani ont été lues, le 29 mars, à la grande mos-
quée. Des réjouissances ont été ordonnées à cette occasion
par le représentant du sultan.
L'ambassade française, retour de Fez, est rentrée à
Tanger le 31, à trois heures de l'après-midi. Le ministre
de France s'est embarqué le 4 avril pour la France.
RABAT. — Sur un ordre venu de Fez, les zaouïas du chef
Kittani ont été fermées, le 24 mars, à Salé. L'expulsion des
fidèles a eu lieu sans incidents ; mais le parti fanatique
profère des menaces contre le régime actuel.
CASABLANCA. — L'autorité militaire étudie la construction
d'un pont sur l'Oum-er-Rebia, au lieu dit Mechra-el-Chàir,
et le prolongement de la ligne télégraphique par Casablanca-
Bouznika jusqu'à Rabat.
Le général Moinier, rentré le 2o de sa tournée dans les
postes du Sud de la Chaouïa,est reparti le 28 pour visiter
les sections de Settat et du Boucheron.
Les travaux de la commission des indemnités ont repris,
le 31, sous la présidence du nouveau délégué chérifien, Si
Mohamed el Omrani.
MAZAGAN. - J:e général Moinier. venant du poste de Bou-
beker, a passé la journee du 18 à Mazagan et Azemmour.
a montré à leur égard que de sa prétendue bien-
veillance pour les Européens dont ils ne sont
eux-mêmes pas dupes. Le chérif Kittani, grand
maître des révolutionnaires, sur lesquels il avait
d'ailleurs compté un instant pour être porté sur
le trône, s'était mis à la tête d'un grand complot
antihafidiste. Il vient d'être arrêté, sur l'ordre
dUHlls an, après unaeisA in tentative de fuite,
FEMMES ET ENFANTS AUX AIT-AHMED (REIIAMNA) #
alors qu'il se dirigeait chez les Beni-Mtir et les
Zemmour, populations berbères oii il avait re-
cruté jusqu'ici ses plus fidèles partisans. L'énergie
dont a fait preuve le souverain en cette circon-
stance semble avoir calmé pour quelque temps
à Fez l'effervescence manifestée par une notable
partie de la population contre un régime dont
elle n'a connu jusqu'à présent que les rigueurs
et les Appétits féroces, — régime qu'elle verrait
volontiers disparaître.
Il est du reste douteux que le calme soit aussi
facile à maintenir au dehors. Les dernières nou-
velles de la capitale chérifienne signalent en effet
un mouvement en avant des Zemmour et des
Guerouan pour châtier la tribu des Beni-Mtir
qui a livré Kittani aux agents du Makhzen. Dans
les principales villes du Maroc, la fermeture
brutale des zaouïas de la secte kittaniste a sou-
levé d'autre part des colères dont l'impuissance
momentanée ne doit pas faire illusion.
Si aveuglé qu'il soit par ce dernier succès,
Mouley Hafid ne doit pas se méprendre sur la
portée de pareilles manifestations ; on prétend
même que son brusque revirement à l'égard de
l'ambassade française a été en partie destiné à
satisfaire les tendances xénophobes de l'opposi-
tion. Reste à savoir si cette porte ouverte aux
concessions rétrogrades ne mènera pas le Sultan
beaucoup plus loin qu'il ne le voudrait et s'il ne
regrettera pas, un jour qui est peut-être prochain,
d'avoir repoussé la main que la France tendait
loyalement vers lui.
Mouley Hafid et les mines. — Parmi tant
de réformes urgentes dont la mauvaise volonté
de Mouley Hafid reporte l'exécution vers un avenir
incertain, il en est cependant une qui parait
l'avoir séduit, parce qu'elle parait devoir lui
donner des ressources faciles et prochaines sans
risque ni sacrifice aucun de son côté. La cupidité
du nouveau Sultan n'est en effet un mystère pour
personne et on sait fort bien que son impopu-
larité à Fez est due pour le moins autant à son
avarice cfu'à son extrême sévérité. L'exploitation
des gisements miniers pour lesquels une
direction et un outillage européens sont
nécessaires devait donc plus spécialement
attirer l'attention de Mouley Hafid. Si peu
documenté qu'il soit sur la géologie de son
pays, Mouley Hafid a été suffisamment édifié
sur la richesse probable du sous-sol maro-
cain par les nombreuses sollicitations dont
il n'a cessé d'être l'objet. Il n'est pas éton-
nant qu'il ait songé à tirer le meilleur
profit d'une industrie féconde en revenus
pour le concédant et dont tous les aléas
sont à la charge du concessionnaire. Nous
devons donc enregistrer ce côté spécial d'un
état d'esprit qui, en la circonstance, peut
donner satisfaction à certains intérêts euro-
péens. Un point important reste, il est vrai, à
résoudre : « A quelles conditions le firman
chérifien prévu par l'article 112 de l'Acte
d'Algésiras accordera-t-il les concessions et
le droit d'exploitation? » La présence en ce mo-
ment de M. Porché à Fez nous serait un sûr ga-
rant que les intérêts des concessionnaires seront
fermement défendus si nous étions assurés que
Mouley Hafid poussera le bon sens jusqu'à utiliser
les lumières de l'ingénieur technique qu'il a
nommé dernièrement.
CHRONIQUE DE TANGER ET DU MAROC
TANGER.—La prochaine application de l'article 61 de
l'Acte d'Algésiras concernant l'établissement d'une taxe
sur les constructions urbaines a donné lieu à l'élection des
notables marocains et européens qui doivent procéder au
recensement de la propriété bâtie.
La commission d'adjudication des travaux publics à
exécuter, sur les fonds provenant de la taxe spéciale de
2 1/2 0/0 grevant les marchandises à l'importation, s'est
également réunie.
Les lettres chérifiennes annonçant la capture du chef
rebelle Kittani ont été lues, le 29 mars, à la grande mos-
quée. Des réjouissances ont été ordonnées à cette occasion
par le représentant du sultan.
L'ambassade française, retour de Fez, est rentrée à
Tanger le 31, à trois heures de l'après-midi. Le ministre
de France s'est embarqué le 4 avril pour la France.
RABAT. — Sur un ordre venu de Fez, les zaouïas du chef
Kittani ont été fermées, le 24 mars, à Salé. L'expulsion des
fidèles a eu lieu sans incidents ; mais le parti fanatique
profère des menaces contre le régime actuel.
CASABLANCA. — L'autorité militaire étudie la construction
d'un pont sur l'Oum-er-Rebia, au lieu dit Mechra-el-Chàir,
et le prolongement de la ligne télégraphique par Casablanca-
Bouznika jusqu'à Rabat.
Le général Moinier, rentré le 2o de sa tournée dans les
postes du Sud de la Chaouïa,est reparti le 28 pour visiter
les sections de Settat et du Boucheron.
Les travaux de la commission des indemnités ont repris,
le 31, sous la présidence du nouveau délégué chérifien, Si
Mohamed el Omrani.
MAZAGAN. - J:e général Moinier. venant du poste de Bou-
beker, a passé la journee du 18 à Mazagan et Azemmour.
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