Titre : Les Annales des planteurs de caoutchouc de l'Indochine. Organe de l'Association des planteurs de caoutchouc de l'Indochine
Auteur : Syndicat des planteurs de caoutchouc de l'Indochine. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.?] (Saïgon)
Date d'édition : 1914-02-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb326942889
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 février 1914 01 février 1914
Description : 1914/02/01 (A4,N36)-1914/02/28. 1914/02/01 (A4,N36)-1914/02/28.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : France-Vietnam Collection numérique : France-Vietnam
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9745268f
Source : CIRAD, 2016-195056
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/09/2016
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Pages- .......... Page(s) .......... 80
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venant de haut, ils ne pouvaient, véritablement, se résoudre à contenir
les sentiments de discorde vivants dans leur cœur et toujours prêts à
s'afficher.. A
D'autres ont su voiler sous les dehors d'une simple enquête ce qu il y
avait de puéril ou de mauvais dans les questions posées.
L'attitude des premiers n'est plub faite pour nous surprendre. Félici-
tons-nous seulement de sympathies grandissantes qui éteindront, peu à
peu l'ancienne inimitié de très petits monarques, jaloux des libres critiques
émises contre eux par les libres citoyens Français et leur préférant, et de
combien ?... la passive résignation de l'esclavage annamite,
Vous avez bien voulu me faire l'honneur de me désigner pour étudier
spécialement cette question et vous proposer la suite à lui donner.
La tâche est à la fois bien simple et bien complexe. La démarche faite
par M. le Résident supérieur en Annam n'est pas une des plus désobli-
geantes que nous ayons eu à subir depuis ces quelques années. Nous
en avons essuyé de plus malveillantes et peut-être ne s'est-il pas rendu
compte exactement lui-même à quel point il froissait notre amour
propre et nos sentiments les plus intimes.
Il a repris sous une forme presque classique la devise de la défense de
l'indigène contre le colon par une Administration tutélaire.
Avec une bonne grâce parfaite il nous demande en effet si nous verrions
quelque embarras à aller au delà des termes, mêmes, des contrats passés
entre nous et des indigènes, lorsque ces contrats renfermeraient une
clause inhumaine.
Mais aucune clause de ce genre n'a jamais été à notre connaissance
signée par nous. Monsieur Charles, oublie d'ailleurs, que s 'il en était ainsi
cette clause inhumaine se trouverait contresignée par ses propres agents
puisque chaque livret d'ouvrier engagé porte toutes les estampilles admi-
nistratives et que l'acte d'engagement est passé en présence des autorités
ou des commissaires centraux de police qui témoignent, par leur visa,
qu'ils en ont pris connaissance.
Sans s'en être encore douté M. Charles partageait donc avec nous cette
cruelle responsabilité qu'il nous attribue généreusement.
Qu'il se rassure d'ailleurs. A défaut de sa vigilance s exerçant en temps
voulu sur la transcription des contrats,qu'il soit heureux d'apprendre que
notre conscience professionnelle n'a rien laissé passer qui puisse alarmer
son humanité et la nôtre.
Il n'est pas nécessaire de légiferer à nouveau pour nous demander de
supporter les frais d'un rapatriement qui est de règle et que nous avons
tous prévus dans nos contrats dont nous tenons scrupuleusement les
clauses. , ..
Mais dira M. Charles, inquiet, êtes-vous bien prêts a rapatrier le coolier
jusqu'à son village d'origine ? •
Nous le rapatrions jusqu'au point ou il est venu volontairement s » enrô-
ler de lui-même et signer son contrat. Nous le rapatrions jusqu'au centre
administratif qui, ayant lui-même enregistré ce contrat, peut veiller jalou-
sement à l'exécution des charges qu'il comporte, ce que nous gagnerions
plus encore que les coolies à voir efficacement surveiller. Mais dira M.
Charles inquiet, êtes-vous bien sur que les agents des recruteurs : «pisteurs
et entremetteurs,) par des promesses mensongères n'ont pas abusé de la
simplicité du coolie.
venant de haut, ils ne pouvaient, véritablement, se résoudre à contenir
les sentiments de discorde vivants dans leur cœur et toujours prêts à
s'afficher.. A
D'autres ont su voiler sous les dehors d'une simple enquête ce qu il y
avait de puéril ou de mauvais dans les questions posées.
L'attitude des premiers n'est plub faite pour nous surprendre. Félici-
tons-nous seulement de sympathies grandissantes qui éteindront, peu à
peu l'ancienne inimitié de très petits monarques, jaloux des libres critiques
émises contre eux par les libres citoyens Français et leur préférant, et de
combien ?... la passive résignation de l'esclavage annamite,
Vous avez bien voulu me faire l'honneur de me désigner pour étudier
spécialement cette question et vous proposer la suite à lui donner.
La tâche est à la fois bien simple et bien complexe. La démarche faite
par M. le Résident supérieur en Annam n'est pas une des plus désobli-
geantes que nous ayons eu à subir depuis ces quelques années. Nous
en avons essuyé de plus malveillantes et peut-être ne s'est-il pas rendu
compte exactement lui-même à quel point il froissait notre amour
propre et nos sentiments les plus intimes.
Il a repris sous une forme presque classique la devise de la défense de
l'indigène contre le colon par une Administration tutélaire.
Avec une bonne grâce parfaite il nous demande en effet si nous verrions
quelque embarras à aller au delà des termes, mêmes, des contrats passés
entre nous et des indigènes, lorsque ces contrats renfermeraient une
clause inhumaine.
Mais aucune clause de ce genre n'a jamais été à notre connaissance
signée par nous. Monsieur Charles, oublie d'ailleurs, que s 'il en était ainsi
cette clause inhumaine se trouverait contresignée par ses propres agents
puisque chaque livret d'ouvrier engagé porte toutes les estampilles admi-
nistratives et que l'acte d'engagement est passé en présence des autorités
ou des commissaires centraux de police qui témoignent, par leur visa,
qu'ils en ont pris connaissance.
Sans s'en être encore douté M. Charles partageait donc avec nous cette
cruelle responsabilité qu'il nous attribue généreusement.
Qu'il se rassure d'ailleurs. A défaut de sa vigilance s exerçant en temps
voulu sur la transcription des contrats,qu'il soit heureux d'apprendre que
notre conscience professionnelle n'a rien laissé passer qui puisse alarmer
son humanité et la nôtre.
Il n'est pas nécessaire de légiferer à nouveau pour nous demander de
supporter les frais d'un rapatriement qui est de règle et que nous avons
tous prévus dans nos contrats dont nous tenons scrupuleusement les
clauses. , ..
Mais dira M. Charles, inquiet, êtes-vous bien prêts a rapatrier le coolier
jusqu'à son village d'origine ? •
Nous le rapatrions jusqu'au point ou il est venu volontairement s » enrô-
ler de lui-même et signer son contrat. Nous le rapatrions jusqu'au centre
administratif qui, ayant lui-même enregistré ce contrat, peut veiller jalou-
sement à l'exécution des charges qu'il comporte, ce que nous gagnerions
plus encore que les coolies à voir efficacement surveiller. Mais dira M.
Charles inquiet, êtes-vous bien sur que les agents des recruteurs : «pisteurs
et entremetteurs,) par des promesses mensongères n'ont pas abusé de la
simplicité du coolie.
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