Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1913-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1913 01 janvier 1913
Description : 1913/01/01 (N1,A23)-1913/12/31 (N12,A23). 1913/01/01 (N1,A23)-1913/12/31 (N12,A23).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9787733p
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/07/2017
142 BULLETIN DU COMITÉ
pesait sur le poste de l'oued Zem, lança le 15 mars
une colonne qui se heurta vers Meschra-ben-Is-
met, à 6 kilomètres au Sud-Ouest de l'oued Zem,
à de forts contingents de Zemmour, de Zaïan et
du Tadla, dont le nombre a été estimé depuis à
5.000 guerriers et qui marchaient sur le camp du
groupe mobile de Bir Mezoui. Le combat dura
cinq heures, les cavaliers dissidents qui avaient
pris des fantassins en groupe montrèrent un rare
acharnement. Cependant, l'ennemi se dispersa,
après avoir subi de nombreuses pertes. Nous
avions malheureusement 14 tués dont un capi-
taine de tirailleurs sénégalais et 41 blessés.
Mais la région n'était pas pour cela encore dé-
gagée. Le 17, en effet, les groupes ennemis réap-
paraissant réussissaient à occuper le village de
Mechra-ben-Ismet défendu par des tribus amies.
Le colonel Simon se décida alors à se porter en
avant, et il infligea aux harkas ennemies, dans les
journées du 18 et du 19, une défaite qui amena
quelques demandes d'aman par l'intermédiaire
du marabout de Bou Jad.
Sur ces entrefaites arrivait dans la région le
colonel Mangin qui avait été nommé le 18, par le
général Lyautey, commandant de toutes les trou-
pes opérant dans la région d'El-Boroudj et de
l'oued Zem, et qui arriva au poste de ce nom le
19 mars. Le colonel Mangin se décida immédia-
tement à marcher sur la harka principale qui
était, signalée à 25 kilomètres au Nord du poste
et commandée par le fameux Mohammed Ou
Hamou Zaïani. Ce personnage berbère, que nos
opérations militaires dans la région de Meknès
et de Fez n'avaient jamais décidé à quitter ses
montagnes et à s'exposer à nos coups, a cepen-
dant marché lorsque nous sommes apparus aux
abords de la haute vallée de l'Oum-er-Rebia sur
le cours supérieur de laquelle est située sa kasbah
de Khenifra. Hamou Zaiani était à la tête d une
harka comptant 2.000 fusils. Il fallait dissiper
ce rassemblement si l'on voulait éviter que celles
des tribus du Tadla qui ne s'étaient pas encore
soulevées n'envoyassent des renforts à la harka
du Zaiani ou à un autre groupement hostile qui
était signalé de la kasbah Tadla, à une quaran-
taine de kilomètres au Sud-Est de l'oued Zem.
Avec l'approbation du général Lyautey, le co-
lonel Mangin, réunissant toutes ses forces, partit
à minuit dans la nuit du 25 au 26 mars, à la tête
de 6 bataillons (le 14e chasseurs alpins, 2 batail-
lons de zouaves, un de Sénégalais, un de tirail-
leurs algériens, un colonial) : 3 batteries de 65
et de 75, 3 escadrons de spahis et Marocains :
au total, 3.800 hommes. Un bataillon algérien et
une batterie de 75 restaient à garder le poste de
l'oued Zem. Le 26, à 6 heures du matin, la co-
lonne fut attaquée par des groupes de Smahla qui
prononcèrent un mouvement sur la gauche. Le
colonel Mangin chargea le bataillon sénégalais
du commandant Duchemin de les contenir pen-
dant que lui-même continuait à marcher aussi
vite que possible sur le camp du Zaiani, objectif
principal delà colonne. Un peu avant 10 heures,
les tentes de Mohamed Ou Hamou apparurent à
4 kilomètres au Nord-Est. Ordre fut donné à l'es-
cadron Le Bihan de spahis de charger le campe-
ment des Zaian. Celui-ci fut enlevé malgré une
fusillade qui partait des crêtes. Plus de 300 tentes,
dont celles des chefs, furent prises. Les capitaines
de Kervenoael et Cornet, le lieutenant Ract-Bran-
caz organisèrent la défense à pied de la position
conquise en attendant l'arrivée de l'avant-garde
de l'infanterie. Le colonel Mangin séjourna le 27
et le 28 mars à Dechra-Brakça, le douar le plus
.voisin du lieu du combat. Il envoya des recon-
naissances dans l'Est pour vider les silos des dis-
sidents. Depuis, il a recommencé les opérations :
le 7 avril, il a campé à Boujad, et, aux dernières
nouvelles, il avait occupé la kasbah Tadla elle-
même.
Les correspondants de journaux qui sont en
contact avec l'autorité militaire ont résumé la
signification de ces opérations en montrant
qu'elles ne sont pas isolées, mais reliées à celles
que mène le colonel Henrys au Sud de Meknès. Il
s'agit, en effet, de pousser les hostilités plus loin
des zones occupées et des routes d'étapes qui mè-
nent à nos postes avancés. Du reste, au Sud, le
général Brulard, qui a le commandement supé-
rieur des troupes qui opèrent au Tadla comme de
celles qui sont dans la région de Marrakech, a
coopéré avec le colonel Mangin en lançant, dans
la direction de Kelaa, un détachement composé
de 2 bataillons d'infanterie avec la cavalerie et
l'artillerie correspondantes. Les tribus de cette
région seront ainsi détournées de prêter le moin-
dre appui aux adversaires auxquels nous avons
affaire dàns le Tadla et ne seront pas excitées au
désordre par la pensée que toutes nos forces sont
occupées de ce côté.
Dans la région de Meknès où, comme nous
l'avons annoncé, un cercle des Beni-M'tir vient
d'être constitué sous le commandement du colo-
nel Henrys, un des officiers les plus rompus aux
affaires indigènes, la situation était loin d'être
bonne au milieu de mars. Les dépêches signa-
laient que le mouvement de dissidence qui s'était
produit chez les Guerouane, et dont nous parlions
dans notre dernier Bulletin, s'était étendu. Les
dissidents Beni-M'Tir et les Beni-M'Guild avaient
l'audace, le 18 mars, de tenter une attaque de
vive force pendant la nuit sur le poste d'El-Hajeb.
Cette attaque fut repoussée à la baïonnette, mais
nous avions malheureusement 1 tué et 2 blessés,
dont le commandant d'Ollone tout récemment
arrivé au Maroc et qui a reçu à trente pas une
balle dans le poumon : bien que sa blessure ait
été compliquée rapidement de pneumonie, les
dernières nouvelles de cette officier ne faisaient
heureusement prévoir aucune complication, et
permettaient par conséquent d'espérer une gué-
rison assez rapide et complète.
Depuis ce moment le colonel Henrys, qui s'ap-
pliquera à la politique indigène aussitôt que la
situation militaire éclaircie le lui permettra, s'est
porté en avant sur une harka de Beni-M'Tir dis-
sidents et de Beni-M'Guild qui se tenait sur la face
occidentale de la forêt de Djaba, laquelle couvre,
pesait sur le poste de l'oued Zem, lança le 15 mars
une colonne qui se heurta vers Meschra-ben-Is-
met, à 6 kilomètres au Sud-Ouest de l'oued Zem,
à de forts contingents de Zemmour, de Zaïan et
du Tadla, dont le nombre a été estimé depuis à
5.000 guerriers et qui marchaient sur le camp du
groupe mobile de Bir Mezoui. Le combat dura
cinq heures, les cavaliers dissidents qui avaient
pris des fantassins en groupe montrèrent un rare
acharnement. Cependant, l'ennemi se dispersa,
après avoir subi de nombreuses pertes. Nous
avions malheureusement 14 tués dont un capi-
taine de tirailleurs sénégalais et 41 blessés.
Mais la région n'était pas pour cela encore dé-
gagée. Le 17, en effet, les groupes ennemis réap-
paraissant réussissaient à occuper le village de
Mechra-ben-Ismet défendu par des tribus amies.
Le colonel Simon se décida alors à se porter en
avant, et il infligea aux harkas ennemies, dans les
journées du 18 et du 19, une défaite qui amena
quelques demandes d'aman par l'intermédiaire
du marabout de Bou Jad.
Sur ces entrefaites arrivait dans la région le
colonel Mangin qui avait été nommé le 18, par le
général Lyautey, commandant de toutes les trou-
pes opérant dans la région d'El-Boroudj et de
l'oued Zem, et qui arriva au poste de ce nom le
19 mars. Le colonel Mangin se décida immédia-
tement à marcher sur la harka principale qui
était, signalée à 25 kilomètres au Nord du poste
et commandée par le fameux Mohammed Ou
Hamou Zaïani. Ce personnage berbère, que nos
opérations militaires dans la région de Meknès
et de Fez n'avaient jamais décidé à quitter ses
montagnes et à s'exposer à nos coups, a cepen-
dant marché lorsque nous sommes apparus aux
abords de la haute vallée de l'Oum-er-Rebia sur
le cours supérieur de laquelle est située sa kasbah
de Khenifra. Hamou Zaiani était à la tête d une
harka comptant 2.000 fusils. Il fallait dissiper
ce rassemblement si l'on voulait éviter que celles
des tribus du Tadla qui ne s'étaient pas encore
soulevées n'envoyassent des renforts à la harka
du Zaiani ou à un autre groupement hostile qui
était signalé de la kasbah Tadla, à une quaran-
taine de kilomètres au Sud-Est de l'oued Zem.
Avec l'approbation du général Lyautey, le co-
lonel Mangin, réunissant toutes ses forces, partit
à minuit dans la nuit du 25 au 26 mars, à la tête
de 6 bataillons (le 14e chasseurs alpins, 2 batail-
lons de zouaves, un de Sénégalais, un de tirail-
leurs algériens, un colonial) : 3 batteries de 65
et de 75, 3 escadrons de spahis et Marocains :
au total, 3.800 hommes. Un bataillon algérien et
une batterie de 75 restaient à garder le poste de
l'oued Zem. Le 26, à 6 heures du matin, la co-
lonne fut attaquée par des groupes de Smahla qui
prononcèrent un mouvement sur la gauche. Le
colonel Mangin chargea le bataillon sénégalais
du commandant Duchemin de les contenir pen-
dant que lui-même continuait à marcher aussi
vite que possible sur le camp du Zaiani, objectif
principal delà colonne. Un peu avant 10 heures,
les tentes de Mohamed Ou Hamou apparurent à
4 kilomètres au Nord-Est. Ordre fut donné à l'es-
cadron Le Bihan de spahis de charger le campe-
ment des Zaian. Celui-ci fut enlevé malgré une
fusillade qui partait des crêtes. Plus de 300 tentes,
dont celles des chefs, furent prises. Les capitaines
de Kervenoael et Cornet, le lieutenant Ract-Bran-
caz organisèrent la défense à pied de la position
conquise en attendant l'arrivée de l'avant-garde
de l'infanterie. Le colonel Mangin séjourna le 27
et le 28 mars à Dechra-Brakça, le douar le plus
.voisin du lieu du combat. Il envoya des recon-
naissances dans l'Est pour vider les silos des dis-
sidents. Depuis, il a recommencé les opérations :
le 7 avril, il a campé à Boujad, et, aux dernières
nouvelles, il avait occupé la kasbah Tadla elle-
même.
Les correspondants de journaux qui sont en
contact avec l'autorité militaire ont résumé la
signification de ces opérations en montrant
qu'elles ne sont pas isolées, mais reliées à celles
que mène le colonel Henrys au Sud de Meknès. Il
s'agit, en effet, de pousser les hostilités plus loin
des zones occupées et des routes d'étapes qui mè-
nent à nos postes avancés. Du reste, au Sud, le
général Brulard, qui a le commandement supé-
rieur des troupes qui opèrent au Tadla comme de
celles qui sont dans la région de Marrakech, a
coopéré avec le colonel Mangin en lançant, dans
la direction de Kelaa, un détachement composé
de 2 bataillons d'infanterie avec la cavalerie et
l'artillerie correspondantes. Les tribus de cette
région seront ainsi détournées de prêter le moin-
dre appui aux adversaires auxquels nous avons
affaire dàns le Tadla et ne seront pas excitées au
désordre par la pensée que toutes nos forces sont
occupées de ce côté.
Dans la région de Meknès où, comme nous
l'avons annoncé, un cercle des Beni-M'tir vient
d'être constitué sous le commandement du colo-
nel Henrys, un des officiers les plus rompus aux
affaires indigènes, la situation était loin d'être
bonne au milieu de mars. Les dépêches signa-
laient que le mouvement de dissidence qui s'était
produit chez les Guerouane, et dont nous parlions
dans notre dernier Bulletin, s'était étendu. Les
dissidents Beni-M'Tir et les Beni-M'Guild avaient
l'audace, le 18 mars, de tenter une attaque de
vive force pendant la nuit sur le poste d'El-Hajeb.
Cette attaque fut repoussée à la baïonnette, mais
nous avions malheureusement 1 tué et 2 blessés,
dont le commandant d'Ollone tout récemment
arrivé au Maroc et qui a reçu à trente pas une
balle dans le poumon : bien que sa blessure ait
été compliquée rapidement de pneumonie, les
dernières nouvelles de cette officier ne faisaient
heureusement prévoir aucune complication, et
permettaient par conséquent d'espérer une gué-
rison assez rapide et complète.
Depuis ce moment le colonel Henrys, qui s'ap-
pliquera à la politique indigène aussitôt que la
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sidents et de Beni-M'Guild qui se tenait sur la face
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