Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1913-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1913 01 janvier 1913
Description : 1913/01/01 (N1,A23)-1913/12/31 (N12,A23). 1913/01/01 (N1,A23)-1913/12/31 (N12,A23).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9787733p
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/07/2017
DE L'AFRIQUE FRANÇAISE 193
de nos voies ferrées, dont j'ai établi le plan d'ensemble
dans les conditions qui me paraissaient le mieux répondre
aux désirs de tous ceux qui s'intéressent à notre colonie,
et qui, j'en suis convaincu, ne peuvent être modifiées.
Nous n'avons et nous n'aurons qu'un but : poursuivre
cette œuvre résolument; achever ce réseau général, qui
donnera la richesse à toutes les provinces, assurera la vie
à tous nos indigènes chaque jour plus désireux de tra-
vailler.
Le chemin de fer est décidément le grand élément de
paix, de civilisation. C'est le grand fétiche du pays, fétiche
de bonheur qui attire près de lui, comme un puissant ai-
mant, tous ceux qui rêvent paix, travail, liberté. Aussi
nous ne saurions devoir trop de reconnaissance à ces ad-
mirables troupes du génie qui assurèrent la construction
de nos voies ferrées.
Depuis le général Rougier, leur maître et leur doyen à
tous, qui est mort à la peine, tous, officiers, sous-officiers,
sapeurs, furent admirables et dignes de la grande œuvre
que nous poursuivons.
Beaucoup sont tombés en route, ils sont tombés au champ
d'honneur. Nous leur adressons notre souvenir profondé-
ment ému, nous saurons ne jamais les oublier
Messieurs, tous ici à la Côte d'Ivoire, gouverneur, fonc-
tionnaires, militaires et colons, vous venez d'écrire, au
cours de ces dernières années, une des plus belles pages
de l'histoire de France, dont vos compatriotes pourront, à
juste titre, s'enorgueillir. Soyez en fiers. « Tous ici, sui-
vant la grande formule républicaine, vous avez bien mérité
de la Patrie ». Je suis fier de vous le dire bien haut. De
tout coeur : merci!
Cette fête a été une excellente préface à la dis-
cussion de l'emprunt de l'Afrique Occidentale
que la Chambre a mis enfin à son ordre du jour.
L'Œuvre Française
t au Maroc
I. — Les opérations militaires.
Dans le Maroc oriental.
C'est dans le Maroc oriental qu'ont eu lieu les
opérations militaires les plus importantes me-
nées pendant le mois écoulé. Elles ont été pous-
sées avec activité sur la rive gauche de la Mou-
louya, puisque l'occupation s'est avancée ces
jours derniers jusqu'à la kasbah M'Soun.
Les troupes qui avaient bousculé une harka
rassemblée à Nekhila, sur les flancs du djebel
Guiliz, dans le Nord-Ouest de Merada, les 8 et
9 avril, ont installé sur ce point un poste quelques
jours plus tard. Celui-ci, créé par le général
Girardot, a été occupé par la 7e compagnie et la
section de mitrailleuses du 6e tirailleurs ; par les
3" et De compagnies du lep bataillon d'infanterie
légère, sous les ordres du commandant Vallet.
Cette redoute a pris le nom de redoute Doreau,
en souvenir du capitaine tué quelques jours plus
tôt dans la région.
Il était impossible de penser que notre instal-
lation à Nekhila, qui est le principal point d'eau
des Beni-bou-Yahi. serait acceptée sans résis-
tance par cette tribu. Presque toutes les nuits,
des coups de fusil ont été tirés' sur nos troupes;
mais le 19 avril, le général Alix, qui avait son
centre d'opérations à Merada. a appris qu'un ras-
semblement important se préparait à attaquer
Nekhila. Immédiatement il donna des ordres,
et à 9 heures du soir l'avant-garde passait la
Moulouya. Elle comprenait un demi-goum algé-
rien, un escadron de spahis, une compagnie mon-
tée de la légion, 2 compagnies du 1er tirailleurs,
une section de 80 de montagne sous les ordres
du colonel Des Monstiers-Merinville. Trois
quarts d'heure plus tard, un second groupe, com-
mandé par le général Girardot, se mettait en
route. Il comprenait 1 peloton de spahis, 1 pelo-
ton de chasseurs d'Afrique, 1 bataillon de la
légion étrangère, 1 compagnie de la légion, 1 bat-
terie de 75, 1 section de 65, 2 sections de mitrail-
leuses et 1 section de projecteurs. Enfin, à 10 h. 30,
un troisième groupe partait, sous les ordres du
général Trumelet-Faber, comprenant 2 pelotons
de spahis, 2 compagnies de zouaves, 1 compagnie
de tirailleurs, 1 section de mitrailleuses, 1 bat-
terie de 75, 1 section de 65, 1 ambulance. L'en-
semble des troupes, soit environ 4.500 hommes,
était commandé par le général Alix. Au petit
jour, ces troupes, qui ne portaient qu'une charge
réduite, abordaient, au pied du djebel Guiliz, la
harka des Beni-bou-Yahi. Ceux-ci, après avoir
fléchi, se reformèrent et leur résistance dura jus-
qu'à 1 heure de l'après-midi. A ce moment, ils
se réfugièrent dans les montagnes. Leur camp a
été complètement détruit. Leurs pertes semblent
considérables. De notre côté, nous avions 5 morts
et 21 blessés, dont 2 officiers.
Au début de l'affaire, le lieutenant Jeannerod,
chef de l'escadrille d'aviation, a évolué au-dessus
du champ de bataille. Quelques jours plus tôt,
trois aéroplanes étaient arrivés d'Oudjda à Me-
rada, portant les lieutenants Jeannerod, Magnien
et Souleilland. Les installations avaient été pré-
parées pour les avions en ce point qui, comme
on le sait, est situé à 160 kilomètres à l'Ouest
d'Oudjda.
Malgré la défaite infligée le 20 avril au matin
aux Beni-bou-Yahi, ceux-ci, aidés sans doute
d'une certaine quantité de contingents metalsa,
attaquèrent encore le camp de Nekhila, mais les
projecteurs qui les éclairaient violemment per-
mirent de les repousser. Le couFage des assail-
lants fut remarquable. Plusieurs des piquets aux-
quels étaient attachées les ronces artificielles
furent arrachés par les assaillants, malgré le feu
dirigé presque à bout portant contre eux. On
trouva dans le camp, le lendemain, quelques
bombes grossièrement construites à l'aide de
boîtes de conserves bourrées de poudre et de fer-
raille et qui n'ont pas explosé. Ces engins ont
été lancés à la main par les assaillants sur les
hommes qui occupaient les tranchées.
A la nouvelle de cette attaque, le général Alix
dirigea une nouvelle colonne de Merada sur Ne-
khila, mais l'ennemi avait passé dans la zone
espagnole et depuis lors il ne s est pas produit de
sérieuses affaires de ce côté. Les Beni-bou-Yahi
de nos voies ferrées, dont j'ai établi le plan d'ensemble
dans les conditions qui me paraissaient le mieux répondre
aux désirs de tous ceux qui s'intéressent à notre colonie,
et qui, j'en suis convaincu, ne peuvent être modifiées.
Nous n'avons et nous n'aurons qu'un but : poursuivre
cette œuvre résolument; achever ce réseau général, qui
donnera la richesse à toutes les provinces, assurera la vie
à tous nos indigènes chaque jour plus désireux de tra-
vailler.
Le chemin de fer est décidément le grand élément de
paix, de civilisation. C'est le grand fétiche du pays, fétiche
de bonheur qui attire près de lui, comme un puissant ai-
mant, tous ceux qui rêvent paix, travail, liberté. Aussi
nous ne saurions devoir trop de reconnaissance à ces ad-
mirables troupes du génie qui assurèrent la construction
de nos voies ferrées.
Depuis le général Rougier, leur maître et leur doyen à
tous, qui est mort à la peine, tous, officiers, sous-officiers,
sapeurs, furent admirables et dignes de la grande œuvre
que nous poursuivons.
Beaucoup sont tombés en route, ils sont tombés au champ
d'honneur. Nous leur adressons notre souvenir profondé-
ment ému, nous saurons ne jamais les oublier
Messieurs, tous ici à la Côte d'Ivoire, gouverneur, fonc-
tionnaires, militaires et colons, vous venez d'écrire, au
cours de ces dernières années, une des plus belles pages
de l'histoire de France, dont vos compatriotes pourront, à
juste titre, s'enorgueillir. Soyez en fiers. « Tous ici, sui-
vant la grande formule républicaine, vous avez bien mérité
de la Patrie ». Je suis fier de vous le dire bien haut. De
tout coeur : merci!
Cette fête a été une excellente préface à la dis-
cussion de l'emprunt de l'Afrique Occidentale
que la Chambre a mis enfin à son ordre du jour.
L'Œuvre Française
t au Maroc
I. — Les opérations militaires.
Dans le Maroc oriental.
C'est dans le Maroc oriental qu'ont eu lieu les
opérations militaires les plus importantes me-
nées pendant le mois écoulé. Elles ont été pous-
sées avec activité sur la rive gauche de la Mou-
louya, puisque l'occupation s'est avancée ces
jours derniers jusqu'à la kasbah M'Soun.
Les troupes qui avaient bousculé une harka
rassemblée à Nekhila, sur les flancs du djebel
Guiliz, dans le Nord-Ouest de Merada, les 8 et
9 avril, ont installé sur ce point un poste quelques
jours plus tard. Celui-ci, créé par le général
Girardot, a été occupé par la 7e compagnie et la
section de mitrailleuses du 6e tirailleurs ; par les
3" et De compagnies du lep bataillon d'infanterie
légère, sous les ordres du commandant Vallet.
Cette redoute a pris le nom de redoute Doreau,
en souvenir du capitaine tué quelques jours plus
tôt dans la région.
Il était impossible de penser que notre instal-
lation à Nekhila, qui est le principal point d'eau
des Beni-bou-Yahi. serait acceptée sans résis-
tance par cette tribu. Presque toutes les nuits,
des coups de fusil ont été tirés' sur nos troupes;
mais le 19 avril, le général Alix, qui avait son
centre d'opérations à Merada. a appris qu'un ras-
semblement important se préparait à attaquer
Nekhila. Immédiatement il donna des ordres,
et à 9 heures du soir l'avant-garde passait la
Moulouya. Elle comprenait un demi-goum algé-
rien, un escadron de spahis, une compagnie mon-
tée de la légion, 2 compagnies du 1er tirailleurs,
une section de 80 de montagne sous les ordres
du colonel Des Monstiers-Merinville. Trois
quarts d'heure plus tard, un second groupe, com-
mandé par le général Girardot, se mettait en
route. Il comprenait 1 peloton de spahis, 1 pelo-
ton de chasseurs d'Afrique, 1 bataillon de la
légion étrangère, 1 compagnie de la légion, 1 bat-
terie de 75, 1 section de 65, 2 sections de mitrail-
leuses et 1 section de projecteurs. Enfin, à 10 h. 30,
un troisième groupe partait, sous les ordres du
général Trumelet-Faber, comprenant 2 pelotons
de spahis, 2 compagnies de zouaves, 1 compagnie
de tirailleurs, 1 section de mitrailleuses, 1 bat-
terie de 75, 1 section de 65, 1 ambulance. L'en-
semble des troupes, soit environ 4.500 hommes,
était commandé par le général Alix. Au petit
jour, ces troupes, qui ne portaient qu'une charge
réduite, abordaient, au pied du djebel Guiliz, la
harka des Beni-bou-Yahi. Ceux-ci, après avoir
fléchi, se reformèrent et leur résistance dura jus-
qu'à 1 heure de l'après-midi. A ce moment, ils
se réfugièrent dans les montagnes. Leur camp a
été complètement détruit. Leurs pertes semblent
considérables. De notre côté, nous avions 5 morts
et 21 blessés, dont 2 officiers.
Au début de l'affaire, le lieutenant Jeannerod,
chef de l'escadrille d'aviation, a évolué au-dessus
du champ de bataille. Quelques jours plus tôt,
trois aéroplanes étaient arrivés d'Oudjda à Me-
rada, portant les lieutenants Jeannerod, Magnien
et Souleilland. Les installations avaient été pré-
parées pour les avions en ce point qui, comme
on le sait, est situé à 160 kilomètres à l'Ouest
d'Oudjda.
Malgré la défaite infligée le 20 avril au matin
aux Beni-bou-Yahi, ceux-ci, aidés sans doute
d'une certaine quantité de contingents metalsa,
attaquèrent encore le camp de Nekhila, mais les
projecteurs qui les éclairaient violemment per-
mirent de les repousser. Le couFage des assail-
lants fut remarquable. Plusieurs des piquets aux-
quels étaient attachées les ronces artificielles
furent arrachés par les assaillants, malgré le feu
dirigé presque à bout portant contre eux. On
trouva dans le camp, le lendemain, quelques
bombes grossièrement construites à l'aide de
boîtes de conserves bourrées de poudre et de fer-
raille et qui n'ont pas explosé. Ces engins ont
été lancés à la main par les assaillants sur les
hommes qui occupaient les tranchées.
A la nouvelle de cette attaque, le général Alix
dirigea une nouvelle colonne de Merada sur Ne-
khila, mais l'ennemi avait passé dans la zone
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