Titre : Le Monde colonial illustré : revue mensuelle, commerciale, économique, financière et de défense des intérêts coloniaux
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1940-04-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34459430v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 avril 1940 01 avril 1940
Description : 1940/04/01 (A18,N202)-1940/04/30. 1940/04/01 (A18,N202)-1940/04/30.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9759224s
Source : CIRAD, 2016-192274
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/12/2016
Écoutons encore le major Van Veende, de
l'armée des Indes néerlandaises, nous donner son
opinion :
« Je crois que le but que la direction des
manœuvres s'était donné — c'est-à-dire de mettre
à l'épreuve la résistance des hommes et l'apti-
tude manœuvrière des unités récemment for-
mées — est entièrement atteint. Les hommes
ont montré qu'ils peuvent résister à des fatigues
extraordinaires. La mobilité des unités était
excellente malgré les grandes difficultés qui
étaient créées au point de vue déplacement et
ravitaillement. »
Tout autre commentaire hors ces témoi-
gnages d'hommes impartiaux et désintéressés
serait superflu.
Une seule chose est à retenir. Il existe en In-
dochine une puissante armée locale, sur la com-
position de laquelle on comprendra que nous ne
puissions donner aucune autre précision. Il suf-
fit qu'on sache un peu partout qu'elle est nom-
breuse, bien équipée, bien encadrée, bien entraî-
née et prête à jouer son rôle. Elle n'a rien à re-
douter d'un envahisseur qui se présenterait aux
frontières terrestres de l'Union ou tenterait
sur ses côtes un débarquement. Elle est digne des
hommes qui ont su la concevoir, la recruter et la
préparer. Elle est digne enfin de sa'sœur aînée
qui se bat en Europe et, si elle n'a pas comme elle,
55973. Artilleurs à la manœuvre en montagne.
à essuyer les coups de l'ennemi, sa veille est
constante, son labeur quotidien, sa valeur à
l'épreuve.
Cependant, la manœuvre occasionnelle, l'exer-
cice pratique, l'instruction de garnison ne sont
pas les seules occupations de l'armée indochi
noise et même de l'armée coloniale en général.
Celle-ci revient de plus en plus à ses traditions
un peu oubliées et négligées au cours des der-
nières années.
La plupart des colonies, avant d'en arriver au
stade de l'administration civile, ont été soumises
à l'occupation militaire. Dans les premières
années qui suivirent la conquête, c'est la troupe
des marsouins, des légionnaires, des indigènes,
qui a été employée à l'équipement des pays
neufs en routes, bâtiments, ouvrages d'art, etc.
Puis, les ingénieurs civils ayant pris la place des
officiers du génie, l'armée se retira dans ses ca-
sernements pour se consacrer uniquement à
l'instruction des recrues, à la préparation des
réserves, à des tâches strictement militaires.
Peu à peu, les coloniaux, fonctionnaires et parti-
culiers, se désintéressèrent de son sort. Certains
même, avouons-le, la trouvaient encombrante,
voire onéreuse. On se croyait en si parfaite
sécurité ! Dans les préoccupations administra-
tives, si on pensait à la création de centres
d'estivage, par exemple, dans des régions
salubres, pour assurer le mieux-être des civils, on
négligeait d'y faire place aux militaires de la
colonie. On craignait même leur voisinage et
l'armée, pauvre et muette, subissait ce sort
quelque peu injuste.
LANG SON. — Bataillon tho.
Cela dura jusqu'au jour où des esprits plus
audacieux sonnèrent le réveil. Et c'est en Indo-
chine, précisément, que les premières notes se
firent entendre. Dès 1938, huit garnisons d été
et un centre de colonisation étaient en voie de
création avec les routes pour y parvenir. Délais-
sant momentanément le fusil pour la pioche et
pour la truelle, le soldat traçait à nouveau
des routes, élevait des murs, posait des toits,
organisait pour son usage des stations de repos
qu'il entourait de jardins et de potagers pour le
plaisir des yeux et la satisfaction de son palais.
Dire que cette révolution dans les mœurs fut
du goût de tout le monde serait exagéré. On
grogna un peu dans le clan des orthodoxes et
puis, avec le danger de plus en plus menaçant,
on s'aperçut qu'en soignant le soldat, on
tirait une traite sur la sécurité du lende-
main...
Aujourd'hui, l'armée indochinoise doit à cette
politique prévoyante son magnifique potentiel
moral et sa condition physique qui fait d'elle un
corps d'élite avec lequel il faudra compter. Au
surplus, elle rend déjà les bienfaits dont elle fut
entourée puisque aussi bien elle partage ses occu-
pations, entre deux manœuvres, à parfaire son
instruction et à travailler à nouveau, dans les
régions les moins pénétrées de la colonie, à un
équipement routier dont demain, la paix re-
venue, profiteront le commerce et l'industrie,
les colons et les indigènes et, par-dessus tout,
la réputation de la France.
Robert POULAINE.
Vue du poste frontière de Ban Cra et le village indiçèn».
LE MONDE COLONIAt ILLUSTRÉ
N° 202 ........... AVRIL 1940
l'armée des Indes néerlandaises, nous donner son
opinion :
« Je crois que le but que la direction des
manœuvres s'était donné — c'est-à-dire de mettre
à l'épreuve la résistance des hommes et l'apti-
tude manœuvrière des unités récemment for-
mées — est entièrement atteint. Les hommes
ont montré qu'ils peuvent résister à des fatigues
extraordinaires. La mobilité des unités était
excellente malgré les grandes difficultés qui
étaient créées au point de vue déplacement et
ravitaillement. »
Tout autre commentaire hors ces témoi-
gnages d'hommes impartiaux et désintéressés
serait superflu.
Une seule chose est à retenir. Il existe en In-
dochine une puissante armée locale, sur la com-
position de laquelle on comprendra que nous ne
puissions donner aucune autre précision. Il suf-
fit qu'on sache un peu partout qu'elle est nom-
breuse, bien équipée, bien encadrée, bien entraî-
née et prête à jouer son rôle. Elle n'a rien à re-
douter d'un envahisseur qui se présenterait aux
frontières terrestres de l'Union ou tenterait
sur ses côtes un débarquement. Elle est digne des
hommes qui ont su la concevoir, la recruter et la
préparer. Elle est digne enfin de sa'sœur aînée
qui se bat en Europe et, si elle n'a pas comme elle,
55973. Artilleurs à la manœuvre en montagne.
à essuyer les coups de l'ennemi, sa veille est
constante, son labeur quotidien, sa valeur à
l'épreuve.
Cependant, la manœuvre occasionnelle, l'exer-
cice pratique, l'instruction de garnison ne sont
pas les seules occupations de l'armée indochi
noise et même de l'armée coloniale en général.
Celle-ci revient de plus en plus à ses traditions
un peu oubliées et négligées au cours des der-
nières années.
La plupart des colonies, avant d'en arriver au
stade de l'administration civile, ont été soumises
à l'occupation militaire. Dans les premières
années qui suivirent la conquête, c'est la troupe
des marsouins, des légionnaires, des indigènes,
qui a été employée à l'équipement des pays
neufs en routes, bâtiments, ouvrages d'art, etc.
Puis, les ingénieurs civils ayant pris la place des
officiers du génie, l'armée se retira dans ses ca-
sernements pour se consacrer uniquement à
l'instruction des recrues, à la préparation des
réserves, à des tâches strictement militaires.
Peu à peu, les coloniaux, fonctionnaires et parti-
culiers, se désintéressèrent de son sort. Certains
même, avouons-le, la trouvaient encombrante,
voire onéreuse. On se croyait en si parfaite
sécurité ! Dans les préoccupations administra-
tives, si on pensait à la création de centres
d'estivage, par exemple, dans des régions
salubres, pour assurer le mieux-être des civils, on
négligeait d'y faire place aux militaires de la
colonie. On craignait même leur voisinage et
l'armée, pauvre et muette, subissait ce sort
quelque peu injuste.
LANG SON. — Bataillon tho.
Cela dura jusqu'au jour où des esprits plus
audacieux sonnèrent le réveil. Et c'est en Indo-
chine, précisément, que les premières notes se
firent entendre. Dès 1938, huit garnisons d été
et un centre de colonisation étaient en voie de
création avec les routes pour y parvenir. Délais-
sant momentanément le fusil pour la pioche et
pour la truelle, le soldat traçait à nouveau
des routes, élevait des murs, posait des toits,
organisait pour son usage des stations de repos
qu'il entourait de jardins et de potagers pour le
plaisir des yeux et la satisfaction de son palais.
Dire que cette révolution dans les mœurs fut
du goût de tout le monde serait exagéré. On
grogna un peu dans le clan des orthodoxes et
puis, avec le danger de plus en plus menaçant,
on s'aperçut qu'en soignant le soldat, on
tirait une traite sur la sécurité du lende-
main...
Aujourd'hui, l'armée indochinoise doit à cette
politique prévoyante son magnifique potentiel
moral et sa condition physique qui fait d'elle un
corps d'élite avec lequel il faudra compter. Au
surplus, elle rend déjà les bienfaits dont elle fut
entourée puisque aussi bien elle partage ses occu-
pations, entre deux manœuvres, à parfaire son
instruction et à travailler à nouveau, dans les
régions les moins pénétrées de la colonie, à un
équipement routier dont demain, la paix re-
venue, profiteront le commerce et l'industrie,
les colons et les indigènes et, par-dessus tout,
la réputation de la France.
Robert POULAINE.
Vue du poste frontière de Ban Cra et le village indiçèn».
LE MONDE COLONIAt ILLUSTRÉ
N° 202 ........... AVRIL 1940
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