Titre : Le Monde colonial illustré : revue mensuelle, commerciale, économique, financière et de défense des intérêts coloniaux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1940-02-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34459430v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 février 1940 01 février 1940
Description : 1940/02/01 (A18,N200)-1940/02/28. 1940/02/01 (A18,N200)-1940/02/28.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9759226m
Source : CIRAD, 2016-192274
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/12/2016
26
L'EMPIRE AU TRAVAIL
ESPRIT ET ÉCONOMIE DE GUERRE
L'ALGÉRIE, LE MAROC, LA TUNISIE
équilibrent leur premier budget de guerre
MALGRÉ la guerre, à cause de la guerre, finances saines, budgets équi-
librés au prix des plus durs sacrifices, tel est le mot d'ordre du
Gouvernement central et ce mot d'ordre vaut également pour tout
l'Empire.
Comment chacune de nos possessions d'outre-mer entend le réaliser,
dans un esprit et une économie de guerre — traduisons de sacrifice —, c'est
que nous voulons montrer dans ce premier article, à la lumière des
ce déclarations de nos chefs d'outre-mer, lors de l'établissement des propo-
sitions budgétaires pour 1940.
Nous commencerons aujourd'hui, dans des résumés qui seront néces-
sairement plus que brefs, par un tour d'horizon sur l'Algérie, le Maroc
et la Tunisie.
La guerre a trouvé l'Algérie en pleine renaissance économique : redres-
sement de l'agriculture européenne et indigène, poursuite des grands tra-
vaux publics, évolution industrielle. Cette prospérité est inscrite dans les
budgets : excédents budgétaires de près de cent millions en 1937-1938; et
1939 confirmait les heureux résultats des deux exercices précédents. La
preuve, c'est le tonnage comparatif des marchandises embarquées dans
les ports algériens pendant les six premiers mois de chacune des années
1937, 1938 et 1939 : en 1937, 3 435 000 tonnes ; en 1938, 3 616 000 tonnes ;
en 1939, 4 046 000 tonnes.
Le mouvement commercial de l'Algérie a presque doublé en valeur
depuis quatre années, laissant une balance bénéficiaire d'un milliard pour
l'année 1938.
C'est donc une Algérie en pleine santé et en plein travail que ses fils,
« à quelque origine ethnique, à quelque religion, à quelque tendance qu'ils
appartiennent, comme l'a dit le gouverneur général Le Beau, ont dû quit-
ter pour rejoindre leurs régiments avec un ardent patriotisme ».
De l'économie de paix, l'Algérie a dû passer à l'économie de guerre et,
courageusement, à l'exemple de la Métropole, les assemblées algériennes
viennent de voter un projet de budget pour 1940 rigoureusement équi-
libré :
Recettes 2 325 397 000
Dépenses 2 324 913 000
Excédent de recette ................ 483 000 000
Solides aussi sont les assises du Maroc qui, après quelques années de
recueillement, avait retrouvé son essor. Avec un magnifique élan, le Maroc
s'est dressé comme l'Algérie.
« Dans une proportion incomparablement plus forte qu'en 1914, notre
armée, a dit le général Noguès, comptera dans ses bataillons des Français
du Maroc et des sujets marocains. Donner des combattants à la France
doit être notre première tâche. » Et non seulement des combattants, mais
encore des travailleurs pour son agriculture et ses industries.
La Métropole compte aussi sur les ressources de la terre marocaine,
agricoles, industrielles ou minières. Un plan de production agricole a été
élaboré, après entente avec le Gouvernement français, prévoyant
notamment le développement et la culture des oléagineux et de celle
du coton.
L'exploitation des richesses minières est pleine de promesses : dévelop-
pement de la production des mines de charbon de Djerada et de Kenadza
(Algérie) qui seront bientôt reliées par une voie ferrée normale au réseau
d'Algérie et du Maroc (lire plus loin notre article sur le Transsaharien, p. 42) ;
livraison des minerais de manganèse, fer, plomb, zinc, étain, cobalt, molyb-
dène. L'Office chérifien des phosphates peut répondre à toutes les demandes,
et, pour la première fois, le pétrole extrait des puits marocains est mis a
la consommation dans le pays même et les recherches sont poursuivies
avec activité.
En outre, les entreprises et les industries du Maroc sont appelées elles-
mêmes à un développement important : meunerie, conserves, huileries,
usines d'aviation, extension des ports de Casablanca et d'Agadir, etc.
Cette production largement accrue et un régime sévère de restrictions
que chacun devra subir aideront à maintenir l'équilibre des finances du
Maroc et à établir son premier budget de guerre sans arrêter les grands
travaux d'équipement et notamment en matière hydraulique.
Ce budget en équilibre s'élèverait pour 1940 à 1 milliard 170 millions.
Comme le gouverneur général Le Beau en Algérie, comme le résident
général du Maroc, général Noguès, M. l'ambassadeur Eirik Labonne, lors
de la discussion du budget tunisien, a mis l'accent sur l'esprit et l'écono-
mie de guerre qui doivent animer tous les fils de l'Empire. « La Tunisie,
a-t-il déclaré, a tout offert pour le salut commun. » Aujourd'hui : la guerre
trace le devoir : la Tunisie doit se consacrer de toutes ses forces à accroître
ses ressources, à grossir ses productions.
A propos de l'hommage que M. Eirik Labonne rend à l'armée de Tunisie
et à son chef, le général Blanc, il faut relever ces observations inédites
qui nous paraissent pleines de promesses :
« Dans les régions jusque-là déshéritées du Sud, l'armée d'Afrique a
accompli un immense travail de défrichement, de routes, de construc-
tions, de forages... une véritable infrastructure a été créée que l'Admi-
nistration civile, réduite à ses seules ressources, n'aurait certes pu aussi
rapidement mener à bien. Sur elle, des œuvres civiles et la mise en valeur
économique peuvent maintenant se concevoir et s'édifier. »
A la veille de la guerre, la Tunisie, favorisée d'une bonne année agricole,
avait le droit de penser que l'équilibre du budget 1940 s'établirait sans
difficulté. Un vaste programme d'équipement neuf et hardi avait été
élaboré, notamment pour la recherche et le développement de la force
motrice en vue principalement de l'hydraulique.
De ce programme, la guerre arrêtera, ajournera en partie l'exécution.
Quant au budget 1940, à la fois équilibré et raisonnable, il s'établirait
au sommet de 810 millions, grâce à un seul impôt nouveau : une contribu-
tion d'état de guerre de 1,5 p. 100 sur les revenus et salaires.
ESSAIRE.
SUPERFICIE ET POPULATION DES COLONIES FRANÇAISES
(Recensement de 1936.)
POPULATION
SUPER-
PAYS Fic!E Total des Citoyens français. Etrangers.
en km'. habitants.
Algérie 2 204 864 7 234 684 853 209 134 043
Tunisie 125 130 2 608 313 108 068 105 137
Maroc 415 000 6 296 012 177 049 59 553
A. O. F 4 701 575 15 438 633 j 80 17 598 059 7 650
Togo 53 000 739 000 336 91
A. E. F 2 200 000 3 465 081 3 560 721
Cameroun 431 320 2 338 495 1 761 464
Madagascar 616 453 3 797 530 25 255 14 343
Réunion 2 400 208 858 203 319 594
ratedesSomalis.. 21 000 46 000 923 958
Cheik-Said 1 622
Svrie-Liban 200 000 3 217 000 16 005
Inde Française ... 513 298 831 379 302
v 56 726 Hindous
suj. brit.
Indochine 740 000 23 029 500 41 285 11 589
Kouang-Tchéou .. 842 207 000 266 80
Nouvelle-Calédonie
et Dép 30 653 113 000 15 472 2 166
Océanie française.. 3 998 43 600 067 (Maoris 777
cit. franç.)
Saint-Pierre et Mi-
quelon 240 4 321 4 067 254
Guadeloupe 1 780 304 230 304 230
Martinique 1 106 246 712 245 565 1 147
Guyane-Inini 90 000 861 276 31 043 1 694
Totaux .... 11 811 496 69 668 957 2 151 727 398 289
La France métropolitaine n'est pas comprise dans ces chiffres. La superficie totale de
l'Empire est d'environ 12 384 000 kilomètres carrés. Sa population totale de 112 millions
d'habitants environ.
La Résident général du Maroc, général Noguès, entouré des membres de la section indigène du Consail du Gouvernement à Rabat, le 28 décembre 1939.
LE MONDE COLONIAL ILLUSTRÉ
(SJO 200 .......... FÉVRIER 1 ?40
L'EMPIRE AU TRAVAIL
ESPRIT ET ÉCONOMIE DE GUERRE
L'ALGÉRIE, LE MAROC, LA TUNISIE
équilibrent leur premier budget de guerre
MALGRÉ la guerre, à cause de la guerre, finances saines, budgets équi-
librés au prix des plus durs sacrifices, tel est le mot d'ordre du
Gouvernement central et ce mot d'ordre vaut également pour tout
l'Empire.
Comment chacune de nos possessions d'outre-mer entend le réaliser,
dans un esprit et une économie de guerre — traduisons de sacrifice —, c'est
que nous voulons montrer dans ce premier article, à la lumière des
ce déclarations de nos chefs d'outre-mer, lors de l'établissement des propo-
sitions budgétaires pour 1940.
Nous commencerons aujourd'hui, dans des résumés qui seront néces-
sairement plus que brefs, par un tour d'horizon sur l'Algérie, le Maroc
et la Tunisie.
La guerre a trouvé l'Algérie en pleine renaissance économique : redres-
sement de l'agriculture européenne et indigène, poursuite des grands tra-
vaux publics, évolution industrielle. Cette prospérité est inscrite dans les
budgets : excédents budgétaires de près de cent millions en 1937-1938; et
1939 confirmait les heureux résultats des deux exercices précédents. La
preuve, c'est le tonnage comparatif des marchandises embarquées dans
les ports algériens pendant les six premiers mois de chacune des années
1937, 1938 et 1939 : en 1937, 3 435 000 tonnes ; en 1938, 3 616 000 tonnes ;
en 1939, 4 046 000 tonnes.
Le mouvement commercial de l'Algérie a presque doublé en valeur
depuis quatre années, laissant une balance bénéficiaire d'un milliard pour
l'année 1938.
C'est donc une Algérie en pleine santé et en plein travail que ses fils,
« à quelque origine ethnique, à quelque religion, à quelque tendance qu'ils
appartiennent, comme l'a dit le gouverneur général Le Beau, ont dû quit-
ter pour rejoindre leurs régiments avec un ardent patriotisme ».
De l'économie de paix, l'Algérie a dû passer à l'économie de guerre et,
courageusement, à l'exemple de la Métropole, les assemblées algériennes
viennent de voter un projet de budget pour 1940 rigoureusement équi-
libré :
Recettes 2 325 397 000
Dépenses 2 324 913 000
Excédent de recette ................ 483 000 000
Solides aussi sont les assises du Maroc qui, après quelques années de
recueillement, avait retrouvé son essor. Avec un magnifique élan, le Maroc
s'est dressé comme l'Algérie.
« Dans une proportion incomparablement plus forte qu'en 1914, notre
armée, a dit le général Noguès, comptera dans ses bataillons des Français
du Maroc et des sujets marocains. Donner des combattants à la France
doit être notre première tâche. » Et non seulement des combattants, mais
encore des travailleurs pour son agriculture et ses industries.
La Métropole compte aussi sur les ressources de la terre marocaine,
agricoles, industrielles ou minières. Un plan de production agricole a été
élaboré, après entente avec le Gouvernement français, prévoyant
notamment le développement et la culture des oléagineux et de celle
du coton.
L'exploitation des richesses minières est pleine de promesses : dévelop-
pement de la production des mines de charbon de Djerada et de Kenadza
(Algérie) qui seront bientôt reliées par une voie ferrée normale au réseau
d'Algérie et du Maroc (lire plus loin notre article sur le Transsaharien, p. 42) ;
livraison des minerais de manganèse, fer, plomb, zinc, étain, cobalt, molyb-
dène. L'Office chérifien des phosphates peut répondre à toutes les demandes,
et, pour la première fois, le pétrole extrait des puits marocains est mis a
la consommation dans le pays même et les recherches sont poursuivies
avec activité.
En outre, les entreprises et les industries du Maroc sont appelées elles-
mêmes à un développement important : meunerie, conserves, huileries,
usines d'aviation, extension des ports de Casablanca et d'Agadir, etc.
Cette production largement accrue et un régime sévère de restrictions
que chacun devra subir aideront à maintenir l'équilibre des finances du
Maroc et à établir son premier budget de guerre sans arrêter les grands
travaux d'équipement et notamment en matière hydraulique.
Ce budget en équilibre s'élèverait pour 1940 à 1 milliard 170 millions.
Comme le gouverneur général Le Beau en Algérie, comme le résident
général du Maroc, général Noguès, M. l'ambassadeur Eirik Labonne, lors
de la discussion du budget tunisien, a mis l'accent sur l'esprit et l'écono-
mie de guerre qui doivent animer tous les fils de l'Empire. « La Tunisie,
a-t-il déclaré, a tout offert pour le salut commun. » Aujourd'hui : la guerre
trace le devoir : la Tunisie doit se consacrer de toutes ses forces à accroître
ses ressources, à grossir ses productions.
A propos de l'hommage que M. Eirik Labonne rend à l'armée de Tunisie
et à son chef, le général Blanc, il faut relever ces observations inédites
qui nous paraissent pleines de promesses :
« Dans les régions jusque-là déshéritées du Sud, l'armée d'Afrique a
accompli un immense travail de défrichement, de routes, de construc-
tions, de forages... une véritable infrastructure a été créée que l'Admi-
nistration civile, réduite à ses seules ressources, n'aurait certes pu aussi
rapidement mener à bien. Sur elle, des œuvres civiles et la mise en valeur
économique peuvent maintenant se concevoir et s'édifier. »
A la veille de la guerre, la Tunisie, favorisée d'une bonne année agricole,
avait le droit de penser que l'équilibre du budget 1940 s'établirait sans
difficulté. Un vaste programme d'équipement neuf et hardi avait été
élaboré, notamment pour la recherche et le développement de la force
motrice en vue principalement de l'hydraulique.
De ce programme, la guerre arrêtera, ajournera en partie l'exécution.
Quant au budget 1940, à la fois équilibré et raisonnable, il s'établirait
au sommet de 810 millions, grâce à un seul impôt nouveau : une contribu-
tion d'état de guerre de 1,5 p. 100 sur les revenus et salaires.
ESSAIRE.
SUPERFICIE ET POPULATION DES COLONIES FRANÇAISES
(Recensement de 1936.)
POPULATION
SUPER-
PAYS Fic!E Total des Citoyens français. Etrangers.
en km'. habitants.
Algérie 2 204 864 7 234 684 853 209 134 043
Tunisie 125 130 2 608 313 108 068 105 137
Maroc 415 000 6 296 012 177 049 59 553
A. O. F 4 701 575 15 438 633 j 80 17 598 059 7 650
Togo 53 000 739 000 336 91
A. E. F 2 200 000 3 465 081 3 560 721
Cameroun 431 320 2 338 495 1 761 464
Madagascar 616 453 3 797 530 25 255 14 343
Réunion 2 400 208 858 203 319 594
ratedesSomalis.. 21 000 46 000 923 958
Cheik-Said 1 622
Svrie-Liban 200 000 3 217 000 16 005
Inde Française ... 513 298 831 379 302
v 56 726 Hindous
suj. brit.
Indochine 740 000 23 029 500 41 285 11 589
Kouang-Tchéou .. 842 207 000 266 80
Nouvelle-Calédonie
et Dép 30 653 113 000 15 472 2 166
Océanie française.. 3 998 43 600 067 (Maoris 777
cit. franç.)
Saint-Pierre et Mi-
quelon 240 4 321 4 067 254
Guadeloupe 1 780 304 230 304 230
Martinique 1 106 246 712 245 565 1 147
Guyane-Inini 90 000 861 276 31 043 1 694
Totaux .... 11 811 496 69 668 957 2 151 727 398 289
La France métropolitaine n'est pas comprise dans ces chiffres. La superficie totale de
l'Empire est d'environ 12 384 000 kilomètres carrés. Sa population totale de 112 millions
d'habitants environ.
La Résident général du Maroc, général Noguès, entouré des membres de la section indigène du Consail du Gouvernement à Rabat, le 28 décembre 1939.
LE MONDE COLONIAL ILLUSTRÉ
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