Titre : Le Monde colonial illustré : revue mensuelle, commerciale, économique, financière et de défense des intérêts coloniaux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1940-04-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34459430v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 avril 1940 01 avril 1940
Description : 1940/04/01 (A18,N202)-1940/04/30. 1940/04/01 (A18,N202)-1940/04/30.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9759224s
Source : CIRAD, 2016-192274
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/12/2016
De haut en bas :
Le grand marabout EL HADJ SEY-
DOU NOUROU TALL, en tournée
à travers l'A. O. F., harangue les
tirailleurs.
A Dalaba, M. CAYLA visite la
propriété de BA TIERMO Omaro,
un des grands chefs du Fouta
Djalon.
--)P-
Le grand marabout EL HADJ
SEYDOU NOUROU TALL, en tour-
née à travers l'A. O. F., et les fils
clu MORO NABA, roi des Mossis,
qui servent dans l'armée coloniale.
OUOLOF
ET
INSTITUTEUR SÉNÉGALAIS
Si vous voulez savoir pourquoi nous reproduisons ici la lettre (à nous
transmise par Pierre Mille) adressée par M. Diagne, instituteur sénégalais
de race Ouolof à son ami M. Maurice Grandazzi, agrégé de l'Université,
actuellement lieutenant aux Armées, lisez-la.
Sedhiou, le 24 décembre 1939.
MON THÉS CHER AMI,
Q DE deviens-tu ? C'est le premier mot de ta carte que je viens de rece-
voir et qui me fait grand plaisir. Ces trois mots : que deviens-tu?
n'ont jamais été plus employés qu'en ce moment où toutes les pensées
et toutes les prières de ceux de l'arrière vont vers leurs amis et frères, vers
tous leurs compatriotes qui luttent pour leur tranquillité et celle du monde
entier.
Que devient-il ? Que deviennent-ils ? ce sont les mots que combattants
et non-combattants prononcent chaque jour. Ils forment le trait d'union
entre tous les membres de la grande famille française dispersée sur tous
les points du globe, mais indissolublement unis et également décidés à
lutter pour la défense de leur liberté menacée et pour le triomphe du droit
humain.
Ce que je deviens importe peu, car, après cinquante ans d'une existence
sans gloire, mais relativement calme et heureuse, on peut être prêt à quitter
ce monde. Mais ce que tu deviens, ce que deviennent les jeunes à la fleur
de l'âge qui ont abandonné leur foyer où veillent une jeune femme et des
petits enfants, les adolescents dont la mort serait une perte sèche pour
l'humanité puisqu'ils s'en iraient sans laisser de remplaçants, les tout-
petits et les toutes-petites qui sont incapables de se débrouiller seuls dans
la vie terriblement compliquée qui les attend, voilà, cher ami, ce qui me
tracasse et me révolte contre la bêtise des brutes de l'Est qui nous ont
imposé cette terrible guerre.
Ce que je deviens ? Réformé n° 2 et appartenant à une classe dégagée de
toutes les obligations militaires et même non admise aux engagements
volontaires, je continue mes fonctions d'instituteur « itinérant ». Je suis à
Sedhiou... Mais je rayonne un peu partout pour visiter les écoles de la
brousse. Ta lettre du mois de juin reçue à Sedhiou, un matin, au moment
de mon départ, a été lue et relue le surlendemain à plus de 100 kilomètres,
à l'ombre d'un arbre, dans la cour d'une école de brousse. Je circule et
« tourne» pour aider, guider, conseiller et réconforter de jeunes maîtres
isolés. C'est un métier un peu pénible, mais fort intéressant. On fait con-
naître et aimer notre belle, bonne et généreuse France. On répand de
bonnes idées, on inculque de bonnes méthodes de travail, on continue,
bien modestement sans doute, à là transformation de la mentalité et du
genre de vie des indigènes dont nous avons accepté la tutelle.
Tu n'as pas eu certainement l'occasion de lire les beaux discours de
notre gouverneur et de notre gouverneur général, mais tu as peut-être lu
dans les journaux le discours radiodiffusé de l'éminent ministre des Colo-
nies qui renseigne sur le magnifique élan patriotique des Français noirs de
l'A. O. F. Cet élan qui est la meilleure preuve de notre attachement à la
mère patrie prouve en outre l'excellence des méthodes de notre Adminis-
tration coloniale. Elle prouve aussi l'efficacité de notre action scolaire qui
apprivoise, éduque et attache les indigènes à la mère patrie. Notre école
qui assume la conquête morale des esprits et des cœurs, continue son
action...
Voilà, cher ami, ce que nous faisons ici. Je souhaite que 1940 apporte la
Victoire à la valeureuse Armée française et l'anéantissement complet de
celle de nos ennemis. Je souhaite beaucoup de santé aux petits et à leur
maman.
DIAGNE.
Je soussigné, Maurice Grandazzi, agrégé de l'Université, actuellement aux
Armées, certifie l'authenticité de la présente lettre.
S. P. 184, le 2 mars 1940.
Signé : M. GRANDAZZI.
LE MONDE COLONIAL ILLUSTRÉ
N" 202 .......... AVRIL 1940
65965
Le grand marabout EL HADJ SEY-
DOU NOUROU TALL, en tournée
à travers l'A. O. F., harangue les
tirailleurs.
A Dalaba, M. CAYLA visite la
propriété de BA TIERMO Omaro,
un des grands chefs du Fouta
Djalon.
--)P-
Le grand marabout EL HADJ
SEYDOU NOUROU TALL, en tour-
née à travers l'A. O. F., et les fils
clu MORO NABA, roi des Mossis,
qui servent dans l'armée coloniale.
OUOLOF
ET
INSTITUTEUR SÉNÉGALAIS
Si vous voulez savoir pourquoi nous reproduisons ici la lettre (à nous
transmise par Pierre Mille) adressée par M. Diagne, instituteur sénégalais
de race Ouolof à son ami M. Maurice Grandazzi, agrégé de l'Université,
actuellement lieutenant aux Armées, lisez-la.
Sedhiou, le 24 décembre 1939.
MON THÉS CHER AMI,
Q DE deviens-tu ? C'est le premier mot de ta carte que je viens de rece-
voir et qui me fait grand plaisir. Ces trois mots : que deviens-tu?
n'ont jamais été plus employés qu'en ce moment où toutes les pensées
et toutes les prières de ceux de l'arrière vont vers leurs amis et frères, vers
tous leurs compatriotes qui luttent pour leur tranquillité et celle du monde
entier.
Que devient-il ? Que deviennent-ils ? ce sont les mots que combattants
et non-combattants prononcent chaque jour. Ils forment le trait d'union
entre tous les membres de la grande famille française dispersée sur tous
les points du globe, mais indissolublement unis et également décidés à
lutter pour la défense de leur liberté menacée et pour le triomphe du droit
humain.
Ce que je deviens importe peu, car, après cinquante ans d'une existence
sans gloire, mais relativement calme et heureuse, on peut être prêt à quitter
ce monde. Mais ce que tu deviens, ce que deviennent les jeunes à la fleur
de l'âge qui ont abandonné leur foyer où veillent une jeune femme et des
petits enfants, les adolescents dont la mort serait une perte sèche pour
l'humanité puisqu'ils s'en iraient sans laisser de remplaçants, les tout-
petits et les toutes-petites qui sont incapables de se débrouiller seuls dans
la vie terriblement compliquée qui les attend, voilà, cher ami, ce qui me
tracasse et me révolte contre la bêtise des brutes de l'Est qui nous ont
imposé cette terrible guerre.
Ce que je deviens ? Réformé n° 2 et appartenant à une classe dégagée de
toutes les obligations militaires et même non admise aux engagements
volontaires, je continue mes fonctions d'instituteur « itinérant ». Je suis à
Sedhiou... Mais je rayonne un peu partout pour visiter les écoles de la
brousse. Ta lettre du mois de juin reçue à Sedhiou, un matin, au moment
de mon départ, a été lue et relue le surlendemain à plus de 100 kilomètres,
à l'ombre d'un arbre, dans la cour d'une école de brousse. Je circule et
« tourne» pour aider, guider, conseiller et réconforter de jeunes maîtres
isolés. C'est un métier un peu pénible, mais fort intéressant. On fait con-
naître et aimer notre belle, bonne et généreuse France. On répand de
bonnes idées, on inculque de bonnes méthodes de travail, on continue,
bien modestement sans doute, à là transformation de la mentalité et du
genre de vie des indigènes dont nous avons accepté la tutelle.
Tu n'as pas eu certainement l'occasion de lire les beaux discours de
notre gouverneur et de notre gouverneur général, mais tu as peut-être lu
dans les journaux le discours radiodiffusé de l'éminent ministre des Colo-
nies qui renseigne sur le magnifique élan patriotique des Français noirs de
l'A. O. F. Cet élan qui est la meilleure preuve de notre attachement à la
mère patrie prouve en outre l'excellence des méthodes de notre Adminis-
tration coloniale. Elle prouve aussi l'efficacité de notre action scolaire qui
apprivoise, éduque et attache les indigènes à la mère patrie. Notre école
qui assume la conquête morale des esprits et des cœurs, continue son
action...
Voilà, cher ami, ce que nous faisons ici. Je souhaite que 1940 apporte la
Victoire à la valeureuse Armée française et l'anéantissement complet de
celle de nos ennemis. Je souhaite beaucoup de santé aux petits et à leur
maman.
DIAGNE.
Je soussigné, Maurice Grandazzi, agrégé de l'Université, actuellement aux
Armées, certifie l'authenticité de la présente lettre.
S. P. 184, le 2 mars 1940.
Signé : M. GRANDAZZI.
LE MONDE COLONIAL ILLUSTRÉ
N" 202 .......... AVRIL 1940
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